--Marlow_s
[Dans une taverne, tard, tard dans la nuit à lheure où grouille les cafards]
Lgodet dans une main, les panards posés sur fichu tabouret bancale, lMarlow pique du nez.
Sa chmise dégueulasse a dces relents qui vous prennent les tripes et vous donnent la gerbe. Sa tignasse emmêlé lui masque une bonne partie du visage, à une oreille pend un anneau dor, maigre tribut dune putain qui lavait déniaisé au temps jadis.
Mais avant qudaller plus loin lest nécessaire jpense, dbrosser lportrait du bougre qui roupille comme un pacha le cul vissé sur une chaise.
LMarlow cest quequchose. Un genre dbrigand, pas très net, le tout barbouillé dcrasse sans être pour autant laidron. Cest cmélange cradingue et mauvais gars qui peut-être lrend si magnétique. Lest pas bête, un peu fanfaron, mais pas épais pour trois sous. Ouais lMarlow cest le genre haricot sec, très sec, nerveux aussi. Un gars du voyage comme on dit. Un Tzigane aux murs débridées à la barbiche fine. On nsait pas trop doù quil vient, on nsait pas trop non plus où il va. Le sait-il lui-même ? Pas sûr. Fin parfois il passe, crèche un temps dans les parages, culbutes quelques trainées ravies décarter les cuisses pours des écus quelles ntoucheront pas. Et il repart on nsait où pour mieux revenir plus tard. Oh non son cur nest pas breton pour autan, lMarlow ldonne pas parce que lMarlow nen a quun comme y dit. « Dans cte fange quest la vie, nlui fais pas de cadeau parce quelle ne ten fera pas. » Cétait une phrase signée Marlow, à la pointe dune dague le long de sa joue gauche.
Vlà en somme not gredin. Un écorché vif un peu roublard, un peu malicieux, un peu teigneux, un type de bas-fonds, un miséreux.
Csoir là, lroupille donc tranquillement dans une de ces tavernes qui suintent le mauvais vin, livresse et la mort. La clientèle de ce style détablissement cpas lgenre quon recommande chez les bleus. Des crèves-dalles, des pauvresses, des trousseurs de gueusardes, des détrousseurs de bonne gens, de détrousseurs de détroussés. Grouillent tous comme des cloportes à attendre quoi ? Toute la question est là.
LMarlow lui, baigne là-dedans comme un canard dans sa mare, cest la chose quil connait lmieux, et surtout la seule. Ouais, Marlow cest pas un genre adaptable, et en cette soirée lest pas particulièrement dhumeur le bellâtre. Ça sannonce pourtant ordinaire, rien dbien singulier à lhorizon. Les ribaudes déambulent comme à leur habitude entre les souaffards, quelques uns sprennent lchou, ça rit, ça dégobille et puis
VLAN ! vlà que ltabouret où siègent les bottes pourries du tzigane, vol.
« LMarlow bouge donc ta carcasse dcilieux, zavions un compte à régler toi et moi ! »
Cette haleine fétide, notre homme la connait bien, cest celle du vieil Ermilion. Le cafard parmi les cafard, clui qui cherche la mouise dès quil le peut. Faut dire qule Marlow nest pas en reste. Cest lui quà culbuter la fille dce boisilleur, une belle pucelle avec ça. Mais voilà Marlow quà la pine aussi ardente que possible, nassure pas bien ses arrières, laurait pourtant dû sdouter quen revenant ici, il aurait à rendre des comptes au paternel. Dailleurs lvieillard nest pas venu tout seul. Trois sbires lui couvrent les arrières et ricanent dun air bête.
Pour Marlow ltemps semble sarrêter, mais dans la taverne rien na changé. Pas un rat qui sourcille, tous continuent à vivre leur petite vie misérable dans lalcool et la luxure. Dans lfond un rire gras. Ce soir Marlow se battra seul, ou sfera battre au choix. Dailleurs un petit signe du tout croulant et un dces chiens fond sur lui dague en main. Vlà quil a maintenant le piquant de la lame dans les côtes, reste plus quà suivre bien gentiment le schnock et sa clique. Alors il sort de la taverne la main à la ceinture, mais lun des trois clébards sen est aperçu. Cest un bon coup dpoing dans lbide qui lui remet les idées en place. Marlow lâche un grand « HUMPF » et splie en deux comme un vulgaire roseau. Si seulement il sy était attendu ! Et puis ça excite les deux autres qui sy mettent aussi. Sont pas encore au milieu dla ruelle, qule plus costaud des trois le plaque contre le mur sans quil puisse vraiment sdébattre. Cest un autre « HUMPF » qui vient ponctuer la nuit.
« Tsouviens dma fille lMarlow ? À ton tour dêtre embroché. Jvais lui apprendre moi à ta hampe à sdresser pour qui faut pas ! »
Là dsus lvioque lui assène un violent coup dans la tronche, manque de perdre une dent et déjà le goût acre du sang envahit sa bouche. Sensuit après un violent coup dans la brioche, puis une main lui empoigne les couilles avec une telle force quil smet à hurler. Dans sa douleur il lève un genou qui vient sloger sous le menton du raclure dvieux qui lui écrase les bourses. Lcloporte est propulsé en arrière, et les trois molosses se jettent sur leur patron. Cest presque trop facile, mais lMarlow spose pas plus dquestions. Il dégage fissa sans dmander son reste. La nuit lui servira dcouverture, il court, il a mal mais il court. Elle était bonne sa fille au Ermilion, ça valait bien quelques baffes.
Quand lchamp est libre, lgredin sfaufille à nouveau jusquà la taverne quil navait pas lintention dquitter et retourne sur son siège quil naurait jamais du quitter non plus.
