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[RP] Réflexions passées et présentes: Espoir

Anaela
C’était l’été. La plaine orientale brûlée par le soleil s’imbibait du sang des guerriers qui avaient vaillamment combattu pour leurs idéaux, leur province, leur liberté surement, plus que tout.

Elle avait chaud. La sueur coulait le long de son dos trempé sur lequel collait sa tunique maculée de sang. Les bras fatigués d’avoir fourni tant d’efforts, frappé sans relâche, la tête vide, épuisée d’avoir concentré son attention à sa survie au milieu de ses guerriers fous de colère, ivres de rage, meurtriers en puissance qui frappaient de toute leur force, hurlant leur haine, elle regardait ce champ de mort, les larmes sillonnant son visage, brulant ses yeux effarés par ce qu’elle voyait.

Les haches qui tranchaient des membres. Les massues qui fracassaient les cranes dans un bruit immonde. Le sang qui bouillonnait, éclaboussait, aveuglait et abreuvait la terre, tandis qu’il quittait irrémédiablement les corps meurtris, entrainant la vie de tant de guerriers forts et puissants. Les cris de douleur, les gémissements des blessés qui ne passeraient pas la nuit, les frères qui se soutenaient dans leur colère qui se transformait soudain en détresse, une fois l’ivresse et la rage du combat passées.
Elle pleurait sans même s’en rendre compte. Seuls ses yeux, qui découvraient l’horreur de ce décor hideux, ce spectacle qu’elle n’aurait jamais imaginé et qui s’imposait à elle avec une telle cruauté, auquel pourtant elle avait participé avec surement autant de haine et de rage que ses ennemis, seuls ses yeux lui imposaient la réalité.

Elle avait rejoint l’armée de Pouchka. C’était son premier combat, il fallait encaisser l’horreur du premier carnage. Pourtant elle aurait pu en tirer une certaine joie ! Ne venait-elle pas de venger sa sœur massacrée par la main de Tancredi quelques mois plus tôt.
Elle l’avait vu, seul face à un adversaire qui faiblissait sous les coups. Elle avait traversé le champ pour l’atteindre, tel un automate, elle l’avait regardé, de son regard d’émeraude qui devait flamber sous la haine qu’il lui inspirait et elle avait frappé avec toute la force qu’elle possédait et dont elle ignorait la puissance jusqu’à cet instant.
Mais il avait bien trop d’ennemis pour qu’elle se trouve seule face à lui bien longtemps et puisse mener à terme sa vengeance. Elle fut rejointe par d’autres guerriers qui se chargèrent d’atteindre son but. Elle le regarda tomber sous les coups, le visage ensanglanté, le corps meurtri de part en part.
Le souffle court, la poitrine oppressée, incapable du moindre geste, du moindre sentiment de pitié, elle le vit s’effondrer sur cette terre d’orient, devant elle l’Aztec, qui débarquait dans ce monde sanglant.

Puis entraînée par le tourbillon de folie meurtrière, elle se trouva de nouveau dans une mêlée humaine qui n’avait qu’un seul but, une seule raison pour un tel massacre, la victoire. Et sans chercher à comprendre, incapable du moindre discernement, elle reprit le combat.
Ixtlthermo
Les femmes!

Oui décidément les femmes constituaient pour lui un attrait quasi-irrésistible, un moteur infini...

Souriant comme à l'accoutumée au long de sa ronde nocturne, Thermo se remémora la longue liste de celles qui avaient croisé sa route au fil de lunes.

Certaines pour une seule nuit, d'autres pour qui le chemin côte à côte a été plus long. Certaines pour la camaraderie et certaines pour ...davantage...

Vénuskingdom, la première, "Sa" première. Celle qui l'avait tiré de sa morne vie pour l'entrainer dans le flamboyement et la ronde incessante et folle de son existence. Celle qui lui fit entrevoir les arcanes du pouvoir. Celle qui lui avait fait découvrir l'amour véritable et que pourtant, il n'avait su retenir...

Mao ensuite, la petite Mao qui fut leur fille adoptive. Celle qui lui a fait vouloir être un père. Celle qui a brisé son coeur aussi en allant mourrir sous les coups de nos ennemis. Celle qui lui a fait quitter sa vocation de simple meunier pour se faire guerrier et venger sa mort... Celle pour qui il a fini par se dresser en hurlant sa rage sur les remparts désertés de la capitale metz. Celle en mémoire de qui, il a fini par revenir à la raison et noyer ses envies de sang.

Puis toute une petite meute de guerrières: Léliga, la Mordante toujours en tête des combats et rarement indemne, Kaissya la Puissante, femme aux muscles d'acier et au coeur d'or pur, Nagano la Guérisseuse, Ondina l'Inconsolable qui est revenue plus forte que jamais, Mayalla la Petite Dernière et pas la moins courageuse. Elles lui ont permis de les accompagner et de forger à leur contact ses talents de guerrier.Ou encore Eth, la Généralissim'Eth comme il la surnomme, celle qui les a mené à la victoire sur l'ennemi ancestral et pour laquelle Thermo éprouve un profond respect teinté de curiosité.

Et bien sûr aussi toutes les autres, celles qui ont offert leurs bras, leurs lèvres et leurs corps lorsque les nuits étaient longues et solitaires. Ayagunka à la Souplesse féline, Folocalie aux lèvres de feu, Métaxarie aux Mains affolantes,... Etudiantes, pêcheuses, paysannes, sans oublier un nombre toujours croissant de jeunes filles de la fière noblesse metz d'Ixmiquilpan pour lesquelles un "envahisseur" représentait une friandise à goûter sans modération. Comment les decevoir? Il en allait de la réputation du peuple Tlax!

