Trann
Paris...
Paris ne dort jamais, c'est l'un de ses pires défauts. Dans ma quête perpétuelle pour me remplir les poches, j'avais étudié quelques possibilités. Des demeures nobles et bourgeoises, c'est pas ce qui manque dans le coin, mais la plupart sont gardées par des armoires normandes. Mais j'ai rien contre les normands hein...
Je m'étais donc rabattu sur les Galeries Lafayotte, à la recherche du bon plan. La joaillerie Watelse avait bien entendu attiré mon regard, mais le tenancier me filait les chocottes.
Et puis j'ai trouvé la perle.
Une petite boutique, toute rose, toute choupi, vendant des gâteaux. Une veuve, son fils visiblement abruti, pas de gardes, pas de jules qui pourrait s'interposer. Et de la clientèle noble qui devait bien débourser des fortunes à s'acheter ces petites choses sucrées à des sommes affreusement elevées.
Comme d'habitude, ça sonnait bien, je m'étais dit que j'avais eu l'idée du siècle ! Cambrioler Ella Durée ! Personne d'autre n'avait semble-t-il osé avant moi.
C'est donc en plein milieu de la nuit que je me suis lancé à l'assaut de la boutique. Le guet parisien venait de finir de patrouiller dans la rue, le couvre-feu avait sonné depuis belle lurette, et à part quelques retardataires ou de la valetaille, personne n'était dans les parages. On pourrait penser que passer par l'arrière-boutique est plus intelligent, mais erreur ! La plupart du temps, les boutiquiers y vivent, et ça c'est le meilleur moyen pour se faire prendre. Passer par les toits, inutile, de toute façon la boutique est au rez-de-chaussée.
Mes doigts crochètent habilement la serrure, et le bruit sourd que j'entends m'annonce que le verrou est débloqué. Avec douceur, j'ouvre la poignée, le plus doucement possible en veillant à ne rien faire grincer. La porte mal huilée, avec le parquet ciré, est le pire ennemi du cambrioleur.
Sans bruit, j'entre dans la boutique. Ca sent délicieusement bon. Je distingue avec le peu de lumière les bocaux sur les étagères, les tables avec les chaises, et enfin le comptoir. A pas de loup, je m'avance vers ce dernier, espérant y trouver la recette de la journée. De toute façon, si il n'y a pas assez de sous en caisse, je pourrais toujours piquer quelques gâteaux.
Me voilà enfin devant le comptoir. Je commence délicatement à chercher le tiroir pour l'ouvrir. Pas de bruit à l'horizon, si ce n'est un ronflement au loin, à l'étage, probablement la pâtissière gavée par ses confiseries.
Soudain...
*BONK*
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Paris ne dort jamais, c'est l'un de ses pires défauts. Dans ma quête perpétuelle pour me remplir les poches, j'avais étudié quelques possibilités. Des demeures nobles et bourgeoises, c'est pas ce qui manque dans le coin, mais la plupart sont gardées par des armoires normandes. Mais j'ai rien contre les normands hein...
Je m'étais donc rabattu sur les Galeries Lafayotte, à la recherche du bon plan. La joaillerie Watelse avait bien entendu attiré mon regard, mais le tenancier me filait les chocottes.
Et puis j'ai trouvé la perle.
Une petite boutique, toute rose, toute choupi, vendant des gâteaux. Une veuve, son fils visiblement abruti, pas de gardes, pas de jules qui pourrait s'interposer. Et de la clientèle noble qui devait bien débourser des fortunes à s'acheter ces petites choses sucrées à des sommes affreusement elevées.
Comme d'habitude, ça sonnait bien, je m'étais dit que j'avais eu l'idée du siècle ! Cambrioler Ella Durée ! Personne d'autre n'avait semble-t-il osé avant moi.
C'est donc en plein milieu de la nuit que je me suis lancé à l'assaut de la boutique. Le guet parisien venait de finir de patrouiller dans la rue, le couvre-feu avait sonné depuis belle lurette, et à part quelques retardataires ou de la valetaille, personne n'était dans les parages. On pourrait penser que passer par l'arrière-boutique est plus intelligent, mais erreur ! La plupart du temps, les boutiquiers y vivent, et ça c'est le meilleur moyen pour se faire prendre. Passer par les toits, inutile, de toute façon la boutique est au rez-de-chaussée.
Mes doigts crochètent habilement la serrure, et le bruit sourd que j'entends m'annonce que le verrou est débloqué. Avec douceur, j'ouvre la poignée, le plus doucement possible en veillant à ne rien faire grincer. La porte mal huilée, avec le parquet ciré, est le pire ennemi du cambrioleur.
Sans bruit, j'entre dans la boutique. Ca sent délicieusement bon. Je distingue avec le peu de lumière les bocaux sur les étagères, les tables avec les chaises, et enfin le comptoir. A pas de loup, je m'avance vers ce dernier, espérant y trouver la recette de la journée. De toute façon, si il n'y a pas assez de sous en caisse, je pourrais toujours piquer quelques gâteaux.
Me voilà enfin devant le comptoir. Je commence délicatement à chercher le tiroir pour l'ouvrir. Pas de bruit à l'horizon, si ce n'est un ronflement au loin, à l'étage, probablement la pâtissière gavée par ses confiseries.
Soudain...
*BONK*
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