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[RP]Chez les Staline

Slystaline
Le Tournaisien est parti de frais matin cueillir des cerises noires dédiées à la fabrication d'un Kirsch. Rare et original en Flandres, certes. Cher à la vente de ce fait oui da, mais il destine toute la production à la consommation domestique ou aux présents faits aux proches pour les baptêmes, mariages et anniversaires.

C'est le genre de travail agricole qui plait au grand blond. Pas qu'il soit particulièrement amateur de kirsch en digestif dans des petits godets -il préfèrera une poire Williams voire une eau de vie framboise pour ça, il sait ce qui est bon- mais il a conscience que pour agrémenter un dessert, c'est tout de même pas mal.

Sur ses arbres, il râle contre le temps de ces derniers jours, qui fait que la cueillette est bien maigre. Pas la moitié de ce qui a été récolté en 1459. C'est encore les Gentois qui vont prendre, en exutoire à sa mauvaise humeur. Comme toujours. La vie a ses injustices.

Le labeur fini, il place les petits seaux en fer non forgé dans sa brouette à deux mains, qu'il pousse jusque chez eux.

Il va enlever tiges et feuilles résiduelles pour éviter que le distillat ait un côté âcre qui ferait naitre des petits grimaces aux convives en gâtant un baba.
Ensuite il mettra les fruits dans son fouloir, cuve de bois dans laquelle il rentrera avec de gros sabots, pour écraser les burlats, gorgés de sucre, en faisant attention à ne pas écraser les noyaux. Traditionnellement le broyage des fruits est réalisé par les femmes. Mais parmi les nombreux défauts du coq flamand, la misogynie ne figure pas. Il la laisse à d'autres.

Les fruits broyés seront placés dans des cuves. Ils fermenteront sans adjonction de levures. Jamais rien ajouter au fruit, une marotte chez Staline. La fermentation sera de ce fait longue et périlleuse. Les futs stockés en cave pour limiter les variations de température-. Sly surveillera ses futs, espérant qu'il n'y ait pas d'altération ou de pourrissement.
Faute de quoi il aura perdu une journée. Le goût du produit altéré serait infect, un distillat altéré est tout juste bon à laver des céramiques...

Mais en arrivant près des box à chevaux, Sly voit Usher et son bazar enorme... Il lâche les poignets de sa brouette, court vers la porte d'entrée, qu'il ouvre à la volée.


Zelie!!!!!!!! Eul' est rentrée!!!!!!!

Il se précipite à la rencontre de sa fillote.
Zeliejeanne
Zélie s'affaire, fait la pâte en un tour de main, elle ne reposera pas celle-ci, pas le temps, la petite infirmière décide que ça ira quand même. La poêle chauffe, la pâte y est répandue, tournée pour former une crêpe bien circulaire, Zélie fait tout ça mécaniquement, et parle, parle ... Vrai qu'elle n'est pas bien bavarde habituellement, mais le bonheur lui délie la langue. Ils vont faire un voyage, SON voyage, et ils vont le faire à trois.
Eulaly s'approche et lui prend les mains, Zélie la regarde, certaine de voir dans ses yeux la même excitation que la sienne à l'idée de partir en famille.

Citation:
Marraine... Je t'aiderais à choisir tes robes oui mais ce voyage c'est le vôtre. Depuis le temps que tu l'espères... Je ne veux pas m'immiscer. Et puis... Je suis fauchée. Il faut que je reprenne mon champ et mon échoppe en main.

Incompréhension. Zélie sourit encore, un problème d'argent ? Zélie sait qu'elle peut le résoudre, qu'importe ..
Citation:
Je t'aime si fort...
Et puis il faut bien que quelqu'un s'occupe des bêtes. Merci d'avoir voulu m'emmener Marraine... Cà me touche tu ne peux pas savoir à quel point.
Regarde, je vous ai ramené des cadeaux.

Etonnement. Elle se frotte les mains à son tablier et tend les mains pour recevoir le paquet. Une odeur de brulé, elle rit doucement, et se précipite pour tirer la poêle du feu. Elle ouvre le paquet et écarquille les yeux. La petite tisserande admire le travail, prend le "chapeau" et le pose sur la tête. Elle sourit.

De quoi ai-je l'air ? Merci ma puce, ça me fait excessivement plaisir que tu ais pensé à nous.
Eulaly, ce voyage tu peux le faire avec nous ! je t'aiderai financièrement, tu sais que j'en ai les moyens, et l'argent ne me plaît que s'il me sert à vous faire plaisir.


Puis Zélie réfléchit, comprend. Eulaly est devenue une femme. Jo et elle avaient prévu de l'emmener, mais c'était leur désir à eux, ce n'est sans doute pas celui de leur filleule. Alors elle lui sourit.

Eulaly ! sache que notre invitation tient toujours et elle tiendra jusqu'à la seconde où nous partirons. Sache aussi, que tu ne nous gêneras en rien dans notre voyage. C'est juste à toi de décider.

Puis des pas lourds, précipités, Zélie les reconnaît.
Citation:
Zelie!!!!!!!! Eul' est rentrée!!!!!!!

Ah, voila ton oncle mon coeur, tu vois comme il est heureux ? Alors, n'oublie jamais que tu as ta place dans notre maison, tout comme dans notre coeur, tout comme dans notre vie.