Certes des camarades ont aussi émaillés son existence comme Armo, Attaca, Napole, Colh, Uzétien, Youzeph, Cyrian, Lud35, Maréchalfoch, et bien d'autres encore... Certains sont partis vers les étoiles, d'autres vers de nouveaux horizons, un groupe vit la même aventure et les derniers sont toujours à Axo et il les retrouvera un jour avec bonheur pour les régaler des récits de ses voyages...

Mais les femmes encore et toujours, voilà ce qui fait de sa vie une aventure et une bénédiction. Le sourire au lèvres, il poursuivait la ronde du quartier des Temples majeurs.

Laquelle sera la suivante ?

Plus que quelques heures avant le lever du jour, bientôt, il sera libre de regagner son cantonnement...
Se rémémorant le sourire impudique adressé à sa personne par la fille de ce grand prêtre bedonnant, il venait de faire son choix. Qui sait si la jeune demoiselle saurait se montrer plus accueillante que son exécrable père?

Et c'est en sifflotant entre ses dents un air enjoué et gaillard que notre petit Thermo continua à accomplir sa mission.

Plus que quelques heures ...
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Oulaup


[Ixmiquilpan...]

Ces derniers jours passés à Ixmiquilpan se ressemblent tous... longues et mornes journées... nuits glaciales... petits matins frileux... Soleil réchauffe lentement les corps engourdis... Parmi les guerriers, tout aussi désœuvrés qu'elle, la Fouine attend ... Le grand Zagig lui manque et les nouvelles sont rares...

Assise au creux d'un fourré, à l'abri du vent de cette fin d'après-midi, dans une semi pénombre, elle caresse les cheveux de Zename...
L'enfant a posé sa tête contre le ventre rond de sa mère, comme pour entendre la vie qui y bat à nouveau... Présent, futur...

Prenant la main de Oula, il la serre doucement et lève les yeux vers elle...


MaOul, raconte moi z'encore... Raconte moi quand tu es z'arrivée à Cuamantzingo... et z'après t'as fait quoi?...

MaOul... Oula sourit, elle adore quand son fils l'appelle comme ça...

Alors écoute bien, petit, car c'est aussi ton histoire... celle de la meute... celle de tes parents...

Passé...
Elle ferme les paupières et les souvenirs reviennent... comme si c'était seulement hier et pourtant, bien des lunes se sont écoulées, beaucoup de ses frères ont été rappelés par les Dieux...


En arrivant à Cuam, je suis restée une journée entière dans la taverne d'Alexis, il m'a très bien accueillie... J'avais mal partout des coups que j'avais reçus de Mezcal... Le lendemain, un peu tremblante, j'ai osé pénétrer dans la tanière des coyotes... On les disait féroces, aimant boire l' Eau précieuse des sacrifiés, pillant les voyageurs... mercenaires... Adeptes et fervents défenseurs du Tonalamatl, les lois de nos ancêtres...

Elle regarde son fils qui, s' étant redressé, ne perd rien du récit qu'elle lui narre
Je t'ai déjà parlé du Tonalamatl mais le plus apte à l'expliqué est Alexius... Nous lui demanderons de le faire, s'il peut....

La taverne était pleine... Ame Feline, Amitola, Nemesiss, Naysa, Mezcal, Sacha...
C'était très impressionnant, tu sais...
Elle rit... Mais tu vois, ils ne m'ont pas mangé! Juste un peu! Ils étaient très durs...

Quelques temps plus tard, la dominante des Coyotes, la grande Ame Feline, me proposa de rejoindre la meute mais, pour ce faire, je devais passer mon Camaxtli... C'est aux côtés de ton père que je l' ai accompli, encadrée par Mezcal... Une action guerrière contre un clan oriental, l'orient et l'occident venant de se séparer, à nouveau, en deux provinces pas très amies...

Tu vois, petit homme, les temps ont changé, Tlaxcalla est redevenue la Grande...


Il se faisait tard et le petit Coyote commençait à dodeliner de la tête...
Allons, rentrons, tu sembles t'endormir... Je continuerai une autre fois...

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Anaela
Esquivant de justesse la rencontre fracassante de son crane avec un objet pratiquement volant mais identifié, appelé plus vulgairement massue, elle ne vit pas arriver le bâton qui lui percuta violemment le dos.

Le souffle brusquement coupé, elle se retrouva projetée sur l’unique énorme caillou, voire même rocher, du coin et ce n'est qu'à son contact que sa voix lui revint.

L’arête de pierre, aiguisée à souhait et qui surement n’attendait qu’elle, pénétra sa jambe, lui déchirant la cuisse.
La douleur violente et le liquide chaud qui se mit aussitot à couler le long de l'ex plus jolie gambette droite de Mizquic, lui retournèrent le coeur, la tête, et elle bascula au pays des songes.

Elle s'éveilla à Calpan, où des âmes charitables l'avaient ramenée et aujourd'hui ce n'était plus qu'un souvenir pas des plus agréables, mais c'était son lot, elle l'avait choisi. Elle était prête à y retourner. La grandeur de l'Orient, elle en avait entendu parler mais aujourd'hui elle la découvrait, et.......et........

La nuit était déjà tombée depuis longtemps. Elle se rapprocha du campement, lentement, en serrant sa couverture sur ses épaules. Elle trainait encore un peu la jambe, ben oui fallait pas rêver non plus, l'avait pas encore repris sa rapidité de jeune gazelle bondissante.
Elle entendit des rires, des chants qui fusaient de la hutte qu'elle avait quitté un peu plus tôt.
Malgré tout ce qui se disait, la tension palpable, les rancoeurs, les écarts, le danger et la mort qui rodait, les guerriers restaient soudés, prêts à la moindre alerte à reprendre le combat, à suivre, à défendre, offrir leur sang et leur vie au nom d'une liberté dont certains ne profiteraient jamais.

