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[RP]Chez les Staline

Eulaly_de_baylaucq
Eulaly sourit radieuse à Jo qui, le premier, découvre sa surprise. Mais à sa question concernant l'argent, déjà le sourire n'est plus si assuré.
Et, quand sa marraine descend et que les recoupements sur le sujet se font...
Ouille ouille ouille... Cà ne sent pas bon du tout. Réfléchir. Va falloir réfléchir vite là...


Non, j'ai acheté avec mon écu que j'ai trouvé par-terre. C'est Eilhin qui m'a vendu.

Mon écu ? Elle a dit "mon écu" ?!

Eulaly se mord la lèvre inférieure, petite manie qu'elle avait pris de sa mère.
Elle se rend compte qu'elle n'aurait pas dû donner la valeur exacte de l'argent qu'elle avait. Les Staline vont bien se douter qu'elle n'aura pas pu acheter tout çà avec un seul écu...
Avant qu'on l'interroge plus avant, la gamine tente de clore le sujet pour vite le détourner.


Vous êtes contents hein ?
Faut manger en amoureux maint'nant.
Mon parrain il a dit que je serais bourgmestre quand je serai grande. Y va m'apprendre. Et tu sais Jo, il s'est fâché quand je l'ai appelé Kiki. Il a dit "Marre des noms ricules" et que je devais juste l'appeler "parrain".
Je vais dans ma chambre. Comme çà je vais la faire bien propre pour que marraine elle soit encore plus contente et vous vous mangez ma bonne surprise.

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Zeliejeanne
Citation:
Je vais dans ma chambre. Comme çà je vais la faire bien propre pour que marraine elle soit encore plus contente et vous vous mangez ma bonne surprise.

Hop hop hop jeune fille ! Venez un peu par ici.

Zélie tout sourire la prend dans ses bras et l'installe assise sur la table. Elle ne sait pas encore ce qui s'est passé mais elle sent bien que quelque chose ne va pas.

Tu sais mon coeur, quelque fois dans la vie on a très envie d'une chose, pour soi même ou pour les autres. On en a tellement envie qu'on ferait n'importe quoi pour l'avoir. Et quand je dis n'importe quoi, ça inclut aussi les bêtises, même les grosses ! Jo en fait encore tu sais ! Et après on ne sait plus comment faire pour la réparer. Alors il y a deux solutions : ou on garde la bêtise inavouable sur son coeur et on se sent très mal, ou alors on en parle avec un adulte qu'on aime et qui nous aime très fort, comme Jo ou moi et après on se sent ..... Zélie respire profondément .... on se sent .... mais tellement mieux ! tu peux pas savoir. Et puis les adultes trouvent toujours une solution aux problèmes des petites filles.

Zélie la reposa par terre, et lui donnant une petite tape sur les fesses :

Allez zou ! va la faire cette toilette pendant que Jo et moi déjeunons en zamoureux. Mais n'oublie pas qu'on est tout à fait prêts à técouter mon coeur.

Zélie, souriante et très calme se retourne ensuite vers son époux ...

Et bien mon ange ! qu'attendons nous pour dévorrer tout ça ? hum ça va être délicieux !

Zélie espérait de toutes ses forces qu'Eulaly vienne leur donner d'elle même l'explication, mais elle était si jeune encore ! Et si elle ne disait rien ? il faudra alors poser des questions ... il fallait savoir.
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Eulaly_de_baylaucq
Les paroles de sa marraine avaient résonné sans arrêt dans sa petite caboche blonde. Elle se sentait si mal d'avoir volé l'écu... Et en plus, elle n'avait pu s'échapper qu'une fois depuis.

Elle avait alors espérer voir Klésiange, le payer, lui expliquer qu'elle ne pouvait pas lui donner les 50 deniers dus pour le crédit, qu'elle le paierait sans faute... dès que çà irait...
Mais la vérité est qu'elle se doutait bien que l'homme qui lui avait fait crédit ne serait sans doute pas très compréhensif... ou il ferait mine de l'être et lui demanderait quoi en échange de sa patience ?
Elle sentait bien que la bonté d'âme n'était sans doute pas la première vertu de l'homme qui lui faisait à nouveau bien peur.

