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[RP] Il y a tant de .. qu’il est temps .. Oui mais de quoi ?

Eony
[ Quelques jours auparavant … C’est l’heure … ]


Ya tant de quoi ma dame ?

Tant de quoi ? Jehanne ! Mais voyons, tant de sac à boucler, tant de chose encore à régler … voilà tant de chose que tu as , que nous avons à faire !

Oui ça j’vais bien compris ma dame. Mais ce que vous avez murmuré tout à l’ heure en regardant dans le vide, ben j’ pense que ça voulait pas dire ça. Ose la jeune servante. Oui, j’vais faire vous inquiétez pas, mais sauf vot’ respect, j’ aime pas vous voir ainsi. On dirait que vous êtes toute vide ! Aussi vide que ma bourse quand je reviens du marché !

" Toute vide ", l’expression la fait sourire. Elle colle pourtant bien au peu qui vibre encore en elle. Vide. Et en même temps submergée de ces " tant " qui ont, petit à petit, fait un trop plein.
Elle sourit à la jeune fille et tout en se laissant glisser au sol
.

Viens donc, assied toi là avec moi.

La jeune servante dévouée, un tantinet espiègle était devenue au fil des jours, une présence réconfortante.
Elle comprenait d’un regard, ne savait pas toujours se taire, mais savait sourire et écouter. Ce sourire qui lui donnait les dernières forces nécessaires pour aller jusqu’au bout. Cette oreille attentive qui appelait aux confidences. Un petit bout de femme, une petite Jehanne qui par certains cotés lui rappelait un grand bout de femme, une grande amie … Séléna.
Oubliant un instant les derniers préparatifs, elle avait commencé à se confier à Jehanne.
Confidences brèves. Canalim, l’ami, celui qui aurait dû être son beau frère, celui que sa sœur défunte avait aimé … celui qui allait faire avec elle ce dernier voyage … était arrivé mettant fin à la discussion
.

Nous en reparlerons Jehanne avait-elle glissé à l’ oreille de la jeune fille. Il nous faut partir et aller chercher Lysandro. Ensuite …

Ensuite ... droit devant, ils avaient pris les sentes.
le chemin de l' océan.
La route du néant ...

_________________
Eony
[Sur la route . Pluie de mai ... fait déprimer. ... ]

Quelques heures passées à Saint Bertrand, dernières démarches et choses urgentes ou indispensables à traiter, et ils avaient pris la route.
Ils … :
Canalim, l’ ami, le compagnon des derniers jours.
Lui, la chaleur dans le froid, le sourire dans les larmes, le guide dans l’ errance, une main dans le vide, des mots dans le silence.
La raison dans l’ irraison et l’ irraison dans le plus rien à perdre.
Lysandro, le petit, le fils, la goutte de miel, l’insouciance dans le tourment, le beau et le doux dans le sordide et le douloureux.
Jehanne et elle !
La petite troupe avait chevauchée de longues heures. Quelques arrêts pour dégourdir les jambes de tout le monde et manger.
Deux bivouacs pour se reposer. Et la veille un orage.
Déluge qui les avait contraint à s’arrêter plus longtemps. Une grange les avait abrités
.

Non Jehanne, nous ne pouvons faire du feu ! Même en surveillant avec attention, le risque est trop grand. On n’allume pas de feu dans une grange ! Canalim va revenir, il nous dira si le temps est sur le point de s’améliorer. Tu as froid je le sais … viens donc, approche toi de moi.

Elle aussi a froid. Ce qui restait de vêtements secs ou pas trop humides, c’est-à-dire pas grand-chose, elle les avait enroulés autour de Lysandro. Le petit, épuisé de ses jeux dans la paille avait sombré dans le sommeil.
Elle tend une main à la jeune fille avec un sourire qui se veut convaincant. Toutes deux serrés l’une contre l’ autre, elles tentent de se réchauffer
.

De pas manger, ma dame, vous devez avoir encore plus froid que moi. Vous êtes toute faible, faudrait vous forcer ! Si le temps s’arrange et qu’on peut sortir de cette grange, je ferai griller le lard qui nous reste. Vous mangerez … hein vous mangerez ? Ma dame … pourquoi qu’ vous mangez plus ? C’est cette histoire avec le sieur de Muret ? Ou c’est autre chose ? C’est les " tant " qu’on avait commencé à parler qui vous mettent dans ces états ?

Si tu as les mains engourdies par le froid, ta tête et ta langue ne sont pas gelées elles ! Curieuse !
Elle rit doucement serrant un peu plus la gamine contre elle.
Du lard tu dis ? Mmmh … non je ne crois pas.
Tu vois ce que je pourrais peut être avaler, ce sont des beignets de fleur d’acacia. As-tu vu ces arbres magnifiques aux fleurs blanche en grappe ? As-tu senti leur parfum ? Les abeilles doivent se régaler. Tu aimes le miel d’acacia Jehanne ?


Il est des mots qu’il ne faudrait jamais plus prononcer quand ils mènent l’esprit aux souvenirs et qu’ils ravivent la douleur. Pourquoi avait-elle parlé de miel ? Pourquoi ? !
Autant pour éviter de continuer à parler de son manque d appétit que pour cacher ses émotions violentes et contradictoires, elle se lève précipitamment et arpente la grange
.

Faut que je sorte, faut que je sorte murmure t-elle en approchant de la porte.
Porte qui s’ouvre brusquement et qu’elle prend pratiquement dans la figure ….

_________________
Canalim
Canalim rentrait de ce qu'il aimait à considérer comme "son p'tit tour de vérifications d'usages", qui seul lui permettait de passer des nuits à peu près tranquilles lorsqu'il ne connaissait que peu les environs. C'est que les sommes en bordure de chemins ou en d'autres lieux encore moins recommandables n'avaient pas eu très bon effet sur sa faculté à trouver le sommeil aisément, et il ne s'autorisait le repos qu'après maintes précautions, on ne l'y prendrait pas deux..bon, pas trois fois..

