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[RP] De la roulotte à l'hacienda

--Sajara


En arrivant sur les pas de Rodrigo, Sajara cabra son cheval, ce qui lui donna le temps de sortir son cimeterre ; il relança son destrier et donna un coup violent au premier ennemi qui se présenta, l’homme fut à moitié découpé par la lame. Tué sur le coup, il tomba comme un sac.

Sajara dépassa la charrette, puis cabra de nouveau sa monture pour cette fois-ci faire demi-tour.

Il fit un nouveau passage devant la charrette renversée, et abattit son cimeterre sur un nouvel ennemi. Ce dernier avait deviné la manœuvre et arrêta difficilement la lame avec son épée.

Les deux hommes commencèrent alors leur duel. Sajara sentait sa force, il dominait son adversaire grâce à sa position. Dressé sur son cheval, il assénait encore et encore de grands coups de cimeterre à son malheureux vis-à-vis qui commençait à céder.

--Joaquim


Quand joaquim arriva quelques instants après ; ses deux compagnons étaient déjà confrontés à la troupe composée de brigands et de marins accourus en renfort.
Loin d’être effrayé par un groupe aussi bigarré, Arminho, sentait l’adrénaline monter en lui.
Imitant la manœuvre de Sajara, le premier adversaire qui s’était porté à sa hauteur fut décapité.
Immobilisant son cheval, il préféra en descendre. Perdant en avantage, mais gagnant en agilité et surtout soulageant son arrière train.
Il avança vers la charrette, et hop il embrocha un marin qui avait le dos tourné. Peu importe ! Tous les coups sont permis, une seule règle : rester vivant.
Joaquim continuait d’avancer… un larron qui tentait de s’enfuir, se prit les pieds dans une pierre et s’écroula. Le vieux guerrier s’aperçut que cet imbécile n’était armé que d’un couteau… Un grand coup d’épée en plein visage fut facile à lui asséner. Un autre ennemi venait de succomber.
Il vit ensuite un brigand s’avançait vers lui, aussitôt sans lui laisser la moindre chance Arminho, lui flanqua un grand coup de poing en plein visage, puis essayant de profiter de l’effet de surprise, il tenta de le pourfendre. Mais le bougre était agile et rapide, à peine reçu, le coup de poing fut oublié.

Le but d’Arminho était d’étriller ses adversaires dès le premier ou le deuxième coup porté.
Avec l’expérience, il savait qu’un combat se gagne dès les premiers instants, plus il se prolonge plus il est dur à remporter. Cela se vérifiait à chaque fois.
Il détestait les longs combats, surtout avec le poids des âges.
Voir un combat se prolonger n’était jamais bon.
Il savait que celui-ci serait malaisé car il était mal engagé.

Le bougre qui s’opposait à lui savait manier l’épée, quelques décennies auparavant, Arminho l’aurait surement engagé dans sa troupe. Mais à ce moment précis, son but était d’empaler ce misérable.
Une esquive, une attaque, un pas en avant, un pas sur le côté, une botte… raté !
Il faut tout recommencer.
Le vieux loup s’essouffle, il faut à tout prix mettre un terme à ce combat.
Il s’apprête à frapper de nouveau quand il voit son fils faire un vol plané, un gros lourdaud le maltraite.
- Foutre dieu !
Un sursaut d’énergie, lui permet de donner un grand coup de lame que son adversaire eut beaucoup de mal arrêter. Pourtant Joaquim sait que le combat est enfin gagné, il a vu l’ouverture…
Ce coup terrible qui a mis à mal la canaille à ouvert son flanc gauche… Cela saute aux yeux.
Peut être que ce pendard s’en est rendu compte mais c’est trop tard pour lui !

D’un geste prompt, Arminho, ramène son épée vers lui , s’avance et d’un coup d’estoc enfonce sa lame qui ne rencontre aucune résistance.
Un soudard de plus s’écroule à ses pieds.

Il eut tôt fait de regarder autour de lui, d’apercevoir Sajara aux prises avec un marin assez habile et surtout un individu qu’il identifie comme Omar.
Rodrigo toujours en délicatesse avec un obèse, moitié débile moitié eunuque, semble toutefois s’en amuser. Enfin c’est ce que se dit Arminho… par fierté…

Faisant signe à Omar, il l’invective :
- Viens prendre ta correction fils de truie !
--Omar_ben_chaffar




Le regard noir et anxieux d’Omar survole le champ de bataille. Ce qu’il enregistre ne le réjouit pas. L’expédition est en train de capoter lamentablement. C’est le fiasco le plus douloureux qu’il ait jamais connu, de mémoire de crapule. Ses troupes sont rapidement décimées par les deux cavaliers plus âgés. De fines lames, assurément. Quelques marins accourus en hâte, alertés par les hurlements de rage, par les jurons et les blasphèmes les plus immondes, n’entendront plus jamais le chant des mouettes au-dessus de la mer. Seul le gros Paco semble s’en tirer. Il est occupé à piétiner le jeune audacieux qui a libéré les deux captives, tout comme un éléphant piétinerait une souris. Du côté de ces prisonnières aussi, c’est l’échec, adieu les jolis écus, même si ce n’est qu’un détail à côté de l’hécatombe qui l’entoure.

