Sadnezz
[Le caractère de la femme, sans exception, se meut sur deux pôles qui sont l'amour et la vengeance.*]
L'on pouvait donc constater que l'ainé des Corleone était une exception. Depuis leur petite entrevue, les représailles de Blanche avaient été finement calculées. Détails mis au point et question d'écu réglée, l'heure était aux exactions féminines... Fait rare, la commanditaire avait décidé de prendre part à la besogne de son exécutante, ou plutôt à la moins salissante... Les nobles étaient vraiment faits de tous les vices.
S'introduire dans le domaine avait été un jeu d'enfant, les chiens nourris à la carne sanguinolente n'avaient pas été un grand obstacle. Le paradoxe avec les nobles, c'est que malgré toute leur richesse, leur chiens crèvent toujours la dalle. Ils étaient quelque part représentatifs de la France d'en haut vis à vis de celle d'en bas...
Pour faire simple et éviter à la Blanche en jupons d'escalader des murailles, elles avaient décider de passer par l'entrée comme n'importe quel visiteur... Il faisait encore nuit, et bien heureusement l'obscurité dissimulait toujours les desseins mal intentionnés de ceux qui s'y mouvaient. A cette heure ci, les seules personnes debout étaient les petites gens, les domestiques qui s'affairaient de l'aube au crépuscule pour pallier les quatre volontés de leurs maîtres. Avantage certain: Blanche avait annoncé la couleur , étant coutumière des lieux. Quatre domestiques.
Une personne sortit vider un seau non loin de l'entrée, ce qui fit se figer l'Italienne dans la pénombre. Regard à celle qui l'accompagnait, silence de mort. Lorsque la silhouette fine d'un petit page fut ravalée par la grande porte, la progression à pas de loup reprit de plus belle. La porte n'avait pas été verrouillée derrière lui, où comment livrer le premier acte d'une longue mascarade sur un plateau d'argent. Quelques secondes d'attente, à écouter les pas s'éloigner et Sad s'introduit comme un nuisible dans la maisonnée. Immense. Seul adjectif qui lui vint à l'esprit lorsque ses yeux se perdirent dans la grandeur de l'endroit.
Pour ne pas faire claquer l'huis, elle le tint un instant à la Blanche - et non par une quelconque forme de politesse - . Sur son dos, une besace lourde et sans forme, comme la protubérance d'un pauvre bossu qui tire les cloches des matines. Dans la main de sa voisine, une fiole. La fiole de tous les rêves... L'étrange duo était improbable à cette heure noire de l'orée du jour, d'autant plus inquiétant qu'il officiait dans l'absolu silence, à l'insu et à l'affut des moindres allées et venues des habitants des lieux...
[Félix Lope De Vega]*
_________________
La tolérance n'existait PAS au M.A / Je ne débats pas, je ne tergiverse pas; je joue.
L'on pouvait donc constater que l'ainé des Corleone était une exception. Depuis leur petite entrevue, les représailles de Blanche avaient été finement calculées. Détails mis au point et question d'écu réglée, l'heure était aux exactions féminines... Fait rare, la commanditaire avait décidé de prendre part à la besogne de son exécutante, ou plutôt à la moins salissante... Les nobles étaient vraiment faits de tous les vices.
S'introduire dans le domaine avait été un jeu d'enfant, les chiens nourris à la carne sanguinolente n'avaient pas été un grand obstacle. Le paradoxe avec les nobles, c'est que malgré toute leur richesse, leur chiens crèvent toujours la dalle. Ils étaient quelque part représentatifs de la France d'en haut vis à vis de celle d'en bas...
Pour faire simple et éviter à la Blanche en jupons d'escalader des murailles, elles avaient décider de passer par l'entrée comme n'importe quel visiteur... Il faisait encore nuit, et bien heureusement l'obscurité dissimulait toujours les desseins mal intentionnés de ceux qui s'y mouvaient. A cette heure ci, les seules personnes debout étaient les petites gens, les domestiques qui s'affairaient de l'aube au crépuscule pour pallier les quatre volontés de leurs maîtres. Avantage certain: Blanche avait annoncé la couleur , étant coutumière des lieux. Quatre domestiques.
Une personne sortit vider un seau non loin de l'entrée, ce qui fit se figer l'Italienne dans la pénombre. Regard à celle qui l'accompagnait, silence de mort. Lorsque la silhouette fine d'un petit page fut ravalée par la grande porte, la progression à pas de loup reprit de plus belle. La porte n'avait pas été verrouillée derrière lui, où comment livrer le premier acte d'une longue mascarade sur un plateau d'argent. Quelques secondes d'attente, à écouter les pas s'éloigner et Sad s'introduit comme un nuisible dans la maisonnée. Immense. Seul adjectif qui lui vint à l'esprit lorsque ses yeux se perdirent dans la grandeur de l'endroit.
Pour ne pas faire claquer l'huis, elle le tint un instant à la Blanche - et non par une quelconque forme de politesse - . Sur son dos, une besace lourde et sans forme, comme la protubérance d'un pauvre bossu qui tire les cloches des matines. Dans la main de sa voisine, une fiole. La fiole de tous les rêves... L'étrange duo était improbable à cette heure noire de l'orée du jour, d'autant plus inquiétant qu'il officiait dans l'absolu silence, à l'insu et à l'affut des moindres allées et venues des habitants des lieux...
[Félix Lope De Vega]*
_________________
La tolérance n'existait PAS au M.A / Je ne débats pas, je ne tergiverse pas; je joue.