[Cathédrale de Limoges] Baptêmes

[ Quand tu es là…]

Toujours face à la nonce, la main de la malemort tenait toujours celle de son parrain. Un regard vers son parrain, puis sa marraine. Un sourire, et voilà que la cérémonie débute. Elisa n’avait pas remarqué les personnes qui étaient encore entrain d’entrer… Pour l’instant elle était concentrée sur le début de la cérémonie, et pourtant ce n’était pas gagné.
Elle écoute donc la nonce… Ouf’… cette fois-ci elle ne s’est pas trompée dans son nom…

Acte de repentance… ça risque d’être long… très très long même si elle doit tout citer dans sa tête la Malemort… Tête qui d’ailleurs vient se baisser, ses yeux regardent le bas de sa robe.
Elle réfléchit, pense, énumère quelques un de ses pêchers… jusqu’à aujourd’hui rien de bien grave… Mais le dernier, personne ne pourrait lui pardonner, il était devenu bien trop lourd de conséquence…
Sa main ressert son étreinte contre celle de son parrain. Elle sait qu’il est là, qu’il restera là, et même si certain de ses actes ne le réjouissent pas… Il reste près d’elle…

Un silence qui se prolonge, tandis que la Malemort ne peut s’empêcher de se retourner, espérant voir sa famille qui a rejoint les bancs de la cathédrale…
Son sourire qui renaît à la plissure de ses lèvres… Son Naut qui est assit au premier rang, bien heureuse de le trouver là, son regard se poursuit… sa mère n’est toujours pas là…
Un peu plus loin dans la cathédrale, un homme qui semble en mauvais état. Ses yeux se plissent… Rhaaaaaaaaaa Nhanny ! Tu perds rien pour attendre, en retard et complètement déchiré… ! Tu vas t’en prendre une mon frère, tu vas pas comprendre ce qui t’arrive… !
Mais un sourire, car elle est heureuse de le revoir, trop longtemps…

Son regard continue, rapidement, la nonce attend… Puis elle tombe alors sur LUI… Ses jambes se mettent à trembler, sa main ressert encore plus celle de son parrain, pour se donner un peu de force. Ne pas chuter, pas maintenant, pas ici… Et pourtant il est là ! Se contenir… Il est venu… Doit-elle comprendre qu’il ne lui en veut pas ? Doit-elle comprendre qu’il lui pardonne tout ce qu’elle lui a avoué quelques jours auparavant ? Doit-elle comprendre que finalement, il tient beaucoup plus a elle, qu’elle n’ose le croire et qu’il n’ose lui dire ? Doit-elle comprendre que ses quelques mots murmurés avant de l’abandonner sont vrais ?
Ses yeux ténébreux ne peuvent lâcher le visage de son vieux… aucun doute, elle entend de là les marmonnements, c’est lui… c’est bien lui… rien que lui…
Il ne la regarde pas… A-t-il honte ? Quelque chose à se faire pardonner ? Oh non… ! Non ! Il ne l’a pas ramené… l’autre ! Sa pintade ! Non ! Prête à lui faire ravaler sa tignasse si elle daigne passer la porte de la cathédrale… Peu importe le lieu, peu importe le moment… Elisa a assez souffert… Elle ne partage plus… !
Elle est bien bête, la Malemort… La pintade n’est plus… Et lui non plus normalement… Il n’est plus rien aux yeux des autres… Il n’est qu’un con qui a brisé le cœur de la Malemort… Et pourtant il est là… Il sort a découvert… quitte sa bibliothèque, vient la retrouver, face aux autres…
Son cœur continue de battre sûrement trop fort. Elle se sent mal. Sa tête qui commence a tourner … S’appuyant discrètement sur son parrain, elle tourne son attention vers la nonce… Il faut continuer…

Pense à autre chose, Elisa ! Pense à autre chose !
_________________

[Cathédrale de Limoge]

Le carrosse rentrera enfin dans Limoge plus que quelques minutes et, et …. Voila, enfin il y était !
Les sabots des chevaux résonnaient sur les dalles de pierre,
sur le carrosse les armes des von Frayner briller au soleil .
A peine le carrosse s’arrêta Lorenz bondit sur les pavés,
Arf il était en retard mais bon après tout …

Il avait prit une tenu simple, fabriqué il y a pas longtemps dans le nouvel atelier de Paris.
Il avait opté pour quelque chose qui se fond dans le paysage, enfin
presque :

Une chemise bleu roi, avec par-dessus un manteau gris bordé de forure de Lapin, une large ceinture bleu mauve avec ses initiaux, un brai gris sombre et des bottes marrons à la limites du noir, et pour clôturer le tout un magnifique saphir à son coup pour faire ressortir le bleu intense de ses yeux.



