[RP] Les cous de deux cygnes font un coeur

Beatritz

La Reine s'amusait à faire tourner son vin dans le verre, pour en respirer le parfum, pour passer le temps, et pour agacer son interlocuteur. Plus elle parlait et plus il était difficile au Duc de masquer son impatience, sa curiosité, son envie de savoir ce que la Reine avait derrière la tête. La dame était-elle laide, pour que l'on avançât ainsi avec mille précautions sur le sujet de son identité ? Était-elle pauvrette ou naïve, était-elle déjà mariée, était-elle déjà déflorée ?

Béatrice laissa s'égrener les secondes. Elle attendait. La question du Duc flottait entre eux, et elle mit bien du temps, une lenteur désarmante, à avancer ses doigts rongés aux sangs, ses doigts d'angoissée dénués de gants, vers une tartelette au gingembre. Allait-elle du bout des dents la manger, et laisser tout ce temps le Duc se liquéfier de vouloir savoir, et de ne le pouvoir ?

Elle croqua dans la tartelette, ce qui fit se retrousser ses épaisses lèvres autour du fond biscuité et croquant à souhait. Elle laissa fondre et hacha de quelques coups de dents le morceau dans sa bouche, puis reposa la tarte sur la table, remettant à plus tard la fin de sa consommation. Le gingembre, d'ailleurs, lui donna plus chaud encore que son euphorie, et sans doute avait-elle les joues rouges lorsque tombèrent ces quatre mots :

-"La Dame de Tyx."
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole

Della

Si Della était restée jusque là très droite, très sûre d'elle, ce y compris le moment où Llyr suggéra que comme elle lui était liée, il ne pouvait pas l'épouser -le plus cocasse dans l'affaire était que si effectivement, elle était des siens, comme il le disait, c'était par son mariage avec Keridil d'Amahir-Euphor - là, elle venait de se faire remarquer d'une bruyante et malencontreuse façon !

Le vin servi avait semblé plaire au Duc, ce qui avait flatté l'ego de la Blonde, normal.
Arrivèrent les macarons de Eilinn et tout semblait bien se dérouler pour tout le monde.
La Reyne jouait avec Llyr comme une chatte aurait joué avec une souris...Cours vite, je te rattraperai quand même...semblait-elle lui dire.

Pourtant, lorsque la conversation avait viré sur un possible mariage de Llyr, Della avait eu une pensée pour sa mère qui secrètement ou pas vraiment, avait un faible pour le Duc du Lavardin. On pouvait aisément en comprendre la raison lorsqu'on connaissait même un tout petit peu, le Duc.

Quelques mois plus tôt, Della était tombée par hasard sur des courriers échangés entre Angélyque et Llyr, certains de ces courriers avaient une petite touche...hum...romantique ? oui, on peut dire ça.
D'ailleurs...pour qui donc était cette rose rouge que sa chère mère avait fait acheter pour la Saint Valentin ?
Della n'avait parlé à personne de cette découverte fortuite, il faut bien le dire, pas même à sa mère.

Lorsque la Reyne, sa chère Béatrice, annonça le nom de la Dame de Tyx comme possible promise, le Grand Echanson lâcha le bouchon de la carafe qu'elle s'apprêtait à remettre en place.
Le dit bouchon toucha le sol et vola en éclats sous les yeux tout ronds d'une Della devenue rouge de confusion.
Je suis désolée...Balbutia-t-elle...Veuillez m'excuser, votre Majesté...Votre Seigneurie...Mille pardons...
Restait à trouver une excuse, une bonne excuse, une vraie, à présenter quand Béatrice allait lui demander la raison de cette maladresse...
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Llyr

"Elle est gentille la gamine" aurait dit le Cygne en d'autres circonstance et surtout si en face il n'y avait pas la Reyne élue de France, qui bien jeunette, relativement parlant, pour lui qui avait connu ses parents en Bourgogne, ne méritait pas qu'on soit aussi familier. De toute façon il s'en serait garder. Sa taquinerie il ne la gardait, à vrai dire, que pour les gens qu'il appréciait.

Mais qu'on ne se méprenne pas "apprécier" et "respecter" sont bien deux mots totalement différents qu'on peut employer ensemble, ou pas.

Non, parce que vouloir le faire mariner lui ressemblait bien tout compte fait, mais parce qu'elle aurait du savoir deux choses.

Premièrement que trop laisser mariner une sauce mijotante c'est un risque de faire attacher la casserole et c'est c'est une blasphème culinaire !

Et deuxièment, surtout, un peu comme les yeux d'un Cocker(*) triste, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il avait trop vu autour de lui des personnes user et abuser de ce genre de stratagème pour y être encore dépendant. Pis, il avait tendance à se dire totalement immunisé à cela.

