Cistude
Bretagne. Était-il vraiment nécessaire que vous soyez témoin des pensées blacks de la Cistude ? Ces illusions sur lesquels elle avait fait une croix alors que ses frusques couleur de muraille tombaient en lambeau ? Le chemin solitaire à travers les bruyères et les crêtes déchirées par les tempêtes, la misère extrêmement esthétique dont elle a été témoins sur les pavés bretons, tout ce tableau n'avait été quéphémère et à peine admiré. La seule raison pour laquelle elle s'acharnait à luter contre la faim, la soif et la fatigue, à ne plus prêter attention à la fange qu'elle chérissait tant, était l'Anjou. Sous sa carapace était ancrée les consignes, elle ne pouvait s'en défaire. Il fallait les rejoindre.
Sous le méridien du déboire, elle se laissait aller aux flâneries. Allongée sur le sable brun balayé par l'écume, respirant à pleins poumons les vertus de l'air iodé. Les doigts glissés en travers le sable qu'elle ne pouvait posséder, le cri des mouettes perçant ses esgourdes... Naïveté ! la sensation du sable mouillée sous les ongles elle ne connaitrait pas ! Maintenant, et à cet endroit précis, la Tortue était bien loin de ses plages chéries mais bien trop enfoncées dans les terres à son goût... Les Canards avaient posé leurs bottes sur les trottoirs de la capitale et pourtant, alors que la Cistude se trouvait en crasseuse compagnie, l'envie irrésistible d'étancher sa soif l'avait saisi. Elle détruirait les murailles qu'elle s'était forgée au fil du périple, et merde aux chapeaux ronds. Ce soir, elle se dessinera des châteaux espagnols et soufflera sur les grains de sable qui envenimaient son esprit. Sans un mot pour ses compagnons d'infortune, elle filera dans la petite nuit...
[...]
Quant à la Cistude, elle venait de se manger un comptoir dans le coin de la gueule. L'ivresse naissante l'avait faite tomber. Et ce fut un lourd grognement qui franchit les lèvres de la Blonde tandis qu'elle se relevait en appuie sur sa perche, avisant l'absence totale d'amateurs. Son front douloureux se cabossa du côté gauche et une couronne bleutée ornât le visage moite de la tortue. Lil mauvais et la langue pendante, le poing verdâtre abattit un puissant coup sur le bar, exprimant ainsi la colère qu'il contenait. Les phalanges de la dextre se craquelèrent alors et un nouveau gémissement de douleur se glissa du bec de l'angevine. Prise d'une rage folle, la gueuse encercla fermement de ses dix doigts la perche et frappa avec vigueur le comptoir breton. Les cadavres des chopes entamèrent une valse et la taverne se mit à chanter des boum et des bang. La porte ajouta une note grinçante à la cacophonie ambiante. Il y a comme un pépin, comme disait l'autre.
-Grmpf !
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Sous le méridien du déboire, elle se laissait aller aux flâneries. Allongée sur le sable brun balayé par l'écume, respirant à pleins poumons les vertus de l'air iodé. Les doigts glissés en travers le sable qu'elle ne pouvait posséder, le cri des mouettes perçant ses esgourdes... Naïveté ! la sensation du sable mouillée sous les ongles elle ne connaitrait pas ! Maintenant, et à cet endroit précis, la Tortue était bien loin de ses plages chéries mais bien trop enfoncées dans les terres à son goût... Les Canards avaient posé leurs bottes sur les trottoirs de la capitale et pourtant, alors que la Cistude se trouvait en crasseuse compagnie, l'envie irrésistible d'étancher sa soif l'avait saisi. Elle détruirait les murailles qu'elle s'était forgée au fil du périple, et merde aux chapeaux ronds. Ce soir, elle se dessinera des châteaux espagnols et soufflera sur les grains de sable qui envenimaient son esprit. Sans un mot pour ses compagnons d'infortune, elle filera dans la petite nuit...
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- Adam et Eve ne mangent pas de Pomme, même dans l'ombre.
Quant à la Cistude, elle venait de se manger un comptoir dans le coin de la gueule. L'ivresse naissante l'avait faite tomber. Et ce fut un lourd grognement qui franchit les lèvres de la Blonde tandis qu'elle se relevait en appuie sur sa perche, avisant l'absence totale d'amateurs. Son front douloureux se cabossa du côté gauche et une couronne bleutée ornât le visage moite de la tortue. Lil mauvais et la langue pendante, le poing verdâtre abattit un puissant coup sur le bar, exprimant ainsi la colère qu'il contenait. Les phalanges de la dextre se craquelèrent alors et un nouveau gémissement de douleur se glissa du bec de l'angevine. Prise d'une rage folle, la gueuse encercla fermement de ses dix doigts la perche et frappa avec vigueur le comptoir breton. Les cadavres des chopes entamèrent une valse et la taverne se mit à chanter des boum et des bang. La porte ajouta une note grinçante à la cacophonie ambiante. Il y a comme un pépin, comme disait l'autre.
-Grmpf !
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