Ce jour là, le jour où elle avait réussi à s'échapper, son écu volé bien à l'abri dans sa petite main, elle-même plongée tout au fond la poche de son tablier, elle avait rencontré, à la Démonesse Fleur Bleue, un homme, un inconnu, un voyageur.
Il avait dit s'appeler Tororo et être le dieu du soleil.
La gamine, bien qu'ayant encore la naïveté de son âge, ne l'avait pas cru sur paroles. Elle avait demandé une preuve. S'il était un dieu, il pouvait exaucer les prières.
Elle pria donc l'homme comme on priait le Très-Haut à l'Eglise le dimanche, les yeux fermés, les mains jointes, et... Et çà avait marché !
Elle avait demandé un écu pour le remettre dans le pot des Staline. Il le lui avait donné.
C'était dit. Tororo serait son dieu. Vachement plus efficace que l'autre qui ne faisait ni revenir son père, ni sa mère, ni son frère...

Mais Klésiange n'était pas venu et le temps s'écoulait sans que la petite ne puisse trouver d'autres occasions. Combien lui devait-elle à présent ?
Malgré son angoisse, malgré les paroles et le ton rassurant de sa marraine, elle avait continué à se taire, trop honteuse, trop effrayée par l'idée de les décevoir.
Et elle avait alors tout fait pour se cacher du géant blond.

Mais un soir, alors que sa marraine était en retraite, Eulaly, sur l'insistance de Slystaline qui voyait bien que quelque chose clochait dans son comportement, avait tout déballé.
Une morale en règle en avait découlé et elle avait promis de ne plus jamais ni contracter de crédit, ni aller en taverne seule - même pas pour faire une magnifique surprise -, ni de voler d'écus dans le pot.
Un câlin, un bisou et l'assurance que tonton Jo l'aimait toujours et prenait à présent les choses en main concernant Klésiange et voilà notre petite fille libérée d'un poids au point d'en avoir presque des ailes.
Jo avait aussi dit que Tororo n'était pas un dieu, que le seul était le Très-Haut mais çà, Eulaly n'était pas vraiment certaine de vouloir le croire.

Et puis une méchante grippe l'avait clouée au lit plusieurs jours.
Pauvre Slystaline... Il eut fallu que ce soit pendant la retraite de sa femme. Il s'était néanmoins bien débrouillé puisque la gosse se remit bien de sa maladie.

Cependant, le regard lourd de Klésiange lorsqu'elle le croisait ici et là, la mettait bien mal à l'aise. Tonton Jo s'était-il réellement occupé de sa dette ?

Ne souhaitant pas remuer la désagréable histoire, elle se refusait à le lui demander et se contentait de se cacher lorsqu'elle apercevait son imposant créancier.

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Eulaly_de_baylaucq
Marraine et Jo venaient de le lui annoncer au traditionnel apéro d'après messe du dimanche.

Près de papa... Maman était près de papa.

Elle avait encaissé l'annonce sans vraiment pleurer. Il faut dire que les Staline avaient su trouver les mots. Pas une fois l'adjectif "morte" n'avait été prononcé.
Juste : "Elle est près de papa. Ils sont heureux ensemble maintenant et pour toujours. Ils veilleront toujours sur toi".
Tout juste une petite larme vite séchée, l’émotion de l’annonce et le fait de voir ses tuteurs si tristes. Puis quelques questions pour se rassurer avant de demander à pouvoir retourner jouer dehors.

Mais là, sur le chemin qui mène à la chaumière, la nouvelle commence à imprégner son esprit plus en profondeur.
Le vent, encore frais malgré un magnifique soleil de début de printemps, lui envoie des rafales au visage.

Elle marche vers la maison où Zélie leur a promis du boeuf ce dimanche. Il y a une demi-heure, la gamine s'en était extasiée. A présent elle s'en fichait bien. Elle n'avait plus faim.

Son bateau cassé est là, rangé dans un vieux seau sous l'escalier. Elle le prend et s'accroupit près d'une rangée de perce-neige. Jo a dit qu'il réparerait le mât.

