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[RP fermé] "Arsenic et vieilles dentelles"*

--Maturin
Je prenais tranquillement les quelques rayons de soleil qui marquaient la fin de l'hiver quand je fus surpris de voir mon maitre me faire de grand signes.

Je m'empressais bien entendu de le rejoindre. Peut être s'était il trouvé mal ?
A vrai dire je ne m'attendais pas a ce qu'il sorte de si tôt de la chapelle, nous venions si peu a paris... Cela avait été le compromis que nous avions trouvé tous les deux pour éviter la moiteur des abbayes de Bourges.

- Maitre ? Tout va bien ?

hélai je en m'approchant avant de me rendre pleinement compte qu'il portait a son bras une jeune demoiselle.
Pincez moi je reve pensai je immédiatement.
Mon maitre au bras d'une femme et sortant de la chapelle ?
L'information fit son tour entre mes neurones étonnés qui ne trouvèrent qu'une seule conclusion : Cette demoiselle s'était trouvée mal et mon maitre l'avait secourue, l'emmenant respirer a l'air libre.

Les explications que me donna par la suite mon maitre me confortèrent dans l'idée mais je ne pus cacher une grimace. Les tavernes a Paris , ça n'étaient pas les pires, mais il ne s'agit absolument pas d'endroits ou mon maitre avait l'habitude de se trouver et a ce que je compris, je devais faire office de chaperon. Double grimace, cachée cette fois ci dans la révérence que je fis devant la demoiselle.

- Maturin Lebel pour vous servir Madame.

Elle semblait connaitre son chemin, aussi me mis je en retrait, de sorte a ne rien manquer a leur échange.
La jeunette ne devait pas être bien vieille, et si on rajoutait a l'age de mon maitre le poids des années de pénitence qu'il s'infligeait et son caractère résolument vieux jeu, on avait affaire a un vieillard face a une jeune fleur. Cette idée me fit sourire. Cela n'allait pas lui faire de mal.
Et cette jeune demoiselle semblait partager certains de ses gouts.

Lorsque nous arrivâmes devant la taverne, je m'apprêtais a prendre le devant pour ouvrir a mon maitre et sa compagne quand je me laissais complétement surprendre par la manière fort peu féminine qu'elle eut d'ouvrir la porte.
J'en aurai presque perdu une manche... Je scrutais le visage de mon maitre en quête d'une quelconque expression de mécontentement, qu'était ce donc que cette femme qui agissait comme le pire des gaillards ?
Je m'empressais de passer devant des fois qu'une autre brillante idée du genre ne la prenne, non sans lui jeter un regard gêné et équivoque: c'est pas comme ça que vous allez lui plaire ma ptite dame.

Je venais de trouver une table libre un peu a l'écart du brouhaha ambiant quand la demoiselle en montra une autre... D'accord.
Une veine commença a peine a me pulser sur le front, elle m'agaçait déjà... Qu'en serait il de mon maitre a cet instant ? Je n'osais l'imaginer.
Dans un soupir las, je tirais les sièges, ce qu'elle me laissa faire sans tenter de le faire elle même, puis j'aidais mon maitre a s'asseoir.
Avant que l'idée ne prenne a la demoiselle de crier a la mode des poissonnières, je m'inclinais doucement vers eux.

- Je vais vous chercher a boire et a manger...

Mon maitre me chuchota quelques mots auxquels j'aquiescais d'un signe de tête avant de me diriger a grand peine vers le comptoir, faisant aussi vite que possible pour ne pas les laisser seuls trop longtemps.


Cevanne
Durant le court trajet qu'ils mirent à atteindre la taverne, le renart preta une oreille distraite au discours de la jeune Davia.
Il appréhendait deja se trouver dans cet environnement qu'il considérait comme résolument hostile.
Non pas qu'il n'y soit jamais allé, mais ses années la étaient révolues, et il craignait par dessous tout les réminiscences de ses égarements passés.
Il fit pourtant bonne figure, réussissant même a adresser a la jeune femme un semi sourire d'approbation alors qu'elle parlait des abbayes.

- Certes.

Ce fut sa seule réponse. Ne venait il pas de lui parler de Dieu, de cette expression béate qui l'envahissait quand s'élevaient les chants dans la voute colorée des édifices religieux ?
Certes.

