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[RP]Dans les prisons de Naaaanteuh...

Marzina
Elle réceptionna dans ses bras le corps quasi inanimé de son mari, tentant de ne pas plier sous son poids, petite chose qu’elle est, sans force, mais pleine de volonté. Elle était troublée, vraiment inquiète, l’idée même qu’il puisse être mort de sa faute la répugnait. Une épaule sous la sienne, ses bras autour de lui, elle essayait de le soulever, sans y parvenir, retombait paniquée, avant de sentir le faible souffle de vie sur sa nuque. Il respirait. Il était encore vivant !

Après avoir aboyé pour réclamer un peu d’aide, on lui en fournit enfin, et on vint soulever le polak. Elle tourne autour des deux gardes, se mordillant la lèvre inférieure, les regardant transporter le corps, impuissante…Les étages passent petit à petit…Voilà qui est long !...Ils ne se pressent vraiment pas, on voit qu’ils n’ont rien sur la conscience !...Où on le met ? Où on le met, où on le met…Mais je sais pas moi ! Euh…la chambre d’amis ? Comment ça elle est dans l’aile opposée ?! Mais on va quand même pas l’étendre là, dans le couloir !

Les larmes qui remontent, qui brûlent les yeux. Elle est perdue, elle ne sait pas…
Ils finissent par l’étendre là, sur son lit, dans sa chambre. Après tout, c’est bien votre mari non ? Oui oui, quelque chose dans ce goût-là, on peut dire ça comme ça…Bon, ca ne posera aucun souci alors ! Parlez pour vous, je n’aurais plus nulle part où dormir moi ! Prendre sa place ? Haha, très drôle, dégagez !!

Elle demande à faire venir un médecin. De l’eau aussi. Un verre. Une compresse.
Et tandis qu’inconscient, il est loin, machinalement mais avec douceur, elle trempe la compresse, nettoie son front, son visage. Humidifie ses lèvres. Hésite. Et puis se dit que gast ! Ce sera pas la première fois ! Elle commence à le dévêtir. L’une de ses femmes de chambre propose son aide, ingénument, avec gentillesse…Elle se prend la cruche d’eau dans le dos, tentant de fuir la chambre, et se voit en plus obligée d’en apporter une autre, qu’elle laissera derrière la porte, qui restera close. Faut pas pousser non plus !...Elle finit donc de retirer les vêtements seule, un à un, va récupérer la cruche derrière la porte, et termine de le laver. Elle galère pendant trois plombes à essayer de lui faire enfiler une malheureuse chainse, et après moult « Gast ! » agacés, objets qui rejoignent le sol en se fracassant, elle abandonne, et la chainse gît au pied du lit. Elle le recouvre d’un drap, se prend un fauteuil, et attend. Elle attend qu’il se réveille. Elle espère qu’il va se réveiller. Elle craint qu’il ne meurt, là, dans son lit. Elle l’insulte silencieusement. Ses yeux l’agressent, et elle hurle en silence qu’elle le hait, parce qu’il a refusé de partir, et qu’à cause de lui, elle est mariée.

Mais il ne répond pas, elle se renfrogne, réclame du chouchen, entame sérieusement la bouteille. Et puis elle finit par s’assoupir, son fauteuil près du lit. Elle n’entendra rien de ce qu’il prononcera, ne verra pas les larmes, l’âme torturée a été adoucie par le sucre du chouchen, est partie trouver le sommeil qu’elle n’avait pas eu la nuit précédente. Le contact avec sa main la réveille en sursaut, et tandis qu’il se frotte à son annulaire, elle retire brusquement sa main, animal apeuré, regard farouche. La bague se décroche enfin, alors qu’elle n’avait daigné bouger tandis que la princesse la violentait, elle vient tranquillement quitter son doigt pour reposer dans la main du polak. La blonde s’en rend compte, et vient nerveusement triturer de son autre main l’endroit où est encore imprimée la marque de l’anneau, détourne les yeux pour ne pas croiser les siens. Elle lui en veut encore, terriblement, de ne pas être un couard, un faible, un lâche, de ne pas avoir fui, être parti, l’avoir reniée, répudiée…d’être resté. De s’accrocher à ce mariage qui n’a aucun sens.
Elle est partagée entre la contrariété et le soulagement. Finalement, des deux nait une larme qui vient rouler sur sa joue pâle, et sans le regarder toujours, elle lui dit d’une voix tremblante :


« Je vous déteste ! »

Ravale un sanglot. Les loooongues secondes qui s’ensuivent, dans un silence presque parfait, la gênent terriblement. Pour se donner une contenance, elle sert un verre d’eau, et vient le mettre à ses lèvres.

