Eilhin
[Quand l'espoir renaît. ]
Tournai, au 43 rue des Mésanges
La rouquine, dict la jeunette ou encore ChoupinEilhin, a enfin pris possession de sa première maison. Enfin pour tout avouer, il s'agit surtout d'une modeste masure, constituée d'une pièce unique, mais la nouvelle tournaisienne en nourrit pourtant une très grande fierté.
La voilà enfin propriétaire, et capable de subvenir elle seule à ses besoins. Certes, elle est criblée de dettes, mais elle en remboursera le moindre écus à son créancier, question d'honneur.
Chaque jour qui passe fait un peu plus grandir et mûrir celle qui de simple alcoolique étrangère devient peu à peu une citoyenne flamande à part entière désireuse de s'investir le plus possible pour son comté d'adoption. Elle apprend à encaisser les colibets et les insultes, elle essaie de s'habituer au fait que quoiqu'elle dise ou fasse, certains ne verront dans son envie d'aider que vanité et vils calculs pour prendre une place qui n'est pas la sienne. Lentement, mais sûrement elle perd son innocence et son insouciance au profit d'une assurance et d'une détermination qu'elle espère rester sans faille aucune.
La jeunette a des projets à revendre, tant sur le plan personnel avec sa pastorale et son baptême à venir, que pour sa ville et le comté, où elle se concentre pour le moment sur la seule chose qu'elle maîtrise un tant soit peu : la mine. De la volonté elle n'en manque pas plus que de courage, et elle est bien décidée à avancer quoiqu'il advienne, et laisser son passé définitivement derrière elle.
Ce matin, alors qu'elle sort de chez elle pour aller cultiver son champ de maïs (la seule infidélité hebdomadaire qu'elle fasse à la mine de fer parce qu'elle n'a pas les moyens de recruter un ouvrier agricole), tout lui semble si différent.
En effet, ce matin est un matin pas comme les autres.
C'est un de ces matins où la rouquine ne peut s'empêcher de chantonner comme une enfant.
Un de ces matins où quiconque la croiserait lui trouverait un air différent, verrait peut être même une lueur nouvelle dans son regard de jade.
Un de ces matins où aucune insulte n'aurait de prise sur elle, ni sur sa bonne humeur.
Un de des matins où Eilhin se prend même à rêver de jours meilleurs, à penser à l'avenir avec la joie au coeur, et à croire que peut être, finalement, elle aussi a le droit à sa part de bonheur.
Où comment une soirée et quelques mots ont su faire renaître l'espoir en elle.
La vie parfois c'est aussi simple qu'un anneau d'or orné d'un saphir.
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Tournai, au 43 rue des Mésanges
La rouquine, dict la jeunette ou encore ChoupinEilhin, a enfin pris possession de sa première maison. Enfin pour tout avouer, il s'agit surtout d'une modeste masure, constituée d'une pièce unique, mais la nouvelle tournaisienne en nourrit pourtant une très grande fierté.
La voilà enfin propriétaire, et capable de subvenir elle seule à ses besoins. Certes, elle est criblée de dettes, mais elle en remboursera le moindre écus à son créancier, question d'honneur.
Chaque jour qui passe fait un peu plus grandir et mûrir celle qui de simple alcoolique étrangère devient peu à peu une citoyenne flamande à part entière désireuse de s'investir le plus possible pour son comté d'adoption. Elle apprend à encaisser les colibets et les insultes, elle essaie de s'habituer au fait que quoiqu'elle dise ou fasse, certains ne verront dans son envie d'aider que vanité et vils calculs pour prendre une place qui n'est pas la sienne. Lentement, mais sûrement elle perd son innocence et son insouciance au profit d'une assurance et d'une détermination qu'elle espère rester sans faille aucune.
La jeunette a des projets à revendre, tant sur le plan personnel avec sa pastorale et son baptême à venir, que pour sa ville et le comté, où elle se concentre pour le moment sur la seule chose qu'elle maîtrise un tant soit peu : la mine. De la volonté elle n'en manque pas plus que de courage, et elle est bien décidée à avancer quoiqu'il advienne, et laisser son passé définitivement derrière elle.
Ce matin, alors qu'elle sort de chez elle pour aller cultiver son champ de maïs (la seule infidélité hebdomadaire qu'elle fasse à la mine de fer parce qu'elle n'a pas les moyens de recruter un ouvrier agricole), tout lui semble si différent.
En effet, ce matin est un matin pas comme les autres.
C'est un de ces matins où la rouquine ne peut s'empêcher de chantonner comme une enfant.
Un de ces matins où quiconque la croiserait lui trouverait un air différent, verrait peut être même une lueur nouvelle dans son regard de jade.
Un de ces matins où aucune insulte n'aurait de prise sur elle, ni sur sa bonne humeur.
Un de des matins où Eilhin se prend même à rêver de jours meilleurs, à penser à l'avenir avec la joie au coeur, et à croire que peut être, finalement, elle aussi a le droit à sa part de bonheur.
Où comment une soirée et quelques mots ont su faire renaître l'espoir en elle.
La vie parfois c'est aussi simple qu'un anneau d'or orné d'un saphir.
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"