Clarrissia
Se dirigeant vers la taverne d'Ober avec en son panier quelques tartes de glands épluchés à la façon de la patronne, Clarri, en passant devant le moulin du Châtel, s'y arrêta un instant, laissant ses souvenirs revenir en surface.
Tout est paisible, assoupi, un peu monotone, au-delà du moulin, les épis de blé dressent leurs belles têtes d'or ; devant la porte de l'édifice, les dalles de pierre disjointes brillent encore des dernières festivités des derniers bretons de passage. Des bouteilles de terre cuite s'amoncelaient au dehors, tout stagnait dans un engourdissement armoricain du plus bel aloi.
La jeune fille sourit, quelle fête ils avaient fait ceux-là ! Du tohu-bohu sans dicontinuer, on les entendaient rire et s'invectiver chaque soir...sans charrier.
Clarrissia les avait rencontrés en taverne et avaient même échangé quelques mots dans leurs dialectes respectifs.
C'était un joyeux brouhaha, celui de la fête de la convivialité ; ils cassegrainaient, buvaient en jacassant en breton, chacun d'entre eux en avait une à raconter, mais ce que la jeune fille avait apprécié est que chacun d'entre eux avait le souci d'écouter causer les autres, pas le contraire. Il n'y avait pas comme souvent ce moi de cocagne auquel grimpe tout individu dans l'espoir de se jucher plus haut que les autres, et les autres en faisant autant, et alors faut les voir tous ces criards et forts en gueule, agrippés là-haut, au sommet d'eux-mêmes, et on ne voit plus que leurs culs qui sont, à tout prendre, plus expressifs que leurs figures...
Oui ils étaient bien ces bretons, ça donnait envie de découvrir l'Armorique tiens. mais pas tout de suite...elle avait à faire ici à St Claude, avec sa ville et ses habitants...
Posant son panier, elle entreprend de nettoyer les séquelles de ripaille de ces joyeux lurons. Fallait tout récurer sinon le propriétaire des lieux en ramenant sa fraise risquerait d'en avoir une crise d'apoplexie.
Alors tout en riant toute seule, elle lava à grande eau le moulin du bonheur.
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Tout est paisible, assoupi, un peu monotone, au-delà du moulin, les épis de blé dressent leurs belles têtes d'or ; devant la porte de l'édifice, les dalles de pierre disjointes brillent encore des dernières festivités des derniers bretons de passage. Des bouteilles de terre cuite s'amoncelaient au dehors, tout stagnait dans un engourdissement armoricain du plus bel aloi.
La jeune fille sourit, quelle fête ils avaient fait ceux-là ! Du tohu-bohu sans dicontinuer, on les entendaient rire et s'invectiver chaque soir...sans charrier.
Clarrissia les avait rencontrés en taverne et avaient même échangé quelques mots dans leurs dialectes respectifs.
C'était un joyeux brouhaha, celui de la fête de la convivialité ; ils cassegrainaient, buvaient en jacassant en breton, chacun d'entre eux en avait une à raconter, mais ce que la jeune fille avait apprécié est que chacun d'entre eux avait le souci d'écouter causer les autres, pas le contraire. Il n'y avait pas comme souvent ce moi de cocagne auquel grimpe tout individu dans l'espoir de se jucher plus haut que les autres, et les autres en faisant autant, et alors faut les voir tous ces criards et forts en gueule, agrippés là-haut, au sommet d'eux-mêmes, et on ne voit plus que leurs culs qui sont, à tout prendre, plus expressifs que leurs figures...
Oui ils étaient bien ces bretons, ça donnait envie de découvrir l'Armorique tiens. mais pas tout de suite...elle avait à faire ici à St Claude, avec sa ville et ses habitants...
Posant son panier, elle entreprend de nettoyer les séquelles de ripaille de ces joyeux lurons. Fallait tout récurer sinon le propriétaire des lieux en ramenant sa fraise risquerait d'en avoir une crise d'apoplexie.
Alors tout en riant toute seule, elle lava à grande eau le moulin du bonheur.
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