Aldyr
Millau, le Rouergue, une synthèse, un condensé, une concentration du Royaume en ce quil avait dherbes vertes, de tanches barbotant dans les mares et lacs, de bûches à tronçonner, de lait à houblon criard des tavernes, de pots de roses et de balcon fleuris dans une myriade de couleurs acidulées.
Le Rouergue, Millau, vous y passiez un jour, léternité ne se prenait quà son début. Sa fin, vous pouviez toujours lattendre. Il y avait des éternels recommencements des fois !
Allégé, amaigris et flottant dans ses tissus même, la boucle de la ceinture pleurant son dernier trou, Aldyr arpentait les rues du village au mythique lac avec qui lon vous rabattait les esgourdes. Ce nétait pas quil sennuyait comme tout esseulé et perdu. Accompagné et pourchassé depuis bientôt quatre saisons, le plaisir persécuteur ne se boudait pas, partagé et sélectivement, adage et postulat franglais.
Détour et pas perdus tout crottés, lil attiré par un écriteau sur une façade de la bâtisse des millavois, pur lac. Intrigué puis perplexe, pupille de côté levé vers le ciel rouergat, langue simmisçant entre les lèvres subodorant lémergence dune idée toute crottée, dans une caboche toute crottée, joindre lutile à lagréable ou versa à vice, il y avait des actes qui navait pas de raison ou de signification, et encore moins manqués.
Aldyr se précipita comme une anguille piquée par une truite, et dun goujon rieur témoin du spectacle, dans le premier tripot venu. Intense exercice de rédaction en perspective.
Le temps passe, un marmot au lait de houblon cri, une bûche plane dans les airs.
Retour sur le lieu de léclosion bigarré, même course, mais avec un papier à la main, tout à côté de lannonce administrative, Aldyr sappliqua, dautant que sa langue pouvait apparaître entre ses lèvres, à la commissure, à accrocher son gribouillis. Se reculant de quelques pas, il admira son uvre, effectivement toute crottée, dune satisfaction traduite par ses mains pileuses sur ses hanches :
Le Rouergue, Millau, vous y passiez un jour, léternité ne se prenait quà son début. Sa fin, vous pouviez toujours lattendre. Il y avait des éternels recommencements des fois !
Allégé, amaigris et flottant dans ses tissus même, la boucle de la ceinture pleurant son dernier trou, Aldyr arpentait les rues du village au mythique lac avec qui lon vous rabattait les esgourdes. Ce nétait pas quil sennuyait comme tout esseulé et perdu. Accompagné et pourchassé depuis bientôt quatre saisons, le plaisir persécuteur ne se boudait pas, partagé et sélectivement, adage et postulat franglais.
Détour et pas perdus tout crottés, lil attiré par un écriteau sur une façade de la bâtisse des millavois, pur lac. Intrigué puis perplexe, pupille de côté levé vers le ciel rouergat, langue simmisçant entre les lèvres subodorant lémergence dune idée toute crottée, dans une caboche toute crottée, joindre lutile à lagréable ou versa à vice, il y avait des actes qui navait pas de raison ou de signification, et encore moins manqués.
Aldyr se précipita comme une anguille piquée par une truite, et dun goujon rieur témoin du spectacle, dans le premier tripot venu. Intense exercice de rédaction en perspective.
Le temps passe, un marmot au lait de houblon cri, une bûche plane dans les airs.
Retour sur le lieu de léclosion bigarré, même course, mais avec un papier à la main, tout à côté de lannonce administrative, Aldyr sappliqua, dautant que sa langue pouvait apparaître entre ses lèvres, à la commissure, à accrocher son gribouillis. Se reculant de quelques pas, il admira son uvre, effectivement toute crottée, dune satisfaction traduite par ses mains pileuses sur ses hanches :
Citation:
Millavois et Mil à avoine,
Je me présente à vous pour briguer le tabouret de bourgmestre de mon séant tout crotté. Parce que, voyez-vous, javais cinquante écus à ne pas savoir quen faire. Et, puis délestage pour délestage, après avoir perdu miches, baguettes et petits pains au lait, et une échoppe en puissance, sur les chemins, je me suis dit Mais pourquoi pas ?...Cest tétonnant non ?
Trêve de galéjades et de goujons à la mayonnaise !
