Khy
RP OUVERTISSIIIIIME, la morveuse n'attend que vouuuuus ! Ceux qu'elle a déjà rencontré, ou non, on s'en fouuuuut ! Viendez, viendez, viendez ! J'accepte toutes les péripéties, les accrochages, les bagarres, les trucs nunuches, & même les demandes en mariage (ahem, pas vraiment en fait ^^). Tout c'que j'veux, c'est du rp ! =D
« Vire-moi dlà, tgènes, bordel ! Tvas mfaire fuir tous lclients, jvais tfoutre à vendre stu continues, putrelle ! »
Recroquevillée dans un coin de la chambre, la gamine encaissait & les insultes, & les coups que le vieux lui imposait. Elle navait rien à dire, elle savait où était son intérêt. Si elle voulait avoir son quignon de pain du jour, si elle voulait que sa mère puisse gagner ses écus, elle avait intérêt à la fermer. Si elle voulait encore faire croire à sa mère quelle pouvait se marier, que le vieux ne lavait jamais touché, elle avait intérêt à se la fermer. Si elle voulait pouvoir sortir sa mère de cet enfer, elle avait intérêt à se la fermer. Dès quil cessa les coups, la mioche prit la porte, fuyant sous les yeux impuissants de sa catin de mère. Le vieux se retourna sur elle, la menaçant du poing :
« Que jla surprenne plus dans ta chambre quand on ouvre, ou jte la vends comme toutes les autres ! »
Il lui cracha sur le visage, rageur, déchira sa jupe pour laisser voir ses cuisses galbées, & lattrapant par le poignet, la sortit vivement de la chambre, la ramenant dans la salle immonde où se faisaient les rencontres, les échanges.
Les larmes aux yeux, la gamine courrait toujours, mettant le plus de distance possible entre le bordel & elle. Elle sarrêta au porche qui délimitait Orléans la belle, & Orléans la crasseuse, hésitant un moment à dépasser la limite. Si jamais le vieux venait à être au courant, cen serait fini de son minuscule quignon de pain quotidien. Mais déjà une semaine quelle fuyait à la taverne municipale, racontant son histoire à qui voulait lentendre. Personne navait rien dit, personne ne dirait rien. Elle inspira profondément, se retourna une dernière fois & se remit à courir, cherchant une taverne où avoir un peu de paix.
Elle vivait à « La Louve Affamée » depuis sa naissance. Sa mère avait réussi, par on se sait quel subterfuge, à cacher sa grossesse & la naissance de Khy au vieux crouton, si bien quavant ses trois ans, le maquereau navait rien su. La catin avait profité ainsi du doute qui planait sur lâge de Khy pour retarder le temps où elle devrait elle aussi se vendre, en lui apprenant à toujours paraître plus jeune quelle ne létait.
Mais la supercherie navait duré que jusquà ce que Khy souille ses braies de son sang. La catin ordonna que la petite ne soit vendue que lorsquelle aurait un corps de femme, ce qui était encore loin dêtre le cas, tant elle était maigre. Si le vieux crouton accepta, il nen profita pas moins de la morveuse, la gardant pour lui seul, & usant de chantage pour que Khy reste silencieuse.
Et la gosse gardait le silence, terrassée à lidée que sa mère puisse lapprendre, terrorisée par le maquereau & ce quil lui faisait subir, détruite jusquà la moelle.
Malgré ses grands yeux noirs éteints, elle rêvait encore. Elle espérait encore. Et lorsquelle jouait avec les bouseux de son âge, elle y mettait plus de cur quaucun deux ne pourrait jamais en mettre. Elle ordonnait, elle aimait être la chef, simposer, exister. Elle se battait avec toute la force quil lui restait après les coups & les abus du vieux, elle serrait les poings, elle tapait fort. Cétait une vraie furie, une chiante à létat pur, toujours dans les mauvais coups, toujours dans les embrouilles. Elle troquait, volait, tabassait, informait les brigands, mercenaires, tous ceux qui pouvaient lui offrir de quoi manger. Elle partageait toujours, que ce soit avec sa mère ou avec un enfant plus affamé quelle.
Même sa poupée de chiffon, crasseuse à en vomir, elle la partageait.
Elle entra dans la taverne municipale, les yeux ronds de gourmandise. Ça sentait la bière, le pain frais, le brouet, & le fromage. Mais elle navait pas de quoi payer. Elle sassit dans un coin de la taverne, par terre, & sortant un morceau de pain rassis, commença à le grignoter, comme tous les jours depuis une semaine. Il ne tarderait pas à y avoir quelquun dassez généreux pour lui offrir un verre de bière, ou de lait, si elle narrivait pas à le convaincre. Pour lui offrir un morceau de pain, de fromage, ou une petite assiette de potage. Ou juste lui offrir son amitié.
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