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[RP] La roulotte de Nostradama

--Nostradama




"Combien demandez vous?"

Alors là.
La surprise la rend muette;
Et pourtant il en faut.
Cette rouquine n'a peur de rien.

Nostradama plisse ses petits yeux noirs et ils transpercent les yeux émeraude de Domy.
Elle frémit en trouvant un écho familier dans ce regard vert.
Cette femme a quelque chose en elle qui lui ressemble.

La chaise tirée invite la nouvelle cliente à s'asseoir.
Les deux femmes se regardent toujours.

"Que veux tu savoir?"


La vieille a déjà poussé devant elle une forme ronde couverte d'un velours noir.
Elle tire le tissu en le froissant du bout des doigts.
La boule cristalline apparait.

"Ce sera deux écus"
" mais tu seras pas déçue"


Domy acquiesce et attend,silencieuse.
Nostradama n'est plus là.
Elle plonge dans l'image improbable qui vient d'apparaître.
Elle voit des flammes.
Elle voit une femme dans ces flammes.
Elle voit la jeune femme qui est devant elle.
Elle voit un homme.
Un homme en armes.
Un homme et du sang.

La vieille frémit et relève la tête.

"Alors??"
Bien sûr, elle veut savoir.
Elle veut de l'espoir.
Comme toutes celles qui viennent.

Comme il est facile de la rassurer.
Le tissu de sa robe,tendu sur son ventre habité a dévoilé le principal.
Elle ne doit penser qu'à ça.

"Ton fils sera fort.
Tu es heureuse et tu le resteras.
Tu as un mari qui t'aime et tu vas le garder."


Elle hésite.
"Tu as souffert.
Beaucoup trop.
D'autres aussi avant toi.
Je vois beaucoup de malheur....Passé."


Elle voit le soulagement envahir le visage de sa jeune cliente.
Elle lui doit d'en rajouter un peu.

"Je vois un voyage.
Avant que tu sois mère.
Il te faut faire attention .
Certains ne te disent pas tout."


Nostradama s'affaisse un peu.
Simule la fatigue soudaine.
Passe une main sur son front ridé.
S'appuie sur le bord de la table pour mettre debout son vieux corps voûté.

Domy a compris.
Elle fouille sous sa cape et sort les écus promis qu'elle pose devant la boule mystérieuse.
Une main sous ce ventre qui frémit depuis peu,elle se lève et resserre les pans de son vêtement.
"Merci ma brave femme.
Portez vous bien.
Je vous enverrai des amies."


Elle a posé sa main sur l'épaule de la voyante.
Amicale.
L'autre n'en revient toujours pas.
Que quelqu'un puisse la regarder autrement que comme une sorcière ne lui est pas arrivé depuis si longtemps.

Son regard s'est adouci et son rictus se transforme en vrai sourire.
Elle regarde partir Domy comme elle aurait pu regarder sa fille si elle en avait eu une.
Enored
Contrairement à ses habitudes, la rouquine était partie en forêt ce jour là. Elle avait égorgé le cochon qu'on lui avait confié un peu plus rapidement que les employés habituels, au grand étonnement de celle qui l'avait embauchée. Les 15 écus avaient été vite gagnés ce jour là.

Mais la rouquine n'en pouvait plus d'être honnête, elle rêvait de brigandage... Elle devait se rendre à l'évidence, ça lui manquait. Il lui fallait reprendre la route et vite. C'est dans ce but qu'elle errait en forêt ce jour là : elle voulait de quoi se fabriquer un arc et des flèches. Un de ses matelots lui avait apprit à en faire de solides et puissants quand elle était capitaine. Ha la piraterie ... ça lui manquait aussi.

Perdue dans ses pensées, elle se retrouva nez à nez ... si on pouvait dire avec ce qui ressemblait à une diseuse de bonne aventure. Elle en avait déjà rencontré dans les recoins mal famés des ports où elle trainait quelques années auparavant. Cette rencontre l'amusa. Elle décida de tenter l'aventure.


Dia dhuit ! l'bonjour diseuse de bonne aventure. J'suis sure que vous avez des choses à m'raconter.


La pirate plongea son regard dans celui de la femme, intriguée parce que celle ci allait faire, l'arc pouvait attendre...
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--La_mere_denis


Ah ! Si c'était pas un malheur ! La jeune intendante était partie se balader en forêt et n'avait pas reparu de la journée. Et s'il lui était arrivée quelque chose ?

La mère Denis n'aimait pas beaucoup les bois. Petite, elle était restée des jours durant perdue dans la fôret d'Anvers, et sans l'aide d'un petit garçon et de ses six frères, elle n'aurait jamais pu rentrer chez elle.

Alors qu'elle suivait un chemin forestier, elle aperçut une pâle lumière. Intriguée, elle s'approcha du halo et vit au milieu d'une clairière une roulotte.


Etrange endroit pour élire domicile...

La vieille femme s'approcha prudemment de la roulotte, d'un pas aussi léger d'un sabot de cheval claquant contre des pavés.
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