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[RP] gnothi seautón...Nosce te ipsum...Inquisition

Clodeweck
La question devait tomber, elle était en l'air, suspendue depuis le début, il savait que tout le monde ici attendait qu'elle vint. Elle allait venir.
La question...Elle flottait dans l'air épais, si épais qu'on aurait pu le palper.
Des témoins il en avait interrogés des centaines, jamais il n'avait faibli ou failli, pourtant à ce moment la voix, presque, lui manquait.
Il regarda son vis à vis et dans le silence presque étouffant qui avait saisit la salle il demanda.


- Je te demande maintenant de nous dire...Qui es tu ?

Les mains se crispèrent légèrement sur le rebord de la table et Clodeweck, comme les autres attendit la réponse.
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un rescapé?
Sans retenue, sans gêne, et sur un ton tout à faut neutre, il déclama son identité:

Mon nom est Robert Savoie, né de Richard Savoie et de Marie Frénégonde, à Montmirail, en 1414.

Je suis frère franciscain, et cette Église m'a nommé Cardinal, en 1455.


Il entendit des stupeurs dans son dos. Certaines d'incrédulité, d'autres... il aurait dit d'espoir. Ou de soulagement. Mais lui demeurait concentré, il était dans un canal qui était ouvert entre lui, S.E. Clodeweck, et l'Église tout entière.
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un revenu, ou un revenant?
Clodeweck
La réponse, il la connaissait, elle ne le surpris donc pas...Passer cependant au delà de ses convictions personnelles et aller au bout.
Il fallait maintenant connaître, et porter à la connaissance de tout un chacun le fond de l'affaire.
Les réactions perceptibles ne devant pas entacher la suite de l'audience le père demanda le calme d'un geste de la main.
Sur le visage de certains on lisait la joie, sur d'autres, le soulagement , sur d'autres encore l’inquiétude , l'incrédulité, la stupeur.


Robert Savoie ?

La voix se voulait neutre

Tu fus déclaré mort le 29 Mai de l'an 1456...Alors j'attends tes explications.
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feuilllle
Elle était arrivée tardivement, prise par tous ses travaux quasi irréels du moments...
Elle connaissait la moitié des gens importants qui étaient ici...
Lorsqu'elle avait vu le pauvre homme émacié et vêtu sobrement, elle s’était demandé qui était-ce ...

Et voilà que celui dont les Diacres de Montmirail recherchaient les Saintes Reliques et les réclamaient à Rome, par amour de ce qu'il fut et dont ils lisaient encore trace, n'était point mort!
Elle ne savait s'empêcher de sourire grand, s'imaginant la surprise de Bradwen, de Kaelig.
Bradwen qui avait retrouvé les endroits où le Cardinal avait porté sa Foi avec tant d’efficacité...

Elle était subjuguée, amollie par la bonne nouvelle.
Elle ne pouvait le reconnaître, ne l'ayant pas connu, mais elle avait pris connaissance de ce qu'il avait fait et dit, le tout était noté dans certaines archives que Bradwen avait mis des mois à re-découvrir...

Une prière muette lui monta aux lèvres, tandis qu'une grande chaleur lui essoufflait le cœur, car la nouvelle était formidable, inattendue et porteuse d'espoir.

L'inconnu était... C'était Robert de Savoie, de Montmirail...

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"La blancheur des ébènes Au soleil n'est pas sombre,
Les ivoires deviennent, Dans la nuit, couleur d'ombre...
Graoully
Entendant chuchoter le nom de Robert Savoie, l'abbé se demanda quelques instants s'il n'était pas en train de rêver. Se fichant pas mal qu'il soit mort ou non, il réalisait que cela ferait un nouveau cardinal à la Curie. Et cela, cela signifiait que son accession à la pourpre attendrait encore longtemps...
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anguillerusee
Silencieux dans un recoin, le vieil homme eut l'impression d'entendre une voix d'outre tombe. Ce ton, ces intonations avaient accompagné ses vertes années . Comment était ce possible ? Les yeux embués, les doigts crispés sur le siège, il attendait la suite
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Childebert de Bearn
Le vieux Childebert arriva dans la salle d'audience. Il relisait encore le mot que lui avait envoyé son neveu