Pourtant elle entendait tant d'inepties, sentait tant de morgue, de haine dans des discours qui la mettaient hors d'elle.

Elle aurait aimé en voir certains face à l'ennemi lorsque celui-ci fonce droit sur vous l'arme levée, la mort au fond des yeux, la notre plus particulièrement, tandis que les mains moites collées à son arme, la machoire serrée, les yeux rivés sur lui, vous l'attendez, et la peur, cette peur qui ne vous a pas quitté depuis plusieurs heures s'évanouit brusquement au premier choc, au premier contact, pour laisser place à une rage indescriptitble.

Elle aperçut les frères et soeurs avec lesquels elle s'appretait à passer la nuit et sourit. Z'avaient un peu fumé ce soir et "pulqué" aussi, pour tuer l'attente. Elle espérait qu'ils s'endormiraient vite^^. Elle... elle espérait seulement l'oublier.
Polya
Quelque part dans les terres...


Sortie d'un temple où elle s'était réfugiée de longs mois durant. Plus la force, plus l'envie, lassitude, déceptions, trahisons. Depuis que celui qui avait été son mentor et l'amour de sa vie n'était plus, elle se laissait dépérir. Certes, elle refoulait ses terres natales mais sans le soutien sans faille qu'elle avait toujours eu de ses frères, celui qu'elle adulait son Burst, son grand frère chéri et cet autre frère qu'elle avait appris à travers de longues discussions à connaitre, à aimer à respecter, Guyhom, ce n'est pas dans un temple qu'elle aurait été s'enfermer mais elle aurait rejoint ce guerrier tant aimé. Raf, son Raffael, son guerrier dont le regard azuré et le visage balafré l'avait chaviré dès le premier regard lors de son arrivée sur Huamantla à la naissance de celle-ci. Son coeur se serrait atrocement lorsqu'elle évoquait le clan. Sa soeur amazone June qui n'était plus de ce monde et sa petite zala qu'elle aimait comme son propre enfant qu'elle n'avait encore jamais eu. Raf pour qui elle s'était battu, cet homme à la fois si sauvage et si tendre, si solitaire et pourtant ils avaient toujours été là l'un pour l'autre, jusqu'à la fin de sa vie. Un amour profond, sincère pour lequel elle avait délibérément massacré sa propre vie et fait du mal au seul homme qui à ce jour aurait pu lui faire oublier le guerrier lorsque celui-ci, polygame, était allé rejoindre Kalamite. Parlons en de Kalamite, la grande prêtresse tant aimée et décriée par certains. Malgré leur passion et amour commun, Polya malgré sa souffrance intérieure avait toujours considéré Kalamite comme son modèle, son mentor, un lien indéfinissable les avait toujours unies. Les hommes, le peu qu'elle avait eu alors que les rumeurs huamantlèques lui en avaient prêtés elle ne sait combien, la plupart étaient morts. Souk et Raf n'étaient plus et la culpabilité rongeait encore parfois la prêtresse se souvenant du dernier message de Souk.C'est avec des si que l'on change toute une vie. Marka quand à lui vivait désormais sereinement en Occident, son réseau d'informateurs n'avait jamais failli et la prêtresse se contentait de cela. Sans nul doute c'était bien lui qui aurait pu, si la bêtise humaine ne s'en était pas mêlée, lui faire oublier Raf. La vie en avait décidé autrement et elle s'était plongé dans ses diverses charges, tenant le clan à bout de bras, l'un des seuls qui avait résisté à l'ennemi qu'elle haissait, les metz. Le clan était tombé quelques jours après son départ du calpulli, mais les traitres et les hyènes étaient bien loin de ses préoccupations désormais. Elle avait enfin retrouvé sa famille, qui la réclamait depuis si longtemps et pour laquelle elle ne trouvait jamais le temps. Désormais, elle était près d'elle. Les coyotes étaient là aussi, sa famille de coeur bien que décimée.Son amitié avec Vanille, et celle qui était devenue une amie proche et qu'elle n'avait pas oublié, Baya. Une seule personne actuellement auprès de qui elle évoquait le temps passé, c'était angelia qu'elle avait appris à connaitre sur le champ de bataille et sur laquelle elle savait pouvoir compter quoi qu'il advienne. De toutes les victoires dont elle eut écho, celle qui lui arracha un sourire de satisfaction fut celle de son frère à Huamantlà, il le lui avait promis, elle devait même en être mais son état physique et son mental ne pouvaient en supporter davantage, elle les avait prévenus, c'était le temple ou la montée vers Huehuecoyotl. Et là voilà qui venait de sortir de ces quelques mois enfermée dans le temple. La prêtresse-coyote revenait sereine, plus tout à fait la même, la fougue et l'envie d'antan laissait place à une guerrière toujours aussi déterminée mais qui savait désormais quelles étaient les priorités de sa vie.
Elle connaissait le grand-prêtre depuis la nuit des temps, toujours elle se battait pour le tonalamatl et certains grands guerriers encore de ce monde avait acquis estime et reconnaissance. Polya se souvenait depuis toujours de Kornu pour lequel bien qu'elle ne le lui ait jamais dit, elle éprouvait de l'estime.Elle savait Noc perdu dans un coin de forêt et lui aussi au travers de leur discussion, parfois houleuse, elle avait appris à respecter l'homme qu'il était. Tant de noms qui lui venaient en mémoire de ceux qui n'étaient plus. L'espoir désormais était de nouveau là, une maturité toute nouvelle avait envahi la prêtresse et c'est sereine qu'elle regardait la route qui s'ouvrait désormais devant elle.. Une ancienne qui avait encore tout un pan de sa vie à construire, celui qu'elle avait négligé autrefois....

