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[RP]Quand le sang coule Acte2

Ghost60


[la veille]

Elle lui avait annoncé qu'elle s'en allait qu'elle voulait autre chose pour elle. Ghost allait donc finir sans elle, cette femme qu'il aime tant malgré tout. Il ne pouvait y songer. Tout lui traversait l'esprit , l’empêcher de partir , la supplier , la tuer... oui drôle de sensation que de vouloir tuer celle qu'on aime par dessus tout, pourquoi cette pensée même lui ne le savait pas.

Il fallait l'empêcher de partir pour avoir le temps de lui parler de lui expliquer a quel point il ne pouvait se passer d'elle. Ressassant les souvenirs du passé, ceux qui ont fait que le couple soit devenu couple, cette amour qui semblait avoir disparu. Ghost du donc prendre une décision... terrible.

Après quelques renseignement pris, Ghost avait pu savoir que comme il l'avait prédit , preuve qu'il la connaissait quand même assez, Ana se rendrait à Sainte ménéhould. Il fallait donc intervenir rapidement car le soir même elle ne serait plus là.

Ghost se rendit dans sa demeure conflandaise et prit plume et parchemin puis commenca son écrit.


Citation:
Messire Ereon,

Afin de ne pas avoir de répercussion par ces maudits brigands, je vous écrit anonymement pour vous faire par d'une chose. Ce jour en taverne j'ai surpris une conversation entre plusieurs personnes qui parlait d'une amie à eux, une brigande recherchée dans le coin, qui ira se réfugier dans la maison abandonnée du garde forestier de Troyes. Elle y sera dans la nuit pour y séjourné quelques jours afin de se faire oublié. Elle sera avec un bébé faites attention a cette petite créature innocente.



Le courrier rédiger il pris une tenue longue avec une capuche qu'il se mit sur la tete . Il donna quelques pièces à une jeune personne qui devait partir rapidement vers le camps militaire d'Ereon. Lui demandant de lui donner en urgence, afin qu'il puisse préparer la bataille.

Le message envoyé, il restait plus qu'a s'assurer qu'Ana prenne le chemin désigné. C'était officiellement la dernière soirée de Ghost et Ana, autant en profiter pour la passer en taverne où Ana était déjà avec quelques clients. Ghost entra doucement se mettant au plus loin de celle pour qui il éprouve encore tant de sentiments. Quelques phrases suffirent a faire fuir les clients préférant leur laisser un semblant d'intimité pour ce dire quelques mots. Les voilà tout les deux seuls, pour se parler calmement tentant de mettre de coté les larmes. Puis voilà cette phrase avant qu'Ana s'en aille, cette phrase qui scel un plan machiavélique...


Ana après la mine prend le chemin de gauche celui qui mène vers l'ancienne maison du garde forestier troyen. Les brigands prefere les grand chemins.

Un dernier regard vers Ana , ghost refusait de regarder ce fils qu'Ana lui avait donné, ce fils qu'aujourd'hui il mettais en danger...


Participation sur autorisation du JD Ghost merci

_________________












Ana.lise


[Conflans]

Après un retour de Montargis dans le silence le plus total, Ana.Lise ayant abrégé le voyage, la vie avait suivi son cours, s’étirant lamentablement en longueur comme pour faire durer la douleur de cette séparation qui prenait effet ce jour-même. La jolie brunette avait informé son mari qu’elle partirait mais seule pour une vie ailleurs, une vie qu’elle voulait mener cette fois-ci sans lui. Les disputes incessantes avaient fini par tuer son couple. Et pourtant elle y croyait à ce mariage lorsqu’elle lui avait dit oui la première fois lors de la cérémonie qui avait eu lieu chez sa cousine à Brienne. Oh que de bonheur et d’amour il y avait eu entre ces deux-là et puis doucement, sans faire de bruit, le poison que l’on nommait lassitude était venue faire son œuvre détruisant tout sur son passage. Ana avait commencé à changer, sur les nerfs constamment elle n’avait pas su se modérer ni même faire preuve de patience à l’encontre de celui qui la portait aux nues chaque jour qui passait. Pourtant, à l’approche de la naissance de leur fils, ils avaient même été jusqu’à renouveler leurs vœux devant l’archevêque métropolitain de sens afin de sacraliser leur union à jamais mais aussi inverser cette pente dangereuse sur laquelle ils s’aventuraient. Mais entre levée de ban en fin de grossesse et gardes peu de temps après l’arrivée de son fils, Ana avait mis de côté sa joie de vivre et sa bonne humeur s’enfonçant toujours plus loin dans la mélancolie au point de s’autodétruire constamment, cherchant à se faire du mal au travers d’actions peu glorieuses qui ne menaient finalement nulle part. Et puis elle avait voulu partir. Cette fuite en avant, dernière chance pour retrouver son équilibre, lui faisait l’effet d’un adieu à jamais à cette vie qu’elle menait à l’abri de tout et de tous.

Ayant mis en ordre ses affaires, préparé un courrier pour son époux au cas où il lui arriverait quelque chose de désastreux, Ana en était venue à s’installer en taverne afin de voir son fidèle ami Arthéos à qui elle devait confier ce pli scellé. Entre tristesse et culpabilité d’abandonner ceux qu’elle aimait profondément et sincèrement, elle avait vu entrer celui qui de part sa stature et sa personnalité imposait sa personne où il allait. D’abord sur le qui-vive, inquiète qu’une nouvelle dispute entre eux ne voit le jour comme à Troyes où durant un mois ils n’avaient cessé de se quereller pour une miette de pain, elle avait museler son envie de s’enfuir qui grandissait en elle afin de l’affronter une dernière fois. Muscles bandés à l’extrême, le cœur cognant à tout rompre, le moindre de ses gestes la pousserait à l’attaquer verbalement elle le savait aussi la jeune femme se concentrait sur ce que les quelques clients faisaient afin de donner le change. Et puis soudain se fut le calme le plus complet. Ana comprit rapidement qu’ils étaient là en tête à tête devant l’un de ses silences qui les caractérisait tant ces dernières semaines. Voulant partir pour de bon afin d’abréger leur souffrance, le duc de Sedan lui avait demandé de rester encore un peu auprès de lui, comme une dernière faveur et elle n’avait pas eu à cœur de le lui refuser. Quelques bribes de conversation plus tard, une lettre glissée entre les doigts de la jeune femme, un dernier conseil sur sa destination et Ana s’apprêtait à partir vers cet horizon qui l’attendait. Un dernier regard glissé à son mari, la jolie brune n’avait pas résisté à l’envie de s’approcher de lui, encadrant son visage de ses douces mains, elle avait alors plongé ses azurs dans ce regard malheureux qu’elle gravait à jamais dans ses pensées et avant de se mettre lamentablement à pleurer elle avait effleuré une dernière fois ses lèvres en lui disant adieu.

Porte claquée, pas pressés, fuite en avant entamée, Ana suffoquait maintenant mais il était temps de quitter ce lieu qui avait vu tant de bonheur se dessiner. Prenant son fils qui dormait au moulin sous la surveillance de Marik son ouvrier, elle avait déposé son épée et sa hache ne s’encombrant que de son bouclier. Longue écharpe nouée autour du cou et du corps, le petit ange avait été placé tout contre son sein, au chaud dans ce cocon, à l’abri du froid de la nuit printanière puis Ana.Lise avait rabattu sa cape sur son enfant et sur leur vie, signifiant ainsi qu’il était temps de partir. Sans un regard pour Conflans, elle avait tourné le dos à tous ses repaires, à tout ce qui faisait sa vie.


[Quelque part sur la route entre Conflans et Troyes]


Quelques étoiles brillaient dans la nuit noire guidant ses pas sur le chemin caillouteux. Capuche rabattue sur sa longue chevelure, le bouclier accroché à sa sangle de cuir qui lui cintrait les épaules frappant son dos à chaque pas qu’elle faisait, Ana avançait lentement mais sans pour autant s’arrêter. Son fils dormait paisiblement bercé par le balancement du corps de sa mère, s’imprégnant de sa douce chaleur et dès que la jeune maman ralentissait le pas son chérubin se mettait à ronchonner ce qui avait pour effet de la faire sourire, pensant que son fils qui avait la chevelure aussi noire que la sienne et des yeux d’un bleu limpide ressemblait à son père par son caractère. Un pincement au cœur vint la saisir ne lui laissant pas le temps de réagir ramenant avec lui ce sentiment de mal être qui était sien désormais.