Marchant d'un pas vif, tout à ses pensées, il songeait à son amie Eony, à Bird, aussi, et puis à eux, au passé, toujours le passé.. Aux bons moments, au bon vieux temps. Mais il fallait revenir à la réalité, se rendre compte que tout avait changé. Calli n'était plus, Bird, son plus vieil ami, allait de mal en pis, et sa femme, Eony, contenait une douleur toute aussi vive, perceptible au travers de ses yeux parfois dénués d'expression.


Il poussa vigoureusement la porte de la grange, laissant là sa nostalgie, et se retrouva aussitôt nez à nez avec la Blonde, qui affichait un air effrayé.


Bha..quoi?

Un éclair de lucidité..pensée intérieure.. Toujours autant de tact Cana hein..

Hum..comment vas-tu Eony? Que fais-tu là, si près de la porte? Puis, qu'est c'qui t'arrive, on dirait que t'as vu..heu..que t'as vu une naine poilue nue!

Petite pensée pour Isa, puis il porta son regard sur l'intérieure de la grange où la petite troupe avait temporairement élu domicile.


Tout va bien? Vous devriez vous couvrir quand nous sortirons, le vend mord et le ciel s'assombrit d'heure en heure..


Il risqua un regard à l'extérieur, se demandant à présent où le mènerait toute cette folle histoire, où l'emmènerait Eony, et surtout si c'était bel et bien son dernier voyage, à lui, l'éternel vagabond...
Une rencontre bien étrange et particulièrement déstabilisante, il y a quelques soirs, avait presque redonné un peu d'espoir à la Canaille, mais il n'avait finalement pu tirer de conclusion que de sa propre folie, de son aliénation mentale..

Un pas d'vant l'autre..qu'importe le but...
Malgré tout, il était toujours debout.

_________________
Eony
Une quoi ? Pfff Cana ! Non j’ ai juste vu un coin de porte m’arriver sur la figure. Je … je sortais … faut que je sorte … faut que je sorte et que je respire.
Elle met un pied pour bloquer la porte que déjà il referme.

Jehanne je te confie Lysandro, essaye de te reposer un peu aussi.

Refermant plus haut le col du léger chasle qu’elle a sur les épaules, elle ouvre du pied la porte et sans manière le pousse devant elle.
Sur eux l'huis se referme.
Le vent s’engouffre dans sa chevelure qui vient balayer son visage. Cana surpris n’ a pas résisté à la poussée.
Tous deux s’arc-boutant contre le vent, ils se font face. Il s’apprête à râler, elle le sent. Pourquoi l’ avoir fait ressortir ? Pourquoi ?
Lui imposer ses émotions, lui confier ses tourments, lui hurler sa colère, lui dire son projet … Est-ce pour ça ? Ou simplement pour combler, par la présence de cet ami, le vide qui creuse en elle un sillon de plus en plus profond ?


Va rentre ! Je suis sotte de t’avoir fait sortir.

Le vent souffle et emporte ses paroles.
La tempête en elle souffle et l’emporte.
Un peu plus loin de la grange.
Elle voudrait courir, ses jambes refusent. Remontant ses jupons elle allonge le pas. Un bosquet épais et haut lui propose un recoin naturel. Si le vent secoue les hauts branchages, elle ne le sent plus, à l’ abri elle se laisse glisser au sol. Ses jambes ramenées à elle, enserrées par ses bras, le menton posé sur ses genoux, elle laisse son regard se perdre.
Cana avait parlé de ciel qui s’assombrissait. Cependant, le vent fait son œuvre de nettoyage et balaye les nuages. Si le temps semblait vouloir rester incertain, une amélioration pointe. Ils allaient pouvoir continuer. Avancer et poursuivre ce voyage. Il ne restait que quelques jours, une paire peut être, et les rivage de l’océan serait en vue.
Crissements, raclements … elle lève les yeux. Il est là. Il n’est pas retourné dans la grange.
Sans rien dire il prend place à ses cotés.
Sans rien dire elle le laisse faire.
Sans rien dire il pose sa main sur son dos.
Sans rien dire elle le laisse faire.

Ça fait combien de jours qu’ils sont partis ?
Combien de fois qu’il la regarde, espérant un mot, une phrase ? Combien de fois qu’il tente des questions pour obtenir des explications ?
Combien de fois qu’elle fuit son regard, qu’elle évite ses interrogations et nie l’évidence d’une mise au point inévitable ?


Cana …

Elle la bavarde, ne trouve pas les mots. Enfin si … elle les trouve … elle les a en elle depuis quelques temps. Mais les dire, les prononcer, les partager et les mettre au jour, c’est mettre une réalité sur ce qui pouvait rester encore qu’un projet. C’est leur donner poids et force.
Elle soupire et fouille dans les repli de ses jupons. Sa main se pose sur des parchemins.
Avouer qu’elle songe à en finir c’est déjà tendre vers cet aboutissement, c’est engager l’ achèvement. C’est afficher la chute et tendre au dénouement.
Elle extirpe de sa poche les lettres qu’elle a écrites. Des qu’elle n’ a pas encore envoyées. Des qu’elle n’enverra peut être pas. Elle trouve celle qu’elle cherche et la tend à Cana toujours silencieux
.

Cana … je … j’ai … il faut que tout ça cesse … il y a tant de tant … il est temps que ça finisse.

Le ciel qui s’est dégagé, offre assez de luminosité. Il va pouvoir lire

Citation:


Sélé,

Heures de répit.
Minutes d’éclaircie dans ma tête.
Sélé, il y a tant de tant !
Tant que je m’ y perds.

Je me noie avant même d’être arrivée sur les rives de l’ océan.

Il me faut écoper pour ne pas couler avant l’ heure.

