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[RP] Le Moulin du Châtel

Clarrissia
Se dirigeant vers la taverne d'Ober avec en son panier quelques tartes de glands épluchés à la façon de la patronne, Clarri, en passant devant le moulin du Châtel, s'y arrêta un instant, laissant ses souvenirs revenir en surface.

Tout est paisible, assoupi, un peu monotone, au-delà du moulin, les épis de blé dressent leurs belles têtes d'or ; devant la porte de l'édifice, les dalles de pierre disjointes brillent encore des dernières festivités des derniers bretons de passage. Des bouteilles de terre cuite s'amoncelaient au dehors, tout stagnait dans un engourdissement armoricain du plus bel aloi.
La jeune fille sourit, quelle fête ils avaient fait ceux-là ! Du tohu-bohu sans dicontinuer, on les entendaient rire et s'invectiver chaque soir...sans charrier.
Clarrissia les avait rencontrés en taverne et avaient même échangé quelques mots dans leurs dialectes respectifs.
C'était un joyeux brouhaha, celui de la fête de la convivialité ; ils cassegrainaient, buvaient en jacassant en breton, chacun d'entre eux en avait une à raconter, mais ce que la jeune fille avait apprécié est que chacun d'entre eux avait le souci d'écouter causer les autres, pas le contraire. Il n'y avait pas comme souvent ce moi de cocagne auquel grimpe tout individu dans l'espoir de se jucher plus haut que les autres, et les autres en faisant autant, et alors faut les voir tous ces criards et forts en gueule, agrippés là-haut, au sommet d'eux-mêmes, et on ne voit plus que leurs culs qui sont, à tout prendre, plus expressifs que leurs figures...

Oui ils étaient bien ces bretons, ça donnait envie de découvrir l'Armorique tiens. mais pas tout de suite...elle avait à faire ici à St Claude, avec sa ville et ses habitants...

Posant son panier, elle entreprend de nettoyer les séquelles de ripaille de ces joyeux lurons. Fallait tout récurer sinon le propriétaire des lieux en ramenant sa fraise risquerait d'en avoir une crise d'apoplexie.
Alors tout en riant toute seule, elle lava à grande eau le moulin du bonheur.

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Alouqua
Un rai de lumière, le soleil faisant jouer mille et une particules dans l'air dense et lourd ... un œil qui s'ouvre avec difficulté , tant le sommeil était insondable .
Immense grange dont la toiture si haute lui fait comme un ciel, nichée dans le foin et la paille , les cheveux en bataille , bras en croix et corps abandonné , elle se réveille doucement , laissant affleurer les souvenirs de la veille et le pourquoi de sa présence dans cet endroit insolite .

Deuxième œil qui s'ouvre , un sourire naissant sur les lèvres de l'encore endormie , apercevant l'absence de nuages au dehors au travers d'une ardoise cassée , promettant une baignade rafraîchissante dans la rivière attenante du moulin.

Un grognement , ou plutôt bruit de babines soufflées , au moment où elle redresse la tête , se trouve presque nez à nez avec l'âne qui la regarde sans animosité, presque protégeant l'insouciante et écervelée Alouqua .

Pourquoi dans la grange, pourquoi pas dans un lit , dans une maison? comme il se doit, comme le lui ont dit Hermine et Scorpon, ses si chers parents adoptifs... tout simplement parce que.. rentrée dans la nuit noire, sans lune ni étoile, un ciel de plomb faisant comme un mur entre elle et la voute céleste , n'ayant jamais vu l'endroit , abandonna son tâtonnement aveugle lorsque la porte de la grange s'ouvrît:

Hoo benn... voilà c'est bien ça !!! oui demain le lit, la maison , la table , tout ça!

La meule l'appelant comme une voix de sirène , s'y affala sans bouder son plaisir et s'endormît presque aussitôt .

Maintenant , au vu de la verticale du soleil, savait que la journée était assez avancée , s'assît en se frottant les yeux , secouant sa tignasse pleine de végétaux divers et variés , ses nattes défaites , avant de sauter sur ses pieds et de presque courir vers la rivière , caressant au passage le cou de l'âne .
Violence de la lumière d'un jour d'été , les yeux demi fermés , s'agenouillant au bord de l'eau, y plongea sa tête d'un mouvement décidé , alors que le choc thermique achevait de la réveiller.

Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!! c'que c'est bon !!!!!! hoo je vais aimer cet endroit moi !!

ET la voilà qui parlait seule , riant presque à ce jour si brillant , alors qu'elle se laissait coucher sur l'herbe , glissant ses doigts dans les brins touffus et frais .
Clarrissia
Comme d'habitude, Clarri faisait les allers et retours entre la taverne d'Ober et son " chez elle ", ramenant à l'auberge quelques tartes et autres menus pour alimenter les gourmands, lorsque son regard fut attirée par la porte encore ouverte du moulin et de surcroît l'âne "Cadichou" la gratifiant d'un sourire reconnaissant ou moqueur, c'est comme on voudra, laissant découvrir un râtelier hors normes.

- Qu'est ce que tu fais là l'âne ? Allez, va voir s'il n'y aurait pas pour toi une bourrique dévergondée en ce bas monde.

Une accolade puis une tape affectueuse sur la croupe de l'animal, et l'équidé en ânonnant de satisfaction disparut dans le village.