Si jose faire la vue de lesprit, le petit rêve fou dêtre bourgmestre, là, maintenant, dans un délire avec bave à la commissure des lèvres, la vie étant un songe, les quelques notoires changements seraient :
*Repeindre toutes les rues, ruelles, impasses, cul-de-sac, trous, façades, fenêtres volets, et, tous les enfants, bambins, marmots, nouveau-nés, morveux, rejetons, en rose.
Parce que le rose, cela rend gai.
*Remplacer le poisson du vendredi, avec ou sans mayonnaise, par la tanche du vendredi.
Parce que cest tout aussi nourrissant, mais la tanche a ce petit quelque chose en arrière goût que na pas la carpe ou la truite.
*Décréter le jour dominical comme étant le jour sans le port de braie.
Parce que les braies sont trop saillantes et quil faut bien aérer au moins une fois par semaine.
*Décréter le lancer de bûche comme pratique physique mayonnaise.
Parce que cela améliore le lever de coude.
*Ouvrir le lac à la baignade, pour les écureuils.
Parce que les écureuils sont nos égaux.
*Promouvoir pelages, plumages, ramages, duvets, pilosités et faune afférente pour chacun, et proscrire toute forme de coupe, épilation, arrachage, déplumage de tout poil.
Parce quun poil, une plume, ou une puce, à le droit à la vie.
Je danse le Millau, mangez du mil, crachez de leau !
Je me présente à vous pour briguer le tabouret de bourgmestre de mon séant tout crotté. Parce que, voyez-vous, javais cinquante écus à ne pas savoir quen faire. Et, puis délestage pour délestage, après avoir perdu miches, baguettes et petits pains au lait, et une échoppe en puissance, sur les chemins, je me suis dit Mais pourquoi pas ?...Cest tétonnant non ?
Trêve de galéjades et de goujons à la mayonnaise !
Si jose faire la vue de lesprit, le petit rêve fou dêtre bourgmestre, là, maintenant, dans un délire avec bave à la commissure des lèvres, la vie étant un songe, les quelques notoires changements seraient :
*Repeindre toutes les rues, ruelles, impasses, cul-de-sac, trous, façades, fenêtres volets, et, tous les enfants, bambins, marmots, nouveau-nés, morveux, rejetons, en rose.
Parce que le rose, cela rend gai.
*Remplacer le poisson du vendredi, avec ou sans mayonnaise, par la tanche du vendredi.
Parce que cest tout aussi nourrissant, mais la tanche a ce petit quelque chose en arrière goût que na pas la carpe ou la truite.
*Décréter le jour dominical comme étant le jour sans le port de braie.
Parce que les braies sont trop saillantes et quil faut bien aérer au moins une fois par semaine.
*Décréter le lancer de bûche comme pratique physique mayonnaise.
Parce que cela améliore le lever de coude.
*Ouvrir le lac à la baignade, pour les écureuils.
Parce que les écureuils sont nos égaux.
*Promouvoir pelages, plumages, ramages, duvets, pilosités et faune afférente pour chacun, et proscrire toute forme de coupe, épilation, arrachage, déplumage de tout poil.
Parce quun poil, une plume, ou une puce, à le droit à la vie.
Je danse le Millau, mangez du mil, crachez de leau !
Un dernier il parcourant les ratures et fautes de syntaxes, lautre orbite se perdit sur lannonce officielle, notamment. Le sourcil afférant nen fut pas indemne :
Citation:
La prochaine élection municipale
aura lieu dans 9 jours.
aura lieu dans 9 jours.
-Dans Neuf Jours
Du bout des babines, sa caboche réalisant de manière toute aussi hachurée, une voix duettiste vint frapper à lintérieur :
"Mais Cela fait plus que cinq !...Cest beaucoup !"
-Ecoutez Prenez vos mains Cest le même nombre de doigts Mais sans lun de vos pouces Pour comprendre Placez lun des deux dans votre bouche Puis comptez !
Sans même sêtre rendu compte que sa parole préceptrice se perdait sur le mur den face, contre affichette, son barbouillage et les programmes lapidaires, Aldyr se retourna et saccroupi contre le mur. Guettant du regard le possible badaud égaré ou prêt à tuer le temps, de son côté, pour tuer le temps, une main devant son visage, lautre et son pouce dans la bouche, visant les doigts un à un, il expérimentait sa règle arithmétique dun marmonnement façon patate chaude :
-Ouin Deux Dois Quad Cin Si Sepe Hui Neuve Oui Deux Dois Quad
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Vagabond professionnel
"Plus con qu'un trépané, deux trépanés" Parole d'un trépané avant sa naissance.