Soudain, à force de cogiter, Omar identifie un visage qui lui semblait vaguement familier. Arminho. Don Joaquim de Setubal. Leurs routes se sont déjà croisées jadis, de manière plutôt explosive. Ce vieux filou avait déjà cette réputation sulfureuse. Cette attitude autoritaire et vaniteuse d’aristocrate de haute lignée. Mais c’était surtout un adversaire féroce, un ennemi rancunier et impitoyable pour tous ceux qui ont eu un jour la malchance de lui faire du tort ou simplement de lui déplaire. Visiblement, il ne s'est pas adouci avec le temps. Sa présence en ces lieux n’est pas rassurante. C’est un molosse qui ne lâche jamais son os.

Tout-à-coup, d’autres cris de douleur, d’autres clameurs de victoire. De nouveaux cadavres jonchent le sol pour un repos éternel. Des têtes roulent dans le sentier, gorgeant le sable de fins ruisselets de sang vermeil. Flaques écarlates sur tapis jaunâtres. Ce diable d’Arminho procède au grand nettoyage. Il n’a plus d’opposant à sa portée. C’est le tour d’Omar, à présent. Le choc des titans. Et le vieux guerrier le défie, le provoque, l’injurie.

*Ne vends pas la peau de l’ours, vieillard prétentieux … Prends garde, ta suffisance va t’étouffer … Je suis d’un autre calibre que mes sous-fifres et que ces matelots dégénérés.*


Omar s’avance résolument, déplaçant son épée dans sa main gauche. Un fouet a jailli dans sa dextre. La lanière de cuir torsadé se tend soudain, claque entre les buissons comme un coup de mousquet, soulève un brouillard de sable blanc qui s’émiette lentement. Un premier avertissement sans frais, en quelque sorte, destiné à impressionner l’ennemi, à calmer sa fougue.

Approche donc, Joaquim ! Le prochain coup va te labourer ta gueule d’assassin. Approche donc que je m’amuse un peu.


L’esclavagiste se met à tourner lentement autour de sa cible, guettant le moindre battement de cils révélateur d’une attaque. Le fouet prêt à mordre à belles dents dans les chairs.

--Malika


Le front posé contre cette dune, qui risque fort de devenir son tombeau, Malika hurle de douleur, elle hurle en demandant grâce, en affirmant qu’elle partira ! De tels gémissements feraient honte à son peuple, fier et noble, mais elle souffre trop pour arriver à les contenir.

Cependant, Isabella n’est pas si naïve. Elle domine d’ailleurs tellement le combat qu’elle ne ratera pas une si belle occasion d’éliminer cette rivale qu’elle déteste. La gitane ne l’ignore pas. Et la douloureuse leçon reprend de la même manière, par cette même torture de son bras déjà bien maltraité et qu'elle n'a pas la force de libérer. Malika est vaincue, humiliée, elle souffre à nouveau énormément, serrant de son mieux les dents pour retenir d’autres cris et d’autres larmes inutiles.

Elle sent soudain que la brune marque un temps d’arrêt, qu’elle hésite. Que lui réserve t-elle encore ? La bourgeoise s’allonge sur elle, sa poitrine opulente écrasée sur son dos. Son parfum d’œillet parvient jusqu’à ses narines. Ses doigts s’insinuent jusqu’à son visage, la forçant à tourner la tête vers elle.

Ses lèvres frôlent sa tempe, l’effleurant presque d’un baiser tragique. Cet instant étrange est très court. Il est le prélude à une menace, murmurée d’une voix troublante, qui lui donne froid dans le dos, bien plus encore qu’un cri de haine. Ce murmure, c’est sa condamnation à mort, la brune revendiquant tous les droits sur Rodrigo. La voix d’Isabella la remplit de terreur.

La main de sa rivale se déplace ensuite jusqu’à sa gorge mince, avec douceur, mais elle recommence à serrer, à meurtrir. Malika comprend que le seul désir de la brune est plus que jamais de l’éliminer. Face à cette férocité, la frêle gitane ne tiendra pas longtemps. L’asphyxie gagne du terrain. Prise de panique, Malika tente avec maladresse de se débattre, mais le corps d’Isabella posé sur le sien la paralyse.

Les longs cheveux défaits de la brune frôlent son visage. C’est une chance inespérée. Sa seule chance. A pleine main, elle s’y cramponne et tire de toutes ses forces vers le sol. Le front d’Isabella cogne durement sur le sable, et Malika recommence, et recommence encore. Sous l'effort, un grognement sort de sa gorge martyrisée, elle arrive à en sortir une phrase hachée par l'air qui entre en sifflant dans sa trachée. Tiens, prends ça, ta tête va éclater comme un melon! Sa rivale la lâche enfin, mettant ses mains en avant pour se protéger le visage.