Alors pour le coup il prit son mal en patience, et laissa la jeune femme s'amuser, seule, à tourner son vin comme on tourne autour d'un pot. Elle ne l'avait pas fais venir ici de toute façon pour le laisser dans l'expectative, alors à un moment ou à un autre elle finirait par lâcher le morceau.

Ce qui fut fait après une looooongue pause digne des meilleurs moment de suspens, mais sans le TADAAAAM.

Du moins à première vue, puisqu'au moment où le Cygne se fendait d'un Eléïce de Valten, My Lady Rose à l'énoncé du nom, comme un écho, plus pour lui et re-situer la personne que le TADAAAm vint.

Il se symbolisa par un bruit de bris qui se fit entendre et fut visible par la mine déconfite du Grand Echanson ce qui en disait long sur la surprise du nom lâché, bien plus long qu'elle ne pourrait le soupçonner.

Ce en quoi, pour éviter que l'attention ne se focalise sur le bris et la personne responsable, le Duc du Lavardin, taquin comme jamais laissa échapper avec un sourire :

Il semblerait votre Majesté que vous ayez mal compté. C'est que mon ego va encore enfler car vu la tête de votre Grand Echanson ce n'est pas le nom qu'elle escomptait entendre. De ce fait ce n'est pas une mais deux femmes, au moins, qui sembleraient en vouloir à mon corps.

(*) Oui le Cocker n'a pas encore été créé en 1459, pas plus que Joe du même nom et alors !
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Beatritz

La Reine, cette fois, n'avait plus rien d'enjoué. Elle avait froncé les sourcils au bris de verre, n'avait pipé mot aux excuses, car déjà, diversion-diversion, le Duc du Lavardin se fendait d'une pique.
D'une pique qui ne plut pas du tout, du tout, du tout, à la jeune Reine.
Elle posa sa coupe sur la table et s'adossa à son siège. Bien adossée, même. Et d'une voix sans le mystère qu'avait la précédente, elle dit :

-"Nous parlons ici de mariage et d'amour, non de libertinage, monsieur. Et c'est une amie, officier royal et vassale en Bourgogne, femme mariée de surcroît, que vous venez d'insulter de vos idées pernicieuses."

Car ce qu'elle a compris, c'est : "Vous voyez ? Elle espérait entendre son nom !"
Mais en bonne Reine, Béatrice continua de parler, d'une tournure qui, sans doute, put donner l'illusion que son incompréhension n'en était pas une.

-"Il y a mille raisons de s'émouvoir d'un nom ; et l'on peut au moins autant présager que ce nom fait référence à une personne aimée ou détestée, que l'on peut présager que la surprise vient de ce qu'on attendait un autre nom.
Ne comptez pas sur nous pour jouer à ce jeu.
Vous devrez vous contenter d'un seul nom."

Respecter, apprécier, toussa...
La jeune Reine posa son regard sur Della, regard bleu sur cette fidèle amie ; et elles savent, les amies, parler avec les yeux. Ce qu'elle lui dit alors, c'était une chose qui pouvait ressembler à : "Tu as entendu mes mots ? Garde par devers tes dents l'objet de ta surprise, nous en causerons plus tard."
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Llyr

Puisque la boutade et le fait de détendre l'atmosphère n'était pas ce qu'il fallait, le Cygne se recala dans son siège, au fond de celui-ci, l'air grave.

Mais votre Majesté, je n'ai cité aucun nom à part celui de la Dame de Tyr, pour qui j'ai grande estime, assez du moins pour ne pas avoir été libertin avec elle puisque vous m'affublez d'un sentiment tel que celui-là.

Et si une simple boutade pour éviter une réprimande pour un bris et détourner l'attention d'un geste maladroit ne vous sied point, veuillez accepter mes excuses d'usages.

Je n'ai offensé ni insulté personne et si je devais le faire, je le ferai de façon frontale. Je n'ai pas besoin de pis-aller ou de détournement pour cela. Je suis un grand garçon qui sait prendre ses responsabilités. Avec tout le respect que je vous dois, ne m’infantilisez donc pas je vous en conjure. Ce que je suis, je le suis, je suis à prendre ainsi.

Ceci étant dit, maintenant que vous avez recentré le débat sur un "seul nom". Qu'attendez vous de moi exactement ?

Il y a des limites dans une conversation entre rabrouer en permanence conscient de la position dominante et en profitant et le fait de mener une conversation où l'on expose un fait, une question, un avis sans mettre mal à l'aise l'autre.

Et pour le coup, le Malaise, il était maintenant palpable, épais, glacé.

