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[RP] Quand l'alerte est donnée

--Gunnolf





Décidément, il était censé aller piller quelques villes au nord du royaume avec sa centaine d'hommes quand la nouvelle lui était parvenue, un des écorcheurs du groupe d'Audomar était parti à sa rencontre afin de l'informé de la tournure de la nuit. Gunnolf se devait d'aller prêter main forte à celui qui lui avait fait grimper les échelons de ce monde sans scrupule, celui qui avait appris que le bonheur se trouvait à portée d'épée. Au fil de ces années passées à épauler Audomar, il en était devenu le plus barbare, le plus avide de sang, son plaisir prenait racine dans les actes de tortures qu'il accomplissait même sur les enfants et dont il aimait s'enorgueillir. Il ne comptait plus les corps démembrés, étêtés, dont il était le sculpteur, son art ne connaissait aucune limite.

Rien ne l'arrêtait, pas même les armées donc les corps dépecés gisaient le long de ses routes qu'il empruntait. La pitié l'avait abandonnée depuis l'age de quinze ans où après une énième rixe avec son père il lui avait tranché la gorge en lançant un petit rictus, quand à sa mère il l'avait donné en pâture à celui qui était devenu son chef, comme un droit d'entrée dans cette horde sauvage qui lui fit connaître ce goût du sang.. Les cicatrises s'accumulaient sur sa peau au rythme des combats, toujours plus rudes, toujours plus massacrant, des balafres aux souvenirs multiples dessinant sur sa peau ses victoires tel des trophées fièrement montrer, sa chair remplie de cette encre qui s'étendait d'un bras à l'autre passant sur son torse où l'on pouvait lire en scandinave cette citation «Pauvreté n'oblige de voler, ni richesse n'empêche».

Il devait faire demi tour, retourner vers cette ville mise à sac la veille de la déroute, jamais un tel scénario n'avait eu lieu, mais son mentor avait des soucis et il n'était pas question de le laisser se faire bafoué par un groupe de parasites qui se disent être le bon. Gunnolf demanda à ses hommes de faire demi tour, les têtes devaient volées, ils prendront la colline par le nord et hisseront l'étendard du mal.

Les revoici donc à seulement quelques arpents de leur dernier carnage, un sourire sadique au rappel de cette nuit, puis une petite pensée pour ses frères tombés la nuit dernière.
--Romulf





Tourner comme un lion en cage n’était pas son fort. Il lui fallait de l’action il lui fallait s’occuper. Les lames avaient été aiguisées jusqu’à ce que le tranchant soit parfait mais maintenant que Romulf avait les mains libres, il tournait. Il avait appris par un des hommes du camp qu’Audomar avait fait appel à Gunnolf, son rival et pourtant ami. Et le sanguinaire s’était renfrogné. Même entre eux, il leur arrivait parfois de se détester et c’était le cas entre les deux hommes. Le fait d’avoir été façonné par le même chef de clan avait suscité très tôt leur rivalité et contrairement à Gunnofl, Romulf lui était resté dans le sillage de ce maitre à penser tout en s’émancipant de ce commandement qui était le sien.

Légèrement nerveux donc de savoir que son frère ennemi revenait sur ses pas pour leur prêter mains fortes, Romulf s’était éloigné du campement afin de trouver la paix. Il avait eu l’envie d’aller soulager son agressivité entre les cuisses d’une des prisonnières faites à leur arrivée mais le butin était précieux, il y avait parmi elles quelques beautés dont il ne fallait pas abimer les traits sous peine de devoir payer une amande aux revendeurs d’esclaves chez lequel elles devaient finir. Ne rechignant pas d’ordinaire à assouvir sa haine, ce n’était pas le cas aujourd’hui et un sentiment oppressant naissait chez le jeune homme au point de le contraindre à abandonner le camp pour une marche solitaire.

Quelque chose n’allait pas, quelque chose ne tournait pas rond. Depuis qu’ils avaient foutus les pieds sur ce duché de malheur, la mort et la désolation qui d’ordinaire lui ravissaient le cœur et mettait ses sens sans dessus-dessous lui muselaient son plaisir et ça, c’était mauvais signe chez le sanguinaire. Jamais il n’avait ressenti pareil débandade, jamais il n’avait ressenti aussi cruel avertissement mais comme une meute de loups affamés, lui et les siens ne pouvaient pas s’arrêter. Et il en était conscient l’animal au point qu’il sentait sa fin proche mais rien ne le ferait reculer. Rien ni personne ne l’aurait empêché d’aller vers son destin. Toutefois, il savait qu’il ne partirait pas sans avoir fait de nombreux dégâts. Les chemins qui menaient à sa destinée pouvaient être semés d’une multitude d’embuches pour lui comme pour les autres.

Le sang appelle le sang dit-on et la vengeance réclame son due. Rien à faire, rien à dire, tout à exécuter. Homme de guerre, chien fou ne contredisant jamais un ordre, il allait au devant du danger afin d’assouvir son plaisir et étreindre la peur qui s’infiltrait dans ses veines. Car une fois n’était pas coutume, il avait reçu en plein cœur ce sentiment étrange et pénétrant qu’était la crainte de perdre les siens. Peu important sa vie, il était prêt à la sacrifier si son clan restait uni et debout mais voilà, Romulf reconnaissait l’odeur de l’incertitude et la rage vint le prendre à bras le corps. Il lui fallait faire quelque chose pour contrecarrer cette fatalité qu’il sentait venir s’abattre sur son monde.

Un instant il avait voulu rendre visite à la sorcière, celle de son clan qu’Audomar gardait jalousement pour lui. Elle lisait dans le sang, elle interprétait dans la terre chaque signe, chaque présage. Un moyen comme un autre de se rassurer mais ses pas l’avaient conduit jusqu’à la bordure de la forêt qui les dissimulait la journée. Et là caché, il observait, cherchant du regard le grand barbu de la veille. Si seulement il pouvait connaitre son nom, il pourrait ainsi faire basculer la chance de leur côté. Quel homme pouvait résister longtemps lorsqu’on lui présentait femme et enfant comme moyen de pression. Bien vite il rendrait les armes et la queue entre les jambes comme un chien bien obéissant, il capitulerait.

Oui mais voilà, il fallait que cet homme soit marié et qu’il soit père de famille pour que la pression soit parfaite. La fameuse lueur dangereuse revint dans le regard de Romulf et son visage s’éclaira d’un nouveau sourire. Si le seigneur de ces terres ne venait pas à lui, c’est lui qui irait à sa rencontre. Pas trop près juste assez afin de connaitre le nom de cet empêcheur de tourner en rond qui allait bientôt connaitre la souffrance à ses dépens.