Libre, enfin libre, la gitane pousse un cri victorieux. Igennn, Szent Istzen Köszönöm !!(Ouiii! Bonté Divine, Merci) Elle donne un coup de rein et roule à quelques pas de sa rivale. Puis elle se redresse précipitamment, le cœur battant la chamade, les jambes en coton. Du bout de ses doigts elle caresse sa gorge meurtrie. La lueur de haine qui illumine son regard le rend plus transparent encore.

Malgré son épuisement elle va chercher au plus profond d'elle-même un regain d'énergie, et elle se met en position de combat, ainsi que ses frères nomades le lui ont enseigné autrefois, le soir autour du feu de camp. Les jambes écartées et fléchies, bien en appui, le corps légèrement courbé en avant, les mains tendues. Mais combien de temps pourra t-elle tenir encore ? Il ne lui reste que son courage à opposer à sa rivale.


--Rodrigo




Non, ce n’est pas un pied classique qui lui écrase le tronc ! C’est une tour de pierre, une colonne de marbre ! Un obélisque ! Et Rodrigo a la sensation que sa cage thoracique, et que l’ensemble de ses vertèbres vont s’émietter comme une croûte de pain trop sec, ou bien que son corps tout entier va être englouti par le sable du sentier et s’enfoncer jusqu’au centre de la terre.

Il essaie de gesticuler, de se tordre, de ramper sur les fesses, d’échapper d’une manière ou d’une autre à cet écrasement infernal avant d’en être réduit à l’état de bouillie infâme, mais rien à faire … Que dalle … Bernique …

Rodrigo ferme les yeux, lutte contre la douleur qui l’enveloppe, espérant une aide quelconque. Son corps est engourdi, totalement immobilisé. Seul son esprit a le pouvoir de s’évader. Et il s’envole … Il longe la plage, poursuivant deux chevaux lancés au galop … Là, deux corps roulent, unis dans une étreinte féroce, un duel sans merci. La blonde mollit, faiblit, plie sous les assauts de la brune, plus vigoureuse, infiniment cruelle …

Un râle s’échappe à grand-peine des lèvres pâles du jeune officier … Non … Malika …

Du nerf, que diable, Rodrigo ! Ses mains entourent la cheville de l’obèse. Il tente de repousser cette masse qui l’étouffe … En vain. Il faut pourtant qu’il trouve à tout prix une solution pour se dégager, pour voler au secours de sa gitane. Car ce douloureux pressentiment s’est imposé en lui. Elle court un grand danger. Elle a besoin de son aide. Un hurlement de rage s’échappe de ses entrailles …. Rhaaaaaaaaa !

Il allonge la jambe, propulse son pied entre les cuisses du mammouth, et lui écrabouille violemment les joyeuses. Dansez les grelots, c’est la fête à Paco … Le géant blêmit, blanchit, retient sa respiration puis se vide lentement comme une outre crevée en expirant bruyamment. Ses bras battent l’air comme les ailes d’un moulin à vent, sa tête monstrueuse dodeline comme celle d’un vieillard qui s’endort, puis Paco tombe sur les genoux en grimaçant …

Rodrigo se redresse d’un bond, contourne le pachyderme à l’agonie, mais les chevaux se sont subitement éloignés, effrayés par les cris des combattants et le choc des lames. Indécis, il cherche des yeux un quelconque bourrin …

--Dona_isabella


Non, elle ne comprend pas, la belle Isabella. De dominante elle passe à dominée. Il y a quelques secondes, elle voyait déjà sa rivale mourir entre ses doigts. Maintenant elle est à sa merci, le front plongé dans les grains brulants.
Pas que le front d'ailleurs, aussi le nez, les yeux. Paniquée, au bord de l'asphyxie, elle ouvre grand la bouche, comme pour prendre des bouffées d'air... qui ne lui font avaler que quelques bonnes cuillérées de sable.

Enfin, Malika la lâche et se glisse sur le côté. Un cri de victoire sort de ses lèvres. Auquel la brune répond par un grognement, en se relevant, titubante.
Elle crache par terre, crache tout le sable qui est resté sur son pauvre palais, crache avec la férocité d'une gueuse. Puis, comme pour se racheter de ce geste peu élégant, elle passe une main dans ses cheveux en bataille -on est une Gonzales d'Almirante ou on ne l'est pas- pour se recoiffer, levant doucement les pupilles vers ses jumelles azur.

La gitane est prête au combat, elle attend le début. Isabella, -non sans lâcher son regard- fronce les sourcils et fléchit sur ses jambes, tandis que ses doigts s'échauffent lentement, craquant tous un à un.


Vraiment, je te donne un conseil... d'ami. Légère grimace.
Je n'ai pas que ça à faire, Rodrigo doit me chercher partout. Alors laisse moi en finir avec toi une bonne fois pour toute et basta!

Elle fait un léger pas sur le côté, toujours sur ses gardes. Sa tête se penche sur le côté, interrogative, puis elle en refait un autre. Un sourire en coin apparait sur ses lèvres. Quel contact réjouissant, que celui d'une lame froide sur son mollet.
N'attendant pas un instant, elle se penche vers sa botte droite et en sort la précieuse arme, dont elle avait déjà oublié l'existence. Quelle vie imprévisible !