Le Cygne n'avait plus qu'un envie : sortir de cette pièce où il n'était franchement pas le bienvenue (alors pourquoi l'inviter d'ailleurs ?) et où tout ce qu'il percevait c'était en substance : Vous n'êtes qu'un gredin, un moins que rien, impropre de ma présence, je vous tolère mais si je pouvais je vous ferais tuer sur le champ. Bref, ce qu'il percevait par les filtres de la conversation ce n'était ni plus ni moins que de la haine viscérale à son égard. Autant dire que ça n'aidait pas vraiment à se détendre.

Et ça clairement dans l'esprit du Cygne, ça ne passait absolument pas.

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Beatritz

-"Que dire d'un homme qui, au mot de l'amour, au mot du mariage, répond par le mot de son corps, par l'évocation des seuls plaisirs coupables de la chair ? C'est ce que vous avez dit ; et c'est de cette concupiscence que vous avez qualifié la dame de Tyx en même temps que celle qui serait prétendument à l'origine du trouble du Grand Echanson."

Hinhin, plaisir coupable de la chair... Tu récites bien tes leçons, petite Reine, mais si tu te sentais coupable du plaisir que ton époux te donne parfois, cela se verrait...

-"Si peut-être cela se fait entre hommes - grand dieu - de plaisanter ouvertement sur la concupiscence, c'est proprement grossier en présence de trois dames et sans qu'aucune circonstance ne l’exigeât. Alors il n'y a pas d'insulte au mot de libertin, vous l'avez mérité, et nous n'y reviendrons pas. Nous accepterons des excuses qui ne seront pas prononcées au conditionnel, et alors nous oublierons que vous avez été de la dernière grossièreté.
En l'état, nous regrettons de vous avoir fait venir, car nous entendons bien à vos propos que vous ne méritez pas la main d'une femme honorable comme la Dame de Tyx."

Et comme à chaque fois que Béatrice était profondément contrariée, et faute d'avoir ses gants pour l’empêcher de ronger ses ongles, elle occupa ses doigts à jouer avec un macaron, le désolidariser, le manger en pièces détachées, tandis qu'elle poursuivait :

-"Car tel était l'objet de cette entrevue. Un mariage, avec la Dame de Tyx. Vous dire son amour, et espérer vous voir satisfait d'en être béni, et vous permettre d'envisager la continuation de votre lignée. L'amour peut être éternel, mais la fertilité des femmes ne l'est pas.

Mais si seul le désir qu'elle pourrait avoir de votre... corps vous intéresse, peut-être devrions-vous prendre congé et devrions-nous conseiller à la Dame de Tyx de réviser son jugement et son cœur ?"
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Della

Si seulement l'effet baguette magique pouvait avoir lieu, là, tout de suite, transformant le Grand Echanson en toute petite souris, qu'elle puisse aller se cacher au fond d'un trou et ne jamais en ressortir ou alors dans très très longtemps...quand on aurait oublié cette gaffe monumentale !
Car oui, Della se sentait absolument responsable de la tournure de la conversation entre la Reyne chérie et le Cygne orgueilleux !
C'était uniquement de sa faute si les deux en venaient à prendre un ton froid et sec et si sa Reyne était contrariée.

Les dégâts avaient été ramassés et le Grand Echanson tenta de reprendre la place qui lui était dévolue, le service de la Bouche et la discrétion qui allait de pair, laissant pour plus tard, la formulation des excuses qu'elle adresserait à Béatrice, en privé, s'il advenait qu'elle doive s'expliquer sur son geste malheureux.

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Llyr

C'était décidé, elle méritait vraiment son surnom de "Gamine". Tout reyne qu'elle soit ce n'était surement pas une cul serré qui allait lui apprendre à vivre sa vie ou la force de ses sentiments.

Le jour où les gens comprendraient que pour se protéger sentimentalement il fallait faire preuve d'un détachement publique alors ils comprendraient aisément que pour vivre heureux, il faut vivre caché.

Ce qui l'enrageait plus ce n'était pas tant le rabrouage, après tout que la Reyne élue profite de sa position si cela lui chantait, mais pis qu'elle ne l'avait même pas écouté, ni ne s'était renseigner sur lui avant. Concupiscent hein... Il avait été l'homme d'une seule femme, disparue hélas, et bien folle serait celle-ci qui essayerait de percer l'armure de fine amor qu'il s'était tissé depuis par tristesse et regret. Folle ou totalement amoureuse, ce qui l'un ou l'autre était une quête personnelle en soit.

Bien puisque votre avis est fait sur ma personne, vu que vous me connaissez mieux que moi, que l'humour ne semble pas être un concept qui vous sied , je ne vais pas vous faire perdre un temps que vous avez précieux. On peut rire de tout Votre Majesté, on le doit même sous peine de devenir aigri avant l'age ou de succomber à ses responsabilités. Même et surtout s'il est là pour masquer le fait que je ne veux pas révéler mes sentiments puisqu'il faut tout mettre sur la table

Alors oui pour compenser cet amour perdu, il avait été un mono-gamme a répétition. Oui, il avait connu bien des femmes charnellement. Et alors ?

