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[RP] Le Moulin du Châtel

Alouqua
L'aube , qui parfois lave le jour , lui redonnant clarté et transparence .. qui parfois aussi est grise et brouillée , froide , aplatissant tout relief , donnant une lumière fade sur ce qu'on ne voudrait jamais voir , ce genre d'aube qui vous donne goût à la nuit éternelle et au néant ,plutôt que ce paysage morne et désolé.. c'était ce genre d'aube donc, qui donnait naissance à un jour de glace pour Alou, alors qu'elle franchissait les remparts de Saint Claude , sans que personne ne la voit ni ne l'attende , se glissant dans les rues que seuls les chats et les rats semblaient parcourir.

Elle filait droit, Alou, traversant le village sans même saluer le boulanger déjà levé lui aussi, rendue pour l'heure totalement indifférente au monde qui l'entourait ,quand d'habitude elle prenait le temps de partager son réveil parfois difficile avec lui, alors que Clarri dormait encore ou travaillait déjà , dégustant une miche fraîche offerte par l'homme rubicond et jovial, elle ne le voyait plus non plus lui, à son grand étonnement d'ailleurs ... elle traçait son sillon, droit devant alors que seul comptait ce qu'elle trouverait ou non, là bas , dans cet endroit si riche de souvenirs tous plus lumineux et beaux les uns que les autres , à savoir le Moulin, ou plus exactement , la grange , leur refuge à elles deux , alors qu'elle n'était plus qu'une, fragmentée , disloquée , en vrac, la peur au ventre , l'angoisse rendant ses yeux fixes et sans lumière, juste posés sur le monde, absents .

Depuis Dôle, où s'étant réveillée dans la charrette qui les avait conduite toutes deux , dans laquelle elles s'étaient enlacées avant de s'endormir juste avant l'aube , cette aube première là au contraire si belle et claire , elle s'était réveillée donc , le pépiement insolent des oiseaux comme bienvenue au monde du jour , alors que son bras tâtonnait pour ne trouver que... du vide.. du vide ... une place vide ... à ses côtés à présent c'était le vide ! juste ce mot griffonné à la hâte : "je repars " plié et coincé dans la cage des lapins , qu'il ne s'envole pas ... juste ça, sans plus d'explication.
Relevée en trombe , à peine arrivée à Dôle , après juste un salut à l'équipage présent , Ober , Psy et Lyane , plus le paysan qui leur avait généreusement offert le voyage en charrette bien heureux de faire le voyage ainsi entouré , qui ne comprirent pas plus quelles sortes de mouches piquaient les jeunes filles à prendre ainsi la direction opposée à celle initialement prévue , mais Alou n'avait pas été plus généreuse en paroles pour le coup, et avait détalé sans la moindre question , alors que sa vie s'était enfuie .

Le moulin au bout du chemin , la grange nichée sous l'arbre, vision paradisiaque il y a encore deux jours , trainant presque le pas à cette heure , comme reculant l'inéluctable de sa solitude et de sa perte , irrémédiable peut être , arrivée trop tardive sans doute , l'effet en était le même , Clarri serait partie, partie sans elle , la laissant là, au milieu de ce foin qu'elles avaient retourné en tout sens dans leurs ébats joyeux et tendres, fous et passionnés , amoureux et ludiques .Elle avait peur , de cette peur qui glace le dos, laissant une sueur acide s'écouler entre les côtes , cauchemar éveillé plus atroce qu'une poursuite du plus affreux des monstres assoiffé de sang et de vie , l'abandon de l'être aimé.

Porte grinçante de la grange , écoute de l'environnement , respiration animale de Zezette qui vient gaiement saluer d'un coup de langue la main de celle qui la nourrit et la caresse , dépitée de n'obtenir qu'un vague : "pas le moment Zezette " alors qu'elle grimpe l'échelle qui arrive à leur nid , nid abandonné comme après une migration, mais sans retour probable celle là... et encore ... un mot.. un peu plus long, juste de quelques mots tout aussi froid ou presque .