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-A la mémoire d'Atecoatl-Coyote tonalamathlèque.
Eth
[Quelque part en Orient]

Eth détourne son regard.
Au loin des guerriers disparaissent.
Son visage aux pupilles délavées se tourne vers la pyramide.
Un appel impérieux.
De celui qui balaie les doutes et apaise les souffrances.
Elle laisse ses armes à un des esclaves qui la suit comme son ombre, ne gardant qu'une petite lame légère, puis tend sa coiffe et sa parure de plumes multicolores à un autre.
Ses pieds nus se posent tour à tour sur les pierres qui l'élèvent.
Elle revit chaque instant des dernières semaines alors qu'elle gravit lentement les marches.
Déjà ses oreilles se sont fermées aux clameurs, ses yeux ne sont plus qu'intérieurs, son corps obéit distraitement alors que son coeur noue les derniers fils.

Seul le silence verra l'eau précieuse couler de ses bras.
Ecarlate, chaude, elle dévale le long de ses doigts, s'offrant à une coupelle déjà brunie.
Posée au sol la lame sanguinolente attire ses pensées un instant ... Prune ...
Et les noms se bousculent.
Elles, eux, lui ... elle.

Les yeux soupirants quémandent la force encore.
Litanie douce qui s'échappe de ses lèvres, vague murmure à Camaxtli, effluves étourdissantes d'une offrande plus ancienne.
Elle ... n'est plus. Mais elle revit.

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Zazanilli
- Tu m'énerves, tu m'éneeerves ! Et tu sais que tu vas le regretter, que je ne...

La petite fille, haute comme trois papayes, sourit. Elle a ce sourire... Honnête, pur, innocent. Celui, qui, justement, arrête une Vérole en pleine diatribe. La jeune femme fond.


- Ma cacahuète, mon grain de papaye, mon papillon chocolaté...
Les bras enserrent soudainement le corps de la môme. Mais... TU PUES ! Yeux qui se lèvent au ciel, lèvres qui se mettent à marmonner (des sottises, assurément).
Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie,
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
* Laver le cucul de mémère Papalotl ! Sérieusement, Huéhué ?


Mais elle s'y attèle, patiemment. Et tandis que ses mains répètent un scénario qui leur est maintenant habituel, la Peste-euse de mère est plongée dans ses pensées.

Jamais elle n'aurait imaginé se retrouver dans pareille situation.

Quand elle n'était qu'une enfant, elle s'était promis de toujours faire route seule, de ne s'occuper que de sa natte, de ne chérir que sa natte, et de ne craindre ni rien ni personne, tant qu'on ne touchait pas à sa natte.
Vint la rencontre avec les coyotes. Belle époque. Et elle libre, libre comme l'air, qui pourtant s'entiche d'un Géant et d'une Rosita. Seul l'Vieux Rusé sait combien ils lui manquent.
Mais les gens vont et viennent. Roue de la vie, roue d'opportunités. Apparu Atl, et Papalotl. Teigne qui se croit grande, fait la fière, du panache, toujours ! Et au fond, on en garde quoi ? De l'insatisfaction. Si seulement... Ne pas regretter, ne plus y penser !

Et la natte est coupée. Humeur qui tourne à celel d'un pécari souffrant d'hémorroïdes. Elle crie à la vengeance... Qui lui sera arrachée. Encore une fois, la Grande Gamine ne termine pas ce qu'elle commence. Girouette qui repart, revient, court après le jeune homme aux yeux clairs, pour mieux s'en éloigner.
Puis, le coup dur.
Se retrouver avec une petite fille, elle n'a qu'elle, elles n'ont qu'elles.


- Gazeuuuuu !

- Exactement, Papalotl ! Tu s'ras parfaite, ma cacahuète ! Tu s'ras comme moi !

Y'a des choses qui ne changent pas.
--Eldoriath
[Ahuilizapan]

Eldoriath regarde la grande prêtresse sans un mot. Agenouillée au chevet d'Ursus dont elle caresse tendrement le front du revers de la main. L'homme la regarde, la contemple... Il ne comprend pas l'attachement qu'elle à pour cet homme... Ou serais ce pour le guerrier ?

Il ne comprend pas pourquoi alors qu'elle même est si grièvement blessée elle le fait passer avant tout. Eldoriath, ou plutôt le guerrier qu'il est regrette qu'elle lui ai interdit de se joindre aux batailles que les guerriers joignant Ursus ont mené. Il aurait tellement aimer l'accompagner, veiller sur elle, prendre ces coups qu'elle à essuyé. Mais elle lui avait dis qu'il devait veiller sur la chair de sa chair. Sur ses enfants, ceux de Nascas.

Un sourire aux lèvres la grande pretresse se relève. Le corps macculé de blessures pour les unes superficielles les autres bien plus sérieuses. Et encore... Si on ne compte pas celles qui ne sont pas visible.. Interne ou de l'âme. Il sait qu'elle ne les comptera pas, qu'elle se relèvera. Elle est resté au côtés de ceux qu'elle aime jusqu'à la fin. Prenant soin du corps de sa jumelle, et des autres guerriers. Leurs assurant convalescence ou une entrée radieuse dans la course du soleil.

La jeune femme élève la voix, voix étonnamment ferme étant donné les circonstances.


- Je ne sais s'il se relèvera... Apres tout comme ma Vanille il souhaitait mourir pour la province et par elle...

- Lessa... Tu devrais penser à toi..

Le regard de la prêtresse se pose sur lui. Lui faisant signe d'approcher elle se dévêtit. Laissant tomber ses vêtements ou plutôt ce qu'il en reste a terre. Et, c'est avec un frisson d'horreur que l'homme contemple le corps chéri de sa maîtresse. Il est encore en pire état que ce qu'il n'avait osé imaginer.

- Au noms des Dieux ...