Son bateau slalome entre les tiges tandis que les petites fleurs blanches font place au doux visage de sa mère… Ce visage toujours trop pâle que même le soleil du Languedoc n’avait pu colorer, ses yeux vert-de-gris où la fillette y lisait, malgré l’épais voile de désespoir, tout l’amour d’une mère à son enfant et, par-delà même, celui d’une femme à l’homme qu’elle chérit, son corps chétif toujours vêtu de houppelandes raffinées et dont les pieds délicats arboraient de petites chausses bien cirées, ses longs cheveux blonds dont elle avait hérité la couleur sans la belle raideur, ses gestes délicats qui pouvaient à l’occasion devenir violents lorsqu’elle s’emportait et sa petite voix presque trop aiguë qui tremblait d’émotion les rares fois où elle trouvait le courage de lui chanter des chants occitans en souvenir de son père.

Eulaly en voulait terriblement à sa mère de l'avoir abandonnée mais elle ne pouvait nier qu’elle l’avait aimée.
Klésiange, ses tuteurs, tous expliquaient l’attitude de Moonflower par le fait qu’elle n’avait vécu que par et pour son père, que, lui mort, la vie lui était devenue trop pesante et que de voir cette enfant, ces enfants dont il était le procréateur, la ramenait sans cesse à la mémoire d’un temps révolu à jamais.

L’enfant ne se souvenait ni de lui, ni de ces jours heureux.
Elle ne voyait qu’une mère qui s’éloignait de plus en plus d’elle, qui semblait vouloir se battre trouvant parfois un court sursaut de vie dans les bras d’hommes ou sur l’estrade d’une tribune publique mais qui était tout à fait incapable de reprendre le dessus.
Elle se souvient de Matteo si gentil, si protecteur avec sa mère et de son cousin Divinius avec qui elle avait de relations parfois tendres, souvent houleuses.
Mais rien ni personne n’avait pu la guérir. Ses enfants encore moins.
Ainsi Eulaly se sentait coupable. Peut-être que si elle et Keenan n’avaient pas existé leur mère aurait pu retrouver goût à la vie.

"Elle est près de papa. Ils sont heureux ensemble maintenant et pour toujours. Ils veilleront toujours sur toi".

Elle se rend compte à l’instant que jamais plus elle ne pourra la voir ou lui parler. Elle resterait là avec sa marraine, son parrain et tonton Jo qu’elle aimait tant mais qui jamais ne la remplaceraient.

La pluie tombe sur le bateau arrêté. Ce sont les larmes de la fillette qui trouvent enfin le lit de ses joues.

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Slystaline
Le Tournaisien fend quelques stères de bois.
A chaque coup de hache, il ne peut s'empecher de penser à l'absurdité de la vie. Tant de rêves, d'espoir, tant d'ambitions, tant d'energie en chaque personne. Au bout le néant. L'espoir d'un paradis solaire hypothétique. Tant d'amis perdus. Même les roses se fânent. Et pour quoi au bout ?

A ce moment, le fanfaron a le sentiment de n'être qu'une poussière, qu'un fétu de paille balloté par la vie.

Le bois est coupé. La hache reste planté sur le billot. Sly range les buches...
Et voit sa protégée pleurer sur le chemin. Un sourire triste se dessine sur le visage marqué de l'homme. Il voit le bateau cassé.
Il le récupèrera et réparera le mât le soir même. Il laissera le jouet au pied du lit de la petite, sans dire un mot.

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Zeliejeanne
Qu'est-ce qui ne va pas ?
Zélie se ressasse cette question depuis qu'elle a mis les pieds hors du lit. La journée semblait pourtant belle, le soleil était radieux. Son mari l'avait regardée en souriant, n'avait pas manqué de la serrer dans ses bras alors qu'ils étaient encore couchés, l'embrassant bien plus amoureusement qu'au moment de ce premier baiser qu'il lui avait volé.
Eulaly avait l'air d'aller bien. Jamais elle n'avait reparlé de la mort de sa Maman. Avait-elle vraiment bien compris qu'elle ne la reverrait jamais ?
Sly et elle même travaillaient beaucoup, et se voyaient peu ces derniers temps. Même pendant leurs nuits ils étaient séparés. C'est la vie se disait-elle. Mais leur amour était intacte, fort, sincère, épanouissant, vrai.
Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
Zélie sentait comme une menace, comme un gros nuage noir qui se profile au loin, et qui avance en silence, espérant ne pas être vu. Elle essayait de chasser ce mal être. Elle préparait le repas sans réflechir. Puis machinalement elle leva les yeux et, par la fenêtre, vit Eulaly qui jouait avec ses amis, son mari qui partait pour la taverne. De quoi avait elle à se plaindre ? Le bonheur ? elle le touchait chaque jour du bout des doigts, elle le caressait.
Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
Une carriole passe lentement au bout de leur jardin. Des images lui reviennent. Zélie s'arrête de travailler, s'essuye les mains à son tablier et se souvient ... Moon ! son installation ici, quelques jours en attendant, puis son départ. Si elle avait pu se douter qu'elle ne la reverrait jamais. Leurs "au revoir" .... leur amitié ... leurs larmes ..... Zélie s'essuye les joues de ses mains .... Elle sait maintenant ce qui ne va pas
...