Elle s’était engagée sur le chemin que son mari lui avait indiqué quand un mouvement se fit devant elle. Des silhouettes sortirent de nulle part et s’avançaient déjà vers elle armes à la main. La frayeur la tétanisa un instant, sa dextre chercha son épée et elle se maudit de l’avoir laissé au moulin quand déjà une épée fendait l’air pour venir effleurer son visage. Basculant son corps vers la droite tout en serrant son enfant dans ses bras, Ana évita le premier coup mais pas les autres. La jeune femme n’eut que le temps de détacher la sangle de son bouclier afin de le mettre devant elle en protection mais que pouvait-elle faire d’autre devant cet assaut en règle. Des images vinrent se bousculer dans sa tête… Les petites d’Izard, la naissance de son fils, Arthéos qui souriait comme à l’accoutumée et puis le visage de son mari qu’elle appela dans un cri muet avant de tomber genoux à terre. Son bouclier venait de se briser, un coup de bâton vint lui fracasser le dos à en hurler et puis soudain devant la violence de l’attaque, Sigebert se mit à brailler dans la nuit. Ana resserra ses bras autour de son petit tandis que les larmes de douleurs lui ravageaint le visage. Ce visage si doux à l’ordinaire se déformait à mesure que les coups pleuvaient. Puis ce fut le dernier. L’épée s’enfonçait déjà dans ses chairs. Son regard se voilait inexorablement, le froid commençait à l’envahir et d’un geste lourd, Ana se laissa tomber à terre, protégeant comme elle le pouvait encore son enfant qu’elle entendait encore pleurer. Sa respiration se fit saccadée puis elle sentait le souffle de vie s’enfuir petit à petit et tandis qu’une des silhouettes s’approchaient d’elle, levant les yeux vers ce bourreau qui avait eu raison de son existence, elle trouva encore la force de murmurer avant de laisser ses paupières lourdes se refermer.


Mon… fils….

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Ereon
lesEreon reçus un pigeon sur un chemin annexe à sa route ou il pouvait avoir un brigand. Il lu attentivement les consignes et choisie des membres de son armée pour l’accompagne.
Ereon choisir de se placer ses hommes dans les buissons et lui sur le chemin avec une longue cape pour cacher son épée et un capuchon pour masquer son visage.

Ereon resta donc au centre du chemin marchant en rond quand la nuit tomba et que les nuages masqué la lune.

Après avoir attendu tranquillement au lieu indiqué Ereon vit une silhouette au loin. S’approcha de la dame et de l’enfant. Il sortie son épée en brisa le bouclier dans un premier temps avant de tailladé la jeune femme au bas ventre qui fini par s’écrouler au sol.

Il était écrit de ne pas tué l’enfant et de toute façon Ereon était pas un barbare. Il attrapa l’enfant et le donna à un soldat

Faite en sorte qu’il arrête de pleurer.


Au moment ou Ereon déposa l’enfant dans les bras du soldat, il vu sur la petite couverture le blason de Sedan.

Ereon regarda une seconde fois pour être sur. C’était bien les armoiries du duché de Sedan.

Ereon retira sa capuche lâchant son l’épée et se plaça à coté de la jeune femme qui était Ana.lise la femme Ghost60

Ereon sentit les larmes venir aux yeux et il ne savait pas quoi faire à cette nouvelle vision.

Non, non mais que faisait tu seule sur les routes ? Ana, ana


Ereon donna des baffes à Ana.lise pour qu’elle reprenne connaissance mais il venait de l’ouvrir comme un sanguinaire.

Ereon attrapa son épée et découpa sa cape en deux longue pour entouré le bas ventre de Ana.lise avec et pouvoir la transporté jusqu’au Ghost60 pour qu’elle est des soins plus poussés.

Il faut aller à Conflans au sud-ouest de notre position actuelle, le plus vite possible pour faire soigné cette femme.

Ereon attrapa ana dans ses bras et la transporta le plus vite à Conflans avec ses hommes et l’enfant. La route était longue mais il ne pouvait pas faire de halte. Une fois à Conflans-les-sens, il arriva devant chez Ghost ou il défonça la porte avec le pied et une fois la porte passé; Ereon hurla

GHOSTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT

Rajoutant plus faiblement, je suis désolé, je ne l’ai pas reconnu dans la nuit noire.
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Ghost60


Ghost était assis devant la fenêtre, les yeux dans le vague ne voyant même pas Ereon passé devant lui, la bougie était éteinte. Honteux, enragé de ce qu'il avait fait. Il ne pouvait vivre sans elle et s’était arrangé pour qu'elle ne vive pas sans lui. Était-ce de l'égoïsme ou simplement une de ces multitudes composantes de l'amour ? Qui pourrait le dire même lui n'en savait rien. Sa vie s'effondrait...

Il ne savait pas ce qui ce passait la bas , dans le guet-apens où Ghost avait envoyé son épouse et son fils... voulait-il vraiment leur mort? Non, sinon les remords ne seraient pas là.

Un bruit de pas se fit entendre à l’extérieur , Ghost fut extirpé de ses pensées quand la porte céda sous le coup de pied d'Ereon.
Le chef d'armée était là devant celui qui avait envoyé cette lettre tueuse, sans même le savoir, portant dans s es bras le corps inanimé de sa victime.
Les larmes se firent sentir, Ana taché de sang , une plaie au niveau du bas ventre avait imprégné le tissu mis à la hâte pour couvrir plus que pour soigner. Ghost se précipita prenant ana dans ses bras afin de l'installer dans une chambre, avant de demander à Ereon où était Sigebert. Un des soldats tendit l'enfant à Ghost, mais celui ci avait déjà les mains souillées du sang de son épouse, il appella Ely qui dormait dans la pièce d'à coté.


Ely, Ely vient vite t'occuper de Sigebert. Trouve Arthéos et allez chercher un médicastre dépêchez vous.

Ghost se tourna vers Ereon et ses hommes le remerciant de lui avoir ramener son épouse.

Allez vous reposer, je vous ferait parvenir des nouvelles des que le médicastre sera là.

Le duc retira le bandage d'agrément puis posa sa main sur la plaie afin de limiter son saignement. La maison s'était vider Ghost se trouvait seul face a celle qui a subit sa énième bêtise. Ghost compressait toujours cette plaie la plus profonde , du moins celle qui semblait avoir fait le plus de dégâts sur le corps de cette jeune femme victime d'un piège.

Ghost se pencha près de son épouse


Je suis désolé Ana , je suis sincèrement désolé. Je ne voulais pas en arrivé là... Je ne sais ce qui m'a pris, j'avais peur , peur de te perdre... retenant les larmes qui voulaient s'échapper, ghost continua.
Tu te rappelle dit... tu te rappelle ce que tu m'a écrit sur ce dernier courrier... tu m'a dit que j'aurais du être plus ferme avec toi, regarde le résultat …

Ghost posa sa tête sur la poitrine d'Ana écoutant son coeur battre très lentement, trop lentement, la main compressant toujours cette plaie

Tu te souviens du début de notre couple, cette épée qui pénétrait dans ma chair, ces heures difficiles où la mort m'a frôler? Tu t'en souviens? Quand je me suis réveillé tu étais là près de moi, tu avais veillée pendant des heures, tu as été là pour moi...

Ana, je ne veux pas... Je ne veux pas que tu meurt à cause de moi... comme tu l'as fait pour moi, je serait là sans relâche à veiller sur toi jusqu'à ce que tu te réveille.


Ghost releva la tête regardant Ana, regardant l'étendue des dégâts. Il avait été loin , comme à chaque fois, surpassant la dernière bêtise. Pouvait on toujours appelé çà une bêtise la gravité de celle ci étant bien plus importante que celles faites jusque là.
Ghost se remit à lui parler, comme voulant une réponse , un espoir...

tu doit te battre Ana, tu doit te battre, pense à notre fils...