S'approchant d'elle, il la contemple. Contemple son visage et son regard, étonnamment calmes, radieux. Comme si la douleur le transfigurait. Il à déjà vu ce regard, il a déjà vu ce sourire. Lorsque la prêtresse faisait don de sa douleur et de son corps aux Dieux dans des rituels plus sauvages, sanglant et éprouvant que ce que la majorité des fidèles et non fidèles de cette province pouvait imaginer.

Posant la main sur la nuque de la jeune femme, il dépose un baiser sur la tampe de celle-ci. Elle ne laisserais nul autre homme que lui poser la main sur elle, pas de manière aussi intime. Plus depuis qu'elle a offert l'homme de sa vie en sacrifice aux Dieux. Pas même son ourson... Malgré les sentiments qu'elle semble lui porter. Elle ne laisse pas non plus une seule femme la toucher ou la voir remarque t-il alors mentalement. Seule ses esclaves ... Peuvent contempler le corps splendide de la prêtresse.


- Vient.. Je vais soigner ceci... Le temple t'attend et ceux qui doivent rejoindre les Dieux aussi.
Angelia
Avancer encore et toujours ....
S'enfoncer dans cette épaisse forêt regorgeant de Bruits parfois inconnus ...

Ne plus réfléchir... Ne plus penser au passé .....
Même si celui-ci avait laissé des traces à jamais ancré dans son cœur

Comment ne pas souffrir....
Combien de fois se l'était t'elle posé cette question

Avance ne te retourne plus ....

Mots qu'elle se retournait en boucle dans sa tête...
Parfois mêlé de petits tremblement de lèvres...

Son corps l'a faisait souffrir....mais son âme bien plus encore..

Tout le monde la connaissait forte.. battante...Et pourtant ....
Elle était d'une grande sensibilités

Ne baisse pas les bras Ange...
Mot de Ondie et Bridgess ses amies de toujours

Elle arrêta ses pas un instant et posa délicatement sa main sur son ventre...

De quoi sera fait l'avenir .....

Ange n'avait plus très envie de le savoir,
tout en plongeant son regard droit devant... elle continua à s'enfoncer entre les arbres


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Maximusrem
Maximusrem, serviteur d'Huehuecoyotl s'il en était repensa à sa vie jusque là. Des souvenirs de lui, lui, lui. Mais pas que. Une vie remplie d'épisodes.

Aaaah je m'souviens... se dit il en vieux con qu'il était.

Lui tout jeune guerrier tapant sans discernement les passants de la jungle aztèque pendant des lunes et des lunes. Tantôt vainqueur, tantôt défait mais toujours le regard fier. C'était l'époque de la grande famine, quand il était impossible de trouver un seul morceau de viande à des lieues à la ronde. Son frère Mirtchoc, noble Tatlocani lui demandant de venir guerroyer pour sa mère patrie l'Orient. Attaquer le frère Occidental, dans une guerre fleurie qui resterait dans les mémoires. Lui ne sachant plus où se trouvait l'Orient. Va au Nord Est disait la missive. Et lui ne sachant pas lire une carte, n'en ayant pas d'ailleurs, partant au Sud Ouest. Ah ce tour du Quiyauhteopan, il s'en souviendrait toute sa vie.

Lui arrivant enfin en Occident, cherchant toujours l'Orient, oubliant de tourner à droite à Cuamantzigo et continuant Nord, poussant jusqu'à Ixtenco. Demi tour, arrivée à Tulancingo. Les Orientaux s'étaient tous repliés, ne parvenant pas à percer les défenses mises en places. Lui en tous cas venait d'arriver et ça allait se savoir. Il prit ce clan seul, prise facile la porte était ouverte.. Lui s'enfermant dans le Calpulli, recrutant des miliciens. Plus d'une semaine il y était resté, à se goinfrer, à rire au nez de ses frères Occis. Plus de 4000 Q pillés, toute une Province mobilisée pour le déloger. Au final il avait rendu une part de sa prise, environ 1000 Q, acte qui rescella la paix entre les deux provinces soeurs. Il fût même acquitté à son procès, seul et unique où il fût accusé. Pour l'instant. Et au moins l'Orient ne rentra pas broucouille.

Lui foulant enfin le sol Oriental, redécouvrant la Province qui l'avait vu naitre. Il devint alors coyote oriental, branche commandée par son frère de sang, le Géant. Lui gagnant plusieurs duels dans l'arène, reconnu pour ses connaissances sur les armées, de comment les former et qu'en faire ensuite. Lui devenant Tecuhtli sous l'ère Kalamité, le bras armé de la peste. L'invasion presque réussie contre les Cuauh, Acatic résistant encore et toujours à l'envahisseur. Puis la grande guerre contre les Tepe. Le 'Noc et la Kalamité signant une trève, lui sommant de disloquer son armée allant même jusqu'à lui retirer l'agrément pour le faire céder. Lui tombant dans un guet appens le lendemain de la dislocation, emportant une lance dans sa chute. Ce jour là il vit la parole que pouvait avoir Xuchimachin et ses sbires, Heavy en tête.

Lui engeolé à vie, sans même une parodie de procès. Exposé dans une cage comme prise de guerre. S'échappant une première fois, pour se faire repoutrer sur le chemin. S'echappant une deuxième fois, cette fois fût la bonne. Les retrouvailles avec sa vieille amie Pouchka, ce vieux filou de Géricault, tous ces anciens guerriers qui le croyait mort à s'enivrer avec le vieux Huey Huey pour de bon. Angie, Acao, Cocoa, Pruno, Manco et tant d'autres. Lui voyant ce que sa Province était devenue, l'ombre d'elle même. L'incorporation dans la Tapenade avec une seule idée fixe, redonner à l'Orient sa forme originelle et sa splendeur d'antan. La guerre qui s'en suivit.