Citation:

Mon Oncle, venez promptement en salle d'audience.... je crois que vous serez fort surpris lorsque vous verrez qui est dans le prétoire....
Nous l'avons retrouvé sequestré dans un sordide dépot à Bordeaux, et pour moi il n'y a pas de doute, c'est bien lui

Aurélien


Childebert se fraya un passage jusqu'à son neveu, sans oublier de saluer les cardinaux présents. Il s'assit, observa puis murmura à l'oreille de son neveu:

Ca, je suis bien surpris.... c'est ce cher Savoie.... pourtant on le croyait mort, comment cela est-il possible ?
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Alessandro III giarru
Il Vice-Cancelliere assisteva a questo evento importante per la santa Chiesa.
Costui processato direttamente dal Camerlengo diceva di essere Roberto Savoia, vecchio cardinale di santa Romana Chiesa.

Egli non credeva molto a queste cose ma continuava ad assistere con molta attenzione alla vicenda.
Alessandro oltre ad essere un Cardinale conosciuto era anche un ottimo esorcista nonostante non abbia mai frequentato il seminario.

"Esso mi pare posseduto!" pensava tra se' il Cardinale...

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Le vice-chancelier d'assister à cet événement important pour l'Eglise.
Il a essayé directement à partir de Chamberlain a dit qu'il était Robert Savoie, ancien cardinal de la Sainte Eglise romaine.

Il ne pense pas que beaucoup de ces choses, mais il a continué à participer attentivement les uns aux autres.
Outre Alessandro d'être un cardinal a également été un exorciste en bon état bien qu'il n'ait jamais participé à ce séminaire.

"Il me semble possédé!" se dit-il Cardinal ...

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Bradwen
Il avait reçu un vélin un peu particulier, un vélin où on le mandait pour venir assister à une affaire qui pouvait lui tenir à coeur. Intrigué, le diacre s'était d'abord demandé si cela valait la peine de faire un si grand déplacement. Mais il était curieux le diacre de Montmirail, oh oui !

Et c'est ainsi que, par un beau matin de Mai, le diacre de Montmirail entra dans une salle où visiblement un drosle d'interrogatoire se tenait. L'hommre reconnut immédiatement quelques personnes présentes : Feuilllle, sa Mère supérieure, Mgr Graoully qui avait été de passage dans le Maine, et Son Excellence Clodeweck, archevesque de la province de Tours.

Prenant place discrètement sur un banc, il se mit à écouter avec intérest les paroles des uns et des autres. Et soudain il comprit ! Il comprit pourquoi lui, le simple diacre de Montmirail, pouvait avoir un intérest à l'affaire qui se déroulait sous ses yeux. L'homme qui semblait sous les feux du Grand-Inquisiteur se prétendait estre Robert Savoie... Robert Savoie, ce nom résonna avec une puissance inouie dans la teste du paysan. Robert Savoie ? Mordiou, mais c'est impossible ! Robert Savoie est mort ! Mort et enterré à Rome ! Et ce depuis plusieurs années !