Citation:
J'aimais bien au hasard des rues regarder ta bonne bouille et rire à ton humour très fin. J'emmène avec moi ton souvenir et la douceur de nos instants.
Tu sais Miss, à côté de toi les duchesses c'est de la soupe de pain perdu, des radis sans leurs fanes ; parce-que le radis sans sa fane c'est juste du néant qui fait roter...



Haaa mais non !! haa mais non !!


Mots certes dénués de sens qui s'échappaient des lèvres d'Alou à cet instant , d'une voix forte et étranglée , alors que cet imparfait lui tordait le cœur , broyait son âme d'un vague coup de masse donné presque par inadvertance , alors que la peine et la rage l'envahissait , que cet imparfait transformait sa vie en enfer , elle n'avait plus d'humour mais alors plus du tout , plus de finesse non plus , quand aux duchesses n'en avait cure , seul cet imparfait sonnait à son entendement comme un glas .

j'aimais .. j'aimais... mais .. c'est quoi, j'aimais??? ça veut dire quoi J'AIMAIS???????ça veut dire qu'on n'aime plus, c'est tout?


Elle parlait toute seule maintenant , se foutant totalement de savoir si la folie la gagnait , dévalant l'échelle le papier froissé en boule dans sa main, courant vers Saint Claude , irait la trouver où qu'elle soit , parce que c'était impossible, impossible oui , que sa vie soit sans Clarri, sans sa mésange , sans sa folie et son rire , sans sa douceur et son amour , impossible , voilà tout.

Elle la verrait et l'attraperait, prendrait son visage dans ses mains et fouillerait ses yeux des siens , en lui disant juste : non Clarri, non... tu rentres là.. parce que là bas c'est chez nous hein? que moi sans toi je n'existe plus , ou si du pipi de chat dont tu parles , ou du néant , alors tu rentres , et tu me prends dans tes bras , là maintenant , parce que je vais mourir sous tes yeux là, tu vois, m'évaporer si tu ne me serres pas maintenant très fort !

Puis Alou la prendrait elle , son chat sauvage entre ses ailes, et lui prouverait que le mélange des espèces est possible , qu'il est même magnifique , qu'il donne naissance à des animaux féeriques , mythologiques , et que elles deux c'est ça, une féerie , un enchantement , un psaume, un cantique , un hymne , et que ce ne sont pas deux mots mal dit , mal compris qui feront changer la nature de ce qu'elles sont ensemble.
Elle lui ferait comprendre tout ça Alou, comment elle ne le savait pas , mais elle allait à présent dans toutes les tavernes de la ville , demandait à tous si la lumière de Saint Claude était venue ce matin, obtenait des réponses évasives mais qui peu à peu la guidèrent vers elle.
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Clarrissia
Clarri descend de son arbre, besace en bandoulière, traversant les rues calmes de Saint-Claude, n'entendant plus à ce moment précis les paroles enjouées des clients. tout est désespérément morne et silencieux.
Avant de partir elle tient malgré tout à saluer et dire au revoir à Blanca...la Blanquette qui a récupéré la taverne de la vieille "Joies dans les Braies", pour lui dire finalement que ce n'était plus possible, qu'elle était désolée, que...ah et puis M...! Lui dire simplement qu'elle part pour un ailleurs.

Pas le temps de tourner l'anneau de la porte ; un couinement, la lourde qui s'ouvre et qui grince, une ombre, une femme, un corps, un visage.
Elle stoppe tout net la mésange. Interdite. Bouche grande ouverte...

Elle ! Qu'est ce que je dis moi là...ELLE ! Seconde monumentale. Le temps s'arrête tout juste un instant. Elle voudrait mourir maintenant, là ! Sur commande. Pan ! Dernière vision avant le grand noir. ELLE ! Son âme débordée ne peut plus survivre...


