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[RP] La grotte du littoral

Sherynne
La jeune fille sursauta. Elle tourna la tête et vit Buhr. La peur lui étreignit un instant la poitrine. Sherynne savait qu'il souffrait de sa jambe, elle voyait bien qu'il tentait de le cacher.

Sherynne ! Vous n'oubliez rien ? Vous êtes venue pour des réponses.

La jeune fille avala sa salive. Elle porta sa main droite à son front puis la regarda. Elle saignait là aussi. Prête à s'évanouir elle se rattrapa au mur, grimaçant sous la douleur. Elle planta son regard vert dans le sien quand il revint avec la lettre de sa mère dans une main.

Que vous ne vouliez plus me parler, je le comprend, mais prenez au moins cette lettre.

Sherynne estimait bien le connaitre maintenant .. Il l'avait déjà manipulé à maintes reprises .. lui avait menti des dizaines de fois avec ce même regard. Elle lui avait pourtant dit plus tôt .. j'ai grandi Buhr ... Vous ne m'aurez plus ainsi ... La jeune fille s'adossa au mur de pierre, du tissu de sa manche essuya le sang sur son front et se laissa glisser au sol.

Lisez la moi .... Mon crâne .... J'ai si mal au crâne ... s'il vous plait ...

Les yeux clos, elle attendait sous les coups de milliers de marteau là dans sa tête .. Que lui importait de savoir qui était sa mère, ce qu'elle avait ou pas fait ... puisqu'elle savait que jamais elle ne sortirait vivante de la grotte. Sa curiosité ... , elle n'avait pas fait tout ce chemin pour rien .. Même si c'était la dernière chose qu'elle entendrait de son vivant ... Il lui fallait savoir.
Il lui restait un espoir ... le coutelas dans sa botte .. Personne ne l'avait fouillée ... Si elle pouvait s'en saisir ... Il suffirait que Buhr s'approche à quelques centimètres d'elle ... et d'avoir le courage d' enfoncer la fine lame profondément dans le corps ... et au pire comme lui avait suggéré Buhr quelques mois plus tôt, de retourner l'arme contre elle ... en dernier ressort .

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Buhr
Buhr était là, suffisant, en face d'une Sherynne qui souffrait le martyr. Il aimait ces situations. Il avait appris à aimer dominer ses adversaires. Toutes ces années dans l'Ordre l'avaient presque totalement déshumanisé. Il s'approcha alors d'elle, décachetant la fameuse lettre. Il savait très bien ce qui était écrit sur ce papier, puisqu'il était lui-même présent lors de la rédaction. Il savait aussi quel effet cela aurait sur Sherynne, et c'est pourquoi il se décida : Après la lecture, je me débarrasserai d'elle, et tout ceci sera enfin terminé. En se disant cela, Buhr afficha un léger sourire, comme si une délivrance allait enfin lui être donnée.

Bien, êtes vous prête ?



Sherynne,

Lorsque tu liras cette lettre, je serai loin de toi. Excuse moi de te faire subir tout ceci. S'il n'est pas trop tard, fuis tous ceux que tu rencontreras et qui portent ce signe, celui de l'Ordre de la Croix d'Or. Fuis Robert de Molay et tous ses sbires. Quoi qu'ils te disent, ils te mentiront. De grâce, ne les écoute pas.


Buhr marqua une petite pause, se délectant presque devant une Sherynne qui paraissait de plus en plus apeurée. Il se permit un commentaire avant de reprendre la lecture.

A priori, ce passage ne te concerne plus. Passons à ce qui est plus intéressant pour toi.



Tu portes en toi la plus grande richesse sur Terre. Lorsque tu avais sept ans, je l'ai dérobé à Robert de Molay, et caché à l'intérieur même de toi-même, utilisant des rituels magiques. Je sais que tu auras du mal à comprendre tout ceci. Mais le signe sur ta nuque en est la preuve.
Depuis quelques temps, ils me poursuivent, et ne tarderont pas à me retrouver. Tu es tout ce que j'ai de plus précieux, c'est pourquoi j'ai dû prendre cette douloureuse décision de te laisser vivre, seule et loin de moi. J'espère que tu comprendras.
Ne laisse personne te faire du mal, et si un jour tu en viens à lire cette lettre, je t'en supplie, Sherynne, ne te mets pas en tête de me venger. Ne te mets pas en danger.
Tout ceci peut te sembler bien difficile à comprendre. J'aurai aimé que tu aies une vie ordinaire, mais je n'ai pas les moyens de te l'offrir.