AHhhhhhhhh !!
s'écrie-elle en l'agitant au dessus de sa tête.
Je te plante avec ton propre poignard ! Et là... on pourra croire que c'est un suicide, enfin si jamais quelqu'un te retrouve!
Plus bas : oh, qu'est ce que je suis intelligente, quelle bonne idée Isabella!

Maniant maladroitement en ses mains le couteau, Isabella essaie de garder le contrôle de la situation. Même si elle lui échappe carrément. Jamais de sa vie elle n'a touché d'arme, jamais. Pourtant, elle a bien l'impression que ses manœuvres impressionnent la gitane. Ce qui lui donne encore plus de courage et de pouvoir.
Dans un élan de fierté, et peut être aussi d'orgueil, elle s'exclame :


D'ici, j'y arrive !
...en lançant son poignard vers Malika. Le poignard, évidemment, a une trajectoire plus que parfaite. Comme si son destin était déjà tracé, il s'enfonce dans le coeur de la blonde, qui s'écroule, rouge de sang, sûrement morte sur le coup.

Oui, c'est beau, mais il faut revenir à la réalité. Les doigts d'Isabella, fâcheusement placés sur la poignée de l'arme, ne maîtrisent rien. Et, alors qu'elle est prête à être projetée, elle glisse entre ses phalanges, retombant comme une vilaine crotte de moineau sur le sable. Sans avoir fait un seul mètre dans l'air. Sans avoir atteint sa cible.

Un râle impuissant retentit, un "non" pas très compréhensible. La bourgeoise s'affale par terre, pour retrouver la lame à tâtons, lame déjà engloutie par le sable impitoyable. Son coeur se met à battre fort, très fort.
--Malika


Les injures lancées par Isabella et sa dernière phrase relative à Rodrigo feraient presque sourire la gitane, si la situation n’était pas aussi désespérée.
En titubant la brune se relève, entame une danse curieuse, un léger sourire aux lèvres, puis elle se baisse et dans ses mains brille soudain un objet que Malika n’arrive pas à percevoir.

Le soleil tape de plus en plus fort, et éclaire de ses rayons la dague d’argent recouverte de pierres de lune qui avait été le cadeau de ses quinze ans, et que tient Isabella dans ses longs doigts d’araignée.

La brune a donc conservé cette arme qu’elle lui a dérobée dans la chapelle ! Sous son hâle, la gitane pâlit, son ventre se noue, le long de son dos une sueur glacée la tétanise.
Tuée avec sa propre arme, quel drôle de coup du sort ?

Malika suit des yeux l’arme qu’Isabella manipule au dessus de sa tête en hurlant sa joie.
Au ralenti, Malika la voit prendre la lame et s’apprêter à la lancer . Elle va mourir, la lame dans le cœur, à moins qu’elle ne puisse plonger dans le sable juste à temps.

Les regards de Jais et d’Océan ne se quittent pas, se sondent, s’évaluent, attendant le moment précis où la lame fusera dans l’air surchauffé. Un lourd silence tombe sur le désert de sable.

A cet instant précis, la gitane comprend que la bourgeoise ne sait pas se servir de la dague.
La lame glisse lamentablement de sa main et tombe a ses pieds, s’enfouissant dans le sable.

On dirrait que tu manies mieux les ciseaux à brrroder ? Comment peut-on êtrrre aussi empotée ?

Malika n’en croit pas ses yeux, Isabella se met à chercher l’arme, fouillant le sol comme une chienne cherchant un os, lui tournant même le dos.

Vite, il faut profiter de cette chance insensée. Elle lui saute dessus, un bras passé autour de sa gorge, l’autre tirant les cheveux sombres en arrière.

Elle serre, serre de ses dernières forces réunies maintenant dans son bras, les muscles noués, à la limite de la rupture.
Elle serre à en pleurer, elle serre à hurler. Sa vie en dépend.

Les griffes d’Isabella s’incrustent sur son avant-bras, y tracent de longs sillons vermillons.

Elle ne sent plus rien la gitane, elle serre, serre …
--Sajara


Sajara peinait dans son combat. Ce gueux se défend bien, pensa t-il. Il me faut plus de ruse que de force ou de technique. Nom d’un mamelouk, ce ne sera pas mon dernier combat.

Sajara identifia son adversaire quand Omar cria d’occire ce damné maure.
Esteban ! Omar l’avait appelé Esteban !