Lui l'éternel guerrier, trouvant enfin l'amour. Il avait eu pas mal d'aventures d'un soir dans sa jeunesse, mais non il n'avait jamais trouvé l'amour en tout ce temps. Beaucoup de femelles, dont de grandes guerrières le trouvait attirant pourtant. Mais lui le braillard, le tueur, le stratège qui avait combattu tellement d'armées et prit tant de clans qu'il avait arreté de compter n'avait ni le temps ni l'envie pour tout ça.. Une simple rencontre avait tout remis en question. Elle était l'eau qui calmait son feu, sans aucun doute la femelle de sa vie. Pour elle il était prêt à tout, même à se passer la corde au cou. Et la voilà maintenant qui était enceinte, voilà qui n'était pas prévu. Lui qui pensait que ça n'arrivait qu'aux autres !

Il avait sa fille adoptive, le Pruno. Mais c'était différent, il l'avait eu déjà grande et avec la mère qu'elle avait eu elle avait du apprendre à se débrouiller seule. Il avait sûrement quelques descendants, enfants illégitimes dont il ne s'occuperait jamais. Là oui, il allait devoir s'occuper de la crevette, au moins un p'tit peu. Il avait vu celles des autres, ça vous chouine dans les oreilles pire qu'un Alexis.. Lui le guerrier devrait apprendre qu'on ne porte pas un bébé en le tenant par une jambe tête en bas. Male ou femelle il s'en fichait, il prendrait ce qu'Huehuecoyotl lui donnerait. Il l'éleverait à la pulque et à l'art de la guerre. Il sourit heureux, se disant que cette mini limace serait la première d'une longue série. La relève était assurée.
Brume_sauvage
Le crépuscule.
Instant éphémère d’une journée qui inonde la terre d’une lumière rougeoyante. Combat poétique du jour et de la nuit qui s’affrontent dans un amalgame de lumière et d’obscurité. L’Œil d’or plonge lentement dans son sommeil, comme se lovant dans un écrin de verdure que forme les montagnes boisées à l’horizon. Les trois forces qui régissent ce monde se marient dans une perfection qui ne cessera jamais d’émerveiller les mortels. Le jour, la nuit et la terre se rencontrent en cet instant même , mais comme toujours, Tezcatlipoca reprendra ses droits, le temps d’une nuit avant qu’il ne survienne , une fois encore, le réveille de Huitzilopochtli.

Ses prunelles ne quittent pas l’œil d’or paré de vermeille. Elle s’en brûle la rétine, mais pas une fois son regard ne se détourne. Quand vient l’heure du crépuscule, aux guerriers qui accompagnent Le Colibri du Sud dans sa course céleste, se joignent les femmes mortes en couche. Voile de nostalgie dans les yeux de la Brume. Sa mère doit y être. Il y a dix-neuf ans, elle a volé la vie de sa génitrice contre son premier souffle. La jeune femelle n’a jamais pour autant souffert de cet absence parental, elle ne ressent pas de manque seule demeure un brin de curiosité.

Ehecalt souffle doucement sur son visage baignant dans la lumière mourante qui déverse ses derniers rayons sanglants. Ses longues mèches corbeaux dansent autour de son visage tatoué alors que ses yeux restent rivés sur l’œil qui disparait peu à peu. Assise sur la plus haute marche du temple, elle semble dominer le monde, le toisant de toute sa hauteur sans pour autant le regarder. Elle demeure les yeux fièrement plongés dans le soleil couchant, seul arbitre d’un combat imaginaire au dénouement inaltérable. Pourtant, perché sur la plus haute marche de sa gloire, l’être demeure souvent bien seul. La Brume a alors, jadis, dégringoler les échelons sociaux de son propre chef. Il lui arrivait alors souvent, dans un moment d’accalmie, de prendre le temps se retourner et de se plonger au plus profond d’elle-même. Aucun regret pour entacher sa mémoire, seulement des souvenirs… et des « Si »

Avec des si, on refait le monde, on recrée un vie. La Brume à beau poser des si sur toute les étapes de sa vie, l’issue aurait été la même. Une seule chose aurait change, si elle n’était pas né. Oui, et si les dieux avaient décidé qu’elle était indigne de respirer l’air de ce monde?
Un coin de sa bouche s’étire doucement. La brume aura assurément trouver le moyen de leur pourrir l’existence jusqu’à ce qu’elle puisse poser un pied sur cette terre. Elle y a d’ailleurs rencontré des gens formidable et d’autre méprisable, dans ce monde. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle n’avait eu qu’une seule amie était enfant, un être qu’elle avait d’ailleurs perdue il a bien des années. Peut être arpente t’elle toujours ce monde? La brume ne le sait pas, une seule certitude demeure, cette amie doit la croire morte depuis longtemps. Nouveau sourire sur son visage. Croire qu’elle aurait put accepter cette fatalité serait l’insulter… elle ne peut pas avoir commis cette erreur. D’autres personnes ont néanmoins marqués son existence. Elle se souvient de Pamuy, sa grenouille, à qui elle tenait plus que tout, rayonnante de vie, un trait de caractère qu’elle a trouvé dans une récente rencontre: Icox, une gosse avec qui la Brume n’a pas finit de rire. Elle se souvient d’un mâle aussi… Atlantonnan.

Le sourire se fait mélancolique. A l’heure qu’il est, il accompagne avec les autres guerriers la course de Huitzilopchtli. Son attention se reporte alors sur le soleil en déclin. Jamais son âme ne participera à cette course, la Brume en est parfaitement consciente… Sont destin n’est pas celui-ci. "Il" reviendra tôt ou tard récupérer son du. Un soupire se perd dans le vent.

