Clarrissia
La porte s'ouvre. Ouf, rassurée, la Miss les connaît d'autant plus que ce sont ses parents. Elle est fiérote la bougresse de revoir ses géniteurs, vous auriez vu la frime de la fauvette, elle voulait pas le croire. En Anglois cela aurait donné : " but, but, it's not possible !" ah ben si c'était possible, la preuve...
Clarri s'emmêle les pinceaux, à part ses deux silex elle n'a rien pour allumer le feu, histoire de leurrer l'ennemi. Et la voilà qui s'escrime à frotter les deux cailloux avec une telle ardeur que la fracture des phalanges n'était pas si loin que ça.
Puis ce sont les grandes embrassades, les deux femmes s'enlacent et s'accoladent : Amour...languir...désespoir...attente...trop long...bisous...amour encore...ma fille...ma mère...mon père...pfffiou...larme à l'oeil...tu te rappelles ?...elle se rappelle...et l'autre se souvient.
Allez vite, le feu, une gamelle à chacun.
La conversation, bien qu'il s'agisse de retrouvailles parentales n'est pas générale. Une famille qui se retrouve longtemps plus tard à tout à se dire. Les autres ne peuvent que prendre une mine réjouie. Et l'autre ben c'est Clarri. Elle ne peut qu'émettre des "Ah oui ! Non ! Sans blague ! Oh je suis heureuse ! en appuyant sur son estomac qui se noue et en réprimant des bâillements, en pensant qu'il serait peut-être temps de foutre le camp et les laisser à leur intimité.
- M'sieur Dame, lance Clarri les saluant en souriant et rougissant.
Le père de Miss Tresses ne lui est pas inconnu, c'est Scorpon, le chasseur de moules montagnardes. Espèce encore inconnue pour elle...alors donc son épouse serait Hermine ! Hermine la militaire !
Elle a l'excuse toute trouvée la mésange pour décarrer vite fait et rejoindre la taverne. Elle a réussi enfin à claquer une étincelle et des brindilles s'embrasent.
- Laissez réchauffer un peu, c'est meilleur. Il y a trois parts de rognons braisés, c'est moi qui les ai préparé. J'vous en prie vous gênez pas, finissez tout et laissez les gamelles, je reviendrais les prendre pour les récurer.
Sur la pointe des pieds elle rase le mur intérieur du moulin, heureuse de voir tant de sollicitude dans leurs yeux. Elle leur offre un grand sourire en arrivant devant la porte...puis juste avant de s'éclipser elle a une idée de génie. Elle fouille dans sa besace et en sort une bouteille de terre cuite contenant un eau de vie à tuer un boeuf, car elle sait bien Clarri qu'il n'y a pas de bons militaires sans bon estomac. La digestion héroïque faisant partie des dons de Dame Nature exigée par leur profession.
- M'sieur Dame, bien l'bonsoir, vous boirez cette bouteille à ma santé et à vos retrouvailles, et à bientôt 'têt ben hein.
Un coup d'oeil discret à sa Miss, puis elle retrouve l'extérieur en inspirant un grand coup. Ouf ! Elle l'avait échappée belle.
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Clarri s'emmêle les pinceaux, à part ses deux silex elle n'a rien pour allumer le feu, histoire de leurrer l'ennemi. Et la voilà qui s'escrime à frotter les deux cailloux avec une telle ardeur que la fracture des phalanges n'était pas si loin que ça.
Puis ce sont les grandes embrassades, les deux femmes s'enlacent et s'accoladent : Amour...languir...désespoir...attente...trop long...bisous...amour encore...ma fille...ma mère...mon père...pfffiou...larme à l'oeil...tu te rappelles ?...elle se rappelle...et l'autre se souvient.
Allez vite, le feu, une gamelle à chacun.
La conversation, bien qu'il s'agisse de retrouvailles parentales n'est pas générale. Une famille qui se retrouve longtemps plus tard à tout à se dire. Les autres ne peuvent que prendre une mine réjouie. Et l'autre ben c'est Clarri. Elle ne peut qu'émettre des "Ah oui ! Non ! Sans blague ! Oh je suis heureuse ! en appuyant sur son estomac qui se noue et en réprimant des bâillements, en pensant qu'il serait peut-être temps de foutre le camp et les laisser à leur intimité.
- M'sieur Dame, lance Clarri les saluant en souriant et rougissant.
Le père de Miss Tresses ne lui est pas inconnu, c'est Scorpon, le chasseur de moules montagnardes. Espèce encore inconnue pour elle...alors donc son épouse serait Hermine ! Hermine la militaire !
Elle a l'excuse toute trouvée la mésange pour décarrer vite fait et rejoindre la taverne. Elle a réussi enfin à claquer une étincelle et des brindilles s'embrasent.
- Laissez réchauffer un peu, c'est meilleur. Il y a trois parts de rognons braisés, c'est moi qui les ai préparé. J'vous en prie vous gênez pas, finissez tout et laissez les gamelles, je reviendrais les prendre pour les récurer.
Sur la pointe des pieds elle rase le mur intérieur du moulin, heureuse de voir tant de sollicitude dans leurs yeux. Elle leur offre un grand sourire en arrivant devant la porte...puis juste avant de s'éclipser elle a une idée de génie. Elle fouille dans sa besace et en sort une bouteille de terre cuite contenant un eau de vie à tuer un boeuf, car elle sait bien Clarri qu'il n'y a pas de bons militaires sans bon estomac. La digestion héroïque faisant partie des dons de Dame Nature exigée par leur profession.
- M'sieur Dame, bien l'bonsoir, vous boirez cette bouteille à ma santé et à vos retrouvailles, et à bientôt 'têt ben hein.
Un coup d'oeil discret à sa Miss, puis elle retrouve l'extérieur en inspirant un grand coup. Ouf ! Elle l'avait échappée belle.
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