Koroseth
[Sur la route, à une heure de cheval à l’est de Perthois]

Cela faisait à présent un peu plus de deux heures qu’ils avançaient. Il n’était pas évident d’évoluer la nuit mais la Lune, en plus de l’éclaireur les aidaient. D’ici quelques minutes, ils devraient avoir rejoint les troupes de Perthois, en espérant que le pigeon n’ait pas fait des siennes. Ils pourraient toujours attendre si c’était le cas. Ce serait un peu plus compliqué en fait : il faudrait déterminer un nouveau point de rassemblement, envoyer l’éclaireur à Perthois, se déplacer et attendre l’arrivée de l’autre convoi. Autrement dit, on allait facilement bien perdre entre une et deux heures. Ce n’était pas envisageable.

- Sire, plus loin en avant, des torches !

- Les hommes de Perthois ?

- Je crois bien Sire.

- Comment ça, tu crois bien ?! Va donc voir !! Ce n’est pas moi l’éclaireur !

Quelques instants plus tard, la confirmation tomba : c’était bien Perthois. Finalement, ce n’est pas aussi con que ça en a l’air, un pigeon. Suite au rassemblement des deux seigneuries, l’effectif était donc au complet. Ce n’était pas impressionnant mais c’était déjà ça. Cinquante hommes sous ses ordres. Mais combien était réellement l’ennemi ? Comment sera exactement le terrain ? La seule chose importante était qu’il ne fallait pas que la bataille ait commencée. Ses hommes n’étaient pas spécialement bons combattants et il ne bénéficierait pas de l’avantage défensif qu’il comptait employer.

- Arrêtons-nous pour une heure, que les chevaux se reposent. Nous sommes dans les temps.

C’était probablement la première fois que les hommes de Ville-sur-Terre rencontraient ceux de Perthois. Ils allaient devoir combattre ensemble, souffrir ensemble… mourir ensemble pour certains d’entre eux. Koroseth n’arrivait pas à admettre qu’il allait devoir perdre des hommes. Penser que tous s’en sortiraient indemnes était impossible. Alors il se résignait, mais c’était difficile. Pourtant, ils ne les connaissaient pas plus que ça, les seuls contacts avaient été durant les entrainements et les manœuvres. Stop ! Il retourna faire l’inventaire du matériel embarqué histoire de se sortir ça de la tête. Et puis d’ici un moment, il faudra repartir.


[Duché de Sedan, non loin du point de rassemblement de la noblesse]

Huit heures après le rassemblement, ils suivaient toujours le chemin indiqué par le messager. Le soleil était levé depuis peu. L’air était doux et agréable, rien à voir avec ce qu’il se préparait, un peu plus loin. Au détour de quelques arbres, Koroseth put apercevoir les étendards qui flottaient. Il n’arrivait pas à distinguer clairement qui étaient les nobles présents car ils n’étaient pas tout prêts. D’ici une vingtaine de minutes, ils seront sur place.

- Secouez-vous ! On continue d’avancer ! Brandissez les étendards ! Qu’on sache d’ici peu que Ville-sur-Terre et Perthois seront de la bataille ! Toi, désignant un des deux gardes qui l’accompagnait depuis le début, sonne donc le cor pour indiquer notre présence !

Trois puissants coups retentirent tandis qu’ils avançaient toujours. Un dernier effort pour les chevaux et ils pourraient tranquillement se reposer. Vu le chemin parcouru, ils méritaient bien cela.


[Duché de Sedan, rassemblement de la noblesse]

Ils étaient à présent arrivés sur le lieu du campement. Ghost était naturellement présent et il y avait également Bry. Etait-ce donc tout ? Il était probable que les autres arriveraient plus tard. Il donna ses premières instructions à ses soldats : se dégourdir les jambes, vérifier leur équipement et rester en groupe et à portée de voix. Puis, il salua Brylastar et lui témoigna combien il était content de sa présence. Puis, il se rendit auprès du duc de Sedan :

- Le voyage fut long et fatigant mais nous sommes là. Je suis content, si je puis dire, que la bataille n’ait pas encore eu lieu. Quelle est la stratégie de défense ? Quelle sera la position que je devrai défendre ? Combien de renforts champenois attendons-nous encore ? Avons-nous des renseignements quant au moment de l’attaque ennemie ?

Une avalanche de questions nécessaires pour le seigneur qui devrait ensuite préparer sa tactique, le terrain et ses hommes.
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Siva
[Provins:plus de 60 lieues de Sedan]

La nuit etait entamée depuis quelques heures.Mais le sommeil semblait fuir la Duchesse de Chiny.Sa main caressa la place vide de la couche,et un soupir dechira le silence pesant de la piece,avant d'etre couvert par le craquement d'une buche dans l'atre.
D'un geste rageur,elle se tourna,relevant la fourrure sur son épaule.Les yeux grands ouverts,son esprit ressassaient bien des doutes et des douleurs des qu'elle les fermait.Aussi tentait elle de trouver dans la danse des flammes une diversion apaisante.

Celle ci,tant desirée,apparut au travers du claquement de sabots arrivant en trombe au pied de la Tour Cesar.Elle sentit l'agitation s'elever peu a peu dans la nuit,et se redressa dans le lit.Rares eclats de voix,reconnaissant celle du sergent posté a la garde cette nuit.En deux bonds gracieux,elle fut a la fenetre,dont elle poussa le pan de bois,pour l'ouvrir sur la Lune,et se pencha pour tenter de discerner dans la penombre ce qui se passait.
Jezabel vit les deux silhouettes s'engouffrer dans la Tour,et froncant les sourcils,elle se dirigea vers le coffre,sur lequel reposait,negligé,son mantel de fourrure.A peine le temps de la passer et de masquer son intimité,qu'on frappait a la porte,avant d'entrer.Le Sergent etait planté devant elle,les yeux rivés au sol,masquant par son attitude son etonnement de la voir debout.



Votre Grace,pardonnez cet affront,mais il y a urgence.


Elle sentit l'inquietude poindre vers la Lorraine,et fit signe a l'homme de continuer

Sedan fait envoyer un message.Ses terres sont assaillis par des heretiques qui le pille,il demande de l'aide

La Vicomtesse de ces terres parcourut rapidement le message,avant de crisper ses mains dessus.Il avait usé du terme qui lui dressait les cheveux sur la tete.Elle le regarda,tout en se deplacant,et prenant le temps de reflechir un court instant,elle s'arreta a la fenetre

Merci Mathis.Fais rassembler l'Ost au pied de la Tour,et fais seller les chevaux.Mande aux cuisines de preparer de quoi tenir pour la route,Ration de bataille,on n'emmene nulel charrette,si ce n'est pour les armes.
Mandez a Guillain,l'intendant de faire preparer pour l'aube un convoi de vivres,qui nous suivra.Je prendrais la tete du premier detachement,cette nuit meme!Va!


Le Sergent acquiessa vivement de la tete,avant de se diriger vers la porte.La voix de la Duchesse s'eleva alors une derniere fois

Nous partons dans deux heures!Qu'un messager parte devant sur Montmirail,et qu'il fasse rassembler les lanciers et les cavaliers...Nous ne serons pas de trop je pense...

Elle le regarda franchir la porte,avant de prendre une grande inspiration.D'un pas decidé,elle se dirigea vers son armoire et en ouvrit la porte.