La face ordinairement peu expressive du mélancolique se masqua d'un froncement de sourcils surpris quand elle ouvrit la porte du pied.
S'il ne savait pas qu'elle était soldat, il aurait sans doute beaucoup plus reprouvé le geste, mais il pouvait faire montre d'indulgence bien que les inconvenances dans l'attitude de la fraiche demoiselle commençaient a titiller son sens du principe.

Ils s'installèrent.
Il tenta plus que jamais de réprimer une moue de dégout a la populace qui braillait entre les quatre murs. Son regard luisait d'une inquiétude mal à l'aise que même avec toute la volonté du monde il n'aurait pu masquer.

- Installons nous.

Il soupira profondément avant d'accepter le siège que Maturin tirait déjà, posant le séant et repliant les jambes non sans avoir regardé quels individus il avait dans le dos.
Le renart ne supportait pas de sentir derrière lui une présence étrangère cela avait pour seule conséquence de décupler son sentiment d'insécurité.
La mâchoire serrée, le regard froid, l'air indifférent a défaut d'être agréable il tenta de se concentrer a faire bonne figure.


- Je n'ai pas l'habitude de frequenter ce type d'endroit non. Je dois avouer que je ne m'y sens pas pleinement à mon aise.

Et elle ? Si fraiche, si joviale, si a son aise... Si soldate...

- Cela ne semble pas vous incommoder en revanche. Passez vous beaucoup de temps dans les tavernes ?

Ou comment interroger les mœurs de la jeune femme alors que je visage inquiet scrute les visages, suivant du regard Maturin se frayant un chemin vers le comptoir.
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Davia
[Taverne: chassez le naturel, il revient au galop]

Entre gamine et guerrière, à trop parcourir les routes et les champs de bataille, elle en a oublié qu'elle était femme. Elle regarde le valet, puis Severin prenant conscience de leur gêne. Oups... à croire que Baile déteint sur elle et même si elle vous une affection incontestable à sa Capitaine, il y a certaines habitudes qu'elle ne veut pas prendre.

Elle ôte sa cape aux couleurs de son ordre et s'assied avec grâce, face à Séverin, remerciant Maturin d'un signe de tête, histoire de se rattraper, posant délicatement sa fidèle Sognir à ses côtés et lissant consciencieusement les plis de sa houppelande immaculée. La gêne a fini par l'atteindre elle aussi et elle rougit à la question du jeune homme.


Et bien vous savez... en cas de guerre les tavernes, c'est un peu la seule distraction! Mais j'y vais rarement seule, je suis en général accompagnée par mes soeurs ou des membres d'un ordre frère.

L'excuse... pour ne pas dire qu'elle est un peu poivrote parfois, même si elle s'abstient toujours en mission, devoir d'Etat oblige. Elle finit par afficher un grand sourire, espérant ainsi dissiper le malaise qui s'est installé.

Je vous prie de m'excuser, à force de parcourir les routes, j'ai légèrement oublié les bonnes manières que ma chère grand-mère a tenté de m'inculquer! Je n'ai plus l'habitude d'être servie et en guerroyant, il nous faut nous auto-suffire.

Double excuse... genre, j'ai des mauvaises manières mais c'est pas de ma faute! Et la jeune blanche affiche un sourire de circonstance, observant le retour du valet. Elle a vraiment perdu le sens des convenances, il y longtemps que Beet ou Sophie ont abandonné le service quotidien de la jeune fille pour rester à Loches ou à Villandry.

D'un coup d'oeil, elle balaie la salle et son sourire s'étire.


A Loches, ma mère tient une taverne, enfin c'est une taverne de famille. Quand j'étais petite j'avais élu domicile sous le comptoir et comme ça je pouvais espionner tout le monde.

Elle s'abstient de préciser qu'elle finissait les fonds de bière à chaque fin de soirée, si bien qu'elle tient l'alcool comme une angevine.

Ses yeux gris-bleus se plongent dans ceux de Séverin. Et lui? que faisait-il lorsqu'il était enfant? Son imagination s'évade avant de revenir à son interlocuteur.


Il vous faudra venir à Loches, dans la taverne de ma mère, tout le monde s'y sent bien! Je suis sûre que vous vous habitueriez.