- Toi ? Fait Clarri à court de discours. Seigneur, toujours aussi belle.
On est bizarre les humains, on se séduit ou on se hait, mus par des courants mystérieux, positifs ou négatifs. On se souffle le chaud et le froid à travers la gueule au premier regard échangé...mais ce n'est pas grave, on aura l'éternité pour mieux se connaître et s'aimer. On se dit alors que les plus belles histoires d'amour sont celles que l'on n'a pas pu vivre...peut-être aussi les plus beaux baisers sont ceux que l'on n'a pas donné[.

Clarri ne peut détacher son regard de ses yeux. Elle n'a plus son air fripon Alou, mais le visage hagard, perdu, semblant avoir égaré l'autre partie d'elle-même.
Elle sent qu'Alou va céder à sa faiblesse. C'est drôle la vie, parfois on prend de sacrés coups, mais si on est attentifs,on y trouve aussi plein d'espoirs dans les yeux de la personne que l'on aime. Et si la chance, cette raclure, veut bien changer d'avis, il se produit une chose qui n'arrive qu'une fois dans une vie : la personne qu'on aime vous aime aussi.

Dans la main de la fauvette, Clarrissia aperçoit le vélin froissé, en boule dans sa menotte, celui-là même qu'elle avait laissé à la grange avant de décider de partir. Alors lentement, avec d'infinies précautions, elle s'empare de son poignet, ouvre son poing serré sur le parchemin chiffonné et lui retire. De sa besace, en sort un morceau d'amadou qu'elle enflamme à la torche fixé au mur de la taverne, embrasant ainsi son dernier écrit avec un bruit avide et gourmand. les espoirs de Clarri renaissent au milieu de cette fumée grisâtre.
Les mots finalement, ce ne sont que des cris qui ne prennent que peu de place sur du papier.

Voilà, tout est recroquevillé, racorni, noirci, schisteux et brisé au moindre murmure du vent. Elle chuchote.


" Le mal est consumé ma belle, vivement que je te consomme."

...lui est impossible de faire un geste, et elle ne prend pas garde qu'un restant de papier termine son incandescence au bout de ses doigts.

- Aïeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh !!!

Elle secoue sa main vivement, puis reprend sa somnolence dont elle ne veut plus lâcher. Cette léthargie, doux état providentiel qui lui permet de penser en pointillés mais avec un grand détachement et une parfaite lucidité.
On réfléchit en faisant abstraction de soi-même. Le rêve...alors Clarri perdue dans la douceur de ses songes contemple la...sa fauvette sereinement. Elle lui cause la mésange ; ce qu'elle dit j'vous l'dirais pas, ce sont des choses floues, jolies, des mots oui, mais de jolis mots bien pensés et sincères, qui riment. Elle aimerait retrouver son duo d'amour...z'avez déjà vu deux passereaux s'aimant d'amour tendre ? Bec à bec. Elle, traînant de l'aile, l'autre papattant sur place. Mignon manège. L'une c'était Miss Tresses, l'autre ma pomme...je t'aime tu m'aimes...

Elle en défaille d'extase, et à travers ce sentiment étrange, Clarri l'attire contre elle ; encore un peu inquiète, peureuse et pas encore tout à fait rassurée.

Sa chaleur l'enivre, son odeur l'étourdit. D'ultimes aveux lui échappent. Les ressent-elle encore ? Sans doute oui ; un doux frémissement parcourt les épaules d'Alou.


- Allez viens, rentrons chez nous. Zézette attend son picotin d'avoine et le moulin a besoin de ton éclat.
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Alouqua
Les yeux , oui les yeux , voici ce qui s'accroche , se harponne, se fixe , reliant tout le reste l'âme , le corps , et tout ce qui va de l'un à l'autre , les yeux.. ceux de Clarri soudain, dans les siens .Et le monde s'arrête , sa course prend fin, se suspend, tout s'echange à cet instant , les doutes, les peurs , l'espoir , la supplication, la peine , le désir , l'amour.

