Ils étaient de patrouille et lui comme les autres n'échappait pas à l'office, l'exemplarité était un maître mot...
Les hommes en harnois avait reçu des informations comme quoi des personnes dangereuses aurait été localisées....
Dans un bateau à quai....
Il faisait encore sombre...
La troupe mit pied à terre et se dirigea vers le quai, les armures ne faisaient que peu de bruit grâce à la fine couche de cuir qui se trouvait sous chaque plaque, une astuce qui avait vu le jour dés l'apparition des harnois...
La lumière de la lune se reflétait à peine sur les armures noires...
Ils tournèrent à l'angle d'un bâtiment et virent le bateau...
Il repensa à la note de rapport....Il fallait considérer les individus comme armés et dangereux...Et susceptibles d'avoir des renforts...
Soit....
Et arriva ce qu'il devait arrivé...Cela crie, cela hurle même , cela veut se battre :
Et cela ne faisait pas le poids....
Comme un seul homme, les bretons avaient dégainé comme l'éclair...
Il fallait éviter de vitupérer, menacer ou faire mine de sortir une arme face au Maréchal de Bretagne...C'était non seulement stupide et surtout dangereux avec des professionnels...
Les gars en éclaireurs avaient immédiatement agi....
Le Maréchal De Bretagne sapprocha du corps agonisant quand un des hommes dit:
-"Doit-on l'achever Maréchal?"
Le colosse qui n'avait même pas dégainé répondit sèchement:
-"Non, à vouloir vivre par l'éspée, on meurt par l'espée et je gage que pour cette chose...."
Désignant du doigt le vague ersatz de forme humaine qui essaie de se traîner vers la Loire...Il reprend:
-"Cela ne prendra plus longtemps, espérons que la Loire la lavera de ses pêchés....Je vous avais dit qu'on les retrouverait...Ces gens n'apprennent jamais...."
Il eut un rictus, un de ses jours, il y a aurait le droit aussi....
A vivre par l'espée...
Mais il avait un devoir à accomplir, et que cela lui plaise ou nom, il accomplissait son officie avec zèle...
Il questionna:
-"Où est l'autre ribaude bagarreuse?"
Un des officiers répondit froid:
-"Elle a voulu jouer à l'arc, elle a perdu..."
Il montrait du doigt , un femme bizarrement debout un arc dans une main crispée...
En y regardant de plus près, il vit, fiché, dans sa poitrine un carreau d'arbalète...Elle était littéralement clouée à une paroi en bois...
Le colosse avisa le tireur qui avait fait mouche à l'arbalète de remparts....400livres de pression, effectivement, cela clouait bien les choses, il dit:
-"Jolie décoration de Noël, beau tir....
Des blessés?
Non?
Mission terminée, des questions?"
L'officier demanda:
-"Doit-on couler le bateau Maréchal?"
Le colosse lui répondit:
-"Non, nous ne sommes pas en guerre et nous avions une mission précise...Il y a de gens à bord, je ne veux pas de dommages collatéraux, autant les éviter quand cela est possible...
Et puis évitons de faire du raffut, s'ils sortent et veulent se battre comme les deux folles, on va être obligé de les occire....On rentre..."
Il s'apprêtait à partir quand il entendit un son de gorge...
Il se retourne immédiatement et voit un léger mouvement de la dénommée Soaz...
Encore vivante...Le projectile n'avait pas touché de partie vitale...
Il fit une réflexion et dit:
-"Touchée mais pas tuée..."
Il s'approcha alors d'elle, retire un gantelets et pose deux doigts sur une artère du cou....
Il y a encore de la vie, il sent contre sa peau le léger battement du cur
qui ne semble pas vouloir cesser de battre....
Il sortit alors sa dague et la posa contre sa gorge pour l'achever et s'arrêta...
Il était un homme d'armes...Pas un assassin...
Il ne faisait pas ce genre de choses à à un combattant adverse si ce n'était pas nécessaire...
Mû par un réflexe soudain, il empoigna le corps de la femme du bras gauche la soulevant quelque peu malgré le trait fiché en chair...
Et du bras droit posa la main derrière elle saisissant le trait et posa un pied contre la paroi et tira....
Il avait une force colossale et savait en faire usage....
Il tira encore et encore en grognant et le trait céda au risque de chuter avec l'ennemie....
Il se rattrapa tant bien que mal même si la femme ne pesait pas bien lourd et la coucha sur le côté...
De sa dague, il fit sauter le fer du trait et tailla le bois en pointe...
Il dit à haute voix:
-"Je ne sais guère si vous m'entendez mais quand on va vous retirer ceci , veillez à être refermée au plus tôt....Pour l'instant, le trait fait office de bouchon....
Et...Ne vous trouvez plus sur mon chemin....Il ne faut pas attendre pour un miracle...."
La blessure était grave et nécessitait de soins mais elle survivrait....
Ce n'est pas exactement le genre de mission qu'il aimait par dessus-tout..
Il aimait les choses claires....
Ici, rien ne l'était mais l'office de soldat ne se cantonnait pas au combat, il fallait éclairer, débusquer, traquer et bien d 'autres choses encore...
Et ce genre de missions secondaires prenait bien souvent le pas pendant les missions de sécurisation....
Ils chevauchèrent vers la ville alors que le jour se levait....
l'éclat du soleil au matin lui rappela des souvenirs....
1453...Tout jeune mercenaire, il écoutait
une irlandaise s'essayant à "l'orientale" dans les murs de Constantinople quelques jours avant sa chute...
Pourquoi ce souvenir?
Le sang de la nuit?
La beauté de matin?
Où les traques sanglantes auquel il se livrait pour débusquer les ottomans infiltrés dans les murs de Constantinople avant sa prise...?
Les lieux changeaient mais pas les missions...
Il n'en sut rien, il savoura le souvenir de cette chanson ....
_________________
Une guerre à mener?De Morrigan-Montfort à vostre service...