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[RP] Le conseil épiscopal

Navigius




Le conseil épiscopal

Les pas de l'Évêque ainsi que sa canne martelant le sol se faisaient entendre dans le couloir qui menait à la salle du conseil épiscopal, pièce située au cœur du palais épiscopale d'Angers, jouxtant l'imposante Cathédrale de la capitale. La salle projetait en elle même une image ambigüe qui s'étendait du calme à la crainte. Les murs en pierre étaient particulièrement humides en cette période de l'année et l'absence de fenêtre donnait à l'endroit un sentiment de conspiration. De grandes lucarnes perçaient le plafond, laissant entrer une lumière diffuse. Au centre de l'endroit se situait une grande table hexagonale en bois de noyer, autour de laquelle étaient réunis diverses personnes s'occupant de l'action du diocèse, bien souvent dans l'ombre de la connaissance du bon peuple.

La porte de la salle grinça sur ses gonds alors que le prélat entra, d'un pas lent mais vigoureux. L'homme était encore énigmatique pour plusieurs occupants de la salle, visiblement expérimenté mais pas si vieux, boiteux mais vigoureux à la fois. Cela rendait plusieurs gens mal à l'aise puisqu'ils ne pouvaient discerner l'âge de l'ecclésiaste, irrémédiablement coincé entre deux époques. Ce dernier s'avança lentement, toisant du regard chaque personne assise, un demi-sourire marquant son visage sévère.

Se plaçant debout, derrière la table, l'Évêque Suffragant d'Angers ne perdit point de temps à débuter la réunion, tant de travail était à abattre en ces terres trop longtemps laissées sans guidance. Il prit la parole, presque surpris par l'écho que produisait cette pièce unique, sur un ton discipliné, ni trop fort ni trop faible, empreint de force et d'acuité intellectuelle :

- Chers collaborateurs. Plusieurs erreurs ont été commises en ce diocèse depuis de nombreuses années. Comme vous pouvez le constater, plus de la moitié du conseil épiscopal a été remercié de leurs service pour des raisons allant de l'incompétence crasse jusqu'aux désaccords irréparables. Je me présente, je suis Monseigneur Navigius di Carrenza. Je ne vous ferai pas la description de mon curriculum, je tiens pour acquis que vous l'avez tous étudié pour me dire de gentilles flatteries. Je vous recommande, à tous, de bien comprendre que je ne suis pas Son Éminence Verty, je ne suis pas Monseigneur Payns et que je ne suis pas Monseigneur Graoully. Les erreurs ne seront pas tolérées longtemps et je m'attends de vous tous un comportement exemplaire dans vos actions. Sur ce, débutons par les rapports.

Il s'assied, intimidant, les yeux lumineux d'un homme de conviction et de grande acuité dans les affaires. Un prélat de poigne était finalement arrivé.

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--Froderigo_ascala




L'homme se tenait stoïque devant son supérieur. Leur collaboration s'étendait depuis plusieurs années et n'avait cessée de se renforcer. Arborant lui aussi le noir rigoriste, comme plusieurs proches collaborateurs de l'Évêque, il assista avec un rictus mauvais au visage à l'appréhension des conseillers épiscopaux locaux face à l'arrivée du prélat. Lui-même connaissait longuement le vieil homme et savait surtout quelles cordes ne pas tirer dans son tempérament pour conserver ses bonnes faveurs et le maintenir de son côté dans son désir de réformes de l'Église.

Il scruta le visage des personnes présentes, admirant l'effet que produisait l'Évêque d'Angers, peur et stupeur se mélangeant dans les traits des non initiés. De l'extérieur, l'ecclésiaste italien avait tout du gentil grand-père, mais peu savaient à quel point derrière ce regard enjoué évoluait un esprit méticuleux et surtout, dédié à la gloire de Dieu. Il se leva donc, le premier, afin de faire part de son premier rapport, le premier en Anjou mais le plus récent d'une suite interminable. Nouvelle province, nouveaux objectifs.

- Monsignore, nous avons déployé sur le territoire nos agents et informateurs afin de pouvoir nous baser sur de l'information fiable dans les semaines à venir. Nous bénéficions d'une bonne dose de renseignements sur Saumur et Angers, mais il demeure que Craon et La Flèche sont encore à l'abri de notre regard. Nous avons par le fait même, à votre requête, identifier quelques personnes qui sont fort probablement les espions du Cardinal de Montfort-Toxanderie. Le tout est consigné au rapport.

Il avait fait court, sachant que le prélat n'aimait guère ces gens qui s'écoutaient parler. Il se rassied, attendant les réactions à ses paroles.
--Giscard_de_franchimont




Le français regardait la scène avec un dédain certain. Non seulement la majorité de ses collègues avaient été saqués de leurs fonctions, mais la majeure partie avait été remplacée par une bande de parvenus italien arrivés dans les traînes de ce nouvel évêque qui semblait avoir trop d'idées par lui-même et ne pas vouloir s'appuyer sur les bons conseils de ses collaborateurs, comme lui-même, sur place depuis longtemps.

Alors qu'un de ces horrible incapable de la péninsule tentait un semblant d'explication dans un accent typiquement inférieur à la langue de France, il se curait la narine, écoutant d'une oreille distraite et salivant à l'idée que le locuteur allait se faire gronder prestement de son manque de précision. Savait-il parler Français au delà des quelques lignes qu'il avait sans nul doute écrit sur un morceau de parchemin? Une fois le rapport, ou plutôt les quelques phrases mentionnées, il se leva, époussetant ses habits et répondant derechef à l'autre énergumène du Sud.