Elle lui sourit tout en regardant avec gourmandise les mets et les choppes qui défilent sous son nez.

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Cevanne
Il aurait pu avoir le regard amusé en l'entendant se justifier. Mais il n'en était rien. Le renart restait résolument hermétique.
Il venait de lui demander si elle allait souvent en taverne... Indiscret plus qu'autre chose.

Il hocha la tete quand elle affirma etre habituellement accompagnée, c'était déjà appréciable.
Elle fait partie d'un ordre au service de la royauté... Noble mission, bien qu'a son gout elle fut trop jeune , alors qu'intérieurement il se demandait quel chemin avait pu la mener a une carrière pareille.
Lui demander, ne pas lui demander ?

Non, l'écouter.
Le regard fuit alors qu'elle lui raconte son enfance.
Maturin revient, il est soulagé.
La table se garnit de mets, sans doute les plus fins que le domestique ait pu trouver alors que lui est servi un godet de tisane dont il saisit la hanse pour en boire une gorgée qui le fit grimacer.

Ignorant l'invitation qui lui parut fort inconvenante même si innocente, le renart rapporta enfin son regard au visage diaphane.


- Ne vous excusez pas... Je crois comprendre que vous avez embrassé une carrière noble, bien que contraignante pour une jeune femme de votre age...

Il posa le godet jouant des doigts au dessus de la vapeur brulante.

- Je vous l'ai dit, je ne vais presque jamais en taverne. Mon beau frère en tenait une a Sémur, il m'est arrivé d'y rendre visite a ma jeune sœur...

Était il en train de parler de lui ?
Certes.
Il se souvenait d'avoir été fort choqué de voir Oderay y emmener son jeune fils Gabriel alors qu'il convainquait par force menace Kiss de régulariser leur situation par le mariage.


- Je ne suis jamais allé a Loches. Si un jour je devais m'y rendre...

Acceptait il l'invitation? Certainement pas.
Il interrompit sa phrase, reprenant une gorgée de la tisane résolument mauvaise mais qui lui permettait de se donner un air.

Il poussa du bout des doigts l'assiette de charcuterie que Maturin avait apporté.


- Mangez... Vous en avez besoin.

Le renart répugnait a manger de la viande. Il n'avait pas faim. Il se contenta de relever sa tisane d'un peu de miel pour la rendre moins insipide. Il ne souhaitait pas boire autre chose, mais ne priva pas la jeune femme, aussi Maturin lui servit il une coupe de vin sur un hochement de tête su renart.

- Pardonnez moi si je suis indiscret, mais pourquoi avez vous choisi une carrière militaire ? Je veux dire... Ma propre sœur a fait partie d'un OST, mais vous m'avez l'air plus ... jeune .

Lui demander son age ?
Certainement pas.
S'intéresser a ce qu'elle faisait ? C'etait sans risque majeur.
Il avisa du regard Maturin qui discret restait quand meme le témoin de l'échange.

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Davia
Joviale... trop. Au mépris de la prudence, nombre de fois ses soeurs lui ont répété qu'elle était trop téméraire. Elle en avait la cicatrice sur la joue. Douloureux souvenir qui n'avait néanmoins pas suffit pour lui servir de leçon. Elle sourit aux dires de Séverin, au moins lui, il ne se mettrait pas en tête de la défier en duel parce qu'elle était Blanche. C'était déjà ça!

Acceptant l'invitation, elle attrape un morceau de pain et mord à pleine dent, l'agrémentant de la charcuterie rapportée par Maturin. Charcuterie! une chance! Née à Bayonne, elle avait un faible pour le jambon et ce, depuis son plus jeune âge. Son ventre semblait se calmer à mesure qu'elle le remplissait.

Elle jetait de furtifs coups d'oeil autour d'elle, son visage s'illuminant d'un sourire en entendant Séverin, décidément, il était étrange! Elle trouvait qu'il portait fort bien son nom... Séverin... Il semblait si sévère! Elle imaginait Trella et Céraphin, ses meilleurs amis, le rencontrant. Trella serait sûrement horrifiée. Et elle le trouverait sans doute bien trop sérieux. Quand à l'Archange, il dirait sûrement à la jeune fille qu'elle s'embarquait encore dans de drôles d'aventures...

Elle plongea ses yeux clairs dans le regard mélancolique du jeune homme.