Lgodet dans une main, les panards posés sur fichu tabouret bancale, lMarlow pique du nez.
Sa chmise dégueulasse a dces relents qui vous prennent les tripes et vous donnent la gerbe. Sa tignasse emmêlé lui masque une bonne partie du visage, à une oreille pend un anneau dor, maigre tribut dune putain qui lavait déniaisé au temps jadis.
Mais avant qudaller plus loin lest nécessaire jpense, dbrosser lportrait du bougre qui roupille comme un pacha le cul vissé sur une chaise.
LMarlow cest quequchose. Un genre dbrigand, pas très net, le tout barbouillé dcrasse sans être pour autant laidron. Cest cmélange cradingue et mauvais gars qui peut-être lrend si magnétique. Lest pas bête, un peu fanfaron, mais pas épais pour trois sous. Ouais lMarlow cest le genre haricot sec, très sec, nerveux aussi. Un gars du voyage comme on dit. Un Tzigane aux murs débridées à la barbiche fine. On nsait pas trop doù quil vient, on nsait pas trop non plus où il va. Le sait-il lui-même ? Pas sûr. Fin parfois il passe, crèche un temps dans les parages, culbutes quelques trainées ravies décarter les cuisses pours des écus quelles ntoucheront pas. Et il repart on nsait où pour mieux revenir plus tard. Oh non son cur nest pas breton pour autan, lMarlow ldonne pas parce que lMarlow nen a quun comme y dit. « Dans cte fange quest la vie, nlui fais pas de cadeau parce quelle ne ten fera pas. » Cétait une phrase signée Marlow, à la pointe dune dague le long de sa joue gauche.
Vlà en somme not gredin. Un écorché vif un peu roublard, un peu malicieux, un peu teigneux, un type de bas-fonds, un miséreux.
Csoir là, lroupille donc tranquillement dans une de ces tavernes qui suintent le mauvais vin, livresse et la mort. La clientèle de ce style détablissement cpas lgenre quon recommande chez les bleus. Des crèves-dalles, des pauvresses, des trousseurs de gueusardes, des détrousseurs de bonne gens, de détrousseurs de détroussés. Grouillent tous comme des cloportes à attendre quoi ? Toute la question est là.
LMarlow lui, baigne là-dedans comme un canard dans sa mare, cest la chose quil connait lmieux, et surtout la seule. Ouais, Marlow cest pas un genre adaptable, et en cette soirée lest pas particulièrement dhumeur le bellâtre. Ça sannonce pourtant ordinaire, rien dbien singulier à lhorizon. Les ribaudes déambulent comme à leur habitude entre les souaffards, quelques uns sprennent lchou, ça rit, ça dégobille et puis
VLAN ! vlà que ltabouret où siègent les bottes pourries du tzigane, vol.
« LMarlow bouge donc ta carcasse dcilieux, zavions un compte à régler toi et moi ! »
Cette haleine fétide, notre homme la connait bien, cest celle du vieil Ermilion. Le cafard parmi les cafard, clui qui cherche la mouise dès quil le peut. Faut dire qule Marlow nest pas en reste. Cest lui quà culbuter la fille dce boisilleur, une belle pucelle avec ça. Mais voilà Marlow quà la pine aussi ardente que possible, nassure pas bien ses arrières, laurait pourtant dû sdouter quen revenant ici, il aurait à rendre des comptes au paternel. Dailleurs lvieillard nest pas venu tout seul. Trois sbires lui couvrent les arrières et ricanent dun air bête.
Pour Marlow ltemps semble sarrêter, mais dans la taverne rien na changé. Pas un rat qui sourcille, tous continuent à vivre leur petite vie misérable dans lalcool et la luxure. Dans lfond un rire gras. Ce soir Marlow se battra seul, ou sfera battre au choix. Dailleurs un petit signe du tout croulant et un dces chiens fond sur lui dague en main. Vlà quil a maintenant le piquant de la lame dans les côtes, reste plus quà suivre bien gentiment le schnock et sa clique. Alors il sort de la taverne la main à la ceinture, mais lun des trois clébards sen est aperçu. Cest un bon coup dpoing dans lbide qui lui remet les idées en place. Marlow lâche un grand « HUMPF » et splie en deux comme un vulgaire roseau. Si seulement il sy était attendu ! Et puis ça excite les deux autres qui sy mettent aussi. Sont pas encore au milieu dla ruelle, qule plus costaud des trois le plaque contre le mur sans quil puisse vraiment sdébattre. Cest un autre « HUMPF » qui vient ponctuer la nuit.
« Tsouviens dma fille lMarlow ? À ton tour dêtre embroché. Jvais lui apprendre moi à ta hampe à sdresser pour qui faut pas ! »
Là dsus lvioque lui assène un violent coup dans la tronche, manque de perdre une dent et déjà le goût acre du sang envahit sa bouche. Sensuit après un violent coup dans la brioche, puis une main lui empoigne les couilles avec une telle force quil smet à hurler. Dans sa douleur il lève un genou qui vient sloger sous le menton du raclure dvieux qui lui écrase les bourses. Lcloporte est propulsé en arrière, et les trois molosses se jettent sur leur patron. Cest presque trop facile, mais lMarlow spose pas plus dquestions. Il dégage fissa sans dmander son reste. La nuit lui servira dcouverture, il court, il a mal mais il court. Elle était bonne sa fille au Ermilion, ça valait bien quelques baffes.
Quand lchamp est libre, lgredin sfaufille à nouveau jusquà la taverne quil navait pas lintention dquitter et retourne sur son siège quil naurait jamais du quitter non plus.