Oui mon coeur .... viens vite elle est là !
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Eulaly_de_baylaucq
On verra Marraine... Pour l'instant, j'ai besoin de me poser un peu... Je suis trop fatiguée pour réfléchir.

Citation:
Zelie!!!!!!!! Eul' est rentrée!!!!!!!

Citation:
Oui mon coeur .... viens vite elle est là !


Un large sourire se dessine sur le visage de la blonde. Son tonton Jo qu'elle aimait tant arrivait à blinde. Elle l'aurait bien enlacé pour le faire tourner mais c'aurait été sur-estimer ses forces. Evitant ainsi de se faire un lumbago, elle se contente donc d'un tendre et long câlin dans lequel elle tire bien vite sa marraine.

Comme çà fait du bien de vous revoir ! Vous m'avez manqué !
Vous êtes ma vie.

Une soudaine envie de pleurer tandis qu'elle les serre plus fort encore. Une envie de pleurer qu'elle ne peut contenir et des larmes qui s'amplifient et qui semblent ne plus jamais vouloir s'arrêter. Qu'importe... Il n'y a qu'eux. Personne ne la jugera.

J'vous aime tant !

Et de serrer encore et encore son seul trésor, entre pleurs, hocquètements et reniflements.
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Zeliejeanne
Les retrouvailles avaient été intenses, mais de courtes durées. Sly avait décidé de partir le soir même. Il était très occupé et avait chargé Zélie de s'occuper des préparatifs et de louer une carriole à un postillon. La charrette était arrivée et le cocher avait aidé Zélie à charger les malles.

*Et bien ma p'tite Dame ! z'en avez des bagages. Partez longtemps ?

*Oui mon brave, quelques semaines. Donc comme convenu, nous laissons votre voiture à Calais et vous la ramenerons à notre retour ?

*C'est c'que votr'homme m'a dit. Allez j'vous laisse, vous verrez l'cheval à l'habitude des étrangers, il est facile à mener. Même une tite dame comme vous saura le diriger. Bon voyage !


Zélie l'avait regardé partir puis était retournée dans la maison. Toujours une dernière chose à ranger, une dernière chose à préparer pour Eulaly. Elle aurait tant aimé qu'elle les accompagne, mais bon, Eul était une femme maintenant et sa vie n'étais pas simple en ce moment. Elle souriait à l'idée qu'un peu de liberté lui ferait du bien.
Un dernier mot griffoné et laissé sur la table




Mon ange,

Il est l'heure pour nous de partir. Je vais passer en taverne ce soir avant de prendre la route. J'espère t'y voir.
Notre voyage sera long, nous serons absents longtemps.
Mais je t'écrirai souvent.
Fais attention à toi. Prends du temps pour réflechir, je te sens à un tournant de ta vie. Tu sauras le négocier sans notre aide. Je sais que tu en es capable.
Quelle que ce soit la décision que tu prendras, tu sais que nous l'apprécierons et que nous t'épaulerons.
Je t'ai préparé des confits, des foies gras, des fritons, des cous farcis, tu les trouveras dans la réserve.
Dans le garde manger il y a des jambons secs, de la cochonailles, des fromages frais, et des pommes tapées.
Ne laisse pas perdre les lègumes qui poussent dans le jardin.
Pfffff ! tu dois me trouver bien sotte de toutes ces recommandations.
Allez zou, j'en finis avec tout ça.
Je t'embrasse très fort mon ange.
A bientôt
Marraine


Elle mit le mot bien en évidence, jetta un coup d'oeil circulaire à sa maison et partit rapidement, comme si elle avait peur de changer d'avis.
Une fois sur la carriole, elle saisit les rênes et partit vers le village où elle devait retrouver son époux.

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Eulaly_de_baylaucq
Oh ben çà ! Ils avaient vraiment besoin d'air...

Une journée d'absence et quand elle rentre, le chantier du matin n'y est plus, la maison est propre, rangée, vide.
Un simple mot sur la table, elle sourit en le lisant. Ils allaient passer un bon temps largement mérité et s'en allaient comme çà, pftt ! Sur un coup de tête. Comme des adolescents amoureux. C'était mignon !
Et puis la Bretagne allait leur plaire, elle en était persuadée.

Eulaly lève les bras tout sourire.
Ah ! Elle avait maintenant toute la liberté qu'elle voulait. Elle pourrait laisser la table en désordre, laisser traîner ses chausses, inviter autant d'amis qu'elle voulait, manger avec les doigts, prendre des bains de trois heures en chantant, se balader nue si çà lui chantait. La maison rien que pour elle ! La fête !

Par quoi commencer ? Le bain ? Hum... Fallait faire chauffer l'eau tout çà... Non plus tard. Manger. Boarf... Son appétit avait considérablement diminué ces derniers temps. Inviter des amis ? Non... Pas envie de voir du monde. Lire les doigts de pied en éventail. Ouais çà c'est bien.

Elle s'installe avec un ouvrage sur les caractéristiques des différentes étoffes et les différentes façons de les teindre. Mais ni les mots ni les enluminures n'impriment sa cervelle. C'est un moulin qu'elle voit, un moulin où il fait bon vivre, gentiment, tranquillement, dans la douce chaleur provenant d'une cheminée allumée, puis un bateau, ivre de vie et d'aventures, riant au vent, le visage essuyant les rafales d'eau salée... et puis une forge, dans laquelle elle est nue, offerte sur un meuble quelconque, fébrile et honteuse à la fois.
Sa tête tombe sur ses bras croisés.

