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[RP] Le royaume des oubliés

Gurwan
[Parce que le moyen-âge ça n'est pas que noblesse, strasses, paillettes et petits bourgeois. Parce que c'est aussi la misère, la crasse, et la survie, ce RP est ouvert à tous ceux qui s'y retrouvent. Et vous qui jouez des nobles, si une petite descente dans les bas-fonds vous tente, vous êtes les bienvenus en PNJ !]

Port de Vannes à la nuit tombée. Les lumières blafardes éclairent mal les quais où règne une odeur pestilentielle, effluves sauvages de poissons en décomposition et d'égouts en tous genres.

Quand le soleil s'éteint, cet endroit devient le repaire d'une population nocturne, invisible en plein jour.

Ici l'on peut voir des gamins faméliques aux haillons en piteux état fouiller aussi frénétiquement que méticuleusement un monticule d’immondices, sans doute à la recherche de quelque nourriture à se mettre sous la dent.
Là un marin négocier le tarif d'un moment de plaisir avec une catin défraichie, au sourire édenté, stigmate de quelques passes qui se sont mal passées.

Dans les recoins les plus sombres on peut deviner la présence inquiétante de groupes d'hommes prêts à vous sauter à la gorge dans le seul but de vous détrousser de vos maigres richesses. Il n'est pas rare qu'au petit matin les premiers arrivants diurnes aient la désagréable surprise de tomber sur un cadavre savamment dépouillé de tous ses objets de valeur.
Cet endroit est le royaume des miséreux, la cour des laissés pour compte de cette société individualiste.

Et comme dans tout royaume qui se respecte, il y a un roi et toute une ribambelle de courtisans.

Le Grand Coësre est désigné par ses pairs pour faire régner un semblant d'ordre dans ce lieu aux allures pourtant si anarchiques. Et quel ordre ! le bel et grand ordre ! tout passe par lui. D'un seul regard il peut décider de la mort de l'impudent qui aurait eu l'outrecuidance de ne pas respecter ses lois. Il est le seul maître à bord, le capitaine d'un bateau ivre qui sert de refuge, d'arche de Noé, à ces populations oubliées de tous.
Ici règne la misère, certes, mais c'est aussi un endroit de vie où la solidarité est le maître mot. Tous les membres de ce microcosme se connaissent de longue date, se respectent et s'entraident. Le roi est garant de ça aussi. Il a été nommé pour que règne ordre et solidarité. Il est à la fois roi et juge, chef de famille et de tribu. Il est tout.

Le marin, quant à lui, se promène sur les quais sans crainte. Il connait par cœur ces endroits. Combien de ports a-t-il fréquentés dans sa vie, où il a croisé les mêmes regards inquiets, les mêmes gueules abimées, les mêmes filles de joie, prêtes à donner leur corps contre de quoi simplement survivre ? c'est d'ailleurs à l'une d'elle qu'il doit son dépucelage, tandis qu'il était encore jeune mousse, à la faveur d'une escale. Les marins n'avaient pas manqué de le railler, mais il savait que dorénavant ils le considèreraient comme un des leurs.

Il a grandi dans cet univers. Ses coutumes, ses codes, rien n'a de secret pour lui. Il est ici chez lui. Pourtant ça n'a pas toujours été facile. Il lui a fallu parfois jouer des poings pour s'y faire respecter. Ici on se méfie de tous et tous les étrangers sont une proie potentielle. Mais une fois qu'on est admis, on ne craint presque plus rien.

Il connaît bien le Grand Coëstre actuel. Il tenait un bordel, dans le temps, ici même, à Vannes, et a continué son petit bonhomme de chemin jusqu'au poste qu'il occupe actuellement. En tant que client du boxon, le marin a eu l'occasion de le rencontrer et, de file en aiguille ou, pour être plus juste, de pinte en pinte, ils ont sympathisé au point de devenir amis. Un type qui sait ce qu'il veut et qui fait tout pour y parvenir, mais aussi et surtout un homme généreux et fidèle en amitié.

C'est d'ailleurs avec lui qu'il a rendez-vous, dans une taverne clandestine, où la moindre évocation de taxe fait éclater des rires gras.
Il se dirige d'un pas assuré vers le lieu de rendez-vous...

_________________
--Grand_coestre
Plus on est de fou, plus on rit. Donc si vous voulez une alternative à la noblesse, la vie de truands vous attends. PNJ ou PJ, vous serez les bienvenus. Venez nombreux.






La taverne était sombre et malodorante, éclairée simplement par des chandelles dont la cire se répandait sur les tonneaux faisant office de table. Les toiles d’araignée recouvraient abondamment les murs et les vieilles poutres de bois soutenant la structure, et la poussière grisait un plancher déjà rongé par les mites et autres insectes ayant élu domicile dans ce bouge sordide. Nulle fenetre n’incrustait les murs, seulement une porte à moitié défoncée donnant sur une sorte de chemin souterrain. Quand cette porte s’ouvrait, un appel d’air faisait entrait des bourrasques humides et salées… le vent du large s’engouffrait ainsi, rappelant aux clients ci-présents que la mère n’était guère loin.

Car le port de Vannes n’a pas été construit seul. Alors même que la première pierre de l’édifice fut posée le jour, la nuit les premières « catacombes » étaient creusées non loin du lieu, dans un sol rocheux assurant sécurité et discrétion aux activités sous-terraines. Les tavernes, bar à dones de mal viure et autres bordels n’étaient qu’une façade terrestre cachant un underground sordide et lugubre. Mais après tout, comment pouvait-on deviner que sous le pavé, emmitouflés entre dans la terre et la roche, fourmillaient des hommes et des femmes unies dans la misère, la saleté, et la marginalité ? Entre malhonneteté, luxure, violence et tristesse, ce mélange de sentiments et de valeurs menant à l’anarchie, l’ordre était pourtant bien structuré. Nul ne peut outrepasser ses droits, nul ne peut attiser la haine ou chercher querelle auprès des autres sans qu’on ne doive en rendre compte. Car au sommet de ce groupe de gueux crasseux et truands trônait le Grand Coësre, le Roi de cette cour au combien si différente que celle des nobles bretons qui se pavanent vainement avec leur titre. Tous ici sont égaux sous le regard du GC, et nul ne pouvait remettre en cause son jugement ou ses décisions sans endurer un courroux à la cruauté sans nom.

L’actuel GC était dans cette taverne, un mantel mité aux couleurs dégueulasses. Une ombre parmi tant d’autre mais qui se reconnaît parmi toutes les autres par un signe distinctif… L’homme arborait autour de son coup un collier portant un assez gros médaillon sur lequel était gravé une figure sortant de l’anodin… un énorme serpent de mer enserrant de son corps un bateau prêt à couler. Le médaillon était sorti de ses vetements, et oscillait par-dessus le gros mantel au gré des rafales de vents qui s’abattaient dans la taverne en corrélation avec les allers et venues dans l’édifice.