Des exclamations, des bruits d'eau, quelques rires, la jeune fille fit le tour du moulin et découvrit Alou s'enivrant des délices de la campagne.
Elle est châtaigne, blonde tirant sur le roux. La bouche rose pervenche (oups), son nez rectiligne, la coiffure...et M...! lecteur, t'as qu'à me filer dix écus et je te ferais une esquisse, un croquis pour que t'en aies une vague idée avant de quitter ce bas monde, alors tu verras ce que peut-être la beauté lorsqu'elle est sublime ; la grâce quand elle atteint la félicité...

Elle s'approche en souriant, pose son panier sur l'herbe et lui fait un grand signe de la main puis s'assoit à son tour près de son amie du même âge. A elles deux elles ont largué leur enfance choucarde, gardé par contre leurs pétillements impertinents et leurs effronteries pleines d'éclats d'innocence...


- Coucou Miss Tresses, tu permets que je t'appelles Miss Tresses ? ça te vas à ravir ce surnom. Alors, comment te sens-tu depuis que tu es devenue San Claudienne ?

Elle rit Clarri, la regarde se tortiller sur l'herbe, respirer à pleins poumons. Alors les deux jeunes filles commencent à parler du temps qu'il fait, du temps qu'il va faire, parce-que le temps est le plus beau cadeau que le Bon Dieu ait fait aux hommes, et aux Anglois surtout, parce-que de quoi parlerions-nous si nous existions dans un beau temps perpétuel ? L'existence serait invivable, il y aurait une recrudescence de criminalité, tandis que grâce au temps on use le temps. C'est comme l'amour, on en parle pour se reposer de le faire...
Tout le monde parle du temps, c'est un sujet universel, le péché originel de la conversation, Clarri a sa technique, elle lui trouve des nuances, d'autres ont leurs propres façons d'en parler, il y a ceux qui se réfèrent à leurs rhumatismes, ceux qui se basent sur des baromètres ou des proverbes de paysans (ça ce sont les chimériques). puis il y a ceux qui y lisent des présages au coucher du soleil, ceux qui regardent la face ahurie de la lune au lieu de regarder la lune de leur compagne ou de leur compagnon, ceux dont les cors au pied sont infaillibles, et puis tous les autres...qui en parlent pour parler, parce-que on ne sait pas quoi dire d'autre, parce-que depuis des millénaires c'est comme ça, l'homme est enfermé entre les frontières de la pluie et du beau temps...

De parler ça les a mises en appétit. Alors Clarrissia dit à Miss Tresses.


- T'as pas faim ? une petite cantine campagnarde ça te dirait ?

Les deux adolescentes s'expédient la cancoillote, une salade craquante, deux belles poires bien mûres et une grosse part de tarte aux glands façon Ober ; le tout arrosé d'un vin des contreforts jurassiens.
Puis, repues, Clarri prend le parti de s'allonger dans l'herbe, face tournée vers le moulin, les mains croisées sur la nuque.


- Dis-moi Alou...t'en as des parents Toi ? Tu veux bien m'en parler...sans vouloir être indiscrète naturellement.

Elle fixa le ciel bleu de son regard prairie, laissant son imagination divaguer en regardant les rares nuages aux formes chimériques.

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Alouqua
Hoo la belle surprise !! néanmoins la prenant de court , à un moment où la Jeune blonde s'adonnait à un plaisir presque étrange, tant elle aimait la terre, les arbres, le vent , la chaleur , la fraîcheur , détailler de ses doigts chaque sensation offerte par cette campagne luxuriante , cette herbe grasse la terre chaude déjà en ce début d'après midi estival.

Belle , ho oui belle surprise , que la venue de Clarri , sa présence si fraîche et vivante comme un remède à tout mal , victuailles à l'appui, mêlant plaisirs de bouche et gourmandise verbale , riant de choses et autres , laissant naître un sentiment trouble et et joyeux , devisant ça et là , presque en tout sens , des choses qui leur venaient à l'esprit.

Après une digression sur le temps météorologique et le temps qui avec lui va tout s'en va, une bouteille de jaja plus tard , les deux étirés sur l'herbe l'une la tête vers le moulin, donnant son visage aux rayons solaires, rivalisant de lumière avec l'astre ,l'autre sur le côté , appuyée sur un coude , mâchonnant un brin d'herbe , l'observant sans vergogne , avant de promener le brin d'herbe sur son nez , torture atroce se prolongeant sur le cou, avant de remonter vers le visage et d'en faire le tour, dessinant ainsi le parfait de son ovale .



Hoo mes parents ... c'est long tu sais? enfin non... en fait c'est plus que rapide même.. bon... encore une histoire de temps... tu en as à perdre, revendre, et tout?
Alors.. la Miss tresses... est en fait.. bon, je dis comme ça vient hein? voilà, la miss tresses, moi donc ,est une .. bâtarde .
Ma mère , ben elle n'm'a pas dit grand chose de mon géniteur, faute de temps, vu que je l'ai perdue quand j'avais dix ans .. elle me disait toujours, je te dirai quand tu seras grande ... ppff


Abandonnant la chatouille , farfouillant le pot de cancoillotte de son doigt , raclant le fond , les yeux baissés, continua ...


