--Aimbaud
Citation:
- A vous, Blanche de Walsh Serrant,
De moi, Aimbaud de Josselinière,
Pardon.
Pour vous avoir tiré des larmes et pour avoir rivalisé de bêtise avec le plus sot des hommes y-ci bas. Pardon pour mon silence trop long. Pour mes faiblesses, pour ma couardise envers vous. J'ai été lâche de me voiler la face. Pardon.
Je dépends de la volonté du Très-Haut et de la santé quil moctroie. Je dépends de lair que je respire. A cela, je me soumets. Aussi Je ne sais pourquoi j'ai tant craint de dépendre de vous. Sachez que jai soif dair comme jai soif de vous. Et si le poitrail me brûle et que mon sang se meurt quand je cesse mes respirations, la douleur est dautant plus cuisante aux instants ou vous me faites défaut. Vous mêtes nécessaire. Je nen ai rien voulu, mais cest advenu. Je sais que jen souffrirai, peut-être pas demain, peut-être pas avant longtemps, mais cela viendra. En vérité peu me chaut den pâtir. Je vous aime.
Je vous aime
Je vous aime et je voudrais ne cesser de lécrire et de le dire, quà la mort de tout ce qui fait vous et moi. Je vous aime. Je vous aime
Je vous aime.
Faites-moi grâce, maintenant, de descendre en la cour de votre château. J'ai chevauché quatorze jours pour vous redire ces mots de voix vive, et j'ai quelque impatience de vous serrer dans mes bras.
A.J.
Et dans la cour de Donges justement, un cavalier poudreux de terre, coiffé d'épis, avait mis pied à terre et gardait les yeux levés vers une fenêtre du domaine, derrière laquelle un page venait de remettre sa lettre entre les mains blanches... de la maîtresse des lieux.
Frappe, frappe.
Mon coeur.
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