L’honnete breton qui aurait abaissé le capuchon de l’homme jouant alors avec un couteau d’égorgeur de porcs aurait été surpris de voir qui se cachait derrière cet affreux camouflage. Tel Janus, le dieu Romain, l’homme habillé de ce mantel possédait deux visages, chacun inspiré de natures aux antipodes l’une de l’autre. Si la gentillesse et la bonne humeur étaient les peintures de la première fresque le portraiturant, il est indéniable que l’autre moitié du tableau était bien plus sombre, triste et violent.


Le temps passait et l’heure du rendez-vous approchait. L’encapuchonné se leva et se dirigea vers le bar de fortune, composé de poutres empilées mal agencées et aux couleurs et longueurs dépareillées. Sur ce dernier s’accoudait un homme au visage déformé. Cette déformation n’était pas de naissance. Mais quand on est un ancien soldat, il se peut qu’on se fasse refaire complètement la gueule à défaut de mourir étripé ou mutilé.

Tu me serviras deux pintes, Pic assaut !

Pourquoi un tel nom ? A cause de sa trogne déformée ? Non pas. C’est juste qu’il attaque toujours pour brigander ou piller avec une masse constellées de piques… pratique et artistique quand on aime l’hémoglobine comme le géant défiguré.

Tu attends quelqu’un ?

Oui, et il ne devrait pas tarder maintenant. Tu mettras ca sur ma note.

Bien Grand Chef.

Au fait. Avant que je sois indisponible… J’aimerai que toi et tes copains arrêtiez de balancer les cadavres démembrés de vos victimes dans la mer pour un certain temps. Avec cette affaire de bateau volé, je n’aimerais pas qu’on vienne nous embêter sous prétexte que certaines personnes ici ont des excès de « zèle » dans le brigandage. En un mot… plus de mort pour le moment !

Hum… Bien…


Le GC adressa un vague signe de salut se traduisant par un léger affaissement de la capuche. Puis il prit les deux pintes de ses mains et se dirigea vers la table qu’il avait choisie auparavant en entrant. Posant les deux récipients et s’asseyant sur un des tabourets de fortune, il se mit à attendre la venue de la personne qu’il devait rencontrer ce jour à cette heure.
--Six_pieds_trois_pouces
Et bien, je me joins à vous, pas que mon PJ sois noble, mais j'adore changer, de sexe, d'age, de personnalité ...




Il avait besoin de se nourrir : manger, c'était tout ce qui importait pour l'instant, le reste, c'était "d'la gnôle aux rats". Alors vous pensez bien qu'il s'en moquait, le gamin, de savoir si sa "mission" était dangereuse ou pas. Du moment qu'on le payait, tout allait bien.
C'était un tout p'tit gars, on l'appelait Six pieds trois pouces dans les bas fonds. N'était pas bien futé, ni gâté par la nature, il n'avait pas de nom, pas d'âge, il était né d'une catin. Et puis c'était tout juste si il ne mourrait pas de faim, ici, d'ailleurs les noblios ils s'en foutaient pas mal des gosses comme lui ! Alors il avait fait de sa petite taille un atout. Oh, il avait peut être pas inventé l'eau chaude, mais il était habile ! Il jamais fait remarqué lorsque qu'il chappardait, d'ailleurs si c'était le cas c'en aurait été fait de lui, avec ses petites jambes, il serait point allé bien loin.
Un soir qu'il était en boule dans un coin, essayant de dormir, la faim au ventre, deux hommes qui puaient l'alcool fort l'ont secoué comme un sac de maïs, l'un le prit par le col. Il était grand, une barraque, des chicots brunâtres se découvraient lorsqu'ils ouvrait la bouche, et ses petits yeux de rats d'égouts scrutaient le gamin avec férocité. L'autre était petit, maigre, un tonneau aurait l'air plus intelligent que lui.

-Hé, le marmot ! C'est bin toi, Six Pieds Trois Pouces ? fait le grand musclé.
-Ch'crois pas que c'soit lui, Audouin, l'a une tête d'âne batté ...
-Nan, c'est lui, j'lai d'jà vu ... Who, tu répond, oui ou kaoc'h ?! On va t'faire la peau sale gosse, si tu répond pas, j'm'en vais te ...
-Faut pas, Audouin, faut pas, l'chef a dit qu'il faut qu'il soit en état.
-En état, en état... Ca veut dire un paquet d'trucs, en état !
-J'veux pas d'ennui moi, alors tu le cogne pas, c'est tout.
-Bon, c'est bon ... Ho, tu cause pas ou quoi toi ?
-Heu, si, si, j'cause ...
-T'es bin Six Pieds Trois Pouces ?
-Heu, oui ...
-J't'avais dit, Gaussuin, c'est lui ... Passe l'bandeau.
-Ouep.


Et soudain le gamin fut entièremet aveugle, une bande de tissu empêchant de passer la moindre lumière.

-Arrête de trembler comme une femmelette, tu m'donne mal au coeur.
-On ... on va où ?
-Ferme la, et marche.


Quelques trébuchements, chutes, réprimandes, violentes tapes derrière la tête plus tard ...

[Dans une autre des nombreuses tavernes de Vannes ...]

L'endroit sentait le renfermé, le gamin ne sentait plus l'air marin lui fouetter le visage, et on entendait de fort fracs de voix, des hommes qui se battaient, de tant en temps des chaises chutaient ... Les deux mains sur son épaule le tenaient toujours fermement, le guidant à travers la salle. Et puis on s'éloigna du bruit, et on arriva dans ce qu'il pensait être une petite pièce basse de plafond.
Une voix autoritaire, grave et vulgaire retentit.

-Qu'on lui enlève son bandeau. J'veux voir sa tronche.
-Ouep, Chef.

Le retour à la lumière ne fut pas difficile, la pièce n'était éclairé que de trois chandelles. Comme il l'avait deviné, la salle était petite, elle avait en son centre un "trône" sur lequel était assis un homme gros et gras, aux petits yeux sournois et à l'air supérieur.

