Della
...qu'il faut me prendre pour une andouille !
C'était un matin clair et tranquille.
Je vaquais à mes occupations, en la Basilique Saint André, à Dijon.
Une pile de parchemins s'entassaient sur la table et ma plume voltigeait de l'un à l'autre pour apposer ma signature là où elle devait s'y trouver.
L'on frappa à la porte.
C'était un des pages travaillant à la Basilique.
Ces jeunes gens espéraient ainsi apprendre les rudiments de la Diplomatie dans l'ombre des Ambassadeurs afin d'un jour, à leur tour, se consacrer à la Diplomatie.
Leurs familles me les confiaient, me laissait à la même occasion une bourse lourde d'écus qui servaient à les nourrir et à leur donner ce dont ils avaient besoin y compris parfois une rude volée en guise de correction.
Celui-ci qui venait de frapper s'appelait Antonus.
Il était beau, le gamin. Un grand regard clair ourlé de boucles brunes...un vrai ange.
Il s'excusa de me déranger. J'appréciai.
Il me dit venir m'avertir de ce qu'il se passait en Place de la Gargote. J'appréciai encore. Il irait loin, celui-là.
Enfin il me délivra son message :
La Maison de l'Ordre Teutonique dont la construction était entamée depuis un moment, est en passe d'ouvrir ses portes, Excellence.
Je pensai avoir rêver et interrogeai à nouveau le gamin qui m'apprit qu'il avait vu un peu de remue-ménage et avait entendu dire qu'un ou plusieurs Teutoniques étaient entrés et sortis de la bâtisse.
Se pouvait-il qu'il s'agisse d'une erreur ? Que Antonus soit victime d'un trouble quelconque ?
J'insistai, en quittant mon siège :
Es-tu certain de ce que tu dis ? Tu sais bien ce qu'il arrive lorsqu'on me raconte des carabistouilles !
Menaçai-je avec un doigt brandi sévèrement.
Antonus déclara que ce n'était pas un mensonge. La Maison était habitée.
Je renvoyai l'enfant.
Ainsi donc, voilà le cas que l'on faisait de moi.
Ignorée, oublié, mise sur le côté...
Oh, bien sûr, une demi-soeur, ce n'est plus rien du tout !
Ca ne rapporte aucune gloire !
Demi-soeur...
Peut-être aurais-je du faire comme d'autres et ignorer sciemment les ordres de mobilisation ou prétendre une maladie quelconque pour être dispensée de prendre les armes. Alors, serais-je encore Schwester et m'aurait-on avertie non seulement de la présence de Frères en Bourgogne mais aussi de l'effervescence en la Maison !
Je retombai assise dans sur mon siège...triste et déçue...blessée et meurtrie...une demi-soeur honnête ne comptait plus...ce n'était plus qu'un lointain souvenir.
J'ouvris la main au creux de laquelle luisait une cicatrice, signe d'une ordalie, qui elle ne s'effacerait jamais.
Ma plume courut à nouveau.
C'était un matin clair et tranquille.
Je vaquais à mes occupations, en la Basilique Saint André, à Dijon.
Une pile de parchemins s'entassaient sur la table et ma plume voltigeait de l'un à l'autre pour apposer ma signature là où elle devait s'y trouver.
L'on frappa à la porte.
C'était un des pages travaillant à la Basilique.
Ces jeunes gens espéraient ainsi apprendre les rudiments de la Diplomatie dans l'ombre des Ambassadeurs afin d'un jour, à leur tour, se consacrer à la Diplomatie.
Leurs familles me les confiaient, me laissait à la même occasion une bourse lourde d'écus qui servaient à les nourrir et à leur donner ce dont ils avaient besoin y compris parfois une rude volée en guise de correction.
Celui-ci qui venait de frapper s'appelait Antonus.
Il était beau, le gamin. Un grand regard clair ourlé de boucles brunes...un vrai ange.
Il s'excusa de me déranger. J'appréciai.
