--Enelos
- Veuillez délivrer le message diplomatique suivant : coucou.
C'est quand même fascinant la mort d'une Légende. Vraiment. Son corps devait pourrir dans une tranche à purin et, de son squelette, s'étaient éclos des pissenlits. On lui avait toujours dit qu'elle avait une gueule de pissenlit, fallait bien qu'elle en aille bouffer par la racine un de ces jours hein. Donc, physiquement parlant, on disait qu'elle était morte. Paf, sans demander son reste. Et pourtant, bah, théoriquement parlant, à l'heure où j'écris, la blonde trainait. En y réfléchissant un peu, c'était une mort plutôt conne qu'elle avait eu. Elle s'était toujours imaginée crever sur un champ de bataille, ou en train d'exercer son art. Peut-être même foudroyée par la foudre, ou encore mieux, par la force de l'âge après moult années à terrifier les glandus de la vallée. Et pourquoi pas en exerçant une mission hyper secrète pour assassiner le Comte de Touraine ? -voir même n'importe quel comte-. Bref, le genre de mort attribuée aux bandits, quelque chose qui en jette. Mais clamser si connement à cause de putains de soldats de caca à la soupière trouée, le corps transformé en gruyère, non, ce n'était pas une mort digne de sa grandeur. Elle était morte toute seule ! sans idolâtres ! personne n'avait voulu la suivre chez le Très-haut ! C'était tout bonnement dégueulasse. Elle se vengera, mais grave.
The legend is back*...
Alors, Enelos -du moins la création imaginée issue de la bouillotte d'une Limande- vagabondait dans les limbes. Pas dans les limbes du monde hein ! Non non, les fantômes n'existent pas cela a été prouvés scientifiquement. Même à cette époque, là en 1459, certes pullulaient nombres d'esprits sceptiques à cette idée, païens bla bla bla, mais je me refuse à la jouer ghostbuster. Donc, ce n'était pas qu'elle hantait les vivants, qu'elle faisait sa promenade matinale tous les matins en ayant pris soin de revêtir son habit de spectre -de toute façon elle ne pouvait pas, puisque l'apparition était attachée à l'esprit de l'autre blondasse, bref-, mais elle explorait une sorte d'endroit vraiment vide : la tête de Naelhy. Car oui, mes chers lecteurs ! ne vous ai-je jamais dis que le cerveau de la Tartine avait dû depuis belle lurette poser ses petites miches dans une catapulte à la recherche d'une tête plus pleine ? Alors, dans le vide sidéral, Enelos s'amusait à hurler comme une damnée. Mais jamais elle n'avait trouvé l'occasion de contacter Naé.
Jusqu'à aujourd'hui. Un nuage brumeux avait transformé l'endroit en buisson enfumé. Naelhy devait encore s'abandonner à un de ses petits plaisirs solitaires. Soit la pipe et l'herbe satanique. Et, lorsque l'on a l'esprit enfumé, il vous arrive d'avoir des hallucinations. Mais sévères. Du nuage de brume se dessina une silhouette pâle, accablée à une cane, une paire de monts sous la chemise bien plus prohibant que lorsqu'elle était encore charnelle. Oui, j'ai le droit de me la péter. Devant les yeux vitreux de Naelhy, l'apparition chassa d'un coup de main la fumée qui environnait la pièce, et, ayant parfaitement conscience que Naé allait se faire pipi dessus, l'illusion entr'ouvrit les lèvres pour en laisser s'échapper un bruit :
« Ne me regarde pas comme ça... Je suis... euh...une louuuuutre des mers enragée... ! ... tout ça, c'est dans ta tête.»
(*aprioris ça devrait dire "la légende revient" mais je suis une telle bille en anglais, que je n'en suis bigrement pas sûr. Si quelqu'un veut gagner un flip flop, qu'il s'adresse par mp pour corriger la faute. edit : trouvé !)