Gurwan
[Parce que le moyen-âge ça n'est pas que noblesse, strasses, paillettes et petits bourgeois. Parce que c'est aussi la misère, la crasse, et la survie, ce RP est ouvert à tous ceux qui s'y retrouvent. Et vous qui jouez des nobles, si une petite descente dans les bas-fonds vous tente, vous êtes les bienvenus en PNJ !]
Port de Vannes à la nuit tombée. Les lumières blafardes éclairent mal les quais où règne une odeur pestilentielle, effluves sauvages de poissons en décomposition et d'égouts en tous genres.
Quand le soleil s'éteint, cet endroit devient le repaire d'une population nocturne, invisible en plein jour.
Ici l'on peut voir des gamins faméliques aux haillons en piteux état fouiller aussi frénétiquement que méticuleusement un monticule dimmondices, sans doute à la recherche de quelque nourriture à se mettre sous la dent.
Là un marin négocier le tarif d'un moment de plaisir avec une catin défraichie, au sourire édenté, stigmate de quelques passes qui se sont mal passées.
Dans les recoins les plus sombres on peut deviner la présence inquiétante de groupes d'hommes prêts à vous sauter à la gorge dans le seul but de vous détrousser de vos maigres richesses. Il n'est pas rare qu'au petit matin les premiers arrivants diurnes aient la désagréable surprise de tomber sur un cadavre savamment dépouillé de tous ses objets de valeur.
Cet endroit est le royaume des miséreux, la cour des laissés pour compte de cette société individualiste.
Et comme dans tout royaume qui se respecte, il y a un roi et toute une ribambelle de courtisans.
Le Grand Coësre est désigné par ses pairs pour faire régner un semblant d'ordre dans ce lieu aux allures pourtant si anarchiques. Et quel ordre ! le bel et grand ordre ! tout passe par lui. D'un seul regard il peut décider de la mort de l'impudent qui aurait eu l'outrecuidance de ne pas respecter ses lois. Il est le seul maître à bord, le capitaine d'un bateau ivre qui sert de refuge, d'arche de Noé, à ces populations oubliées de tous.
Ici règne la misère, certes, mais c'est aussi un endroit de vie où la solidarité est le maître mot. Tous les membres de ce microcosme se connaissent de longue date, se respectent et s'entraident. Le roi est garant de ça aussi. Il a été nommé pour que règne ordre et solidarité. Il est à la fois roi et juge, chef de famille et de tribu. Il est tout.
Le marin, quant à lui, se promène sur les quais sans crainte. Il connait par cur ces endroits. Combien de ports a-t-il fréquentés dans sa vie, où il a croisé les mêmes regards inquiets, les mêmes gueules abimées, les mêmes filles de joie, prêtes à donner leur corps contre de quoi simplement survivre ? c'est d'ailleurs à l'une d'elle qu'il doit son dépucelage, tandis qu'il était encore jeune mousse, à la faveur d'une escale. Les marins n'avaient pas manqué de le railler, mais il savait que dorénavant ils le considèreraient comme un des leurs.
Il a grandi dans cet univers. Ses coutumes, ses codes, rien n'a de secret pour lui. Il est ici chez lui. Pourtant ça n'a pas toujours été facile. Il lui a fallu parfois jouer des poings pour s'y faire respecter. Ici on se méfie de tous et tous les étrangers sont une proie potentielle. Mais une fois qu'on est admis, on ne craint presque plus rien.
Il connaît bien le Grand Coëstre actuel. Il tenait un bordel, dans le temps, ici même, à Vannes, et a continué son petit bonhomme de chemin jusqu'au poste qu'il occupe actuellement. En tant que client du boxon, le marin a eu l'occasion de le rencontrer et, de file en aiguille ou, pour être plus juste, de pinte en pinte, ils ont sympathisé au point de devenir amis. Un type qui sait ce qu'il veut et qui fait tout pour y parvenir, mais aussi et surtout un homme généreux et fidèle en amitié.
