--Louisia
J'ai sans dû y aller fort avec la Seleina, voilà qu'elle me pousse pour que je presse le pas.
Je fais ce que je peux. Et puis Jésus... je sais pas où qu'il est
Mais elle ne m'écoute pas.
On court presque pendant un moment lorsque soudain je vois un truc au fond à peu près au même endroit où devait se trouver la patronne. Je m'arrête brutalement, un peu essoufflée certes, mais surtout étrangement inquiète par ce qu'il se passait là bas...
Un homme à l'allure étrange tenait fortement l'engrossée. Je me tourne alors vers Seleina, au regard embrumée:
Elle est là bas... mais j'sais pas qui sait le truc à coté... et ça dit rien qui vaut!
Mon coeur s'emballe encore, et sans attendre une quelconque réponse de la miss embrumée, je m'avance lentement vers les deux.
Jesus-2
Sortant tout droit de la Boulasse Commingeoise, un barbu sifflotant, perdu dans ses pensées, et content d'avoir retrouver quelques responsabilités au sein du comté venait d'arroser généreusement ses nouvelles fonctions... un peu trop même.
Marchant, titubant, avec quelques relants de ce doux Armagnac dont seul sa famille en a le secret, distillé dans une vieille baignoire pas trés propre au bois usé mais bizarrement parfumé, le barbu fut pris d'une grande stupeur. Que voyait-il au bout d'une petite ruelle, il n'en croyait pas ses yeux et une boule dans le bas ventre lui arriva... Jamais encore il n'avait eut une telle envie d'uriner au point d'en avoir mal au ventre, et surtout la ville venait d'installer de nouvelles barrières qu'il n'avait encore inauguré...
S'avançant donc dans la ruelle, s'appuyant sur le mur le jeune homme ne se souvenait pas qu'il y avait une rue si sinueuse à Limoges. Enfin devant la splendide barriére, tentant veinement de se soulager il entendit des paroles pas très loin de lui... scrutant l'horizon qu'il ne voyait pas, se pissant sur les pieds, le barbu grommela bizarrement pour faire fuire les matteurs !
QUI QUI ME... heurpppp.... ME REGARDE PISSSEEEEER !
Rangeant le matériel, le barbu se dit qu'il avait dut pleuvoir, il en avait les chaussures toute mouillée... puis distinguant à peine des silhouette au loin il s'avança pour effrayer les voyeurs... zigzaguant encore un peu, il commençait à distinguer une silhouette qu'il connaissait bien, un peu ronde mais complétement recroquevillée......Bizarre....
Alors ma belle, Mais tu n'a pas besoin de me matter, je crois que tu connais déja ton homme !
Jésus salua la dame avec sa belle, vomit dans un tonneau qui se trouvait à côté, et voulut annoncer une bonne nouvelle à sa dame...
Ma chérie tu va être.....hipss..... contente ! Je suis conseiller à l'animation.... heuuu....; ha non, co-conseiller.... ha zut non, j'y suis plus c'est vrai, je suis conné...; ha non ça c'était avant.
Le barbu compta sur sa trentaine de doigts, et finalement,
ha oui, je gére....hipsss.... les mines. Mais dis moi, pourquoi que la dame te tient la main ma Demoiselle ??
Décidément Jésus était peut être bourré comme jamais !
Jesus-2
Voyant petit à petit tous les verres qu'il avait avalés faire le chemin inverse, le Barbu s'appuyant au mur essaya de rejoindre sa demoiselle qui venait de se mettre en marche, pour un accolé de la maison...euh.... une la tienne maison... euh.... ho et puis zut il avait rien pigé, et voyait sa femme partir en tenant la main d'une autre. Décidément, l'armagnac était bon !!
Essayant vainement d'avancer le plus droit qu'il pouvait, Jésus retournait encore les mots dans sa tête pour tenter de construire une phrase potentiellement plausible.
Suivant de loin, de plus en plus loin sa douce moitié, il vit deux silhouette, puis quatre, et un peu d'agitation. Jésus se frotta un peu les yeux mais arriva à se convaincre qu'il ne voyait pas double, et que les femmes se multipliaient à Limoges, au fil des rues.
Avançant pas à pas, au Flop flop de ces bottes pleines de pisse, le Jeune Barbu en arriva à se demander pourquoi Arestel marchait si bizarrement...
Et pourquoi la dame chauve avait perdue ses cheveux...;euh non pourquoi elle lui criait dessus. Il tenta alors de se rappeler les mots de l'autre dame qu'il n'avait pas écouté non plus.
"Vot'dmoizelle... " oui donc ça c'est Areuh... "se vide les entrailles... " pas possible je dois vraiment arrété de boire... hips.. c'est vrai quoi pourquoi ma femme enceinte jusqu'aux oreille se viderait le... HO défection !!! AREUH ATTEND !!
Jésus sentit alors un élan indescriptible prendre possession de lui, il leva un pied, puis l'autre, et.... se ratatina dans le tonneau devant lui.
--Louisia
Je n'avais jamais été aussi heureuse de ma vie que de rentrer dans cette maudite maisonnée aux allures bien du sud. La porte du fond était ouverte, et un hurlement se fit entendre. Pas de doute là dessus, la patronne était arrivée à bon port.
Pourtant, je ne presse pas mon pas pour les rejoindre. Pas que je ne sois pas réellement pressé de voir naître le mioche - en fait non, je ne suis pas pressée - mais juste que j'ai la lourde impression d'avoir couru jusqu'à Tulle en quelques minutes.
Mon souffle est court. Mais ma mémoire est encore vivace et avant d'aller assister au carnage de la chambre du fond, je prends soin d'attraper des draps propres dans la grande malle. Je regarde ses draps d'un blanc immaculé avec regret, me doutant bien de ce qui allait se passer ensuite, mais je sais au fond que de doute façon la Juge ne laisserai pas le choix. Il faut toujours des draps propres...
J'entre dans la chambre et m'arrête net en voyant le regard déformé par la douleur de la patronne. Dans la douleur, il n'y avait pas de doute, elle ressemble à sa mère. Je tends les draps à la Jugeresse sans rien dire et ne manque pas de remarquer sa blessure à la main.
Dans ces cas là il n'y a pas trop de choses à faire. je prends un morceau détoffe que je déchire et sans qu'elle se puisse dire ou faire quoique se soit, je lui prends la main et lui bande son poignet blessé.
Au moins, elle n'aura aucune raison d'en mettre partout... c'est pas le cas de la patronne...