Ghost ferma les yeux à ses dernières paroles, si lui même avait penser plus à Sigebert qu'à cette folie amoureuse qui le rendait malade, si lui avait daigner penser a ce pauvre enfant, tout ça n'aurait pas lieu...

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Elyaelle


Nuit difficile, nuit angoissante, nuit rempli de cauchemars. Cela faisait longtemps qu’Ely n’avait pas passé de telles nuits. Elle dormait, d’un sommeil agité rempli de drôle de rêve effrayant dans lequel elle entendait hurler.
D’habitude, sa maman l’entendait gémir quand cela lui arrivait, elle arrivait, et d’une main apaisante, de quelque mot chantonner elle parvenait à la calmer. Mais cette nuit là, bizarrement, il n’y avait la voix douce de sa maman, ni sa douceur.
Elle était grande maintenant. Bien trop grande pour tout cela. Ses craintes et ses peurs elle devait les garder pour elle et faire avec.
Elle était grande maintenant. Assez grande pour se marier avait-on dit… Assez grande pour souffrir comme une adulte…
Mais ces voix…

Ely se réveilla en sursaut. Ces voix… Ce n’était pas un rêve ! Elles étaient bien réelles ! Son père l’appelait et lui demandait de s’occuper de son petit frère mais pourquoi ?
Sans plus attendre la jeune fille sauta de son lit, enfila rapidement ses vêtements laisser sur la chaise posa et sorti de sa chambre pour découvrir le visage blême de son père, ses mains tacher de sang et son petit frère qui pleurait.

-Papa ? Mais que… Mais que se passe-t-il ? Ou est maman ? Où….

Devant le regard grave du duc, la jeune fille ne posa pas plus de question, elle prit dans ses bras le petit garçon pour tenter de le calmer et courut réveiller Artheos.

-Artheos ! Artheos ! Réveillez vous ! Venez vite il s’est passé un malheur !! S’il vous plait Artheos venez vite ! Il faut aller chercher un médicastre !

D’ailleurs ? Où allaient-ils le trouver ce médicastre ? Comment allait-elle faire ? Et voilà qu’en plus Sigebert pleurait de plus belle… Avait-il mangé seulement ?
Caressant le dos du bébé pour le calmer et tenter de se calmer également, Ely attendait impatiemment devant la porte de la chambre du Valet, priant intérieurement pour qu’il fasse vite.


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Ana.lise


[La mort lui va si bien…]

Ana.Lise était encore étendue sur le sol lorsque le blondinet se pencha sur elle, lui arrachant son fils d’entre ses bras, lui enlevant le dernier rempart qui la raccrochait encore à la vie. Dès lors son souffle s’amenuisa doucement, ses paupières, closes, refusèrent de se relever et son esprit se mit à voguer aux travers des limbes de ses pensées. Plus rien n’avait d’importance, la mort venait enfin la chercher. Une main glacée lui saisit le cœur afin d’en arrêter les battements et puis soudain elle ressentit les coups portés au visage. Le froid qui se répandait en elle sembla reculer un instant, un court instant qui lui permit de revenir à la réalité du moment. *décidément ils s’acharnent… Mon Dieu, ne laissez personne me voir dans ce sale état… surtout pas les enfants… surtout pas mon mari… Ghost… mon baron … si tu sav…*

Ses réflexions s’arrêtèrent là lorsque son corps fut soulevé brisant ainsi le voyage que son esprit entreprenait. Ana aurait voulu crier mais elle se rendit compte rapidement qu’elle ne commandait plus son être. Sinueux, tortueux, ce froid qui l’envahissait peu de temps auparavant revenait à la charge tandis qu’on la trimballait. Et la douleur se réveilla encore plus forte, encore plus vive, encore plus brutale. *Fermer les yeux, ne plus rien ressentir, éloigner cette souffrance qui pénètre mon corps… oh mon dieu, par le Très-Haut, par Aristote et par tous les saints… j’ai si mal… tout mon corps n’est plus qu’une plaie… achevez-moi pour ne plus ressentir ce mal qui surgit de partout… je sens encore la lame s’enfoncer dans mon ventre… j’aurais voulu la stopper, j’aurais voulu l’arrêter mais je n’ai pas su éviter le mouvement de ce bras assassin… j’ai pas pu… pardon… *

Perdant connaissance, le reste du chemin Ana le fit dans le noir le plus complet. Ne ressentant plus rien, la douleur ayant été terrassée momentanément. Poupée de chiffon entre les bras d’Ereon, elle ne faisait que subir le cahot de la route sous ses pas sans que cela ne soit d’une quelconque importance. La faucheuse faisait son œuvre dans l’ombre ôtant la moindre parcelle de vie qui tentait de s’enraciner dans ce corps meurtri, abattant les dernières défenses qui auraient pu garder la duchesse de ce monde.

Et puis ce fut l’arrivée à Conflans. Un fracas, une odeur particulière, le son de sa voix qui subrepticement fit frémir une de ses paupières. Le monde autour de la jeune femme n’existait plus, seul comptait à présent celui qu’elle avait reconnu. Fil tendu entre deux mondes, il tenait sa vie entre ses mains. L’odeur âcre du sang vint remplir ses narines, les faisant palpiter, lui soulevant le cœur au souvenir de ce qui était arrivé, l’extirpant de cet engourdissement qui se répandait en elle, chassant la fossoyeuse loin dans un recoin de son esprit. Et elle sentit ses paumes sur elle. Pas besoin d’être devin pour savoir qui lui prodiguait les soins, elle l’aurait reconnu entre mille. Si souvent il l’avait tenu entre ses mains, petit flamme qu’elle était alors, brillante de mille feux, brûlant de vie pour lui, jusqu’à s’éteindre misérablement. Pourtant il était là, lui son mari, son compagnon de toujours, celui pour qui elle aurait donné sa vie afin de le protéger du mal qu’on pouvait lui faire mais qui aujourd’hui subissait ce qu’elle avait déclenché. Sa respiration se fit saccadée un instant, la douleur se réveilla brutalement, son corps se consumait.
*arrête tout s’il te plait Ghost… laisse-moi partir… laisse-moi m’en aller loin afin de ne plus te faire souffrir, de ne plus jamais te faire du mal… Ghost… si tu pouvais m’entendre, si tu pouvais me comprendre, tu ne chercherais pas à gagner cette guerre-là… la mort est plus forte que l’amour et rien ne pourra l’empêcher de m’enlever à toi… rien ni personne…*

L’effort de ses pensées eut raison de sa volonté et la duchesse retomba dans un profond état de somnolence apparente. Le sang se répandait sur le tissu de sa robe filant entre les doigts de son époux tandis qu’il lui parlait. Les lames avaient glissés sur son corps les unes après les autres, ballet surréaliste dans cette nuit noire et pourtant si réel au regard des plaies qui jalonnaient la silhouette de la jeune femme. Mais la plus importante, celle qui pouvait la faire passer de vie à trépas se trouvait au niveau de son ventre. Si Ana s’en sortait mais que la matrice était touchée, elle pourrait dire adieu aux futurs enfants qu’elle voulait avoir et elle ne deviendrait plus que l’ombre d’elle-même. Rien qu’à cette pensée, la mort se réjouissait gagnant petit à petit du terrain sur la vie qui lui résistait.