Les intermédiaires n'ont jamais été bon que cela soit en affaire ou pour les raisons du coeur.

Avec tout le respect que je vous dois, que je sois bénis ou pas ne vous regarde pas. Cela ne regarde que la Dame de Tyx et moi-même en la circonstance. Pas plus que je m'ouvrirai de mon estime et de mon amour à qui que ce soit sauf à la personne concernée. Ce Domaine est du ressort du privé.

Je prends néanmoins bonne note votre information, vous remercie de m'en avoir fais part, et veillerais à en discuter en face à face avec la Dame de Tyx lors de son séjour au Lavardin puisqu'elle devait venir étudier quelques roses de notre conception et visiter notre aile héraldique.

Votre Majesté, Mes Dames, avec votre permission je ne vais pas vous déranger plus.

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Beatritz

Là, la Reine se sentit lasse. Après tout, tout était dit, et si elle n'avait pas obtenu la parole du Duc, elle se disait qu'avec l'aplomb et l'assurance qu'il manifestait, il saurait bien trouver lui-même son compte avec la Dame de Tyx. Cela ne la regardait plus. Elle gardait en bouche un goût amer, qu'aucun macaron, qu'aucune lampée de vin ne pouvait effacer. Celui d'avoir découvert cet homme sous un jour nouveau et déplaisant. La mauvaise foi. Il n'y avait, au monde, rien qui la déçùt davantage.

Alors d'un geste de la main, elle accompagna ces mots :

-"Nous ne vous retenons pas, Duc. Que Saint Bynarr vous inspire."

Saint Bynarr, qui maria Sa Seigneurie Papa et Sa Seigneurie Maman. La paire de pairs. Elle soupira et laissa la Cygne se retirer, glissant un regard vers Eilinn et, surtout... Della.
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Les cous de deux cygnes font un coeur

Beatritz

[Le Louvre, un salon d'audience, une Reine seule]

Un courrier était parti, qui sommait le Duc du Lavardin de venir.
Un courrier était parti, qui insistait pour le voir en tête à tête.
Un courrier était parti, l'assurant de l'importance de l'affaire.
Un seul courrier pour ces trois objets convergents.

Toute affaire était importante quand une Reine s'était mis en tête de la résoudre. Celle-là, elle ne l'avait que trop procrastinée, au milieu de toutes ses obligations. Sachant ces jours le Duc du Lavardin dans la capitale, pour remplir ses obligations pariales, elle avait saisi l'occasion.
En deux temps, trois mouvements, elle avait orchestré l'intime rencontre.
Un courrier au Grand Échanson :

Citation:

De nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Reine de France,

A vous, Della d'Amahir-Euphor de Volvent-la Mirandole, Grand Échanson,

Salut.

Chère amie, votre nom devient épouvantablement long à écrire, pour une si courte missive : nous ferez-vous le plaisir de nous servir du vin de Touraine, lors de la rencontre intime que nous orchestrons avec le Duc du Lavardin, ce jeudi 28 avril, dans le Salon au Lion ?
Nous vous faisons entière confiance sur le choix du cru.

B.d.C.

PS : Vous ai-je présenté mes enfants ? Au milieu de tout le tumulte de ces derniers mois, cela n'est même pas sûr. Franc est né si peu de temps avant notre avènement ! Nous pourrions leur rendre visite dans leurs appartements à l'issue de cette audience, et nous vous présenterons à leur gouvernante, la Dame de Jegun, si vous ne la connaissez déjà ! B.d.C.

Et un autre au Premier Maitre d'Hôtel :

Citation:

De nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Reine de France,

A vous, Eilinn Melani, Premier Maitre d'Hôtel,

Salut.

Nous recevons ce jeudi 28 avril en audience particulière le Duc du Lavardin au Salon du Lion. Pourrez-vous nous préparer une petite collation selon ses gouts, car il nous semble que vous les connaissez, et les nôtres ?
Il pourrait être pour vous l'occasion de recevoir son avis sur le fameux Béatrice avant d'en diffuser le principe.

B.d.C.

Le jour J, elle arriva dans ce petit salon, qu'elle réservait aux audiences intimes et qui avait été orné à son arrivée au Louvre de lourdes tapisseries aux mille fleurs, au milieu desquelles un majestueux lion se prélassait sur une couchette en vis-à-vis d'une joueuse de luth.
Des bancs à dossiers, garnis de coussins de duvet, attendaient que l'on s'y reposât. Le Duc connaissait le Louvre pour y avoir exercé. Béatrice ne doutait pas qu'il saurait trouver seul le chemin du salon, dont elle lui avait indiqué les caractéristiques avant qu'elle n'en changeât l'aspect : aucun huissier n'avait été requis pour cette réunion privée. Il entrerait, il s'inclinerait, et avec un peu de chance, à ce moment-là, les tables seraient déjà garnies de boisson et de mets.
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Della

[Une cave. Un Grand Echanson, seule. Un peu plus tôt dans la journée.]

