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[RP] XVII - Psaume II - Max, j'ai besoin de toi !

Bradwen
RP ouvert à tous... à condition de respecter sa cohérence et son ambiance.


Il lui avait donné rendez-vous ici, dans ce bouge infasme, dans ce taudis des plaisirs tarifés, dans cet antre de la débauche en tout genre. Ici, le vin, la bière, les filles et les marauds coulaient à flot. Vous cherchiez à obtenir un service des plus obscurs dans le Maine ? C'est ici qu'il fallait vous rendre ! Pourtant, il ne lui avait pas donné rendez-vous icelieu pour boire de tout son saoul, pour y quérir un quelconque homme de l'ombre, et encore moins pour y trouver une fille de joie. Non, il l'avait convié ici pour la discrétion des lieux. Ici, personne ne posait de questions indiscrètes. C'est une règle tacite si l'on voulait en sortir sur ses deux gambettes.

Comment avait-il connu ce lieu, lui que rien ne destinait à mettre les pieds ici ? Oh, c'était toute une histoire ! Une histoire à laquelle vos esgourdes seront peut-estre conviés un jour, mais tel n'était pas là le sujet qui nous préoccupe actuellement. Toujours est-il que cela faisait un bon petit moment qu'il était là, dans cette chambre obscure, assis sur cette chaise de paille si inconfortable qu'elle ne devait mesme plus estre utilisée par les gourgandines pour satisfaire l'égo de leurs clients. Le lit eut sans doute été plus confortable, mais l'odeur ascre qui en émanait l'avait dissuadé. Qui plus est, les souillures qui parsemaient le linge n'avait rien fait pour le rasséréner non plus.

Viendrait-il ? L'inconnu ne le savait pas. Il était partagé. Son "invité" n'avait pas non plus l'habitude de fréquenter ce genre de maison aux milles délits. Peut-estre le lieu le rebuterait-il jusqu'à refuser l'invitation ? Peut-estre oui…Il n'avait pas non plus signé le message qu'il lui avait fait parvenir. Dans cette affaire, la confidentialité était de mise. L'homme la considérait comme un élément essentiel, indispensable, inoccultable.

Dans un coin de la pièce, son regard fut attiré par un rat, gros et noir. Il semblait chercher de quoi se mettre sous la dent… à moins qu'il ne cherchait tout simplement qu'à fuir cette maison de fou. Fuir ? Pourquoi souhaiterait-il la fuir ? A en voir sa silhouette, il devait sans doute estre la créature de Dieu la plus heureuse du lieu. De la chambre de gauche, émanaient des gémissements féminins et des grognements masculins qui ne laissaient aucun doute quand à l'activité qui s'y déroulait. Un couple était tout simplement entrain de s'ébattre joyeusement. Tout compte fait, joyeusement n'était sans doute pas le mot adapté à la situation. Il n'y avait dans ces bruits aucun sentiment de plaisir. La jeune femme simulait ses sensations. Quand à l'autre, un ours eut parut bien plus civilisé en comparaison. Non, tout ceci n'avait rien à voir avec un accouplement amoureux. D'amour, il n'y en avait guère. Ceci ne pouvait estre assimilé qu'à un échange de fluides corporelles entre deux estres consentants. Rien de plus. A droite, on jouait visiblement à un autre type de jeu. La conversation était animée. Visiblement le jeu consistait à crier plus fort que l'autre. Nul doute que dans quelques instants, les intervenants passeraient aux règles avancées en venant y mesler les pieds et les poings. Il n'y avait qu'à espérer que l'un des deux ne sortirait pas de la pièce les pieds devant ! Du bas, n'émanaient que rires gras, chansons paillardes, bruits de godets s'entrechoquant.

Vous l'aurez compris chers lecteurs, l'endroit n'était guère au goust de l'homme qui avait pris place dans cette chambre. Il n'y passerait pas sa vie, il n'y passerait mesme pas quelques instants en compagnie de la comédienne de la chambre de gauche. Mais au moins, il espérait y trouver ce qu'il venait y chercher : anonymat et sécurité.