-Tu m'remet, le nabot ?
-Ha, non, m'sire ...
-Bah tant mieux ! Moins t'en saura, mieux ça s'ra. Tu va m'écouter, pigé ? J'ai une affaire pour toi.
-Oui, m'sire, mais ...
-La ferme ! On m'a dit qu't'étais habile ... Mes hommes t'ont observé, tu f'ras l'affaire. J'veux qu't'aille dans la taverne de Truc (je sais pas le nom de la tav, donc j'improvise ^^) ... Tu connais ?
-Oui, m'sire, mais ...
-Y'a deux hommes, un encapuchonné et un marin, qui doivent s'voir là bas ce soir. Tu t'y rend, t'écoute leur conversation, et tu m'rapporte tout. Pigé ? Et si tu t'fais prendre, tu me cafte pas ou t'aura de gros ennuis, mon gars, crois moi ... De gros, gros ennuis ... Je te paye 3 écus si c'que tu rapporte est acceptable. Pigé ? Aller file, j'veux plus te voir ! Du vent !
-Mais ...
-Fais pas le malin avec moi, le nabot. File, j'te dit ! Ou j'te donne aux chiens.


Alors c'est avec la promesse de trois écus que Six Pieds Trois Pouces se rendit à la taverne en question. Il se demandait même pas pourquoi on l'avait choisi lui et pas un autre petit habile, pourquoi on l'avait envoyé là bas, ce qui allait se dire ... Non, il pensait juste aux trois écus.
Alors il se fit tout petit, il se fit ombre, et il entra dans la taverne puante, sans qu'on le voie ... Toujours sans qu'on le voie, il chercha des yeux un encapuchonné et un marin ... Il mit longtemps à les trouver, d'autant qu'il n'y avait même pas de marin, juste un homme au mantel dégueulasse, assis à une seul, deux pintes à sa table.
Bougre de Dieu, y f'sait peur ce gugusse ! Sa capuche cachait son visage entier, il était massif, imposant, et il semblait point très commode ...
Alors le gosse continua à se faire tout petit et fila sous la table discretement.

Il savait pas dans quoi il s'était fourré, le gamin, en plus pensait il avoir trouvé une bonne cachette ...
--.odysee.
[Un peu de femme dans ce monde de brute]

Foutre Dieux !!!!

V'la ti pas qu'la rousse entre dans la taverne ouvrant la porte d'un coup de pied a l'en arracher de ses gonds. Journée vraiment pourrit besoin d'un bon remontant dans la première taverne crasseuse du coin. Y'a du monde, rien a foutre de toute façon y'a jamais de quoi s'amuser dans ces foutue taverne. Tous coincé du derch, des sucré frigide, du beau monde savonner pouah changement de cap !

Plus long dans l'village, dans une ruelle sombre, une vieille lucarne avec le nom du bouge du coin voila qui est plus de sa partie. D'l'alcool, des hommes pour la nuit voila s'qui lui faut. Pousse la porte...Ahhhhh enfin un lieu sympathique pour elle. Après avoir passer des s'maine en mer a piller tout s'qui flotte avec les autres elle compte bien se bourrer la gueule voir s'envoyer en l'air pour la nuit histoire de finir en beauté.

Elle repère s'qui ressemble a une table, tire un chaise, s'y vautre lamentablement croisant ses jambes bottée par dessus des braies sur la table. Pas vêtue féminine pour deux sous, rien d'une vierge effarouchée, des formes généreuse pour ce qu'elle en a l'utiliter enserrer dans un corset rouge comme sa chevelure car on n'attire pas les mouches avec du vinaigre.


Tavernier !!! A boire fait sec dans ce bouge !!!

Tour d'horizon pour repérer une proie probable pour la nuit espérant trouver quelque chose de pas trop dégueulasse dans c'te taverne clandestine où l'on croise tous les bas fond du coin.
Gurwan
Il aurait pu se rendre les yeux fermés dans le bouge, tant il avait maintes et maintes fois fait le chemin, le retour souvent plus périlleux que l'aller. L'alcool embuait alors sa perception, et il n'était pas rare qu'il ne se souvienne pas de ses fins de nuits. Il lui arrivait même de se réveiller aux côtés d'une donzelle dont il n'avait aucun souvenir. La main qu'elles lui tendaient alors ne faisait aucun doute sur leur activité professionnelle. C'était aussi bien ainsi. Payer pour les faveurs rendait les choses beaucoup plus simples avec la gente féminine. Aucune obligation, aucune attache. Ça allait très bien au marin.

Il aimait l'endroit autant qu'il aimait le "royaume". Le côté glauque qui s'en dégageait collait très souvent aux états d'âme du marin. Et puis surtout il était tout bonnement impossible d'y croiser quelque nobliau arrogant et imbu de sa personne. Si un tel triste sire osait à peine poser le moindre petit orteil sur le territoire du GC, sa vie ne valait plus tripette.

Il faut bien comprendre que le royaume est à l'exact opposé du monde si stratosphérique de la noblesse. La noblesse, ainsi que la grande bourgeoisie, sont, pour les "oubliés", responsables de tous leurs maux. Ils s'engraissent de la richesse du peuple et oublient leurs devoirs envers celui-ci. Combien de fois la sécurité des serfs a-t-elle été mise à mal alors qu'il est du devoir des seigneurs de les protéger ? combien de fois ont-ils du subir les conséquences d'une gestion désastreuse de "l'élite" ? qu'est-ce qu'ils en ont à foutre, tous ces gens, que la ville soit prise et pillée, que le duché soit menacé, alors qu'ils se battent tous les jours pour ne pas crever ? quelle différence cela fait que ce soit telle ou telle faction qui soit en place, vu que rien, jamais rien n'est fait pour eux ? que, quoi qu'il arrive, ils devront se battre pour survivre. Alors oui, les nobles et les bourgeois étaient persona non grata dans ces lieux, et ça convenait parfaitement bien au marin. Malgré tous leurs défauts, les petites gens du "royaume" n'étaient pas aussi vils, aussi hypocrites et manipulateurs que les "grands". Ils n'utilisaient pas les autres à des fins personnelles. Les rapports humains, ici, étaient plus sains. J'aime. J'aime pas. Si j'aime, je donne tout. Si je n'aime pas, je conspue. Voilà, donc, en substance, les raisons pour lesquelles le marin se sent bien ici.

Il en était là de ses réflexions intérieures quand il arriva à l'entrée du chemin qui menait à la taverne clandé, dont il ne tarda pas à pousser la porte.

Comme à chaque entrée, tous les regards se portèrent instantanément vers lui et tout aussi instantanément, ne décelant aucun danger immédiat, chaque paire d'yeux retourna vaquer aux occupations de leurs propriétaires.

Le marin aussi, examine l'endroit. Rien n'a changé, les tonneaux aux mêmes endroits. Même les toiles d'araignées semblent être restées en place depuis sa dernière visite. Il est encore tôt, seules quelques tables sont occupées. Et les occupants occupés pour la plupart à jouer aux cartes. Ramponneau. Certaines tables de jeu sont pleines de pièces. Et puis une rousse, nonchalamment installée à une table, qui semble méticuleusement s'imbiber. Rien dans sa façon d'être, son style, ne laisse planer de doute sur ce qu'elle fait pour gagner sa vie. Le marin a toujours aimé les rousses. Il la garde dans un coin de son esprit. La nuit ne fait que commencer...