[Sur la route de Sedan,a l'aube]

Les premiers rais de l'astre divin illuminaient le ciel,et ses yeux noirs se poserent dessus.La main du Sergent qui l'accompagnait et lui tendait une gourde la sorti de ses pensées.Bref sourire pour le remercier,quelques gorgées de bu,et son regard se posa sur les flancs du convoi.
Une ombre attira son attention,aussi se dressa t elle sur ses etriers pour mieux dicerner les arrivants.Elle vit apparaitre bientot un Oriflamme qui lui redonna le sourire.
Les Armes de Champmarin,battant le vent de la journée naissante.La garnison de Montmirail qui les rejoignait par le coté.


Nous voila bientot au complet.Sergent,nous contournerons Reims apres Epernay,et rallierons Sedan en empietant les terres de Rethel.Voyez le Capitaine de l'Ost qui vient de Montmirail,je lui confie la tete du bataillon.Je prends la tete d'un groupe de dix hommes pour partir en eclaireur sur Sedan,et vous ouvrir la route.


Les mots a peine prononcés,elle serra les flancs de son destrier qui se mit en branle.Levant un bras,un petit groupe de cavaliers la rejoint,et ils partirent au galop vers la destination.Il leur faudrait la journée pour arriver a Sedan,aussi espera t elle qu'il n'etait pas trop tard.
Le desir de botter les fesses d'heretiques,son passe temps favoris,etait revenu,et le doux souvenir de batailles passées ressurgirent en sa memoire.

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Ghost60


Le duc œuvrait au bien être morale de ses troupes, préparant par la suite sa stratégie quand ceux ci étaient rassurés, à tour de rôle ils allaient se reposer un peu au village voisin, ce bourg prochaine objectif de ces hommes malveillants planqués quelques part dans les contre bas du champs de bataille. Les minutes s'égrainaient lentement comme ci le temps voulait s'arrêter avant que de tristes événements ne viennent s'immiscer dans ce calme revenu sur cette colline. Quelques chuchotis venant de ses soldats qui apprenaient à connaître les renforts arrivés un peu plus tôt, trois violents coups de cor venaient percés la tranquillité du lieu, une envolée d'oiseau effrayés venant de la forêt avoisinante, était visible.

Le regard du duc se portait vers l'arrière du camp improvisé, où au loin on pouvait voir un nuage de poussière dégagé sans doute par des chevaux, un oriflamme semblait présent sur la première ligne.


Restez sur vos gardes, attendons de voir d'où viennent ces hommes.

Ghost fit placer un petit détachement sur l'arrière garde à quelques arpents de la ligne de front afin d'assurer la surveillance de cette troupe qui s'approchait d'eux, il y avait de forte chances que ce soit celle du Seigneur Koroseth qui avait prévenu de son arrivée, mais la prudence était de rigueur, les troubles du moment ayant affaiblis la sécurité des lieux.

Quelques minutes passèrent encore et la troupe était à vue, l'oriflamme brandit fièrement était bien celui qui était attendu. Les laissant prendre place le duc leur faisait apporté eau et nourriture, avant que leur seigneur vienne le voir.


Messire Koroseth, ravi de vous voir. Votre appartenance à la GM de la cousine ne fait aucun doute, vous vous êtes bien fait remarquer l'ennemie appréciera surement.

Le duc lui fit un sourire

Je n'ai eu de nouvelles d'aucun autre noble, mais je garde espoir que la journée annonce d'autre arrivée. Vous semblez avoir l'effectif adéquate pour défendre le versant nord de la colline. Cette horde sanguinaire à pour principe d'attaquer la nuit, rendant impossible l'approximation de leur force en homme et augmentant le nombre de point d'attaque qu'ils peuvent user.

Montrant le contre bas de la colline ou les corps sans vie de l'ennemie gisent encore

c'est de la où ils ont attaquer cette nuit, la foret s’arrêtant en milieu de pente on a peu de temps pour prépare les armes, là bas au nord le terrain est dégagé mais la disposition permet un déploiement plus important de l'ennemie, par contre si vous avez quelques archers ils auront plus de réussite.

Montrant l'horizon, où l'on distingue une autre colline après la vallée.

Derrière cette colline là bas, les troupes de chiny sont sur le pied de guerre. Il leur restera donc que le sud mais devront faire le grand tour ce qui devrait nous laisser assez de temps pour prévoir un replacement des troupes.

Ghost s’arrêta de parler regardant le paysage cherchant un signe qui trahirait l'ennemie... puis s'adressant de nouveau à koroseth

Vous devriez vous reposez un peu, la nuit promet d’être longue.

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Brylastar
Koroseth venait d'arriver. Bry sourit et alla le saluer montrant avec entrain le plaisir qu'il avait à revoir ici le Chancelier qu'il appréciait tant. Ils devisèrent rapidement avant que le Duc de Sédan ne lui explique les futures tactiques à envisager. Il s'écarta d'un pas, n'étant que trop peu formé en tactique militaire. Des combats, il en avait fait; mais des batailles où sont engagées autant de personnes, jamais encore... il fallait bien un début à tout.

Revenant alors vers ses hommes, il alla s'asseoir avec eux, conservant malgré tout l'armure protectrice. Les hommes s'étaient mis un peu plus à l'aise, et ils mangeaient un peu, assis autour d'une table en attendant, impatients, anxieux, tendus. C'est en souriant qu'il les rejoignit donc pour calmer la tension. Il connaissait ces hommes, c'était en tout cas ceux avec qui il vivait depuis un petit moment maintenant. Il savait qu'ils avaient une assez bonne valeur au combat. Mais ils étaient jeunes, et peu expérimentés. Que pourraient-ils faire face à des brigands habitués à la rapine?

Et puis... même Bry n'était pas sûr d'être à la hauteur.

Balayant d'un revers de main ces considérations, Bry se concentra enfin sur le lieu. Une colline; une forêt; une plaine en contre-bas. Des versants, des points culminant et le reste. Il allait falloir conserver avant tout cette position stratégique. Dans tous les cas, s'ils lâchaient la colline, a priori, il serait dur de la reprendre. Mais dans tous les cas également, il n'y avait pas de possibilité d'être défait: si c'était le cas, alors c'est qu'ils seraient tous morts.


Je reviens intendant, restez là. dit Bry d'une voix n'admettant pas le doute.

Bry se leva soudainement, trop tendu. Il prit son épée sur le côté, puis s'écarta un peu du campement, allant en direction de la forêt. Il n'avait que trop hésité, et en avançant, le pouls s'accélérant, il sentit la colère fulminant en lui reprendre le dessus. Bry ne se savait pas si emporté, lui d'ordinaire si calme et serein. Mais là, les brigands avaient dépassé les bornes. Les corps plus bas en attestaient. A petits pas donc il quitta l'enceinte informelle du camp, arrivant dans cette sorte de no man's land au milieu, à peu de distance de la forêt. Il plissa les yeux, et s'arrêta, scrutant la forêt. Il cherchait avant tout un signe de vie ennemi ici, attendre la nuit lui semblait trop risqué, autant défaire l'ennemi en journée, non?