Tant de voyage dès le début. De ce Dauphiné où je suis née jusqu’à cet Aragon où le premier deuil de ma vie m’ a fait émigrer. Puis de ville en ville où j’ ai suivi la Cour hispanique. Puis celui de la fuite, celui du naufrage. Et le dernier, celui d’après mes noces. Ah si j’ avais su expliquer à Birdy que je haïssais les voyages !
Tant d’ actes passés que j’ ai dû taire. Les mensonges, les abus de confiance, les manipulations, les meurtres … Ah si j’ avais su confier à Birdy ces noirceurs de mon âme.
Tant de maux physiques subis. Violences, coups, allergies, cécité, et cette terrible infection dont tu m’as sauvée. Ah si j’ avais su lui crier mes douleurs au lieu de les taire !
Tant de projets auxquels je n’ ai su le faire totalement adhérer. Ah si j’avais su mieux partager avec lui !
Tant de désirs et de fonctions que j’ ai mis au devant de notre route et pour lesquels je savais ses réticences. Il n’ a jamais dit non … Ah si j’ avais su être moins égoïste !
Tant d’ ambitions que j’ ai dressées comme un cri pour lui barrer la route.
Tant d’ illusions que je lui ai offertes certaines nuits, pour apaiser ses doutes.
Tant d’ interdits que j’ ai avancés au devant des comédies où le monde nous traîne
Tant de fois où j’ai promis d'être là et où j’ ai failli.
Tant de fois où il m’ a demandé d’être à lui, et où je suis devenue caresse.
Tant de fois où avec des ailes au bout des doigts, je me suis faite promesse.
Tant de fois où il m’ a demandé d’être à lui et où j’ ai oublié d'être moi.
Tant de fois où j’ ai été femme malgré lui, lavée de toute ivresse.
Tant de fois où j’ inventais n'importe quoi pour sauver ma tendresse.
Tant de fois où j’ai été femme malgré lui, et presque malgré moi, en oubliant où vont mes pas.

Tant de tant … Ah si j’ avais pu lui dire, vous parler de tout ça avant !

Je suis lasse. À bientôt peut être mon amie dans une prochaine lettre.

Tendresses.

Eony





Le temps qu’il lise, elle ferme les yeux.
Les tremblements la reprennent. Les moments de lucidité se battent avec ceux de fièvre, des égarements et de la lypémanie
.
_________________
Selena...
Shadow devait se demander ce qui lui valait de revivre cette excitation qu'il n'avait pas ressenti chez sa cavalière depuis bien longtemps.

Elle était arrivée dans l'écurie comme un tourbillon, l'avait sellé sans attendre d'aide alors qu'un des palefreniers de la forteresse voulait le faire et s'était retrouvé bousculé sans ménagement.
Une simple besace jetée à l'épaule mais sa couverture de voyage roulée sur l'arrière de sa selle et des vivres pour quelques jours dans ses fontes par mesure de précaution,la jeune femme avait troqué ses jupons contre ses braies de cuir et ses hautes bottes ,ceint sa large ceinture dans le fourreau de laquelle elle avait glissé son épée préférée.

Malgré le temps clément,elle avait pris sa cape en prévision de ce soirs d'orage qui semblaient devenir courants depuis quelques jours et deux gourdes pendaient au pommeau de la selle....Une d'eau fraîche et une de cet Armagnac qui faisait des miracles en cas de coup dur.
Sa sacoche de médicastre était enveloppée dans sa cape qu'elle avait attachée avec sa couverture de voyage.

Sa monture à peine harnachée,la rouquine avait sauté en selle,marmonnant une explication inaudible au laquet interloqué qui se demandait encore si une guerre était déclarée alors que la maîtresse des lieux n'était déjà plus qu'un point poussiéreux au bout du chemin.

Il était plus que temps......


{En route...}


Si cette course folle n'avait pas été causée par un drame ,Sénéla aurait presque remercié le Ciel de cette opportunité à quitter les hauts murs de la forteresse et ceux de la ville qui lui semblaient se refermer de jour en jour un peu plus autours d'elle.

Elle avait beau essayer de vivre cette existence de villageoise tranquille dont on lui avait maintes fois vanté les mérites....
Rien n'y faisait et il y avait toujours un moment où l'ennui la rattrapait,lui donnant des envies de galopades.....D'air pur.....De vent dans les cheveux......De batailles pourquoi pas.....

Tout plutôt que ce ralentissement du temps qui vous enrobait de cette sorte de "confiture" et vous faisait oublier le sel de la vie.
Peut être était ce dû aussi au fait que son époux lui semblait parti depuis des lustres et que ses occupations ne suffisaient pas à remplir le vide qu'il avait laissé ....
Elle en était presqu'arrivée à regretter ses ronflements.....
Preuve qu'elle filait ,elle aussi un mauvais coton.

Le soleil était à son zénith lorsqu'elle franchit l'orée de l'immense forêt qu'il lui fallait traverser .

Elle était partie la veille alors que le soir tombait à peine et bénissait le Ciel que la saison soit aux longues journées de printemps.
Sa chevauchée de nuit n'avait pas duré longtemps et ,comme si le Grand Architecte était à ses côtés,une lune pleine avait éclairé sa route sans qu'elle ait eu à ralentir l'allure folle de Shadow.
La chaleur et le manque de sommeil l'obligèrent à faire une brève halte alors que le paysage avait totalement changé autours d'elle et que les hauts pins et le sol sablonneux remplaçaient déjà la lourde terre des labours Béarnais.

Du moins l'action avait elle effacé cette boule d'angoisse qui lui bloquait la gorge à son départ...

Peut être était il encore temps.....

_________________
--Margot.




Dax ! Puisque je vous dis que c’est à Dax qu’on devait aller !

Oui qu’on devait m’dame … qu’on DEVAIT sauf vot’ respect.
Vous m’ avez dit que sur la dernière lettre elle vous parlait d’une grange sur la route entre Mont de Marsan et Dax.


Oui mais plus près de Dax … comment qu'on m' a dit qu’elle avait écrit déjà sur sa missive ? Ah oui je me souviens .. À la croisée des chemin après le village Saint Vincent de Paul, une grange pas loin d’une rivière.

Ouai … c’est l’ Adour ! Bon on est pas loin m’dame, ça va y aller encore un peu ?

C’est bon .. C’est bon… avançons !