Esteban était un ancien marin fort habile au couteau et une fine lame hors-paire.
Pour l’heure, Sajara en faisait les frais.
Il semblait que dans la furie de leur face à face, les épéistes dansaient, leurs pas, leur garde, leurs esquives, leur dégaine chaloupée, les transformaient en danseurs exécutant un ballet, un menuet et autres danses folkloriques.
Ils se rendaient coup pour coup. Quelques balafres, égratignures, filets de sang témoignaient de leur danse macabre.
Le duel se prolongeait, les protagonistes semblaient maintenant apprécier cette joute qui les opposait. Tout ceci ne serait pas dramatique s’il n’y avait pas mort d’homme à la fin du jeu.
Pourtant l’issue signerait la mort d’un homme.
Dans ce genre de confrontation, s’installe un certain respect entre les deux combattants.
Un duel n’est jamais impersonnel. Les yeux dans les yeux, les inspirations, les respirations, les efforts, tout est à la portée de chacun ; même les odeurs, qu’elles soient physiques ou émotionnelles. La peur dans ces moments là revêtent des habits multiples : un regard, un mouvement du corps, la transpiration, des battements de cœur. Tout est interprété afin de déceler chez son ennemi la moindre faille.
Faille qui sera immédiatement exploitée.
La fatigue nerveuse, les muscles qui se tétanisent, une erreur de placement, une faute d’inattention ; et vous êtes mort !

Les deux hommes le savent mieux que quiconque. Chacun alterne défense, attaque, récupération, prudence, audace.
Il en vient à un moment où ne voyant pas d’issue à ce terrible pugilat, on se laisse tenter par la ruse…
La ruse ou la tricherie ?
L’intelligence ou l’infamie ?

Sajara ne cesse d’être impressionné par ce rival, habile, agile, maniant avec dextérité son arme…
Il en vient même à réfléchir à une issue qui ne serait pas mortelle pour ce beau guerrier.
Le combat devient une forme d’art quand les deux lutteurs maîtrisent à la perfection leur technique et l’amour du combat.

Mais l’un deux trucidera l’autre !

Sajara se surprit à vouloir laisser une chance à cet adversaire.

Que nenni, pas de quartier, aucun ennemi vivant derrière eux. Cela ramène toujours des ennuis par la suite.
Tué, un ennemi ne vous cause plus de souci.
Même si on continue d’avoir des yeux dans le dos, on sait qui ne viendra plus vous ennuyer.

Dorénavant, Sajara s’emploie à déstabiliser Esteban.
Succession de feintes… Fausses attaques…

Puis, d’un geste furtif il change son cimeterre de main.
Tout d’abord Esteban se sent plus fort. Quel fou, son adversaire s’est affaibli. Puis voyant que le duel loin de perdre de son intensité devient plus difficile, il se sent décontenancé.

Sajara se réjouit, sa stratégie fonctionne, il lit l’incompréhension dans le regard d’Esteban.
Provoquant un corps à corps, il écarte l’épée du marin, se saisit d’un poignard dans sa botte, et le plante dans l’abdomen de son adversaire.

Esteban sent une lame pénétrer au plus profonds de son ventre. Il n’a toujours pas compris la manœuvre du maure. Ecarté comme un enfant sans force, il se retrouve avec un poignard dans le bide. La douleur est atroce, il s’effondre, pousse un cri horrible, se tient le ventre à deux mains.
Sur le sol, il se contorsionne de peur, de douleur.

Voilà, le combat est fini !
Sajara se penche sur le mourant. Il retire son poignard, provoquant un autre hurlement.
Pris de pitié, il égorgea Esteban pour mettre fin à ses souffrances.
--Dona_isabella


Les moqueries de la gitane n'atteignent même pas les oreilles d'Isabella, qui est en fureur, en panique, elle a peur, des gouttes de sueur perlent sur son front. Elle ressent une colère énorme envers elle-même et Malika, mais aussi envers Rodrigo, doña Philippa, sa vieille famille, Arminho et ses fidèles pas très nets, la soumise Inès, et ce maudit couteau !
Alors qu'elle s'apprête à hurler sa haine et sa fatigue, sa gorge se comprime, se serre. Les doigts à la peau dorée ne la ménagent pas, déjà repartis à l'assaut, l'ultime. L'air ne rentre plus, l'air ne sort plus. Et la bouche d'un rouge artificiel se crispe, sa mâchoire s'entrouvre, d'où un cri s'échappe, muet.

A bout de force, la bourgeoise -la tête rivée vers le ciel- hésite à lutter. Ses yeux se perdent dans les profondeurs nuageuses, un voile blanc brouille doucement sa vision. Seul son bras droit se raccroche à celui de la blonde, comme s'il s'accrochait à la vie, à son dernier espoir, à sa dernière chance.
Mais, la saisir ou pas ?
Continuer de se battre comme des fauves enragés, prenant le dessus chacune leur tour, jusqu'à ce que le sable absorbe les débris de leurs corps ensanglantés et épuisés, cuits sous un soleil brûlant?
Ou bien arrêter là, mourir entre les doigts d'une moins que rien? Mourir seule, sans que personne ne le sache. Avec des ongles cassés, des vêtements usés, décoiffée et sale.
Non, elle veut mourir digne, en beauté !

A cette idée, les ongles de la brune s'enfoncent de plus belle dans l'avant-bras de Malika. Dans ses veines, jusqu'au sang !

Nooooon, je veux avoir une belle mort ! Je veux être belle pour ma mort ! Nooooooooon !


La rage réapparait sous forme humaine, sous forme d'une Isabella pleine de détermination, assoiffée de vengeance. Son bras libre -le gauche- a soudainement un renouveau de force, ou quelque chose dans le genre. Et voilà que son coude part violemment en arrière, atterrissant dans le ventre de la blonde. Et un autre, et un autre. Elle la sent qui se tord de douleur, l'estomac sûrement écrabouillé.