Dans sa teste, lui revint toute l'affaire... Ses discussions avec la comtesse Lysesl Monty de St-Pierre... Elle lui avait expliqué qui fut Robert Savoie, ce qu'il avait fait pour Montmirail et le Maine. Sa curiosité piqué au vif, Bradwen avait fait des recherches sur cet homme qui de simple curé de Montmirail était monté jusqu'au rang de Cardinal. Bradwen avait d'ailleurs vu ses écrits dans les différents registres de la paroisse de Montmirail. Puis il avait poursuivi ses recherches et s'était intéressé à l'un de ses grands travaux, à savoir la remise en état de l'abbaye St-Louis de Montmirail. Le diacre avait mesme retrouvé un vieux livre dans lequel le cardinal notait l'avancement des travaux. Il avait partagé sa découverte avec Feuilllle, puis sur la proposition de Mgr Angelo de Montemayor, il avait contacté Mgr vincent.diftain pour avoir son accord sur un projet qui lui tenait à coeur : La comtesse Lysesl Monty de St-Pierre lui parlé de l'épouse du sieur Savoie, ainsi que de son fils, tous les deux mis en terre à l'abbaye St-Louis de Montmirail. Et ni une, ni deux, le diacre s'était mis en frais de demander le rapatriement de la dépouille mortel du clerc afin que celui-ci puisse estre enterrer en l'abbaye St-Louis aux costés de son fils et de son épouse. Ses demandes étaient restés lettres mortes... et pour cause !

Bradwen ne connaissait pas l'ancien curé de Montmirail, mais en ce jour il le scruta avec intensité. Comment ? Comment cet homme qui se tenait debout devant lui pouvait-il être Robert Savoie ? Robert Savoie est mort ! Mort et enterré !

Le diacre leva un sourcil en guise d'incompréhension. Il se cala du mieux qu'il pouvait dans son banc, avide de voir comment tout cela allait se terminer.
verty
C’était bien ça, ce n’était pas une impression, c’était bien la voix de ce cher Robert.

SE Verty, attendit avec impatience, les explications de son frère Franciscain Robert Savoie.

De contentement, un large sourire illumina son visage, il était là, et bien vivant…

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un rescapé?
Le rescapé prit un long temps de concentration. Il lui fallait faire rejaillir en lui de lourds souvenirs. Aidé de sa canne, il se hissa debout. Et commença, d'abord doucement, puis, sans s'arrêter.

-D'abord, je vous demande de m'excuser pour le récit qui va suivre. De un, tous mes souvenirs ne sont pas clairs. Mon souvenir est trouble, dans le temps, et j'ai récemment compris, dans l'espace également. J'espère ne pas être ni trop flou, ni trop me répéter. Je vous demande donc un peu d'indulgence. De plus, je vous demande de m'excuser également pour la description qui va suivre. Mon aventure ne fut pas des plus heureuse. Je ne désir offenser personne en décrivant ce qui m'est arrivé. Je me dois d'être le plus précis. Mais certains détails sont choquants. Particulièrement prononcés en ces lieux. Je vous demande donc également de la compréhension.

Il prit un grand souffle, puis se lança:

-Par où commencer?

J'imagine par le début...

J'étais à l'abbaye St-Louis. En train de brasser des papiers. Comme d'habitude. En fin de journée, mon neveu m'a indiqué que des pénitents voulaient venir me voir, ce qui est usuel. Je les ai donc reçu. C'était a priori des être charmants, qui désiraient une audience avec le Cardinal que j'étais. Que je suis. Enfin. Je commence à peine et m'égare déjà. Pardonnez-moi. Je reprends.

Ils m'expliquent: ce sont des Lucioles, contre lesquels j'avais récemment fait en sorte de prononcer un anathème, et qui désiraient se repentir. Mais ils ne voulaient pas aller en croisade, tel que suggéré par notre Église. Je leur ai donc offert l'hospitalité, leur offrant de travailler à l'abbaye, le temps de les en convaincre. Je ne pouvais pas savoir que c'était un prélude volontaire à un plan plus large. Je suis tombé dans le panneau. Une nuit, la troisième ou la quatrième, je ne sais plus, je me suis réveillé... Les yeux bâillonnés, et, de toute évidence dans un chariot, comme les cahots sur la route me l'indiquait. Tel a été le début de mon calvaire.