La vieille Margot si elle est lasse de ce voyage, lasse de cette chariote bringuebalante, est portée par sa colère. Et le pauvre homme qui l’ accompagne depuis Mont de Marsan ne peut que subir ses humeurs.

Si on lui avait dit le jour où elle a suivit sa p’tite, comme elle aime à l’ appeler, et son époux en quittant Bergerac, qu’elle en arriverait là .. Ben elle l’ aurait pas cru ! Parfois, elle avait presque envie de dire « si j’ avais su, j’ serais pas venu ! »
Ah ils lui en avaient fait tous les deux ! Des bons moments et des moins agréables. Les joies et les peines de la vie, la naissance du Pajarillo ( petit oiseau ), elle avait tout partagé. Elle avait tout accepté.
Mais là …
Là, elle était à bout. Quand Eony lui avait donné les raisons de son départ, quand elle lui avait confié son infidélité elle avait tempêté plus fort que d’habitude. Si ses ires étaient fréquentes et connues, la colère qu’elle avait piquée contre Eony avait été terrible.
Si elle ne pouvait juger l’acte aussi répréhensible soit-il, elle ne pouvait admettre que la P’tite veuille s’enfuir
.
" Cré nom de diou ! T’vas pas tout abandonner pour un égarement, pour une coucherie ? T’pardonnera ton homme … " avait-elle crié en essayant de lui faire entendre raison.
Mais raisonne t-on une têtue ? Une têtue doublée d’une femme perdue d’ avoir engendré la douleur !
Eony était partie. Emmenant qui plus est son fils avec elle. Qu’ avait-elle besoin de trimbaler le petit ? !
Toujours en colère, le jour du départ, elle avait promis de venir chercher Lysandro plus tard quand elle en serait avisée. Toujours en colère mais avec l’ espoir que ce voyage la ramènerait à de meilleures idées, elle avait regardé sa P’tite s’éloigner
.

Dites c’est quoi qu’on entend comme ça ? Pas déjà l’ Océan quand même ?

L’homme rit de bon cœur Ah ben non m’dame pas de si loin !
Ça c’est l’ Adour. Elle est vive en ce moment. Vous savez, elle vient de là bas en haut dans les montagnes des Pyrénées, elle prend source dans les monts du Pic du Midi de Bigorre. Et avec le printemps, y a les neiges qui finissent de fondre. Alors elle est gonflée l’ Adour. Toute grosse et roulante avant d’aller se jeter dans l’ Océan à Bayonne.
Faut être prudent quand elle est comme ça ! Et puis là, ya eu de grosses pluies, ça arrange rien.


Fichtre ! C’est impressionnant ! Dites, vous pensez qu’on y sera bientôt ?

Sous peu m’dame, sous peu !

Hochant la tête, la vieille se laisse aller à ses derniers tourments.
Pourquoi qu’elle s’en revient pas la P’tite ? Pourquoi qu’elle a pas pu trouver Séléna avant de partir ? Elle est passée où elle aussi ?


Pfff comme si j’ avais pas assez de cheveux blancs comme ça, qu’ils veulent encore m’en faire faire ! Maugrée t-elle

M’dame, là bas au loin, j’ aperçois une grange !
Canalim
Canalim s'était laissé entraîner dehors, surpris par la précipitation d'Eony, et après l'avoir à peine entendu baragouiner quelque chose, le vent ayant emporté aussitôt ses mots, elle lui tourna le dos et fila pour disparaître derrière un buisson.

Qu'avait-il encore bien pu faire pour s'attirer ses foudres..
Non, il n'y était pas..son regard étrange...sa sortie hâtive de la grange...
Elle n'allait pas bien, pas bien du tout, et lui avait faillit ne pas s'en rendre compte.

La rejoignant rapidement, il la vit assise, recroquevillée, et sans le moinde mot, vint s'assoir à côté d'elle, posant une main près de son épaule. Elle avait avant tout besoin d'une présence amicale, il le savait. Il savait également que si elle avait envie de parler, elle le ferait, et que ce n'était pas à lui de l'y amener, de l'y forcer. Il n'avait de toutes façon pas besoin de mots. Il comprenait. Tout ce qu'elle avait fait, il l'avait fait en pire, dix fois, cents fois. La morsure cinglante, la douleur qu'elle pouvait éprouver, il avait l'orgueil de penser l'avoir éprouvé aussi, autrefois.
Aujourd'hui, il n'était plus qu'un pâle reflet de lui-même, et avait sauté sur l'opportunité d'en finir que lui offrait Eony...Il ne voulait pas partir seul, oublié de tous..

La complicité qu'ils avaient découvert entre eux leur permettrait d'alléger la charge des derniers jours, de rejeter ce poids qui se fait sentir lorsque la fin approche, même si on l'accepte, même si on la désire.

Puis..
Elle murmure son nom, lui tend une lettre, tout se passe comme si un épais brouillard embrumait son esprit, il se sent déjà loin, l'entendant moins bien..encore un nouveau tour de son dérangé d'cerveau ça!
Il pose les yeux sur le papier froissé, parcoure rapidement les mots, les lignes, les paragraphes, puis relève la tête pour observer Eony, l'air aussi neutre que possible, se demandant au fond pourquoi elle lui montre cette partie intime d'elle même...


Eony..Eony, tout va bien?
_________________
--Margot.





La croisée des chemins. Une grange. Lacrima la jument d’Eony, d’autres chevaux. C’est donc la grange ! Ils sont arrivés.
À peine besoin de l’ aide de l’homme qui l’accompagne, que Margot est descendue de la chariote.
Deux ou trois mots et déjà elle se dirige vers la porte. Elle hésite. Façon de se laisser le temps de réfléchir à ce qu’elle va dire. Elle doit laisser sa colère dehors si elle veut faire entendre raison à Eony.
Le vent souffle toujours mais moins fort. Les nuages laissent entrapercevoir un coin de ciel plus clair.
Grande inspiration, elle ouvre la porte et entre
.

Y a quelqu’un ? C’est pas que l’endroit est bien grand, mais il lui faut s’habituer la pénombre ambiante avant de distinguer quoique se soit.
Bruissement de paille. Botte de foin qui bouge. Jehanne apparait ensommeillée
.