Votre soeur? vous en parlez souvent, vous devez l'aimer beaucoup! Elle est dans l'Ost! Sourire malicieux. C'est assez différent de ce que je fais. Et j'ai fais ce choix de servir la Reyne parce que c'est ce que, je pense, je sais faire de mieux. Et puis, je suis pas si jeune que ça! Je suis majeure! Et je serais même en âge de me marier!

Elle ne peut s'empêcher d'éclater de rire à cette idée, depuis qu'elle a fermé son coeur, elle s'y refuse, à moins qu'on ne l'y oblige; d'autant plus qu'elle est constamment sur les routes. Elle baisse la voix, continuant sur sa lancée, mais sur le ton de la confidence.

Mon père est à l'OCF et ma grand-mère est aussi une guerrière, même qu'elle est sacrément forte! Et puis, toute petite je rêvais de devenir chevalier, j'essaie juste d'en prendre la voie. C'est un rêve que j'essaie de vivre.

Se gardant bien de préciser que, parfois, le rêve est bien loin de la réalité et que la guerre n'avait rien d'idyllique.

Mais vous, dites moi? Que faites-vous donc?

La question est lancée, elle est curieuse et ça se voit. Ses dents mordent à nouveau dans un morceau de jambon qu'elle savoure entre deux goulées de bière fraîche. Certes, ce n'est sans doute pas la meilleure taverne de Paris mais au moins on peut s'y sustenter. D'un geste léger, elle pose sa main sur son épée comme pour s'assurer qu'elle n'a pas bougé et à nouveau elle se concentre sur son interlocuteur.

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Cevanne
[ I, do not have the talent of conversing easily with people I have never met before. M. Darcy]

Il la regarde manger, il se détend enfin un peu.
Il n'aime pas l'idée de parler de lui.
Pourquoi lui parlerait il de lui ?
Qui est elle ?
Il ne la connait pas.
Mais si Severin, tu la connais lui souffle une voix nouvelle au fond de lui.

C'est Davia, elle est jeune mais majeure, c'est un soldat.
Elle a grandi a Loches. Sa mère a une taverne, et son pere et sa grand mère ont été soldats.
Est ce ça etre normal ? Pouvoir se livrer ainsi en moins d' une heure ?

Que sait elle de toi ?

Severin, entre deux ages, est étrange, a une soeur.
Portrait peu flatteur s'il en est.

Le renart soupire.


- Si vous aimez ce que vous faites Je vous souhaite de perseverer. Il n'y a rien de pire que de faire ce a quoi l'on n'est pas destiné...

Bien pour ça qu'il avait fui la voie de l'eglise.
Depuis, il courrait, la quete de la connaissance lui avait permis un temps de donner un sens a sa vie.
Puis il y avait eu les retraites. La fuite.
Alors il aurait presque blêmis de la précision de la question.
Que fait il ?
Errer serait il une bonne réponse pour la jeune femme qui semblait elle avoir une vie toute bien tracée ?


- Je...

Se ferait il hésitant ?
Ne serait il plus sur de ce qu'il était ?


- Vous êtes bien curieuse jeune enfant, et vous l'exprimez avec une facilité déconcertante.

Serait il en train d'occulter?
Un brin amusé par son esquive le renard se perd dans le regard gris, si sincère, si jovial.


- Aussi bien que vous avez suivi la voie des armes, j'ai suivi celle de la connaissance. Je pourrais être précepteur ou intendant.

Il pourrait etre oui.
S'il se décidait enfin.
Parler au futur est un compromis interessant.


- Je n'ai pas eu le loisir de beaucoup me fixer ces dernieres années.

Se livrait il suffisamment ?
Ouvrait il la porte a d'autres questions?
C'est lentement que le renart s'enfoncait sur un terrain inconnu, celui des relations aux autres.

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Davia
[Joie immense, joie profonde, Ombre vivante de Dieu. Abats-toi sur notre monde comme un aigle vient des cieux.*]

Déconcertante? Il l'a trouvait déconcertante? Il s'était pas vu lui!! Plus, la conversation suit son cours, plus elle le trouve étrange, elle a envie d'en savoir plus. Oui, elle est curieuse, elle ne l'a jamais caché, parmi ses nombreux défauts.