Deux temps, trois mouvements, Isabella tire sur les bras assassins de son ennemie, se lève, encore un peu sonnée, le visage couleur écarlate, le cou aussi, avec les marques de la pression des doigts en plus. Les vraies couleurs du paysage réapparaissent, sa respiration devient régulière. Et un sourire machiavélique se dessine au coin de ses lèvres.

Sa rivale est là, à quelques mètres.


Sale chienneeeeeee !

Lance-t-elle en se rivant dessus, la repoussant par les épaules. Hop, un pied discrètement glissé derrière le sien, tandis qu'elle recule. Un joli croche patte, à terre la gitane !

Tu as osé m'étrangleeeeeeeer !!

La folie reprend possession de son corps, et elle donne des coups de pieds dans la petite boule blonde recroquevillée sur le sable. Dans le dos, dans le ventre, sur les cuisses.
Elle ne les compte plus, elle frappe, elle tape, elle ne vit que pour la mort. Celle de Malika.
--Le_gros_paco




Ce coup de pied dans les bijoux de famille, il ne l’a pas vu arriver, le gros Paco, occupé qu’il était à piétiner allègrement le jeune don Juan. Et voilà ! Le mammouth est à présent agenouillé dans le sable, face à la mer, les paumes des mains pressées contre son entrecuisse traversé d’élancements douloureux, et surtout très inquiet à propos de l’état de son duo de castagnettes. Ne lui sont-elles pas remontées jusqu’au fond de la gorge ? Il en est presque persuadé.

Oui, le gros Paco est agenouillé là, comme en prière. Mais ce n’est point au créateur ou à ses saints qu’il s’adresse en cet instant. Oh que non ! C’est à ce diable de voleur de chevaux qu’il dédie un chapelet d’injures, de menaces et de jurons, même si ce-dernier est invisible pour le moment.

Bandido ! Criminoso ! Vilao ! ( Voleur ! Criminel ! Crapule ! ) Reviens ici, je vais t’écraser comme une vulgaire araignée ! Ne crois surtout pas que tu peux filer comme ça !

Le gorille tente de se redresser, s’appuyant sur ses grosses paluches velues, mais la douleur qui lui vrille le ventre le bloque en plein effort. Et s’il lui avait détruit le braquemart et les roubignolles, ce foutu brigand ? Fini d’aller saillir la Jeannette au fond de l’étable ! Finis aussi les petits plaisirs solitaires ! Paco ferme les yeux et se met à hurler comme un goret qu’on égorge ! Rage et rancune viennent à son secours. La motivation le ressuscite.

Et il réussit à se lever, enfin, une main posée sur son service trois pièces, et l’autre s’accrochant à une branche de mimosa. Il esquisse deux pas, en claudiquant comme un albatros boiteux sur le pont d’un trois-mâts, et en jurant à nouveau comme un possédé du démon.

Filho de cadela ! Macaco ! Putrefaçao ! ( Fils de chienne ! Macaque ! Pourriture ! ) Où te caches-tu ?

Le voilà ! Ce gueux est derrière les buissons, les yeux tournés vers l’autre extrémité du sentier. Paco s’approche en boitillant lamentablement, s’efforçant de n’émettre aucun son, marchant soigneusement sur la pointe des pieds. Fier de se montrer aussi rusé qu’un renard, car l’autre ne l’a pas vu. Qui est le plus futé des deux, en définitive ? Machinalement, le pachyderme écarte de la main quelques branchages qui freinent sa progression, sans quitter l’ennemi du regard. Caramba ! Des épines ! L’obèse pousse un hurlement de surprise lorsque mille aiguillons lui entaillent soudain la main. Et le joli-cœur se retourne …

--Malika


Le bras en sang, déchiré par les griffes d’Isabella, Malika continue à serrer le cou gracile de la brune. Soudain, des coups de coude, violents, répétés, viennent la frapper au creux de l’estomac. La douleur est intolérable, elle lâche sa proie, le souffle coupé, et recule, étourdie, sonnée.

Elle s’est vite reprise la bourgeoise. D’une bourrade sévère elle repousse la gitane, qui s’écroule dans le sable tiède, les genoux repliés pour tenter d' atténuer la douleur, les bras levés contre son visage, essayant de se protéger des coups qui pleuvent.

Rien n’y fait. Prise de folie destructrice, Isabella lui donne des coups de pieds désordonnés, mais faisant mouche à tous les coups, heurtant son visage, ses côtes, ses cuisses, son ventre. Elle a l’impression que ses viscères vont exploser, elle a l’impression qu’elle va mourir.

Elle roule doucement le long de la dune pentue, son sang laissant des gouttes vermeilles absorbées aussitôt par le sable assoiffé.
Elle se retrouve le corps en croix, inerte. Elle ne sent plus rien, ni douleur, ni tristesse, ni colère, plus rien.

Est-ce cela la mort ?