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Artheos



Et la voilà repartie... la dernière fois qu'il avait vu ses boucles brunes s'enfuir pour ne peut-être plus jamais voleter dans le vent, c'était lors de la levée du ban de Champagne. Quand Ana.Lise s'en était allée faire la guerre avec son mari, Arthéos avait déjà ressenti ce sentiment de détresse et de tristesse infinie. Qui était-il pour avoir de telles émôtions pour une noble ? Lui, le simple valet, l'homme de toutes les confidences, l'homme à tout faire... celui qui ne valait rien face à la loi et l'Etiquette... Les boucles quittèrent l'auberge, abandonnant Arthéos pour la seconde fois. Jamais il n'avait pensé s'attacher autant à un maître. Au début, il pensait qu'ils devaient être tous pareils, hautains, méchants et froids. Mais la duchesse s'était révélée être au-dessus de toutes ces bassesses. L'attachement venait sans aucun doute de cette attitude qu'aucun autre seigneur avait avec son domestique. Arthéos lui avait acheté des fruits. Le panier était prêt sur le comptoir ; il savait qu'elle fondait littéralement pour une pêche ou un abricot. Pour lui faire plaisir, Ana en dégusta un sur place qu'elle trouva exquis. Rassuré, le domestique songeait qu'ainsi, à chaque fruit qu'elle mangerait, sa maîtresse penserait ne serait-ce qu'un tout petit peu à lui. Dernier sourire puis les bougies obscures de l'auberge accompagnèrent le valet dans le début de soirée. La duchesse lui avait laissé une lettre qu'il devait transmettre à Ghost s'il lui arrivait malheur. Depuis leur séparation, les deux avaient changé de caractère. Le duc était devenu froid et distant, son épouse riait moins, ses gestes trahissaient sa nervosité. Arthéos avait beaucoup songé à eux. Ses yeux s'étaient même humidifés alors qu'ils étaient dans le flou de ses pensées. Trop émôtif ? Non, d'une sincérité à toute épreuve et d'une sensibilité fragile qui formaient sa nature.

Le temps passait et Arthéos finit pas se lever de sa chaiser. Que pouvait-il bien faire ? Il avait bien réservé un arbre au garde forestier mais le coeur n'y était pas. Il fallait de l'amour et de la force pour couper du bois, lui avait enseigné son père indigne. Après tout... l'air frais lui ferait le plus grand bien et l'activité déchaînerait ses passions. Il s'empara de sa hâche et se rendit à la cabane du garde. Celui-ci fit remarquer au jeune homme qu'il était bien blême. Il demanda même où étaient passés ce sourire et ces dents éternelles. Arthéos ne répondit rien, faisant mine de bouger un peu les lèvres pour tenter en vain de les afficher dans un de ses sourires. Le garde forestier s'empara d'une lanterne et en tendit une au jeune bûcheron. Le vieil homme passa devant et guida le domestique dans la forêt. Il s'arrêta après plusieurs minutes de marche devant un chêne à terre. Il expliqua que son bois était encore parfait, surtout pour être vendu. Il souhaita finalement une bonne coupe à Arthéos ainsi qu'une bonne nuit. La nuit était fraîche, le jeune homme en frémissait. Il posa sa lanterne par terre et s'apprêta à couper ses premiers morceaux à la lueur réconfortante de la bougie.

"Celui-ci pour le duc et ses interdictions ! Là pour le duc et ses espions ! Encore pour le duc et sa méchanceté de ce jour ! Le duc le duc le duc !

Arthéos avait frappé avec la colère. Sentiment curieux qu'il n'avait jamais ressenti contre Ghost qu'il admirerait bien secrètement. Peut-être fallait-il un coupable dans la tête du jeune homme ? Peut-être pensait-il que le duc avait tout fait pour en arriver là ? Il ne fallait pas faire de mal à Ana.Lise... Arthéos devait la protéger, il y avait échouer... mais que faire face à un duc vingt fois plus fort que lui ? La duchesse, blessée intérieurement s'en était allée sur les routes risquant sa vie et celle de son enfant contre les éventuels brigands ! Le valet ne pardonnerait pas à Ghost s'il arrivait malheur à sa femme. Ses coups de hâche étaient devenus violents et se répétaient avec rapidité. Lors d'une énième charge, la bâton se brisa et la hâche resta à l'intérieur du chêne. Surpris, Arthéos se retrouva en déséquilibre et tomba à la renverse. Se relevant tant bien que mal, il scruta le manche qui était resté dans sa main et le balança contre un arbre voisin. Son outil s'était brisé. Celui-même qui était béni par Sainte Boulasse d'après Ana.Lise... la Sainte l'avait peut-être abandonné ? Après tout le jeune homme venait de s'adonner à la colère. Le valet laissa choir ses genoux sur l'humus de la forêt et tenta vainement de retirer la lame du tronc. Malédiction ! Abandonnant tout espoir, Arthéos songea subitement à la hâche d'Ana.Lise. Tous les deux avaient beaucoup plaisanté sur le fait que leurs outils étaient jumeaux car ils n'avaient cédé l'un et l'autre. Ils étaient comme étroitement liés. Se mordant la lèvre, il imagina le pire scérario ; il était arrivé malheur à sa maîtresse. Cette hâche brisée démontrait indubitablement un avertissement. Troublé, il ramassa quelques morceaux de bois et revint vers l'orée de la forêt, lanterne à la main. Nulle lumière ne s'échappait de la cabane du garde ; le vieil homme devait dormir d'un lourd sommeil.

Arthéos pressa le pas. Il croisa la milice de la ville. Par chance les gardes ne lui posèrent aucune question : ils étaient habitués à avoir le jeune homme dans les rues et ils savaient son appartenance à la famille d'Izard. Devant l'auberge reposait quelques gardes dont Ereon. Le domestique se demandait pourquoi ils étaient là au lieu de veiller sur la sécurité de la Champagne. Leurs mines défaites ne présageaient rien de bon. Arthéos laissa tomber tout son bois et sa lanterne dont le verre se brisa au sol. Il s'élança vers le bâtiment, passant rapidement et sans gêne devant l'armée, sans même dire un quelconque mot à Ereon. Il se précipita ves les chambres et aperçut Elyaëlle qui frappait et criait devant sa chambre.

"Demoiselle ? Qu'est-ce que...

Il s'approcha d'elle et remarqua qu'elle tenait un bébé dans ses mains. Non... non... chaque pas que le jeune homme faisait vers Ely lui semblait extrêmement douloureux. Il recevait une blessure de plus à chaque fois qu'il posait le pied. Non, ce qu'il craignait devint la réalité : l'enfant était Sigebert, le fils d'Ana.Lise qu'elle avait emmené avec elle pour son voyage de repos. Le visage d'Arthéos se décomposa et sa respiration fut saccadée. Rapides et coupés par de légers sanglots, ses souffles dévoilaient une grande tristesse mêlée à une certaine colère. La même colère qui s'était emparée de lui dans la forêt. Mais il ne fallait pas se laisser corrompre. Que s'était-il passé ? Ana.Lise n'était pas là. Le couloir était désert, seule Elyaëlle pouvait lui apporter des réponses.

"Un médicastre ? Mais je n'en connais pas !

C'était toujours Ana.Lise qui l'avait soigné. Aussi bien pour sa cheville que pour son dos. Ereon avait bien essayé mais il avait avoué que ses études n'avaient pas été menées à terme.

"Venez demoiselle ! Essayons d'en trouver un, et par pitié, dites-moi ce qui s'est passé ? Le savez-vous ? Que fait Sigebert dans vos bras ? Où est votre mère ?

Il lui parlait en avançant. Il ne fallait pas perdre de temps, une vie était sûrement en danger. Et Ana qu'il ne voyait toujours pas... Il était certain que quelque chose lui était arrivé. La meilleure des choses à faire était de trouver un médecin et de ne pas perdre de temps. Ensuite, il pourrait tout savoir, ensuite il pourrait s'acharner sur Ghost, tant pis s'il serait jeté en prison, tant pis s'il n'avait rien à voir dans cet incident, le duc était le responsable pour Arthéos. Le bébé pleurait, la nuit s'émerveillait, la lune chantait et la mort rôdait.

"Un médicastre ! Seigneur Ereon... trouvez-en un...

A l'entrée de l'auberge Arthéos était désemparé.

_________________
--Le_vieux_taurin




Quel vacarme mais quel vacarme !

Les bras tirant sur son bonnet, le médecin râlait dans sa chambre. Alors là, il avait tout gagné le vieux Taurin à venir dans cette ville pour s’y établir. Il avait quitté la capitale pour être tranquille, respirer l’air frais des campagnes et surtout s’adonner à la fainéantise ce qui n’était pas le cas dans sa Reims natale. Trop de monde, trop de rixes, trop d’esprits échauffés et pour un rien il devait se lever au beau milieu de la nuit, recoudre et soigner du plus malheureux au plus riche et ça commençait sérieusement à le rendre agressif. Aucune nuit ne se passait dans le calme et le manque de sommeil dû à une exubérance d’activité avait fini par peser son poids dans sa décision.