« Buvez. »

C’est sec, c’est froid, ca se rapproche d’une dictature, assaisonnée d’une larme, agrémenté d’un sanglot qu’elle n’a pas su retenir. La main libre vient se mettre devant sa bouche, comme pour étouffer les sons.
C’est bien pour ça, qu’elle le déteste autant. Il n’en fait qu’à sa tête ! Il reste, s’installe, refuse de s’en aller, et il la trouble. C’est de sa faute à lui si elle est dans cet état ! Elle ne sait plus où elle en est, et ca ne serait surement pas le cas s’il était parti. Au lieu de ca il est là, agonisant sur son lit et…nu en plus de ça, parce que la chainse a pas voulu de lui ! Ou l’inverse ! Ca se trouve, oui, c’est sûrement ca, même inconscient, il l’a fait exprès !!!

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Dariusz
Toujours sur une valse.
Un sourire carnassier sur le bout des lèvres.
Toujours dans son rêve où l'homme désespère de ne point toucher plus amplement le doux corps de son autre.
Pourtant, il s'en saisit ouvertement, se débattant pour s'y rapprocher encore plus à chacun instant, à chaque souffle, malgré une certaine faiblesse. De toutes façons, 'on trouve toujours une once de force en ces instants de volontés érotiques (ou pas).

Etre nu sur un lit aux draps de soie. Voilà qui rajoute un peu plus de confort à son état léthargique. Il ne fallait pas croire qu'il allait mourir. Non, il dormait simplement, trouvant plus de repos dans cette pièce en compagnie d'une guetteuse qu'en un tout autre lieu avec un rat à mi-chemin de finir écrasé sous les bottes d'un preux chevalier arriéré.
Nu. Oui, tant que ces songes ne l'amènent pas en situation compromettante. Bien qu'une virilité certaine pourrait toujours servir à épanouir un certain dialogue à l'encontre d'une espèce féminine.
Mais tout cela n'est pas le sujet, si bien qu'il termina sa longue course de "toucheries" par un crachat sanguinolent à l'encontre du sol, puis, il ne cesse de tousser.
Elle lui avait offert de l'eau.

L'eau. Il préférait la "Petite Eau", celle de son pays, la Wodka.
L'eau, la vraie, ça rouille.

Point très intelligent, lorsque l'on a la tête en arrière que d'avoir de l'eau que l'on verse impunément aux lèvres. Cela coule le long de la gorge et stagne en son milieu, provocant l'étouffement.
L'avantage étant que ça réveille. Grandement. Si bien qu'il se relever d'un bond, violent, oubliant sa fatigue et ses courbatures, regagnant la force perdue.
La force qui disparaissait à nouveau par l'étouffement grandiose qu'il subit.
Enfin, c'est comme tout, ça finit par passer.
Après de longues secondes, il se remit, convenablement.
Il est à savoir aussi qu'en manquant cruellement d'eau en geôles, le fait d'en recevoir en abondance, d'une traite, cela ne pouvait pas faire le plus grand bien, au contraire.
L'intention fut bonne, toute de même, s'il ne s'agissait de vouloir le tuer.

Il scruta l'intérieur de la pièce, puis la Princesse, puis lui même.
Choc.
Nudité absolue.
Chainse aux pieds.
Pardi, qu'avait-il encore fait?
Abusé du nitron?
Retour à Paris?

-Moj Boze! Où c'est qu'j'suis?

