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[RP] Mascarade, mensonge, duplicité...

Watelse
Le sang de notre sang..?

L'information mit un moment à atteindre le cerveau encombré du Maitre qui venait déjà de recevoir un choc : un sourire qu'il s'était résigné à ne jamais recevoir. Et puis, aussi soudainement que l'idée avait pris forme dans son esprit, voici le coq gascon sur ses pieds serrant dans ses bras son épouse et criant à tue-tête :

Un petit mâle! Je vais avoir une descendance! Un petit Gascon!! En êtes-vous sûr?

Non jamais le misogyne ne s'imaginerait avoir une fille. L'excitation battait son plein dans le coeur de l'orfèvre. En parlant de bijou...

Laissez moi vous couvrir du plus beau bijou jamais confectionné par Mes brillantes mains. Pour marquer ce jour! Ce merveilleux jour!


Il baisa de nombreuses fois les mains de la nonnette. Puis, il se dirigea vers la porte. Non, demi-tour. Un autre baiser sur les doigts de la frêle Watelse. Un regard tendre vers le ventre peu développé encore.


Oh! Oui, le plus beau des bijou, pour vous qui m'offrez le plus beau des trésors.... Avant de m'y atteler, avez-vous tout ce qu'il vous faut? Allez-vous bien? Un médicastre peut-être?

Depuis bientôt trente ans, Georges Léonard Watelse n'avait jamais été aussi rayonnant. Et c'est dans cette jubilation que le Gascon descendit quatre à quatre les marches de la maison avant de s'enfermer dans son atelier.

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Watelse le Paon de Gascogne

" Je suis persuadé que si un Paon pouvait parler, il se vanterait d'avoir une âme, et il dirait que son âme est dans sa queue."

[Voltaire]
Ellya
La jeune bourgeoise n'avait jamais redouté la réaction de son époux, et pour cause! elle venait de réaliser son vœu le plus cher et en était bien consciente. L'étreinte qui ne révélait que joie, sincère et pure, atténua légèrement la gêne qu'elle avait ressenti en révélant ce qui se tramait au plus profond de son être. Un léger rire souleva sa gorge tandis que son maître et époux se répandait en questions.

J'en suis certaine, Georges.

Pourquoi lui aurait-elle expliqué que, fille ou garçon, rien n'était sûr? D'ailleurs, elle-même n'avait-elle pas que des sœurs? L'idée ne l'effleura même pas, trop enjouée par le tour que prenait sa vie. Leur vie. Oh, comme elle était heureuse, la naïve gasconne...

Je... Oui, tout va bien. Je vous assure.

Sitôt les mots prononcés, l'orfèvre s'éloigna, guilleret. Et la nonnette n'eut pas même le temps de lui rappeler que les biens matériels l'importaient peu. Si cela lui faisait plaisir, après tout? Comment le lui refuser? Dans l'euphorie, elle oublia même de le supplier de n'en rien dire aux alentours. Plus tard, elle le lui dirait plus tard.

Sur l'heure, elle se voulait belle, désirable. Épouse parfaite et accomplie.

En quelques phrases, les ordres furent lancés. Un dîner complexe et raffiné les attendrait dans la soirée. Le temps pour la jeune Watelse de se préparer. Seule dans sa chambre, dans l'attente d'un bain salvateur, elle se dirigea vers un petit coffret en bois, antre de mains souvenirs. Délicatement, elle l'ouvrit. A l'intérieur, des dizaines de missives.

Il est temps d'oublier, n'est-ce pas?

La question, posée aux muets papiers, n'attendait pas de réponse. Oui, le quinquagénaire la comblerait une fois Aristotélicien, et elle n'était pas assez égoïste pour refuser cela.

Les lettres d'un amant passé furent brûlées une à une et son souvenir ne fut plus que fumée.

Allaient-ils vivre heureux et avoir beaucoup d'enfants?

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Ellya
[En guerre comme en amour, pour en finir il faut se voir de près.]*


Georges est parti en guerre, sans me prévenir.
Il y a six mois à peine, vous auriez prié pour que jamais il ne revi...
Assez, Payen! Comment oses-tu?

Blessée dans son amour-propre, la jeune Watelse tourna le dos à son domestique, comme on ferme les yeux à une réalité indésirable. La femme en devenir qu'elle était aurait voulu partager ses expériences nouvelles. A qui d'autre que son époux aurait-elle pu se confier?