C'est d'ailleurs avec lui qu'il a rendez-vous, dans une taverne clandestine, où la moindre évocation de taxe fait éclater des rires gras.
Il se dirige d'un pas assuré vers le lieu de rendez-vous...
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Port de Vannes à la nuit tombée. Les lumières blafardes éclairent mal les quais où règne une odeur pestilentielle, effluves sauvages de poissons en décomposition et d'égouts en tous genres.
Quand le soleil s'éteint, cet endroit devient le repaire d'une population nocturne, invisible en plein jour.
Ici l'on peut voir des gamins faméliques aux haillons en piteux état fouiller aussi frénétiquement que méticuleusement un monticule dimmondices, sans doute à la recherche de quelque nourriture à se mettre sous la dent.
Là un marin négocier le tarif d'un moment de plaisir avec une catin défraichie, au sourire édenté, stigmate de quelques passes qui se sont mal passées.
Dans les recoins les plus sombres on peut deviner la présence inquiétante de groupes d'hommes prêts à vous sauter à la gorge dans le seul but de vous détrousser de vos maigres richesses. Il n'est pas rare qu'au petit matin les premiers arrivants diurnes aient la désagréable surprise de tomber sur un cadavre savamment dépouillé de tous ses objets de valeur.
Cet endroit est le royaume des miséreux, la cour des laissés pour compte de cette société individualiste.
Et comme dans tout royaume qui se respecte, il y a un roi et toute une ribambelle de courtisans.
Le Grand Coësre est désigné par ses pairs pour faire régner un semblant d'ordre dans ce lieu aux allures pourtant si anarchiques. Et quel ordre ! le bel et grand ordre ! tout passe par lui. D'un seul regard il peut décider de la mort de l'impudent qui aurait eu l'outrecuidance de ne pas respecter ses lois. Il est le seul maître à bord, le capitaine d'un bateau ivre qui sert de refuge, d'arche de Noé, à ces populations oubliées de tous.
Ici règne la misère, certes, mais c'est aussi un endroit de vie où la solidarité est le maître mot. Tous les membres de ce microcosme se connaissent de longue date, se respectent et s'entraident. Le roi est garant de ça aussi. Il a été nommé pour que règne ordre et solidarité. Il est à la fois roi et juge, chef de famille et de tribu. Il est tout.
Le marin, quant à lui, se promène sur les quais sans crainte. Il connait par cur ces endroits. Combien de ports a-t-il fréquentés dans sa vie, où il a croisé les mêmes regards inquiets, les mêmes gueules abimées, les mêmes filles de joie, prêtes à donner leur corps contre de quoi simplement survivre ? c'est d'ailleurs à l'une d'elle qu'il doit son dépucelage, tandis qu'il était encore jeune mousse, à la faveur d'une escale. Les marins n'avaient pas manqué de le railler, mais il savait que dorénavant ils le considèreraient comme un des leurs.
Il a grandi dans cet univers. Ses coutumes, ses codes, rien n'a de secret pour lui. Il est ici chez lui. Pourtant ça n'a pas toujours été facile. Il lui a fallu parfois jouer des poings pour s'y faire respecter. Ici on se méfie de tous et tous les étrangers sont une proie potentielle. Mais une fois qu'on est admis, on ne craint presque plus rien.
Il connaît bien le Grand Coëstre actuel. Il tenait un bordel, dans le temps, ici même, à Vannes, et a continué son petit bonhomme de chemin jusqu'au poste qu'il occupe actuellement. En tant que client du boxon, le marin a eu l'occasion de le rencontrer et, de file en aiguille ou, pour être plus juste, de pinte en pinte, ils ont sympathisé au point de devenir amis. Un type qui sait ce qu'il veut et qui fait tout pour y parvenir, mais aussi et surtout un homme généreux et fidèle en amitié.
C'est d'ailleurs avec lui qu'il a rendez-vous, dans une taverne clandestine, où la moindre évocation de taxe fait éclater des rires gras.
Il se dirige d'un pas assuré vers le lieu de rendez-vous...
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