Un instant, il se demanda ce qu'il faisait ici; l'instant d'après, il se dit que cela n'importait pas, et qu'avec la rage contenue en lui, il aurait défait les milles armées du Malin.

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Koroseth
[Duché de Sedan, sur la colline]

La remarque à propos de la façon dont Koroseth avait clairement annoncé son arrivée le fit rire. Il enchaina :

- Je suis bon seigneur, je préviens l’ennemi de ma présence. Lorsque la bataille sera achevée et qu’ils verront comment mes hommes et moi-même les avons défaits, ils fuiront les futures batailles dès qu’ils entendront ce cor.

Nouveau rire. Qu’il était agréable de passer ne serait-ce qu’une minute de calme et de décontraction à ce moment. Lorsque les ennemis arriveront, la confiance ne sera pas forcément au même niveau. Puis, le sérieux des deux hommes reprit le dessus. Le seigneur écoutait les observations et remarque du duc avant de reprendre la parole :

- Je n’ai pas le plus gros effectif en hommes et je possède cependant quelques archers. Je prendrai donc le versant nord pour contrecarrer un éventuel contournement de l’ennemi, ou l’arrivée de renforts. Quel dommage que la bataille ne se déroule pas de jour, j’aurai préféré une bonne visibilité. Mais bon, cela nous laisse le temps de nous préparer.

La discussion terminée entre les deux hommes, Koroseth déplaça l’ensemble de ses troupes sur le versant nord de la colline. Effectivement, le terrain était dégagé et déjà, il notait mentalement ses premières observations. Il ordonna que l’on monte le campement non loin du sommet, mais un peu plus à l’est, derrière les arbres et les buissons. Cela évitera à l’ennemi de savoir relativement précisément combien ils étaient de ce côté. Il serait idiot que le plus gros des troupes passent de ce côté, il ne pourrait rien faire contre cela. En fait, en l’état, il avait peu de chance de remporter la victoire, même contre un groupe de cinquante hommes, à égalité donc avec ses forces. De plus, ils étaient entrainés et avaient l’habitude de se battre la nuit.

Il regarda le versant nord, son champ de bataille. Ce n’était pas de suite qu’il se reposerait. Koroseth devait inverser la donne, transformer un inconvénient majeur en plusieurs avantages. Le travail d’observation allait commencer. Cependant, il allait devoir faire attention, il était peut-être observé lui-même. S’il insistait trop sur un point, l’ennemi pourrait comprendre. Le seigneur fit quelques pas lourds sur ce pan de la colline baissa les yeux, puis observa l’herbe. Tournant la tête sur la droite, il aperçut quelques buissons assez hauts qui arrivaient à mi-taille d’un homme. En bas du versant, un bois. A présent il avait une idée assez précise de ce que serait sa tactique ce soir, et comment il allait utiliser le terrain. C’était une belle journée, rien n’indiquait un changement de temps d’ici cette nuit. C’était une bonne chose. La Lune les avait aidé à se diriger la nuit précédente, et les aiderait à repérer l’ennemi la suivante.

Une fois de retour au campement, il indiqua à ses hommes qu’une fois que tout serait monté, ils auraient deux heures de repos. Il prit plusieurs parchemins et de l’encre et se mit à rédiger les notes qu’il avait observé, à faire quelques schémas tactiques et enfin, écrivit une lettre à destination de sa femme.


Citation:
Mon amour,

Je suis à présent bien loin de notre foyer et de vous, ma famille. Au moment où j’écris ces mots, j’ai bon espoir sur mes chances de victoire pour cette nuit bien que je ne sache pas vraiment ce que nos ennemis nous réservent. Quoi qu’il en soit, je ferai honneur à nos terres et à notre nom.

Je pense fort à toi et à nos enfants.

Ton Koro


Une fois le temps de repos accordés à ses soldats terminés, il donna des instructions à ses hommes pour la défense de la nuit.
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Siva
[Abords de Sedan,detachement de l'Ost de Champmarin]

Le soleil etait sur la fin de sa course,les vepres venaient de sonner,et Rethel etait passée depuis peu.Depuis la nuit derniere,ils voyageaient,et depuis l'Aube,le petit groupe de cavaliers s'etait detaché pour ouvrir la voie a l'Ost,qui lui,devait seulement aborder les terres du Heraut champenois.
Un message avait ete transmis vers le Castel de Rethel pour prevenir du passage de la troupe,afin de ne pas alerter la garde inutilement.

Dix chevaux avaient alternés les rythmes ,afin de se menager.En approchant des frontieres sedanaises,la Duchesse,qui ouvrait la marche,accompagnée de deux gradés,fit signe de s'arreter.Le petit promontoire naturel que formait le valon,lui permit d'observer un instant la frontiere naturel des terres du Duc.
Le temps de faire une derniere pause,laissant la possibilité aux montures de boire,et a la garde de sortir l'oriflamme aux armes d'Appérault,symbole de l'Ost de Champmarin.

La pause fut courte,et l'ordre de se remettre en route fut donné.Il s'agissait de se faire discret,sans trop l'etre,et rapide.Le petit nombre annoncait les eclaireurs,l'oriflamme,l'importance des hommes,mais surtout,le petit nombre,aurait ete tentant pour une attaque surprise.Jezabel ne sachant ou se trouvait actuellement les ennemis,c'est a brides abbatues,et l'oeil a l'affut qu'ils finisserent le chemin.

Bientot,la fameuse colline fut en vue,et l'on y dicernait un nombre de soldats.Les cavaliers prirent soin de faire le grand tour,afin de permettre leur identification,et d'eviter de croiser l'ennemi.
La petite distance fut parcourue,et la petite cavalerie fit bientot halte.
A peine le temps de se presenter,qu'elle mit pied a terre,laissant la bride de son cheval a ses hommes,et de se faire conduire au Seigneur de ces terres.
C'est dans un etat pitoyable que la Duchesse imperiale se presenta bientot a lui,n'ayant pas eu le temps de debarasser ses habits de la poussiere qui la couvrait,et profitant du court chemin pou rlaisser sur son passage un leger nuage ,causé par le rapide tapottement de ses gants de cuir,dont elle se servit,sur ses epaules.

Sedan fut bientot devant elle,et la "Duchesse du placard" se courba bientot legerement mais respectueusement pour le saluer


Adishatz Sedan.J'espere n'avoir pas trop tardée!Nous avons fait au plus vite,tant et si bien que je n'ai guere pu vous faire prevenir de notre arrivée.Aussi ai je decidé d'ouvrir la voie a mon Ost.