Le blondinet se mit à courir vers le rassemblement, robert se mit à crier :

Jeune maitre Lorenz attendez moi!

Lorenz rit puis lui dit en courant en arrière

Vite ! Vous n’êtes pas ici pour faire décor ! Et chut moins de bruit sa a commercé !

Robert rechigna et suivit le gamin super actif,
le petit garçon ne connaissant pratiquement personne dans le cercle, se mit légèrement en décalé .
_________________
L'intrépide Lorenz von Frayner.
Tout simplement ...

La prière du pardon fut murmurée par l'assistance, voir mesme récitée silencieusement. La moniale était accoutumée à ouïr les fidèles se repentir à haute voix, mais elle ne doutait point de ce que les convives du jour ne se soient confiés au Très-Haut durant ces instants de recueillement.
Après avoir salué d'un signe de teste discret les derniers retardataires, la nonce procéda à la lecture du livre des Vertus.

Le baptême permet à la vertu de racheter le péché, permet à l’amour de vaincre l’acédie. Un vertueux qui n’est pas baptisé ne se verra pas effacer ses fautes, car Je n’ai pas béni son entrée dans la communauté de Mes fidèles. Mais ne crois pas que le fait d’être baptisé t’autorise à pécher sans vergogne. Ce sacrement n’est que le moyen de vivre dans la vertu. Mais tous ceux qui n’ont pas été baptisés, qu’ils soient enfants ou adultes, si ils n’ont absolument jamais péché, pourront de même accéder au Paradis.”

(La fin des temps V: Les questions)

Eloin se tourna ensuite vers la future baptisée.

Le baptesme, ma fille, est le seul moyen d'entrer dans la communauté des croyants, la porte qui vous ouvre le chemin de la Vertu et du Paradis Solaire, l'entrée dans un groupe qui devient vostre seconde famille, où chaque frère ou sœur peut vous venir en aide à chaque fois que vous en avez besoin.

Estre aristotélicien, c'est voir son âme illuminée par la Vraye Foy, c'est suivre un idéal de vie, un chemin certes pavé d'épreuves et de difficultés, mais dont la récompense est l'accession au Paradis, l'éternité en compagnie des saincts et bienheureux de nostre Église.

Estre aristotélicien, c'est également accéder au monde des Idées, c'est pouvoir comprendre les prêches des clercs au Verbe convaincant, c'est se libérer d'une vision purement matérielle du monde...

Elle referma le livre, puys porta son regard sur l'assemblée.

J'appelle à présent la marraine, et le parrain que donaisela Elisa a choisi pour l'accompagner en ce jour important ; afin qu'ils puyssent tous deux témoigner de leur volonté de guider cette nouvelle fidèle de l'Église, et qui sera, jusqu'à ce que la mort ne les sépare, leur aristotélicienne filleule...
_________________

Héraldique

Acte de repentance ? Mais s'il devait commencer à en faire un, on y passerait plusieurs saisons, car s'il devait énumérer déjà les femmes avec qui il devait se repentir, puis ensuite expliquer les situations et parfois les enchevêtrements qu'il pouvait en découler entre l'une ou l'autre, ou même les deux en même temps, on ne s'en sortirait plus, même un notaire professionnel ne s'y retrouvait point. Il lança un regard à sa filleule qui se repentait aussi, certainement autant que lui. Ils se comprenaient sur le sujet, et sur bien d'autres d'ailleurs, mais il voulait toujours préserver sa réputation, car elle était une femme, et l'on ne juge point les femmes de la même manière que les hommes.