Euh … dame Margot ? Vous êtes déjà là ? Le b’jour à vous ...

Oui, je suis déjà là ! Quand on me demande je fais ! Et tu fais quoi là toi ? C’est pas l’heure de dormir, je t’en ficherai moi .. à ton âge ! Bon … ils sont où ? L’est où le petit ? Et Eony ?

Autre bruissement de paille et autre petit tête qui émerge.
Jehanne se redressant attire à elle l’enfant et le fait se lever.

Lysandro est là. Il dormait. M’dame Eony … elle est dehors. L’est sortie précipitament.
C’est elle qui m’ a dit de me reposer en surveillant le petit. Et puis d’toute façon ya rien à faire ici !


Le vieille ne relève pas la dernière remarque un tantinet effrontée de la jeune servante et avance sourire aux lèvres et bras tendus

Ahhhh mon p’ti coco … mon moineau … comme tu m’as manqué. Viens là que je te câline.
Et hop, un Lysandro qui s’envole et atterrit dans le giron de la vieille. Baisers, caresses … il subit en riant et en se débattant pour la forme.
Pfff regarde moi ça ! T’es tout plein de paille .. Et ta figure… elle est toute mâchurée .. et ... Oh tes mains ! Mais t’es sale comme un petit goret ! Regard courroucé à la jeune fille qui tente de remettre vite fait bien fait de l’ordre dans sa propre tenue. Il a fait quoi pour être dans cet état ?

Euh .. Ben on a mangé des cerises. On est passé devant un champ où y avait plein de cerisier. Dame Eony elle a dit qu’on pouvait se régaler.

La vieille repose le garçonnet qui s’enfuit en courant et se jette en hurlant dans la paille. Pas trapper Magot .. Cours Magot .. Pas trapper moi …
Un sourire, une envie de courir derrière lui, mais un visage qui se ferme

Non c’est ta mère que je vais essayer d’attraper !
Jehanne file me la chercher ! Dis lui que je suis là et que je l’attends.
Dis lui …..
Eony
Elle avait rassurée Cana. Elle allait comme elle pouvait aller.
Ils avaient discuté un moment. L’ étonnement s’était lu dans les yeux de l’homme à la lecture de la lettre. Les petits morceaux secrets que les écrits révélaient, devaient l’ avoir perturbé.
Sans pudeur, elle lui avait expliqué tous ces " tant ".
Les plus importants n’ étant pas ceux qui parlaient de sa vie intime.
Il avait mieux compris.
Juste avant qu’elle le laisse pour regagner la grange, il avait eu des paroles sages et apaisantes. Des paroles profondes qui malgré elle l’avaient bouleversée
.

Laissant Cana perdu dans ses pensées, c’est par le coté opposé au chemin qu’elle rejoint la grange. Elle n’ a donc pas remarquer l’ homme et son attelage.
La main posée sur l’huis, elle s’apprête à pousser la porte, une voix connue, une voix forte qui ne laisse pas le choix, lui vient aux oreilles.
Elle est là ! Sourire éphémère. Quand Margot et elle se sont quittés plusieurs jours avant, la vieille dame était folle de colère.
Elle pousse la porte


Me dire quoi Margot ?

Elle laisse sa vieille amie, sa presque aïeule se retourner et sans ciller la regarde.

Bon jour Margot. Que je suis contente de vous voir. Merci d’avoir tenu parole. Avez-vous fait bon voyage ?
Lysandro viens voir, Margot est là. Ven hijo, ven abrazarla
(viens fils, vient l’embrasser )
Alors que voulez vous me dire ? Tout en posant la question elle s’approche de la vieille femme et prenant ses mains entre les siennes l’embrasse rapidement sur le front.

Ébauche d’un sourire vite ravalé, joie du baiser offert vite masquée, Margot retire ses mains de celles d’Eony et les place sur ses hanches.
Signe sans équivoque que la grand-mère ne va pas se laisser amadouer comme ça !


Mamá .. mamá … ven a buscarme … mamá .. ¡ Soy Escondido ! (maman … viens me chercher .. Je suis caché !)

Jehanne ! Emmène Lysandro dehors .. C’est pas le moment. Et on voit que ce petit a passé plusieurs jours avec toi, il ne baragouine que l’espagnol ! Eony ton fils est Françoi, il doit parler le françoi !

Eh ben .. ça commence fort songe la jeune mère en regardant s’éloigner et sortir son fils et la jeune servante.

Bon … oui ça va et oui j’ ai fait bon voyage. Épargnons nous veux tu les politesses, y a bien plus important.
Sans ménagement elle tire alors Eony par le bras, l’ amène vers une botte de paille où elle la fait s’asseoir en la poussant.

Ma fille vois tu, avant d’arriver ici, j’ avais prévu de te demander ce que tu comptais faire. Te demander si tu songeais rentrer et quand.
Et chemin faisant j’ ai réfléchit.
Eony écoute moi bien, il est hors de question .. Tu m’ entends bien … hors de question que je te laisse aller plus loin.
Tu vas revenir avec moi, avec ton fils ! Tu vas revenir et assumer ta faute ! Es tu devenue folle ou si sotte que tu es prête à partir dieu sait où pour te remettre de tout ça ?
Te remettre ! Je t’en ficherai moi … se remettre ! J’vais t’en remettre moi .. Les idées en place pour commencer ! Et puis de la couleur à tes joues … t’as vu ta mine ?
Même le marbre des églises il est moins blanc que toi !
C’est fini Eony !
T’as pris amant … et alors la belle affaire ! Fallait penser avant aux conséquences, fallait penser avec ta tête et non avec tes .. ton .. avec ton cœur quoi.
Et maintenant c’est à ton fils et à ton époux que tu dois penser ! Et puis aussi à moi. Hein dis ? ! Tu y a pensé à moi ?
Pas la peine de me soigner, de me faire revivre , de me faire quitter Bergerac pour maintenant m’oublier comme on oublie sa première chemise.


