Serra avait manqué le coche et n'avait pas pu se joindre à ses compagnons qui avaient fièrement montrés une partie de leur anatomie qui en disait long sur l'esprit qui régnait ici. Non pas qu'il n'aurait pas voulu en faire de même ... mais cette infernale tente qu'on lui avait r'filée ne voulait pas se monter comme il fallait. Il avait beau savoir lire, le parchemin livré avec était des plus énigmatiques ! Des dessins avec des numéros qui ne correspondaient à rien au final. Bref, une belle cochonn'rie que cette tente à monter soi-même.
D'ailleurs, Serra fini par grimper à un arbre des environs, se suspendre à une branche suffisamment longue et par son poids, briser celle-ci afin de venir la planter dans le sol. Il balança la toile par dessus sur laquelle il posa quelques pierres pour donner une forme de tente acceptable... C'était pas génial mais au moins, il en avait terminé avec cette corvée.
Faut dire qu'il était plutôt adepte du roupillon au milieu des couvertures de sa carriole qu'il trimbalait. Plus d'une vingtaine de peaux pour lui faire un nid douillet. Fallait en profiter. Et s'il pleuvait ? Il couvrait le tout et se roulait sous la charrette à l'abri. Rien de plus facile.
Enfin bref, il ne voulait pas passer pour un pécore... bah vu la tronche de sa demeure provisoire qu'il venait de monter, c'était loupé. Mais haut les coeurs ! Il regarda son fourbi et se dit qu'il était temps de faire quelques affaires, les combats n'étaient apparemment pas prévus pour tout de suite vu le repli "stratégique" de l'armée en face.
C'est donc avec un certain entrain, qu'il installa sa charriote de manière à présenter quelques produits... récoltés par ci, par là.
Les affaires allaient plutôt bien. Certains paysans travaillant la terre passaient par son étale avant de se rendre aux champs. Il y avait même des artisans qui venaient s'approvisionner sur le camp. C'est alors qu'un coursier lui apporta deux missives.
La première était d'un pontissalien. Il le remerciait pour le blé vendu à un prix plus que raisonnable. Un sourire se dessina sur le visage de Serra. C'était bien agréable de lire ça. Cependant, la missive concluait par une mise en garde concernant le prix de son bois...
Ce qui nous amène au second parchemin. Un message d'un gendarme qui le sommait de retirer ses produits de la vente et de racheter le stère que ce dernier venait d'acquérir. En voilà un comble. C'était pas marqué "Satisfait ou remboursé". Macarèl !
Serra attrapa deux morceaux de parchemins et s'empressa de répondre.
Salutations !
Alors tout d'abord, je vous remercie pour ce courrier. Et j'espère que la farine vous sera bien utile.
Par contre, il s'avère que je n'en ai plus désormais. Mon stock n'est pas resté longtemps sur le marché.
Concernant le bois, j'ai effectivement eu une missive d'un gendarme de Pontarlier...
Seulement voilà, je suis contre les décrets et autres lois ridicules qui dictent la vie des simples hommes et femmes que nous sommes. Si ces lois avaient un quelconque sens, je ne dirais pas. Mais là, c'est ridicule.
La véritable question est : pourquoi n'y a-t-il que mon bois qui soit sur le marché ? Ca c'est inadmissible ! Le maire et le comté qui se proclament protecteur de son peuple devraient être capable de subvenir aux besoins de la population. Au lieu de cela, il préfère détourner l'attention sur d'autres faux problèmes.
Je vous le dis. Ouvrons les yeux et acceptons la véritable idée de Liberté.
Bien à vous.
Joan Sala "Serrallonga"
- Voilà pour le premier.
Salutations !!
Mais tout d'abord, et si vous me permettez...
MOUHAHAHAHA !!!
hum hummm...
Pardon. Voilà, ça c'est fait.
Alors si j'ai bien compris, en approvisionnant le marché de Pontarlier en bois alors que les étales sont vides de cette denrée, je suis sous le coup d'une menace de procès pour escroquerie ?
Mais où sont le maire et ce cher conseil qui devraient être les premiers à fournir la population des denrées dont elle a besoin ? Haaaa mais bien sur, il faut protéger les habitants de la "menace". Alors on sonne l'alerte générale, on crie sur tous les toits que les immondes sont aux portes de la cité...
Mais au final, je suis le seul qui propose à la population une denrée vitale, surtout en ces périodes de froid.
Alors pourquoi un tel prix... Et bien si vous aviez mieux regardé ce que je propose, j'ai vendu de la farine à un prix inférieur à celle présente auparavant sur le marché.
Mais alors pourquoi mettre le bois aussi cher ? Tout simplement pour équilibrer la filiale tout en limitant la confection d'armes qui ne nécessite pas de farine mais bien du bois.
Héééé oui. Tout ceci n'est pas le fruit du hasard.
Mais revenons à nos moutons. Vous allez donc vouloir me poursuivre alors que je suis le seul à apporter du bois et ne rien faire contre ceux qui sont confortablement assis dans leur fauteuil de pouvoir et qui vous manipule sans pour autant vous assurer une vie correcte ?
Ne voyez-vous pas où est le véritable problème ? S'agit-il de stères de bois à 5,10 écus ou des politiques et autres nobliaux qui profitent du système établi pour user de leur pouvoir à seule fin de le garder ?
Bien à vous.
Joan Sala "Serrallonga"
- Et voici pour le "gendarme"... Nan mais. C'est pas vrai ça. Les gens sont si aveugles que ça ?
Serra confia les écrits et quelques piécettes à un gamin du coin pour qu'il porte ses réponses aux intéressés.
Edit : certaines balises oubliées_________________