L'homme se renfrogna un peu plus dans l'ombre. La capuche noire baissée bas sur la teste ne laissa dépasser qu'un épi de blé qui tressautait nerveusement. Un épi de blé… C'est tout ce que pouvait voir l'individu qui entrerait dans la pièce. Enfin… s'il avait décidé de répondre favorablement à la mystérieuse invitation...

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Max_premier
Citation:
"Max, j'ai besoin de toi ! Rendez-vous à la taverne de l'écorché vif dans les bas quartiers du Mans."


Quelques mots griffonnés sur un vélin déposé devant sa porte Quartier des Ambuleurs, c'est tout ce qu'il avait trouvé ce jour là, en rentrant de sa garde.

Il se gratte la tête, regarde autour de lui, voit un gamin qu'il interpelle lui demandant s'il avait vu qui avait posé ça, celui-ci fit non de la tête avant de repartir galvauder en riant.


Max... c'est écrit Max donc la personne me connaît particulièrement et pas que le chef maréchal apparemment. Les bas quartiers du Mans, hum, rien qui vaille là bas à part pour se vider les bourses au sens figuré comme au sens propre,
c'est tout ce qu'il avait entendu dire de ce lieu qui ne l'avait jamais attiré particulièrement. Il était plutôt du genre à sympathiser, à charmer, à séduire même voir sans le faire exprès, cela lui avait déjà causé quelques conversations animées avec sa belle et ça n'était pas du tout le cas dans le genre de rencontre que l'on pouvait faire là bas.

Partagé entre l'envie de laisser ce vélin sans suite et par la curiosité de répondre à la demande à l'aide, il resta là encore un moment puis se décida. Si on avait besoin d'aide, il était à même de le faire en tant qu'homme, Chef Maréchal ou bien assistant herboriste mais il prendrait ses précautions.


C'est donc avec chapeau, long mantel et surtout à sa ceinture le couteau qui lui servait à occire ses cochons qu'il arriva dans le quartier. Il rentre les épaules mais son regard est vif, la main prête à agir. Des enfants en guenilles, des femmes qui haranguent les hommes qui passent par des mots crûs, répétés sans fin, dans une litanie loin des homélies de St Nicolaïde. Des hommes à terre, le pichet à la main, ayant souvent une partie du corps en moins, un pied ou bien une main voir même un œil sous un bandeau noir comme l'on imagine les pirates marins en tout cas, si alcoolisés qu'ils n'avaient même pas l'air malheureux ici.


L'écriteau de la taverne apparaît "L'Ecorché vif" on pouvait comprendre à voir ce spectacle. Il entre, fait un tour d'horizon, repousse d'une main la femme qui vient offrir à ses yeux des arguments auxquels peut résisteraient mais il n'est vraiment pas là pour cela. Il s'approche du comptoir et dit simplement...


Je suis Max... on m'attend, vous savez qui ? C'est où ? Pas la peine de chercher à faire la conversation le tavernier qui est à peine plus frais que ses clients frottant ses verres avec un torchon qui avait dû servir de nombreux temps sans voir la trace du savon n'attendait qu'une chose. Max dépose cinq piécettes devant lui et obtient un signe de tête, direction un escalier de bois pour l'étage et un vague "deuxième porte".

Max monte avec prudence l'escalier regardant ses arrières et passe dans le couloir où des cris et des bruits intimes ne laissent pas de doute sur le but de ces chambres. Deuxième porte, il vient y toquer fermement, démontrant qu'il n'avait pas peur d'être là, même s'il sentait bien au fond de sa gorge la boule qui s'y trouvait et aurait préféré aller prendre l'air pur de la forêt toute proche.