Affectueusement, ta maman, qui veille sur toi, quoi qu'il arrive.


Après quelques instants de silence, Buhr replia la lettre, puis regardant Sherynne, il ajouta :

Touchant, n'est-ce pas ?

Il s'approcha d'elle, se retrouvant assez près pour l'entendre verser des larmes. Il posa alors une main sur la joue de Sherynne, tout en étant vigilent à ses mouvements. Il redressa sa tête, de manière à la regarder dans les yeux, ses yeux rouges et humides.

Veux-tu encore savoir ce que la lettre ne dit pas ?

En disant cela, Buhr repensait à cette scène, il y a quelques années, dans la même grotte, entre lui et la mère de Sherynne. Il en était presque mal à l'aise, mais se gardait bien de le montrer. Il avait raconté sa version des faits à l'Ordre, l'assassinat de sa mère, qui s'en était accommodé. Finalement, qu'importe ce qui c'était vraiment passé, ce qui importe, c'est ce que l'Histoire en a retenu.
A l'intérieur de lui-même, il ressentait des émotions qu'il n'avait jamais ressenti. Plus ce moment arrivait, plus cette délivrance se profilait, et plus il s'amusait du sort de Sherynne. Il n'avait jamais été ainsi, et c'était peut-être ici son seul réflexe d'auto-défense. Peut-être la seule manière qu'il avait de ne pas avoir pitié d'elle. Quoi qu'il arrive, elle ne devait pas savoir la vérité. Il n'y avait que deux personnes sur Terre qui la connaissait, et il avait fait le serment de ne rien divulguer, quoi qu'il arrive.
Sherynne
A son grand étonnement, Buhr s'exécuta et commença à lire. Dès les premiers mots, les larmes de la jeune fille coulèrent sur ses joues. Sherynne eut soudain du mal à réspirer, elle se mordit le poing droit dans un hoquet afin d'éviter de hurler ... Mais elle n'aurait pu émettre le moindre son ... Fuir ... Fuir Robert et ses sbires ... Pourquoi ne l'avait elle pas ouvert cette lettre, chez elle à Castillon ... auprès de ses amis, loin de tout danger.
Elle se mordit presque au sang quand elle entendit le reste. Fermant les yeux, Sherynne avala les paroles sortit de la bouche de l'homme à la cicatrice, tout en entendant une voix féminine. Celle qu'elle imaginait être celle de sa mère. La brunette eut un sourire déformé par les hoquets de détresse. C'était tellement ironique ! Et Buhr semblait heureux de lui infliger pareil supplice. Quel homme épouvantable ...




Tu portes en toi la plus grande richesse sur Terre. Lorsque tu avais sept ans, je l'ai dérobé à Robert de Molay, et caché à l'intérieur même de toi-même, utilisant des rituels magiques. Je sais que tu auras du mal à comprendre tout ceci. Mais le signe sur ta nuque en est la preuve.....


La jeune fille ouvrit les yeux, toutes douleurs physiques disparues... les douleurs émotionnelles ayant prit le dessus. Buhr se rapprocha d'elle lentement comme au ralenti. Sherynne ne comprenait pas ... Que voulait dire sa mère en parlant de ... magie ? De la sorcellerie ? Elle en était là de ses pensées quand il se baissa pour la regarder bien dans les yeux.

Veux-tu encore savoir ce que la lettre ne dit pas ?

Elle pouvait sentir son odeur, sentir son souffle sur son visage. La jeune fille le regarda à travers ses larmes, tatonnant de la main sa botte droite, y plongea la main qui se referma sur le coutelas.

Oui ... et quel ... quel était le nom de ... ma mère ?

Quand Buhr prononça le nom tant attendu, elle poussa un hurlement et d'un geste lui enfonça la lame dans le flanc gauche. La lame se cassa. Sherynne se pencha vers le visage de celui qu'elle venait de blesser que légerement mais assez pour le voir chanceler, elle planta son regard dans le sien et lui dit, les dents serrées :

Souffrez ... Souffrez à votre tour, souffrez que je vous haïsse ... Souffrez que je vous maudisse !

