L0velune
Comment faire pour se trouver un époux quand on est noble? Il faudrait peut-être écrire un bouquin là-dessus... N'empêche que Marylune n'avait pas encore trouvé. Bon, elle avait trouvé, mais il était porté disparu et était sûrement mort dans d'atroces souffrances. Son méchant vicomte adoré... bref! Voilà, il y avait à l'heure actuelle une baronne célibataire de 22 ans en France qui vivait plus précisément à Joinville.
Mais voilà, comme elle n'avait pas le courage d'inviter un homme noble pour un joli rencard (et depuis quand que les femmes invitent?), elle avait décidé de s'y prendre d'une autre façon. Et comme elle n'avait pas le courage de tester cette ''autre façon'' chez elle, là où tout le monde la connaissait, elle irait loin, très loin, pour en faire l'expérimentation. Elle irait donc au Poitou, là où elle ne connaissait personne.
C'est ainsi que la jeune baronne d'Entrammes de 22 ans (information importante à retenir) se rendit au Poitou. Pendant son voyage, elle avait pensé et mises de côtés bien des idées afin d'attirer l'homme idéal.
D'abord, l'idée de s'attacher elle-même à un arbre lui avait traversé l'esprit. Toutefois, il pouvait se passer bien des jours afin que quelqu'un la retrouve et elle n'osait imaginer ce qui lui arriverait la nuit, en pleine forêt, avec les loups... Certainement une très mauvaise idée. Elle risquait surtout de mourir de faim.
Ensuite, elle eut envie de feindre une maladie et de s'évanouir en public. Alors là, de un, elle était une piètre comédienne et de deux l'acte héroïque du prince charmant ne serait pas si extraordinaire que ça. Et puis, n'importe quelle grand-mère se serait occupée d'elle. Non, il lui fallait quelque chose qui demandait un minimum de courage. Encore là, comment prévoir que ce fut-ce un noble qui intervienne et pas un non-noble (pour pas dire gueux). Elle n'avait rien contre les gueux, mais l'amour entre les deux classes était impossible. La jeune Mirandole en savait quelque chose...
Finalement, l'idée de s'enfermer dans une maison en feu lui semblait la meilleure. S'il s'avérait que l'homme idéal ne se pointe pas, elle n'aurait qu'à sauter par la fenêtre dans un tas de foin ou de couvertures qu'elle aurait placé à l'avance. C'était ce qui lui semblait le moins dangereux.
Mais pourquoi se donner autant de mal? Facile! Marylune croyait dur comme fer que sa vie était ratée et qu'il lui fallait un noble d'exception, fou amoureux d'elle, pour l'épouser tout en acceptant sa fille illégitime. Voilà, il y avait une fillette dans l'histoire qui gâchait tout. Vous comprenez maintenant? Rassurez-vous, elle aimait sa fille, mais elle, comme sa fille, avait besoin d'un homme dans leur vie. Autant le trouver maintenant! À 22 ans, elle avait encore ses chances. Peut-être pas un beau jeune homme aussi jeune qu'elle, mais bon... mais pas trop vieux non plus! Certes, elle hériterait, mais le but était d'avoir un homme, pas de s'en trouver un autre l'an prochain!
Alors voilà, la Mirandole était dans un carrosse au blason familial et arrivait bientôt au Poitou. Ce qu'elle ignorait, c'est que les routes étaient pleines de brigands. À peine sur le territoire, elle entendit de grosses voix viriles et agressives à l'extérieur. Marylune, inquiète quand même, regarda au dehors et vit quelques hommes d'un côté, puis de l'autre. Il y en avait une dizaine. Aïe! Aïe! Aïe!
Le cocher avait arrêté le carrosse et la jeune baronne l'entendait paniquer sur son siège.
Donnez-nous tout ce qu'il y a de valeur ou l'on vous étripe comme des cochons!
À ce moment précis, la jeune femme se demanda si l'expression avait été bien utilisée, mais tant pis. L'heure n'était pas aux débats langagiers. Rapidement, un homme musclé sortie la rouquine du carrosse avec force, comme s'il l'avait soulevée d'une main, et fouillait le contenu. Évidemment, ils prirent toutes les malles sans les ouvrir. C'est qu'ils étaient paresseux ces brigands! Ou courageux peut-être de prendre le risque de transporter une malle remplie de choses inutiles (comme son maquillage...).
Et les voilà qui partaient... sans prendre les chevaux. Ça, c'était loin d'être intelligent. Un cheval, ça vaut cher! Ahhh ces roturiers...! Peut-être ne savaient-ils pas comment s'en occuper. C'est sûr qu'il n'est pas facile de s'occuper d'un animal quand on ne sait pas comment! Et là, Marylune posa LA question:
Vous... vous ne m'amenez pas avec vous?
Quelques-uns d'entre eux se retournèrent.
Bah non... vous pouvez repartir.
Mais... vous avez dit que vous vouliez tout ce qui avait de la valeur...
Les brigands se regardèrent, consternés. Marylune poursuivit.
Je suis Marylune de la Mirandole, baronne d'Entrammes. Je viens donc d'une famille noble et très riche. Vous devriez demander une rançon à ma famille, non?
L'un des hommes avoua qu'elle n'avait pas tord. À ce moment, il déposa la malle qu'il transportait et s'empara de la jeune fille qu'il déposa sur son épaule.
Vous savez, je peux marcher. Transportez la malle et je vous suivrai sagement, promis.
Abasourdis, le brigand déposa la baronne, reprit la malle et suivit ses compagnons dans la forêt. À leur refuge, ils n'attachèrent même pas la jeune femme. Elle était réellement sage... même qu'elle leur faisait gentiment la conversation.