Il me dit venir m'avertir de ce qu'il se passait en Place de la Gargote. J'appréciai encore. Il irait loin, celui-là.
Enfin il me délivra son message :
La Maison de l'Ordre Teutonique dont la construction était entamée depuis un moment, est en passe d'ouvrir ses portes, Excellence.
Je pensai avoir rêver et interrogeai à nouveau le gamin qui m'apprit qu'il avait vu un peu de remue-ménage et avait entendu dire qu'un ou plusieurs Teutoniques étaient entrés et sortis de la bâtisse.
Se pouvait-il qu'il s'agisse d'une erreur ? Que Antonus soit victime d'un trouble quelconque ?
J'insistai, en quittant mon siège :
Es-tu certain de ce que tu dis ? Tu sais bien ce qu'il arrive lorsqu'on me raconte des carabistouilles !
Menaçai-je avec un doigt brandi sévèrement.
Antonus déclara que ce n'était pas un mensonge. La Maison était habitée.
Je renvoyai l'enfant.
Ainsi donc, voilà le cas que l'on faisait de moi.
Ignorée, oublié, mise sur le côté...
Oh, bien sûr, une demi-soeur, ce n'est plus rien du tout !
Ca ne rapporte aucune gloire !
Demi-soeur...
Peut-être aurais-je du faire comme d'autres et ignorer sciemment les ordres de mobilisation ou prétendre une maladie quelconque pour être dispensée de prendre les armes. Alors, serais-je encore Schwester et m'aurait-on avertie non seulement de la présence de Frères en Bourgogne mais aussi de l'effervescence en la Maison !
Je retombai assise dans sur mon siège...triste et déçue...blessée et meurtrie...une demi-soeur honnête ne comptait plus...ce n'était plus qu'un lointain souvenir.
J'ouvris la main au creux de laquelle luisait une cicatrice, signe d'une ordalie, qui elle ne s'effacerait jamais.
Ma plume courut à nouveau.
Citation:
A vous Teutoniques,
Le bonjour vous va !
Prenez le temps de lire la démission inconditionnelle de celle qui fut Schwester avant de ne plus l'être qu'à demi, c'est à dire, rien du tout.
Que l'on fasse savoir à Jackson que mon coeur s'est serré lorsqu'un enfant m'apprit sa présence en Bourgogne alors que lui-même ne me l'avait pas annoncée.
Surtout, ne soupirez pas sur ma décision.
Que le Très Haut vous bénisse, qu'Il guide ses Enfants sur le droit chemin.
[font=Trebuchet MS]Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.
Dame de Railly et de Bréméan.[/font]
Chambellan de Bourgogne
Chancelière de l'Ordre de la Toison d'Or de Bourgogne
Secrétaire d'Etat de Bourgogne
Grand Echanson Royal
Oubliée de ses Frères.
Le bonjour vous va !
Prenez le temps de lire la démission inconditionnelle de celle qui fut Schwester avant de ne plus l'être qu'à demi, c'est à dire, rien du tout.
Que l'on fasse savoir à Jackson que mon coeur s'est serré lorsqu'un enfant m'apprit sa présence en Bourgogne alors que lui-même ne me l'avait pas annoncée.
Surtout, ne soupirez pas sur ma décision.
Que le Très Haut vous bénisse, qu'Il guide ses Enfants sur le droit chemin.
[font=Trebuchet MS]Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor.
Dame de Railly et de Bréméan.[/font]
Chambellan de Bourgogne
Chancelière de l'Ordre de la Toison d'Or de Bourgogne
Secrétaire d'Etat de Bourgogne
Grand Echanson Royal
Oubliée de ses Frères.
Je relus les lignes.
Je ne sais pourquoi, mes yeux piquèrent. Sans doute une poussière.
Je confiai la missive cachetée aux armes de Railly à un messager qui s'en irait trouver les Teutoniques, heureux de la somme qui dormait dans sa bourse.
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