Si elle est une pro des colères, la Margot ne sait pas vraiment dire son affection et son amour.

Et réponds pas c’est inutile. Tu rentres ! Point c’est tout ! Léger affaissement des épaules, la vieille femme ressent la fatigue du voyage et des émotions si durement exprimées
Alors … je t écoute !

Oouhhhfff … quel déluge, quel flot de parole. À peine surprise, la jeune femme se lève et doucement fait s’asseoir sa vieille amie.
" Inutile de répondre .. Je t’écoute …" cette dernière phrase la fait sourire.
Margot la terrible, Margot le dragon, Margot qui ordonne, qui gère .. mais Margot qui sait aussi écouter et comprendre.
Hors là, Margot elle a pas tout compris.
Le plus dur reste à dire. Faut-il le faire ? Faut-il se taire ?


Elle s’agenouille devant la vieille dame.

Margot .. Vous avez raison … mais vous n’ avez pas …….
Dans son dos la porte grince.
_________________
Selena...
{Dans la forêt landaise}

La rousse cavalière avait repris la route après de trop brèves heures d'un sommeil néanmoins réparateur.
Le sable était une couche bien confortable et les quelques grosses brassées de fougères que Séléna avait déposées au sol avaient suffit à faire de cette forêt une auberge de choix.

Shadow en mâchouillait encore une feuille fraîchement déroulée lorsque la jeune femme rangea ses affaires et remonta en selle après avoir grignoté un quignon de pain et quelques fruits secs.

Galop silencieux,juste saupoudré de la poussière de sable soulevée par les sabots de l'étalon.
Murmure du vent au sommet des pins qui ploient doucement sous une force dont elle est abritée.
Hauts troncs qui défilent au long desquels nulle blessure ne vient encore tirer la sève.

Séléna talonne Shadow....
Un sourde angoisse s'est réveillée en elle en même alors que son esprit reprend pied avec la réalité de cette course folle en avant.
Eony.....

La jeune femme sait les marécages qui ne vont pas tarder à remplacer la forêt....Elle sait aussi que ç'en sera terminé du plaisir de cette atmosphère aux senteurs boisées..
Pourvu qu'elle puisse les rejoindre avant...

Pourvu qu'il ne soit pas trop tard...
Et Birdy.....
Il n'a rien du comprendre en ne la trouvant plus au dispensaire.....
A-t-il eu l'idée de fouiller?
A-t-il eu vent de son départ précipité?

Que n'est il là avec elle et pourquoi tous ces drames arrivent ils lorsque son époux est loin?

A croire que le destin met tous les obstacles sur sa route chaque fois qu'il la laisse seule....

Une trouée dans l'épaisseur de la forêt....
Instinctivement elle tire sur la bride et Shadow se cabre.
Une sorte de grange est là et un énorme poids semble s'envoler de la poitrine de Sélé.

Les chevaux qui sont là sont ceux de Eony et Cana et un homme est en train de farfouiller dans une cariole juste devant elle,lui barrant la route:
"Ola l'ami!!!!
Elle saute déjà à bas de sa monture:
"Sont où????
Là dedans????"


L'homme ouvre un oeil rond et stupéfait devant cette walkyrie échevelée qui ne lui laisse même pas le temps de répondre et se précipite vers la porte de la grange derrière laquelle il entend la vieille femme qu'il a accompagnée râler depuis un bon moment.

Séléna pousse la porte et reste un moment aveuglée par l'obscurité relative de l'endroit après le soleil lumineux qui a accompagné sa longue chevauchée matinale.

Margot!!
Eony!!
Mon Dieu....

Un immense soulagement l'envahit en les voyant toutes les deux.
Si Margot est là.....ça va aller.....

L'angoisse qui la faisait aller de l'avant depuis deux jours s'efface en laissant pointer d'un seul coup toute la fatigue de son corps et de son coeur et ses yeux s'embuent alors qu'elle se précipite vers une Eony qui n'a même pas encore vu qui entrait derrière elle.

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Canalim
Le vagabond était resté dehors, alors qu'Eony devait à présent avoir retrouvé son fils dans la grange. Seul, derrière son bosquet, il avait une très légère impression qu'elle le fuyait et qu'il passait son temps à lui courir après.
Peut être d'ailleurs en faisait-il trop, et que l'insistance avec laquelle il s'accordait à prêter une oreille attentive à ce que pouvait dire la blonde à chaque instant, avait fini par l'agacer.

Un bruit familier éveilla son attention et le tira de ses rêveries. Un cheval approchait. Il se fit tout ouïe, et l'entendit ralentir sa course. Puis suivirent quelques échos de voix, qui lui parvinrent cependant trop déformés pour qu'il les soit en mesure de les reconnaître. Puis, plus rien. Curieux, il se redressa de tout son mètre-quatre-vingts-et-quelques, et ne vit..rien. Ou tout du moins, pas de cavalière. Le reste, il n'y prêta pas attention. Le cheval était là, bel étalon, à la robe sombre. Ces considérations ne l'aidant guère, il se dirigea vers la grange, d'un bon pas, et, de nouveau, poussa la porte brusquement.

A l'intérieur, il avança quelques mètres, distinguant Eony, près de son fils et de Jehanne.

Il s'apprêtait à leur faire signe et à les rejoindre, quand une forme sombre surgit derrière eux, veloce et -pensait-il- menaçante.

Son sang ne fit qu'un tour et son instinct guida le reste de ses gestes. Dégainer son épée eût été trop long, alors que chaque dixième de seconde était décisif. Sa dague au poing, il bondit avec agilité entre les ballots de paille, passa devant Eony qui croisa son regard, médusée, et attendit le choc avec l'agresseur, qui n'était plus qu'à deux ou trois mètres...

Ses muscles se tendirent, parés à l'affrontement, et alors que chaque seconde durait une éternité, il remarqua de longs cheveux volants...une silhouette fine -enfin fine, encore que..- et, assaillit par une mauvais pressentiment, baissa un peu la dague, juste un peu..au cas où...
La scène se déroulait de toutes façons si vite que cette silhouette aurait pu être n'importe qui, il n'aurait pu la reconnaître...