Elle savait qu'elle venait de commettre l'irréparable ... Un acte qu'il lui ferait payer cher .. très cher ... Il était passé de l'air abasourdi au froncement de sourcil, de la crispation de ses traits sous la douleur à la haine ... Elle ne pouvait bouger car il bloquait sa fuite de son imposante carrure, ainsi recroquevillé ...

Au moins, je vous aurai laissé un souvenir impérissable ... Une trace indélébile comme celle que votre chef a laissé sur la paume de ma main ..... Oh mais vous entendez Buhr ? Ce rire ? C'est celui de ma défunte mère qui se gausse de vous !

Sherynne s'adossa au mur, et ferma les yeux, attendant la sentence ... Sa mère l'avait aimée ... l'avait protégée sans doute au péril de sa propre vie ... et cela valait bien que sa fille la venge.
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Buhr
A peine eut-il prononcé le nom de sa mère, Alemona, que Buhr se vit flanqué d'une lame dans son côté. Bien qu'il la surveillait, il n'avait rien pu faire pour éviter la lame. Il ne l'avait en fait même pas vu, aveuglé par la haine, ou par sa lutte intérieure. Accusant le coup, il mit un genou à terre quelques instants, le temps de reprendre ses esprits. Le temps aussi de repasser dans sa tête se souvenirs. Dans cette grotte, il y avait finalement eu deux histoires : la vérité, et ce qu'il avait raconté autour de lui. A tous, il avait pu raconter la mort de cette sorcière, mais à Sherynne... Elle n'était pas n'importe qui...

Après quelques secondes, Buhr releva la tête vers sa proie. Il rouvrit les yeux. Il n'avait pas l'air affecté par la blessure, mais resta néanmoins dans cette position un genou à terre. Très lentement, il se mit à sourire, les yeux toujours fermés. Il passa la main sur son côté, puis, rouvrant ses yeux, il regarda sa main, tremblante. Relevant ses habits, il libéra son flanc droit, portant une petite cicatrice de quelques centimètres.


Vois-tu, Sherynne, Alemona, ta mère, avait choisi l'autre côté... Elle était placée précisément ici, au même endroit que toi. Il arrive que le destin joue avec nous... Si tu entends ta mère rire, je ne l'entends pas. Par contre, je me souviens de ses larmes, je me souviens de ses cris. Ici même.

Buhr se releva, doucement, tirant son épée du fourreau. Il comprenait bien la détresse de la femme, et plus le temps passait, plus il était difficile pour lui de se résoudre à la tuer. Pourtant, il ne voyait pas de solution. D'un côté, l'Ordre, de l'autre la promesse qu'il avait faite à Alemona. L'homme était de plus en plus tiraillé. Il s'efforçait pourtant de rester le plus lucide possible, et de ne rien faire transparaître. Il avait appris à ne pas afficher ses faiblesses.

Et maintenant, Sherynne, que va-t-il se passer ?

Buhr fit un pas vers elle, plaçant son épée sous la gorge de Sherynne. Elle était tellement tétanisée qu'elle n'avait pas l'air de bouger. Comme si elle acceptait ce qui se passait, comme si, pour le moment du moins, elle ne voyait aucune autre issue.

Ton destin est tout tracé. Tu as été sa fille, tu as été la porteuse. Ton rôle est maintenant terminé.

Alors qu'il parlait, il accentuait la pression de la lame sur le cou de la fille. Il s'arrêta, la regardant. Quelque part, il attendait peut-être un signe, une révélation. Il savait qu'il devait la tuer, mais n'en avait finalement aucune envie. Tout ce qu'il attendait, c'est un déclencheur.
Sherynne
Sherynne n'aimait pas ce changement de situation, pourtant elle savait, elle connaissait Buhr depuis trop longtemps pour savoir qu'il en avait toujours été ainsi... La jeune fille n'avait jamais eu le dessus sur l'homme qui avait bouleversé sa vie... Elle en aura sans doute jamais.