- Vous m'excuserez, cher monsieur, mais vous faites fausse route en vos responsabilités. Il ne faut pas un génie pour comprendre que vous auriez du déployer nos informateurs à Craon, soulevée par les révoltes ainsi qu'à La Flèche. Qu'y a t'il d'important à Saumur et Angers alors que l'Église de La Flèche a été incendiée? Véritablement, permettez-moi de recommander à Monseigneur de placer une personne de l'Anjou à une fonction aussi vitale. Mon neveu, Justin de Franchimont, ferait amplement l'affaire.


Il se rassied, sourire narquois aux lèvres, heureux du son et des intonations que sa voix avait produite. Le discours et la rhétorique étaient des arts français après tout!
Navigius


Le prélat écouta le rapport succinct de son conseiller en charge de la collecte d'informations. L'on se plaisait, dans ses conseils épiscopaux, à le qualifier de ''Ministre de la Vérité'', ce qui faisait toujours sourire l'Évêque. Il se félicitait chaque jour de l'avoir subtilisé à l'Inquisition en vertu d'une vieille amitié familiale et ne démordait pas de son efficacité. Le rapport fut suivi par un commentaire de la part de Giscard de Franchimont, un conseiller qui roulait sa bosse depuis des années en vertu de sa richesse et de son doigté dans les actions moins ecclésiastiques qu'il fallait parfois mener. La tentation avait été grande de le saquer, tout incompétent qu'il était, mais la situation dictait de ne point se faire d'ennemis. Il se leva donc à sa suite, répondant d'un ton diplomatique mais néanmoins sans appel.

- Monseigneur de Franchimont, je crains que nous ne disposions pas des ressources nécessaires pour nous lancer dans une longue investigations à Craon ou à La Flèche. Toutefois, soyez assuré qu'aussitôt les ressources disponibles nous le ferons. Notre foy a été testé, mais placerons bientôt ces deux villes sous le regard bienveillant de notre Saincte-Mère l'Église. Celà se fera à notre temps, en notre lieu, et non dans le contexte décidé par nos ennemis. La France est un Royaume puissant, nul doute que cette puissance lui intime cette idée de foncer tête première. Toutefois, je suis plutôt formé par les intrigues italiennes, et c'est ainsi que nous procéderons.

Il songea un instant, croisant le regard de son confrère Ascala. Il lui sourit un instant, conviant la gratitude requise pour son rapport et lui intimant de ne point renchérir auprès de Franchimont, tout serait expliqué en temps voulu. Il ajouta toutefois :

- Monseigneur Ascala, vous veillerez à demander à vos services d'enquêter sur la Baronne de Lignères, Dame Johanara Berenice d'Emerask. Son naturel confiant et sa naïveté en font une proie naturel pour ceux qui viseraient à exploiter son deuil. La protection de sa vertu, de sa réputation et de sa probité doit être assurée, ainsi donc, je désires connaître toute information susceptible d'être utilisée par ceux qui lui voudrait du mal. Faites, avec votre discrétion habituelle.

Il se rassied un instant, sachant que cette rencontre serait très longue. Son regard capta un hochement de tête de la part d'Ascala. Les deux hommes discuteraient plus tard.

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--Eglantine_de_marengo




La jeune demoiselle écoutait d'un air distrait, les yeux perdus dans l'admiration des gens qui l'entouraient et de leurs us et coutumes, petites manies. Ses prunelles violettes ne manquaient que très peu de détails pendant que les hommes du conseil piaffaient les uns envers les autres dans cette valse du pouvoir qui l'énervait au plus haut point. Elle sourit un instant devant la déconfiture prochaine du Franchimont, un de ces types imbus qu'elle n'appréciait pas vraiment plus que de laver le fond des commodités d'une maison. Cette portion du conseil n'était pas des plus édifiantes, et chaque fois, c'était d'une tristesse à voir l'Église défigurée par l'exercice de la méfiance. Hélas, c'était dans l'air du temps, avec toutes ces hérésies qui arrachaient les hommes à l'exercice de la Vraie Foy.

Reprenant ses esprits, elle se leva, ordonnant une pile de vélins devant elle tout en replaçant quelques bouclettes dans sa coiffe. D'un léger raclement de gorge, elle attira l'attention, qui de toute façon était déjà portée sur elle de par sa frêle silhouette engageante et elle plongea son regard dans celui du prélat afin d'exposer son point de vue et faire rapport.

- Monseigneur, vous me voyez fortement heureuse de savoir que les informateurs de l'Église sont entre si bonnes mains que celles de nos estimés collègues d'Ascala et de Franchimont. Je ne doutes aucunement que de veiller aussi bien sûr les fidèles nous aidera à augmenter la conversion à notre foy dans les semaines à venir.

Elle fit un petit sourire niais à l'attention des deux hommes, après s'être exprimée de cette voix douce et naïve qui masquait à merveille le sarcasme de son propos.

- Il me fait grand plaisir de vous annoncer que la chorale des enfants d'Angers se porte bien, nos effectifs sont à la hausse et la qualité musicale est au rendez-vous. Toutefois, il nous faudra bien engager un nouveau maître de chant, puisque Messire Pasquale désire prendre sa retraite depuis déjà deux de vos prédécesseurs. Assurément que nous pourrons investir, Monseigneur, dans la jeunesse de notre duché, qui, comme vous le savez, se doit d'être surveillée...

Regard noir aux deux autres hommes...

- surveillée et éduquée correctement. Par ailleurs, les cours de pastorale pour les enfants reprendront dans quelques semaines, dès que nous recevrons le nouveau matériel approuvé par Rome. D'ici là, nous organiserons des activités amusantes pour occuper les enfants le dimanche matin.
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