Toutefois, la demande de rançon fut bel et bien envoyée à Saint-Fargeau. Quant au cocher... bien sûr, il arriva dans le village le plus près en panique.
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Mais voilà, comme elle n'avait pas le courage d'inviter un homme noble pour un joli rencard (et depuis quand que les femmes invitent?), elle avait décidé de s'y prendre d'une autre façon. Et comme elle n'avait pas le courage de tester cette ''autre façon'' chez elle, là où tout le monde la connaissait, elle irait loin, très loin, pour en faire l'expérimentation. Elle irait donc au Poitou, là où elle ne connaissait personne.
C'est ainsi que la jeune baronne d'Entrammes de 22 ans (information importante à retenir) se rendit au Poitou. Pendant son voyage, elle avait pensé et mises de côtés bien des idées afin d'attirer l'homme idéal.
D'abord, l'idée de s'attacher elle-même à un arbre lui avait traversé l'esprit. Toutefois, il pouvait se passer bien des jours afin que quelqu'un la retrouve et elle n'osait imaginer ce qui lui arriverait la nuit, en pleine forêt, avec les loups... Certainement une très mauvaise idée. Elle risquait surtout de mourir de faim.
Ensuite, elle eut envie de feindre une maladie et de s'évanouir en public. Alors là, de un, elle était une piètre comédienne et de deux l'acte héroïque du prince charmant ne serait pas si extraordinaire que ça. Et puis, n'importe quelle grand-mère se serait occupée d'elle. Non, il lui fallait quelque chose qui demandait un minimum de courage. Encore là, comment prévoir que ce fut-ce un noble qui intervienne et pas un non-noble (pour pas dire gueux). Elle n'avait rien contre les gueux, mais l'amour entre les deux classes était impossible. La jeune Mirandole en savait quelque chose...
Finalement, l'idée de s'enfermer dans une maison en feu lui semblait la meilleure. S'il s'avérait que l'homme idéal ne se pointe pas, elle n'aurait qu'à sauter par la fenêtre dans un tas de foin ou de couvertures qu'elle aurait placé à l'avance. C'était ce qui lui semblait le moins dangereux.
Mais pourquoi se donner autant de mal? Facile! Marylune croyait dur comme fer que sa vie était ratée et qu'il lui fallait un noble d'exception, fou amoureux d'elle, pour l'épouser tout en acceptant sa fille illégitime. Voilà, il y avait une fillette dans l'histoire qui gâchait tout. Vous comprenez maintenant? Rassurez-vous, elle aimait sa fille, mais elle, comme sa fille, avait besoin d'un homme dans leur vie. Autant le trouver maintenant! À 22 ans, elle avait encore ses chances. Peut-être pas un beau jeune homme aussi jeune qu'elle, mais bon... mais pas trop vieux non plus! Certes, elle hériterait, mais le but était d'avoir un homme, pas de s'en trouver un autre l'an prochain!
Alors voilà, la Mirandole était dans un carrosse au blason familial et arrivait bientôt au Poitou. Ce qu'elle ignorait, c'est que les routes étaient pleines de brigands. À peine sur le territoire, elle entendit de grosses voix viriles et agressives à l'extérieur. Marylune, inquiète quand même, regarda au dehors et vit quelques hommes d'un côté, puis de l'autre. Il y en avait une dizaine. Aïe! Aïe! Aïe!
Le cocher avait arrêté le carrosse et la jeune baronne l'entendait paniquer sur son siège.
Donnez-nous tout ce qu'il y a de valeur ou l'on vous étripe comme des cochons!
À ce moment précis, la jeune femme se demanda si l'expression avait été bien utilisée, mais tant pis. L'heure n'était pas aux débats langagiers. Rapidement, un homme musclé sortie la rouquine du carrosse avec force, comme s'il l'avait soulevée d'une main, et fouillait le contenu. Évidemment, ils prirent toutes les malles sans les ouvrir. C'est qu'ils étaient paresseux ces brigands! Ou courageux peut-être de prendre le risque de transporter une malle remplie de choses inutiles (comme son maquillage...).
Et les voilà qui partaient... sans prendre les chevaux. Ça, c'était loin d'être intelligent. Un cheval, ça vaut cher! Ahhh ces roturiers...! Peut-être ne savaient-ils pas comment s'en occuper. C'est sûr qu'il n'est pas facile de s'occuper d'un animal quand on ne sait pas comment! Et là, Marylune posa LA question:
Vous... vous ne m'amenez pas avec vous?
Quelques-uns d'entre eux se retournèrent.
Bah non... vous pouvez repartir.
Mais... vous avez dit que vous vouliez tout ce qui avait de la valeur...
Les brigands se regardèrent, consternés. Marylune poursuivit.
Je suis Marylune de la Mirandole, baronne d'Entrammes. Je viens donc d'une famille noble et très riche. Vous devriez demander une rançon à ma famille, non?
L'un des hommes avoua qu'elle n'avait pas tord. À ce moment, il déposa la malle qu'il transportait et s'empara de la jeune fille qu'il déposa sur son épaule.
Vous savez, je peux marcher. Transportez la malle et je vous suivrai sagement, promis.
Abasourdis, le brigand déposa la baronne, reprit la malle et suivit ses compagnons dans la forêt. À leur refuge, ils n'attachèrent même pas la jeune femme. Elle était réellement sage... même qu'elle leur faisait gentiment la conversation.
Toutefois, la demande de rançon fut bel et bien envoyée à Saint-Fargeau. Quant au cocher... bien sûr, il arriva dans le village le plus près en panique.
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