Reprenant son souffle,alors que sa main droite passait sur son front pour l'essuyer,elle reprit,jetant un regard vers le Sud

Le gros de mes troupes devrait se trouver a un peu moins de 10 lieues derriere,et devrait arriver pour la tombée de la nuit.J'aimerais renvoyer la moitié de mes hommes vers eux,pour transmettre mes ordres,afin que l'Ost prenne position,aussi je vous ecoutes.
Je rejoindrais mes hommes des que j'aurais bu,manger un peu,et que j'aurais redonner un peu de panache a ma tenue...C'est qu'un soldat du Tres Haut,ne saurait se presenter face a un heretique dans cet etat...


Un sourire se dessina au coin de ses levres,alors qu'elle sentait deja le picotis de l'energie de la bataille monter en elle,malgré la fatigue du voyage.
Son regard parcouru rapidement la place,et elle ajouta d'un ton satifait


Je vois que Blacy et Perthois sont dans le coin!Fort bien!Plus on sera,mieux cela sera...
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--Romulf





La forêt, univers dont il était le maitre et dont sa meute était reine. Etouffante, sombre, silencieuse, telle une mère protectrice, elle les enveloppait de sa noirceur afin de les soutenir contre l’ennemi. A l’abri des regards, ils s’y sentaient en sécurité, épiant sans être vu, se déplaçant sans être entendu, se nourrissant de ce qu’elle leur offrait.

Alors que Romulf s’en allait d’un pas rageur, résolution prise pour découvrir l’identité de celui qui s’était proclamé bourreau de la horde que lui et les siens représentaient, un cor au loin résonna. Ni une, ni deux, le sanguinaire se planqua dans un fourré à l’écoute de la moindre activité dans le coin. Ça commençait sérieusement à se peupler par-là et loin de lui faire peur ou le terroriser, il en aurait rit tellement la situation l’émerveillait. Ce soir des têtes tomberaient, cette nuit, la mort sa compagne viendrait hanter ce champ de bataille improvisé et il régnerait en maître absolu.

Tandis que le sanguinaire se réjouissait de ce futur qui promettait d’être des plus intense un bruit se fit entendre non loin de là. Tapis une nouvelle fois contre le tronc d’un arbre, Romulf attendait de pouvoir identifier l’inquisiteur. L’éclat redoutable dans ses pupilles refit surface, le tueur allait pouvoir se dégourdir les bras. Faisant craquer sa nuque, sa tête légèrement en arrière, il attendait, patiemment, silencieusement. Persévérant, les muscles bandaient à l’extrême, écoutant les pulsations de son cœur qui rythmaient son désir de voir la mort au bout du chemin, respirant la légère humidité qui montait du sol, Romulf écoutait, chaque son lui parvenait avec une infinie netteté. Il aurait pu deviner les pas d’un chevreuil ou les sinuosités d’une vipère mais l’homme est un animal bien moins discret que les habitants de la forêt ce qui permettait au prédateur qu’il était de pouvoir suivre les pas qui menaient ce visiteur jusqu’à lui.

Oubliant que quelques instants plus tôt il désirait en savoir plus long sur le meneur des troupes de la colline, Romulf se concentra sur cet importun qui risquait sa vie à venir jusque sur leur territoire. Puisque c’était ainsi, il en aurait pour ses écus ce brave qui finalement n’était là que pour l’aider à se défouler. Resserrant la main sur la poignée de sa chantelame, une épée bâtarde qui ne le quittait plus depuis des lunes, Romulf ferma à nouveau les yeux, attendant l’instant propice afin de sortir de ce fourré qui le dissimulait encore. Son bras le faisait souffrir mais c’était dans la douleur qu’il puisait sa force, cette force qui lui permettait d’être conquérant et non conquis. Et soudain, un bruit de branche qui craque se fit entendre juste à quelques mètres de là. Le sanguinaire donna un coup d’épaule afin de faire basculer la bâtarde vers l’avant et d’un mouvement de hanches il bascula son corps sur le côté droit en hurlant, se détachant de l’arbre qui jusque là avait parfaitement dissimulé son corps, prêt à tailler en pièce le chevelu qui s’avançait dans sa direction.

Brylastar
Totalement inconscient, ne se rendant compte de rien, fasciné et admiratif, tendu et empli de haine. Les sentiments qui dominaient Bry étaient multiples et complexes. Il s'avançait toujours vers la forêt, il avait un instant senti une présence, une odeur, une personne; mais il n'était pas caché lui, il marchait à découvert, une main sur la garde de son épée, et l'autre main couvrant sa première main. Quelque part, il sentait confusément que dans ce bois, il n'y avait pas que des animaux. Mais ces ordures devaient être éradiquées, le Très Haut l'avait suffisamment dit: face aux hérétiques et aux impies, il faut être impitoyable, conséquent, vif; et sans pitié.

Le bruit du campement derrière lui était maintenant étouffé; devant, en revanche, nul bruit ne se prenait. Il ne faisait pas trop attention au bruit qu'il faisait lui-même, tout en essayant de capter une diffuse effluve de respiration. Il sentait qu'il y avait quelqu'un là, il le savait. Un éclaireur? Alors il lui trancherait la gorge... un innocent? Alors il pourrait s'enquérir de sa santé et de sa présence en ces bois... à la veille d'une bataille sans doute des plus compliquées pour eux tous. Mais la noblesse suintait en lui maintenant, il avait un nom à défendre, une terre et un peuple, une Reyne à sublimer, et des amis à aider. Comme s'il pouvait faire marche arrière maintenant! Comme s'il pouvait faillir à l'engagement qu'il avait fait: tout faire pour prouver sa valeur. C'était ainsi; peut-être qu'il pourrait enfin trouver voie à sa vie...

Soudain, un fugace instant avant le déferlement de haine, Bry s'arrêta; une branche craqua; tout fut bouleversé dans le bois. Bry se recula d'un pas, se jetant sur le côté alors que de sa main il sortit son épée. Ce réflexe venant de nulle part le sauva probablement. Une lame fila et coupa l'espace où il se trouvait juste avant. Il vit un homme hurlant jaillir de la noirceur des bois pour - quelle question! - le tuer. Nulle innocence. Bry avait fait une belle erreur, son pouls s'accéléra mais l'instinct de survie le fit supporter ce stress immense. Depuis combien de temps n'avait-il plus combattu un adversaire?


Nom de nom... !!

Furieux contre lui-même et peut-être encore plus contre son adversaire, Bry était quand même à genoux, presque au sol. Il leva rapidement son épée pour parer un second coup qui avait tout de suite suivi le premier. De son bras armuré, il tenta de lancer un grand coup de poing qui ne frappa que le vide. Criant de dépit et de rage, il se jeta à nouveau de l'autre côté, roulant pour éviter une nouvelle frappe. Alors, sans prendre vraiment conscience ni réaliser la teneur du combat, il s'essaya à deux coups d'épée dans le vide, les yeux presque fermés, afin de repousser temporairement l'homme. Le bruit du fer sonna, triomphant. Bry réfléchit un court instant puis put battre de deux pas en retraite, se relevant. Il fit alors face à l'homme.