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Bradwen
La porte d'entrée de la chambre se mit à grincer. Elle s'ouvrit lentement, beaucoup trop lentement au gout de l'ombre qui, blotti dans un coin, se renfonça encore un peu plus dans l'obscurité. La lumière blafarde de la lune qui entrait dans la pièce par la fenestre lui donnait un avantage certain sur son interlocuteur : il lui était beaucoup plus facile de voir que d'estre vu.

Ses pupilles se dilatèrent, essayant de capter la moindre parcelle de lumière. Ses sourcils se rapprochèrent comme pour mieux concentrer son regard vers le nouvel arrivant. Max ! C'était bien lui ! Il l'aurait reconnu entre mille !


Bienv'nu à l'écorché vif Max ! L'endroit t'plait ? La décoration est-elle à ton goust ?

Son visage émergea lentement devant un rayon de lumière lunaire, divulguant ainsi sa présence dans la pièce.

La faune locale t'plait-elle ? On en voit d'tous les genres n'est-ce pas ? Sais-tu quoi Max ? A Montmirail, plongé dans nos activités quotidiennes liées à la terre, à l'exploitation minière ou forestière, on en oublie ben vite qu'tout l'monde n'a pas eu not'chance ! On a une vie d'resve Max, l'sais-tu ? D'quoi pouvons-nous ben nous plaindre quand on voit ce à quoi on a échappé ? Tu sais, j'remercie chaque jour l'Tout-Puissant pour tout les bonheurs, p'tits ou grands, qui peuplent mon existence et j'suis ben ben heureux d'ne pas en estre rendu là ou d'aut' doivent s'ébattre !

Bradwen se leva enfin et vint accueillir un peu plus chaleureusement l'ami qui avait répondu de manière si prompte et positive à son estrange invitation.

Prends place confortablement Max ! C'que j'ai à t'raconter va prendre un p'tit bout d'temps ! Euh.. non, j'te conseille pas t'installer sur l'lit. Enfin... sauf si tu veux tester sur toi tes catasplasmes et aut'potions cont' la chaude pisse ou la grande vérole ! Tiens, prends plutost la place qu'j'avais lors d'ton arrivée... Oui, sur c'te chaise !

Bradwen s'approcha d'la fenestre par lequel on pouvait apercevoir le ciel étoilé du Maine, ainsi que dame la Lune ! Il posa sa jambe sur le rebord de la fenestre, son coude sur son genou, sa main sur son menton. Il resta un instant silencieux. Cherchait-il ses mots ? Avait-il besoin de rassembler ses idées ?

Max, l'ami qu't'as en face d'toi n'est pas qu'l'homme joyeux et enjoué qu'tu connais. Il a aussi son costé sombre, obscur... Oh ! Rassure-toi ! Obscur et sombre ne signifient pas forcément dangereux ou méchant... Enfin, j'le crois et j'l'espère ! Sombre et obscur peut parfois simplement signifier mystérieux, incompréhensib'...

Bradwen se retourna vers l'endroit où il pensait que son invité se trouvait. Dans cette pénombre, il le devinait plus qu'il le voyait !

Es-tu prest à écouter une estrange histoire Max ?
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Max_premier
Il pousse la porte qui grince lugubrement, ses yeux se plissent autant que son nez, aux effluves qui sortent de la pièce sombre et malsaine. Il a sorti son couteau, on est jamais assez prudent et saura s'en servir s'il le faut. Pas de feu, ni chandelle, rien qui peu lui permettre de se rassurer, seulement la clarté de l'astre par la fenêtre, un pas mais pas plus avant qu'une voix se fasse entendre.

Interloqué, il la reconnaît baisse instinctivement la main armée et souffle un grand coup avant de se faire attraper par les épaules en un geste amical.

Oh mon ami c'est bien toi ? Mais qu'est ce que tu fais dans ce bouge ? La faune oui effectivement on peut dire ainsi de ces pauvres hères qui trainent alentours. Il repousse la porte derrière lui et tente de voir l'état de la chambre maintenant que ses yeux se sont habitués au faible rayon de lune, pendant que sa main range le couteau sous le pan de son manteau.