L'accent polonais reprit le dessus, plus puissant qu'auparavant, lui qui avait travaillé si dur pour oublier, oublier d'où il venait, voici que cela surgissait à nouveau, purulent.
Du moins, on s'en fait avantage, de finir d'ailleurs. C'est attirant un étranger, n'est-ce pas?

Il continua à farfouiller la maisonnée, peut-être à la recherche de son rat? Ou pensa t'il que son cachot avait changé?
Et pourquoi était-il encore nu? Ivre, elle aurait abusé de lui? Une nouvelle fois? Non, non! Cela ne lui déplaît pas! Aucunement!
C'est juste que... c'est mastur... euh... perturbant!
Il jeta son regard dans celui de la belle, retombant ensuite sur le lit sans qu'il ne puisse se retenir.
Crispation de son visage, les mains tiennent le ventre. Une douleur nouvelle se fit sentir, plus forte qu'auparavant.
La faim, plus que de raison.
Il se tortillait donc, vilainement sur le lit qu'il adorait déjà.
Sans doute allait-il pouvoir passer plus de temps dessus?
Non, ne point en profiter. Elle ne serait certainement pas d'accord pour cela.

Au bout d'un certain temps, il se raviva, éloignant moralement ce qui lui faisait mal.
Puis, baissa son regard vers sa main, lui qui tenait une bague, l'autre bague.
Il souffra de savoir qu'elle était parvenue à l'enlever, celle-ci qui ronge la chaire pour s'y incorporer.
Mais les traces sur le visage poupin indiquaient toute autre chose qu'une envie maladive de le poignarder.
Il y'à, néanmoins, d'autres traces sur le visage qui indiquent le contraire. Comme toujours, de la part d'une femme.
Souhaitant reprendre une certaine contenance en ce moment, il parvint à lâcher quelques mots, verbes et tout c'qui suit.


-J'vous déteste aussi...

En réponse aux réminiscences de son presque coma.
Et, rajouta


-C'est c'qui m'attire en vous.

Il était mieux dans le coma non? Au moins, il ne parlait pas.
Pas pour dire des choses que cette charmante ne supporterait certainement pas. Une nouvelle fois.
Il ne pouvait s'empêcher de faire la cour, la cour à sa femme.
Amusant non?


-Où sont mes fripes?
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Marzina
Il n’avait pas apprécié l’eau, elle n’aurait pas apprécié non plus. M’enfin c’est ce que disait « La Médecine pour les Blondes », « préférez de l’eau à l’alcool, hormis en cas de froid, où le vin cuit est fortement recommandé. » S’il est pas content, il peut bien retourner dans sa cellule, après tout ! Elle croise les bras, prend une moue boudeuse, quelque part déçue d’être si nulle, après s'y être mise de bon cœur, et vexée qu’il en rajoute, selon elle.
En plus il crache ses tripes sur ses draps immaculés.
Ca va lui coûter cher !


« Moj Boze! Où c'est qu'j'suis? »

Soupir d’agacement de la blonde, pour qui en Bretagne, tout le monde devrait parler breton. Y compris les étrangers. Surtout les étrangers ! Sinon elle n’y comprend mot. Pour sûr, elle parle correctement le françoy, et même l’angloy, mais le polonais, pas un traître mot ! Sûrement pour ça que la communication passe mal entre les deux… Nouveau soupir donc, tandis qu’elle répond d’une voix blasée :

« Dans ce qui était autrefois ma chambre, il parait…C’est transformé en Hostel Dieu pour l’heure… »

Grimace alors que les yeux se posent à nouveau sur le sang répandu sur les draps. Ca n’a pas l’habitude de toutes ces choses moches, une princesse qui n’a jamais tenu une épée de sa vie ! Mais elle ne connait que trop bien les choses qui puent, la faute au poilu. Jamais plus elle ne le laissera cuisiner ! Mais ceci est une autre histoire.
Il regardait partout, comme s’il cherchait quelque chose. Avec une mauvaise humeur évidente, la blonde l’attaque de nouveau :


« Si vous cherchez à partir, la porte est juste là, je ne vous retiens pas!»