Péniblement elle entrouvre les yeux. Au travers de ses cils, elle ne voit que le bleu cru du ciel, et quelques nuages blancs et cotonneux poussés par le vent, qui s’amusent à changer de formes. Un petit chien frisé qui se transforme en chèvre cornue, qui se transforme en dragon …

Le silence aussi est là, surprenant. Juste le va et vient des rouleaux d’écumes rejetés par l’océan. Elle n’entend plus les halètements d’Isabella.

Est-ce cela la mort ?

Et si elle fermait les yeux, et si tout s’arrêtait, cette lutte sans merci qui ne finira que par la mort de l’une ou de l’autre ? Pourquoi ? Elle n’a même plus envie de combattre la brune, à quoi cela sert il ? S’il suffisait de fermer les yeux, fermer les yeux pour toujours, et se sentir fondre, avalée par le sable fin d’une plage au Portugal.

Sous ses doigts meurtris, elle sent le sable s’écouler, sablier du temps qui passe, la ramenant peu à peu à la réalité avec son cortège de douleurs, de tristesse, de colère et d’envie de vaincre.

Non elle n’est pas morte, elle respire douloureusement mais elle respire.

L’ombre, le parfum d’Isabella se rapprochent.
--Rodrigo




Soudain, alors que ses yeux anxieux parcourent le sentier à la recherche d’une monture, un rugissement d’animal blessé fuse derrière lui. Un rugissement effroyable, à mi-chemin entre le beuglement rageur et apeuré du taureau mené à l’abattoir et le barrissement rauque et furieux de l’éléphant peu désireux de partager son ivoire avec les chasseurs.

Le mammouth est là, à quatre pas, frictionnant élégamment son entrejambe d’une paluche fébrile, et agitant frénétiquement l’autre pogne pour en détacher quelques gouttelettes de sang. Non, il ne paraît guère menaçant en cet instant précis. Plutôt pitoyable et grotesque, même s’il est haut et large comme un menhir celtique.

Mais Rodrigo a été à bonne école. Celle de la prudence et de la réflexion. Il a disposé d’un excellent professeur en la personne de son père. Il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi, lui répétait Joaquim. Et il ne faut négliger aucune occasion de s’en débarrasser.

Rodrigo est conscient de tout cela. Et d’ailleurs, si le gorille arrivait ainsi en catimini derrière lui, ce n’était certes pas pour une accolade fraternelle. Cependant, sans arme, le jeune officier se sent bien impuissant contre un tel monstre, même momentanément fragilisé par ses roubignolles durement malmenées. Et Rodrigo cherche une idée … Oui, là ! Profitant de la lenteur du pachyderme, il arrache une branche de belle épaisseur à l’arbre le plus proche de lui. C’est une arme bien dérisoire, mais le choix est plutôt limité …

Tenant cette branche comme un gourdin, il se met à tourner autour de son adversaire, alternant feintes et attaques portées vers le faciès luisant du gorille. Un seul but à cette manœuvre : Arriver à ce que le colosse retire la patte velue protégeant son entrecuisse, et cogner là où ça fait mal, dans la paire de castagnettes, qui sont dorénavant le talon d’Achille du géant.

--Joaquim



Tranquillement, Joao regarde Omar se déplacer. Combien de fois s’est-il retrouvé dans ce genre de situation. Menacé par plusieurs hommes, ou complètement désarmé… et pourtant il est toujours là.
Et quand bien même il devait mourir aujourd’hui… C’est une belle journée pour mourir.
De toute façon il est condamné, ses jours sont comptés, et il le sait. Il faut s’en servir comme d’un atout.
Voir Omar tournoyer avec son lasso de cirque le fait sourire.

- Tu me prends pour qui Omar ? un ours ? un lion ?
Si tu me crois sauvage, tu as raison.
Je vais te tuer et manger ton cœur et ton foie !


L’épée dans une main, une dague dans l’autre, Arminho se fait fort de prendre le dessus.

Scrutant du regard les alentours, il voit plusieurs mantels ou sacs de jutes qui pourrait l’aider par la suite à parer les coups de fouet.

Mais pour l’instant il se cramponne à ses deux lames.

Le soleil est déjà haut. L’air iodé chatouille ses narines.
Le combat sera rude il ne faut pas en douter, mais de façon tout à fait inexplicable Arminho se sent détendu et sur de lui.
Son fils joue avec le gros benêt ; Sajara est aux prises avec un troisième brigand, et s’en sort bien…

Quelle belle journée pour en finir avec cette histoire !
--Omar_ben_chaffar




Le fouet étroitement serré dans sa dextre, Omar se sent invulnérable. Tout-puissant. Comme le diable en personne. Comme lui, d’un seul coup de poignet il peut lancer la foudre, il peut détruire, il peut ravager. Son adversaire actuel a beau être un combattant expérimenté, une véritable légende dans tout le nord du Portugal, il ne parviendra pas à s’approcher du maure. Et Omar va le déchiqueter, lui lacérer la peau, l’écorcher vif. Transformer sa vieille face ridée et cuivrée en une plaie béante et purulente. Lui faire payer ce massacre, cette hécatombe autour de lui. En effet, à l’exception de Paco, tous ses hommes gisent dans une marre de sang, et quelques marins venus à la rescousse agonisent également parmi les rochers.