Clarri, dont le vert des yeux offre tant de teintes diverses , sonde celui d'Alou, d'onyx presque sans pupille , héritage de son père , alors pourtant qu'une lumière presque disparue y renait , une flamme , un petillement .
Et voilà qu'un sourire accompagne ce regard , sourire , deuxième signe , alors que le corps ne bouge pas encore , hormis cette commissure de lèvres qui s'etire , doucement , presque peureusement , comme pour dire : c'est fini, hein? c'est fini toi sans moi?

Doigts brûlés qui finissent dans la bouche d'Alou , apaisant le feu de sa salive , puis entre les siens , se soudant , s'entrelaçant , avant de partir vers leurs chez eux rattrapper un temps d'etreintes et de culbutes , tantôt rageuses , tantôt tendres , souvent acrobatiques , gourmandes , inventives , vertigineuses , amoureuses , toujours .

Puis... la vie reprend doucement son cours , cours arrêté comme lors d'une secheresse , tarissant l'onde , source non tarie , juste amoindrie , n'attendant que la saison à venir et la fonte des neiges pour redescendre la montagne joyeusement .

Zezette , le présent d'Hermine et Scorpon, ânesse de son état , la fâcheuse tendance à connaitre le bienfait du câlin , en abusant fréquemment , sachant aussi que lasses , Clarri ou Alou finissait toujours par lui filer une carotte ou une miche pour pouvoir se débarrasser un instant de ce vampire avide d'affection qu'elle était .

Un pré pour brouter , deux filles tendres à aimer , la vie était belle ... elle grandissait , sans encore se soucier des mâles du coin qui se prenaient pour des cheveux lorsqu'ils humaient son odeur , relevant soudain la tête , la queue en panache , alignant pattes de devant dans un trot royal , piaffant et se cabrant , parade amoureuse qu'elle regardait d'un œil encore froid , mais plus pour longtemps .





Puis soudain, un pigeon gris anthracite , presque noir , lesté à sa patte d'un vélin encombrant ,se posta en face d'Alou, messager du diable qu'il était, œil stupide de celui qui n'est responsable de rien , qui ne fait que passer l'information, à qui on ne peut pas répondre , qui s'en bat l'aile qui plus est .
Etrange comme lorsqu'il s'agit de quelque chose d'intime , le pressentiment est de mise, Alou n'aimait d'emblée pas cette bête hormis à la broche , sauf celui de Clarri tout doré .

Il fallait pourtant libérer ce piaf stupide , dont le seul talent était le sens de l'orientation , ou sa chair cuite ... puisque le bonheur ne pouvait pas durer , que la joie , cette radasse se faisait la malle à nouveau, elle le sentait bien, arracha presque le message de l'oiseau qui manqua repartir sans réponse , et le déroula en tremblant .. le cachet venait de loin, et ce n'était pas l'écriture d'Hermine :


Citation:


Mademoiselle,

J'ai le regret de vous apprendre que votre mère et votre père ont été grièvement blessés à Spezia, en Italie.
Leurs jours, ainsi que celles de leurs compagnons et amis sont comptés.

Plus d'une dizaine de soldats les ont frappés; leurs armes sont détruites.

Si, par malheur, mademoiselle, vos parents venaient à décéder, les autorités Italiennes se chargeront de rapatrier leurs dépouilles à Saint Claude.

Nous partageons votre douleur, mademoiselle.

Les autorités militaires Italiennes.


Saisissant l'oiseau de malheur par le col , courut vers le moulin en criant : CLARRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Clarrissia
Le bonheur.

Clarri se réveille à peine, les yeux bordés de reconnaissance, le temps de glisser une main sur le côté où sa fauvette a passé la nuit près d'elle. Elle sourit, elle l'entend au dehors faire la discussion à Zézette l'ânesse...le bonheur.

Oui le bonheur c'est une troussée, un moment éphémère. Le temps d'une nuit d'amour sur fond de réconciliation, remords et plus jamais ça. Faut pas rêver trop fort, juste ce qu'il faut et être prudent que sinon on se réveille et la réalité nous surprend, dûrement garce cette râclure, grise comme novembre...

