Cevanne
Plusieurs jours s'etaient écoulés apres sa promenade a la sainte chapelle. Non il ne gardait de ce jour aucun souvenir des chants si réputés qu'il lui tardait d'entendre.
Il y avait le souvenir de cette femme endormie sur le dallage froid, les yeux gris plein de malice, les levres agitées de questions, un prénom. Davia *.
Le renart soupira comme a son habitude.
- Allons y Maturin...
Une fois de plus il prit place dans sa voiture pour etre conduit a la Sainte Chapelle. Une fois de plus le renart fit les meme gestes, les memes prieres, et s'assit au meme endroit les yeux furtivement rivés sur la dalle.
Alors que les chants s'elevaient, le renart en fit autant, et sortit.
Pourquoi ?
Il ne se sentait pas en phase avec le lieu, avec l'instant, avec sa foi.
Aux yeux hagards de son valet, le melancolique repondit par une main levée avant de s'engouffrer dans la voiture.
Au louvre, le melancolique attrappa son chapelet et tenta dans la pénombre de sa chambre de se rattraper quand il remarqua sur un gueridon un pli a son attention.
Il y avait le souvenir de cette femme endormie sur le dallage froid, les yeux gris plein de malice, les levres agitées de questions, un prénom. Davia *.
Le renart soupira comme a son habitude.
- Allons y Maturin...
Une fois de plus il prit place dans sa voiture pour etre conduit a la Sainte Chapelle. Une fois de plus le renart fit les meme gestes, les memes prieres, et s'assit au meme endroit les yeux furtivement rivés sur la dalle.
Alors que les chants s'elevaient, le renart en fit autant, et sortit.
Pourquoi ?
Il ne se sentait pas en phase avec le lieu, avec l'instant, avec sa foi.
Aux yeux hagards de son valet, le melancolique repondit par une main levée avant de s'engouffrer dans la voiture.
Au louvre, le melancolique attrappa son chapelet et tenta dans la pénombre de sa chambre de se rattraper quand il remarqua sur un gueridon un pli a son attention.
Citation:
Loches, le 28 avril 1459
A Séverin de Volvent, mon sauveur de la Sainte Chapelle.
Bien cher Severin,
Sans doute serez-vous étonné de recevoir cette missive, une envie subite, la plume qui me démange, bref, l'envie de vous écrire tout simplement, prendre de vos nouvelles, apprendre à vous connaître un peu mieux...
Enfin, je cherche des excuses, je crois!
J'espère que depuis notre rencontre, vous vous portez bien. Ma monture m'a fidèlement conduite en terre tourangelle et, c'est sans encombre que j'ai retrouvé les miens, enfin une partie des miens, l'autre étant partie combattre l'hérétique à Genève.
Etant quelques peu désoeuvrée ces temps-çi, il est vrai que je cherche occupations, vu les nouvelles du front et des progrès de l'hérétique, je me demande si je ne vais pas aller rejoindre mon père au combat. Peut-être pourrions nous avoir besoin de vos connaissances? Vous y connaissez-vous en tactique militaire?
Loches est assez ennuyeuse depuis mon retour, je ne passe plus en taverne, autant de bon temps qu'avant, à croire que vous aviez raison, mon cher!
Mais, vous, que devenez-vous? Avez-vous retrouvé votre soeur? Etes vous rentré chez vous? Votre fidèle Maturin vous suit-il toujours?
Donnez-moi de vos nouvelles si vous en avez le temps et l'envie, il me tarde de vous lire.
Que le Très-Haut vous garde, vous et les vôtres.
Bien à vous.
Davia Corsu de Villandry
A Séverin de Volvent, mon sauveur de la Sainte Chapelle.
Bien cher Severin,
Sans doute serez-vous étonné de recevoir cette missive, une envie subite, la plume qui me démange, bref, l'envie de vous écrire tout simplement, prendre de vos nouvelles, apprendre à vous connaître un peu mieux...
Enfin, je cherche des excuses, je crois!
J'espère que depuis notre rencontre, vous vous portez bien. Ma monture m'a fidèlement conduite en terre tourangelle et, c'est sans encombre que j'ai retrouvé les miens, enfin une partie des miens, l'autre étant partie combattre l'hérétique à Genève.