Non, ces meurtres ne resteront pas impunis. Omar est la haine. Omar est le châtiment.

Et la lanière claque à nouveau dans le ciel, entre les arbres. Encore et encore. Et il savoure ces détonations successives, cette salve déchirant l’atmosphère surchauffée de ce bout de terrain surplombant la mer. Il en éprouve une volupté inexprimable. Le maure en est persuadé, ces coups de semonce donnent froid dans le dos à ses ennemis les plus vaillants, et les contraignent à la plus stricte défensive, à retenir leur fougue pour éviter la morsure de l’arme. Et les loups deviennent des agneaux.

Arrête de radoter, Joaquim ! A présent je vais t’apprendre à danser la moresca !

Et le fouet se fait plus incisif. Le poignet encore plus vif, plus efficace. L’avertissement est terminé. Un autre jeu débute. Un jeu plus sauvage. Un nouveau sifflement strident, et la lanière de cuir vient cingler la cuisse de Joaquim, traverse sa tunique, imprime une zébrure sanguinolente sur son épiderme mis à nu. Un rictus moqueur déforme la mâchoire du marchand d’esclaves. Un ricanement dédaigneux jaillit de sa bouche.

On continue, ou bien préfères-tu détaler comme un lapin ? Comme ce lâche que tu as toujours été.

A nouveau le fouet siffle et mord, puis s’enroule autour de l’avant-bras d’Arminho, avec une précision diabolique. Omar tire violemment vers lui, entamant profondément la chair de son adversaire, et projetant sa dague à l’autre bout du sentier …

--Joaquim


Joao se tenait devant Omar prêt à parer toute attaque venant de son adversaire.
Une lutte sans merci commençait.
Les sens en éveil, Arminho se concentrait sur ce brigand de bas étage qui avait eu le culot de lui voler sa bru et sa tranquilité. La rage du vieux patriarche redoublait quand il pensait à la trahison de son épouse.

Il était décidé a faire payer cher ces affronts.

Sa conscience s’éclairait au fur et à mesure qu’il jaugeait les forces et les atouts du malandrin. Il était si concentré que son champs de vision se transformait en arbalète dont la cible se tenait là devant lui en la personne d’Omar.

Le fouet claquait, fendant l’air, laissant des auréoles de poussières et le son d’une pétarade.
Nullement impressionné par la roue de ce paon de foire, Arminho savait que le fouet l’atteindrait inexorablement. La douleur fait partie du combat. Mais au bout du compte, il savait comment manœuvrer le pisse-vin pour le désarmer.

Pourtant Joaquim ne pu éviter le coup porté à hauteur de sa cuisse. Face à ce genre d’arme les vêtements ne font pas rempart. Le fouet laboure sa peau. Une douleur vive, piquante et brûlante accélère les pulsations de son cœur. La sensation d’un couteau qui viendrait glisser sur ses chairs et laisser une trace douloureuse, insupportable qui provoquerait un élancement dans toute la jambe.

Il sent le sang perlé. Maintenant, il le voit à travers le tissu de ses chausses déchiré.
Rester concentré, surtout rester concentré, se dit il…
Sensation de douleur, sensation de chaleur, la transpiration dégouline de son front.

Et voilà le maure satisfait de lui-même. A travers le rire morbide d’Omar, fusent quelques paroles insultantes.
Lâche, lâche ! Joao se met à rire…
Le pourceau de maure qui le traite de lâche…

- Pauvre fou !
Sais tu que je suis à l’hiver de ma vie et que je ne suis pas reconverti dans la traite de jeunes donzelles sans défense, contrairement à toi. Tu n’es pas capable de t’entourer de complices de valeurs. Seuls des va-nu-pieds t’accompagnent dans ta basse besogne.
Cela prouve ton incompétence.


La seule réponse de l’esclavagiste fut un coup de fouet terrible qui entoura le poignet d’Arminho. Sous la pression d’Omar, la dague qu’il tenait est projetée hors de portée.
Mais surprise !
Le vieux loup en a profité pour retenir la lanière du fouet qui emprisonne toujours son poignée.
A lui de tirer violemment.
Ne s’étant pas attendu à cette manœuvre ; le gueux mauresque fut happé par une force qu’il ne soupçonnait pas. A l’extrémité, Arminho tend le bras… dans la continuité : son épée effilée… pénètre dans le sternum d’Omar sans aucune résistance.

Le maure le regarde, surpris d’un combat si court qui aurait du être titanesque. Le voici maintenant à genoux.
A présent c’est au tour de Joaquim de faire des ronds autour de sa proie. Il se place derrière de trois-quarts.

- Je vais faire de tes femmes des veuves ! lance t-il.

Il lève son épée, qui redescend aussitôt laissant derrière elle un sifflement.
La tête d’Omar tombe, roule, s’immobilise ; le corps est toujours à genoux.

Ainsi se déroula le combat !
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