Ses mains viennent s’appuyer sur la pierre froide du temple. Puisqu’elle devra mourir un jour comme tout autre, elle veut partir en laissant sa trace sur cette terre. Une trace faite de ses mains et de sang, en gagnant seule la crainte et l’estime de ce monde. Dans un dernier acte d’arrogance, elle prouvera au Dieux qu’elle est seule à décider de sa vie, et que la gloire, elle peut l’obtenir sans eux si elle le désire. Rêve orgueilleux d’une jeune guerrière qui s’étouffera surement dans sa propre prétention. Qu’importe. Elle partira dans une ultime bravade, un dernier affront.

Un instant de réflexion et l’image d’Alexius lui vient à l’esprit. Apprécié ou non, ce mâle est néanmoins respecté de tous. Il a sut gravé dans l’esprit de son peuple une image de lui que le temps lui-même ne pourra évincer. Le visage de la femelle se fait plus grave, perdu en pleine analyse. Comment cet être a-t-il fait pour s’élever au dessus de tous? Elle ne connait pas son histoire, c’est une simple rumeurs qui l'a amené à lui. Un seul nom, pour symboliser la puissance d’une province entière. Une réputation bien enviable…

La brume s'esclaffe. Dans sa tribu natale elle avait certainement plus de valeur que lui! Elle sourit persuadée de cette idée… Un jour un coup de massue plus violent qu’un autre viendra certainement ébranler sa mauvaise foi. La jeunette est pourtant bien trop arrogante pour se l’avouer. Elle a beau faire partir des êtres les plus respectable de ce monde, il manque à la chamane impertinente la plus importante des qualités: la sagesse.

On ne refait pas les gens, le temps fera certainement son office sur la personnalité bouillonnante de la féline.

Son esprit se vide alors de toute réflexion. Un dernier instant pour admirer le soleil mourant…
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Cherie_sexy
Et encore un peu de chemin... Toujours plus de chemin.
Un chemin qui la menait vers la maturité. Elle serait fauchée à celle ci. Du moins, elle espérait qu'elle ne l'aurait pas dépassé. Non, non, une Chérie périmée, pas beau à voir.
4 ieme liste de Tlahuizcalpantecuhtli. Le Seigneur de L'Aurore. Fin d'un mandat assez calme... Qui avait surtout été marqué par ses débuts comme Huey.
Un Empire uni, mis à part un souci. Du moins, un Empire où tous la reconnaissent. C'était au dessus de ses espérances.

Elle caressait son ventre rond.. Son 4ieme mois de grossesse avait été marqué par le retour du chaman qui avait réussi à éveiller en elle ce qu'elle croyait impossible...

Impossible...

Impossible comme cette force qu'elle sentait depuis un moment... Comme si elle avait mangé toute la terre d'Acolhuahcan... Toute la terre de l'Empire. Comme si elle avait broyé chaque os de chaque Aztèque entre ses dents... Comme si son ventre était plombé des pensées de chaque homme.
Cette force du corps n'était qu'esprit. Et la conduisait à un nouveau projet.

Divine Nanautzin Army. Ou l'armée de celle qui s'est sacrifiée pour éclairer.




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Brume_sauvage
[ Ixmiquilpan ]


Sombre nuit éclairée par un œil d’argent que des paupières nuageuses viennent voilées de temps à autre. Doux crissement des feuilles qui bruissent sous la caresse délicate d’Ehecalt. Elle se faufile en silence entre les arbres ne laissant aucune trace de ses pas qui foulent à peine le sol. Une main vient écartée la dernière plante et elle se retrouve face à un petit point d’eau miroitant sous le regard de la lune.

La femelle se laisse tomber à genoux sur la rive dans un soupir long et sonore. Elle se penche pour plonger ses mains dans le liquide translucide. Elle love son visage dans la coupelle humide que forme ses paumes, frottant avec vigueur ses peintures qu’elle n’avaient ôté de la journée. Une regard se noie dans ses mains. Elles se teintent de noir, de blanc et de sang…. Le sang de leur ennemi, la Brume l’avait verser à loisir sans qu’aucune égratignure n’entache sa peau. Elle devrait avoir l’esprit en fête. Pourtant…

Ses lèvre se crispent en une moue méprisante. Rageuse, elle plonge une nouvelle fois ses mains dans l’étang pour se frotter le visage avec virulence. Elle attrape alors la calebasse qu’elle avait gravée en taverne, pour la remplir d’eau avant de se la verser sur le visage. Les muscles se bandent, se relâchent violement pour envoyer la coupe se fracasser contre un arbre. Cri de rage qui résonne dans la foret, elle agrippe ses cheveux et plaque son front sur ses jambes agenouillées.

Ce sentiment viscéral qui lui lacère les tripes plus que le cœur. Une sensation qui fait exploser sa haine d’un simple regard. Méprisant sa propre faiblesse, refusant d’assumer la dépendance… Elle tremble. Elle tremble de tous ses muscles raides à en claquer.
La fatigue des combats elle ne la ressent pas, la folie est trop présente. Pourtant, derrière cette ardeur guidée par une excitation animal, se cache une raison plus subtile, plus intéressée… le désir d’une considération.

Les doigts se resserrent dans ses longs cheveux, venant tiré la peau de son crâne. Faible! Que tu es faible! Misérable que tu es avec de tels sentiments! Tu es guerrière, tu es chamane, tu es femme fuyarde qui n’a besoin que d’elle-même! Et tu t’enferme, bâtissant ta cage au fil des jours comme une animal faiblard recherchant la protection derrière des barreaux si friables. Les bras d’un homme ne te rendrons pas ta gloire! Tu es prédateur tu n’es pas proie! Méprise les autre comme tu te méprise, déteste leur faiblesse comme tu la haï en tes chais! Soir crainte, adulée, méprisée, respecté! Tu ne t’abaisse pas devant les autres, ni pour eux, ni pour elle… ni pour Lui. Tu es Brume Sauvage, insaisissable et indomptable…

Tremblement nerveux qui ne cesse d’ébranler la sauvageonne. Indomptable… oui elle est, au point de ne pouvoir elle-même contrôler ses propres émotions. La Brume est faite de roche, mais toujours l’eau qui ruisselle sur elle arrive à se frayer un chemin. Il suffit d’une seul ravine, infime, pour que le liquide s'y infiltre… et fissure la couche de pierre.