Et vous allez voir pourquoi je vous déclame cette horreur.

Clarri a un sourire miséricordieux qui élargi son doux visage lorsqu'elle entend la voix câline d'Alou. Elle s'appuie sur la margelle de la fenêtre de la grange pour la regarder.
Ce qu'elle est belle cette chérie ! Chaque fois que la jeune fille porte son regard sur elle, de drôles de sensations se passent dans sa moëlle épinière, les seins qui frétillent et les fesses qui se trémoussent. Faut pas la regarder trop longtemps sinon gare au décollement de rétine...elle est somptueuse, regard de braise, formes tellement parfaites qu'on ne sait plus par où commencer à mater...jambes pfffiou ! poitrine wouaouh ! visage oh là là ! une peau...que pour moi, des fesses...j'vous en dirais rien, et puis voilà, j'oublie pas grand chose, tellement noble, grâcieuse et harmonieuse que si elle s'appelait Aliénor je serais son Aquitaine...Boum, le coeur de Clarri a des sursauts...

Mais c'est de la description au premier degré ; la vraie ? Pas possible à décrire. Des tas de filles sont blondes avec la peau claire et les yeux noirs translucides. Y'en a des chiées aux lèvres sensuelles finement ourlées comme ils écrivent des fois les scribes de la littérature qui font croire aux cons que l'art d'écrire c'est ainsi et pas autrement...pfff les naufrageurs de la pensée qu'elle les appellent Clarri...non mais pour en revenir à ce qui nous intéresse, une fille comme Alou ça ne se raconte pas. Elle a le charme qui laisse pantois, muet de Han !!!...moi je trouve, et comme j'ai l'habitude d'être toujours d'accord avec moi-même, j'ai raison.

Et puis voilà soudain qu'un pigeon, noir corbeau, pas beau du tout se pose sur son épaule. Il a une gueule pas possible, de celle qui veut se délecter de cadavres sur un champ de bataille. Crochu de partout le piaf, du bec aux serres. Un dépeceur quoi, un arracheur d'entrailles, un briseur de bonheur, la hantise des coeurs purs, vilaine odeur d'outre-tombe. le méchant pigeon quoi qui n'y peut rien sans doute mais quand on regarde sa ganache on prie pour qu'il ne nous tombe pas dessus. Ses serres de rapace raté enserrent l'épaule de Miss Tresses et un vélin...sinistre, tombe sur le bouquet de fleurs des champs de Clarri.
Y'a des moments où l'on regrette d'être nés, tellement pourrir la vie des gens c'est trop absurde.

Alou déplie le parchemin...


Citation:
CLARRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Un cri de désespérance. Clarri se paye une des plus moches atrabile de sa vie. Ce n'était pas un cri mais une supplique, une impuissance.
La mésange dévale plus qu'elle ne descend l'escalier de la grange. Le visage d'Alou fait froid dans le dos. Elle est livide sa fauvette, ses grands yeux noirs égarés lui mangent toute la face et son radieux visage n'est plus que nuit noire.

Elle tient dans ses mains l'objet de malheur, ce pli que Clarri lui enlève délicatement des menottes et qu'elle lit puis laisse choir au sol.


- Ah non...

Clarri s'assoit en entraînant son amie, la saisit dans ses bras et la berce contre elle, embrasse son front qui pour une fois ne sent rien, ni la rosée, ni l'odeur d'herbe fraîche, ni le foin, juste le désespoir...et là...quelque chose d'essentiel se produit que Clarri contemple affolée : une larme. une larme au coin de son oeil qui capture tout le soleil de cette fin d'été. Toute la vie d'Alou tient dans cette larme et toute l'existence qui coince quelque part tant elle se rend compte de l'absurdité de cette vie de chienlit et ce qu'il faut comme impossible courage pour rester en activité...il y a des larmes sur ses pauvres joues creusées par le tourment.

Clarri la serre de plus en plus fort caressant ses cheveux et crache au vent, à tous ces salauds de pigeons qui défèquent tous les jours.