Je n'ai compris que plus tard, à savoir au bout de la route qui a duré je ne sais combien de jours. Déjà passablement affaibli par le voyage où j'ai été a peine nourrit, je me suis réveillé un jour... était-ce la nuit... je ne sais plus... Nous étions à l'intérieur de ce lieu que je n'ai pas quitté pendant tout ce temps. Ces mêmes êtres -je n'ai en ce jour aucun mot connu pour les qualifier- effectuaient ce qu'on pourrait qualifier de cérémonie. Déguisés en ce qu'ils prétendaient êtres les démons, ils invoquaient je n'ai d'abord pas compris trop quoi, je n'ai pas compris trop qui. Je n'étais pas dans mon état normal; j'avais devant moi le Sans Nom, d'une manière que je ne l'avais jamais vue: en groupe, déments, dansant autour de moi. Ils m'avaient installé sur une table, sur laquelle j'étais ligoté. Il m'aspergeaient de vin. Certains me tâtaient. Ils semblaient vouloir sortir quelque chose de moi, de mon âme. D'abord apeuré, je compris assez rapidement une chose: ils avaient besoin de moi en vie. Dès lors, j'ai commencé à prier afin qu'on me retrouve au plus vite.

Mais je n'étais qu'au début de mes peines, qu'au début de l'attente.

Ils répliquèrent ces cérémonies. Sans cesse, sans répit, et sans discontinuer.

L'un avait un chapeau tête de serpent qu'il mettait dès qu'il entrait dans la pièce. Je pense qu'il croyait ainsi revêtir le masque d'Asmodée, prince de la Luxure, et que cela lui donnait des pouvoirs exceptionnels. Dans les faits, évidemment, seule sa folie les lui donnaient. Ou du moins lui en donnait l'impression.

Puis, celui là, avec sa longue chevelure qu'il portait jusqu'aux genoux, avec ces tresses installées le long de son dos, comme deux grandes ailes, qui se colorait le corps pour qu'il obtienne cette teinte rougeâtre, couleur de la pierre d'Aliénor, disait-il. Afin, selon sa prétention, se se rapprocher de Satan, prince-démon de l'envie...

Ils jouaient une scène ou, recréant la vie d'Asmodée, ils prenaient par à une bacchanale qui n'en finissaient plus.

Ceux-ci s'étaient laissé engraisser au point de ne plus pouvoir bouger. Ceux là, formidablement athlétiques, ne juraient que pour leur apparence. Tous répétaient, comme une litanies, s'adressant au malheureux:

Ils me dirent un jour:

"Vous avez voulu nous exclure de la vie aristotélicienne? Nous allons te montrer ce qu'est vivre en dehors de la vie aristotélicienne. Tu verras tant de péchés que tu ne pensais pas qu'ils existaient. Puis, nous allons tous les réunir. Et te les faire vivre en direct, devant toi, tous en même temps. Ta conscience même ne pourra accepter ce que tes yeux te présenterons. Nous n'étions pas aristotéliciens? Ainsi en avez-vous décidé? Et bien voyez ce que vous avez créé."

Car bon aristotéliciens ils croyaient être, jadis... Dure comme fer. Lucioles à la Grâce du Très-Haut! Et tout ceci n'était que leur réaction à ce que nous leur avions imposé. Enfin... prétendaient-ils. L'église aristotélicienne était la source de leur vie de pécheurs, depuis la prononciation de l'anathème, dont j'avais été l'initiateur... L'église les voulaient hérétiques? Ils avaient pris la décision de l'assumer. Pleinement. Ils répétaient sans cesse, continuellement, les paroles que j'ai lu dans la Vita de Lucifer dont je vous ferai grâce en cette audience.

Mon récit vous fera sans doute penser aux livres sur les anges-démons. C'est normal, dans la mesure où ils tentaient de refaire ces scènes. Soit disant pour les conjurer. S'en approcher. Se faire appeler par eux.

Tantôt copulant autour de moi tel Asmodée, en groupe, comme des animaux. Il allant par autres moments de péché de luxure en s'emplissant la pense comme s'ils ne mangeraient plus pour le restant de leurs vies. Les scènes, mes amis, sont indescriptibles.