Quoique lui, maintenant qu'il allait être fiancé à la cousine de la reyne, devrait être aussi de plus en plus discret pour continuer à mener sa vie d’antan, mais en toute quiétude, loin des regards indiscrets qui s'empresseraient de raconter le tout à la promise en question. Et puis son étiquette de diacre, toute nouvelle, ne devait être point non plus entâchée de sordides histoires de jupes levées sous une tonnelle. L'abbesse leur demanda à la marraine et à sa personne, de témoigner de leur volonté de guider Elisa dans l'église. En ce qui le concernait, ce n'était point réellement vers l'église qu'il l'emmenait, mais il se contentait de l'écouter et de la soutenir dans son quotidien. Après tout, n'était-ce point le rôle d'un bon parrain aussi,d'être présent lorsqu'elle avait besoin d'un conseil avisé ? Il s'avança d'un pas et regarda la marraine en souriant, lui faisant un geste discret pour lui laisser la parole. Galanterie, oui, et surtout, savoir ce qu'il fallait dire. Il n'avait rien écouté de ce qu'il s'était dit lors de son propre baptême, occupé, certainement, à réfléchir à d'autres aventures qu'il aurait à vivre.
_________________

Prière murmurée, des mots en réponse à ceux de l'abbesse, les yeux baissés comme pour cacher ce qu'ils pouvaient dévoilés. Se repentir... Si on lui avait demandé de quoi à cet instant elle le faisait, qu'aurait-elle répondu? Aurait-elle listé d'une voix morne tout ce qu'elle avait fait? Aurait-elle répondu que cela ne regardait au final qu'elle et le Très Haut? Aurait-elle juste fermé les yeux pour que personne ne puisse en voir le fond? Qu'importe.

Eloin reprit et elle redressa la tête, ses mêmes yeux se posant tour à tour sur elle et sur sa filleule, écoutant avant d'hausser un sourcil, surprise. Et de croiser le regard du parrain qui, galanterie oblige visiblement, lui indiquait qu'il passait son tour pour la laisser commencer. Et de lui rendre son regard de façon à lui signifier qu'il était bien gentil mais qu'elle était toute aussi perdue que lui. Fallait-il donc que même là elle doive faire un discours? Des mots, toujours des mots, au lieu d'actes tous simples. Ne pas grogner surtout, pas le moment, pas le lieu mais diantre que cela la démangeait. Comme si elle avait la moindre idée de ce que l'on attendait d'elle. Pourtant pas son premier baptême.

Bon tactique un répondre par un présent tout court. Pas sûr que cela soit la réaction attendue. Tactique deux feindre un malaise. Moui bon vu la pâleur d'Elisa, pas certaine qu'elle-même soit crédible. Tactique trois, broder. Oui m'enfin pour broder il faut avoir un fil, quelque chose à saisir. Se répéter les derniers mots prononcés, il devait bien y avoir quelque chose là-dedans après tout.

Moi, Marie Alice, m'engage à guider Elisa dans la voie de la sagesse et de l'amour, à être présente à ses côtés et à lui offrir conseils et soutien à chaque fois qu'elle en aura besoin.

Hop. Ca devait être bon hein... Dites-lui que oui....
_________________
La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...

La marraine presta serment sans que la moniale n'ait besoin de le luy mander, ce qui luy tira un sourire. Elle la remercia d'un signe de teste, n'ayant rien à ajouter, puys se tourna vers le parrain. Luy, par contre, aurait droit à la série de questions qu'elle se plaisait à poser lors des baptesmes.

Messer, vous avez pour ce jour accepté d'estre le parrain de donaisela Elisa.

Acceptez-vous, dès lors, de la conduire sur le chemin des Vertus d'Aristote ? Jurez-vous de répondre présent si elle s'égare, et la relever si elle trébuche sur un des nombreux obstacles et autres tentations qui jalonnent la vie d'un fidèle ?

Pouvez-vous luy assurer, maintenant, qu'en chaque instant où elle doutera, vous serez là, pour prester une ouïe attentive à ses interrogations, et luy apporter vos conseils ?

Faites-vous vœu de luy offrir la Lumière, si ses yeux venaient a se trouver dans l'obscurité ?
_________________

Héraldique

Il regarda la marraine, qui semblait ne pas être rassurée qu'il lui laisse la première place, et elle parla peu, mais bien. Mais la moniale préféra se venger sur lui. Quelle chance...