La lueur dans le regard était évidente. L'homme voulait tuer, piller, voler, violer, nuire, massacrer, torturer. Un criminel impitoyable et sanguinaire. Il l'observa ainsi pendant deux secondes, sans rien dire, le coeur se calmant rapidement. L'ennemi avait abattu ses premières cartes, il avait failli; Bry s'était fait surprendre mais il avait réussi à éviter le pire. Le coeur et le sang bouillant, il brûlait d'en découdre, de tout donner pour renvoyer le misérable à l'enfer d'où il venait. Un petit sourire apparut alors. Défiant, toujours fou d'inconscience et de rage, Bry laissa filer un petit rire.

Plus rien ne comptait désormais...


Alors... c'est tout ce que tu as... ?!
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Ghost60


Ghost en avait fini avec Perthois, il regagnait sa place auprès de ses hommes discutant de tout et de rien afin de faire oublier un peu les raisons de leur présence ici, donner un peu de joie à ces troupes qui vont prendre le risque de voir leur vie s'achever sur une colline loin de chez eux. Quelques minutes de décontraction, jetant un regard circulaire vers tout ces hommes venus d'un peu partout en champagne pour une cause qui n'était pas forcément la leur, Dulce et decorum est pro patria mori.

Un petit groupe faisait son apparition sur le pourtour du campement, un des cavaliers descendait de sa monture se faisant mener vers le duc, celui ci se leva s'approchant du tas de poussière.


Enchanté de vous voir ici votre grasce, bienvenue sur ces terres.

Salutation faites, Ghost écouta le duchesse de Chiny faire un état des lieux de ses troupes. Si l'évènement n'était pas si tragique il aurait bien rit de la situation, qui aurait dit il y a peu que les deux ennemie historique de Conflans seraient réunis sur un champs de bataille qui plus est sur les terres gérer par l'un des deux, peut être une preuve que les querelles peuvent se résorbé le temps de défendre les terres de la reyne.

Perthois surveillera le nord , Blacy reste avec moi sur le flan ouest, votre époux à fait annoncer que vos garnisons lorraine était arriver à Florentville à l'est de notre position, il ne reste donc que le sud d'où vous êtes arriver. Si vous voulez prendre position la bas... on a des réserves de nourriture si vous voulez faire ravitailler vos hommes.

Un moment de silence, le principale avait été dit, les quatre points cardinaux seront surveiller et cela devrait permettre de mieux défendre les terres royales. Puis un cri se fit entendre semblant venir de la forêt avoisinante. Un coup d’œil rapide sur l'effectif, quand un deuxième cri venait se faire entendre.

Diantre où est Bry ? Regardant quelques soldats qui étaient tout près

Venez avec moi faut aller le chercher.

Les quelques hommes descendait vers la forêt appelant le jeune seigneur. Quelque chose se tramait en bas, il n'était pas question de laisser un seigneur seul face à l'adversaire. Plusieurs pas dans la forêt et des bruits étaient audible, une bagarre ? Un duel ?

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Maltea
[Duché de Rethel: Quand la confusion règne]

La duchesse depuis quelques jours, résidait sur les terres de Rethel afin de régler quelques soucis d'intendance. Peut-être devrait elle aussi trouver un intendant pour Rethel et Beaufort afin d'alléger la tâche de son vassal qui devait faire des aller retour afin de palier aux erreurs des ignares résidant sur ses terres. Après une discussion assez mouvementée avec les membres de la maisonnée, la duchesse reposait sur sa couche, les yeux regardant fixement le plafond, essayant de trouver réponse à toutes les questions de maintenance qu'elle se posait. La chaleur qui s'était abattue sur la Champagne, l'empêchait tout autant de trouver le sommeil. Après deux heures passées à se retourner sur sa couche sans pour autant trouver le sommeil, elle se leva. Un petit regard sur son lit lui arracha un sourire... cela faisait un moment qu'elle ne s'adonnait plus à son activité favorite, mais même sans cela, sa couche ressemblait toujours à un champ de bataille... enfilant son lourd peignoir par dessus sa chemise, elle se dirigea vers la cuisine. Elle y trouverait bien un petit quelque chose à grignoter, espérant ainsi trouver ce sommeil qui la fuyait de plus en plus souvent au cours de ces derniers jours. C'est donc armée d'un bout de fromage, d'une miche de pain et de quelques fruits qu'elle s'installa afin de faire honneur à son repas. Elle avait à peine mordu dans son morceau de pain qu'une rumeur enfla du dehors. Délaissant son repas, elle se dirigea vers la source de dérangement afin de passer un savon à ceux qui gueulaient de la sorte. Les gardes qui s'inclinèrent devant elle, ne tardèrent pas à lui en expliquer la raison. Un messager venant de Sedan venait l'enquérir d'une mauvaise nouvelle. Sédan était en proie à une armée d'hérétique et le duc demandait l'aide de ses voisins.
Claquant sa langue, signe d'énervement chez la duchesse, elle fit appeler Balder qui était son capitaine et donna ordre de restaurer et d'abreuver le serviteur de Sedan qui avait chevauché jusque Rethel.
Les ordres au capitaine ne tardèrent pas. Il fallait lever la garnison retheloise afin d'aller preter main forte à son cousin et vassal, là était son devoir... ceci dit même sans ces liens entre-eux, la duchesse n'aurait pas hésité un seul instant, et sa décision aurait été identique.


Capitaine Balder, levez l'armée de Rethel, nous nous rendons sur le champ à Sedan. Faites aussi parvenir la nouvelle ainsi que mes ordres pour les garnisons sises à Brienne et Beaufort. Ne sachant par où cette raclure va tenter de filer, il faut protéger nos autres terres et au besoin les freiner par là bas. Qu'une partie de notre armée de Beaufort se tiennent sur la plaine surplombant Brienne. Pour celle de Brienne, qu'elle marche en partie vers la frontière de notre duché. Concernant Rethel, j'ordonne qu'une partie reste ici en arrière garde au cas où... pour ma part, je vais me préparer, vous ferez seller Champagne. Faites vite, je crains pour la vie de ma cousine ainsi que de sa maisonnée et en l'occurrence celle de mon cousin dont le courage n'a d'égal que sa fierté et sa fougue.... je crains que seul, il n'ait aucune chance. Prions le très haut que d'autres nobles répondent à son appel.

Tournant les talons, elle repartit en direction de ses appartements afin de se préparer et d'accompagner en personne ses troupes. Elle ne savait pas de combien d'homme l'armée ennemie possédait et de plus, elle ne s'était réellement jamais intéressée à tout cela, laissant son époux gérer en temps de crise... sauf qu'il n'était plus et que la charge lui incombait à présent. Vêtue et prete à en découdre, elle attendait qu'on vienne la prévenir du départ qu'elle espérait imminent. Deux heures déjà s'étaient écoulées depuis l'annonce du serviteur venant de Sédan... deux heures de trop déjà... face à la fenêtre, elle voyait l'oriflamme de Rethel ainsi que celui des Wagner et ses armes flotter au vent. Des centaines d'hommes armés se massaient dans la cour du château et pourtant... la duchesse horripilée par le temps d'attente descendit rejoindre son capitaine.