Mais il lui prenait quoi là ?
Elle n'allait plus sortir voilà. Ne plus voir personne. Traîner ses guêtres comme une vieille veuve aigrie. C'est de çà qu'elle avait besoin. Et tant pis pour la piscine.

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Eulaly_de_baylaucq
Eulaly ferme une petite malle. Deux-trois changes, son matériel d'enluminure. Pas besoin de plus.

Elle imagine Vints au verger ou dans une taverne en train de l'attendre. Première fois qu'elle posait un lapin. Elle s'installe à la table et lui écrit. Inutile de poursuivre cette histoire. Elle n'en avait pas envie. Il fallait qu'il le sache.




Tournai, le 21 juillet 1460

Mon cher Vints,

Vous me trouverez sans doute d'une grande lâcheté pour vous écrire ce que je devrais avoir le courage de vous dire en face.
Je vous apprécie mais je ne puis vous aimer. Je ne pense pas le pouvoir un jour. J'ai fait bien du mal à bien des personnes ces dernières semaines. Je ne veux pas vous rajouter à ma liste. Il est préférable d'arrêter avant que naissent des sentiments qui vous rendraient malheureux.

Vous êtes un homme fort, beau, intelligent, vous m'avez séduite. J'ai bien failli succomber bien plus encore à votre fougue. Mais que serais-je si je me couchais sous un homme pour lequel je n'éprouve pas d'amour ?
C'est cela que je tentais de vous dire ce matin, juste avant que Malycia n'entre. Les apparences, nos baisers, nos caresses, m'auront fait passé pour une fille facile, une catin.
Même si ce n'était pas le sentiment que vous avez eu, ou si vous aviez la décence de dire le contraire, c'est pourtant l'image que j'ai eu de moi-même. Je me suis totalement éloignée de celle que je suis... au point de me dégoûter. Et çà, c'est plus grave encore. Je ne suis pas un ange, loin de là. Je suis vaniteuse, susceptible et rancunière et la fougue, dans ce cas, est bien plus une ennemie qu'elle ne rend service. Mais la raison se pointe parfois. Les scrupules et la honte avec elle.
Peut-être saurais-je un jour me corriger. Rien n'est moins sûr.

Vous me demandez de ne pas rester dans le passé. Mais c'est bien le présent qui me fait souffrir. Mon coeur a appartenu tout entier à un homme qui m'a abandonnée, aujourd'hui il bat pour un homme qui me hait et que je n'ai pas le droit d'aimer.
Peu importe...
Le fait est que vous méritez mieux que moi et qu'il serait sage de mettre fin à de vains espoirs.

Je m'en vais aujourd'hui même rejoindre mes tuteurs et soigner mon âme au grand air. Nous nous reverrons peut-être un jour. J'espère aller mieux alors et boire un verre avec vous en toute amitié.
Ne me haïssez pas de grâce, je suis déjà bien suffisamment punie.

Adieu Vints. Je vous souhaite tout le bonheur du monde.

Eulaly


Le pigeon avait été envoyé. Totote réquisitionnée pour s'occuper du moulin.

"Tu sais ce dont tu as besoin ? De prendre le large. Viens.", avait dit Jo, "Rejoins-nous.". Elle allait suivre son conseil et partir aussi vite qu'ils l'avaient fait eux-même la veille.

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Zelie_jeanne
Un pigeon qui toque à la fenêtre, en se faisant le plus discret possible, peur de se faire bouffer par patmouille.



Bertincourt, le 25 juillet 1460

Bonjour mon ange.

Nous voici arrivés à Bertincourt, sans encombre.

Je suis allée sur le port où j'ai pu admirer le bateau qui allait nous emmener ton oncle et moi même, vers mon rêve : la visite de La Bretagne. Jo avait raison, l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, mais Dieu qu'elle est plus calme.

J'ai rencontré en taverne Ombeline et son compagnon Leportel. Ils m'ont parlé de toi et de Maly. Décidement, le monde est tout petit ... Jehanne ensuite est entrée, nous embarquerons demain.

Je mentirais si je disais que je n'ai pas un petit pincement au coeur de quitter le sol flamand. Mais ce n'est qu'un éloignement, une bouffée d'air, une remise en question, des retrouvailles avec l'homme que j'ai connu et qui m'a fait perdre la tête. Jo semble plus calme, plus détendu. J'ai crains un moment qu'il s'ennuie sans les turpitudes de Nev, les joutes amicales avec Maly et son regard qu'il aimait porter sur ses fesses pommier, lui rappelant le fruit. Jo quoi !
Mais les heures sont douces, nos regards complices, nos gestes tendres.

Juste un seul petit regret, ton absence.
Mais tout oiseau doit quitter le nid et toute oiselle maternelle doit l'en pousser.

Donne nous de tes nouvelles Eulaly, il me manque de savoir ce que tu fais de ton temps libre.

Embrasse Tournai de notre part.