J'aurai préféré que tu m'accueilles dans une bonne taverne mais je suis impatient de savoir ce que tu fais ici et dans quoi encore tu t'es fourré car je sais que ta bonne âme te fait faire de drôles de choses mais n'oublie pas, tu es un homme marié maintenant et avec ma filleule alors gare à ne pas avoir été dans une voie qui ne saurait convenir à un parrain digne de ce nom car ton histoire serait en plus d'être étrange, expéditive.

Il s'est assis sur la chaise et regarde son ami maintenant installé sur le rebord de la fenêtre laissant passer un air renouvelé qui est à son goût. Son cœur s'est calmé un peu, il est content de retrouver le diacre en un seul morceau tout de même.
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Bradwen
Rien ne bougeait sur son visage. Rien sauf ses yeux qui se perdaient dans la vouste céleste à la recherche d'une quelconque étoile plus lumineuse que les autres. Le coude sur le genou, la main sur le menton, le diacre de Montmirail entama son récit.

Max, si j't'ai fait v'nir jusqu'ici, c'est qu'j'ai b'soin d'toi ! Mais avant que j't'explique la nature d'ma d'mande, il faut qu'tu comprennes quelques affaires personnelles m'concernant. Des affaires que peu d'personnes connaissent... Des affaires qu'j'aurions gardé pour moi, mais l'3 Mai a changé plus d'choses que j'le croyais dans ma vie. Et s'il y a des choses que j'pouvions accepter accepter avant c'te date, il n'en n'est plus d'mesme aujourd'hui.

Il y eut un instant de répit dans son discours, un moment où les seuls bruits qui se faisaient entendre dans la pièce venaient d'en bas, de la droite et de la gauche. Le diacre ne semblait toujours pas avoir aperçu son étoile dans le ciel. Son regard continuait à scruter la nuit à la recherche d'une chimère.

Mon père, Max, était lojn d'estre quelqu'un d'analphabète comme j'l'étions quand j'suis arrivé à Montmirail. Vois-tu Max, mon père... était un homme d'science. Son domaine ? L'ciel... La nuit ! Il passait toutes ses nuits à scruter l'ciel, à griffoner des tas et des tas d'observations sur ses grands livres...des choses que lui seul comprenait ! Quand il était dans son bureau, nous n'avions point l'droit d'le déranger. Ni moi, ni ma mère, ni ma soeur !

L'éducation d'ses enfants ? Oh, ça passait ben au s'cond plan ! Ben après son "travail" comme il disait ! Mais son travail c'était loin d'estre c'qui nous f'sait manger ! Ma mère s'occupait d'tout : d'nous donner à grailler, d'nous él'ver, d'rapporter quelques écus à la maison...

Et puis un jour...


Il poussa un long soupir comme si ces souvenirs remontaient à la surface de son esprit, en trainant avec eux une nuée de douleurs.

Un jour il sont v'nus... des hommes en robe blanche et noire. Ils ont d'mandé à parler à mon père, puis ils sont partis avec lui ! Quelques jours plus tard, un seul d'ces hommes est r'venu à la maison pour nous dire qu'mon père était mort d'maladie. On n'en n'a jamais su plus ! Ma mère, elle, l'a suivi quelques temps après...

Bradwen tourna alors son regard vers l'endroit où il devinait la présence de Max. Il cherchait ses prunelles qui luisaient dans l'obscurité de la pièce.

Comprends-tu Max, pourquoi j'haissais tant l'église quand j'suis arrivé à Montmirail ? Hum ? Mais c'n'est pas tout Max, non... pas tout ! C'te mesme juste une p'tite partie de ce pourquoi j't'ai fait v'nir icelieu, dans c'lieu sordide...
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Max_premier
Il avait tenté de prendre un ton plus léger, taquinant le diacre sur son récent mariage mais celui-ci prit une voix si sérieuse, une posture si peu habituelle pour l'homme vif et loquace que Max connaissait, qu'il ne put réfréner une sorte de frisson ressenti dans toute son échine.