Pourquoi ne sommes nous point encore parti?

Le capitaine s'agenouillant face à la duchesse et baissant les yeux face à sa maitresse lui répondit d'une voix dont perçait une pointe de honte....

Votre Grace, je suis navré de ce contretemps, mais nous n'avions trouvé de quoi seller les montures. Pour une raison encore inconnue, les selles n'étaient plus à leurs places et après quelques investigations, nous avons fini par mettre la main dessus. Nous terminons donc de préparer les chevaux et pourrons nous mettre en route.

Un petit silence s'installa entre les deux personnes et la duchesse leva les yeux au ciel... en effet, il était grand temps de reprendre en main ses domaines ou elle irait droit à la catastrophe. Aujourd'hui c'était Sedan qui était attaqué, mais si cela avait été Rethel, elle serait déjà capturée à l'heure qu'il était voir même morte...
Elle prit donc le temps de rédiger missive à l'intention de son cousin, afin de l'avertir de sa venue et de lui expliquer le facheux contretemps qui leur avait fait perdre une bonne heure. Elle renvoya donc le serviteur de celui-ci maintenant reposé et restauré vers son maitre afin qui lui porte en main propre sa missive. Il irait un peu plus vite qu'eux, au vu des derniers détails à régler... une chance que Rethel ne soit pas trop éloigné de Sedan...


Citation:
De Sa Grâce Maltea Wagner di Favara, Duchesse de Brienne et de Rethel, Baronne de Beaufort, Dame de Menneville,
A sa Grâce Ghost d'Izard, Duc de Sédan, Baron de Chaumont, Seigneur de Dienville,

Mon cher cousin,

Sachez que je me rends sur vos terres afin de vous prêter main forte et ainsi libérer vos terres de cette armée d'hérétiques semant la désolation et la mort sur celles-ci. Je fais au plus vite, mais vu les abrutis ayant géré mes terres durant mon absence, les préparatifs ont légèrement pris du retard.... une chance nos terres ne sont que peu éloignées des vôtres, ce qui est la seule bonne nouvelle du jour. Que dieu vous garde et pas de précipitations mon bon cousin, je n'aimerai point qu'il vous arrive quoique ce soit...

Affectueusement

Maltea Wagner di Favara
Votre cousine et suzeraine


[Duché de Sédan... enfin!]

L'armée rethéloise avait finalement pris la route en direction des terres de Sédan. Le rythme soutenu de la chevauchée de celle-ci leur avait fait gagner du temps. Le pavillon sedanais flottait au vent et la duchesse se détacha de son armée afin de se rendre aux devants de son cousin. Elle n'en eut pas le temps.... un cri retentit suivit d'un autre et le duc se dirigea vers la foret. La duchesse l'intercepta avant que celui-ci ne s'y enfonce tout en essayant de maintenir son fougueux champagne sur place.

Que se passe t'il? Est ce bien raisonnable mon cousin de vous enfoncer là dedans sans aucun plan ni soutien et encore moins d'éclaireur?

La duchesse fit un signe à son capitaine qui venait de la rejoindre et lui donna quelques ordres afin de faire accompagner le duc par une poignée de ses hommes. Il ne manquerait plus que ça tiens, qu'il se fasse tuer, et à tous les coups ça lui retomberait dessus... une fois fait, elle dirigea sa monture dans le sens opposé où se trouvait la duchesse de Chiny et son vassal, le seigneur de Perthois et de Ville-sur-Terre qu'elle salua ...

Mes salutations duchesse, ainsi qu'à vous mon cher vassal. Je n'ai pu discuter plus longuement avec Sedan, peut-être pourriez vous me faire un petit topo concernant la situation afin que je puisse gérer mes hommes?

Sans ordre, il lui serait en effet difficile d'organiser tout ce petit monde... déjà qu'avec ordres ils avaient du mal, alors sans...
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--Romulf





AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH…..

La chantelame basculée en avant vint claquer contre la lame du chevelu dans un bruit assourdissant. La forêt répercuta ce chaos au point d’en troubler le silence qui dans une longue plainte effraya les oiseaux et toute espèce animal qui se trouvait à des lieues à la ronde. Le cri du Sanguinaire se voulait guttural pour effrayer son ennemi, ce qu’il parvint à faire. La surprise était telle que le chevelu faisait des moulinets avec son épée, brassant l’air sans vraiment atteindre sa cible. Quel bonheur pour Romulf de tomber sur un adversaire si peu entraîné. Rien ne l’arrêterait…

Mouvement du bras ample et muscles bandés, sa bâtarde n’était pas une de ses lames légères et effilées qu’il avait pu admirer et il fallait de la puissance pour la soulever. Elle pesait son poids la gaillarde mais quand elle vous pénétrez, peu de combattants en sortaient vivants. Rictus amer soudé aux bords des lèvres, Romulf se lançait dans le combat avec toute l’énergie dont il était capable. La haine, la hargne, le mépris pour ces hommes qui les empêchaient de prendre ce qui leur appartenait se décuplait au fur et à mesure que les secondes tombaient dans l’oubli du temps. un autre cri, un nouveau rugissement provenant de sa large poitrine se fit à nouveau entendre tandis que le brun le provoquait. Romulf porta un coup au niveau de l’épaule qui laissa une estafilade sur la chair de l’adversaire. L’odeur du sang appelait la mort et le sanguinaire se léchait déjà les babines de ce plaisir qui montait en lui. bientôt il allait le tailler en pièce celui qui avait osé pénétrer sur son territoire. Les yeux injectés de sang, le regard voilé de cette passion pour la mort qui était sienne, l’écorcheur regarda une nouvelle fois son adverse une fraction de seconde avant de faire entendre son rire glacial.


Sottard* que tu es ! Tu crois que tu vas réussir à prendre le dessus sur moi ! Regarde-toi pauvre bête insignifiante, tu n’es rien... rien qu’un de ces déchets que la noblesse pond chaque jour… Et tu vas mourir pour elle alors qu’elle ne ferait rien pour toi….


Son rire retentit de plus belle, s’entrechoquant dans les arbres, sur les pierres des rochers qui les entouraient.

Maudit sois-tu fripouille ! je vais t’estriller** avec tout le plaisir qu’il se doit !

Et une autre avancée sur l’homme qui lui faisait face. Le plaisir en devenait jouissif et le Sanguinaire n’avait aucun pardon à donner à qui que ce soit. Il voulait que la mort œuvre, il désirait offrir à son clan une offrande digne de leur nom. Et tandis que ses bras s’apprêtaient à s’abattre une nouvelle fois sur le nobliau qui lui faisait face, il entendit des pas, repéra un mouvement non loin de là. La lame s’abattit à quelques centimètres du visage du brun, coupant une mèche de sa tignasse par la même occasion mais l’épargnant contre la volonté de Romulf. Son attention avait été captée par cette avancée qui venait jusqu’à lui. Le combat ne lui faisait pas peur, loin de là. Il offrirait sa vie à la faucheuse avec le plus grand plaisir mais une règle d’or dans son clan, ne jamais amener l’ennemi jusqu’à la porte de leur antre.