Je t'aime
Marraine
Eulaly_de_baylaucq
Un rapide saut à Tournai histoire de régler deux trois détails, voire avec Totote si tout est en ordre, si les bêtes vont bien, prendre des affaires propres, relever le courrier aussi.

Elle sourit en lisant celui de sa marraine qu'elle avait finie par trouver à Bertincourt juste avant que le bateau s'en aille.
Elle était bien persuadée que ce voyage leur plairait et qu'il leur ferait le plus grand bien. Finalement, c'était loin d'être un mal que de n'avoir pas pu prendre ce bateau. Ils se retrouvaient enfin seuls en amoureux depuis tellement de temps. Depuis qu'elle était arrivée chez eux il lui semblait d'ailleurs.

Elle pose le courrier, prend les suivants, quelques factures et devis, une publicité pour une nouvelle boucherie en ville et puis un courrier qui lui était adressé personnellement d'une personne qui lui avait un jour fait cadeau de la médaille aristotélicienne qu'elle gardait dans le coffre de sa chambre, celle surmontée d'une émeraude, préférant mettre au cou celle de son baptême, beaucoup moins belle mais symboliquement plus forte.


Fergal... Ben çà...

Elle lit.



Très chère demoiselle Eulaly,

Me pardonnerez vous d'avoir tant tarder à m'enquérir de vous ainsi qu'à vous donner des nouvelles de moi ?
Je le pense en effet, et peut être même ai je à craindre que vous m'ayiez totalement oublié depuis tout ce temps écoulé.

De mon côté il n'en est rien, et il n'est pas rare que je pense à vous, de chastes et nobles pensées, vous n'en doutez sûrement pas.

Le temps de ma vie en Flandres est bien loin déjà, et j'en ai oublié bien des évènements. Mais vous non, je ne vous oublie pas, et je me demande ce que vous devenez.
Je vous imagine à Tournai, baptisée désormais je le suppose et peut être même déjà mariée et en passe de donner la vie.

Je ne vous imagine pas pour autant assagie, car je vous sais à jamais passionnée et impétueuse, fière de vos origines et ne vous en laissant pas compter lorsque l'on vous marche sur les souliers.
J'espère parfois que vous vous êtes éloignée de ces dangers bien trop proches de vous, ces guerriers qui faisaient parti de vos amis.

Si tant est que d'avoir de mes nouvelles puisse vous être d'un quelconque intérêt, je me permets maintenant de vous en donner.

Cela sera rapide, car depuis mon arrivée à Saumur, ma vie est presque totalement monacale. Je ne sors que très peu dans le monde et Dame Quiou s'en est allée vaquer à ses responsabilités en Bretagne sans moi. Je crois que je ne me sentais pas encore prêt à retourner sur la Terre de mes Ancêtres, et de renouer avec mes vieux démons par trop encore présents en moi.

Je ne sais ce que l'avenir me réserve, mais ce dont je suis convaincu, c'est que le calme de cette vie loin du monde me convient parfaitement. Je partage mon temps entre relecture des Saintes Ecritures, méditations sur mes erreurs passées et j'ai même commencé à rédiger un petit essai racontant mes voyages et témoignant modestement de mon expérience.

En vous espérant quoiqu'il advienne heureuse et inchangée en toute chose qui fait votre unicité, je reste votre éternel dévoué.

Mes salutations respectueuses à votre Tutrice et Tuteur.

Fergal Défaoüet.


C'qu'il pouvait être gentil avec elle quand même jusqu'à : " J'espère parfois que vous vous êtes éloignée de ces dangers bien trop proches de vous, ces guerriers qui faisaient parti de vos amis."
Ben voyons...
Elle secoue la tête et fourre vite la lettre dans sa poche se sentant coupable de ne pas la brûler plutôt.
Elle ne savait pas encore pour l'heure si elle lui répondrait, devait écrire à ses tuteurs laissés sans nouvelles depuis trop longtemps par contre mais elle traiterait son courrier d'Arras.
Pas le temps aujourd'hui. ll y avait mille choses à faire avant de repartir. Elle remballe ses courriers personnels, va préparer deux grosses malles et plusieurs sacs qu'elle descend avec peine dans sa charrette, intime au chien de rester sage avant de lui octroyer une caresse.


Totote, si d'autres courriers devaient arriver à mon nom, faites les moi parvenir à Arras. Merci.

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Zelie_jeanne
Ah qu'il n'aimait pas venir livrer ici ce pigeon. Surtout en l'absence des proprios. Ce maudit chien surgissait toujours de nulle part, et il y laissait à chaque fois, une plume ou deux. Donc prudence, il se posa tout d'abord sur le rebord de la grille, un coup d'oeil rapide comme seul les ramiers de qualité savent le faire, à droite, à gauche, re à droite, on sait jamais, re à gauche .... pas l'ombre de la queue de ce sale quadripède bruyant, stupide, nauséabond et locataires de puces en tout genre. Un coup d'ailes le voila posé sur le rebord de la fenêtre. Quelques coups de pattes habiles, et oui on n'est pas "biset globe-trotteur médaillé grand Or" sans avoir reçu une formation de détachage de missive solitaire et fulgurant. Le voila prêt à repartir et à laisser ce dont il a été chargé.



LA ROCHELLE puis VANNES, le 16 Août 1460
Bonjour Eulaly


Enfin un peu de temps libre pour te donner des nouvelles. Libre ? mais bien sûr, s'occuper de Jo à temps complet n'est pas une sinécure crois moi. Mais tu sais aussi que c'est mon passe temps favorit.