Pfiouuu...quelle poussière par ici !
At...at...atCHOUM !

Le Grand Echanson, au nom tellement long que même la Reyne le lui avait fait remarquer, tenait une chandelle dans la main gauche, juste un peu au-dessus de sa tête et cherchait méticuleusement - tout en reniflant - après ce satané vin dont elle avait fait mention dans sa réponse à la Reyne.
Il était là, quelque part, elle le savait ! Elle l'avait vu, la semaine dernière alors qu'elle faisait l'inventaire de cette étagère-là ! Elle avait même sifflé d'admiration en le voyant...Y avait pas à dire, on ne s'embêtait pas, dans les caves du Louvre !

Il fallait avancer avec prudence et surtout bien veiller à tenir le chandelle au-dessus des bouteilles. Le risque d'incendie n'était pas une invention. Mourir si jeune, même flambée aux plus grands crus n'inspirait pas Della.

Haha, te voici !
Tu te cachais...mais je t'ai trouvé.
Viens là, mon petit trésor...viens dans mes bras...
Folle, le Grand Echanson ?
Non.
Passionnée seulement.

[Le salon au Lion, quelques minutes avant l'arrivée royale.]

Le trésor avait été remonté des caves.
La bouteille avait été soigneusement époussetée sans être malmenée, elle avait été transportée avec amour jusque sur la table, au salon. Ouverte, le parfum qui s'en était échappé avait confirmé la promesse d'un vin extraordinaire, rare et précieux. Il serait capiteux sans être lourd, pas vraiment liquoreux non plus mais sucré à souhait.
Il plairait à la Reyne, Della en était convaincue. Le goût du vin passe aussi par le caractère de la personne.
Pour le Duc du Lavardin, cela était une gageure. L'on verrait de suite à la façon dont il plisserait le nez s'il appréciait ou pas.
Pour le cas d'un goût différent, le Grand Echanson avait prévu une sortie de secours. Comprenez un vin plus sec.

La Reyne arriva.
Della se fendit d'une révérence circonstanciée agrémentée d'un petit sourire amical.
Votre Majesté.

Le Grand Moelleux Vouvray trônait à la place d'honneur, sur la table de service, entre deux hanaps en argent.
La roue de secours, aussi un excellent Vouvray, se tenait un peu en retrait.
La collation préparée par Eilinn complétait le tableau.
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Llyr

C'est à l'auberge du Blason, lieu de résidence parisien du Duc-Pair du Lavardin que le messager au tabard royal le trouva.

Bien sur celui-ci n'eut pas à chercher beaucoup, c'était un secret de polichinelle de savoir que le Cygne avait acheté la masure, l'hostellerie, les murs, et le fond de commerce non pour en faire une manne financière, bien que ce fut le cas par ailleurs, mais surtout pour avoir un lieu de repos tout autant qu'une table où faire connaitre les nobles arts de la Table.

Arts qu'il avait à sa façon fait connaitre dans le royaume de France pendant des années, et qui toute fausse modestie mise à part, lui donnait au moins l'impression d'avoir servi à quelques chose dans ce bas monde.

C'est donc un messager au tabard royal qui le trouva, pipe en bouche, pieds sur la table, Chien à se pied, le tout à assis à siroter un breuvage posé pour le moment sur la dicte table.

Salutations d'usages
Respect dû au rang et au protocole
Missive scellée fut décachetée
Le messager semblait attendre réponse
Elle lui fut donner d'un laconique : Prenez que je m'y rends sur le champ.

Une fois le messager reparti, la moue du Cygne se fit.

Le ton péremptoire et l'expression allusive le glacèrent. Il eut le pressentiment d'une discussion immédiate et violente. Et par péremptoire il n'entendait absolument une vision de deux glands voulant casser des planches à la main bien entendu.(*)

La Reyne élue le mandait. Non mieux elle exigeait sa présence pour une conversation en tête à tête.

Il aurait bien aimé lui balancer en arrivant quelque chose de "virulent" tiens. Après tout c'était son surnom non ? Un petit "Vous croyez vraiment que vous avez les moyens de me convoquer ? Je suis là parce que j’veux bien… Et si vous m’avez fait déplacer pour rien, je vous balance quinze jours dans une cage sans boire ni bouffer et je me dédéfection pour que vous chopiez le typhus. Je vous écoute."(*)

Mais même avec la meilleure volonté du monde, il avait été, trop, bien élevé pour ça. hélas aurait pu dire bien des gens de sa connaissance.