Et le peu que j'en sais, comment savoir si c'est vrai? peut être je devrais abandonner , après tout, vu que je ne sais pas où chercher . Enfin bon, paraît qu'il est noble , qu'il a un accent et qu'il a les mêmes cheveux que moi.Mais va savoir , peut c'n'est qu'un brigand de passage aussi moche que vulgaire et je serais née d'un moment que ma mère préférait oublier , effacer, éradiquer , en inventant un autre totalement fabulé.


Riant légèrement , posa le pot nettoyé , se mettant à genoux au dessus d'elle .

Je suis bien avancée hein? dis.. tu me racontes toi?pis je veux tout savoir hein? ou je te mets à l'eau dans la minute ? En plus.. je ne sais pas nager ... faut que tu m'apprennes .
Clarrissia
Des gestes classiques, instantanés, réflexes conditionnés pour chasser le moustique ou le quelconque insecte qui venait lui chatouiller les narines. Têtue la bébête, elle revient à la charge. Clarri revenant à la réalité s'aperçoit alors que l'insecte n'est autre qu'un brin d'herbe que l'espiègle Miss Tresses lui balade sous le nez, dans le cou...étrange, d'un coup cela ne la gêne plus, plutôt le contraire, elle sourit Clarri, c'est bon ! bizarre comme elle frissonne...
Et voilà que Miss lui parle de sa famille, de ce qu'elle est, de ce qu'elle pense qu'elle est...une bâtarde, comme elle, une bâtarde. Qu'importe en fait, elle est belle Alou, fraîche, innocente et taquine, un peu comme elle, sauf que clarri...

Pas le temps de dire ouf, la belle se place au dessus d'elle, l'enfourchant et d'une voix supérieure et dominante lui demande :


Citation:
Je suis bien avancée hein? dis.. tu me racontes toi?pis je veux tout savoir hein? ou je te mets à l'eau dans la minute ? En plus.. je ne sais pas nager ... faut que tu m'apprennes .


Clarri rit comme jamais.

- Ah oui tu veux me mettre à l'eau ?! Hi hi hi, ben ce sera quand tu voudras la belle ! Oui, crois-moi, je me ferais un énorme plaisir de t'apprendre à nager.

Petit coup de rein qui surprend Alou, et les voici toutes deux côte à côte...Seigneur qu'elle était belle la pécore, il y a une espèce de sérénité et d'insouciance en elle qui coupe le souffle de Clarri, un calme qui lui donne de la classe, fringuée modestement mais avec élégance. Curieux comme elle a envie de goûter ses lèvres...Clarrissia rosit, non, pas maintenant, et puis si elle se fâchait ? Elle préférait la conserver comme une amie, sa meilleure amie plutôt que de perdre à peine rencontré une si belle amitié.

Alors elle se reprend vite et se lève, troublée, son coeur bat trop vite, pour se calmer elle se dirige vers le bord de la rivière et s'assoit faisant signe à Miss de la rejoindre.

Elle jette des petits cailloux dans l'eau claire et regarde les ronds que les pierres dégagent en faisant ploc ploc. Des ronds d'abord petits, puis s'agrandissant comme le bonheur pour enfin disparaître jusqu'à ce qu'elle en jette un autre à nouveau, parce-que le bonheur c'est la seule chose qui l'intéresse Clarri.


- Tu veux que je te parle de ma famille ? Ma vie ressemble étrangement à la tienne, sauf que j'aimais ma maman, elle était tout pour moi.
Maman c'était mon bonheur, mon bonheur à moi...tu sais Miss, le bonheur j'aime l'entendre raconter, c'est tellement plus joyeux à écouter que les malheurs. Le malheur pourtant c'est ce que les gens se complaisent le mieux à nous bonnir. J'en connais tu sais des bonimenteurs qui appâtent l'auditeur, et une fois bien ferré, se mettent à déballer leurs misérables merdouilles, avec des mots qui fendraient l'âme des pierres tellement qu'ils sont durs à entendre, et des larmes qui détrempent la sérénité. Tellement qu'à la fin, bon client, on finit par y aller de son petit pleur. Ensuite, ben ensuite ces garces, ces mesquins vous décochent un grand sourire reconnaissant, vous remerciant de les avoir écoutés et s'en vont ferrer d'autres donneurs de larmes.
Ah ! le cafard c'est un appel aux autres...

C'est fou ce qu'on peut rencontrer comme gonziers ou gonzesses en cours d'existence ! Des tronches fumelardes, les yeux torves, la bouche verticale en forme de raie de fesse, des êtres tellement complaisants dans leur tristesse que tu te demandes ce qu'ils peuvent bien foutre sur notre terre déjà trop petite. Pfff, mais à quoi ils peuvent bien servir à part faire chier leur prochain ? Hein ? Je te le demande bien, rhâlala, Dieu quand même il commet des erreurs, et les hasards perpétuent les nuisances...


Elle s'allonge à nouveau dans l'herbe et regarde Miss Tresses, puis reprend.

- Tu veux que je te parle de ma mère...d'accord...

Elle est vraiment belle la Miss, belle comme un coeur...tout en ne la quittant point des yeux elle commence son récit...
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Amsterdam
Cette route, elle l'aurait fait les yeux fermés...Genève-St Claude.
D'ailleurs elle avait fermé les yeux toute la nuit, somnolant dans les bras de Grondar, le laissant les emmener loin de ses amis, loin de son pays.
Elle avait le coeur gros de quitter ainsi Genève, mais elle était également pleine d'espoir sur ce qui s'offrait à elle pour l'avenir.