MOOOOOOOON ! tu me manques.
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Eulaly_de_baylaucq
"La vie, c'est comme une page blanche. Tu peux y faire des gribouillis tout noirs ou alors y dessiner quelque chose de beau et coloré."

Quelle jolie métaphore.

Eulaly avait attentivement écouté sa marraine au traditionnel apéro dominical.
C'est qu'elle en avait dit de belles choses ce matin sur la vie, la beauté, l'amour...

Eulaly avait compris quantité de choses :

- qu'il y avait deux beautés. Celle que voient les yeux et celle du coeur, que le plus important était d'être beau aux yeux de ce qui nous aiment.

- qu'on avait le choix de faire de sa vie un horrible gribouillis ou un beau dessin coloré mais que des fois, même si on ne le voulait pas, il arrivait qu'on gribouille un peu quand même

- qu'il n'était pas nécessaire d'attendre 25 ans pour se marier mais qu'il fallait d'abord apprendre à faire des choses dont de la bonne cuisine pour nourrir son homme

Elle pense alors à Gwad. Il n'avait pas eu l'air de vouloir trop goûter son gâteau de terre lorsqu'ils l'avaient invité. Mais çà, c'est parce qu'elle ne savait pas encore cuisiner.
Elle espérait bientôt pouvoir lui présenter d'énormes gâteaux à la crème et des volailles odorantes.

Sa main dans celle de sa marraine, elle passe devant Jo, trop occupé aujourd'hui pour partager l'apéro.
Un grand geste à son tonton, tout sourire elle lui dit :


Hé Jo ! Je vais apprendre à faire à manger ! Comme çà j'ai pas besoin d'attendre 25 ans pour me marier ! A tout à l'heure !

La journée s'annonçait merveilleusement belle malgré le fait que sa marraine, son tonton et son parrain ne soient pas parmi les finalistes des Grammys.

Cà avait commencé au petit-déjeuner par la nouvelle du résultat des élections. Le parti de son parrain adoré avait gagné !
Ils s'étaient ensuite habillés pour aller le féliciter.

Et puis... la messe. Moins drôle mais suivie de l'apéro donc plus au moins supportable.

Et puis maintenant, ce cours de cuisine que Zéliejeanne lui avait promis. Génial !

La gosse grimpe sur le banc de la cuisine et observe sa marraine, un sourire qui semble ne plus vouloir s'effacer sur les lèvres.


On commence par quoi ?


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Zeliejeanne
Citation:
On commence par quoi ?
Zélie souriait devant le tempérament de ce petit bout de femme. Elle s'arrêta un instant, adossé à son bahut, croisa les bras et fit mine de réflechir très sérieusement. Alla même jusqu'à se prendre le menton entre le pouce tendu et l'index replié.