C'est clair que lorsqu'on le tient par la partie sporadique, ou boulière, le fenouil est un objet redondant (*) Non mais des fois qu'on le prendrait pour le premier va-nu-pied venu.

Bref, c'est pas vraiment heureux d'être claqué des doigts de cette manière qu'il pris son temps pour se changer et mettre une tenue moins... enfin plus protocolaire que ses habits de voyages traditionnels, des habits un peu plus "court royal" en somme.

Vêtu de satin noir et vert, un tricorne foncé crânement posé sur sa tête, un panache de plumes flottant dans le dos. Il se tenait de profil, une main sur la hanche, le bout des bottes relevé, ses jumelles passées en son obi. A ses cotés Bran avait été brossé. Il ne savait pas si les unes ou l'autre aurait le droit d'assister à la conversation. Une question de confiance surement. Au moins une bonne façon d'entrée de jeu d'avoir une idée de comment il allait être bouloter.

Enfin bon une demande c'est une demande. Ce n'est pas le premier péquin venu non plus qui recevrait ce genre de courrier il faut bien l'avouer.

Le tout c'était de savoir ce qu'elle pouvait bien lui vouloir. Surement pas du bien à vrai dire. Dire qu'il n'aimait pas les surprises serait au mieux un aveu de pure intention au pire une évidence pour quiconque l'avait rencontré au moins une fois.

C'est donc sur ces entre-faits et dans ses pensées qu'il arriva au Louvres par le chemin le plus direct, c'est à dire à pied, puisque le Blason n'était qu'à deux pas du Palais à vrai dire ; ancienne charge royale oblige.

Il se fit (re)connaitre de la garde, la missive royale faisant un excellent laisser-passer à moins que des directives n'eussent été donné ce qui n'aurait pas été totalement illogique.

Bref, les indications lui permirent de se rendre au dict "salon du Lion" Nouveau nom pour alcôve de discussion connue semblait-il. A chaque régnant sa terminologie et sa façon de nommer les choses surement.

Il n'aurait point dû être étonné et portant de revenir au Louvres le touchait bien plus qu'il ne voulait le dire voir l'admettre de lui même.

Une grande inspiration plus tard, il frappa à l'huis de la double porte.

(*) Toute ressemblance avec une série déjantée parlant du Graal et des Chevaliers arthuriens ne seraient pas vraiment fortuites
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Eilinn_melani

[Non je ne suis pas en retard, ce sont les autres qui sont en avance]

Le Premier Maitre d'Hotel avait été prévenu via missive qu'une collation devait être préparée pour son mentor ainsi que pour la Reyne. Eilinn se posa alors la question de savoir quoi cuisiner pour le Cygne...

Bien entendu, la priorité serait donnée au sucre. Sur un plateau, le Premier Maitre d'Hotel prépara des macarons Or (ça elle savait les faire), Royale, et Etincelants, ainsi que des tartelettes au gingembre, en hommage à St Michel, et des merveilles. L'assortiment lui sembla assez complet, et de concert avec le Grand Echanson, qui semblait comme un poisson dans l'eau au Louvre, Eilinn apporta le plateau dans la salle au Lion, pour déposer le tout.

A peine le temps de vérifier que tout était sous contrôle, qu'il fallait effecter une réverence à l'entrée de sa Majesté.
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Service minimum jusqu'à début juin

Beatritz

C'est en tenue de repos que la Reine était arrivée, une tenue chaude pour ce printemps qui parfois surprenait d'une bourrasque encore hivernale, d'une pluie fraichissant l'air comme un rien... C'était encore avril, ne te découvre pas d'un fil !
C'était un épais tissu confortable, qui laissait à son aise son ventre large, son ventre graisseux, au contraire de toutes les autres robes dans lesquelles on la serrait, l'ajustait, jusqu'à lui faire croire qu'elle était aussi mince qu'une minote de douze ans restée deux jours sans manger. Une robe confortable mais riche ; cela se voyait aux manches cousues d'or.
Elle ne portait pas même ses habituels gants ! Et ce détail rompant avec son sacerdoce, le Duc qui la côtoyait en bien des occasions à la Pairie ne pourrait manquer de le noter. Ce n'est pas face à n'importe qui que l'on renonce à ses gants, lorsque l'on se nomme Béatrice Eliane Lhise de Castelmaure !

Elle allait cheveux lâchés, comme les anges - d'autres diraient, mais point de visu, comme les filles de peu de vertu, en cette époque - en tous points conforme à l'idée d'un "repos", que même le cuir chevelu pouvait goûter.

Le Grand Echanson et le Premier Maître d'Hôtel attendaient là et la saluèrent de concert. Double présence rassurante... Non qu'elle eût besoin de l'être, mais il y avait des personnes qu'elle appréciait moins de croiser que d'autres...