Et puis à une table un encapuchonné, seul, deux pintes devant lui. Le marin avise le médaillon qui pend à son cou. Pas de toute, il est à l'heure au rendez-vous. Il se dirige vers lui en même temps que son ami se lève et les deux se font une franche et sincère accolade.


Noz vat mon ami. Comment vas-tu depuis tout ce temps ?
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--.odysee.
Ahh v'la l'tavernier avec de quoi se rincer le gosier. La meilleure nouvelle de la journée. Il lui sert un verre avant d'faire demi-tour.

Hep là, laisse la bouteille ici j'en prendrait soin.

L'tavernier est habitué a croiser de tout donc ça ne le surprend même plus. Il laisse la bouteille sur la table et s'en retourne a ses autres client. La rousse vide son verre d'un trait histoire de se dégourdir la cervelle puis sort une missive de sa poche. Une vieille connaissance qui trainait dans l'beau monde lui avait porté ça. Signe de dégout en regardant le papelard c'est tellement bien écrit que ça sent l'bourge a plein nez. Encore un qui a besoin d'ses service pour s'enrichir tiens. Machinalement elle fait sauté le cachet puis le met a fondre au dessus de la flamme d'une bougie. Elle connait pas le sceau et en a rien a foutre mais personne ne le verra non plus.

"Madame" hey ben ça commence bien tiens. Elle une dame non mais s'qu'il fallait pas entendre. Ces bourges pas fichu d'appeler un chat un chat tiens. S'qu'il sont infligeant. Bla bla bla..."partir en mer" bla bla..."couler un navire" non mais c'est qu'il croit qu'elle va faire s'qui veut en échange d'écus. Bon en temps normal oui mais pour un bourge pas question sur que le bateau a attaquer doit être plein de gens aussi misérable que ce lieux. Qu'il aille au diable et s'étouffe avec son nom. Rien d'intéressant pour ce soir.

Son bateau planquer au loin des regards indiscret mouille dans une petite crique déserte et l'équipage a quartier libre. Elle va tout d'même pas sacrifier sa soirée pour c't'abrutis. La lettre se retrouve elle aussi au dessus de la bougie et disparait en poussière. Un homme entre dans la taverne aussitôt analyser par tout l'monde puis ignorer ou presque. La rousse laisse trainer un oeil, l'est pas dégueulasse du tout celui là mais bon, elle s'enfile un second godet histoire de se réchauffer. Y a t'il un meilleur endroit où se trouvait ? Sur que non !


Tavernier t'as des piaules pour crécher c'te nuit ?
Ouais !
Mets moi s'en une de côté, l'coin est sympathique !


--Ange....
Ange remet son jupon en regardant le bourgeois se rhabiller lui aussi ... alors mon beau ? j'espère que tu en as eu pour ton argent ... m'est avis qu'à ton rapide "enthousiasme", c'est pas souvent que ta bobonne les soulèvent ses jupons !

Elle se lève et remonte ses bas devant l'homme qui se croit le droit de passer la main sur son genou ... le regard d'Ange se voile de noir et elle parle comme un chien aboierait .... pas touche le gros ...ou alors faut repayer !

Elle claque la porte de l'Auberge qui les a accueilli et la voilà dans la rue passante du centre ville ... c'est là qu'elle "officie" la belle, mais point n'est là son "Domaine". Il est ailleurs, dans les rues mal famées le long du port, là où elle a fait ses premières armes ... quand elle avait tout juste 14 ans. Sa putain de mère l'a initié ... et le Diable sait qu'elle avait un vrai don la garce. Et quand on a justement une gueule d 'Ange, des cheveux blonds comme les blés, toutes ses dents et un teint encore frais de donzelle de 17 ans, le nom de guerre est tout trouvé, et plus question d'offrir ses charmes dans les bordels du port ... ce serait du gâchis et une perte d'argent.

Au moins, chez les bourgeois, elle choisit , elle trie, elle renifle .... et elle offre ses charmes à des mains à peu près propres, même si quelquefois, certains bourgeois déshabillés n'ont rien à envier aux gueux des bas fonds. Ces jours là, elle rabat ses cotillons et les laisse en plan avec leur désir à fleur de peau .... eux seront en manque, elle pas en manque de clients.

La rue passante a rejoint une ruelle sombre sous la fin de journée, glauque et puante où elle s'enfonce sans appréhension ... elle est enfin chez elle !

Un miséreux cul de jatte se traine jusqu'à elle et pose une main crasseuse sur sa cheville qui passe et la catin le repousse du bout de son pied ... c'est pas pour toi tout ça ! t'as plus tes jambes ... mais t'as encore tes mains non ? ... et elle s'éloigne en riant.

La main sur la poignée de son Domaine, elle pousse la porte du bouge d'une seule poussée et met un pied dans la pièce en criant .... Soyez heureux ... Ange est de retour ! ... Sa "famille" est là au complet et son regard fait le tour du bouge en souriant et en faisant sonner les écus dans sa bourse bien pleine.

Une donzelle rousse attire son regard, avachie sur sa chaise, semblant chercher à s'acoquiner, catin sûrement sans en porter le nom ... elle s'en fout Ange ... ici n'est pas son fonds de commerce, y a que des gueux !

Enfin peut être pas ... elle avise un marin dans un coin ... pas mal ! il est accompagné de l'encapuchonné , mais c'est pas ça qui va faire reculer Ange, et même si la journée de travail est finie, elle a besoin d'un bon godet. Elle passe devant la rouquine et accoste le marin ... tu payerais pas un coup à boire à un Ange assoiffé beau marin ?

--.odysee.
Nouvelle entrée même manège. Tout le monde se retourne coupant les discutions pour jauger la personne qui entre. Odyssée ne déroge pas a la règle, il vaut mieux toujours savoir a qui on a affaire et savoir si on peut lui tourner le dos. La blonde semble connu du bouge et vu son allure surement pas en tant que serveuse. Odyssée s'en moque chacun fait ce qu'il veut de lui même ici, pas de bienséance a tenir ni de règle tant que tu fait pas chier les autres.

Quelque part, elle comprend pourquoi les femmes font payer leur charme quand on voit l'état de certain brrrr un frisson lui parcours le dos se rappelant la fois où elle a été enfermée dans une geôle crasseuse incroyablement propre comparer a son colocataire qui avait entreprit de faire connaissance. Elle te lui avait fait bouffer ses dents qu'il s'en rappellerait toute sa vie. Odyssée vend pas son corps elle prends ce qu'elle veut point barre. Du coin d'l'oeil elle regarde la manœuvre d'la blonde. Drôle d'accostage tiens pour une professionnelle m'enfin peut être une technique. La rousse descend son troisième verre, pas encore ivre mais juste a bonne température pour se sentir comme chez soit.