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Selena...
Ah...........Ben.........Maaiiisss.....

Séléna ouvrait la bouche pour saluer son amie,lui dire son soulagement,sa joie de la retrouver.......Elle ouvrait déjà les bras pour la serrer contre elle lorsqu'un je ne sais quoi mis ses sens en éveil brutalement.

L'autre porte de la grange s'était ouverte et c'est un réflexe plus qu'un acte réfléchi qui la fit réagir lorsque l'homme voulut lui sauter dessus.

Faut dire qu'elle en avait passé des heures avec D'Arkhenn dans la salle d'armes de leur maison.
Combien de fois avait elle finit sa journée épuisée et au bord des larmes après un entraînement aussi dur que celui qu'il avait l'habitude de donner à ses élèves de la Garde.
Refaire encore et encore les mêmes gestes jusqu'à ce qu'ils deviennent aussi naturels que de respirer..
Sentir au lieu de voir.

Entendre avec tout son corps..

Voir sans regarder.....

L'homme est armé......Elle a vu le reflet de la lame briller....
Pas le temps de se poser de question.
Pourquoi en veut on à sa vie.....
Pourquoi ici.....
Qui .......

Sa main agrippe le poignet armé et dans une torsion brutale le tire vers l'avant,profitant de l'élan que son agresseur s'était donné,elle l'expédie derrière elle alors que sa jambe se tend sur le côté pour bloquer le tibia de l'autre.
Il s'étale le nez dans la paille et Séléna ,retrouvant ses réflexes de guerrière est déjà sur lui ,un genou sur sa poitrine elle lui administre une magistrale baffe et s'assied sans vergogne sur lui puis,lui attrapant le nez entre ses doigts elle lui tord violemment:
"T'es qui toi?????
Tu veux quoi?????

T'es malade ou quoi?
Ton nom!!! Et vite......Là j'suis gentille....Mais faudrait pas m'chatouiller plus.....Suis fatiguée....Pis quand j'suis fatiguée j'aime pô qu'on m'emmerde......"

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Birdinflames
[ Quand la brume vous obscurcit la tête ... ]
Sélé était partie quelques minutes plus tôt. Birdy s'était apprêté. Il ne savait pas où il allait. Il ne savait pas où elle était partie. Il savait juste une chose, c'est que ses pas le mèneraient jusqu'à Elle. Elle ? Eony. Son épouse, sa bien-aimée. Celle qui hantait ses pensées. Noires, à l'instant présent.

Une boule s'était formée dans son corps, juste au dessus du coeur. L'inquiétude, la peur. Qu'est-ce qui avait pu la rendre dans un état pareil ?!

Les mots qu'il venait de lire tournaient encore, et encore, inlassablement, à travers son esprit. Sa tête en était remplie. Il lui était impossible d'assimiler.
Voilà des jours maintenant qu'elle était partie, qu'elle l'avait laissé, là, à Saint-Bertrand, pour s'en aller à Muret. À ce moment déjà, une pointe de crainte s'était fait un passage dans son esprit. Puis tout avait basculé. Il ne l'avait pas croisée à Saint-Liziers. Qu'est-ce qu'il aurait voulu pourtant ! Tirer ça au clair, la faire changer d'avis ! Le reste n'avait été qu'une folle course poursuite. Il avait besoin de savoir. Comprendre.
Mais le voile de l'inquiétude qui le rongeait en ce moment même surpassait tout. Il ne réfléchissait plus.

Le jour-même, après avoir laissé la petite Aelis à la garde de Selva, il avait sellé un cheval, emporté à peine de quoi manger jusqu'au soir, et avait suivi la piste que Séléna avait prise, quelques minutes plus tôt.

Les heures alors s'étaient écoulées. La piste était encore fraiche, et il voyait les marques des sabots dans le sol. Elle avait du forcer l'allure toute la journée... La nuit tombant, il avait ralenti le pas, sans pour autant s'arrêter. La nuit s'était écoulée. Ses yeux cherchaient le feu d'un campement qu'il ne trouvait pas. Les traces des sabots continuaient, inlassablement.

Plus il avançait, et plus il comprenait la direction qui avait été prise par son épouse. Il était trop tard pour lui écrire, et surtout, où irait le pigeon ? Il ne trouverait sans doute pas de destinataire. Non, cette fois, il devait la rejoindre lui-même. L'océan. Là où sa fuite s'était terminée, là où une nouvelle vie avait commencée. Ils en avaient parlé tous les deux, quelques fois, ces soirs, au coin du feu, sur leur couverture. Ses yeux se fermèrent, un instant, et son cheval avait continué tout seul sur le chemin.

L'aube déjà se relevait. Son cheval était épuisé, tout autant que lui. Il descendit un instant, et s'arrêta enfin pour manger. Un petit ruisseau coulait, non loin de là, et déjà ils s'étaient dirigés vers l'eau bienfaitrice. Là, il but longuement. Il s'aspergea le visage, puis regarda vers le sud.
L'océan. Source de nombres de poèmes. Quelques fois déjà, il avait pu le voir depuis le port de La Rochelle. Une immense étendue d'eau, infinie...
Qu'y avait-il de l'autre côté ?

Ses pensées se tournèrent vers la première lettre que Séléna lui avait montrée. Eony parlait d'un océan. De retourner où tout a commencé.
Il n'avait plus besoin de traces, il avait juste besoin de trouver le bon endroit. Mais où était-ce ? Irait-il trop loin ?

La brume s'emparait de ses pensées. Elles devenaient confuse. Depuis des jours déjà, il aurait voulu le lui dire. " Pourquoi ne me laisses-tu pas redevenir baume ?". Mais jamais il n'avait pu. Il aurait du prendre la plume, bien plus tôt. Il aurait du !
Il se souvint de sa conversation avec Aelis...

Les gens sont bêtes... et c'est certainement moi le Roi de ceux-ci..

Son cheval, pendant ce temps, avait terminé de se désaltérer, et entamait un repas d'herbes fraiches. Sa vue tira un sourire à l'oiseau.
Ha, si seulement le plus grand de mes soucis était de manger à ma faim...