Soudainement, tendrement, délicatement, une pensée s’insinue dans son esprit. Caresse rassurante d’une âme animale. L’image de Tcheku apparait devant ses yeux. Lentement, les doigts se décrispent libérant ses cheveux de sa poigne douloureuse. Lien infime autant qu’intime qui unit la nahualli et son nagual. La douleur de l’un est celle de l’autre, la détresse l’une ébranle le second. Il n’est pas là, elle le sait, pourtant, elle le ressent.

La femelle se redresse, tendant au ciel son visage tatoué encore parcouru par quelques traces de peinture. Elle abandonne dans la nuit une grondement sourd, un remerciement que le félin ne pourra certainement pas entendre. Oubliant toute tension dans son corps, elle s’abandonne à la fraicheur de la nuit.
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Geios
Tototlan

Elle avait mal. Dieux qu'elle avait mal!!!
Les côtes brisées, les bras en miettes, et le reste dans le même état...
Mais elle survivait. L'esprit plongé dans le passé, immergé dans les souvenirs d'une vie courte mais ô combien riche déjà, elle voulait mettre à profit la longue convalescence qui l'attendait pour se remettre en question.
Elle qui se gaussait de consacrer sa vie à sa province, qui était si fière de son abnégation, de son engagement sans faille, ne s'était-elle pas leurrée?
Son passé était empli de violence, de guerres, de combats, d'amours perdus ou sacrifiés sur l'autel du bien général.
Et pourtant...
Combien d'erreurs avait-elle commises?
Âme damnée d'une manipulatrice née, s'était-elle fourvoyée en croyant accomplir son devoir? Ou avait-elle fait erreur en permettant au ver d'entrer dans le fruit?
Était-elle responsable des malheurs qui s'abattaient sur Cuauhtochco, sur elle, sur les siens?
Avait-elle mérité ce passage à tabac "involontaire", comme prix à payer pour expier ses fautes?

Par tous les dieux, qu'elle avait mal!
Pourtant elle acceptait cette douleur comme une juste rétribution de ses erreurs de jugement.
Tant de trahisons, tant de haines, tant de guerres...
Elle avait cru que ce serait sans fin, qu'elle était destinée à se battre, encore et toujours. Soutenue ou abandonnée, trahie ou suivie, sa vie lui avait semblée vouée à la lutte.
Et voilà que ce diable d'homme était venu tout remettre en question!!!
Mais elle l'avait bien cherché, non? Les doutes qu'il avait instillé dans son esprit, la prise de conscience qu'il avait rendu possible... L'aurait-il pu si elle n'y avait pas consenti?
Le premier contact, c'était elle qui l'avait établi! Le premier dialogue, c'était elle qui l'avait engagé! Si elle s'était lancée dans cette nouvelle voie, c'était qu'elle l'avait bien voulu!
Devait-elle se plaindre aujourd'hui des souffrances qu'elle endurait?
Le corps brisé, l'esprit troublé, elle se demandait quelle voie elle devait suivre à présent. Elle était tentée de le suivre malgré tout, malgré la crainte qu'il ne la manipule comme d'autres l'avaient fait.
Avait-elle tort ou raison?
Arf! Décidément les blessures qu'elle avait reçues allaient bien au-delà de la simple douleur physique. Sa vie toute entière était en jeu! Et bien plus encore...
Mais quel était le bon choix?
Une chose était sûre, ce diable d'homme ne quittait guère ses pensées!
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Ex tlatoani, tecuhtli, calpullec, tribun...
Oulaup


[Quelque part, entre Calpan et Xicotencatl]

Une mission facile, trop facile pour elle... elle n'avait même pas l'odeur fétide du sang qui imprégnait ses vêtements et séchait sur sa massue après une bonne bataille, en collant son huilpil à sa poitrine et ses doigts au pommeau de son arme...
Elle aimait les combats puissants, quand les ennemis étaient à la hauteur... où l'Eau Précieuse, qui jaillissait de leur crânes éclatés, éclaboussait son visage, emplissait ses yeux de feu, coulait dans sa bouche... Elle en savourait chaque goutte, se délectait de ce nectar des Dieux. Elle en avait connu le goût avec les coyotes, quand de leurs crocs acérés ils déchiquetaient leurs victimes et avec Chaos ce liquide était devenu vital, indispensable à son équilibre, sans lui elle s'étiolait, se fanait...

Fleur de Cactus, ou la Fouine... suivant ceux qui parlaient d'elle, restait sur sa soif et en grognant avait repris la route en compagnie de ses frères d'armes...
Au petit matin, ils s'installeraient à nouveau aux portes de Xicotencal, ce clan sans joie, seules les clameurs des guerriers fêtant leur victoire y mettraient un peu d'animation...

Elle était impatiente, son toucan lui avait apporté de bonnes nouvelles, son homme, le grand Zagig, , avait pu s'échapper du Meztitlan et était à Xico... Son impatience était à son comble... Elle en tremblait rien qu'à l'idée des retrouvailles
Demain, demain, murmura t-elle à l'oreille de Kandy en lui attrapant la main... Demain nous serons à nouveau tous les trois...

Ca c'était le présent mais aussi le futur... Les temps avaient changés...

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