Nous avons débarqué à La Rochelle finalement et y sommes restés plusieurs jours. Cette ville poitevine et ses habitants ... poitevins aussi tiens, curieux comme ils ont le sens de la cohérence ici ... sont tout à fait agréables.

Nous avons visité plein d'endroits comme la porte d'entrée du Vieux Port, la tour de la Chaîne qui surveille les mouvements des bateaux, le trafic du port et perçoit les droits et les taxes, le phare de la côte atlantique, haut de 70 mètres, surmonté d'une flèche gothique octogonale, la tour St Nicolas, véritable donjon et demeure palatiale tourné vers l'océan. J'ai essayé me mettre à l'esquisse, pour te ramener sur parchemin ce que nous avons mis dans nos yeux.

Nos après-midi de farniente, sont passées sur le sable, ou dans l'eau, puis à nouveau sur le sable. Nous y dormions l'autre jour quand une mouette a pris le visage de Jo pour cible. Je crois qu'elle n'avait pas du apprécier ce qu'il lui avait murmuré à l'oreille. Le connaissant, elle devait en avoir des raisons. Bref, nous avons bien ri, moi surtout, Jo jurait tout son saoul pendant que je le nettoyais.

Nous avons dégusté des plateaux de fruits de mer dont je ne soupçonnais même pas l'existence. C'était absolument divin ! les yeux dans ceux de mon époux, ce qui ne gâchait rien.

Puis nos soirées en taverne, nous y avons retrouvé Woodland, vois comme le monde est petit. Jo s'est ennivré de pineau, d'eau de vie, et de bière. J'ai eu du mal à le monter dans notre chambrée qui, fort heureusement, se trouvait au dessus de la taverne. Enfin tu vois, que des rires et des bons moments passés.
Sans compter nos moments intimes. Notre chambre se trouve face à l'océan et le mouvement des vagues, rythme nos enlacements et les rendent fantastiques.

Nous avons repris le bâteau et nous nous trouvons aujourd'hui à Vannes. L'accueil des bretons est tout aussi agréable que celui des Poitevins. Notre programme est sensiblement le même qu'à La Rochelle. Nous devrions réembarquer demain pour St Pol mais Jo et moi nous demandons si nous ne préférerions pas traverser Breizh à pieds et visiter les villes et les tavernes, plutôt que la mer. Enfin rien n'est encore décidé.

Voila notre périple, nos vacances, notre voyage en amoureux.
Rien ne nous manque si ce n'est toi et nos amis Tournaisiens.

Donne nous de tes nouvelles, comment vas tu, je pense savoir que tu te trouves à Arras, qui vois tu, que fais tu ... Ce n'est nullement curiosité de ma part, juste de l'intérêt que je te porte ma pitchounette.

Je te laisse vite avant que Jo ne subisse une seconde attaque de rieuses. Il doit vraiment les avoir contrariées.

Je t'embrasse Eulaly
Marraine.


Un coup d'ailes puissant et le voila reparti dans les airs non sans avoir senti au troufignon une châleur humide et empestée de l'haleine de cette sale bête poilue. Le pigeon se retourna soulagée de n'y avoir laissé que deux plumes. Son popotin avait était à deux doigts d'être transformé en "sot-l'y-laisse" nom donné par ces stupides humains quand ils avaient rôti un volatile et qu'ils lui en dégustaient le .... enfin le fessier ! Chacun ses goûts !
Eulaly_de_baylaucq
Eulaly lisait le courrier de sa marraine enfermée dans la chaumière. Ce qu'il faisait chaud !
Elle souriait ce faisant et rit même à l'évocation des mouettes farceuses. Elle imaginait la tête crottée de son oncle, son air renfrogné quand Zéliejeanne avait dû le nettoyer et le rire étouffé si malicieux de sa marraine mouchoir à la main.

Cette dernière lui demandait des nouvelles... Qu'allait-elle bien pouvoir lui raconter ?
Je suis à Arras, je fréquente un homme de l'âge de Jo, nous passons beaucoup de bon temps enlacés dans le lit de l'appartement qu'il me prête ?
Elle avait voulu attendre leur retour pour en parler mais peut-être pourrait-elle déjà amener doucement le sujet...


Elle répond :



Tournai, le 18 août 1460

Ma très chère Marraine,

Lire votre bonheur à travers les lignes que tu m'écris me remplit de joie. J'aime vous imaginer enlacés ainsi sur la plage, les yeux dans les yeux loin de toute source d'énervement et profitant ainsi à fond l'un de l'autre. Il faudra que tu dises à Jo qu'il paraît que la fiente de mouette fait pousser les poils. Lui qui a tant tarder à avoir des sourcils devrait se réjouir de les voir encore plus fournis très bientôt. Evidemment, il lui faudra dorénavant se raser le front, les joues et l'arête du nez mais c'est un piètre sacrifice au vu du bénéfice.

Pour les nouvelles que j'ai à te donner, elles ne sont pas nombreuses.
Je suis ce jour à Tournai mais je retourne à Arras dès ce soir. Vints m'accompagne. C'est plus prudent et il avait justement à faire ici aussi.