Il semble hésiter à parler de lui. Secret... attisant un peu plus sa curiosité. Mais la coquille s'ouvre, on dirait. La connaissance? Vaste programme! Elle plisse nez.


Ah? Et... vous enseignez quoi? Enfin quel est votre domaine de prédilection? Moi quand j'étais chez les nonnes, parce que j'y ai été éduquée, et bien, elles m'ont enseigné tout un tas de choses, certaines étaient passionnantes mais d'autres... hum... et puis chez les Blanches aussi, il faut apprendre beaucoup et pas seulement à combattre!

Pipelette... pour changer! Elle sourit et pose sa tête dans ses mains, sans le quitter des yeux.

C'est vrai, ça vous irait bien précepteur, avec votre air sérieux et tout...

Parlerait-elle trop la jeune Corsu? Noooon! Si peu! Machinalement, elle se met à faire des noeuds avec ses cheveux en l'imaginant précepteur.

Et dire que ma petite soeur veut un précepteur...

En effet, sa mère fraîchement mariée avait aussi hérité d'une fille en prime puisque le dit mari, en avait déjà une. Davia, heureusement, appréciait grandement cette gosse, qui cela dit, avait presque son âge et dernièrement, s'était trouvé une nouvelle lubbie, celle d'avoir un précepteur, ce qui amusait la jeune Blanche au plus haut point.

Elle imaginait donc Séverin qui d'un air sévère tentait d'inculquer les sciences à son troublion de petite soeur et du coup, elle ne put s'empêcher de retenir un fou rire. L'image était on ne peut plus hilarante!


Enfin la connaissance... c'est un vaste programme, je ne pense pas qu'on en arrive au bout un jour, ne croyez vous pas?
Et puis d'abord, vous ne pensez pas que nous sommes tous à la recherche de la connaissance, en quête de nouvelles découvertes, d'apprendre toujours plus?


Et ça recommençait... elle jouait au moulin à parole et elle ne trouvait pas mieux que de confier ses questionnements au jeune Volvent, constatant qu''elle était sans doute un peu trop prolixe, elle plissa à nouveau le nez, se disant qu'avec son air taciturne, il allait finir par l'envoyer paître.

Mais peut-être que je vous ennuie avec toutes mes questions? Non?

Et, la jeune Corsu de prendre un air innocent et charmeur en évitant de papillonner des cils tout de même! Point trop n'en faut!

*Hymne à la joie

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Cevanne
[ Attrape moi si tu peux...]

Des questions, encore des questions rien que des questions...
Le Renart abandonna un soupir las.
Elle le fatiguait oui, en le forçant a être conciliant, a se livrer, a essayer de juste paraitre curieux sans la blesser, elle si sincère et innocente.


- L'on ne cesse jamais d'apprendre... Pour ma part la quête de la connaissance était plus une fuite...

Oui de longues années ou il avait fui les relations, la vie, les autres, son secret, son histoire, son passé. Toutes ses connaissances amassées sont autant de secondes dédiées a la course pour l'oubli, comme s'il aurait pu mourir d'emmagasiner un trop plein de savoir.

- Pour ma part je pense pouvoir enseigner sans mal certaines matières nécessaires. La théologie, le verbe, le savoir vivre et la pensée, car il est à déplorer que la jeunesse ne soie pas capable de penser, de se forger sa propre idéologie... Si votre sœur trouve précepteur qu'elle prenne garde a ne pas le laisser en faire une copie... Elle devra être capable de penser par elle même sans se détourner du chemin qu'il siéra au précepteur de lui montrer comme étant le bon.

Loin d'être un révolutionnaire, Severin avait pu gouter dans ses jeunes années aux discussions bridées avec son entourage. Seul son mentor lui laissait exprimer sa pensée, la corrigeant lorsqu'il le jugeait nécessaire.
Un homme d'église doit pouvoir guider les brebis de Dieu, si vous n'avez confiance en votre jugement Severin, personne n'en aura a votre adresse...
Sauf que Severin n'était pas devenu homme d'église, et il y a bien longtemps qu'il n'avait eu l'occasion de s'entretenir a cœur ouvert avec personne...
Il scruta Maturin et se laissa surprendre par le son des cloches.
Sans qu'il s'en soit rendu compte, le temps s'était écoulé et quand bien même il se faisait a cette compagnie... déconcertante, il n'était pas décemment acceptable de passer plus de temps avec une femme seule, jeune et sans chaperon. Il la laissa se sustenter davantage avant de couper court.