Conflans-lès-sens avait eu la primeur de son choix. Ville morte par excellence, il s’était dit que pour se refaire une santé y’avait pas mieux mais là… oui là ce soir c’était loin de satisfaire ses besoins et envies. Ça braillait dans tous les coins, ça s’agitait dans la rue… mais qu’arrivait-il donc à son refuge ? L’envahisseur aurait-il eu la mauvaise idée de venir jusque dans cette contrée ? Aurait-on délogé le loup du bois afin de le faire rôtir sur la place public ?

Coincé d’ordinaire entre quelques tavernes où il ne refusait que rarement une partie de ramponneau, admirant le ballet incessant des voyageurs qui le faisait rêver un moment avant que la nuit ne tombe et qu’il se mette à siroter quelques chopes ou, ma foi, un bon p’tit cru que le duc de Sedan offrait de temps à autre à l’auberge de sa femme puis il partait jusque chez lui, zigzagant légèrement en descendant la ruelle pour atteindre sa porte, trois maisons en contrebas de la dernière taverne où il avait mis les pieds.

Aussi ce soir, le bruit, il l’entendait et d’un bond il ouvrit la fenêtre à l’étage pour se mettre à brailler lui aussi. S’ils voulaient qu’il donne de la voix, c’était le moment. Fallait pas pousser la vieille dans les orties, il avait atteint les limites du supportable. Et prenant sa voix de stentor il se mit à hurler à son tour, faisant plus de bruit que les pauvres soldats qui avaient traversé la rue un peu plus tôt.


Mais c’est pas bientôt fini c'vacarme ! y’a des honnêtes gens qu’essaient d’dormir morbleu !


Tirant une nouvelle fois sur son bonnet de nuit qui se faisait la malle il allait refermer la fenêtre quand il entendit une réponse bien étrange à son intervention.


Citation:
"Un médicastre ! Seigneur Ereon... trouvez-en un...


Mais qu’est-ce c’eq’ça encore… tournant le dos à ce monde cruel et désolant, le vieux Taurin allait se remettre au lit quand sa bonne conscience réapparue entre deux bulles de bières, lui tirant l’oreille afin de le faire réagir.

Mon pauvre Taurin, tu ne peux pas laisser quelqu’un dans le besoin… souviens-toi que tu as fais une promesse de toujours… toujours aider et sauver des vies… allez hop au boulot !


Un grognement dans la nuit, une main qui chassait l’air à côté de son oreille et voilà que le vieux Taurin enfila un mantel sur sa chemise de nuit, oubliant d’enlever son bonnet il prit tout de même sa besace de cuir avec son parfait petit nécessaire pour malade et descendit tranquillement les escaliers de l’étage avant de sortir dans la rue. L’air froid le saisit un instant et il faillit rebrousser chemin quand il entendit un petit bruissement derrière lui comme une réprobation et il dut continuer son chemin jusqu’au point d’agitation.

Les lieux étaient éclairés, du monde s’agitait. Un jeune homme grand et brun semblait au plus mal, blême comme un linge si bien que le vieux Taurin se demanda immédiatement s’il n’était pas son futur patient puis une gamine avec un gosse dans les bras tentait de le faire taire. Ça sentait le drame à plein nez tout ça et d’un regard, le médecin interrogea les jeunes gens avant d’entendre un bruit dans le fond de la maison et de voir une petite lueur qui vacillait. N’attendant aucune réponse, il se dirigea seul vers ce qu’il pensait être le lieu de la tragédie et pour sûr, il constata qu’il ne s’était pas trompé.

Posant rapidement sa besace sur une table il défit son mantel et s’approcha, prenant dans une main la chandelle afin de mieux pouvoir constater ce qu’il se passait. Le médecin resta interloqué quelques secondes avant de virer le duc.


Poussez-vous votre grasce que je constate l’étendu des dégâts…

Un silence pesant plomba l’atmosphère de la chambre. Le vieux Taurin prit une profonde inspiration en se penchant sur le corps inanimé de sa patiente puis avec des gestes légèrement tremblant déchira la robe afin de découvrir légèrement le corps d’Ana.Lise et d’accéder à la plaie, l’examinant de très près, se demandant s’il était encore nécessaire de faire quelque chose ou bien de faire appeler un prêtre. Puis redressant son vieux corps dans un fracas d’os vieilli, il posa la petite bougie sur la table, remonta ses manches puis se planta devant le duc de Sedan.

Quel gâchis… mais quel gâchis… c’est une véritable boucherie qu’on a là… il faut la recoudre au plus vite mais avant stopper l’hémorragie. Apportez-moi de l’eau, des linges propres, tout ce que vous avez… en attendant je vais faire un point de compression mais ne tardez point sinon ça sera trop tard… elle est déjà blanche comme une morte… j’ai peur que…


Puis regardant à nouveau son interlocuteur qui ne semblait pas vraiment réagir, Taurin tenta le tout pour le tout.

Votre Grasce, grouillez-vous si vous voulez qu’vot’ femme survive morbleu… ce n’est pas l’moment d’vous prélassez devant sa dépouille.


Et sans attendre pour voir la réaction de l’époux, le vieux partit à la recherche de quelques ustensiles dont il aurait besoin, prit une serviette propre dans sa besace et l’appliqua sur le ventre de la jeune femme aussi fort qu’il le pouvait et murmura avec plus de douceur : et bien ma jolie duchesse, va vous en falloir du tempérament pour vous en sortir ce soir... seul j'y arriv'rai pas...

























Ghost60
Pour info : acte 1



Ghost resta quelques temps les yeux fermés, puis les rouvrit sur ce corps maculé de sang, veillant encore et toujours a ce que ce corps étendu là ne sombre pas sous la tentation de la faucheuse. Il avait lui même vécu une situation pareil, cette sensation de se sentir glissé vers un autre lieu, une sensation de ne plus pouvoir être maitre de son enveloppe terrestre...

Le duc fixa ce ventre qui se remplissait difficilement d'air, les amplitudes de son thorax se faisait bien faible. Attristé par ce qui arrivait par sa faute, il n'avait même pas aperçu le médicastre le plus associable entrer dans la pièce, puis se faire pousser par le vieil homme. Celui ci semblait septique quand aux chances de survie de son épouse. Taurin avait demander quelques matériels pour suturé la plaie la plus importante mais Ghost n'eut le temps de réagir que le vieil homme était partie en chercher une partie

N'ayant pas l'envie de perturbé le médicastre, Ghost s'eloigna de quelques pas demanda à ce que quelqu'un aille chercher de l'eau le temps qu'il apporte des linges propres puis alla près de l'écritoire et pris plume et parchemin pour faire avertir la cousine d'Ana.


Citation:
Maltea,
Tu me pardonneras sans doute de ne pas y mettre les formes mais ce soir je n’ai guère le temps de le faire. Si je me permets de te faire porter ce pli en urgence c’est qu’il est arrivé un grand malheur. En effet, une erreur de l'armée a blessé gravement Ana. Elle voulait se rendre sur Troyes quand l'armée ne l'ayant pas reconnu à ouvert l'assaut. Ereon l'a ramenée à la maison, mais le médicastre ne semble guère optimiste et au vue de sa tête, je me demande si elle passera la nuit…. Maltea… si Ana ne doit pas se relever, il serait bon que tu viennes la voir au plus vite…
Ghost


Il plia la lettre et demanda à une autre personne d'aller la faire envoyé à Sainte-ménéhould de toute urgence.