Son ventre émit un gargouillement, signe qu'il se rappelait à lui. Il avait été bête de ne pas prendre plus de provisions. Peu importait. Il trouverait en route, si son parcourt devait s'éterniser.

Déjà, il remontait en selle....

Deux heures plus tard, alors qu'une clairière apparaissait devant lui, il s'arrêta. Il aurait cru rêver. Là, au milieu du tout, au milieu du calme, au milieu du Rien, au milieu de la forêt, se trouvait une grange. Et devant lui, il y avait un chariot, où un homme semblait chercher quelque chose.

C'est alors qu'il remarque les chevaux. Il reconnait la belle jument d'Eony. Lacrima. Jamais il n'avait été aussi heureux de l'apercevoir. Non loin de là, broutant tranquillement, se trouvait un Shadow qui semblait aussi fatigué que sa propre monture.

Se laissant tomber à bas de cheval, il réussit juste à ne pas s'effondrer. Il se maudit intérieurement de n'avoir pas plus mangé.
Un regard à l'homme, qui avait l'air bien occupé, puis il s'avança vers la porte de la grange, déjà ouverte. À l'intérieur, le rayon de soleil éclaire à peine l'entrée. Et s'il s'agissait d'un traquenard ?!
Il décida que non, et entra, puis ne vit plus rien.
L'obscurité était telle que ses yeux n'arrivaient à rien discerner...
C'est alors qu'il vit. Et ce qu'il vit le fit sursauter. Séléna se trouvait en garde, prête à bondir sur un homme qu'il reconnut pour être Cana. Et au vu du regard qu'elle lui portait, elle se rendait tout juste compte qu'il n'était pas son ennemi. Il s'avança encore un peu... et aperçut Eony. Bien plus maigre que dans ses souvenirs. Son coeur manqua un battement. Eony ! Pensée qui se fit cri...

Eony !

Et plus rien n'importait. Oh non, elle n'allait pas bien. Il s'approcha d'un pas rapide, et attira son maigre corps dans ses bras.
Eony... Bon sang tu ne peux pas rester dans cet état... Je ne te laisserai pas mourir, tu m'entends ?!
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Birdy du Domaine du Loup Noir, Frère de (feu) Fobia
Canalim
L'infime hésitation avait été fatale au vagabond. L'espèce d'amazone l'avait projeté à terre, témoignant d'un art du combat pointu, car, s'il n'avait jamais été formé pour, Canalim savait se battre, et avait maintes fois du s'employer à sauver sa vie lors de traquenards de voyous divers sur les chemins.

En moins de temps qu'il n'en aurait fallu pour le dire, elle était sur lui, l'immobilisant, et une douleur aigüe au niveau des sinus lui tira une grimace: La bougresse savait faire mal, aussi. A ce propos là, à quoi ressemblait-elle, cette femme guerrière..? Il leva les yeux vers son visage, et écarquilla les yeux, reconnaissant la fameuse Séléna, celle-là même qui ne se souvenait jamais de lui, alors qu'ils se rencontraient malgré tout assez régulièrement! La douleur était vive, et aucun son ne voulait sortir de sa gorge, comprimée par la prise dont il était victime. N'ayant d'autre choix, il opte pour la ruse..lançant un regard à sa dague, toute proche de la portée de son bras tendu, ayant voltigé lors du choc.

Profitant du dixième de seconde d'inattention de Séléna alors qu'elle suit son regard, soupçonneuse, il se libère une jambe, et la relève avec force vers son menton, envoyant valser la femme derrière lui. S'attendant à une riposte éclair de sa part dès qu'elle se retournerait après sa chute, il prend les devants, ayant retrouvé l'usage de sa voix.


Séléna!! C'est moi..Cana! Tout doux..
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Selena...
"Cana!!!"
Elle était en train de faire volte face,prête déjà à en découdre un peu plus avec celui qui l'avait assaillie sans raison apparente.

Son esprit avait identifié l'homme juste au moment où il l'avait envoyée valdinguer dans la paille.
Séléna éclata d'un rire un peu nerveux.
"Et ben...Quel accueil!!
T'es toujours comme ça avec tes invités?"


Cette grange semble le point de réunion de tous ceux qui aiment Eony...
Et la porte qui vient encore de s'ouvrir en grand laisse entrer cette fois .....Birdy...

Tout en se relevant et en époussetant les brins de paille collés à ses braies,elle comprend que l'angoisse qui l'habitait depuis la disparition de son amie ,elle n'était pas la seule à la ressentir..Loin de là....

La rouquine passe les doigts dans sa chevelure où le fétus accrochés lui donnent plus l'allure d'une bergère qui vient de se faire trousser que celle d'une guerrière sortant d'un combat et contemple la "scène du crime".

Birdy a pris sa femme dans ses bras et la serre contre lui,frêle petite chose amaigrie et pâle..

Un coup d'oeil à Cana lui montre qu'il est aussi ému qu'elle......Séléna ,d'un petit signe du menton lui montre la porte et d'un air entendu agite la main vers la sortie.

Ces deux là ont des choses à se dire,c'est certain.....Mais la brave Margot ,elle,semble décidée à rester et son air franchement furax ne laisse rien présager de bon.

Peut être valait il vraiment mieux sortir......
A choisir entre un combat corps à corps et une attaque de Margot,Séléna savait bien ce qu'elle choisirait ......
Elle contemple son amie .....Birdy.......Evite de regarder Margot et sort attendre devant la porte en compagnie de cet homme si accueillant..

Peut être y a-t-il au moins quelque chose à boire ici pour les voyageurs épuisés?

Si les mots de son époux ne suffisent pas à réconforter Eony,du moins maintenant elle ...Elle est là et compte bien la ramener avec elle à la maison....Là où est sa place....Avec son enfant et ses amis.....
Que diable.....Une femme a bien droit à l'erreur aussi et ce qu'on pardonne si facilement aux hommes est il si difficile à admettre de la part d'une épouse?

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