Le travail synonyme d’asservissement était honni en leur communauté, comme dans celle D'Azazel, et n'inspirait que honte à celui qui continuait à vivre dans la vertu. A la moindre envie, le maître et ses disciples se servaient ou devrait-on dire volait tout sur leur passage.

Las de la vie et insatisfait, le maître, tel Lucifer, engagea quelques domestiques pour s'occuper de lui donner le confort qu'il n'avait pas eu. Il ne cultiva plus ses terres et passa ses journées à se morfondre dans son malheur. L'oisiveté l'avait ainsi envahit et il ne faisait rien d'autre que dormir et manger, lui qui n'avait jamais une minute à perdre pour ne rien faire. Pendant des mois avait mangé plus qu'il n'avait bougé, le maître était ainsi devenu gras et disgracieux.

En quelques semaines à peine la communauté d'hérétiques, tel Oanylone en une certaine époque, connaissait une période mouvementée et agitée par les remous du vice et et l'écume des péchés. La haine et la violence s'étaient emparées de toute ces membres, l'acédie avait gagné les travailleurs qui préférèraient les biens matériels aux biens spirituels, l'oisiveté avait gagné chacun des suivants du maître, alors qu'il était traité en exemple, comme Lucifer le fut à ces heures. Son attitude paresseuse et oisive se répandit rapidement au sein du cloaque qu'était devenu la communauté, et un véritable culte lui fut voué. La secte, diverse et variée, faisait qu'également bourgeois et riches s'adonnèrent, eux aussi à la paresse, faisant travailler les autres à leur place et, comme Lucifer, commencèrent à ne plus croire en rien. Les péchés d'acédie, de gourmandise, d'avarice, de colère, d'envie, d'orgueil et de luxure s'emparèrent de la secte. La créature sans nom qui rôdait parmi ces hommes et femmes insuffla son venin dans le cœur de ses faibles qui se retournèrent contre les plus forts qui résistaient, au début. Si bien que la guerre éclata entre eux et que la violence, le meurtre et la haine devinrent ce qui guidait la petite communauté.

Ces derniers appartenaient à la garde rapprochée du maître et œuvraient sur ses terres en se chargeant de récolter les biens des habitants et en leur faisant subir mille douleurs si ceux-ci refusaient. Ils firent donc selon sa volonté.

Le maître prêcha de tout sa haine. Son énergie décuplée par le soutien de la Bestia Innominata le guida pour insuffler à chacun le Désir que tout homme se devait d’avoir. Ce Désir était l’incarnation de toute la perversité humaine et de Satan. Il leur criait de vouloir, toujours et sans répit. Il les exhortait à désirer toujours plus, de devenir un désir à part entière, comme une fin en soi.

Cela dura des mois, des années. Inlassablement. Pendant tout se temps, je luttai. Je résistai au plus fort de moi-même. J'ai du me remémorer sans arrêt qui j'étais. Ce que nous étions tous. J'ai relu en ma tête dix fois, cent fois, le Livre des Vertus. La vie de St-François. Celle des archanges, en appel à l'aide et en défense de mon âme.

Heureusement, leur raisonnement tordu était qu'ils avaient besoin de moi en vie. Si bien qu'ils me nourrissaient au minimum. Ils pensaient ainsi, sans doute, m'avoir à l'usure. Ils ont eu ma vigueur, ma santé, mais pas ma foi. Sainte Galadrielle et Sainte Raphaëlle étaient à mes côtés. Je les implorais. De toute évidence, elles m'ont entendue.

Puis, un jour, tout à basculé.


Il marqua une pause quelque temps, visiblement éprouvé de se ressaisir de cette histoire. L'exercice le ramenait en plein dans son calvaire. Il referma la main sur sa canne plus solidement, et continua...
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un revenu, ou un revenant?
un rescapé?
Il poursuivit, après avoir prit son souffle.

En effet, un jour, tout à basculé très rapidement.