Ghost retourna près de son épouse, le médicastre ayant bien commencé son travail de suture. Il posa sa main sur celle de la jeune femme, comme un souvenir de son réveil quand lui même était à la place d'Ana, cette main, première sensation qu'il avait eu à son réveil, cette main qu'ana avait posé sur la sienne. Il en espérait bien autant qu'Ana puisse se réveillé et qu'elle sente la main de son époux comme première sensation de son retour à la vie.
Le médicastre avait fini de recoudre la plus grosse plaie, pendant qu'il s'occupait des plus bénignes, Ghost serra la main d'Ana lui caressant le dessus de son pouce, comme pour la réconforter dans cette épreuve difficile de la survie. Toutes ces choses que lui même avait vécu , ces émotions , ces visions, parfois du bon , on y retrouve le visage des disparues, des fois du moins bons quand on revoit ce qui nous a conduit dans cet état.

Le médicastre avait fini son œuvre, il laissa quelques recommandations à Ghost puis reparti. Le duc lâcha quelques instants la main de la jeune femme, puis alla chercher de quoi recouvrir Ana pour évité la vue du sang, pour qu'elle reste resplendissante au vu de tous. Ghost se tourna vers Artheos et Ely qui était revenu après le médicastre, puis leur fit signe d'approcher.

_________________







--Le_vieux_taurin




Quelques linges posés sur la plaie qui n’était vraiment pas belle à voir et tout en longueur, le médecin cherchait déjà à connaitre les conséquences de cet acte sordide sur la vie de la duchesse. Bien qu’il lui sembla que la lame soit entrée profondément, il ne pouvait pas, à ce stade, se prononcer sur les futures implications que ce triste jour aurait su la vie de la jeune femme. Il savait car ce n’était un secret pour personne que le couple désirait d’autres enfants et d’ailleurs au village les paris étaient ouverts sur le sexe du futur bébé ainsi qu’une date, chacun y allant de sa petite supposition renchérissant à coup de chopes de bière ou de verre de vin le soir venu mais c’était avant, avant que tout cela n’arrive. Aujourd’hui, en regardant ce corps battu et mutilé, il aurait plutôt eu tendance à condamner cette idée. Adieu braillard échevelé, adieu cris désordonnés, bonjour tranquillité. Un léger sourire s’était dessiné sur ses lèvres le temps que cette pensée fugace disparaisse déjà au loin et il sortit de sa rêverie lorsque quelqu’un déposa un baquet d’eau sur la table. Se levant, il allait rincer ses doigts afin de fouiller dans son sac de cuir, extirpant un premier flacon qu’il reposa aussitôt en marmonnant.Mais où ai-je bien pu mettre ce … la main toujours dans la besace, les yeux levés au ciel, le vieux Taurin fouillait avec conviction quand soudain sa main rencontra son trésor. Sortant la fiole il la porta à ses yeux afin d’en regarder la robe aussi rouge que le sang de la duchesse.

Te voilà petite maline. Cela va être à toi de jouer, il va falloir que tu nous répares ça très vite !

Appliquant le mélange directement sur des pansements de lin propre, il les mit instantanément sur les chairs afin de stopper cet écoulement de sang pendant qu’il préparait son matériel pour recoudre la plaie. Fil de lin huilé, aiguille triangulaire, le vieux Taurin avait étudié plusieurs écoles et prenait dans chacune d’elles le meilleur qu’il jugeait pour son patient et là, il n’avait pas hésité. S’en retournant vers la duchesse, soulevant les pansements en constatant qu’enfin il allait pouvoir travailler sans être submergé d’un flot sanguin, il ne put s’empêcher de marmonner entre ses dents : peste soit celui qui vous a fait ça belle dame… on devrait lui en faire autant… sottard* de soldat qui ne voit pas plus loin que le bout d’leur nez…

Concentration au maximum, le vieux Taurin avait rapproché la bougie de façon à éclairer ce qu’il faisait. Il en aurait pour un moment essayant de faire au mieux sur ce corps délicat qui n’avait déjà que trop souffert. La duchesse garderait des cicatrices quoi qu’il fasse, il allait donc s’appliquer afin que son travail ne soit pas disgracieux. Un coup d’œil jeté sur la forme qu’il avait devant lui, il ne put s’empêcher de lorgner sur cette silhouette forte ravissante il fallait bien le reconnaitre. Mais le vieux médecin n’était pas là pour compter fleurette à une jolie dinde qu’il fréquentait souvent dans les tavernes, cette femme devait être traitée avec tous les égards dus à son rang et il se reprit bien vite. Délicatement, il se mit donc à réparer les dégâts occasionnés par cette mortelle épée. Puis une fois ce travail terminé, le vieil homme se redresse afin de faire craquer son dos trop longtemps resté dans la même position, le faisant souffrir le martyr. Il alla poser ses ustensiles barbares sur la table puis se lava les mains afin de faire disparaitre toutes traces ensanglantées au plus vite. Attrapant une nouvelle fiole dans son sac, il répandit une large dose sur un linge qu’il appliqua sur la suture afin de prévenir l’infection. Il ne pouvait rien faire d’autre pour celle-ci et s’attaqua aux autres. Le bras avait subit quelques attaques surement lorsque la jeune femme avait voulu se protéger ainsi que ses cuisses. Secouant la tête d’un signe négatif, le vieux Taurin ne put que laisser s’échapper quelques commentaires acerbes.

Par les cornes du sans nom mais qu’est-ce qui m’a foutu des abrutis pareils… voyaient pas qu’il s’agissait d’une femme ? R'gardez-moi ce jeu d’massacre… on devrait les écorcher vif en place publique… ma pauv’dame…. Tssss tssss tssss…

Appliquant ça et là cette substance bien particulière qu’était le sang- dragon qui arrêtait l’hémorragie et servait de cicatrisant, il mettait au moins toutes les chances du côté de la duchesse, aidant son corps à se régénérer mais il ne pourrait rien faire pour l’aider à lutter contre sa propre envie de laisser la vie où elle l’avait abandonnée. Prenant sa main dans la sienne il la serra un peu plus fortement qu’à l’ordinaire puis vieux grincheux émotif qu’il était, il s’éloigna rapidement afin de ranger ses affaires, plier bagage et s’en aller. S’avançant vers le duc, il lui tendit un autre flacon.

Quelques gouttes d’absinthe dans de l’eau bouillie pour laver la plaie et faites –lui boire une décoction de reine des prés et écorce de saule, ça calmera les douleurs bien que… je ne sois pas certain que dans son cas…. Enfin, envoyez-moi quelqu’un, je lui donnerai ce que j’ai et… surveillez-là… les heures à venir vont être les plus longues de sa vie, de vos vies… si dans trois jours elle n’est point fiévreuse et apathique alors vous aurez une chance qu’elle survive…

Se dirigeant vers la porte, le vieux Taurin se retourna pour regarder le duc une dernière fois et de sa voix lasse finit par lui dire :

Votre Grasce, n’hésitez pas si vous avez besoin… vous savez où me trouver…

Soudain le médecin n’était plus là laissant la famille se recentrer autour de la duchesse.

*couillon
Elyaelle


Le regard perdu, serrant et berçant comme elle le pouvait le petit Sigebert, Ely subissait le temps qui défilait maintenant devant son nez.
Rapide, bien trop rapide pour elle.

Quand la voix d’Artheos résonna derrière elle, Ely eut du mal à réagir, a comprendre même tout ce qu’il lui demandait.
Ce qu’il s’était passé ? Elle l’ignorait…
Pourquoi Sigebert était dans ses bras ? Elle n’avait pas eu le temps de le comprendre.
Quand à savoir où était sa mère ?.... Ely s’imaginait mille et une choses toute plus terrifiantes les unes que les autres.
Pourquoi son père était-il plein de sang ? Pourquoi lui avait-il donné Sigebert ? Pourquoi sa mère n’était pas là ? Pourquoi le médicastre ? Que se passait-il ?

Incapable de répondre au Valet, la fillette s’était contentée de le suivre en hochant la tête par un oui ou un non tentant de calmer son petit frère dont le cri déchirait la nuit.
Elle avait toujours détesté la nuit, cette nuit-là encore plus…

La voix d’Artheos s’éleva encore, mais Ely semblait à des lieux et des lieux d’ici. Elle remarqua à peine Ereon devant l’auberge, tout juste un médicastre venu de nulle part qui se mit à brailler et arriva aussitôt s’engouffrant à l’intérieur.
Vite… tout se passait bien trop vite.