C'est à l'aube en arrivant sur le village qu'elle s'éveilla légèrement. Le soleil pointait ses rayons qu'elle aperçut le moulin de sa cousine au loin. Elle gigota légèrement, essayant d'apercevoir quelque chose...non, le moulin semblait dormir encore. Plus tard, elle y reviendrait. Pour l'heure , il fallait trouver une bonne taverne pour se reposer un peu avant de reprendre la route.

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________________...musique..._______________________
Clarrissia
...alors elle s'allonge à nouveau dans l'herbe et se dit qu'elle ne deviendra jamais une Dame trop sérieuse, trop serrée, elle restera une jeune insouciante, une pie-borgne mutine et gouailleuse, quelqu'un comme tant ! Quelqu'un quoi, un petit oiseau de gaieté, une petite mésange criarde et écervelée faisant piou piou sur les épaules des autres...

- " Maman, je ne la voyais pas souvent. A Noël, pour mon anniversaire et quelquefois en me faisant la surprise de sa venue. Pour mon plus grand plaisir. Elle m'avait placé chez des personnes de haute tenue, nobles mais très simples, n'ayant pas dévié d'un pouce l'éducation qu'elle voulait que j'assimile.
Qu'est ce qu'elle était belle maman ! Plus je grandissais, plus je la trouvais jolie, les années ne semblaient avoir aucune prise sur elle. Elle dégageait une sérénité qui me coupait le souffle. Un calme apparent qui lui donnait une certaine classe...

...tu sais, tout le monde et surtout ceux qui paraissent le plus d'aplomb sur cette terre ont besoin du giron maternel de temps en temps pour réchauffer leur coeur. Et c'est quand leur mère a gagné le droit d'aller au paradis solaire qu'ils sont vraiment sevrés. les gens ils n'ont plus rien à quoi s'accrocher, alors ils deviennent mauvais. Il y a en eux des cris qui fermentent et qui pourrissent. Un feu qui s'éteint doucement en dégageant une sale fumée. l'enfance vois-tu, c'est un mal dont on ne peut jamais guérir. On les appelle des adultes, mais ils ne sont qu'au fond que des petits enfants tu comprends ?
Oui tu me comprends. Mais certains ne comprennent pas, c'est sans doute que eux sont peut-être devenus des adultes pour de vrai. Y'a pas de mal à ça, il faut de tout pour défaire un monde...

Ma mère c'était la statue vivante d'un amour bafoué. Et je suis le fruit de cet amour bafoué mais je n'ai jamais été aimée à l'emporte-pièce. Quand je lui posais des questions sur mon père, elle l'appelait " ton géniteur "...comme pour toi hi hi, c'est étrange non cette similitude ? alors je n'ai guère insisté et je ne chercherais pas à savoir qui il est.
J'ai tellement de clameurs d'infini dans la poitrine, j'imagine certaines nuits les cris silencieux de maman qui l'étouffent...ouais, on croit que les portes restent ouvertes mais ce n'est pas vrai ; elles se referment parce-qu'elles sont faites pour ça. Ouvertes c'est fugitif. Fermées c'est leur finalité.
La porte de ma mère s'est refermée sur moi. Alors parfois je pose mes mains sur le bois de la porte et je colle mon oreille ; j'espère qu'elle me voit...je coltine mes langueurs...cela aurait pu être ça n'a pas été ; tant pis."


Une pause...elle cherche ses mots, car elle va aborder une période difficile pour elle.

" Je sais ce qu'elle était, elle ne s'en est jamais cachée, elle a eu la force de ne rien dissimuler et a été honnête avec elle-même ; ce n'est pas donné à tout le monde. Tout ce qu'elle demandait c'était quelqu'un qui l'écoute, elle exprimait seulement la demande essentielle de tout être humain, celle d'une écoute bienveillante et disponible. Savoir que l'on a la parole en partage comme les philosophes nous l'ont appris de longue date. La belle affaire si on ne peut plus partager une réflexion avec personne et si nul ne consent à l'entendre pour ce qu'elle veut dire. l'important il me semble est moins la capacité de la parole que la possibilité d'ouvrir par elle des chemins vers d'autres à même de comprendre. le plus important n'est pas tant d'être en mesure de parler, il est de rencontrer une présence attentive et disponible à ce qui veut se dire de la difficulté de vivre ce que l'on est.

Ma jolie Miss, maman a été dénoncée par une personne de très mauvaise foi n'ayant nullement assisté aux faits qui ont lui ont été reprochés. Elle voulait seulement faire une parodie de mariage, un simulacre. Simplement pour mettre un peu d'animation dans une ville qui se meurt...enfin, c'est ainsi.
J'en ai pleuré de rage et de colère, et je crois que maman doit pleurer également mais de pitié pour cette personne fourbe, pleine de fausse commisération qui fait le charme des vieilles morues dessalées. Je ne la connais pas mais je l'imagine très bien, vouée au crêpe noir, petite de classe, en boule contre la moitié de l'humanité et pleurant des larmes de crocodile sur l'autre moitié. L'éternelle insatisfaite dans toute sa tristesse, serrant les mains comme si elle présentait des condoléances, toujours en rogne, faite pour apprendre des morts et pour noyer les petits chats de sa voisine, faisant la toilette des cadavres d'amis plus souvent que la leur, sentant la tristesse et la férocité, écoutant aux portes, à l'affût de la moindre rumeur, arrivant sur la pointe des pieds pour surprendre les médisances la concernant.