La vérité est que nous passons beaucoup de temps ensemble depuis quelques semaines. Nous apprenons à nous connaître chaque jour. Il m'a même prêté son appartement à Arras afin que je sois bien installée et me loue une pièce de son échoppe pour que je m'adonne aux joies de l'enluminure.

C'est un homme tout à fait charmant et même si j'ai renoncé pour toujours à me marier, je trouve à ses côtés une sérénité qui me faisait défaut depuis longtemps. Si les choses restent telles qu'elles sont ou évoluent positivement jusqu'à votre retour, j'aimerais mieux vous le présenter afin d'avoir votre avis qui tu le sais bien m'importe énormément.

Sinon, je passe mon temps tranquillement sans que jamais rien ne vienne troubler cette paix.

La maison est en ordre, les bêtes vont bien. Totote assure comme d'habitude. Tournai me semble léthargique par contre. Je n'ai rencontré personne en deux jours. Il faut avouer que je ne suis guère sortie non plus.

Vous me manquez beaucoup et il me tarde de vous revoir, que vous me racontiez votre périple en détails devant un bon repas et une bouteille de vin.

Je vous aime tant.
Je vous embrasse bien fort.

Eulaly


Elle allait à présent aller voir en taverne si quelqu'un d'autre qu'elle avait envie d'une mousse fraîche avant de se préparer à repartir.
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Johnlenine
C'est nu comme un ver, les pieds sur la table et une main posée sur les hanches généreuses de Totote que John lit un courrier adressé à Eulaly, faisant ainsi preuve d'autant d'indiscrétion que d'impudeur. Le cousin de Sly a passé une journée torride et moite avec la plus si jeune femme qui travaille chez les Staline. J'aurais eu énormément de plaisir à vous raconter cette journée par le menu. Je ne peux pas, c'est beaucoup trop porno.



Ma chère fillote.

Nos vacances se passent toujours admirablement bien. Aprés La Rochelle, nous avons repris le bateau pour Vannes.
Chouette coin aussi, on a visité la presqu'ile de Quiberon, et même fait un saut de puce sur Belle Ile, la bien nommée.

J'ai profité de l'absence de ta marraine -elle est allé chercher des tourteaux pour le soir, l'idée de cuire des animaux vivants l'excite je crois- pour réaliser un de mes objectifs de vie : chier symboliquement sur Gent depuis le point le plus haut possible.

En l'occurence -j'aime bien ce mot parce que dedans y a cu et rence- le phare de belle île. J'ai du soudoyer le gardien de phare bien entendu, mais avec un peu de cash et une bouteille de niole, on peut faire bien des choses.

Donc je t'explique j'ai écris GENT en tout grand sur le sable, à 10 foulées du phare. J'ai grimpé les 317 marches -ça fait les guiboles- . Donc le cul à l'air, j'ai ejecté un enorme colombin, qui a tournoyé jusqu'à atterir sur le T de GENT. j'avais de la chance, le vent était avec moi. Encore un peu j'en aurai foutu sur Anvers.

Ne raconte pas ce genre d'exploit à marraine. Au cours de nos 16 ans de mariage, j'ai noté que le récit de mes exploits etronnesques ne l'a jamais véritablement passionnée. Ca aurait plutôt une tendance à réfreiner sa libido. Et pourtant ta marraine à une sexualité exigeante. Mais ce n'est pas un sujet que je suis sensé aborder avec toi. Je me connais !!
De digressions en digressions je pourrais te donner des détails qui ne sont pas audibles par une jeune fille, même si celà contribuerai à sa bonne éducation et au ravissement de son futur époux. Bref je ne vais pas digresser.

Donc... Quand je l'ai retrouvé, elle et son panier de crabes -avec des bestioles plus comestibles que celle du parlement en dedans- qu'elle m'a demandé ce que j'ai fait, je lui ai dit que j'étais monté sur le phare contempler les reflets opalins de la mer, admirer la puissance du flux et du reflux, la troublante beauté du soleil et le côté inaltérable et inflexible des rochers qui fouetté par l'océan resteront toujours là, constants tel mon sentiment amoureux concernant le bijoux romantique qu'elle est. Elle a dit que j'étais un poète et m'a embrassé en me caressant les fesses. Si j'avais dit "j'ai chié sur Gent", pas sûr qu'elle aurait eu ce genre d'intention pleine de promesses.
Mais je sais ce qu'aiment les femmes.

Je suis enchanté d'avoir de tes nouvelles. Cependant je dois te dire une chose qui ne te fera sans doute pas plaisir, mais tu es une adulte, et de ce fait tu en fera dans tous les cas ce que tu veux.
Vints... Je l'ai vu. Il a mon âge. Je suis peut être "vieux royaume" mais j'ai du mal à concevoir ce qu'un homme à la fleur de l'âge a à faire avec une jeune femme qui est au début de sa vie.
Penses tu que vos objectifs soient les mêmes? A 17 ans et à plus de 30?? Si votre histoire évolue... T'imagines tu dans quelques années avec un vieillard?
Je sais que tu va te dire que ce ne sont pas des choses qui me regardent, et je n'interfèrerai jamais dans tes histoires de coeur, mais sache que tout ce qui te concerne, me concerne, tu es la fille que les entrailles de ZJ ne nous a jamais donné, et je t'aime comme si tu venais de mes c... de moi.