Pas comme si elle lui avait déjà proposé de prendre la poudre d’escampette, après tout ! Ses yeux viennent se ficher dans les siens, créant un détestable trouble en elle. Elle détourne le regard promptement, tandis qu’il s’allonge à nouveau, ou se vautre plutôt. Un grondement sourd se fait entendre. La blonde ne fait aucun commentaire, hausse les sourcils, et se met à aboyer :

« Martiiiiiine ! Ramenez un bol de soupe dans ma chambre ! »

Nouveau grondement, regard noir de la blonde sur le polak, comme s’il l’avait fait exprès. Elle se tourne à nouveau vers la porte :

« Martiiiiiine ! Ramenez le chaudron plutôt, on se débrouillera ! Avec du pain. »

La réalimentation, ca prend du temps. Ca, elle le savait. Tout comme le fait qu’il n’apprécierait probablement pas l’eau. Et maintenant, de la soupe ! C’est sûr, c’était loin de valoir un bon morceau de viande, mais elle avait les raisons médicales de son coté. Mwahaha. Il n’avait pas voulu partir ? Il allait le regretter ! Et elle y prendrait plaisir.

« J'vous déteste aussi... »

Tsss, comme s’il en avait le droit, après tout ce qu’elle a fait pour lui ! Humpf. Bougonnement. Renfrognement même. Ca se paierait !

« C'est c'qui m'attire en vous. »

Elle relève à nouveau son nez bien haut, condescendante alors qu’elle répond du tac au tac, ironique :

« Ravie que ca vous plaise ! Mais ce n’est pas vraiment preuve d’esprit sain. »

La p’tite Martine entre, tentant de soulever de la force de ses bras un chaudron probablement deux fois plus lourd qu’elle, bientôt suivie par Joséphine avec assiette et cuiller d’étain, surmontés de deux belles miches de pain. Martine posa le chaudron près de la cheminée de la chambre, incapable d’aller plus loin, et semblant lutter pour ne pas s’évanouir. Les couverts sont posés sur le secrétaire, et tout ce petit monde disparait aussi discrètement qu’il est entré. Surtout Martine, dont les yeux glissaient vers le polak à peine couvert par son drap, il n’y avait pas que l’effort qui la faisait rougir ! Les yeux noirs de la princesse suivent la jeune servante jusqu’à la porte, et la petite ne tarde pas, consciente que sa vie est en sursis. La porte claque.

« Où sont mes fripes? »

La chainse vole du parquet à la tête du Duc, atterrissant sur sa tronche avec mauvaise humeur.

« Grignotées par un rat, les femmes de chambre les auront emportées... A moins que Martine n’ait voulu en faire une relique. Vous avez une chainse. Si vous souhaitez quitter Breizh, vous aurez d’autres vêtements. Sinon, vous vous en contenterez. »

Elle n’avait pas l’intention de lui faciliter les choses, on lui avait forcé la main, et elle en était amère. Ne pouvant passer son amertume sur son père absent, le duc, victime de son état, en faisait pourtant les frais pour avoir osé contrarier le caprice d’une princesse. Elle se lève, va chercher les couverts, le pain, lui sert un peu de soupe, et lui tend le tout avec l’addition salée :

« Dès que vous serez en état, vous partirez de toute façon. »

Que vous le vouliez ou non !
C’est décidé, et il n’a rien à y redire.
Décisions de Zina sont paroles d’évangile.

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Dariusz
Il avait certes craché quelque biles sur le lit ainsi que le sol, mais était-ce là une raison pour être toujours aussi arrogante?
De toutes façons, une femme normale est forcément arrogante, elle ne pourrait aucunement être joyeuse tout le temps et sourire à corps perdu à l'encontre de tout les hommes ou d'un seul et même homme jusqu'à ce que la mort parvienne à faire échapper ce souffle de vie si... intéressant pour tout un chacun.
Mine de rien. Cela se voyait qu'elle avait un certain quelque chose à l'encontre de Dariusz, un petit truc qui faisait qu'elle prenait soin de lui, autrement, elle l'aurait laissé pourrir ou l'emmener dans une tour de soin.
Mais aucunement dans sa chambrée.
Rien que l'odeur de l'homme pouvait décrocher les tentures des murs et du plafond. Oui, il aurait bien pu se baigner dans les flaques d'humidité, mais l'eau croupie n'amenait pas forcément de bonnes choses, et surtout pas la bonne odeur.