Son regard s'arrêta sur les friandises, qu'elle identifia bien plus facilement que le vin, dont l'identité resta pour elle un mystère total.

-"Vicomtesse... Della."

Elle brûlait de poser la question, pour le vin, mais... L'on frappa. Et vu les consignes données, point d'huissier, point de garde, ce devait être le Duc. Auquel Sa Majesté alla elle-même ouvrir. Et toc.

-"Votre Seigneurie... Nous sommes heureuse de constater que vous avez pu vous libérer."

Ta lettre lui en laissait-elle le choix, en vérité ? Ralala, ces ronds de jambe, ces mondanités, masque à une vérité pourtant connue de tous deux...

Un sourire affable accompagnait l'invitation à entrer dans le salon redécoré.
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole

Llyr

Claquement sec des talons
Première surprise, point d'huissier, directement la Reyne.
La surprise fait la secheresse, histoire de ne pas la marquer du sceau d'icelle.
Regle fondamentale, si tu es pris au dépourvu, fait comme si ce n'était pas le cas et trouve un moyen de le faire savoir.
Au claquement sec des talons s'ensuivit la protocolaire révérence. Bien que pour un homme "révérence" était surfait, procotole oblige donc : inclinaison du buste, main droite au coeur.

Moyen efficace pour l'un de voir que l'on est pas armé et donc venu en toute "amitié" pour l'autre d'avoir, si son sens de l'observation ne luif ait pas défaut, une prime référence et des indications notables sur l'humeur de l'hôte.

Et force est de constater qu'une tenue simple, sans vraiment de recherche ni de gant pouvait indiquer deux choses. Soit que vous étiez reçu comme un ami et considéré comme tel, soit que vous étiez perçu comme tellement négligeable qu'on pensait que vous n'étiez pas une menace certaine. Sentiment qui pourrait être accréditer par le manque de gardes dans la pièce et l'impossible décontraction de la souverraine. Mais la agrde au Louvres n'était jamais loin, et les apssages, plus si secrets, nombreux. Il en savait bien plus qu'il ne voudrait jamais le dire.

Il n'y avait que deux personnes en sus dans la pièce.

Etre grand a des avantages non négligeable, voir au-dessus des autres en est un, et l'inclinaison protoclaire laisse aussi plus de temps pour noter plus de détails, vu qu'il faut plus de temps pour "descendre" l'autre.

Son odorat lui appris qu'il y avait de la paneterie dans la pièce. A l'odeur, des sucreries, maccarons surement à n'en pas douter et avisant que l'une des personnes dans la pièce était sa "filleule" culinaire (bien qu'il l'aurait plutot qualifiée de "Nièce" tout compte fait) le Premier Maistre d'Hostel en charge, le Cygne inclua dans l'équation sucrerie = collation = vin ou jus de fruit, mais vu l'époque vin semblait plus logique, ce qui le ramena à la seconde personne qu'il ne reconnut pas. Peut être l'avait il croisé ici ou là qui sait.

A ses ornements, son équation trouva solution, Echansonnerie royale. Il était donc inviter pour le gouter, à moins que cela ne soit fait que pour le faire saliver.

En se relevant, il prit bien soin de planter son regard argenté dans celui de la Reyne.

Votre Majesté, mes hommages, tout le plaisir est pour moi. L'on ne refuse pas une invitation royale.

Ca c'est dit.
C'est protocolaire,
C'est clair,
Et ça signifie tout et son contraire.

Foutus Protocole et diplomatie. Mais qu'aurait pu t il dire d'autres "vous m'avez ordonner de venir avais je le choix que d'être là ?". Ca aurait eu le mérite d'être franc. Trop peut être. Il fut un temps où il aurait osé, en ces temps ci il avait plutôt coutume (aaaah la coutume) d'avoir toutes les billes en main avant. La raison plus que le coeur surement.

Avant que la Reyne n'ait esquissé un pas ou une parolede plus. ses doigts claquèrent et un des dicts doigts pointa le sol à cotés de la porte.

Tu restes ici, assis, et tu veuilles à notre sécurité.

Bien sur cet ordre n'était absolument pas pour la Reyne de France. Cela aurait été... bizarre autant qu'étrange. Non cette sentence le fut pour Bran, vieux compagnon canin du Duc du Lavardin, un autre habitué des lieux.

Puis de nouveau à la reyne de France

Veuillez me pardonner, je ne voudrais point qu'il vous incommode.

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Beatritz

Semblable à lui-même... Et face à lui et ses piques à demi déguisées, la Reine adopte toujours la même attitude, dans l'intimité comme dans les salons politiques : elle élude, car elle place dans d'autres combats son énergie. Parce qu'elle a vite compris que l'homme est ainsi, comme une mayonnaise qui se plait à monter au premier coup de fouet. Parce qu'elle sait qu'hormis cette immense fierté teintée d'orgueil, le Duc du Lavardin est un homme de principes.

