A l'attention de la Comtesse Sindanarie et de son Conseil Comtal,
Chère Comtesse,
A titre liminaire, sachez que je suis fort aise de vous voir reprendre des couleurs.
Vous aurez perdu moult batailles, mais pas totalement la guerre. C'est déjà cela.
Après avoir pris connaissance des contre propositions qui sont les vôtres, je formule les réponses suivantes :
1/ Lorsque sera venu le jour où Guérêt vous sera rendue, je déclare que je serais prêt à répondre de mes actes devant votre Justice.
Je déclare par ailleurs que resterais dans votre Comté le temps que prendra la fin de ma mascarade de procès et laisserais à votre juge, le soin de faire de moi un martyr et de susciter des vocations chez mes amis, connus ou inconnus de vos services de sécurité.
Je crains en revanche et au vu de ce qui précède que la sécurité de votre Comté, à moyen comme à long terme, ne puisse être sérieusement garantie dans les conditions que vous nous avez dicté. Et ce quand bien même je condamnerais ou pas ces entreprises.
Vous trouve à cet effet bien culottée de vouloir par avance me tenir responsable de tous les fléaux qui pourraient vous frapper, surtout si je nai rien à voir là dedans.
2/ Je déclare que je restituerais ce que je peux restituer, dans la limite de mes possibilités. Les sommes en question ayant été distribuées, je ne puis en aucun cas garantir les faits et gestes des hommes qui maccompagnèrent. La plupart nétant pas directement placés sous mes ordres
Chacun restant libre de ses actes et décisions, je ne puis mengager pour eux, mais mengage en revanche à les y encourager.
La proposition de réalisation de travaux dintérêt généraux est dores et déjà acceptée, pour ma part, si besoin en était
Vos mines et leur noirceur seront à mes yeux plus brillantes que vos curs
3/ Jestime sur le troisième point que vous avez tort, et ne puis que vous engager à vous rapprocher des instances du Ponant qui seules pourront apporter le salut à un Comté abandonné par la Couronne de France à la moindre intempérie. Le Ponant eu su vous protéger, bien mieux que la Couronne de France, ou ce quil en reste neu pu caresser lespoir de le faire.
4/ Sur le quatrième et dernier point, nous navons jamais demandé à entrer dans une ville du Limousin. Juste à les contourner pour rentrer chez nous, après avoir subi votre Justice et nous être acquittés de nos dus.
Ajoutons que si compromis nous avons cherché, cétait justement afin de balayer le temps des menaces pour laisser place au temps des discussions.
Je précise en tout état de cause, que Limoges ne fut jamais menacée. Limoges constituant la seule cité que nous ayons toujours considéré comme imprenable, compte tenu de notre nombre insuffisant pour ce faire, ainsi que de la présence de votre armée en ses murs.
Nous ne comprenons donc pas votre refus et ajoutons que nous ne comprenons pas pourquoi vous nous suggérez à ce point de passer par le Berry, si ce nest que nous y voyons un moyen détourné de vous assurer de pouvoir avoir la garantie de faire dune pierre deux coups.
Premier coup, en nayant pas à nous poutrer vous-même avec vos armées pour mieux laisser celle de vos alliés qui encerclent le Berry, le faire à votre place. Vous donnant ainsi bonne conscience.
Second coup, en permettant à vos amis de Bourgogne, de Bourbonnais, de Touraine et du Domaine Royal, qui depuis des semaines attendent davoir prétexte pour pouvoir envahir le Berry de le faire. Berry dont le Duc est considéré comme félon à la Couronne de France qui a récemment maintenu sa disgrâce. Notre passage sur ce territoire, quils ne manqueront de considérer comme un acte de couverture du Berry sera à cet effet le prétexte tant recherché pour mener une bataille qui conduira les innocents berrichons à devoir subir batailles, pertes humaines et financières
Comtesse, ne faites pas subir aux autres ce que vous ne souhaitiez subir vous-même.
Ne soyez pas le genre de diables que vous combattez !
Quil soit donc su de tous que nous objectons avec la plus grande fermeté à cette dernière injonction, et sollicitons à cet effet un réexamen de cette dernière clause, quitte à vous apporter toutes les garanties que vous jugerez utiles à cet effet.
En ce qui concerne maintenant le réapprovisionnement du marché de Guérêt, prétendument pillé, tout comme laurait été sa mairie. Je vous rappelle que lex mairesse démise a avant notre arrivée, protégé ses coffres et denrées, et que rien ne fut donc pillé si ce nest par elle-même et son ami aux fins de nous affâmer. Dénonçons par ailleurs ses actes de malveillance et de spéculation qui auront sans nul doute impacté sur les plus jeunes des guérêtois, qui sans nul doute, nauront pu se nourrir aux tarifs pratiqués, dignes des pires usuriers du Royaume.
Les mandats de protection étant au nom des dames Arthaut et sieur Plum, je vous prie de bien vouloir vous tourner vers les intéressés qui sauront donc gérer cette situation mieux que nous
Nétant pas Maire de la Ville par intérim, et nayant aucun pouvoir hiérarchique sur lactuel, je vous informe par ailleurs que vous me demandez des choses sur lesquelles je nai pas la maitrise
A cet égard, jalerte votre attention sur le fait quà ma connaissance, mes hommes ne se sont en aucune manière rendus coupables d'avoir vidé le marché, si ce nest pour se nourrir quotidiennement
En ce qui concerne pour conclure la restitution de la ville à sa mairesse légitime, je vous indique, quen gage de bonne foi, nous agréons le principe dune restitution de la ville aux Guérêtois, dans la nuit de vendredi à samedi.
La mairie ne sera plus défendue par mes hommes à compter de demain, si ce nest par les miliciens, quil vous faudra neutraliser par vous-même.
Fait à Guérêt, d'ar Gwener 3 a viz Mezheven 1459
Nilas dArtignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,