Réfléchissant rapidement, Romulf attrapa le brun qui était à sa merci, approchant son visage du sien, la bouche tordue dans une contracture près à le mordre.


Tu as de la chance le noble mais sache que ton visage est marqué à jamais dans ma tête… la mort se réjouira de te retrouver sur le champ de bastaille !


Un éclat de rire plus fort qu’à l’accoutumée, le Sanguinaire lâcha sa proie vivement tout en lui donnant un coup d’épaule afin de le faire basculer en arrière protégeant sa fuite. S’enfonçant dans les profondeurs de la forêt, Romulf disparaissait à la vue de tout le monde, laissant ses ennemis entre eux.




*couillon **Etriper
Brylastar
Mouais... pas très malin d'avoir provoqué Bry...

L'homme en face était fou de rage ou plutôt ivre de colère et de sanguinaire détermination. Bry ne pouvait pas lutter un seul instant. En temps normal, il se défendait, mais cette fichue armure le privait de toute son habileté et sa vitesse... d'un autre côté, sans armure il aurait vraisemblablement déjà perdu un bras. Le cri que Bry aurait pu pousser en se faisant toucher ne dépassa pas ses lèvres, il se mordit la langue, honteux d'être si dominé par l'hérétique, au point de ne pouvoir que retarder l'échéance inévitable.

Après s'être pris un coup sur l'épaule, Bry sentit le sang chaud couler, impuissant. La sueur le prit au front, les cheveux se collaient. Et encore, dire qu'il n'avait pas son casque, laissé au campement, mais que faisait-il là cet abruti?! Bry n'avait pas pu plus réfléchir avant de venir en terrain découvert?? Les coups s'échangeaient, mais devant la farouche détermination et la force puissante de l'ennemi, Bry ne faisait que reculer. Il évita de justesse un coup au visage - certains cheveux tombèrent?! Essayant de reculer et d'esquiver, il ne faisait en fait que retarder l'échéance.

Sa bêtise lui coûterait donc sa vie...

Alors que Bry se concentrait sur le combat, le brigand en face rata soudain deux coups de suite; Bry en profita pour se sortir d'une fâcheuse posture, mais déjà il ne luttait presque plus. Il leva les yeux vers celui qui voulait l'estriller... le regard de ce dernier était plongé vers le contre-fort, de l'autre côté vers la colline, d'où venait Bry: était-ce de l'aide? Le courage revint immédiatement à Bry, qui se plaquant alors contre l'homme l'empêcha de frapper à nouveau.


Tu as de la chance le noble mais sache que ton visage est marqué à jamais dans ma tête… la mort se réjouira de te retrouver sur le champ de bastaille !

Le coup contre le torse de Bry l'étourdit un instant et le temps qu'il relève son bras pour frapper l'homme avait disparu. Disparu le brigand, le silence s'imposa prudemment alors que les pas de l'homme diminuaient. Bry resta prostré, le bras toujours en l'air, sur le qui-vive, comme redoutant que l'homme ne rejaillisse de nulle part comme il l'avait fait plus tôt... mais où était-il, et pourquoi était-il parti? Bry ne saisissait plus rien à rien...

Jusqu'à ce que le bruit derrière lui se fit plus fort. Bry se retourna, déglutissant avec peine, le coeur battant la chamade, la sueur l'ayant pris en cette chaude journée, et le bras blessé tremblant. Il reconnut les pavillons amis. Alors, il se laissa retomber, dépité et totalement soumis par le combat qu'il venait de vivre. Il avait beau avoir la meilleure détermination contre ces raclures, il n'avait rien réussi à faire... il se fit alors la promesse que la prochaine fois qu'il retomberait sur l'homme, il ne serait pas autant pathétique - ou alors il ne survivrait pas. Point à la ligne, ce n'est qu'ainsi qu'il s'améliorerait.

Se relevant alors avec peine, il cracha un jet de salive rougeâtre puis partit en direction du groupe. A bien y réfléchir, il ne comprenait toujours pas ce qui venait de se dérouler ici. Mais bon, il était encore en vie, cela comptait avant tout.

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Koroseth
[Duché de Sedan, au sommet de la colline]

Les observations avaient été faites, les plans peaufinés, les ordres donnés et il avait même eu le temps de se reposer, ce qui n’était pas un mal étant donné que la nuit serait sûrement agitée. Au sortir de la tente seigneuriale, il put apercevoir de l’agitation. Que se passait-il donc ? Pas de hurlements de masse donc l’ennemi n’attaquait pas en nombre. Quand on y pensait, heureusement qu’ils lançaient leurs assaut uniquement la nuit, sinon l’effet de surprise aurait été excessivement mauvais pour l’armée des nobles champenois.

Puis il y eut l’arrivée de sa suzeraine. Et voilà que cela lui reprenait de le vouvoyer. M’enfin, si ça lui faisait plaisir après tout, il n’allait pas la fâcher pour si peu.


- Bonjour Maltea. Voici ce que je sais à cet instant : l’armée ennemie devrait très logiquement attaquer de nuit. Ghost et Bry vont couvrir le côté ouest où l’attaque principale devrait avoir lieu. La duchesse de Chiny va finir d’amener ses troupes au sud. Tristan devrait arriver de Lorraine par l’est mais nous ne savons pas quand. Pour ma part, je couvre le côté nord avec une cinquantaine d’hommes pour stopper un éventuel contournement ou renfort. Sur la colline, il manque donc la protection du flanc tant que Tristan ne fait pas son apparition. Tu pourrais protéger ce côté et quand il arrivera, si l’ennemi t’attaque, cela fera une belle tenaille.

En revanche, il faudra voir avec Ghost les mouvements de troupes à effectuer lorsqu’un côté est sécurisé ou s’il faut du soutien, etc. Autre point et j’avoue que moi-même je n’y ai pas pensé mais peut-être serait-il bon de prévoir un plan de repli si l’ennemi prend le dessus. Je ne suis pas sûr que cela plaise à Ghost mais bon… Sinon, le nombre d’ennemi est inconnu, quelques centaines c’est sûr mais aucune autre précision.

Pour plus de détails, il faudrait voir avec chaque noble pour savoir à peu près combien d’ennemis il peut contenir. En ce qui me concerne, avec ce que j’ai préparé et estimé, je peux en contenir une centaine mais pas plus, mes hommes ne sont pas assez entrainés, et la bataille de nuit en plus, ça ne doit pas être leur fort. Je ne suis pas certain que je pourrai envoyer de renforts suite à cela.

Après ces explications, il repartit pour surveiller l’avancement des travaux qu’il avait donné à ses hommes. Tout devait être terminé avant la nuit. Nombre de vie de ses troupes en dépendait.
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