Ils avaient selon eux tout essayé. Mangé à plus faim. Bu à plus soif. Vécu dans la luxure, dans le péché, dans la haine et dans l'envie. Pourtant, tel le Très Haut qui les avaient rejeté, il semblait maintenant que s'était le Sans Nom qui ne les voulaient pas.

Le maître réuni donc un jour tous ces comparses, leur demandant de se placer en un grand cercle autour de lui. Il avait allumé maintes bougies. L'atmosphère lugubre n'annonçait que du malheur... « Mes frères, mes soeurs », leur dit-il, « la passion de Savoie nous a trompé. Rome elle même se trompe. La vie n'est pas ici, sur Terre. Elle s'envient. Ensuite. Après. Nous sommes ici que de passage. Nous sommes en pleine chambre de gestation. Demain débutera la Vie, la Vrai. Demain, ensemble, nous boirons cette élexir. Et ainsi, notre vie débutera.»

Chose qu'ils firent. Ils burent tous à même la carafe qui fît le tour du cercle. Le dernier à boire pu voir le premier s'affaler par terre tellement le poison qu'ils avaient bu était intense. Je fus témoin des évènements. J'avais depuis longtemps perdu toute capacité à parler, comme à m'émouvoir. Mais cette scène me redonna par contre cette dernière faculté.

«J'ai failli, mes amis», me dis-je alors. «Je n'ai pas réussi à vous garder parmis nous. Que pourrais-je faire de mieux la prochaine fois? Faites qu'il y aille une prochaine fois!»

Enduit dans ma crasse et couvert de mes propres excréments, je jurai alors qu'il devait y en avoir une. Je m'efforçai de récupérer chaque once de vie que j'avais en moi. Je devais continuer. Je devais vivre. Afin de continuer ma mission.

Cependant je n'avais plus de chance. Plus de chance d'être nourri. D'être abreuvé. J'étais ligoté sur mon lit de fortune, et plus personne ne pouvait rien pour moi. Alors j'ai prié. Seuls les anges pouvaient veiller sur moi. J'ai prié, Très-Haut tout puissant ce que j'ai prié!

J'ai refais mes voeux. De fidèle. De prêtre. D'homme. Puis, une nuit -était-ce le jour?- on m'entendit. Je me souviens encore de la prière que j'ai effectué à ce moment-là:

« J'accepte d'être le plus simple des fidèles, tous les jours, peu importe ma charge, peu importe mon rang.

J'accepte d'être plus grand que moi. De ne pas m'en tenir aux simples impératifs des nécessités de ma vie, mais à celle de toute la communauté que forme la famille aristotélicienne. De m'élever dans ma conscience, de faire copie du Beau, et de le mettre au monde, comme nous le demande Aristote. Devant cette idée, j'accepte de n'être qu'un pâle intercesseur, s'il le faut.

J'accepte cette idée de favoriser le bien commun à mon bien personnel, car la communauté vaut plus que moi. C'est celle-ci qui me permet de vivre, c'est celle-ci qui me fait homme. Comment pourrais-je faire pousser mes champs sans le concours de on voisin? Comment pourrais-je défendre ma maison si j'étais seul au monde? C'est par le nombre que nous sommes grands, c'est par la communauté que nous sommes hommes.

J'accepte de tout donner, en raison de la communauté, afin d'être moi-même. Cela ne signifiant ni ma pauvreté, ni l'abandon de moi, Gloire à Ste-Galadrielle, qui nous suggère de vivre à la hauteur de nos besoins, Gloire à Sainte-Boulasse qui nous suggère de vivre heureux dans la joie. Tout donner à la communauté signifie tout se donner totalement, en tant que tout, en tant que soi, et pour cela, je dois être le meilleur de moi-même.

J'accepte du coup de ne plus être seul, et c'est ainsi que j'ai rejoins la Grande Famille aristotélicienne et ce que cela signifie. Ainsi, je suis homme parmi les hommes, et deviens donc plus grand que si j'étais seul dans ma grotte. J'ai trouvé la lumière au bout de celle-ci, je m'y suis approché, et j'ai vu le message du Très-Haut. Il m'a dit: « Bienvenu parmi les tiens ». J'avais trouvé mes frères les hommes, mes soeurs les femmes.