Voilà c'est dit. Bon allez je te laisse, nous avons quitté Vannes pour Rohan, et Ana m'attend au bord de la rivière. Un ravissement de la revoir, toujours aussi belle même si les années ont un peu creusé les sillons qui entourent ses yeux d'émeraude.
Les yeux d'émeraude aprés les reflets opalins... Je fais dans la caillasse précieuse aujourd'hui.

On pense à toi.
Jo
Johnlenine
John Lenine savait que la violence et les joutes verbales mettaient les sens de Totote, l'employée des Staline, en émoi. C'est pourquoi aprés s'être bien engueuler avec d'autres Flamands en gargote, il rentre chez les Staline fesses à l'air, les braies sur les chevilles, le torse nu oint d'huile. John... Une autre idée de l'érotisme
Seulement Totote n'est pas là. Elle est partie récolter des fruits pour préparer des bocaux de confiture. On peut être un peu libertine et tenir un foyer avec soin.
Pour patienter sans pour autant se rhabiller, John se sert un godet d'eau de vie de prune, et s'étale sur le fauteuil préféré de Sly. Il lit une nouvelle lettre destinée à Eulaly.





Ma bien chère fillote.

Nous sommes arrivé à Saint Brieuc ce matin, et je t'écris depuis une taverne vide. La baie briochine est magnifique, mais la ville assez moche, il faut le dire. Pas grave on baguenaudera donc le long de la baie. On m'a parlé de Binic, un petit port de pêche tout à fait charmant, on va voir ce que ça donne...

Nous avons passé quelques jours sur Rohan. Pas mal de monde en taverne, tout le monde trés gentil, des atomes crochus plus avec certains qu'avec d'autres, mais c'est la vie.
J'ai passé pas mal de temps avec Anastriana. Row, Aza et le reste de la smala n'étaient pas trés dispos et pas trés visibles.
Ana va bien, même si elle est actuellement juge de son duché... Et comme chaque personne de qualité impliquée dans la vie politique de sa région, elle en a sa claque des bisbilles en gargote, bisbilles auxquelles elle participe pour défendre ses positions, et ainsi alimenter le flot sans fin de polémiques.
Bon tu te doutes bien que c'est pas ton tonton qui va la critiquer pour ça, je suis fort mal placé.

Alors j'ai pris une initiative pour la détendre. Ne le raconte pas à Marraine.
Jalousivement maladive, elle va s'imaginer des trucs qui ne sont pas...

Donc on était en taverne avec Anastriana et 4 de ses amies -toutes les Bretonnes sont folles de moi- on gibernait tranquillement autours de bols de cidre, nous plaignant de la chaleur.

Je suis allé me dévétir dans un coin, enfiler un pagne, et trouver une feuille de palmier -pas évident à trouver en Bretagne, mais j'ai eu de la chance, y en avait justement un dans la taverne, la vie est bien faite parfois- pour éventer la duchesse.

Pour la soulager un peu de la canicule. Pour lui faire penser à autre chose. Mais surtout, surtout... Parce que j'aime mon corps. C'est un fait... J'aime mon corps.
Mes muscles saillants, le bronzage de mes bras qui s'arrête au niveau des épaules et son petit côté agricole, mon début de bedaine qui donne a mes abdos encore existants un côté rassurant.... J'aime mon corps. Et c'est un devoir de partager avec ces Dames cet esthétisme.

Je peux te dire que ça a plu! A moi les compliments! A la question "est-ce que tous les Flamands sont si bien gaulés?" j'ai répondu "Non, seulement les Tournaisiens".
C'est bien entendu faux. Pas le quart de notre ville n'a un corps aussi parfait que le mien. Mais c'est ma façon de contribuer à la prospérité de Tournai.
Et s'il y a une recrudescence touristique dans les prochains mois, il faudra que mon mérite soit reconnu. Ho un truc simple, une statue en marbre me représentant, ou la place du marché rebaptisé "Place Staline".

Et toi comment va tu ? Toujours à Arras?
J'ai bien réfléchi à ce que je t'ai dit concernant Vints dans mon dernier pigeon.... Peut être ai je été un peu dur, mais...
Ris tu avec lui? C'est la derniere question directe que je te poses.

Le rire est essentiel dans un couple. Il fait parti du CRAC indispensable.
Confiance Rire Amitié Cul qui font durer les choses.
Bon pour le 4e point tu ne pourra le vérifier qu'aprés mariage.
Puis aprés y a pas que le CRAC hein, si tu as en plus la chance que j'ai eu de trouver une personne intelligente, sensée, charmante, intéressante, qui prépare vachement bien les tripes et l'estomac de porc farci, là tu aura trouver une personne unique.
Mais ta marraine est une perle rare, puis elle est mariée, plus âgée que toi, du même sexe et de la même famille. N'essaye donc pas de me la piquer ça serait glauquissime.


Je t'embrasse fort.
Jo
Zelie_jeanne
Mais qu'il en avait marre ce pigeon de venir livrer ici les messages de la blondinette. Faudra songer à demander une prime de risques. Double ration de maïs par plume laissée dans la gueule de ce sale cabot. Il se pose sur la grille, le chien abboye, enfermé dans la remise au fond du jardin. Le pigeon est rassuré il s'avance et dépose sa missive.