-Artheos…. Murmura enfin la jeune fille en posant sa main sur le bras du Valet comme pour se raccrocher encore un instant à son petit monde insouciant. Son petit monde plein de rêve et de couleur. Son petit monde qu’elle voyait se briser, laissant place à celui des adultes.
-Artheos ? Vous pensez que c’est maman qui est si mal ? Vous pensez qu’elle va mourir ?

Des questions, encore des questions, mais cette fois Ely n’attendait pas vraiment de réponses. Comme si une partie d’elle-même avait compris le terrible drame qui se déroulait derrière les portes closes de la chambre.
Sans rien dire de plus, la gamine s’installa sur les marches de l’escalier tout en berçant Sigebert qui semblait s’être enfin calmé.

Etrange…
Le temps peut passer à une vitesse folle un instant, et sembler s’arrêter l’instant d’après.
Etrange…
Comme on a l’impression de vieillir au fur et à mesure des minutes qui passaient…
Caressant les petites menottes du bébé, Ely avait l’impression qu’une nouvelle étape de sa vie allait démarrer. Finit les jeux insouciant de petite fille, finit les chasses aux nescargouilles, finit les enfantillages… Elle allait devoir prendre soin de son petit frère et de sa petite sœur comme sa mère le faisait.
Comme sa maman…

La porte de la chambre s’ouvrit et le médicastre quitta la pièce, bientôt suivit du Duc qui leur fit signe de venir.
Inquiète…
Angoissée…
Il n’y avait pas vraiment de mots pour décrire ce que ressentait la gamine à ce moment là. Qu’allait-elle trouver dans cette pièce ? Sa mère ? Vivante ? Morte ?
Et Pourquoi ?

Un pas, et puis un autre, serrant toujours doucement mais fermement Sigebert dans ses bras, Ely pénétra la première dans la pièce.

-Maman…..

Les lèvres de la gamine remuèrent mais aucun son n’en sortit… C’était bien de sa mère dont il s’agissait. Gisant, pâle comme la mort dans ce lit.
Le sang qu’elle avait vu, Sigebert qui hurlait… C’était sa maman qui était touché…

Terrifiée, Ely ne put s’empêcher de reculer. Un pas, et puis deux, et puis un autre, elle fut finalement arrêter par le mur de la pièce.

*Dis maman ? T’es pas morte ? T’es pas morte ? Tu nous a pas laissé maman ? Maman… je t’en pris maman… T'es pas partie ?.... maman....* Pensait-elle sans pouvoir quitter des yeux le visage, pale et livide de la duchesse.

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Artheos



De l'impuissance, cétait ce que ressentait Arthéos. Il n'était pas bien plus puissant d'ordinaire mais cette fois-ci, ses jambes et ses bras ne lui obéissaient plus. Plus aucune force. Las de se battre, ses membres avaient préféré se laisser aller. Epris d'un vertige, le valet se tint de justesse au mur extérieur quand un homme, qui semblait sortir d'un proche passé ou futur, s'aventura dans la maison. Un médicastre, pourvu qu'il ne soit pas trop tard. Et les mots d'Elyaëlle auxquels il ne pouvait répondre... Tout cela était beaucoup trop. Arthéos erra quelques secondes contre l'auberge avant de s'y adosser et de se laisser tomber. Son dos fut griffé par les mauvaises pierres du mur, mais il n'en avait cure ce soir. Assis sur le sol, non loin d'Elyaëlle qui se reposait sur le perron, le jeune homme mit la tête dans ses mains et s'essuya les yeux d'un revers de la manche.

Il pensa subitement à la lettre donnée par Ana.Lise, qui devait être remise à Ghost si jamais il arrivait malheur à la duchesse. La chose était inévitable, c'était forcément elle la victime. Dans quel état devait être la pauvre femme... Fouillant sur lui, Arthéos retrouva le parchemin qu'il avait plié pour qu'il rentre dans une de ses poches. Il plongea ses yeux, curieux, dans les lignes qu'avait écrites Ana. Sa fine écriture laissait échapper tant d'émôtions, tant de sentiments, que les larmes remontèrent aux yeux bleus du domestique. Elle avait même laissé quelques mots sur lui... pour son baptême, si elle ne survivait pas, elle demandait au duc d'assurer le parrainage. Oh non ! Cela ne se passerait pas ainsi ! Jamais Arthéos ne supporterait d'avoir celui qui est la cause de tant de malheurs comme parrain.

Quelques perles provenant des yeux rougis du jeune homme tâchèrent le parchemin qu'il froissa et jeta au loin dans la rue. Il regarda la boule chiffonée durant plusieurs minutes tout en songeant. Il finit par se mordre la lèvre. Le vent commençait à traîner au loin la lettre. Il pensa subitement à sa maîtresse. Si elle disparaissait, son âme ne reposerait pas tranquillement si ses dernières volontés n'avaient pas été exécutées. Cuisiné aux remords, Arthéos s'élança à quatre pattes dans la terre de l'allée et lança sa main pour rattraper le parchemin. Il tenta aussi bien qu'il put de le défroisser mais le papier était fragile et garderait ses plis à jamais. Par chance, l'écriture était encore tout à fait lisible.

Au loin, Elyaëlle était rentrée dans l'auberge suite à l'appel de Ghost qui fit également signe au valet de rentrer. Le jeune homme cacha la lettre dans sa chemise et s'avança vers le bâtiment, quand le médecin en sortait. Il suivit le duc et Ely jusqu'à la chambre. Là, Ana gisait - car c'était le terme approprié - à moitié dans le royaume des morts et celui des vivants. Dans les limbes de la mort, dans un lieu où l'avenir est incertain, en pointillé, et le temps suspendu. Seule la force du mourant faisait la différence. Par bonheur, il n'y avait pas de sang. La sensibilité d'Arthéos en aurait été toute autre sinon. Mais le visage pâle, cadavérique et inhumain de sa maîtresse avait tendance à lui remuer l'estomac. Il comprenait la réaction d'Ely qui s'était coincée contre le mur de la chambre, Sigebert dans ses bras.

Arthéos tenait la lettre dans sa chemise et ne regardait pas le duc. Quand il aurait parlé, il lui fournirait le parchemin. Mais en attendant, le jeune homme ne laissait aucun mot fuir ses lèvres. Dans l'encadrement de la porte, il scrutait la duchesse, mourante, et se demandait ce qu'il ferait sans elle.

"Pauvre de vous... ma dame...

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Maltea
La duchesse chevauchait à bride abattue sur la route menant à Conflans. Elle s'en fichait de son allure, de sa robe arrachée par les ronces. Elle venait de recevoir une missive de Ghost lui disant que sa cousine était mourante. Un erreur de l'armée... Ereon... il allait l'entendre celui là, fallait être abruti pour massacrer une femme. Et si ana y laissait sa vie, ce serait bien pire! C'est en ruminant et hurlant des jurons et des menaces de mort, qu'elle finit par arriver là où mourait sa cousine. Elle ne prit même pas la peine de remettre de l'ordre dans sa tenue, le plus important était de se rendre au chevet de sa cousine et accessoirement demander des comptes à la personne qui se devait de la protéger de part ses serments devant le très haut. Elle s'en voulait, elle n'aurait jamais du accepter ce mariage! Comment était ce arrivé? Pourquoi voyageait elle seule? Et le bébé?
Son regard se déposa sur l'endroit... avec autant de terre, il fallait qu'il la laisse en cet endroit... loin des commodités et du confort... fallait leur donner un autre chateau peut-être? Lui fallait pas des écus en prime?
Même la porte était fracassée.... se pouvait il que le couple ducal fusse ruiné? Ça l'étonnerait vu la radinerie connue et reconnue du duc...
Ni une ni deux, la duchesse se faufila dans le bâtiment et se dirigea avec autorité vers ... en fait, elle ne savait même pas où elle se dirigerait mais elle finirait bien par trouver la chambre d'Ana. Elle vitupérait le nom de Sédan... de cette façon, si elle ne trouvait pas son chemin dans la bicoque, le duc viendrait à elle...