Il souriait comme pour la défier... Il souleva sa chemise et lui montra la cicatrice que sa mère lui avait faite quelques années plus tôt.... Oui le destin se jouait d'elles. A présent il ne lui restait plus qu'à espérer qu'il finirait vite sa sale besogne.


Ton destin est tout tracé. Tu as été sa fille, tu as été la porteuse. Ton rôle est maintenant terminé.

La pointe de l"épée contre sa gorge se faisait douloureuse à mesure qu'il parlait. Sherynne n'osait même pas déglutir de peur qu'elle la transperce de part en part. S'en était fini de Sherynne, mais dans un dernier sursaut, elle enroula de sa main abimée la lame de l'épée.

Buhr... Je sais que... Je sais que Robert de Molay vous l'a ordonné mais ... vous... Vous n'êtes pas obligé d'avoir la... ma mort sur la conscience...

Sherynne chercha dans ses yeux un signe de compassion, même de pitié, mais ne vit rien. Elle continua sur sa lancée, grimaçant car sa main avait recommencé à la lancer.

Ne faites pas ça.... S'il vous plait ne le faites pas.... Je n'ai que dix-sept ans... J'ai des choses à vivre... à découvrir... et à finir.

Une larme coula, elle renifla légèrement et ne décelant rien dans le visage de Buhr qui pourrait lui indiquer qu'elle l'avait touché, elle baissa les bras.

Allez-y donc ! Qu'importe après tout....

Sa main retomba sur le sol, elle ferma les yeux tendant sa gorge vers l'avant. Allez-y... qu'on en finisse...
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Buhr
Buhr la tenait en respect de son épée, forçant un peu plus sa marque sur le cou de Sherynne. Mais il n'y arrivait pas. Alors qu'il tenait son épée, sa main tremblait. Dans sa tête, tous ses souvenirs s'entrechoquaient. Il y a dix ans, dans cette même grotte, il avait laissé partir la mère. Qu'allait-il se passer pour la fille ? Que devait-il faire ? Que pouvait-il faire ? Plus les secondes passaient et plus il était sûr d'une chose : il ne la tuerait pas. Il avait décidé de tourner une page sur son ancienne vie, il y a dix ans déjà. Et puis il était bien trop lié à elle.

Dans un cri de rage, il jeta violemment son épée loin de lui et tomba à genoux, la tête prise entre ses mains. En face de lui, Sherynne ne réalisait pas encore ce qui se passait. Elle était toujours tétanisée, attendant son jugement. D'une voix des plus calmes et graves, ce qui rajoutait au côté tragique de la situation, Buhr dit à Sherynne, sans lever les yeux vers elle :


Sherynne, tu vas te lever. Tu vas prendre le mot de ta mère, et le garder bien précieusement.Tu vas laisser ton manteau ici, j'en aurai besoin. Et...

Buhr marqua une pause, comme si ce qu'il avait à dire était lourd à porter, marquant bien la solennité du moment. Il reprit :

Et... tu vas partir. Ne repasse plus à La Rochelle, ne dis au revoir à personne. N'envoie pas de courrier, ni ici ni chez toi. Tu marcheras quatre jours, le plus loin possible d'ici, avant de faire quoi que ce soit. Au yeux du monde, ces prochains jours, tu dois être morte, et surtout ne faire confiance à personne...

Buhr se leva alors, regardant cette fille toujours à terre. Elle était encore recroquevillée sur elle-même. Quelque part, elle était soulagée, comprenant bien ce qui allait se passer pour elle. Mais elle avait du mal à saisir ce geste de Buhr. Pourtant, elle ne dit pas un mot alors que son interlocuteur s'éloignait d'elle pour ramasser son épée.

Je ne veux pas savoir ce que tu penses de tout ça. Ne me pose aucune question, et tant que tu le peux, ne t'en pose aucune. A partir de maintenant, tu es en danger, où que tu sois. Ne fais confiance à personne, et prie pour ne jamais me revoir. Adieu, adieu...