On commence par décider de ce qu'on va préparer et surtout !!!! de pour qui on va le préparer. Car pour faire de la bonne cuisine, il faut la faire pour des personnes qu'on aime. Donc, la question est .... qu'est-ce que Jo et ma petite poucette aimeraient pour le dessert. Zélie la surveillait du coin de l'oeil. Hummm voyons voir : une tarte aux pommes, toute chaude ! Il nous faut donc de la farine, un peu de beurre, de la levure, un peu de sel ... Ce faisant Zélie lui tendait les ingrédients au fur et à mesure de l'énumération. Et surtout des ... pommes. Zélie lui tendit un panier. Tiens tu es chargée d'aller en chercher 4 dans la réserve. Tu les choisis bien grosses. Allez zou ! je t'attends !
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Eulaly_de_baylaucq
Eulaly était allée chercher les plus belles pommes qu'elle avait trouvées, elle avait appris à préparer la pâte, à l'étaler, tirant la langue sous l'effort, elle avait tenté d'éplucher une pomme (la malheureuse !), sa marraine avait épluché les autres d'un geste expert qu'elle lui enviait. Et puis elles l'avaient enfournée et s'étaient léchés les babines en sentant la bonne odeur qui emplissait la maison.
Elle avait ensuite débarrassé la table pour y mettre les planchoirs tandis que sa marraine s'était occupée des couteaux.

Il était certain qu'elle mettait du coeur à l'ouvrage sous le regard mi-fier mi-amusé de Zélie. Jo allait être ravi mais çà n'arrangerait pas ses poignets d'amour !

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Zeliejeanne
TAGADAC .... TAGADAC ... TAGADAC ...

Zélie souriait en entendant ce bruit devenu familier qu'Eulaly faisait en descendant les escaliers le matin. Assise dans sa cuisine, buvant sa tisane encore tiède, elle la voyait arriver, pleine de vie, sourire aux lèvres, courant vers elle pour venir l'embrasser et lui souhaiter une bonne journée.

Je vais voir Jo dans son moulin ! avait elle décreté. Zélie du faire preuve de rapidité pour la rattraper au vol

Attends deux secondes tu veux bien ? que je te regarde mieux. Tourne toi ! fais quelques pas ..... Et oui ma poussinette, tu as encore grandi. Il va falloir que je fasse tourner mon métier.

Zélie la toisait, vrai qu'elle grandissait, vrai qu'elle devenait une grande fille, plus question de l'habiller comme une poupée.

Et .... que dirais-tu si je te tissais ta première paire de braies ? et peut être même un joli chemisier de damoiselle ? allez dis moi ce qui te ferait plaisir mon petit coeur ...
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Eulaly_de_baylaucq
La vie suivait son cours dans la maison des Staline. Eulaly appréciait cette vie simple dans laquelle elle s'épanouissait entourée d'amour et d'attention.

Vrai qu'elle avait bien grandi la gamine. Ses tabliers devenaient trop courts, ses bottes trop petites.
Heureusement Marraine veillait et, en tant que tisserande, avait décidé de lui confectionner de nouveaux vêtements. Des vêtements de damoiselle !

Sourire jusqu'aux oreilles.


Oh oui ! Je veux, Marraine ! Dis, dis, on peut aller au marché pour choisir le tissu ?


C'est ainsi qu'on vit Zéliejeanne et Eulaly main dans la main arpenter les chemins entre les étals de la Grand'Place de Tournai.

Oh regarde Marraine ! Comme il est beau ce tissu ! Et celui-là !


Elle met l'étoffe d'un blanc légèrement satiné sur sa poitrine.

Cà me va bien hein ! Cà ferait une belle chemise de damoiselle çà, hein ?

4 m de l'étoffe avait été acheté et puis elles avaient continué jusqu'à ce que...

Woua...

Eulaly s'arrête net devant une toque noire en velours.

Il est trop beau...

Zélie sourit. Eulaly ne le savait pas mais c'est elle-même qui avait fabriqué puis vendu ce chapeau au marchand.


61 écus... C'est un peu cher Eulaly... Et puis à ton âge ? Tu n'en as pas vraiment besoin. Tu risques de le perdre ou l'abîmer en jouant.


Oh s'il te plaît Marraine !
Je rangerai toute la maison, j'irai chercher les oeufs tous les matins... et le lait aussi... Je ferai la cuisine... Tout ce que tu voudras...


Zélie pose le chapeau sur la tête de sa filleule et glisse deux doigts entre son petit crâne et la toque en grimaçant.

Il est un peu grand...

Les yeux d'Eulaly supplient les siens. La gamine pousse le chapeau vers l'arrière afin qu'il tienne mieux, grâce notamment son abondante tignasse blonde.

Mais non regarde... Il me va.

Soupir résigné de Zélie.