Alors Clarri et son coeur trop tendre se met à chialer doucement, sans douleur, sans véritable chagrin. parce-qu'elle a obscurément conscience de la stupidité de la vie et de sa trajectoire insensée.

...Je crois qu'elle a été déçue et s'est désespérée du comportement des Dolois.
Leur indifférence...surtout ne pas parler, se taire, ne pas prendre parti. Que l'on ne me raconte pas d'histoires ! le spectacle d'une femme en grande souffrance et cherchant des yeux un peu d'aide n'empêche pas grand monde de continuer à ripailler, elle a dû être tellement épuisée qu'elle n'a pas eu la force de les chialer. Quand on a plus de force on devient fataliste, parce-que la réalité quand on la met devant les yeux, ça calme.

Alors elle a dû vivre un grand moment d'épuisement, elle a dû penser à la mort comme un plat de rognons braisés ; c'était son mets préféré hi hi...comme moi...
Elle a rêvé au calme, au repos, à la lumière et se demander pourquoi finalement accorder quelque importance à ce qu'on pense être un grand évènement : l'Humanité. Plus rien ne devait exister pour elle en ce jour fatal, même moi. Elle devait vraiment ressentir un épuisement formidable pour que disparaisse de son âme toute essence humaine..."

Elle se tait un instant, n'ose pas regarder Miss Tresses, puis sa voix redevient plus légère...

- Depuis que maman est morte, j'ai limité mes attaches, j'veux vivre comme elle a vécu et c'est tout. Libre !!! Ni épouse ni mère, juste un être en errance pouvant penser à ma guise, n'ayant besoin que d'un peu de nourriture et de l'ombre des ailes du moulin pour passer mes nuits. Rien à prévoir, rien à décider. Rester joyeuse pour moi mais aussi pour Ober et ses clients, pour toi, pour mes amis, et que si un jour on me manquerait de respect, si un jour on me faisait du mal, ben je rendrais mes torchons et foutrais le camp...
Je marcherais, je me reposerais, je boufferais un peu n'importe quoi, j'apprivoiserai le froid, j'élaborerais mentalement des textes qui sortiraient tout droit de mon âme et j'oublierais le récent passé. J'oublierais ouais jusqu'à mes amours...tiens, parlons-en de mes amours, la nature c'est beau ! Loin de la civilisation qui nous écrase...régner sur les quatre points cardinaux. Retourner dans le supplice des convenances ? Non merci ! J'veux entendre une mélodie d'amour, de plus en plus haute, de plus en plus vibrante, de plus en plus chaude, stimulante... m...! je commence à avoir des envies...mais c'est l'âge non ? Marre de l'esclavage, je ne suis pas faite pour l'alliance au doigt et le gentil foyer avec des chiares qui font caca sur leur popot. Non, moi je suis pour l'affranchissement du sexe avec des murmures dans mon oreille, où ma belle me soufflerait : "chérie, c'était tellement bon, où as-tu appris tout ça " ? Hi hi hi, moi alors sans mentir je lui répondrais : " En Franche-Comté mon bébé, c'est maman qui m'a éduquée..."


Clarrissia se relève sur les coudes...faut pas vous y tromper, ce n'est pas sur sa chemise qu'il pleut, elle a juste les mirettes un peu humides, parce-qu'elle croit dur comme fer à l'amour. Deux amoureuses qui se bouffent la gueule contre un arbre c'est beau. C'est brutalement beau ; sublimement beau. Deux gamines qui se soudent ça fait penser à la nature, aux grands espaces, au ciel bleu inconnu, pas bleu ciel, bleu inconnu...même s'il y aura toujours un mais...parce-que Clarrissia malgré son jeune âge, elle sait que personne ne sait être fidèle en ce monde ; c'est plus fort que tout, comme l'oxygène que l'on respire. On se dit que c'est pour toujours mais on va voir ailleurs.
Clarri aimerait être la toute première à être bourrée de la présence d'une autre, folle d'amour...mais voilà, elle ne se fait pas beaucoup d'illusions à ce sujet. Toutes et tous de fieffés cavaleurs. Ils ne peuvent pas dételer d'un coup, même très épris. Un beau cul qui passe et hop les voilà en condition. Les gens ne guériront jamais, ou alors quand ils seront trop vieux.

Elle soupire Clarri, c'est le prix qu'elle doit payer. Il est élevé. P...c'est pas si beau que cela l'amour finalement. Tant pis, c'est ainsi...la seule chose qu'elle demandera à celle qui voudra bien passer un moment de plaisir avec elle, une tranche de vie, c'est qu'elle ne lui mente jamais. Tant qu'elle lui dira la vérité le reste comptera pour du beurre...


- M...je t'adore la vie grande dégueulasse !

Elle se tourne vers Miss Tresses, lui prend doucement la main et sourit...joue avec les doigts de sa jeune amie puis les embrasse.

