Ellya
Le vent commençait peu à peu à souffler sur Marmande tandis que les rues se désertaient. La nuit arrivait, les tavernes et les bouges se remplissaient, les draps se froissaient. Imperméable à toute cette vie, une jeune femme encapuchonnée se dirigeait vers le pigeonner, seule. C'était un de ces moments où elle prenait le temps de respirer, de contempler son passé et les choix qui l'avaient caractérisé. Tout cela débouchait chaque jour sur un constat peu glorieux et la promesse de rattraper tout cela le lendemain. Tant de coups du sort, de malheurs, de pas de chance avaient étreint son existence qu'elle commençait pitoyablement à s'y habituer. A accepter. Qu'aurait-elle pu faire pour contrôler son navire de destin qui prenait l'eau plus que nécessaire? A elle seule, jamais elle ne pourrait colmater les fissures. Alors à quoi bon courir de fente en fente inutilement? Autant devenir spectateur.
Sans bruit, elle ouvrit la cage et attrapa délicatement l'oiseau qui avait un message lui étant destiné. Elle remit le volatile en place avant de s'éloigner vers un point de lumière, à quelques pas de là. Son esprit naïf imagina de rocambolesques histoires concernant la lettre: peut-être un parent ressuscité lui écrivait-il pour la revoir? Un cardinal au grand cur voulait-il la rassurer sur son devenir? Tant d'espoirs qui s'éclaboussèrent au sol tandis que ses yeux déchiffraient le papier.
Comme souvent, on y trouvait une bonne et une mauvaise nouvelle. Sa filleule viendrait la voir bientôt, le mari de sa filleule la précèderait. La nonnette allait donc devoir s'occuper de l'ancien Prévôt Cistercien pendant quelques jours. Comme si elle n'avait que cela à faire... Il lui fallait dix cochons pour un repas! Comment allait-elle payer tout cela? Payer. Une idée germa sur tout le chemin du retour. Oui... Oui. Peut-être que finalement... S'engouffrant dans sa demeure, la jeune femme salua Watelse, son propre mari:
Je suis rentrée, mon ami. Devinez quelle bonne nouvelle vient de me parvenir! Nous allons avoir de la visite!
Un sourire mystérieux se dessinait sur le visage d'Ellya tandis qu'elle montait à l'étage se coucher. La journée suivante promettait d'être intéressante.
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Sans bruit, elle ouvrit la cage et attrapa délicatement l'oiseau qui avait un message lui étant destiné. Elle remit le volatile en place avant de s'éloigner vers un point de lumière, à quelques pas de là. Son esprit naïf imagina de rocambolesques histoires concernant la lettre: peut-être un parent ressuscité lui écrivait-il pour la revoir? Un cardinal au grand cur voulait-il la rassurer sur son devenir? Tant d'espoirs qui s'éclaboussèrent au sol tandis que ses yeux déchiffraient le papier.
Comme souvent, on y trouvait une bonne et une mauvaise nouvelle. Sa filleule viendrait la voir bientôt, le mari de sa filleule la précèderait. La nonnette allait donc devoir s'occuper de l'ancien Prévôt Cistercien pendant quelques jours. Comme si elle n'avait que cela à faire... Il lui fallait dix cochons pour un repas! Comment allait-elle payer tout cela? Payer. Une idée germa sur tout le chemin du retour. Oui... Oui. Peut-être que finalement... S'engouffrant dans sa demeure, la jeune femme salua Watelse, son propre mari:
Je suis rentrée, mon ami. Devinez quelle bonne nouvelle vient de me parvenir! Nous allons avoir de la visite!
Un sourire mystérieux se dessinait sur le visage d'Ellya tandis qu'elle montait à l'étage se coucher. La journée suivante promettait d'être intéressante.
Titre tiré d'une réplique de Figaro dans le Barbier de Séville, Beaumarchais.
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