Va pour le chapeau...

Eulaly n'avait alors plus voulu que sa merveille quitte sa tête et c'est fière comme un paon, qu'elle continue la promenade avec Zélie, transformant dans son esprit, les quelques regards posés sur elle en signes d'admiration.

Elles avaient déjà les tissus nécessaires aux braies, à la chemise et à la ceinture.


Oh ! Regarde-moi çà Eulaly !

Zélie s'était arrêtée devant une étoffe de couleur cyan.

La même couleur que tes yeux. Cà ferait une jolie cape n'est-ce pas ?

Eulaly acquiesce en souriant.

La jeune femme touche et apprécie le tissu en connaisseuse. La petite aurait bien chaud là-dedans.

Leurs achats terminés, elles rentrent chez elle. Zélie avait quelques bonnes journées de travail devant elle.

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Zeliejeanne
Zélie était contente d'être rentrée. Elle avait les bras chargés de toises de tissus de toutes les couleurs, de toutes les matières. Elle avait acheté tout ce qu'Eulaly désirait, et ce chapeau qu'elle portait fierement lui allait vraiment bien.
Zélie riait encore toute seule se souvenant de la façon dont Eulaly s'y était prise pour la faire "plier" à ses envies.
Elle prépara le repas sans tarder et se mit au travail rapidement. La commande de son époux était prête, Zélie l'emballa et la posa sur une table pour ne pas encombrer son métier
.

Alors Damoiselle commençons par prendre vos mesures !!!

Zélie s'extasiait .... Mais dis moi ! tu grandis vraiment trop vite, tu seras bientôt plus grande que moi .... ça va pas du tout ça hein !!

Zélie se mit ensuite au travail et fabriqua tout ce dont Eulaly avait envie et besoin.
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Eulaly_de_baylaucq
Haut les mains !

Bras levés, Eulaly, pieds nus, en petite chemisette et bloomer, rigole.


Tu chatouilles !

Prendre les mesures d'un asticot n'aurait pas été plus difficile.
La chose faite, Eulaly regardait sa marraine coudre. Passionnant de voir tous ces morceaux de tissu prendre forme sous les doigts expérimentés de Zéliejeanne. A la voir, çà ne semblait pas si compliqué.


Je peux essayer dis, marraine ?
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Zeliejeanne
Citation:
Je peux essayer dis, marraine ?

Bien sûr que tu peux ! regarde dans mes chutes de tissus et choisis celles que tu préfères. Ensuite tu iras chercher ta poupée préférée et tu dessineras la robe que tu veux lui offrir et nous la ferons ensemble si tu veux.

Zélie continuait à travailler le sourire aux lèvres, la surveillant du coin de l'oeil. Eulaly fouillait dans son sacs de chutes.
Son dos la faisant souffrir un peu, Zélie se leva, les mains au creux de ses reins, se cambrant vers l'arrière et se dirigea vers la fenêtre qui lui offrait une vue imprenable vers le moulin "Staline". Son amour y était et d'où elle se trouvait elle pouvait apercevoir sa silhouette occupée à travailler. Elle souriait et, sans aucun son ne sorte de sa bouche, elle murmura : "je t'aime mon blond meunier".

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Eulaly_de_baylaucq
Eulaly observait Zéliejeanne et tentait maladroitement de reproduire ses gestes.
La vict... euh... le modèle s'appelait Pimprenelle, une poupée de chiffon que sa mère lui avait offert pour se faire pardonner de l'avoir laissée cinq jours entiers sans elle préférant folâtrer avec Matteo.

Elle coupe le tissu, parvient à enfiler le fil dans le chas de l'aiguille, fait un noeud énorme, pique le tissu et coud si bien qu'elle peut.
Presque deux heures après, la poupée est habillée. Le col est trop grand, les manches asymétriques mais pour une première, c'est acceptable.
La petite jauge son travail avec une moue dubitative, comparant son oeuvre avec la splendide chemise de coton blanc que sa marraine vient d'accrocher à un cintre.


D'ailleurs, elle est où ?
Ah ! Juste là !


Eulaly pose sa poupée et la rejoint. Elle sourit en regardant Jo elle-aussi et se blottit silencieusement contre Zélie.

Pur moment de plénitude.



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