Ghost60
[Quand la mort rode]
Cette plante aux baies noires, au goût légèrement sucré, révélait son identité quand la fine connaisseuse eut le jus de ses fruits sur sa langue. Cette habituée des plantes, de leur saveur, leur senteur avait d'une simple gorgée identifié la plante administré. La jeune femme pouvait maintenant deviné la suite. Le liquide se répandait maintenant dans les deux corps, la douceur de la main de son épouse venait s'agripper à la sienne, les doigts s’entrelaçant, unit comme aux premiers jours.
Une caresse sur la joue pour rattraper tout ce manque de tendresse dont ils étaient demandeurs, ce corps attiré par le peu de force qu'elle avait et les revoici réunit. Les souvenirs ressurgissaient, ce temps où rien ne pouvait les séparer, ces promesses qu'ils s'étaient fait. Les secondes paraissaient des heures, comme une envie d'immortalisé un moment tant espérer, cet instant où blottit l'un contre l'autre ils se dévoilaient leur amour mutuelle. Ces occasions qui avaient disparues sous des disputes démarrées par des petites choses anodines, rongeait le couple de l'intérieur. Mais là, la mort avait fait son apparition, elle rodait autour de cette pièce attendant patiemment, la faux à la main, prête à couper ce fil invisible qui lie une personne à la vie. Ce genre d'évènement qui rappelait les sentiments enfouis au fin fond de son âme.
C'était ce petit élément déclencheur dont la faucheuse gardait soigneusement le secret qui s'était produit dans l'esprit de la jeune femme, ces paroles qu'elle trouvait la force de lui dire, redonnant le sourire à cet époux ravi. Le renouvellement de ces mots empreint de tendresse, ce regret qu'elle exprimait sur le manque de longévité de leur vie l'un près de l'autre, cet aveu de ne pas s'être déclaré assez souvent, toutes ces phrases réchauffant un cœur...
La plante faisait son effet, après une agréable déclaration d'amour les paupières de la duchesse se fermaient la plongeant dans un sommeil sans douleurs. Ghost partait dans ses pensées, revivant sa dernière action, ce passage dans le jardin, la cueillette d'une bonne dizaine de baies sur cette fleur mortelle, ce verre qu'il remplissait d'eau... puis ce moment d'hésitation où il s'était replonger dans une discussion passée, cette soirée agréable où ce mari c'était intéressé au loisir de son épouse. Une conversation sur la fameuse belladone, sa dangerosité et surtout celle de ses fruits, ces petites baies dont une dizaine ingurgité menait vers une mort certaine. Mais dans ce monologue de la jeune femme qui ressemblait à un cours donné par un professeur, elle l'avait aussi averti des vertus calmantes et antidouleurs d'une dose plus faible. C'est à la fin de ce souvenir que le duc avait plonger deux ou trois baies au fond du verre avant de les écraser avec ce pilon afin de lui faciliter l’absorption.
Si sa mémoire ne lui avait pas fait défaut, la dose administrée était suffisante pour la calmé et lui adoucir la souffrance, mais bien trop infime pour la faire mourir. Il n'avait nullement envie de l'achevée et les dernières paroles qu'elle avait prononcé avant d'être emporté dans son sommeil réconfortait l'homme dans son choix. Il posa un regard attendrit sur cette femme endormie puis d'une voix douce:
Dort mon ange, je veille sur toi!
Ghost resta près de son épouse profitant du calme et de la sérénité enfin revenue pour ce reposer de ces longues heures indescriptible
Merci à tout ceux qui nous ont lu, motivé, soutenu et qui nous ont permis de nous amuser.
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