Khy
Aïe, à la mâchoire qui céda sur les doigts rudes de l'inhumain. Aïe, à la dextre morcelée par la pogne satanique. Aïe, aux cheveux qui s'arrachèrent & à la joue amoureusement pressée contre le mur de pierre. Aïe, encore, à ses poumons vidés d'air & aux côtes toujours plus nombreuses à craquer sous le poids de la bête.
- Tu sais, Aristote, si tu viens maintenant, je te pardonnerais d'avoir tant de retard. Si tu viens, que tu me donnes la force d'empoigner cette pierre pointue effleurant la pulpe de mes doigts, & de la planter dans le cur inexistant de Vlams, je te pardonnerais. A l'heure où ma senestre lui ôtera la vie, à cette heure seulement, je te pardonnerais.
Pourtant, à ce monstre qui la dominait, qui pressait son genoux contre sa faible poitrine, qui de ses doigts velus & moites finissait de salir ce visage qu'elle avait prit tant de peine à nettoyer pour faire plaisir à sa noble dame, à ce maudit à l'haleine putride qu'elle était bien forcée d'inhaler à chaque tentative d'inspiration, à ce corps masculin brûlant de la jouissance que lui procurait ses actes, à ce roux qui l'étouffait, à cette horreur qui l'a dégoûtait, à cette abomination que malgré ses années de misère elle n'aurait jamais cru capable, à cette chose du Sans-Nom, elle n'adressa qu'un regard vide d'un quelconque sentiment.
- M'man m'a dit de toujours croire en toi. Que tu sauverais ceux qui en valent la peine. Aristote, tu sais, je doute aujourd'hui. Si je n'en vaux pas la peine, il ne me sert à plus rien de croire désespérément en toi. Et si j'en vaux la peine, alors, pourquoi ne viens-tu pas ?
Qu'importait la politesse ? Qu'importait le respect ? Qu'importait l'apprentissage de valeurs fondamentales aux yeux de certains riches au visage pas même écorché par le passage d'une lame de rasoir ? Rien n'importait, en cet instant, si ce n'était Folie dansant avec Démence pour divertir Sadisme qui semmerdait profond dans les yeux métalliques du roux. Rien nimportait, si ce nétait de le regarder, silencieuse & impassible en sefforçant de ne rien laisser paraître des douleurs se déchaînant en elle, de ne rien laisser paraître de sa peur pétrifiante qui étouffait toute envie de répéter un acte stupide & inconscient, un acte dénué de réflexion.
- Aristote, s'il-te-plaît.. Je sais que j'ai dit que les faibles ne méritaient pas de vivre plus longtemps. Beaucoup de monde ne mérite pas de vivre. Mais je ne veux pas mourir tout de suite, tu sais.
Peut-être, un instant, tenta-t-elle d'ébaucher un sourire, un sourire nerveux & incontrôlable, mais la douleur de sa mâchoire luxée ne lui laissa pas ce plaisir. Le regarder semblait être la seule solution. Le regarder abattre ses poings sans rien dire, sans gémir, fermer les yeux & attendre que peut-être un jour, il cesse enfin de frapper, frapper, encore frapper. Attendre & espérer qu'il n'ai plus envie de lui apprendre la politesse, & qu'il parte, enfin, qu'il la laisse en paix, qu'il finisse de lui faire peur ainsi.
- J'ai peur..
Espérer que les ténèbres l'agrippent de leurs serres acérées.
Espérer que cette journée cesse, enfin. Que le flot de douleur se tarisse, enfin.
Espérer ne plus jamais avoir à prier pour quelqu'un qui a de la cire dans les oreilles.
- J't'em.. em.. em.. m.. erde.. de.. J't'em.. t'em..
Attendre, paupières closes, que les coups pleuvent encore.
_________________
Les enfances volées font des ados voleurs.
Et des grands emmerdeurs, aussi.
- Tu sais, Aristote, si tu viens maintenant, je te pardonnerais d'avoir tant de retard. Si tu viens, que tu me donnes la force d'empoigner cette pierre pointue effleurant la pulpe de mes doigts, & de la planter dans le cur inexistant de Vlams, je te pardonnerais. A l'heure où ma senestre lui ôtera la vie, à cette heure seulement, je te pardonnerais.
Pourtant, à ce monstre qui la dominait, qui pressait son genoux contre sa faible poitrine, qui de ses doigts velus & moites finissait de salir ce visage qu'elle avait prit tant de peine à nettoyer pour faire plaisir à sa noble dame, à ce maudit à l'haleine putride qu'elle était bien forcée d'inhaler à chaque tentative d'inspiration, à ce corps masculin brûlant de la jouissance que lui procurait ses actes, à ce roux qui l'étouffait, à cette horreur qui l'a dégoûtait, à cette abomination que malgré ses années de misère elle n'aurait jamais cru capable, à cette chose du Sans-Nom, elle n'adressa qu'un regard vide d'un quelconque sentiment.
- M'man m'a dit de toujours croire en toi. Que tu sauverais ceux qui en valent la peine. Aristote, tu sais, je doute aujourd'hui. Si je n'en vaux pas la peine, il ne me sert à plus rien de croire désespérément en toi. Et si j'en vaux la peine, alors, pourquoi ne viens-tu pas ?
Qu'importait la politesse ? Qu'importait le respect ? Qu'importait l'apprentissage de valeurs fondamentales aux yeux de certains riches au visage pas même écorché par le passage d'une lame de rasoir ? Rien n'importait, en cet instant, si ce n'était Folie dansant avec Démence pour divertir Sadisme qui semmerdait profond dans les yeux métalliques du roux. Rien nimportait, si ce nétait de le regarder, silencieuse & impassible en sefforçant de ne rien laisser paraître des douleurs se déchaînant en elle, de ne rien laisser paraître de sa peur pétrifiante qui étouffait toute envie de répéter un acte stupide & inconscient, un acte dénué de réflexion.
- Aristote, s'il-te-plaît.. Je sais que j'ai dit que les faibles ne méritaient pas de vivre plus longtemps. Beaucoup de monde ne mérite pas de vivre. Mais je ne veux pas mourir tout de suite, tu sais.
Peut-être, un instant, tenta-t-elle d'ébaucher un sourire, un sourire nerveux & incontrôlable, mais la douleur de sa mâchoire luxée ne lui laissa pas ce plaisir. Le regarder semblait être la seule solution. Le regarder abattre ses poings sans rien dire, sans gémir, fermer les yeux & attendre que peut-être un jour, il cesse enfin de frapper, frapper, encore frapper. Attendre & espérer qu'il n'ai plus envie de lui apprendre la politesse, & qu'il parte, enfin, qu'il la laisse en paix, qu'il finisse de lui faire peur ainsi.
- J'ai peur..
Espérer que les ténèbres l'agrippent de leurs serres acérées.
Espérer que cette journée cesse, enfin. Que le flot de douleur se tarisse, enfin.
Espérer ne plus jamais avoir à prier pour quelqu'un qui a de la cire dans les oreilles.
- J't'em.. em.. em.. m.. erde.. de.. J't'em.. t'em..
Attendre, paupières closes, que les coups pleuvent encore.
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Les enfances volées font des ados voleurs.
Et des grands emmerdeurs, aussi.