Rp "orphelin" (un seul post) fait à la demande de Paul (rp à la zola) et avec la gentille collaboration d'ljd Klesiange.
Junon, jeune femmes au charme quelconque, deux macarons ornant chaque côté de sa tête, accentuant la largeur de celle ci, les traits frais dénotaient pour autant une candeur remarquable. Ses boucles dorées, sa gorge en satin et ses épaules en mûrissant ont pris la rondeur d'un fruit soyeux, elle qui était si maigre.
Éduquée dans une famille sévère froide et guindée, de parents qui ont servi de grandes familles du pays.
Un père décédé, Une mère prenant de l'âge, les manies sont venues. Elle est devenue avare, compte les morceaux de sucre, serre elle les bouteilles de vin entamées, donne linge et vaisselle au fur et à mesure du service.
En proie à des inquiétudes sourdes quant à manquer de vivres, elle envoie Junon malgré qu'elle soit malvoyante au champs travailler.
-Ma fille je t'envoie chez sieur klesiange, je m'en souviens de cet homme il a assez bon coeur pour bien te rémunérer. Qui sait, s'il est toujours UN coeur à prendre, succombera-t-il à tes charmes, ce qui nous assurerait quelques bons jours à vivre.
Sa mère lui faisait le récit des splendeurs des décors lors des bals bourgeois et des costumes aux violentes combinaisons de couleurs vives et dorures, bal qu'il avait organisé et où elle avait servi.
Junon imaginait dans sa tête ces couleurs orgiaques sans pouvoir se les représenter réellement. Sa vue floue ne le lui permettait pas. Elle pouvait à peine étudier ombres et silhouettes et elles étaient toutes au final aussi grises que sa robe.
Mais dans ces récits, ce qui l'intéressait par dessus tout, c'est la description que lui faisait sa mère de cet homme obscur, mystérieux.
Sa curiosité piquée au vif elle s'est laissée prendre au jeu, et trainant auprès de sa demeure, elle ne manquait pas de se renseigner sur les qualités de coeur de celui qu'elle désirait dans un premier temps comme employeur.
Les jours s'égrènent et une annonce apparait. Récolte de légumes au potager pendant un certain temps. Elle demeure muette sur l'handicap de ses mirettes, et mit en avant ses mains aux doigts fins capable de cueillir les légumes avec grande délicatesse, sachant qu'un légume, dont la chair subit une éraflure exposée à l'air, pourrit et propage la pourriture dans tout le cageot en osier.
Citation:13-05-2010 12:23 : Vous avez été embauché chez Klesiange .
Embauchée, elle était à chaque aube la première à se manifester, la robe grise et large nouée autour de sa taille faisait office de panier. Chaque matin, immuable rituel : Les ouvriers se découvrent, s'inclinent légèrement et gardent une politesse muette tout en cueillant fruits aux vergers et légumes du potager.
Elle avait hérité de son père la face rasée pendant son service. Elle ne se permettait même pas un sentiment d'ennui. Que d'entrain! que de zèle dans la besogne, dans un silence solennel.
Une ombre fraiche tombe des arbres et les gaités du soleil chantent dans la verdure. La jeune femme dont le dos parfois la lançait s'octroyait des pauses, guettant les fenêtres sans réellement les fixer.
Était ce son imagination ou cette silhouette agréable qui apparait aux fenêtres était réellement celle de son employeur. Elle désirât y croire, et elle y crut ardemment.
Puis ses yeux mats laissent transparaitre à travers la vitre des pupilles une infime flamme quand elle prenait une quelconque voix autoritaire pour celle de son supposé employeur.
Junon rêvait en secret de bénéficier de l'ultime honneur: le voir si par miracle il se rapprochait, lui parler, lui réserver un sourire sincère dont elle était elle même avare et qui aurait trahit pour ceux qui la connaissaient le très vif intérêt qu'elle portait presque sans raison à son égard.
Il ne restait plus que deux jours, ce qui devait être une corvée, était un plaisir. La jeune femme demeurait dans le champs assez tardivement chaque soir dans l'espoir de se faire remarquer. Quand les autres employés quittaient les champs, elle elle fredonnait des chansons de lavandières, chantant les hommes, et parfois l'amour courtois d'une jeune jouvencelle éprise d'un employeur fantôme.
Les transports amoureux que cette histoire lui faisaient vivre étaient démesurés, exagérés, nourris par une sensibilité à fleur de peau, des sens aiguisés pour être privé de la clarté de vue.
Et ce soir là, après un dernier regard jeté en direction de la demeure, elle entreprit de rejoindre son foyer, mais un contremaitre vint vers elle et lui tendit un parchemin scellé, accompagné d'une bague.
-De la part de messire Klesiange, bon travail fillette!
Les doigts tremblant elle put desceller le parchemin et le dérouler, mais n'arrivait guère à lire, elle dut courir les jambes à son cou, le coeur battant à tout rompre, tam tam effréné qui menaçait de transpercer ses côtes, mais était ce l'effort de la course, ou alors le bonheur d'avoir attiré l'attention, l'espoir fou et aveugle que ses émois soient ne serait ce qu'un peu partagés, remarqués.
Ouvrant la porte en bois d'un coup sec lui faisant faire le grand écart violemment, elle vit sursauter sa mère, mais pas le temps de sortir un son, elle était déjà sur elle, le rire cristallin, la faisant tournoyer avec elle à bout de bras.