Son cœur s'était calmé malgré ce lieu si abjecte à ses yeux mais la sensation nauséeuse ressentit n'était pas pour le rassurer d'avantage à ce moment là.

Le diacre voulait se confier, lui homme d'église recevant la confession des autres lui avait demandé à lui simple boulanger de Montmirail une écoute personnelle, un aveu de confidences. Max avala sa salive pour faire passer la désagréable sensation qu'il ressentait au commencement de l'histoire mais n'osant pas interrompre Bradwen, il ne put que rester là, assis sur cette chaise inconfortable, essayant pour l'instant d'aider par sa simple présence.


Bradwen avait donc un père, mais comme tout le monde pensa-t-il... oui mais il est vrai qu'il n'en a jamais parlé auparavant ni de sa mère et encore moins d'une sœur.

Comme s'il avait entendu ses pensées, Bradwen se tourna vers lui et dans le peu de lumière, il ne put voir que l'éclat de son regard, quand il parla des hommes en robe emmenant ce père si cultivé, mélange de haine et de souffrance sûrement qui lui faisait resurgir un semblant de violence. Comme pour l'inviter à continuer, sachant que parfois, se confier soulage la peine, il ajouta simplement

Je comprends mon ami, je comprends... je t'écoute dis moi, ce que nous faisons ici, dis moi comment je peux t'aider.
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Bradwen
Comment tu peux m'aider ?

Bradwen quitta sa place pour venir arpenter la chambre. De chaque costé, le bruit s'était tus. Sans doute que les uns avaient terminé leur ébats tarifés et que les autres étaient morts de fatigue de s'estre tant battus... morts de fatigue ou...mort tout court !

Écoute moi bien Max !

Il marchait de long en large comme il le faisait à l'église pendant ses offices, mais son ton et ses gestes présents étaient empreints de plus de calme, de sérénité. Ils étaient moins exalté que lorsqu'il preschait son auditoire à suivre la voie tracée par le Tout-Puissant.

L'14 Février 1458... L'bal du lavoir à Montmirail... J'l'ai vu Max ! Oui, j'l'ai vu ! Et quand j'suis allé à sa rencontre pour lui d'mander c'qui m'voulait, il s'est enfui ! J'l'ai pourchassé dans la pénombre, mais il avait les ténèbres pour lui et il m'a échappé !

Quelques s'maines plus tard, alors qu'la p'tite vérole sévissait dans l'Maine... J'étions à l'église pour suivre l'office d'Irella... Et lui était là également ! Mais une fois d'plus il m'échappa car la maladie m'avait attrapé dans ses rais.

Une aut' fois encore. J'étions sur l'marché à discuter l'bout d'gras avec Lilas Rose et lui, il était encore là ! Une fois d'plus j'l'ai poursuivi au travers des étalages du marché ! J'en ai renversé des miches, des fesses d'cochons et aut' linge d'maison... mais j'ai pas réussi à l'rattraper... encore et encore... encore et encore...

Et là, ce fut l'apothéose ! Au Mans Max ! J'étions au Max ! Un soir sur la grand place du Mans, j'me suis disputé... d'abord avec Bézuto que j'soupçonnais d'vouloir m'prendre ma Kaelig ! Et puis, c'fut avec Kaelig elle-mesme !


Ces souvenirs difficiles remontèrent à sa mémoire, lui coupant instantanément le flot de mots qui s'échappaient de son gosier. Bradwen ferma les yeux devant la violence des souvenirs qui remontaient à la surface de son esprit. Ses traits se figèrent dans une crispation d'horreur. Son débit de parole se ralentit. Ses mots étaient moins francs, moins tranchants.