Une chose est sur la blondasse a le coup d'oeil car quitte a s'envoyer en l'air rien ne vaut un marin et en mer c'est encore mieux. S'pas l'tout mais ça manque d'animation ici. Sont où les bagares d'ivrogne, le bourge qui tente de passer inaperçu et qu'on fou dehors après l'avoir rouler dans la fange ? S'bien triste ce soir...Puis un mioche qu'elle connait bien entre avec précaution dans l'bouge. V'la ti pas l'mousse de son rafiot, peut être d'l'animation en vue.


Captaine ?
Hum ?
L'vieux a r'pérer un mouvement sur la côte. D'main y'a du lourd qui va au bain !
Bien ! Dit leur de s'bouger un peu l'fion a détourner l'butin avant son chargement ! S'soir j'suis d'relache ! Allez file s'tu veux pas finir au poisson !


L'gamin détalle aussi vite qu'il est venu pour aller porter les ordres. Ce soir, il serait d'la partie et l'captain serait fière.

--Grand_coesre


Une lueur orange-rouge éclairait brièvement l’intérieur du capuchon alors que l’homme appliquait la pipe qu’il venait d’allumer à sa bouche. Un œil attentif et vif pouvait ainsi entrapercevoir le bas du visage du Grand-Coësre. Les initiés savaient qui il était, et l’anonymat auprès du reste du monde s’avérait une protection assez confortable pour un homme dont le nombre d’ennemis ne se comptait plus sur un boulier. La mécanique était bien huilée. D’abord les cendres devenaient rouges vives avant qu’un épais filet de fumée évanescente ne s’extirpe de la bouche du Grand-Coësre.

Alors qu’il s’adonnait à son vice volubile, le Roy de ces lieux se perdait dans un méandre de pensées sur ce qu’il devait être fait, ce qui sera à faire…

Il y a bien évidemment l’arrivée d’un nouveau groupe de brigands, toujours insoumis à la loi du Grand Serpent de Mer, cette organisation clandestine qui n’est rien d’autre que le branche « armée » du Royaume des oubliés. Leur chef ne semblait du genre à courber l’échine que quand on le force. Mais s’il voulait jouer aux gros bras, il est alors tombé sur les mauvais clients. Car ce sera dans la défection de ses hommes qu’il se prosternera. Et pour sur que les molosses du coin lui colleront la bouche et le nez en plein dedans.

Et que dire de cette cogue de guerre volée. Si le Grand-Coësre connaissait les zones de mouillage ou de patrouille des navires bretons, il ne pouvait que difficilement avoir accès aux informations propres aux royalistes. Voilà qui rendra la contrebande encore plus compliquée qu’elle ne l’était jusqu’à maintenant.

Bien que personne ne puisse le voir, le visage de l’homme au capuchon demeurait impassible. Le flot de réflexions fut bientôt interrompu une première fois par un léger craquement de bois. Sans bouger le corps, le Grand-Coësre balaya la pièce du regard. Il ne trouva rien d’anormal à première vue, mais quand on est le chef du monde souterrain, on sait tout particulièrement que presque tout peut avoir des oreilles. Finalement il semblait baisser sa garde, toussota bruyamment, ce qui valut un regard curieux de la part du tavernier qui se retira par la suite dans une sorte de petite réserve derrière le comptoir, puis finalement reporta son attention sur ses pensées.

Sa concentration eut une vie bien éphémère car voilà qu’une femme au langage on ne peut moins raffiné entra et se mit à brayer des jurons pour finalement demander à boire au tavernier qui revenait dans la grande salle.


J’espère que sa bouche sait faire autre chose que jurer, marmonna l’homme au capuchon.
Pour le reste, lui faire sauter les bas doit bien valoir le coup, elle est plutôt bien foutue.

Entre les femmes et les affaires, le Grand-Coësre avait toutefois déjà fait son choix. Il tenta de replonger son esprit dans le flot de pensées déjà par deux fois interrompu, mais quand la porte s’ouvrit et qu’il vit entrer un marin qu’il connaissait bien, il se résigna et décida logiquement de reporter ses réflexions à plus tard.

Une franche accolade, la bière déjà servie, les deux hommes s’assirent et pouvaient maintenant deviser de l’objet de cette rencontre.


Tu me pardonneras si je n’enlève pas mon capuchon. Mais il y a des têtes inconnues ici, et je ne voudrais guère briser mon anonymat.

Je vais bien, même si les affaires sont tendues en ce moment. Entre les clients des putains qui nous les amochent, et que nous devons donc amocher à leur tour, le duché qui perd ses bateaux, des brigands ennemis qui pensent pouvoir venir faire les guignols ici en toute impunité, et j’en passe… il y a de quoi palabrer pendant des heures.
Mais ca ne sert à rien de s’épancher de trop sur ces sujets-là. Comment vas-tu, toi ? Et que me vaut la joie de ta visite ?


(edit pour changement d'images)

--.odysee.
V'la qu'sa jacqueter a voix basse a la table du fond. Surement a débattre de qui s'ferai la catin en premier va ou les deux en même temps, tant qu'a faire. Occuper a ses miches enfin plutôt a son godet hein, la rousse voit son oeil attirer par un mouvement. Elle est pas tout près d'la table de l'encapuchonner mais pour sur y'a du mouvement sous la tablé. Les hommes sont-ils suffisamment idiot pour ne pas scruter les lieux avant de parler affaire ? Ben faut croire que oui.

La rousse est pas du coin. Elle y passe d'temps en temps mais sait pas qui a la main sur les bas fond et s'en contre fou. Elle a jamais eu d'problème c'est qu'elle marche sur les plate bande a personne ou qu'on a pas réussit a mettre la main sur elle. Enfin, avec le coup d'se soir elle se fera surement r'marquer. Détourner toute la cale d'un rafiot s'passe pas inaperçue. D'main dans la cale du flottant, restera rien a part une rose rouge signature d'la rousse, c'est qu'on va s'marrer. Enfin bref, s'pas pour autant qu'elle aime les espion. De une elle les passe par la planche et n'aime pas être espionner donc pour sur qu'les autres non plus. Pis bon, on sait jamais une faveur pour un coup d'main ça peut toujours être utile. Elle parle donc a voix haute pour se faire bien entendre, l'allusion fera p't'être tilt chez l'capuchon.


Quand on s'balade avec un drap sur la tronche on veille a jeter un oeil sous les tables avant d'jacqueter ! On y déloge souvent des rats !


Ou comment dire qu'y'a un mouchard sous la tablé. Pas de scrupule, homme, femme, ou enfant quand on joue dans le monde des grands faut en subir les conséquence. Et un quatrième godet pour s'hydrater.