« Dans ce qui était autrefois ma chambre, il parait…C’est transformé en Hostel Dieu pour l’heure… »

Oui, certes, il l'avait bien compris. Mais un Hostel Dieu est bien plus laid qu'ici même. Et il y a généralement des personnes moins charmantes pour offrir les soins. Ah! Et on se retrouve beaucoup moins souvent ou longtemps nu comme un vers.
De plus, la décoration un poil féministe indiquait là une appartenance royale et Marzinesque!
Belle chambre, en effet. Il y ferait bien son petit cocon familial.
D'ailleurs, à cette idée, la faim s'annihila, et un sourire burlesque se vit apparaître.

Et voilà qu'elle fit des menaces. Comme si, dans son état, il allait prendre la porte. Dans n'importe quel état, il ne le ferait point.
Le paradoxe se forma lorsqu'elle hurla aux femmes de chambre d'apporter de la nourriture pour combler le ventre creux du pauvre badaud sur son lit.
Elle prenait vraiment de lui, c'était un plaisir que de se faire bichonner. Un grand plaisir.

La servante apporte un chaudron bien trop lourd pour elle et avait bien du mal à l'emmener à destination. Il aurait bien voulu l'aider, mais il n'avait plus de force lui même. Et à son regard obstiné vers le corps du malade, il ne pouvait que se souvenir de sa posture étrange.
Plutôt mignonne la servante.
Pas autant que l'autre teigneuse!
Il préférait les teigneuse. C'est un fait.
Il avait failli en épouser une, il ne faut pas l'oublier.

Ce n'était que de la soupe et du pain, mais dès que les mets furent déposés à côté de lui, il se précipita, mais point trop, en respectants son statut tout de même, mais en les bafouant légèrement en allant trop vite, comme un carnassier devant sa proie.
Il croqua à pleines dents sur le quignon, prit un peu de la soupe, et étrangement, il s'en délecta.
Un grand sourire vint s'apposer à son visage, puis regarda la Princesse.
Il aurait bien souhaité lui en proposer, partager un repas avec elle, mais elle refusera, sans l'ombre d'un doute. Elle devait être habituée à des produits plus fins, plus forts, plus carnivores.

Comme il parlait beaucoup plus vite que ses gestes, un chainse vint s'écrouler sur sa tête avant même qu'il ne comprenne pourquoi, mais en repensant à ses paroles précédentes, il ne put que comprendre l'utilité de la chose.
Paroles appuyées par la réponse de la princesse, toujours légèrement insolentes.
Il regarda la chainse qui avait légèrement trempée dans la soupe, puis répondit d'une façon "menfoutiste"


-Je vous remercie de me vêtir ainsi que de me nourrir. Je ne vous en demandais point tant et vais m'accommoder de tel accoutrement. Après tout, vous n'avez, fort logiquement, point de vestures d'hommes dans vos armoires.
Quant à partir loin de Breizh, ce n'est guère mon souhait, pour le moment.


Dégaine stupide lorsqu'il installa son vêtement de fortune sur lui.
Il se sentait un poil stupide.
Autant en rire, non?
Donc, il en rit.
Ne jamais se soumettre aux situations délicates par une moue contrariée, cela amène les plus mauvaises choses.
Puis, plus sérieusement, il répondit aux derniers mots de la princesse, sur un ton de défis.


-Je ne serai peut-être jamais en état de partir.
Je ne partirai pas.
Je suis bien ici.
Mais si je vous dérange, peut-être auriez vous du me laisser aux geôles. Ceci dit, je vous remercie de votre compassion et d'avoir libéré de ce triste que se montrait arrogant envers moi.
Je vous dois la vie, et devrais vous servir, à vos côtés, jusqu'à ce que la mort nous sépare, comme un tout autre engagement que nous avons prit tout deux.


Il lui tend la bague qu'il avait parvenu à retirer du doigt gracieux de la lady.