Son manque d'appétit avait disparu et son teint, pâle les derniers mois, recouvrait peu à peu de jolies couleurs rosées. La fatigue qui l'avait étreinte tout l'été disparaissait peu à peu, comme les feuilles des arbres.
Elle se sentait vivante.
Elle s'imaginait heureuse.
En elle grandissait le fruit d'une union particulière. En son sein se développait un être dont le bonheur ne reposait que sur une simple promesse.

Georges est parti en guerre et je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis... Je crains le pire.
Écrivez-lui.
Je vais lui écrire.

Fluidement, l'Oblate se dirigea vers son pupitre. Son corps ne criait pas son état. Fine, élancée, elle n'avait rien encore de la féconde. Si ce n'est sa poitrine qui, imperceptiblement, commençait à se développer sous les corsages serrés.



Très cher et estimé époux,
Georges,

J'ai appris par le plus grand hasard que vos pas vous avaient mené jusqu'à Bordeaux. Par tous les saints, pourquoi avoir agi ainsi?
N'avez-vous pas pensé que je pourrais me faire du mouron?
Je crains pour votre vie, mon ami, et mes nuits en sont troublées.

Je prends soin du sang de notre sang en votre absence mais je prie pour que celle-ci cesse sous peu.
Rejoignez-moi, la solitude me pèse.

Votre épouse,
Ellya.



*Napoléon
Edit orthographe

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Watelse
Une missive ce déposa en soirée sur la table de la pièce principale de la demeurée Watelse.

Citation:
Ma douce aimée,

Votre lettre à atteind Ma Personne en plein cœur, mais avec quelques retards.
Ma troupe ne s'est arrêtée que peu de temps à Bordeaux et à galopé vers les remparts Montalbanais.

Pardonnez mon silence, je suis resté muet pour préserver la descendance Watelse et leur tendre mère de l'anxiété et la culpabité qui me rongent.

Juste ciel, Ellya! J'ai tué. Je n'avais plus tué depuis mes jeunes années de soldats. J'ai combattu pour des idées politiques qui me dépassent et j'ai ôté la vie sans plus de raison. Ellya, veillez sur Mon âme car je la sens bien malade.
et parlez de moi à votre Aristote, qu'Il vienne parler à Ma Peine. Ma triste Personne est prête à l'entendre.

Prenez soin de vous,

Georges

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Watelse le Paon de Gascogne

" Je suis persuadé que si un Paon pouvait parler, il se vanterait d'avoir une âme, et il dirait que son âme est dans sa queue."

[Voltaire]
Ellya
La lettre reçue contre son cœur, la sacristine avait attrapé sa crosse et fermé la porte.


Rompre une promesse et se taire.
Elle ne craignait pas les représailles, comme si l'être qui grandissait en son sein pouvait la protéger de toute violence. D'ailleurs, pourquoi aurait-elle craint une telle chose puisqu'elle espérait bien que son départ passe inaperçu.
Rompre une promesse et avancer.
En aucun cas elle ne souhaitait mettre en danger l'héritier de son époux. Certes, elle partait seule; certes, elle se fatiguait facilement dernièrement. Mais...oh, elle ne supportait plus d'attendre.

Ce n'était pas correct et elle en avait pleinement conscience. Mais bien malgré elle, elle ne pouvait se résigner à rentrer. Juste quelques jours, elle voulait juste passer quelques jours ailleurs. A Auch. Secrètement. Elle était même aller jusqu'à ne pas prévenir ses paroissiens pour cacher l'affaire! Oui, elle s'était donnée beaucoup de mal - à sa mesure - pour échapper à l'attente.

Elle ne savait guère pourquoi elle ne pouvait la supporter. Pourquoi les mots de Watelse l'avaient ainsi retournée. Dépitée. Effrayée. Si elle s'était penchée sur la question, peut-être aurait-elle compris qu'elle ne voulait simplement pas revivre les événements passés quelques années plus tôt. Guerre en Guienna. Tous partis. Tous revenus, ou presque. Mais que de changements...
Et maintenant que Georges l'appréciait...

Rompre le sort et ne pas attendre.
Pour que George l'aime encore.

Épuisée, elle parvint à Agen en début d'après-midi. Après avoir baigné ses pieds endoloris, elle prit la plume pour donner réponse à son cher époux.





Mon tendre,

J'ai prié pour vous et vos actions. Oh, comme j'aimerais que vous soyez lié à Aristote en ces temps troublés...
Si je ne puis écrire ce que je pense au risque d'être lue par des personnes malhonnêtes, vous savez toutefois quelle est la nature de ce vœu.
Revenez.
Tenez votre promesse.

Je serai le bonheur qui vous éclairera.

Ellya.

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