Anna_perenna
Sans intentions bien précises, Anna ce matin-là décida de remonter la rue des Maraudeurs afin de se plonger dans le berceau de sa jeunesse.
Certes, cette rue elle ne l'avait jamais quitté, mais les temps avaient bien changé. Une certaine mélancolie s'était emparée d'elle, Il fût un temps où en cet endroit, on vivait sans un denier et sans le souci, un temps où chaque jour était un rêve, un rêve qui s'estompait où un autre prenait la place, naissait, rendait l'espoir, se réalisait parfois. Un temps où le monde était beau et dans lequel on trouvait les gens bons à nos yeux, un temps où chaque rencontre était un coup de foudre et se changeait en amitié comme sous l'effet d'une baguette magique, un temps où nos amis étaient fidèles et compatissants ...
En repassant devant certaines demeures désormais closes, où la saleté, la crasse et les déjections envahissaient les pas de portes, signes inéluctables d'abandon, où les prémices de mort remplaçaient les signes de vie, Anna repensa à ce temps qui n'était plus, ou les illusions s'estompaient devant une réalité plus banale, morose et monotone.
Au fil de ses nuits, ses rêves n' étaient devenus que de simples manifestations de souffrance, elle devenait bilieuse du passé, terrible souffrance causée par un réveil brutal à une réalité inexorable et surtout par une impuissance qu'il fallait bien accepter : le passé ne reviendra plus.
Les ambitions de réalisations de soi-même d'antan s' étaient métamorphosés en de simples ambitions professionnelles. Il n'y avait plus de place à l'insouciance et au regard vers l'autre.
Alors, tout cela est donc bien terminé ? Anna espérait se trompait, elle, pleine d'envie et d'enthousiasme se minait devant tant de désespoir.
Elle se souvint d'une phrase venue de très loin, entendue par une vieille femme qui, devant son espièglerie et malgré la souffrance de son enfance lui avait dit :
" Je suis vieille, je vais mourir petite fille, ce qui me fait peur n'est pas de mourir, mais je t'ai rencontré, je t'ai connu et penser que je ne te verrai plus m'est devenue insupportable, j'ai la douleur en moi, vite que je meure je ne pourrai supporter la douleur de ton absence."
Quelle belle phrase d'amour...la plus émouvante qu'elle n'ait entendu à ce jour.
" Où es-tu vieille femme ? Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens."
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Certes, cette rue elle ne l'avait jamais quitté, mais les temps avaient bien changé. Une certaine mélancolie s'était emparée d'elle, Il fût un temps où en cet endroit, on vivait sans un denier et sans le souci, un temps où chaque jour était un rêve, un rêve qui s'estompait où un autre prenait la place, naissait, rendait l'espoir, se réalisait parfois. Un temps où le monde était beau et dans lequel on trouvait les gens bons à nos yeux, un temps où chaque rencontre était un coup de foudre et se changeait en amitié comme sous l'effet d'une baguette magique, un temps où nos amis étaient fidèles et compatissants ...
En repassant devant certaines demeures désormais closes, où la saleté, la crasse et les déjections envahissaient les pas de portes, signes inéluctables d'abandon, où les prémices de mort remplaçaient les signes de vie, Anna repensa à ce temps qui n'était plus, ou les illusions s'estompaient devant une réalité plus banale, morose et monotone.
Au fil de ses nuits, ses rêves n' étaient devenus que de simples manifestations de souffrance, elle devenait bilieuse du passé, terrible souffrance causée par un réveil brutal à une réalité inexorable et surtout par une impuissance qu'il fallait bien accepter : le passé ne reviendra plus.
Les ambitions de réalisations de soi-même d'antan s' étaient métamorphosés en de simples ambitions professionnelles. Il n'y avait plus de place à l'insouciance et au regard vers l'autre.
Alors, tout cela est donc bien terminé ? Anna espérait se trompait, elle, pleine d'envie et d'enthousiasme se minait devant tant de désespoir.
Elle se souvint d'une phrase venue de très loin, entendue par une vieille femme qui, devant son espièglerie et malgré la souffrance de son enfance lui avait dit :
" Je suis vieille, je vais mourir petite fille, ce qui me fait peur n'est pas de mourir, mais je t'ai rencontré, je t'ai connu et penser que je ne te verrai plus m'est devenue insupportable, j'ai la douleur en moi, vite que je meure je ne pourrai supporter la douleur de ton absence."
Quelle belle phrase d'amour...la plus émouvante qu'elle n'ait entendu à ce jour.
" Où es-tu vieille femme ? Tu es loin, et je ne sais pas ce que tu deviens."
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