Galovert
Le sommeil agité de douloureux spasmes, sombrant par moment dans un endroit ou seule brillait faiblement la fragile flamme de vie que Deos rallumait dans sa Grande Miséricorde, le voyageur miraculé progressait vers un pénible état de conscience.
Il sentait bien par moment de douces mains le débarrasser des sueurs et miasmes qui poissaient son corps engourdi, humectaient ses lèvres meurtries, redressaient sa tête pour lui faire boire cette amère potion qui lui brulait la bouche.
Quelques mots dont le sens se perdait dans les brumes de son esprit calmaient peurs et angoisses qui avaient immédiatement suivi son éjection de la douce lumière ou une épée comtoise l'avait envoyé.
Maintenant il s'en souvenait clairement.
Son nom était Galovert.
Partisan Républicain.
Franc Comtois de Luxeuil, en lutte pour son pays.
Alors qu'il se penchait vers Princessedeneuch pour juger de son état, et aussi pour récupérer les deux dagues qui lui appartenaient et dont les poignées en ivoire saillaient juste sous le rebord du heaume du général comtois ...Il avait bien vu du coin de l'il le danger se présenter.
Il ne s'attendait pas à tant de dextérité dans l'art de terminer un moulinet.
Les souvenirs revenaient maintenant.
Cruellement riches en détails horribles.
Un gémissement de douleur franchi ses lèvres.
Et il revécu cette interminable journée.
Après avoir défait l'armée sortie de Pontarlier et dont le général gisait là, une autre armée les avait chargés, lui et ses compagnons.
Des Helvètes... Des Helvètes ?
La rage décuplée par la traitrise de leurs compatriotes, les Sicaires avaient fait front.
Rassuré sur l'issue de cette rencontre, Galovert s'était porté en marge de la mêlée pour récupérer ses précieuses dagues de jet, lancées avec son adresse coutumière vers ce général qui n'en finissait plus d'haranguer ses troupes, la tête fièrement dressée émergeant de la marée des hommes qu'il poussait devant lui.
Il l'avait vu s'abattre à une dizaine de pas de là, avait dégainé son épée et avec ses compagnons avait fait face aux vagues de combattants qui déferlaient de la porte de Pontarlier.
Les cris et le fracas du combat faisaient rage à quelques pas, il s'apprêtait à se relever pour aider ses compagnons lorsque une troisième charge les pris tous à revers.
Le temps de réaliser qu'une troisième armée, comtoise celle là, chargeait leur flanc et qu'il se retrouvait de nouveau en première ligne, que déjà les coups commençaient à pleuvoir.
D'un quart de tour du buste il présenta son dos protégé par un écu ajusté à cet effet. Ses mains saisirent de nouveaux les dagues à peine essuyées, et sans se relever ses bras se détendirent vers un des assaillants.
Juste le temps de ramasser son épée qu'il avait posée là, au côté de sa victime agonisante et de porter un coup de bas en haut qui ouvrit le ventre d'un autre gras soldat Dôlois.
Les humeurs nauséabondes et la tripaille souillèrent son bras, éclaboussant son visage, il ne put contenir un haut le cur et se mit à vomir. Pourtant il en avait vu d'autre...
Un instant suffocant sous l'horrible odeur, à moitié aveuglé par le sang mêlé au dernier repas digéré par le bougre, il ne put parer le magistral coup d'épée d'un soldat comtois.
Son casque léger avait volé en éclat et un éclair d'une prodigieuse violence couvrit un bref instant sa vision.
Une douleur aussi vive que la brulure d'un fer chauffé à blanc lui vrilla la tête de part en part.
Nimbé de lumière tandis qu'une exquise sensation envahissait ses sens, il compris qu'il était mort.
Et c'est ainsi qu'il se retrouve là, dans cette chambre qu'il ne connait pas, ouvrant avec difficulté les yeux.
Il sentait bien par moment de douces mains le débarrasser des sueurs et miasmes qui poissaient son corps engourdi, humectaient ses lèvres meurtries, redressaient sa tête pour lui faire boire cette amère potion qui lui brulait la bouche.
Quelques mots dont le sens se perdait dans les brumes de son esprit calmaient peurs et angoisses qui avaient immédiatement suivi son éjection de la douce lumière ou une épée comtoise l'avait envoyé.
Maintenant il s'en souvenait clairement.
Son nom était Galovert.
Partisan Républicain.
Franc Comtois de Luxeuil, en lutte pour son pays.
Alors qu'il se penchait vers Princessedeneuch pour juger de son état, et aussi pour récupérer les deux dagues qui lui appartenaient et dont les poignées en ivoire saillaient juste sous le rebord du heaume du général comtois ...Il avait bien vu du coin de l'il le danger se présenter.
Il ne s'attendait pas à tant de dextérité dans l'art de terminer un moulinet.
Les souvenirs revenaient maintenant.
Cruellement riches en détails horribles.
Un gémissement de douleur franchi ses lèvres.
Et il revécu cette interminable journée.
Après avoir défait l'armée sortie de Pontarlier et dont le général gisait là, une autre armée les avait chargés, lui et ses compagnons.
Des Helvètes... Des Helvètes ?
La rage décuplée par la traitrise de leurs compatriotes, les Sicaires avaient fait front.
Rassuré sur l'issue de cette rencontre, Galovert s'était porté en marge de la mêlée pour récupérer ses précieuses dagues de jet, lancées avec son adresse coutumière vers ce général qui n'en finissait plus d'haranguer ses troupes, la tête fièrement dressée émergeant de la marée des hommes qu'il poussait devant lui.
Il l'avait vu s'abattre à une dizaine de pas de là, avait dégainé son épée et avec ses compagnons avait fait face aux vagues de combattants qui déferlaient de la porte de Pontarlier.
Les cris et le fracas du combat faisaient rage à quelques pas, il s'apprêtait à se relever pour aider ses compagnons lorsque une troisième charge les pris tous à revers.
Le temps de réaliser qu'une troisième armée, comtoise celle là, chargeait leur flanc et qu'il se retrouvait de nouveau en première ligne, que déjà les coups commençaient à pleuvoir.
D'un quart de tour du buste il présenta son dos protégé par un écu ajusté à cet effet. Ses mains saisirent de nouveaux les dagues à peine essuyées, et sans se relever ses bras se détendirent vers un des assaillants.
Juste le temps de ramasser son épée qu'il avait posée là, au côté de sa victime agonisante et de porter un coup de bas en haut qui ouvrit le ventre d'un autre gras soldat Dôlois.
Les humeurs nauséabondes et la tripaille souillèrent son bras, éclaboussant son visage, il ne put contenir un haut le cur et se mit à vomir. Pourtant il en avait vu d'autre...
Un instant suffocant sous l'horrible odeur, à moitié aveuglé par le sang mêlé au dernier repas digéré par le bougre, il ne put parer le magistral coup d'épée d'un soldat comtois.
Son casque léger avait volé en éclat et un éclair d'une prodigieuse violence couvrit un bref instant sa vision.
Une douleur aussi vive que la brulure d'un fer chauffé à blanc lui vrilla la tête de part en part.
Nimbé de lumière tandis qu'une exquise sensation envahissait ses sens, il compris qu'il était mort.
Et c'est ainsi qu'il se retrouve là, dans cette chambre qu'il ne connait pas, ouvrant avec difficulté les yeux.