J'l'ai poussé Max... J'ai poussé Kaelig. Elle a été proj'tée cont' la cabane d'marchands derrière elle. Sa teste a heurté avec violence la paroi d'bois et elle s'est affaissée sur l'sol comme si elle était sans vie.

J'ai... J'ai... réalisé... tout la folie et la stupidité d 'mon geste... d'mes sentiments d'jalousie envers Bézuto... et d'trahison envers elle... Et puis...
Et puis, un grand vide Max ! Un grand trou noir...

Quand j'ai r'pris conscience, j'étions affalé sur Kaelig dans une charriotte moinette dont j'ai su plus tard qu'elle avait pris la direction d'Mayenne...

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Max_premier
Le diacre se leva parlant tout haut, marchant de long en large dans la pièce comme un animal pris au piège et sa voix se fit plus forte, à moins que les brouhahas alentours se soient légèrement atténués.

Max n'osa bouger, le suivant seulement du regard, essayant de savoir si son ami n'était pas tombé dans la folie car l'histoire qu'il lui raconta était si étrange. S'il ne l'avait pas bien connu, il aurait pu croire à des balivernes mais non, son visage était grave, ses yeux légèrement exaltés mais les souvenirs étaient forts, il finit par les fermer un instant et à lui faire quelques aveux.


Mais.... mais ... Bradwen qui as-tu pu voir qui te rende ainsi ? Aussi étranger à toi même qu'envers tes amis, et ta promise ? Tu as de la chance que j'ai pu constaté que ma fillotte allait bien aujourd'hui et elle t'a pardonné tes actes puisqu'elle t'a épousé mais si j'avais su ça avant, tout diacre que tu es... Enfin, tu es mon ami, peut-être bien que j'aurai laisser le doute en ta faveur mais quand même, qu'est-ce qui t'a rendu ainsi ? Toi si bon envers les autres.

Max avait fini par se lever lui aussi, imitant Bradwen qui avait réduit ses pas au stricte nécessaire, essayant par son mimétisme en marchant inconsciemment à grands pas d'un côté à l'autre de la pièce, d'aider son ami à exorciser tous ses démons. Il finit par dire

Mais où est-donc ce monstre qui t'a rendu ainsi ? Allons le chercher, je te prête mon bras et mon couteau, faisons le avouer... mais avouer quoi ? A ce moment, Max se rendit compte qu'il ne savait pas ce qu'"Il" avait avoir avec la disparition du père, la colère, la folie, tout se mélangeait et il n'aimait pas ça.
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Bradwen, incarné par Max_premier
Bradwen s'arresta de marcher pour écouter les paroles de son ami. Joignant ses deux mains, il fit craquer ses doigts les uns contre les autres comme pour essayer d'endiguer cette anxiété qui montait en lui. C'était à peine s'il apercevait les traits de Max dans cette pénombre, et c'était tant mieux : il n'avait pas vraiment envie de savoir comment Max le jugeait. Il avait commis une erreur, il le savait. Et ce calme qui était revenu l'irritait. Mesme en parlant tout bas, il avait l'impression de faire une confession sur une place publique, au milieu de tout un tas de personnes, connues comme inconnues, et cela l'exaspérait. C'était à Max qu'il se confessait. A Max et à personne d'autres.

Oui Max, Kaelig m'a pardonné ce geste inspiré par la Créature Sans Nom. Il y avait un conflit en moi Max. Une partie d'mon cerveau m'disait qu'Kaelig s'rait sans doute ben plus heureuse avec Bézuto et l'aut' m'disait d'faire tout c'qui était en mon pouvoir pour la r'tenir à mes costés... à n'importe quel prix ! L'astruisme contre l'égoisme Max ! Jusqu'avant cette dispute, jusqu'avant ma rencontre avec Kaelig, l'altruisme régnait en maistre chez moi ! Mais Kaelig a changé tout ça ! Et au final, quand on est r'venu à Montmirail, j'avions l'impression qu'j'étions une personne ben mieux équilibré entre ces deux penchants. Oh, j'prétends point que l'équilibre est idéal.... J'dis juste qu'elle l'est plus qu'auparavant !