- ça ne les ramènera pas je sais bien, mais j'te quitterais pas t'en fais pas. On pourrait se venger oui mais ça ne servirait à rien, qu'à devenir comme eux, aussi vils et cruels. rien n'est plus débectant que la vengeance. On en rêve oui, mais quand il arrive qu'on l'assouvisse on se sent tellement con...

Alors la mésange regarde son amour, l'inonde de son regard avec tristesse, mais aussi respect et commisération.

- Restons pas là, viens, on prend Zézette et on va s'occuper du moulin toutes les deux...pour tes parents...va falloir l'entretenir cet endroit riche en souvenirs...coûte que coûte ; sinon Hermine et Scorpon ne nous le pardonneront jamais, même du bout de leurs chicots...
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Blanca_corvinus
Blanca était justement sur le point de sortir avec son fils sous le bras, la laisse de Moumoute dans l'autre, lorsqu'un pigeon tout crasseux vint se poser sur le rebord de la fenêtre.

Légèrement agacée car elle était déjà en retard, Blanca attrapa le volatile et détacha un peu rudement la missive qui pendait à sa patte.

La parcourant d'abord rapidement des yeux elle dut prendre appui contre le mur pour ne pas tomber:






Madame,

Je me présente, je suis M. Ollivatti, le chef de la sécurité de Chiavari, et j'ai le regret de vous annoncer une terrible nouvelle : vos amis ont été attaqués et laissées pour morts par une armée, entre Chiavari et La Spezia

Ils se trouvent entre la vie et la mort, dans notre dispensaire à Chiavari, où nos meilleurs médicatres prennent soin d'eux.

Je me suis permis de regarder dans ses affaires, trouvant un carnet avec des annotations, dont votre nom, votre adresse, des lettres qui montrent une très grande amitié entre vous.

Je puis assurer qu'ils font l'objet de tous nos soins et qu'une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de cette attaque.

Cordialement,

M. Ollivatti.


Hermine! Zabou! Non!!!

Elle sentit une douleur lancinante dans son ventre et se plia en deux sous le choc. Elle déposa Lupin sur le sol qui la regardait avec des yeux perdus et réussit à articuler.

Va... va vers Papa, Lupin. Maman doit... se reposer.

Le petit la quitta à petits pas. Tap tap tap tap... et Blanca tenta de reprendre son souffle et ses esprits. Ses pensées se dirigèrent alors directement vers Alouqua. Elle devait avoir reçu la nouvelle elle aussi et devait être morte d'inquiétude pour ses parents. Blanca se releva et fonça tête baissée vers le moulin.

Alou! Clarri! Ou êtes-vous les filles? cria-t-elle alors qu'elle approchait de la demeure.
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You can be anything you want to be
Raouldarc
Le Raoul était occupé a faire une liste sur les taches a entreprendre au chateau des rousses .Car mortecouille il faudrait bien qu un jour il en prenne pleinement possession de ce tas de cailloux .Occupé a sa tache donc ,il entendit les petit pas bien caractéristique de lupin se dirigeant vers lui ,tap tap tap .il attrapa le nain par le col comme a son habitude , souleva et le regarda avec tendresse .Chose qu il pouvait se permettre vu qu il n y avait aucun témoin .

Un jour tu seras noble mon fils .Faudra que tu apprennes a enlever ce sourire stupide de ton visage .

en disant cela,ce con de raoul ne pu se contredire en affichant un sourire encore plus ridicule.
Soudain il entendit une porte claquer ,il s avança vers l autre pièce pour s apercevoir que sa charogne avait détallé .Sur une table trainait un bout de papier .IL l attrapa et se mit en quête de le lire .Son visage s illumina .