Ma Chère filleule

Nous voici en pleine campagne, nous allons passer la nuit à la belle étoile, regardant la voie lactée, m'endormant dans les bras de Jo. Oh comme c'est romantique !
A propos de romantisme, vois comme j'avais raison d'insister pour faire ce voyage. Jo est transfiguré, il a retrouvé son calme, il ne pense plus à Gent, plus au parlement, ne parle plus de la gargote ni de politique. Il a retrouvé une prose fleurie, douce et agréable, complétement dénuée de gros mots, celle qu'il utilisait quand il me faisait la cour. Il se tient en taverne tel l'homme marié qu'il est, sachant se montrer digne et posé, absolument pas dragouillard.
J'ai retrouvé mon Sly, celui de mes 15 ans.

Nous nous dirigeons vers Saint Pol de Léon, dernière ville de notre éscapade bretonne. Nous y attendrons le bateau de Jehanne qui nous ramenera en Artois. Nous rentretons vers Tournai lentement, j'espère rester quelques jours à Calais où nous avons comme tu le sais, quelques amis.

J'espère que ton séjour à Arras se passe bien. Tu dis que cet homme t'a prêté son appartement. J'en suis ravie bien évidemment, mais j'espère qu'il n'habite pas dans la maison quand tu y es, ça ne serait pas convenable. Mais je te fais confiance.

Je t'embrasse très fort ma chérie. Je t'aime tout autant.

Marraine


Une fois fait le pigeon s'envola, puis revint. Il se posa près de la porte de la remise, s'amusant à faire aboyer l'ignoble poilu, lui tounant le dos, baissant la tête et remuant avec frénésie son arrière train, ses nouvelles plumes ayant repoussé plus belles encore.
Johnlenine
C'est un John au dos strié de traces d'ongles, avec un reste de confiture de coing dans le nombril, le torse et le front maculé de sueur qui quitte la chambre de Totote.
Il voit un nouveau courrier déposé par le pigeon de son cousin sur la table de la cuisine. Une fois de plus, il ne se gêne pas. Puis pourquoi pas lire juste après? Ca change de dormir ou de fumer. Et le bonheur est dans la variété des plaisirs.





Ma chère Eulaly,

Ta Marraine est tout à fait surprenante. En quelques jours, elle a déjà chopé cet accent à la con qu'on les Bretons. Puis tétue...Elle est tétue!!! Elle a une idée en tête, elle l'a pas ailleurs. Une éponge à accent et à comportement.

Alors figure toi que Madame a décidé de se nourrir exclusivement de tourteaux et d'huitres. Bon, c'est goutu j'avoue.

Mais quand je pense au premier gugusse qui s'est amusé à ouvrir une huitre... Ca devait être un sacré pervers tout de même.

Se dire je vais ouvrir un truc aussi dur qu'un caillou, en risquant de m'ouvrir gravement les doigts de la paluche, voire d'en paumer un, vu que c'est la première fois qu'un être humain va essayer d'ouvrir ce machin et que du coup j'ai pas la technique, puis je vais gober un mollusque vivant, qui ressemble à un bon gros glaviot... Excuse moi... C'est de la perversion. Du masochisme même.

Comme s'installer à Gent c'est du masochisme. Comme appeler sa fille Chlamidia ou son fils Georgette c'est du masochisme. Enfin non là plutôt du sadisme en fait.
Encore qu'avoir un prénom à la con ça forge un caractère. Faut apprendre à se faire respecter.
J'ai connu un type qui s'appelait Peggy Sue, bah fallait pas lui baver sur les rouleaux.

Donc on se tape des quantités impressionnantes d'huitres et de gros plant nantais -c'est un vin du cru, j'en ramènerai pas, fors avec des huitres il est assez dégueulasse- on visite, on bronze... On... Oui les huitres ont un effet assez surprenant à ce niveau.
Surprenant l'effet oui... Un peu comme ta Marraine quoi.

Je t'embrasse.
Profite de tes fins de semaine pour te reposer.
On t'aime.
Jo
Totote


Voilà bien longtemps que la bonne des Staline n'avait pas pris autant de bon temps. Avec le couple Staline en voyage d'amoureux depuis des semaines et la garce blonde partie sans doute en profiter ailleurs elle-aussi, elle et John avaient eu tout le loisir d'apprendre à se connaître plus intimement.

D'ailleurs, il n'y avait pas une pièce de la maison qui n'avait été essayée. Cette nuit-là ils l'ont passée dans les draps des Staline mais la surprise est mauvaise le matin quand Totote entend le bruit caractéristique d'une charrette qui s'arrête devant la maison.

D'un bond du lit elle vérifie à la fenêtre.

C'est la petite et un inconnu qui sont en train de décharger des malles. Et m
erde !!!

Elle secoue John encore endormi comme un prunier.


Debout ! Mais debout !
Habille-toi ! Vite ! Prends un outil et trouve quelque chose à réparer ! Maintenant !


Elle enfile elle-même ses vêtements prestement, tire les draps pour les jeter sur le sol et ouvre la fenêtre pour aérer la couverture. L'air tout à fait surpris elle crie par la fenêtre :

Oh vous êtes rentrée !
Vous auriez dû prévenir, je serai allée cherché du pain frais !
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