J'accepte d'être la somme des expériences venues jusqu'à moi. Avec leurs erreurs, mais surtout avec leurs découvertes, enseignements, savoirs. Ainsi, faire partie de la communauté, avec ces qualités, avec ces faiblesses. Cette communauté qui me grandi, me fait être plus grand que moi, comme elle réfléchie sur elle-même depuis plus longtemps que ma simple petite personne n'a pu le faire depuis ma naissance en ce monde. C'est cette communauté qui me donne la grandeur d'être, la hauteur d'homme. »

Je sentis alors son estomac se remplir, par la communion que Sainte Galadrielle m'offrait. Mon esprit transforma mon appétit en pain, grâce au don divin, et je pu vivre un jour de plus. Combien de jours allais-je pouvoir tenir ainsi? Je ne pouvais pas le savoir. Mais c'était mon seul but. Je priai avec ferveur, sans intermission. Que serait-il arrivé si S.E. Rehael n'avait pas reçu cette lettre? Si il était arrivé quelques semaines, quelques jours plus tard? Je ne suis pas en mesure de savoir...

Vous connaissez la suite, excellence. Vous m'excuserez de vous avoir fait subir ce récit. Mais tels sont les évènements tels que je suis en mesure de vous les raconter, car tels sont ceux que j'ai vécu.

Je demeure à votre disposition si vous avez toute autre question.


Il se rassis sur son siège, aidé de sa canne, et il lui sembla que d'avoir raconté tout cela lui avait fait grand bien. Désormais, il se sentait moins seul à avoir vécu ce calvaire. Cela le libérait d'un lourd fardeau. Il espérait qu'il ne l'ai simplement pas transféré à d'autres, cependant... Il était bouillant, mais ne s'en rendait pas tout à fait compte. Il venait de revivre trois années terribles. Mais aujourd'hui tout était derrière lui. Enfin.
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un revenu, ou un revenant?
Arthur de Nivellus
Arthur eut les larmes aux yeux a entendre ce drame et ce calvaire qu'à dû endurer l'Eminence Savoie...

Arthur étant jadis Zeuxp et avaient changé de nom pour fuir ses ennemis,...il n'est pas mérité de vivre une tel chose!


L'éminence Savoie est de retour! Vive SAVOIE!!
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Humeur?: Pouvoir pouvoir...ta soif tuera bien du monde! A qui le tour?
Clodeweck
Le père Clodeweck, Dieu sait s'il en avait connu et entendu des histoires resta un moment sans voix.
Puis réveillé peut être par le cri de Mgr de Nivellus, il reprit la parole.


A l'instar de ce que l'on recherche par turbe à reconnaitre les coutumes d'un village ou d'une contrée lorsqu'il n’existe aucun moyen de faire autrement, nous allons procéder de la même façon.

Elévant la voix.


Existe-il ici quelqu'un qui conteste la réalité de ce que prétend cet homme ?
Si cela est le cas, nous laissons à toute personne qui contesterait la véracité des propos tenus par prétendument Robert Savoie, une semaine franche pour contester ceux-ci devant notre tribunal.
Passé ce délai qu'il se taise à jamais.
Que cela soit su et entendu de tous...

L'audience est ajournée pour la semaine à venir.


Le cardinal se leva suivit des clercs du tribunal et évita d'aller jusqu'au "revenant" tant que la session ne serait pas achevée, laissant aux autres le soin de prendre ce dernier en charge. Quelque soit l'issue du procès, ce qu'avait enduré cet homme n'avait rien d'humain!
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aurelien87
Aurélien observait le déroulement. Lorsque son Eminence posa la question, il se leva:

Eminence, qui oserait le nier, alors que nous sommes tant à n'en point douter et à l'avoir parfaitement reconnu !
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