Il s'était exprimé sans retenue, sans fard, en toute sincérité. Il pensait réellement ce qu'il venait de déclarer à l'herboriste. Bradwen poussa un long soupir en entendant la dernière question de son ami.

Il n's'agit point d'le faire avouer Max ! D'ailleurs, j'ne connais point son nom, ni l'endroit où il s'terre ! A t-il une vie publique ? J'en savions rien Max ! Tout c'que j'te sais, c'est qu'il porte des vestements d'moine, une robe blanche et noire comme les adeptes de St-Dominique. C'te tout !

Max... J'avions jamais donné toutes ces explications à Kaelig. CA fait partie d'la partie sombre d'ma vie. Et des choses incompréhensib', il y en a d'aut' chez moi ! J't'ai dit là tout c'que j'pensais d'importance. Max, v'là c'que j'attends toi... Toi qui fait partie d'la prévosté, pourrais-tu t'renseigner au sujet de c'te moine.. Savoir s'il est connu, s'il a déjà des antécédents, si d'aut'personnes se sont plaints d'lui...

C'que j'cherche à savoir Max, c'est s'il peut estre dangereux pour Kaelig. J'peux ben accepter qu'il s'en prenne à moi... mais j'accepterais jamais qu'il s'en prenne à Kaelig comme il l'a fait au Mans. J'veux point qu'elle soit en danger simplement parce qu'elle m'a comme époux, m'comprends-tu Max ?


La discussion avait duré longtemps... très longtemps. Les deux hommes avaient beaucoup échangé l'un avec l'autre. Par la fenestre close, les premiers rayons bienfaiteurs du soleil donnait un éclairage moins lugubre à la chambre. L'animation nocturne de l'écorché vif s'était peu à peu dissoute dans les plaisirs charnels éclos, ainsi que dans le songe d'un sommeil alcoolique. L'auberge allait s'endormir tranquillement pour renaistre à la tombée de la nuit prochaine. Dehors, les premiers manceaux ordinaires reprenaient leurs occupations là où ils les avaient laissées la veille. La vie reprenait ses droits dans la rue. Dans une chambre sinistre de l'écorché vif, deux amis se faisaient l'accolade.

En l'absence du Comté de Bradwen, il m'a donné sa réponse que je poste.
Max_premier
Il s'était arrêté face à Bradwen. La voix de son ami avait perdu de son intensité quelque peu, au fur et à mesure où la lumière extérieure reprenait vie, annonçant dans peu l'aurore d'une nouvelle journée.

Sans rien ajouter, Max posa sa main sur le bras de Bradwen, pour garder ce contact qui pouvait l'aider à tout lui dire, à se libérer.

Une description étonnante de la personne sans nom le fit réfléchir, un habit de moine. Un homme religieux pouvait-il faire vivre à un autre homme de telles angoisses, avait-il le pouvoir de rendre loup l'agneau si doux ?


Je te comprends Bradwen, je te promets d'ouvrir les yeux, d'écouter tout ce que l'on peut dire sur la présence d'une telle personne mais... je sais que vous voulez partir avec Kaelig alors je sais surtout ce que je vais faire. Cela fait longtemps que j'y pensais, il est temps pour moi aussi de prendre mes responsabilités de parrain je pense. Je vais voir pour régler quelques affaires et je te tiens au courant, n'oublie pas de me dire où vous êtes que je sache où vous faire parvenir les nouvelles.

Il regarda son ami qui finalement après cette nuit intense laissait ses émotions ressortir sûrement soulagé d'avoir pu parler à quelqu'un et comme des frères, ils restèrent un moment dans les bras l'un de l'autre se donnant quelques tapes amicales dans le dos.
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