-Maman! Maman! il m'a remarquée! pour messire Klesiange j'existe maman! il m'a écrit un parchemin..
Junon s'interrompit soudain dans son élan, craignant le pire, la pâleur succéda au rose du plaisir, et c'est blême qu'elle tendit le parchemin à sa génitrice, comme si sa vie, son sort en dépendait.
-Lis le moi à haute voix maman..
La mère, curieuse quoique déboussolée par une telle effusion à laquelle elle n'était que peu habituée de la part de sa fille, déroule la missive soigneusement et d'un regard ballant se mit à la déchiffrer
Citation:
Expéditeur : Klesiange
Date d'envoi : 2010-05-14 02:09:44
Jeune fille,
Je laisse généralement à mon mandataire le soin de se charger de la gestion de mon champ ; mais je lui demande également de me mentionner toute chose inhabituelle qui pourrait s'y dérouler.
Or, il semblerait que vous ayez travaillé par deux fois sur mon champ avec une énergie et une efficacité hors pair. Il est donc de mon devoir - et c'est un devoir naturel - de prendre la plume pour vous en remercier.
Vous trouverez accroché à ce pigeon une fine bague en argent dont vous pourrez sans doute tirer un prix honnête et à la hauteur de vos efforts, du moins l'espérai-je.
Bien cordialement,
Klesiange
Citation:12-05-2010 23:06 : Klesiange vous a accordé sa confiance.
Quand elle eut finit la lecture, les deux femmes sans se concerter se laissèrent s'affaisser toutes deux sur le même divan de stupéfaction.
Ainsi il tentait une approche.
Quel tact, quel retenue, tout entre les lignes, suggérant à peine qu'elle se démarque. Junon n'avait plus de doute quand à la nature de ses sentiments à présent.
Ces vagues de frissons qui submergent son corps, cette moiteur qui s'emparait de ses mains, et ce sourire béat qui éclairait son visage anodin. Et cette bague, symbolique sans équivoque pour la jeune femme. Un conte de fée commençait.
Elle n'en dormit guère de la nuit, rêves édulcorés de baisers volés de cette silhouette grise qui l'envoûte et l'ensorcèle, son coeur ne savait plus arrêter sa cavalcade et se calmer, et dans la tête de la jeune fille un refrain fleurissait, entêtant, entêté : Je l'aime, je l'aime, je l'aime..
La récolte finie. Elle n'avait en tête qu'un retour ses ces terres, mais la vue guérie. Elle garda ses écus précieusement et se résolut enfin à consulter un médicastre reconnu pour ses méthodes peu conventionnelle, mais rapide. Et elle, elle n'avait guère de temps, elle se consumait d'impatience que de voir enfin le visage de celui qui régnait en maitre absolu sur ses pensées et les envols saccadés de son coeur.
Quelques semaines plus tard, le traitement entamé, des gouttes grasses à l'odeur infecte, à la couleur verte oxydée, étaient administrées dans le coin de l'oeil régulièrement. Traitement qui n'était guère miraculeux en soit, mais elle pouvait distinguer à présent les couleurs les unes des autres même si les formes floues s'imbriquaient, comme si la réalité était vue à travers un kaléidoscope.
Tant pis elle s'en contentera, c'était suffisant pour apercevoir la forme d'un visage, ses courbes, un regard brillant, brûlant, transperçant, c'était suffisant pour lui donner des ailes et l'espoir d'en voir d'avantage plus au fur et à mesure que son traitement avançait.
Un soir elle s'enhardit, et ses pas la mènent autour de la demeure de Klesiange, un grésillement sourd s'élevait dans l'air, sifflement d'une résine enflammée, l'air ambiant était chargé du parfum résineux d'un feu, et se raréfiait au fur et à mesure qu'elle approchait, le feu crépitait élançant des langues de flammes engloutir l'oxygène. Ses sens s'affolent, elle ne pensait plus qu'à son amour, et s'il était dedans, s'il était dans ce feu. le rouleau de parchemin qu'elle trainait partout, jusque entre les bras de Morphée, serré, elle se mit à courir en criant de toutes ses forces
"Au feuuuuuuuuu, Au feuuuuuuuuuuu"
Si sa vue l'empêchait de distinguer le sentier, elle traçait tel un bélier mû par une force considérable que seuls les gens épris connaissent quand il s'agit de sauver l'élu de leur coeur.
Ses jambes saignaient tailladées par les ronces et autres buissons à la griffure sanglante, et qu'elle tentait plus au moins adroitement de sauter dans un état de panique.
Aucune voix, aucun secours, l'incendie déclaré dévorait goulument l'inflammable qui osait barrait son chemin, et dans son désespoir, elle ne put que sauter dans les flammes en expulsant dans un appel sorti droit de son coeur tout l'air qui était dans ses poumons
"Monsieur Klesiaange Venez vers moi si vous m'entendez! Vous m'entendez!! Manifestez vous je vous en conjure!'
Tout ce qui vint vers elle, ce fut une poutre enflammée, d'une grange légèrement éloignée de la dite demeure, d'un propriétaire absent en voyage.
Un baiser de feu, et le corps de la jeune femme qui s'embrase, qu'un manteau de velours cendré recouvrira jusqu'à ce que le vent le sème, semant par la même le secret d'un amour.