- Bon, alors ? On les mange quand ces rognons ?
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Alouqua
A ses côtés , dans l'herbe, elle l'avait écouté , sans l'interrompre, ne se lassant pas de ses mots et ses rires, hochant la tête d'approbation parfois, grimaçant sur certains passages , serrant les dents lorsqu'elle vît ses larmes , tendant la main et la glissant dans la sienne , sans commenter , juste être là, comme elle savait qu'elle le serait désormais , à ses côtés , quoi qu'il arrive.

Pendant qu'elle se racontait , qu'elle lui livrait sa vie sans détour ni duperie , les nuages offraient ce spectacle affolant du vent et des vapeurs, donnant mille forme incongrues ou drôles , qui filaient , sans aucun espoir de sauvegarde , vers leur anéantissement , ou transformation.

Ces nuages donc , agrémentaient si bien tout ce que la vertigineuse Clarri narrait , quand à l'existence et sa folie, la vitesse du temps et l'ineffable de toute vie , tellement complexe et contradictoire, souvent totalement dénuée de sens ; Alou n'en ratait rien , mais les laissait filer , plus attachée aux mots de sa compagne qu'à n'importe quelle autre chose .

Tournant son visage vers elle lorsque le présent remplaça le passé dans ses dires , et que sa vitalité lui tournait les sens et l'esprit , l'envie tout d'un coup aussi de prendre cette vie à bras le corps , de se l'agripper et de la dévorer , la gourmandise tenace et salvatrice , lui répondit à son :


Citation:
- Bon, alors ? On les mange quand ces rognons ?



Tout d'suite , la nage attendra , les rognons non !! mais tu sais.. ici.. c'est chez Hermine , faut que je te raconte Hermine, et Scorpon, comment je les ai rencontrés , et comment aussi j'ai rencontré Ober , et pourquoi ils me sont devenus si importants, différemment oui, mais d'égale importance .

Mais pour ça.. faut qu'on entre d'abord dans le moulin, qu'on prépare le feu, qu'on assaisonne les rognons, qu'on les regarde cuire et se dorer , qu'on redoive un coup aussi, parce que je veux tout te dire , tu comprends? rien de moi ne te sera inconnu, tout ce que tu voudras savoir te sera donné , alors on va commencer c'qui sera notre vie maintenant !



Se dressant sur ses jambes vivement, presque sautant sur ses pieds , tendît le bras vers elle et la leva d'un geste vigoureux , la plaquant soudain tout contre elle , ses yeux dans les siens , son souffle se mêlant au sien, puis dît doucement :

ça.. te va? tu viens?
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http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=11494
Clarrissia
Citation:
ça.. te va? tu viens?


Instant d'essence divine...soudain plaquée contre Miss Tresses, ses lèvres effleurant, frôlant à peine les siennes, son souffle exhalant le frais, la rosée et le foin...

- Est-ce pour cet instant que je suis née ? murmure-t-elle ?

De quoi mourir de trop. Seconde monumentale, chaque pore de la peau de Clarri devient un oeil scrutateur, son âme débordée ne peut plus suivre, les cheveux du blond des blés, les seins discrets, fermes et bien accrochés, son visage troublant, son regard clair plongeant dans la prairie des yeux de Clarri.
Alou reste muette, impatiente, intense, elle capte tout. Elle a les yeux incisifs et prompts qui voient et comprennent tout, qui ont saisi le trouble qu'elle avait jeté sur la jeune adolescente.


- Miss...

Et puis les lèvres qui se touchent, ça y est, la commande est passée. Clarri s'empare des mains de sa Miss le long du corps, elle les serrent avec intense émotion, les lèvres s'écrasent et émettent de petits sons sensuels jusqu'à ce que...elle se ventousent pour ne plus s'arracher.
Clarri donne tout dans ce baiser, sa fraîcheur, ses sensations, ses envies...ses envies oui. Plus elle l'embrasse plus elle la désire, plus elle la désire plus elle la serre contre elle, jusqu'à ressentir contre sa poitrine les petits seins durs de Miss qui à leur tour font connaissance.

Comme le présent se traîne et comme le passé nous gagne rapidement, nous déborde, nous dépasse...cet instant, les deux effrontées veulent le garder pour elles, le plus longtemps possible et que personne ne vienne les déranger.
La scène est remplie d'émotions, miel, fleurs, baisers, musique douce et poésie. Le paradis quoi...faut pas avoir honte des mots, ils ont été crées pour être utilisés, comme le fric et la connerie.

Elle ouvre ses mirettes et la contemple, la contemple jusqu'à en faire dégueuler ses yeux.
Ah non alors, de quel droit un autre se l'accaparerait hein ? Qui donc s'est permis de la découvrir avant Clarri au risque de lui faire prendre froid ? En résumé, de quel droit quelqu'un d'autre s'en octroierait l'usufruit ?

Elles se détachent au bout d'un long moment. Se serrent très forts l'une contre l'autre. Puis Clarri prenant sa main l'attire vers le moulin.


- Allez viens, oui nager attendra. On va manger, faire du feu, réchauffer ce plat impatient et tu me diras tout de tes amis, on ne peut que t'aimer Miss.
Ensuite, et bien ensuite...cela nous appartiendra...

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Scorpon
Scorpon était de retour a Saint-Claude.
Tandis que les bretons se réhydrataient le gosier desseché par la poussière de la route dans une taverne, Hermine, elle, se faisait encore discrète, en attente d'une réponse positive a sa demande.

Scorpon, lui, avait eu hate de retourner au moulin, voir dans quel état les bretons l'avaient mit durant leur absence.