Oula, oula, la moniale, douuuuucement ! On va se calmer, hein, prendre sa tisane de passiflore, par piqûre s'il le faut, la tatie Rose fait de bonnes piqûres... Elle ne fait presque pas mal. Il la regarda, un peu perdu, se demandant par où il devait commencer, et surtout à quoi il devait répondre. Donc, il devait conduire sa filleule en l'empêchant de trébucher, l'écouter à la lumière et quoi ? M'enfin, que de questions pour une si simple cérémonie ! Il lui sourit, et lui demanda.

Si je vous dis oui, cela vous suffit, ou dois-je développer ? Mais il vous faudra répéter lentement, je ne suis qu'un simple homme qui n'arrive pas à retenir plus d'une question à la fois.

Il leva la main et mis son bras en travers de sa poitrine, pour tenir son coude. Sa main lui massait l'arrête du nez, comme si cela pouvait lui donner quelqu'inspiration.

Je vois donc guider ma douce Elisa... Bien sûr, je m'y emploie déjà, et je suis heureux qu'elle m'aie choisi pour l'aider. Ensuite ?
_________________

Et le parrain presta serment, à sa manière, mais ce qu'il déclara luy suffit.

Cela me suffit, messer, je gage que vous tiendrez vostre promesse tant que le Très-Haut vous prestera vie !

Puys elle invita la future baptisée, sa marraine, et son parrain, à la suivre jusqu'au baptistère.

Elisa, voici venu le temps de réciter le serment d'allégeance à l'église aristotélicienne.

Et elle luy tendit un petit parchemin, au cas où elle aurait oublié le texte à dire, ou encore qu'elle ne le connaisse point.
_________________

Héraldique

Toujours debout, se tenant un peu trop à son parrain. Son regard se partageait entre Marie Alice et son parrain. Elle les écoutait, ils semblaient hésitant, et cela fit sourire la Malemort, un petit sourire soit, mais c'est déjà ça !
Son parrain promettait de la guider, mais cela était déjà le cas, il venait prendre de ses nouvelles, souvent, très souvent, il l'écoutait, tentant parfois de la remettre dans le chemin de la raison. Elle savait aussi, la Malemort, que parfois elle ne lui faisait pas honneur, dans ses gestes, ses dires ou son comportement. Il en était ainsi, on apprend souvent de ses erreurs... Mais ça, Elisa, ne le savait pas encore... Et malheureusement, elle s'en rendrait compte trop tard.

Mais revenons à nos moutons... La Malemort et ses parrains s'avancèrent donc vers le baptistère, comme la nonce venait de leur demander. Main toujours accrochée à son parrain.

Je reconnais en Dieu,le moteur du monde, ça pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l’Église Aristotélicienne comme mon guide dans ça connaissance de Dieu,
Et je jure lui rester fidèle ainsi.
Qu'a son autorité,seule représentante sur Terre de l’Être Divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté,pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection prés de Dieu, dans la contemplation éternelle de sa beauté.
Je désire,que mon nom apparaisse comme baptisée, et serviteur de Dieu tout puissant.

Elle regardait la nonce tandis qu'elle parlait. Puis elle s'avança un peu plus proche du baptistère. Il était sûrement l'heure pour elle que la nonce lui verse l'eau sur la tête. Moment sûrement pas des plus agréables, Elisa n'aimait pas avoir de l'eau sur le visage, mais c'était ainsi. Elle attendit donc que la nonce s’exécute.
_________________

Si la moniale avait noté l'hésitation de la Malemort, elle aurait songé qu'icelle avait de la chance, car elle connaissait des clercs qui procédaient à une immersion totale du corps du futur baptisé. Mais elle ne remarqua rien d'étrange, aussi cette pensée ne vint-elle point à son esprit.

Eloin joignit ses mains en coupe et les plongea dans l'eau fraîche du baptistère, puys versa l'eau sur la teste de la jeune femme quand icelle se fut penchée au dessus du meuble de pierre.

Elisa de Lahaye-Malemort, en ce vingt-sixième jour du cinquième moys de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf, jour de la sainct Sjnoel, je te baptise au nom de l'Église Aristotélicienne et au nom du Très Haut, pour l’amitié de tous les Saincts et pour l’amour du Père de l’humanité.