--Six_pieds_trois_pouces
Doucement ... Délicatesse, légereté, silence ... On croirait entendre une danseuse, tiens.
Mais c'est que c'est presque un pro en la matière ... Il s'en tire avec un craquement ... Tout petit craquement, presque aussi petit que lui. Mais le grand glauque l'a senti. C'est certain.

Foutre dieu, dans quoi tu t'es fourré, Six Pieds ... il pense, le nabot.

Heureusement pour lui, une putain se met à gueuler et le gosse entre avec tout le bruit qu'il veut.
Il attend ... L'homme à quelques centimètres de lui lui fout la chair de poule, il fait chaud, il a soif, il a faim, d'ailleurs les 3 écus se font bien désirer ! S'enfiler un verre de chouchen, ça serait bien aussi. Rhaa, sortir de cet endroit aussi, ça sent pas bon cette affaire ... Pas bon du tout ... Il aimerait bien se défiler, mais qui sait ce qui se passera s'il se fait repérer ? Et si l'autre glauque le fait parler ? Ou pire, le fait tuer ? Ca arrive fréquement, ici, si tu gêne, faut pas t'attendre à des miracles.
Alors le gosse tergiverse encore un peu, mais soudain le marin arrive. Y'en a beaucoup des marins, ici, mais il sait que c'est lui, car il s'assied à la table du glauque.
Six Pieds tressaille.

Kaoc'h, tu peux plus r'culer mon gars, t'es acculé. Ouv' tes oreilles, on verra bien ...

Alors il obéit à sa conscience, tétanisé ...

Citation:
Tu me pardonneras si je n’enlève pas mon capuchon. Mais il y a des têtes inconnues ici, et je ne voudrais guère briser mon anonymat.


Il prend en note dans sa tête. C'est peut être rien, mais c'est déjà un pas de plus vers les trois écus. Si il mendie un peu chez les bourges, il gagnera peut être quelques deniers de plus ... Et si il ...

Citation:
Je vais bien, même si les affaires sont tendues en ce moment.


Des affaires, des affaires ... De quoi ? T'façon, les salutations ça doit pas être bien important.

Citation:
Entre les clients des putains qui nous les amochent, et que nous devons donc amocher à leur tour, le duché qui perd ses bateaux, des brigands ennemis qui pensent pouvoir venir faire les guignols ici en toute impunité, et j’en passe… il y a de quoi palabrer pendant des heures.
Mais ca ne sert à rien de s’épancher de trop sur ces sujets-là. Comment vas-tu, toi ? Et que me vaut la joie de ta visite ?


C'est vrai ça, pourquoi ils sont là ? Ils avaient bien un rendez vous, non ?
De dessous sa table, le gosse voit les chevilles découvertes d'une femme s'approcher de la table.

Citation:
Tu payerais pas un coup à boire à un Ange assoiffé beau marin ?


Le gosse se dit que le marin doit bien s'en foutre, des anges, mais si c'est une catin avec une belle gueule ... Ca doit être aut' chose ...

Citation:
Quand on s'balade avec un drap sur la tronche on veille a jeter un oeil sous les tables avant d'jacqueter ! On y déloge souvent des rats !


Foutre Dieu ! Mais qu'est ce qu'elle va le cafter, la rousse, elle pouvait pas s'occuper de ses miches ?
Le gosse sait plus où se mettre. Il est pas fute-fute, d'accord, mais il a bien compris l'allusion ! Il va pas compter sur le fait que "P't'être que l'grand Glauque, l'est sourd ..." ou bien "P't'être qu'il va l'envoyer bouler, la catin, vu qu'elle lui a point parlé trop bien ..." ou encore "P't'être qu'il a pas compris et qu'il va hausser les épaules ..."
Alors le gosse, il fait quoi ? Il prépare ses arguments ! Ses arguments, ses arguments ... On est pas dans Pirates des Caraïbes, hein, suffit pas de gueuler "Pour parler !" et ça vous sauve la peau ... Y'a pas où se cacher, ici ... y'a plus qu'à espérer ...
--Grand_coesre
Si le ou la ljd du gamin le veut, je peux jouer en pnj le Pique assaut




Le rendez-vous secret et intimiste tournait à un véritable bain de foule. Bien sur qu'il savait que les rats avaient infesté le navire. Son toussotement de tout à l'heure était juste un signal à l'adresse du tavernier Pique Assaut pour prévenir les hommes qu'un petit morpion se terrait sournoisement dans la taverne. Mais le cueillir maintenant ou après revenait au même dans la mesure où le sort aux traitres et autres oreilles perdues est juste de finir au fond du port avec un boulet attaché à chacun des deux pieds. Sauf que la rousse avait cru bien faire en signalant la présence du rat... Ce qui changea les plans du Grand-Coësre...

Je te laisse une minute avec la catin blonde. Je vais me charger de cette histoire de souriceau, en espérant qu'après nous pourrons palabrer tranquillement.

Le GC se leva et se tournant vers un tavernier qui avait déjà sorti son épée du fourreau, il claqua des doigts pour lui signifier qu'il pouvait débusquer l'espion. Ni une ni deux, la grosse brute à la silhouette de colosse, à la gueule défoncée déboula à l'endroit indiqué, fit valdinguer tonneaux et autre mobilier le gênant et attrapa par le col le gosse. Pensant trouver un adulte ou une chose du genre, la baraque se tourna vers le chef encapuchonné qui fut tout aussi surpris...

J'en fais quoi, chef?

Tu me le gardes au frais et si il essaye de s'échapper... tu lui coupes les jambes. Il veut faire l'école de la vie? Il va apprendre à ses dépends qu'il y a des personnes qu'il ne faut pas épier.

Je peux pas l'esquinter un p...

NON PAS! Il doit déjà pisser dans ses braies et c'est justement pour cela qu'il nous dira qui l'envoie. En attendant, tu le mets de coté car j'ai une affaire plus importante à traiter présentement. Je pense qu'une petite heure passée avec tes copains charcutiers le rendra bien docile.


L'encapuchonné détourna son regard et se tourna vers la rousse. Il la détailla de ses yeux perçants et s'approcha d'elle. Il porta une main à l'une des poches de son mantel et lui adressa la parole.

Z'êtes nouvelle ici, n'est-ce pas? Alors sachez que rien n'échappe au Grand-Coësre, et que votre alerte bien que découlant certainement d'un bon sentiment était parfaitement inutile.

Tu apprendras aussi qu'il n'y aucune loi ici, sauf celle qui est appliquée par le Grand-Coësre.

Puis il fit une pause, extirpa de sa poche sa main et jeta une pièce en or à l'adresse la rousse.