- Je suis confus, mais il va falloir prendre congé. Je suis attendu.

Oui Della commencerait a s'inquieter de le savoir seul dans Paris quand bien meme elle savait Maturin présent, et cette fuite était si douce et si peu brusque qu'il n'en eut aucun remord.

- Je ne pourrais souffrir de vous savoir seule dans les rues, vous m'obligeriez en me laissant vous raccompagner...

Sur ses mots il se leva pour tendre une main amicale a la jeune femme.
Un mince sourire étira ses lèvres.

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Davia
[Envole-toi si tu veux...]

Elle plante ses yeux clairs dans les siens et sourit. Elle se doute qu'elle doit l'ennuyer et au final, elle ne retient qu'une seule chose: rencontre étrange, échange étrange, homme étrange. Ah jeune fille curieuse, l'étrangeté est pire que gourmandise au gourmand!

Elle prend sa main et se lève, sans demander son reste. Elle a la panse pleine, le gosier humidifié, elle est prête à prendre la route de la Touraine, Chavonnière et Villandry attendent
.

Hum... Alors un jour, il vous faudra me donner un cours de savoir vivre, je pense avoir un peu oublié le mien dans les jupes de ma grand-mère et dans le bénitier des soeurs!

Et... n'ayez crainte pour ma soeur, elle a un sacré caractère et je garde toujours un oeil sur elle, de près ou de loin.


Remettant une mèche rebelle et attrapant la fidèle lame qu'elle attache soigneusement à son baudrier, elle s'incline vers lui.

Si vous le désirez, vous pouvez me raccompagner à ma monture, elle me raccompagnera elle-même jusque chez moi. La route est encore longue.

Et comme pour sceller la rencontre, elle ne peut s'empêcher d'ajouter.

Soit dit en passant, j'ai été heureuse de faire votre connaissance, en des circonstances étranges certes, mais j'espère vous revoir un jour si le Très-Haut le veut, on ne rencontre pas des hommes comme vous tous les jours...

Le sens de sa phrase peut prêter à confusion, elle le sait. Non pas qu'elle n'ait plus l'habitude de la galanterie, mais à force de côtoyer des soldats, certaines choses deviennent surannées, rencontrer quelqu'un d'aussi solitaire alors qu'elle-même fait l'apprentissage difficile d'une solitude amer, la trouble quelque peu. Le destin... qui sait.

Elle relâche la main tendue et le laisse passer devant elle pour quitter la taverne. Petit à petit, les bonnes manières reviendraient-elles?

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Cevanne
[ Le plaisir est pour moi]

Le renart aurait bien souri a sa remarque.
Certes il existait des dames plus raffinées, mais elle avait une personnalité originale qu'il comparait avec plaisir a celle d'Oderay, cette sœur si scandaleusement peu éduquée, qu'il avait appris a accepter telle qu'elle était et a aimer.

Il attrapa la main délicate, l'air grave.
Il n'avait pas imaginé qu'elle irait par les chemins seule, lui qui se déplaçait toujours avec son Maturin et 2 valets, seul luxe qu'il se permettait.
Sans le vouloir il s'inquietait quand elle avancait confiante, habituée certes.
Elle le laisse passer devant, il réprime une moue, mais Maturin ferme la marche.
La position d'ouvreur lui permet de masquer le degout qu'il a d'attraper la poignée de la porte pour la laisser passer, et la raccompagner.
Il n'a pas répondu aux mots qu'elle lui a dit.
Il s'est senti vivant, il s'est senti bizarre, il avait oublié que d'autres personnes autres que les membres de sa famille pourraient avoir un quelconque interet pour sa personne, et solennel il impose une marche lente et silencieuse jusqu'a la monture.
A l'instant de prendre congé le regard bleu se fait triste quand il plonge dans son jumeau.
Enfin seulement il répond.


- Le plaisir est pour moi... A bientot...

Un mince sourire clora l'echange avant que le renard regagne sa voiture, un mouchoir se la face, pour se masquer des odeurs de Paris le temps du trajet jusqu'au Louvre.
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