Allez viens mon lulu .répondons a ce brave homme ,porteur de bonne nouvelle

Citation:
bonjour machin

je suis darc raouldarc ,compagnon de la corvinus .j ai lu avec le plus grand intérêt votre message . A croire que les armées de votre pays sont aussi incapables que les nôtres .je ne les félicite pas .Elles sont incapables de finir un boulot entrepris . Si j étais le comte de votre comté ,je pendrai ce capitaine d armée par les couilles devant tant d incompétence .

j espère au moins que vos médicastres sont aussi incompétent que celui ci .Si vous voyez les trois couillons de breton et la chaude du séant dite leur que je vais venir les soigner moi.
ça leur apprendra a vouloir visiter des pays ou il y a rien a voir et ou la médiocrité n a d égale que celle de la Bretagne

darc raouldarc


il attrapa un pigeon,attacha le message et shoota dans celui ci comme dans un ballon de soule histoire de le faire voler plus vite
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Alouqua
Soudain, tout était clair, atrocement clair .

Clarri était partie , l'avait quittée , pour cette fille aussi volatile qu'une plume de dinde . La folie faisait crisser ses méninges , les distordait , battant contre ses tempes un sang furieux , alors qu'aucune larme ne semblait poindre , sèche elle était , si sèche soudainement .

Vulgairement plaquée par celle qu'elle croyait si haute en pensée , pauvre chose insignifiante qu'elle était devenue, maugréant sa douleur et sa rage , pestant contre le monde en général et les femmes en particulier , cette grange lui était soudain insupportable à la vue, à l'odeur , aussi elle en dévala l'échelle se vautrant presque , un haut le cœur la poussant vers un avant totalement hasardeux , pour aller se réfugier dans le moulin. Moulin vide aussi , tout lui était odieux , une main s'emparant d'une bouteille de gnôle , peu importe laquelle , réflexe d'ivrogne qu'elle n'était pas que de s'oublier dans les vapeurs alcooliques , mais quelque chose devait se passer , quelque chose devait arriver , et effacer tout ce vomi humain , tout ce mensonge , toute cette comédie macabre .

Elle buvait , assise à même le sol , la bouteille déjà presque vide , soudain se leva en titubant , prenant deux autres pleine sans même choisir et reprit la direction de la grange , totalement ivre . de ces bouteilles elle ne gouta pas non, mais les rependit sur la paille , le foin, tout ce qui leur avait servi de couche , tout ce qui avait été témoin de leur soupirs et de leurs rires , de leur tendresse et de leur luxure , tout devait disparaître .. Hésitant une seconde , y jeta aussi tous ses vélins , ses beaux et touchants vélins , qui ne montraient que l'insondable de sa perfidie ...et sans aucun mouvement d'hésitation, un fois les deux contenants déversés , y jeta la chandelle la grange s'embrasant immédiatement .

Un moment interdite , elle contempla ce feu qui n'avait aucune joie , montant vers les niveaux supérieurs, prenant les poutres à une vitesse vertigineuse , ne prenant pas garde dans son ivresse à la fournaise qui enflait quand soudain fût sortie de sa torpeur éthylique par les braiments de Zezette, paniquée , qui tournait dans son box comme une dératée .

Lui ouvrant le loquet , la voilà qui déboule aveuglement et renverse Alou sur son passage dans sa course folle vers l'air non vicié et moins brulant , tandis que le toit s'effondre déjà , faisant tomber ça et là des morceaux incandescents dont l'un ne manque pas d'atteindre la cible de ce chien de destin , pervers et cruel , le visage d'Alou.

Réveillée soudainement par une douleur vive , se redresse et court vers ce qu'elle voit de ciel naissant dans cette aube , à nouveau une aube , blafarde celle là aussi, comme cette première fois où Clarri l'avait abandonnée .
Se tenant le haut du visage , tomba dans l'herbe humide , y fourrant son minois brulé , sans doute n'ayant plus grande grâce , avant de tomber dans un inconscience dépeuplée de ce cauchemar qu'elle vivait, alors que la grange tombait , si vite anéantie , comme tout ce qui semblait solide dans sa vie encore la veille , cette grange et son amour, partis dans une fumée noire en quelques minutes .

Mon amour... pourquoi?


Question si humaine , quand plus rien n'avait de sens.
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