Alors comme je sais que mon ami avec qui je cherche à deviser aime les rousses, tu t'occuperas de lui une fois qu'on en aura fini, qu'il soit seul ... puis désigna la catin blonde... ou accompagnée, c'est selon. Pour sur que tu sauras le satisfaire.
Ta chambre sera offerte pour cette affaire par ailleurs. Vois en cela une sorte de remerciement.


Puis il reprit plus haut afin que tout le monde l'entende...

Maintenant, désolé, mais je compte bien ENFIN avoir ma discussion. Et le prochain qui nous dérange, ce sera les deux pieds devant qu'il franchira la porte.

Dernier regard à l'attention de la rousse. Allait-elle lui répondre de quelque façon que ce soit? Rien à foutre, il n'avait cure des paroles des femmes. Il se détourna, fermant son esprit à toute parole qui aurait pu émaner de cette personne. Finalement il se tourna vers le marin.

On va à une autre table.

Il prit les pintes de bières miraculées qui avaient survécu à la charge du Pique Assaut, et investit une table libre en fond de taverne.

--.odysee.
La rousse regarde le manège en place. Sur qu'elle n'avait surement rien a dire pour qu'il soit au courant mais elle voulait un peu d'animation. Pis elle en a rien a foutre de leurs histoire. en plus il vient lui parler, pour sur qu'elle ne l'écoute même pas, elle en a absolument rien a foutre mais a un point, qu'il ne peut pas l'imaginer. Mais le top du top c'est le coup de la pièce pour coucher avec son copain, alors ça, ça la fait mourir de rire si bien qu'elle lui renvoie sa pièce en or.

Le m'occupe de qui je veux quand je le veux ! M'prenez pas pour une catin z'en avait une a votre table ! Si votre ami veux s'détendre avec moi j'le sens assez grand pour s'occuper de cela tout seul ! Et pour s'que votre remerciement m'interesse...

Enfin bref, celui lui a permis d'obtenir le nom du capuchon. Ca lui dit quelque chose tiens. AHhhh oui, le bateau que vienne de dépouiller ses hommes, c'est l'un de ceux qu'il utilise. Il a l'air con d'un coup avec sa pièce sachant qu'elle vient de lui dérober une cale complète. Peut être qu'il est puissant, et qu'elle lui rendra sa cargaison allez savoir...Sinon vrai qu'le marin est a son goût mais si un homme n'est pas capable de venir chercher ce qu'il lui fait envie s'pas la peine de s'y attarder ça ne sera pas intéressant.

Victoire1ere
[Soyons fous! Je m'incruste aussi, j'éditerai si ça ne convient pas. MPez moi!]

[Parmi les gens, les uns sont des cailloux, les autres des joyaux.]

Aux royaumes des cailloux, Victoire était un joyaux. Celle que tous convoitaient dans les bas fonds.
A chacun de ses pas, chacun de ses gestes les hommes la désiraient plus ardemment chaque jour.
Mais pour autant personne ne l'approchait... On ne touche pas à la Perle des bas fonds.

La Brune entra dans la taverne laissant souffler le vent froid et les embruns salés dans l'établissement.
Quelques sourires appréciateurs se lisent sur les visages burinés des matelots présents. C'est toujours ainsi.
Le tavernier incline la tête et pose une choppe à son attention sur les planches du comptoir.
Elle s'en saisit, offrant un clin d’œil coquin au tenancier pour le remercier. Il est bon d'être haut placé dans la hiérarchie des bas fonds.


Trug'

Une inclinaison de tête lui indique la table du fond. Il est là bas, assis à une table avec un matelos inconnu.
Les salutations sont brèves, sans amour immodérés, un bref signe de tête de loin, on n'aime pas les effusions de ce genre par ici.

Les émeraudes de la brune détaille avec insistance l'inconnu qui siège avec le Chef.
Un marin qu'elle n'a jamais croisé auparavant, pourtant si il est là c'est que c'est un habitué.
Toujours debout, près du comptoir elle lui sourit. Chose rare mais si l'homme à la confiance du Grand Coesre, il aura la sienne.
La cape se défait dévoilant son corps appétissant à l'assemblé et la blonde se retourne vers le comptoir.

S'adressant au tavernier, ses lèvres carminés planqué derrière sa choppe.


Qui est ce?

Son ton est sec. Ses yeux désignent au tenancier la table du fond...
Victoire n'aime pas les inconnus, elle aime connaitre ses futurs proies.

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--La_dame_de_coeur


"Bas les pattes espèce de cancrelat fétide !"

La main d'albâtre s'était crispée sur la paluche crasseuse d'un poivrot audacieux qui, après une choppe de trop, c'était cru tout permis. Son souffle chaud et chargé vint se perdre dans le creux du cou d'Aspasie et un râle sourd, plus apparenté à un grognement se fit entendre. Adossé contre la paroi humide et sale d'une bâtisse, l'homme atrocement imbibé avait acculé la ribaude et envisageait très sérieusement de la trousser sur place. Alors que son poing se refermait sur le satin rouge de ses jupons en cherchant vainement à atteindre sa cuisse, la femme qu'on appelait "la Dame de Cœur", propriétaire d'un bordel en vu de Vannes, choisi pour toute option de sortie de mordre vigoureusement le lobe de l'oreille qui se présentait, offert, à elle. La réaction ne se fit pas attendre, l'ivrogne poussa un hurlement déchirant, plaqua sa main sur son oreille ensanglantée. Aspasie n'y était pas allée de main morte, recrachant un morceau de cartilage qu'elle avait arraché avec ses dents dans sa tentative pour se défaire de ce balourd, elle se recula d'avantage comme s'il eut été possible de se fondre dans le mur, ses yeux écarquillés sous son masque. Elle était elle-même non pas surprise et effrayée par la violence de son geste, mais par ce qui allait probablement s'en suivre. Quelques secondes de silence, où tout deux s'éprouvèrent du regard, oscillant entre l'effarement et la rage, puis le soiffard que la douleur avait achevé de désinhiber tonna :

" Tudieu ! Fieffée putain ! Con vérolé ! t'crois qu'ça va s'passer comme ça ! Je m'en vais t'montrer moi, comme on éduque les donzelles de ton estoch*(1)"

Ce fut comme un signal, l'Aspasie comprit qu'il valait mieux pour elle tenter une fuite, il comptait bien en découdre. Elle se décolla du mur avec rapidité, un de ces élans animal, instinctif, qui se manifeste quand la survie de l'être est mise en danger. Un de ces élans désespéré et inutile face à l'adversité. Tout se déroula en une fraction de secondes. Alors qu'elle tentait d'échapper à ce qu'avait l'intention de lui réserver ce maroufle, il l'a retint d'une main ferme par le bras pour l'acculer de nouveau contre le mur suintant d'humidité. Ses mains virent alors enserrer son cou délicat et blanc, puis pressèrent sa gorge.
Passa alors dans le regard de la ribaude un voile de peur. Etait-ce la fin ? Ses yeux d'un bleu perçants implorèrent la pitié, elle ne voulait pas mourir. Il relâcha son étreinte. Était-ce le ciel qui avait entendu sa prière, murmurée du bout des lèvres, ou bien le Malin qui avait décidé qu'il y avait un sort bien pire que la mort à lui réserver ? Elle ne savait pas. Toujours est-il que le badaud lui fit faire volte-face de sorte qu'elle se retrouvait cette fois, la joue contre la pierre froide et humide de la bâtisse. Il ne lui fallu pas longtemps pour comprendre ce qui l'attendait. Dans un rire gras le maraud lâcha, alors que déjà ses mains remontaient le long de la croupe de la catin.