Elle s'essuya prestement les mains sur une petite serviette de drap qu'elle prenait soin de toujours avoir avec elle lors des cérémonies de baptêmes, et la tendit ensuite à la jeune baptisée, luy permettant ainsi d'essuyer les gouttelettes d'eau qui ruisselaient sur son visage.

Eloin prit ensuite une bougie, et la tendit à la marraine, afin qu'icelle transmette cette lumière à sa désormais filleule.



Elisa, reçois ce cierge, symbole de la Lumière de Dieu. Portes cette Lumière à ton prochain, que tes actes soient toujours guidés par la volonté de bien faire et de servir le Très Haut !

Et n'oublies point qu'une conduite déplorable pourrait t'amener à perdre ce statut de baptisée, alors prends bien soin de toujours peser le poids de tes décisions et de tes paroles.

Ensuite, elle plongea la main dans la poche de son scapulaire noir, et en retira deux objets : un pendentif identique circulaire, de couleur cyan, gravé d'une croix aristotélicienne ; et une petite bague. Elle les donna au parrain, charge à luy de les confier à la jeune fille, tout en déclamant.

Reçois également cette médaille, signe de ton statut de croyante, ainsi que ce tampon, qui te permettra de signifier ta foy en nostre Saincte Église sur tes correspondances et autres édits.


_________________

Héraldique

Killijo regarda les objets que sa jeune filleule devrait porter. Il les prit délicatement et regarda sa filleule alors que l'Abbesse lui donnait ses objets.

Il lui confia les deux objets, en les posant sur ses mains tendues, et lui murmura à l'oreille

N'êtes pas obligée de les porter tout le temps, je pense. Une autre bague vous siera mieux bientôt.

Il l'embrassa sur la joue et la prit dans ses bras. Il était maintenant officiellement le parrain de cette jeune amie qu'il chérissait comme sa petite soeur.
_________________

23.09.1460 : Baptême de Leandre. et Flora. de Montbazon-Navailles

La fraîcheur s'installait petit à petit sur le Limousin, les matins étaient de plus en plus brumeux, annonçant l'hiver qui ne tarderait plus à étendre son manteau blanc sur la campagne alentour.

De bon matin, l'évesque quitta le palais épiscopal pour rejoindre la cathédrale. Elle trempa deux doigts dans le bénitier, se signa, et fit un tour de l'édifice, vérifiant que tout était prêt.
Pendant ce temps, Gabriel, l'enfant de chœur, grimpa au clocher, s'accrocha à la corde commandant les cloches, et tira de toutes ses forces. Le carillon retentit bientôt, appelant à l'office tous ceux qui le souhaiteraient, tandis que l'abbesse allait se placer sur le parvis du lieu saint, une épaisse cape de laine bleue posée sur sa vesture d'office.

_________________

Héraldique

Léandre entra dans la cathédrale limousine de bon matin. À cause de ses habitudes militaires, il était de ceux qui se couchent à l'heure des poules, pour se réveiller au premier chant du coq.


Après le réveil, il avait juste pris le temps, après son réveil, de faire sa toilette et s'habiller, avant de quitter l'hôtel des Augustins, où il logeait habituellement à Limoges, par la porte donnant à la rue Saint Louis. Après quoi, en quelques enjambées, et à peine trois minutes plus tard, il poussait la porte de la cathédrale Saint Etienne, déserte!

L'absence de paroissiens choca le blond, non qu'il éspérait qu'une foule de parents et amis se joignent à lui pour ce jour de fête, mais, simplement, parceque la grande messe avait lieu à peine cinq minutes plus tard!! Ses concitoyens limousins étaient ils donc tous des mécréants, pour déserter ainsi le temple le jour de Notre Seigneur???

Il se grattait la tête quand un bruit se fit entendre, proche de la chaire, aussi avança t'il dans cette direction, lorsque la porte de la sachristie s'ouvrit et que la Grande Prieuse de Noirlac en sortit, portant nappe, ciboire et calice.

Le blond la rejoignit au pied de l'autel, saluant avec respect celle qui l'avait instruit en pastorale.

Je crains, ma mère, qu'il nous faille célébrer ce baptème seuls, que vous et moi dans ce grand temple vide!

Notez, si je puis vous servir d'enfant de choeur...
_________________