Arrivé non loin du moulin, il les vit: Alouqua et une autre jeune fille.
Et bien qu'il ne pouvait rien entendre de si loin, leurs gestes, leurs attitudes ne pouvait tromper un homme comme lui...

Il sourit en les observant, ne voulant surtout pas gacher cet instant.
Il les regarde ensuite filer au moulin, qui ne semble pas avoir souffert des bretons.
Si c'est pas un miracle ça...

Une fois les jeunes entrées dans le moulin, Scorpon reprend sa route vers celui-ci, trouvant un peu étrange d'avoir peur de déranger dans sa propre maison.

Les bêtes l'observe en silence, même les oies semblent calmes, a croire qu'elles l'ont reconnues et economisent leurs cris pour d'autres.

Arrivé sur le pas de la porte, il hésite: entrer comme ça, ou frapper a la porte de sa propre demeure.
S'il entre comme ça, qui sait ce qu'il verra...

Il lève sa main vers la poignée... puis plus haut et cogne a la porte, avec encore cette sensation de déranger dans sa propre maison, ce qui lui arrache un sourire.

Puis le forgeron attend, espérant qu'elles ne soient pas trop occupées pour l'entendre, ce qui serait un comble... rester coincé ici... Scorpon sourit encore plus a cette idée.
Alouqua
Emballée , pressée, emportée , la Miss , par les lèvres de Clarri , valse lente et vertigineuse , tournoiement de sensations , tout sens confondus , moiteur d'une peau qui se frôle , se colle , se ventouse, palpitant de deux cœurs qui courent follement , comme deux gamins , bruyants et joyeux .

Mains et doigts qui s'entrelacent , formes qui s'épousent , yeux qui se ferment et s'ouvrent , souffles qui se mêlent , se cherchent , se chaotisent l'un l'autre , pas à une analogie près , inventives et vibrantes , vivantes et .. desirantes .

Les mots d'invitation de ripaille à peine compris , disant oui à tout , elle la suit , tremblante et concentrée comme avant un rite de passage , sachant que son destin se joue , n'était que si elle devait passer le moindre examen , répondrait totalement à côté de la plaque à... presque tout.

La clé arrimée à sa ceinture , lourde et cognant sa cuisse , l'ayant accompagnée tout son voyage comme une promesse d'El dorado , tapotant sa chair pour lui rappeler , si tenté qu'elle pouvait l'oublier , que c'était chez elle, au bout de cette clé; cette clé donc , ouvrant une porte grinçante pour faute d'huile , vieille de surcroit , mais dont les veines du boit étaient un voyage à elles seules , la clé s'introduisait dans la serrure quand Alou vît...

Une silhouette , qui les scrutait , le contrejour ne permettant pas de distinguer son visage, s'il en avait un , tant l'effroi de la jeune blonde lui rappelait un certain "Gus' (voir Lien en signature ) et cette sensation de mort imminente , d'un danger trop grand pour qu'elle pût y faire face ...

Vivement , elle tourna la clé , empoignant sa divine compagne , presque brusquement , la tirant à l'intérieur du moulin, posant un doigt sur ses lèvres : Chuutttttt!!!!


Clarri la regardait , mi amusée mi effrayée, alors que reprît la valse folle de leurs lèvres et de leurs langues, virevoltantes et légères , anéantissant le temps , leurs mains entamant un voyage d'où personne ne revient indemne , celui du plaisir.

Bamm Bamm Baaammmmmm !!!!



Serrées l'une contre l'autre , la voix d'Alou hasarda un timide et peureux:

qui est ce?............
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Scorpon
Citation:
qui est ce?............

Scorpon ne peut s'empecher de sourire en entendant cette timide réponse, il avait dû cogner un peu fort sur la porte.

Alouqua? C'est moi, Scorpon.
Tu pourrais m'ouvrir la porte?
C'est un peu génant de rester coincé devant sa propre maison...

Alors cesse 2 minutes... ce que tu fais... et viens donc m'ouvrir.


Il croise les bras et attend patiemment que sa fille veuille bien daigner lui ouvrir.
Clarrissia
Tout est bien. Elles sont là, juste devant une porte fermée à l'intérieur du moulin. La porte grince et couine, mal huilée ; mais qu'importe après tout. Le temps qu'elle actionne la grosse clef, Clarri tiens Miss Tresses tout contre elle, la presse sur son corps et sa chaleur l'enivre, son odeur l'étourdit. Clarri bredouille quelques aveux dolents...les perçoit-elle la fauvette ? Oui sans doute puisqu'un frémissement parcourt ses épaules.

Elle entrent et soudain un doigt posé sur ses lèvres : Chuutttttt!!!!

Un instant d'inquiétude suivit d'un peu d'excitation, puis à nouveau leurs lèvres qui s'unissent. Le chuutttt n'existe plus, "l'après" non plus. Elle s'en fout Clarri. Son désir d'elle s'élève comme la brume au-dessus de la vallée franc-comtoise. Elle ne s'est jamais sentie en mal d'amour comme en cet instant. Tout en perdant l'équilibre tant le désir les enivrait, les deux jeunes filles s'adossent au mur de chaux. Elles soupirent encore et encore, leurs bouches pleines d'odeurs légères. La Miss c'est une déesse aux seins d'albâtre, elle est merveilleuse de partout...le Chuuttttt est désormais oublié, à nouveau les lèvres de Clarri contre les siennes...premier temps. Leurs souffles émus s'entrepénètrent, leurs yeux qui se révulsent, des frissons de haut en bas et de bas en haut. Elles se guident l'une et l'autre et inspectent rapidement des yeux jusqu'au lieu où se fera leur premier dodo...leurs doigts qui s'agitent, qui s'agacent, qui tremblent...