" Et quoi ! C't'y pas un comble une dévergoigneuse*(2) qui s'prend pour une moniale*(3) ! A moins qu'tu sois une fille de Sapho* (4) ! Allons n'bouge pas, laisse moi m'occuper d'tes petites nasches* (5), je te ferais changer d'avis !*"

Là dessus, sans autre forme de procès, il glissa ses mains entre ses deux jumelles pour s'y frayer un passage, dégaina son glaive déjà roidit par l'excitation et la violence de cette scène et enfila comme il se devait l'infortunée ribaude. Brutaux, ses coups de boutoir arrachèrent un premier cri strident à Aspasie. Il s'empressa de remédier à cet inconvénient en plaquant sur les lèvres purpurines, l'une de ses grosses paluches dégoûtantes. Prise au piège, entre le mur, et le corps transpirant de l'ivrogne, la ribaude n'avait plus d'autre choix que de se laisser faire. Elle n'était rien dans ce monde, rien de plus qu'un morceau de viande. Une demi-femme, peut-être même moins. Son âme était déjà damnée, elle pourrirait en enfer et sa vie ne valait rien. A quoi bon résister alors ? L'engin s'insinuait plus loin dans le sillon, ses cris restaient désormais étouffés par le bâillon de chair qu'il lui avait fait. La douleur était vive et elle se sentait transpercée de part en part. Il exultait dans son dos, et la secouait toujours plus violemment pour gagner en profondeur. Sans doute était-il entrain de se repaitre de sa douleur, renforçant alors son désir. Les secousses plus violentes, plus fréquentes faisaient heurter sa tête contre la paroi de pierres. Derrière le masque noir, la ribaude ne pleurait pas, des larmes elle n'en avait que trop versées. Elle n'en verserait pas pour cet individu.

Les râles jusque là plutôt distants les uns des autres, se rapprochèrent. elle pouvait sentir dans sa nuque son souffle fétide et imaginer sa face crasseuse, déformée par le plaisir interdit et répugnant qu'il s'était octroyé comme un prince. Une secousse plus violente que les précédentes, la fit se cogner contre le mur de la bâtisse et lui érafler le front. Il avait pénétrer la place forte et s'y engouffrait désormais tel un chef victorieux après une dure bataille. Les doigts d'Aspasie se crispèrent sous la douleur et ses yeux, plus que deux fentes sous le masques, s'étaient fermés avec force. Elle laissa mourir dans sa gorge un gémissement de douleur qu'il du probablement prendre pour un râle de plaisir car elle l'entendit rire légèrement, puis renforcer ses assauts pour une ultime bataille. Quand il fut certain d'être maître de l'endroit il consentit enfin à s'abandonner définitivement à ce plaisir dont il n'éprouvait nulle culpabilité. Ce fut le déluge. Une première secousse puissante, puis une seconde, une troisième, en décrescendo avant qu'il ne s'effondre, repu et las contre le corps frêle de la ribaude figée et coite.

Aspasie n'osait bouger, le poids de l'infamie et de la honte pesait sur elle. Pourtant elle n'aurait pas du le ressentir. il s'agissait de sentiments trop nobles pour une fille comme elle. Avait-elle seulement le droit de se sentir accablée d'avoir ainsi lâchement été déshonorée ? Pour ressentir la honte, encore fallait-il avoir de l'honneur, et le sien il y avait longtemps qu'elle l'avait perdu. Elle n'était plus rien, elle ne serait jamais plus rien. Le mieux aurait été d'accepter tout cela, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être dégoutée et salie. Finalement le corps puant du pourceau qui quelques secondes plus tôt l'avait prise, se redressa. Son rire retentit avec la satisfaction de celui qui a accompli son devoir avec zèle. Et lui flatta l'arrière-train en guise de récompense avant de se refroquer, le sourire aux lèvres.


"Là, esponge-toi donc le cul et garde précieusement mon foutre il vaut de l'or. Considère-le comme mon paiement la Gouge* (6) ! Si dans neuf mois unsacré Jean Foutre ne vient pas au monde, c'est que, parole de Gros Yann, j'ai failli à ma réputation !"

Aspasie n'osait se retourner, pensant que la simple vue du faquin achèverai de lui retourner les entrailles et de la faire vomir sur le pavé. Elle se contenta de murmurer d'une voix quasi inaudible

"Pendard... Fredain...Merdaille, tu me le paieras cher ! Je te rendrais au centuple ce que tu m'as fais là"


Sans attendre le bougre qui jusque là était plutôt ravi du sort qu'il avait réservé à la puterelle, empoigna la tignasse de la catin et approcha son visage du sien. Son haleine charriait le mauvais alcool et la femme eut bien du mal à ne pas définitivement rendre sur le pavé tout ce qu'elle avait pu ingurgiter quelques heures auparavant.

"Qu'est-ce tu marmonne là ?"

Se faisant il tira d'avantage sur la chevelure d'ébène de la catin qui hurla avant de déglutir péniblement.

" Rien...Rien je te le jure."

Il la relâcha et s'éloigna en se frappant le ventre, puis bifurqua au coin d'une rue. Quand il eut disparu, elle s'appuya sur le mur, ses entrailles encore douloureuses et se laissa finalement aller aux larmes. Quand elle fut plus calme, d'un revers de la main elle essuya mal le sang séché qui avait coulé sur son menton alors qu'elle lui arrachait un morceau d'oreille. D'une démarche qu'elle essayait de rendre naturelle et assurée malgré le mal intérieur qui la lançait, elle pénétra une taverne rudement bien peuplée. Dans le chambranle de la porte elle s'appuya et laissa ses azurs parcourir la salle et dans un souffle :


" Il me faut de l'aide..."




(1) : Espèce, race.
(2) : Dévergondée, fille de mauvaise vie
(3) : Nonne
(4) : Lesbienne
(5): Fesses
(6) : Vile ribaude

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