-Allons. Ce n'est aucunement une tare de partager sa vie avec celle d'un autre.
Et puis. Dans les quelques années à venir, nous pourrons rire ouvertement de notre histoire qui n'a rien de banal, rien d'ordinaire.
Notre rencontre.
Notre mariage alcoolisés avant l'heure.
Mes journées sombres en geôles.
Et cet instant présent.
Ne pensez-vous point que je pourrai vous rendre heureuse? Comme le jour où vous avez reçu ce don d'un diamant que vous portiez et... que vous portez toujours? Je ne le vois guère. Cela vous a plu? Et ce n'est qu'une broutille contrairement à ce que je pourrai vous offrir.
Après tout, je vous offre déjà ma vie, le plus grand des cadeaux que l'on puisse faire.
Ne pourriez-vous y réfléchir plus posément, sans que tout cela ne vous énerve au plus haut lieu?

Je ne vois là, à présent qu'une femme merveilleuse que je souhaiterai connaître davantage et faire un bout plus ou moins long de ma vie en sa compagnie.
Je ne puis renoncer à mes paroles lors de notre aventure sur Paris.
Je ne puis même pas renoncer à vous sans qu'un goût âpre vienne me piquer la gorge m'empêcher presque de respirer.
Sensations étranges. Sentiments étranges.
Je certains que vous pouvez comprendre cela...


Les mots se mélangent un peu, sont un peu complexes à sortir dans un style purement mélodieux et sages, profonds.
Mais ils venaient tout de même du coeur, et en toute spontanéité, tout en ne décrochant aucun cils des yeux de la belle femme qui se tenait en face de lui.

Mais je continue à dire que de telles paroles dans une posture incertaine d'un homme en vestures féminins, ce peut-être cocasse, risible, ridicule voire... émouvant, qui sait?

Il restera.
Qu'elle le veuille ou non.
C'est décidé, il n'y a rien à y redire.
Décisions de Dada sont paroles d'Aristote et de Christo.

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Marzina
Elle le regardait manger, d’un regard en coin, un peu lointain, mais surtout discret. Elle était redevenue calme pendant qu’il mangeait, et quelque part au fond d’elle, sans qu’elle s’en rende compte, elle prenait plaisir à le voir se repaître ainsi. Un sourire éthéré vint flotter sur son visage…
Sourire qui disparut aussi vite qu’il était apparu à sa réflexion, tandis qu’elle bougonne d’un air lointain :


« Détrompez-vous, j’ai peut-être un ou deux sous-vêtements d’homme laissés dans le fond d’un placard… »

Ha ! Prends-ca dans tes dents tiens ! Si tu croyais être le premier à visiter cette chambre…

« Quant à partir loin de Breizh, ce n'est guère mon souhait, pour le moment. »

Grumph. Comment abattre en quelques mots un espoir certain…mais il faut pas croire qu’elle s’arrêtera là pour autant ! Il en faut plus pour dérouter une blonde ! Elle fait mine de détourner les yeux tandis qu’il enfile la chainse, mais la curiosité est la plus forte, et le regard glisse discrètement, sans que la tête ait amorcé le moindre mouvement qui aurait pu la trahir. Les yeux parcourent une partie du corps qu’elle a parcouru de ses mains une première, et probablement une seconde, dont elle ne se souvient plus. Elle le regarde rire de sa dégaine ridicule, et esquisse malgré elle un sourire.

« Je ne serai peut-être jamais en état de partir. »

Le sourire s’efface, plus rapidement encore qu’il s’est dessiné. La chose la contrarie.

« Je ne partirai pas. Je suis bien ici. »

Les sourcils se froncent à nouveau, comment peut-il faire preuve d’autant d’insolence à son égard, alors qu’elle lui a bien fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu ici ?! Elle allait lui signifier une fois de plus ce qu’elle en pensait, peut-être plus férocement encore que précédemment, mais il ne lui en laissa pas le temps.