Bamm Bamm Baaammmmmm !!!!

Pourquoi Seigneur ? Pourquoi là ! Maintenant ! Au moment où...
Elles se serrent l'une contre l'autre...Clarri évalue leurs chances pour se défendre en cas de ...
La Miss, d'une voix quelque peu inquiète demande :


qui est ce?............

Clarri observe Alou, elle a le visage tourné vers la porte ; parfois le soleil l'inonde, parfois non, en fonction de ses mouvements de tête, mais ces passages de l'ombre à la lumière soulignent la beauté de cette fille et Clarri se dit qu'il est navrant qu'il eut fallu interrompre...

Citation:
Alouqua? C'est moi, Scorpon.
Tu pourrais m'ouvrir la porte?
C'est un peu génant de rester coincé devant sa propre maison...


- Scorpon ? Dis Miss, ce serait pas un de tes amis ? Tu devais m'en parler rappelle-toi.
Allez, on va faire comme si. Va ouvrir sinon il va défoncer la porte, je sors vite fait les gamelles, 'têt ben qu'il voudra partager les rognons avec nous...dis Miss, me semble bien l'avoir rencontré...c'est le chasseur de moules de montagnes...


La regardant avec des yeux qu'elle veut rassurants, elle retourne sa besace le coeur battant, les gamelles roulant au sol dans un cliquetis aigu.

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Hermine.
La patience...La patience n'était pas le fort d'hermine surtout après deux mois de mission et une série d'évènements qui l'avaient perturbée ^plus qu'elle ne l'aurait cru : elle , femme forte.

Attendre devant la porte du moulin la mettait hors d'elle : elle se sentait dépossédée du peu qui lui restait : sa maison.

Deux jours auparavant, l'armée lui avait demandé, sans ménagement, les clés de toutes les portes auxquelles elle avait accès.
Elle avait naivement pensé qu'elle pourrait les conserver, comme le font certains gradés.
Mais son départ affectait tellement de monde, qu'il fallait sans doute mieux couper net.
Elle avait fait de la peine à beaucoup en décidant de rendre son uniforme et là,devant la porte close de son moulin, elle se disait que la personne à qui elle avait avait causé le plus de chagrin était elle.

Hermine se sentait vide, inutile : plus aucune fonction, Blanca désirant reprendre son poste à la garde civile, plus de missives portant le cachet de l'ost, plus de visite à effectuer, plus de planning à mettre en place, plus rien.

Alors, qu'on lui rende au moins son moulin, seule chose qui la retenait désormais à Saint Claude.

Bon sang dépêchez ! Il pleut !!! Alouqua, je t'en prie ouvre la porte !

Scorpon se retourna vers elle, la prit tendrement dans ses bras, lui murmurant : il ne pleut pas mon Hermine, ce sont tes larmes.
Alors, elle lui conta tout ce qu'elle ressentait pendant qu'il lui caressait et embrassait les cheveux, ponctuant ses phrases de chuuuut réconfortants.

Une nouvelle page se fermait lui disait il, elle pensait que c'était plutôt un livre entier.
Hermine n'avait pas seulement lâché les armes militaires mais celles de son coeur et regardait , à présent, Scorpon dans les yeux, les larmes ruisselant sur ses joues amaigries par les longues nuits de garde.
Elle savait qu'elle l'aimait, en cet instant hors du temps.
Alouqua
Citation:
Alouqua? C'est moi, Scorpon.
Tu pourrais m'ouvrir la porte?



Hoo cette voix tant aimée , tant attendue , effaçant toute crainte , remplacée illico par une joie sans faille , alors qu'elle se dressait sur ses pieds , poussant un cri aigu et tonitruant :

Sorpoonnn hoooo vous voilà !!!

Riant et farfouillant la clé dans la serrure , la maladresse due à une empressement soudain , la voilà trouvait la porte coincée grognant contre les éléments qui parfois prenaient un malin plaisir à la faire enrager , quand ...

Citation:
Bon sang dépêchez ! Il pleut !!! Alouqua, je t'en prie ouvre la porte !


hermine !!!!!


Oui oui !!! j'ouvre hoooo !!

Soudain la clé qui tourne , libératrice , et voilà que la porte s'ouvre avec fracas et que la jeune blonde se jette dans leurs bras :

Hoo vous voilà enfin !!!

Regardant Scorpon qui devait être la silhouette les ayant vues Clarri et elle, le far aux joues, la chevelure en bataille et la tenue dépenaillée, bafouillait les présentations :

Voici Clarri, on.. faisait la cuisine , enfin on allait , vous avez faim?

Clarri! Voici Hermine et Scorpon, mes .. parents !! t'as assez de rognons pour tous dis? Pis t'as ton jaja encore, on va leur préparer un repas de roi !! hein, t'es d'accord?


(Scusez la petitesse du post , pas le temps d'en faire plus et je voulais quand même l'ouvrir , cette porte !)

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