Etant quelques peu désoeuvrée ces temps-çi, il est vrai que je cherche occupations, vu les nouvelles du front et des progrès de l'hérétique, je me demande si je ne vais pas aller rejoindre mon père au combat. Peut-être pourrions nous avoir besoin de vos connaissances? Vous y connaissez-vous en tactique militaire?
Loches est assez ennuyeuse depuis mon retour, je ne passe plus en taverne, autant de bon temps qu'avant, à croire que vous aviez raison, mon cher!
Mais, vous, que devenez-vous? Avez-vous retrouvé votre soeur? Etes vous rentré chez vous? Votre fidèle Maturin vous suit-il toujours?
Donnez-moi de vos nouvelles si vous en avez le temps et l'envie, il me tarde de vous lire.
Que le Très-Haut vous garde, vous et les vôtres.
Bien à vous.
Davia Corsu de Villandry
Un leger sourire eclaira la visage pale.
Pourtant il ne se laissa pas aller a l'impulsion de répondre.
Il reposa le vélin le caressant d'un doigt puis se reconcilia avec le chapelet pour prier.
Ce n'est que bien plus tard qu'il s'installa au secretaire et écrivit lui meme, de sa fine ecriture longue et penchée.
Le premier mot se fit hésitant, bien longtemps qu'il n'avait écrit... qu'il s'impliquait personnellement.
Citation:
A Damoiselle Davia Corsu de Villandry, a l'endormie de la sainte chapelle,
De Severin Anatole de Volvent,
Ma dame,
C'est avec autant de surprise que de plaisir que j'ai reçu votre lettre.
Je suis fort aise de vous savoir saine , je dois avouer que je me suis inquété et qu'il m'est arrivé de me demander si vous aviez fait bonne route.
Je séjourne pour ma part toujours au Louvre chez ma cousine, et ce matin je me trouvais encore a la sainte Chapelle.
Je songe partir bientot, aussitot que j'aurai trouvé une famille pour m'accueillir en precepteur, je dois dire que je m'ennuie de cette vie trop calme. Je n'ai aucune nouvelles de ma soeur, et ma cousine est fort prise par ses responsabilités au sein de la maison royale.
Loin d'avoir votre attrait pour la guerre, je n'ai aucune connaissance pour les choses militaires . Je sais manier l'épée comme tout noble bien eduqué mais je ferai sans aucun doute un piètre soldat et un pauvre stratège.
Si jamais vous decidez de rejoindre votre père, ce qui m'apparait admirable, je ne saurais que vous demander de prendre soin de vous et de vous premunir de tout danger...
Je vous laisse sur ses mots et dans la paix.
Severin.
De Severin Anatole de Volvent,
Ma dame,
C'est avec autant de surprise que de plaisir que j'ai reçu votre lettre.
Je suis fort aise de vous savoir saine , je dois avouer que je me suis inquété et qu'il m'est arrivé de me demander si vous aviez fait bonne route.
Je séjourne pour ma part toujours au Louvre chez ma cousine, et ce matin je me trouvais encore a la sainte Chapelle.
Je songe partir bientot, aussitot que j'aurai trouvé une famille pour m'accueillir en precepteur, je dois dire que je m'ennuie de cette vie trop calme. Je n'ai aucune nouvelles de ma soeur, et ma cousine est fort prise par ses responsabilités au sein de la maison royale.
Loin d'avoir votre attrait pour la guerre, je n'ai aucune connaissance pour les choses militaires . Je sais manier l'épée comme tout noble bien eduqué mais je ferai sans aucun doute un piètre soldat et un pauvre stratège.
Si jamais vous decidez de rejoindre votre père, ce qui m'apparait admirable, je ne saurais que vous demander de prendre soin de vous et de vous premunir de tout danger...
Je vous laisse sur ses mots et dans la paix.
Severin.
Les mots furent lus et relus. Etaient ils trop formels ou trop familiers ? appropriés ou indécents ? Corrects ou déplacés ? trop de questions, et une envie, l'envoyer au plus vite.
Une fois le grain de sechage soufflé ,le vélin fut plié et confié a un valet.
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