Sédan! Où est ma cousine!!!
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Ana.lise


[Pleure : les larmes sont les pétales du cœur (Paul Eluard)]

Corps fragile qui sous le poids des armes n’avait pu tenir plus de quelques minutes voguait maintenant entre deux mondes, éternel choix quand la vie semblait vouloir toucher à sa fin. Les brumes s’étaient déchirées un court instant afin de permettre à cette voix au timbre si particulier de pénétrer les méandres de son esprit mais rapidement, le rideau était retombé, enfermant la duchesse dans un état second, état qui lui permettait non pas d’affronter celle qui venait la chercher mais bien au contraire de lui faire confiance et de lui tendre la main.

Comme il était bon de se sentir à l’abri de tout soudainement, comme il était bon de suivre son instinct, comme il était bon de sentir ce froid apaiser et anesthésier son corps en souffrance. La faucheuse n’était qu’illusion et pourtant Ana.Lise voulait y croire, s’accrochant à elle comme on s’amarre à un roc en pleine mer quand cette dernière est déchaînée. La jeune duchesse ne voulait plus souffrir ni faire souffrir. Elle savait que son attitude devenait intolérable et pourtant, comme bien trop souvent elle faisait le contraire de ce qu’il fallait et tournait les talons dans la direction opposée. Aurait-elle pu changer les choses, aurait-elle pu éviter pareille situation ? Sans aucun doute en mettant de côté ce caractère flamboyant qui la définissait si bien mais il aurait fallu pour cela qu’elle commence à se faire confiance au lieu de se rejeter.

Fragile jeune femme devenu son propre enfer et celui des autres qui pourtant n’aspirait qu’à aimer les siens. Quand avait-elle perdu pied ainsi, elle-même ne le savait pas et qu’importe, le mal était fait. Aujourd’hui elle se battait pour survivre ou bien peut être pour ne plus exister. Son choix lui appartenait et lentement tandis que son corps glissait dans un état où à force d’avoir mal la douleur n’avait plus de prise sur elle, son esprit vagabondait par delà chaque visage qu’elle avait côtoyé ou aimé un jour dans sa vie. Il y avait ceux qui lui avaient mené la vie dure, ceux qui au contraire l’avaient aidée, ceux pour qui elle avait eu des sentiments et ceux qui l’avaient écœurée à jamais. A croire que tous s’étaient donné rendez-vous afin de fêter comme il se devait cette mort qui l’entraînait au fond de l’abîme. Et son cœur vacillait doucement ne sachant s’il devait se battre encore ou bien se laisser glisser vers les profondeurs noires de son existence qui prendrait bientôt fin.

Son corps fut balloté pendant quelques minutes qui lui parurent une éternité et son esprit tanga un moment ne sachant s’il devait lâcher prise ou bien s’agripper à quelque chose ou à quelqu’un. Et ce fut la chaleur de cette main qui la retint. Comme une flammèche dansant dans la nuit, petite et fragile comme elle-même l’était à présent, la jeune femme se réchauffait grâce à cette attention particulière. Ne sachant où elle était, où elle errait, tout ce qui lui importait c’était ce petit point lointain qui l’aidait encore à respirer. Bien que les battements de son cœur soient si faibles, il recherchait à s’harmoniser à celui qu’il entendait battre dans la paume de cette main maintenant ce fil invisible entre les deux corps. Et soudain ce fut à nouveau des douleurs qui ravagèrent ses pensées.

Pourquoi ne la laissait-on pas tranquille, pourquoi la faisait-on souffrir encore ? Pourquoi la douleur venait lui poignarder le cœur au point que sa respiration se fit saccadée. Ana aurait voulu hurler, crier, appelez à l’aide mais rien ne sortait de sa gorge dont la trachée semblait obstruée. Une main invisible serrait si fort qu’elle se préparait à mourir sur le champ mais soudain la tension de son corps se relâcha et elle se mit à flotter, son esprit entre les deux mondes dorénavant. Pas endormi, pas vraiment consciente, elle savait que la décision finale lui appartenait. Là, au creux de ses mains, elle détenait le pouvoir de partir ou de rester. Et elle était à deux doigts de s’en aller sans se retourner lorsqu’un parfum dans la pièce, un mouvement de robe, quelques pas se firent entendre.

Ses pensées allèrent immédiatement auprès de son tout petit dont elle ne savait pas s’il avait survécu à cette terrible attaque ou bien passé de vie à trépas. Une douleur tout autre lui broya le cœur. Son fils, son enfant, il ne pouvait pas avoir été tué cette nuit. Elle l’aurait su, elle l’aurait deviné. Non Sigebert était vivant et Ghost s’en occuperait…. Ghost son cher époux qui, elle en était certaine, devait être dans un état proche de l’insoutenable… mon dieu qu’avait-elle encore fait pour leur faire vivre encore ce triste soir. Pourquoi ne pouvait-elle pas s’empêcher de rendre la vie des siens impossible à souhait. Et soudain le froid revint, la saisissant à l’en faire frissonner. La petite flamme s’était éloignée d’elle à nouveau et l’impression que le fil qui la maintenait dans ce monde était sur le point de se casser. La panique s’empara de son subconscient, Ana cherchait à respirer, à retrouver la paix mais rien n’y faisait. Le gouffre noir s’avançait inexorablement dans sa direction jusqu’à vouloir l’engloutir, ne lui laissant pas le choix la duchesse sombra rapidement dans le néant.

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Ghost60


[C'est de par leur caractère que les hommes sont ce qu'ils sont, mais c'est de par leurs actions qu'ils sont heureux, ou le contraire. (Aristote) ]

Ghost avait fait rentrer les proches, Ely et Arthéos, oui drôle d'idée de parler d'Arthéos comme un proche, mais c'est bien ce qu'il était devenu pour Ana, bien plus qu'un valet il était devenu un ami et dans pareil circonstance cela prenait une importance primordiale. Si elle pouvait entendre, dans son état, ce qui se passait dans la pièce, d'entendre sa voix pourrait l'aider.

Ely entra la première, elle s'avança jusqu'au corps de sa mère qui avait perdu de son teint au fil de l'échappée de son liquide vitale, mais la jeune fille semblait terrifié par l'image que reflétait Ana dans son état. Elle fuyait vers l'arrière jusqu'au mur opposé. Ghost s'approcha de sa fille pour la réconforté, pour lui faire oublié la pâleur d'ana . Si elle devait passé les dernières minutes près de sa mère elle devait le faire en se remémorant les bons moments passé avec, afin que ceux ci restent graver dans sa mémoire. Mais Ghost lui gardait espoir...


Ely... J'ai toujours tenu les promesses que je t'ai faites. Je te promet qu'on va tout faire pour que ta maman aille mieux.

Il gardait espoir, mais ne voulait pas promettre ce qui n'était pas dans ses cordes, la vie d'ana dépendait plus d'elle même que de Ghost et promettre à sa fille de faire de son mieux était plus morale.

Puis se fut au tour d'Arthéos d'entrer, enfin légèrement, à peine passer le pas de la porte. Sans un bruit sans une parole sans un regard vers le duc... Un silence lourd, pesant sur l'atmosphère déjà morose. Le comportement d'Arthéos était étrange, tout comme ces traces poussiéreuse sur ses genoux et ses mains. Arthéos avait toujours cette allure mystérieuse avec Ghost mais là quelques chose de plus fort se dégageait, comme du mépris. Il semblait mépriser Ghost, mais certainement moins que Ghost se méprisait lui même d'avoir fait ça..

Ghost pris un tabouret puis l'installa là où était sa place, près de son épouse. Posant sa main sur celle de la jeune femme, le duc murmurait des prières afin que le très haut lui donne le courage de se battre. Les heures passèrent, Ghost en oubliait tout ce qui se passait autour, il posa sa tête sur le bras de son épouse toujours aussi immobile, aussi inconsciente... Un bruit de sabots se faisait entendre, sortant Ghost de son état de fatigue, puis une voix... et quelle voix. Malt avait parcourues tout ces lieues pour venir auprès de sa cousine. Ghost se leva et se déplaça vers la duchesse aimable afin de lui montrer le lieu où se trouve sa cousine.

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