« Mais si je vous dérange, peut-être auriez vous du me laisser aux geôles. Ceci dit, je vous remercie de votre compassion et d'avoir libéré de ce triste que se montrait arrogant envers moi. »

A ce moment-là, ses yeux se plissèrent. Non, elle n’avait pas d’autre choix, elle ne pouvait pas, en son âme et conscience, laisser quelqu’un mourir en geôle par sa faute, ce n’était pas concevable pour elle. Même si les conséquences la dépassaient, l’ennuyaient au plus haut point, ses croyances l’empêchaient de fermer les yeux. Il restait à savoir si elles seraient assez fortes pour l’empêcher de l’assassiner…surtout après ce qu’il lui dit. Elle l’écoute, s’éloigne un peu lors qu’il tend la bague vers elle, comme pour fuir ce qu’elle représente. Elle semble peiner à soutenir son regard, et lorsque Dariusz parle, il se fait parfois lointain, parfois teinté d’une certaine tristesse… Elle reste un moment silencieuse alors qu’il a fini de parler, pendant une minute ou deux, peut-être plus. Et puis elle reprend la parole, semble hésitante, mais les mots s’alignent seuls. La seule chose qui la fait hésiter semble être le fait de divulguer ces mots à voix haute. Et lors qu’elle parle, elle regarde partout, sauf sur lui.

« Vous ne me devez pas la vie, vous ne me devez rien. Mais si, peut-être, vous pensez me devoir quelque chose…alors partez. C’est la seule façon valable, à mes yeux, de rembourser cette dette. Cet engagement que vous citez…je ne me souviens même pas l’avoir pris, en quoi y serais-je tenue ? Je ne crois pas en cet engagement. Je ne veux pas partager ma vie, elle m’appartient. »

Cette fois, elle le regarde droit dans les yeux, et ce n’est pas la colère qu’on peut y trouver, mais clairement la sincérité.

« Je n’ai jamais souhaité me marier. Le mariage ne représente rien à mes yeux, mis à part une bride que l’on s’accroche au cou, mais si j’en avais souhaité un, un jour…Je ne l’aurais certes pas voulu ainsi…Ma mère aurait probablement été déçue. Ca ne prête pas à rire, pour moi… »

Elle se lève, fait quelques pas pensifs en s’éloignant de lui, continue en attrapant un coffret finement ouvragé sur sa coiffeuse, qu’elle ouvre de ses mains blanches :

« Non, je ne pense pas que vous pourriez me rendre heureuse. Ne le prenez pas pour vous…Je ne pense pas que quiconque puisse faire le bonheur d’un autre. Quant aux possessions…Elles sont aussi éphémères que les gens, les sentiments, et les mariages. Elles servent juste à détourner l’attention de la douleur. »

Elle repose sur la coiffeuse le coffret ouvert, avec soin.

« Peu importe ce que vous pourriez m’offrir, je ne saurais m’empêcher de voir ce dont vous me privez. Osez dire que cela ne serait pas le cas pour vous…Et vous aurez beau m’offrir votre vie, je ne saurais qu’en faire, si ce n’est l’abimer entre mes mains malhabiles. »

Elle ignore volontairement de répondre à ses interrogations sur les sensations, les sentiments qui pourraient être compris, éprouvés… Elle n’en a pas vraiment envie, ou peut-être ne sait-elle pas quoi lui répondre…Elle prend quelque chose vivement dans le coffret, le referme, se tourne à nouveau vers lui.

« Je ferais quérir un tailleur pour vos vêtements, que vous arpentiez les couloirs de Nantes nu me serait probablement préjudiciable, notamment en ce qui concerne ma réputation, qui n’est plus à faire, mais tout de même...En attendant le tisserand, ne quittez pas la chambre. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, mandez Martine, elle sera ravie. »

Elle ouvre la main sur le diamant, le lance vers le lit, où il atterrit mollement à coté du polak.

« A vrai dire, je tiens moins à ce diamant qu’à l’écrin où il était placé. »

Elle ne dira rien de plus, pas même que cet écrin à bijoux avait appartenu à sa mère, il n’a pas besoin de le savoir. Elle s’avance vers la porte, l’ouvre, et s’arrête à l’encadrement, conjure :

« Partez. Il n’y a rien pour vous ici. »

Elle passe la porte, et la referme en douceur.
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