Ses deux derniers mots étaient chargés d'émotion qu'il n'arrivait plus vraiment à contenir. Pourtant, il s'efforça de ne pas regarder Sherynne. Il se contenta de ramasser son manteau, qu'il roula en boule et qu'il mit dans son sac. Puis, rentrant son épée au fourreau, il lui tourna le dos. Il espérait qu'elle allait partir, comme ça, simplement. Il espérait qu'elle allait sortir vivante de la grotte ; normalement, ils étaient partis. Il espérait qu'elle allait continuer à vivre, normalement, loin de lui. Et, au fond de lui, il espérait la revoir. Pourtant, malgré l'envie, il se fit un point d'honneur à ne pas se retourner. Il voulait encore laisser cette image froide. Il se disait que de se faire haïr par Sherynne permettrait à la fille de l'oublier plus facilement... et de vivre.
Sherynne
La pression de l'épée ... Sherynne attendait, bloquant presque sa respiration comme si cela atténuerait la douleur. La jeune fille se mordit la lèvre, une larme coula sur sa joue tâchée de sang... Elle espérait que ça irait vite, qu'elle ne sentirait rien, qu'elle partirait dans un souffle et.... Plus rien. La pointe de l'épée quitta sa cible en un battement de cils.
Sherynne n'osait ouvrir les yeux, restant tétanisée contre le mur, ne bougeant pas. Elle fut secoué d'un spasme d'horreur mais rien n'arriva.
Buhr poussa un cri de rage qui la fit sursauter puis le bruit de l'arme que l'on jette sur le sol, mais elle resta là, les yeux clos. Elle sentit juste qu'il s'était effondré devant elle.


Sherynne, tu vas te lever. Tu vas prendre le mot de ta mère, et le garder bien précieusement.Tu vas laisser ton manteau ici, j'en aurai besoin. Et...

Sherynne pensa avoir mal entendu mais il continua...

Et... tu vas partir. Ne repasse plus à La Rochelle, ne dis au revoir à personne. N'envoie pas de courrier, ni ici ni chez toi. Tu marcheras quatre jours, le plus loin possible d'ici, avant de faire quoi que ce soit. Au yeux du monde, ces prochains jours, tu dois être morte, et surtout ne faire confiance à personne...

Mon dieu, il la laissait en vie! Ses mots résonnaient en elle comme un écho... Pourquoi avait il changé d'avis ? Elle n'y croyait pas... encore une ruse surement ... Pourtant quand il reprit, un sentiment bizarre l'envahit toute entière. Sherynne l'entendit se lever.

Je ne veux pas savoir ce que tu penses de tout ça. Ne me pose aucune question, et tant que tu le peux, ne t'en pose aucune. A partir de maintenant, tu es en danger, où que tu sois. Ne fais confiance à personne, et prie pour ne jamais me revoir. Adieu, adieu...

La jeune fille fronça les sourcils au changement de ton ... puis elle entendit des bruits, elle plissa les paupières et le vit debout dos à elle.
Alors elle se leva grimaçante de douleur en prenant appui sur le mur de sa main valide. Sherynne titubante prit la lettre d'Alemona et s'approcha de lui, les yeux fixés sur son dos.
Il était d'une carrure imposante comparé à la petitesse de la jeune fille. Elle s'arrêta à quelques centimètres de Buhr et sans que ses gestes lui furent dictés, elle l'entoura de ses bras, posa la joue sur le dos de sa chemise et l'étreignit légèrement.


Merci....

Pourquoi faisait elle ça ? Elle n'en savait rien, elle en avait juste besoin. Sa façon à elle de dire adieu...
Elle desserra son étreinte tremblante, ramassa sa besace avec peine, y fourra la lettre et sortit sans un regard en arrière.
Sherynne marcha lentement vers la sortie et cligna des yeux sous les rayons du soleil. Il lui restait à marcher.... marcher .... marcher jusqu'à La Rochelle et oublier... Au fond d'elle, elle savait que leurs chemins se croiseraient de nouveau...

Demain, elle prendrait le bateau vers Blaye et rentrerait chez elle. Elle oublierait tout ça. Il le fallait.
Soupirant, elle passa la lanière de la besace sur son épaule et se dirigea vers la plage. Sherynne s'arrêta quelques instants face à l'océan puis sa silhouette titubante disparut derrière les arbres, le vent ébouriffant sa robe, elle essuya d'un revers de main les larmes qui ruisselaient.

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