--Gunnolf
Décidément, il était censé aller piller quelques villes au nord du royaume avec sa centaine d'hommes quand la nouvelle lui était parvenue, un des écorcheurs du groupe d'Audomar était parti à sa rencontre afin de l'informé de la tournure de la nuit. Gunnolf se devait d'aller prêter main forte à celui qui lui avait fait grimper les échelons de ce monde sans scrupule, celui qui avait appris que le bonheur se trouvait à portée d'épée. Au fil de ces années passées à épauler Audomar, il en était devenu le plus barbare, le plus avide de sang, son plaisir prenait racine dans les actes de tortures qu'il accomplissait même sur les enfants et dont il aimait s'enorgueillir. Il ne comptait plus les corps démembrés, étêtés, dont il était le sculpteur, son art ne connaissait aucune limite.
Rien ne l'arrêtait, pas même les armées donc les corps dépecés gisaient le long de ses routes qu'il empruntait. La pitié l'avait abandonnée depuis l'age de quinze ans où après une énième rixe avec son père il lui avait tranché la gorge en lançant un petit rictus, quand à sa mère il l'avait donné en pâture à celui qui était devenu son chef, comme un droit d'entrée dans cette horde sauvage qui lui fit connaître ce goût du sang.. Les cicatrises s'accumulaient sur sa peau au rythme des combats, toujours plus rudes, toujours plus massacrant, des balafres aux souvenirs multiples dessinant sur sa peau ses victoires tel des trophées fièrement montrer, sa chair remplie de cette encre qui s'étendait d'un bras à l'autre passant sur son torse où l'on pouvait lire en scandinave cette citation «Pauvreté n'oblige de voler, ni richesse n'empêche».
Il devait faire demi tour, retourner vers cette ville mise à sac la veille de la déroute, jamais un tel scénario n'avait eu lieu, mais son mentor avait des soucis et il n'était pas question de le laisser se faire bafoué par un groupe de parasites qui se disent être le bon. Gunnolf demanda à ses hommes de faire demi tour, les têtes devaient volées, ils prendront la colline par le nord et hisseront l'étendard du mal.
Les revoici donc à seulement quelques arpents de leur dernier carnage, un sourire sadique au rappel de cette nuit, puis une petite pensée pour ses frères tombés la nuit dernière.