C'est parce qu'elle sait cette valeur qu'elle a pris la peine de le faire venir.

Elle regarde le chien et sourit.

-"Oh, il ne nous incommodera pas ! Nous aimons beaucoup ce genre de compagnie, et d'ailleurs, Sa Majesté Elena Ruth de Trastamara Borja, la Reine de Castille et de Léon, comme vous savez, nous a offert lors de sa visite au Louvre au début du mois un gros chat, un... léopard ? qui est adorable, une fois ses griffes et ses dents limés !"

En parlant, elle se dirige vers les banquettes, et jette quelques regards aux deux officiers de la Bouche.

-"Ségur, c'est son nom, remplace en certaines circonstances Divinaura, notre chatte blanche que nous avons renvoyée à Chablis, car les bruits de la ville ici la terrorisaient. Ce domaine si calme nous manque..."

Oui, c'est une Reine, et elle parle animaux de compagnie et de sa chère Bourgogne qui la rend nostalgique. Un soupire sincère plus tard, elle était assise, et invitait le Duc à faire de même. Coup d'œil à la Volvent et Melani : avec quoi se régale-t-on, aujourd'hui ?
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole

Della

Recevoir ainsi dans un salon, discrètement, sans aucun protocole aurait pu paraître désinvolte, même outrant pour les plus mal pensants.
Il fallait dire que même vécu de l'intérieur, cet événement avait des airs propres à étonner.
Ni vraiment intime ni intimiste puisque la présence du Grand Maître d'Hôtel et de Della empêchait cette intimité, ni vraiment officielle vu l'absence de protocole déjà évoquée et surtout la tenue de la Reyne, ce rendez-vous semblait particulier.

On a beau savoir, en tant que membre de la Maison Royale qu'on ne se mêle pas des affaires qui se déroulent sous vos yeux et vos oreilles, on ne peut empêcher ni les uns ni les autres de fonctionner.
Mais point de jugement !
Cela, jamais Della ne se le permettrait !
Béatrice est trop parfaite pour qu'elle se donne un quelconque droit sur elle.
Béatrice est et restera l'idole de sa vassale !

Mais ne nous éloignons pas de cette ambiance un peu feutrée mais terriblement ambigüe du salon.

Della avait salué avec révérence le Duc du Lavardin et avait eu un petit sourire énigmatique en le regardant discrètement. Une affaire de famille...mais qui resterait secrète.

La Reyne d'un regard invita à une petite diversion que pouvait aisément apporter Eilinn et Della.
Aussitôt demandé, aussitôt arrivé !

Lorsque les deux personnalités furent installées, Della s'avança, protocolairement quand même, jusqu'auprès de la Reyne.
Si votre Majesté le désire, nous pouvons la servir.
Avec son autorisation, nous proposerons un vin qui dormait aux caves...Un vin de Touraine, blanc et tranquille et surtout, moelleux et sucré.
Très particulier et si je peux me permettre...délicieux.

Souvent, Béatrice reprenait gentiment Della en lui disant qu'entre elles deux, pas besoin de "votre Majesté" mais ici, malgré le huis clos, l'Echanson ne voulut pas commettre d'impair. Pas envie de se faire gronder ou pire encore que le Duc du Lavardin gronde la Reyne...car tout Paris connaissait l'amour du protocole de Llyr...

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Eilinn_melani

Si Eilinn était émue, étonnée ou quoi que ce soit d'autre par ce qui se produisait, rien ne transparaissait sur son visage. Tout au plus ressentait-elle un peu d'inquiétude à servir l'ancien Premier Maitre d'Hotel du Louvre. Eilinn avait beau avoir un parcours assez exceptionnel pour son jeune âge, l'officier royal n'en ressentait pas moins le poids du jugement de ceux qu'elle appréciait sur ce qu'elle faisait.

Son beau-père n'avait jamais pris la peine de faire des félicitations pour ce qu'il advenait dans sa vie, et le duc du Lavardin, malgré le fait qu'ils ne partageaient pas le même sang, reprenait une figure paternelle pour l'Avize. Ainsi, ce fut un peu stressé par l'occasion que le Premier Maitre d'Hotel prit la suite du Grand Echanson.

Votre Majesté, votre Seigneurie, pour accompagner ce vin, les Cuisines du Louvre ont préparé des merveilles, des tartelettes au gingembre ainsi que des Macarons Or, et ont fait venir de la boutique Durée des macarons la Royale et Etincelants.

Il manquait la goutte de sueur sur la tempe de l'officier.
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Service minimum jusqu'à début juin

Llyr

C'est ainsi que Bran entra et s'assit près de la porte et se vit flatter par la voix, de la reyne, et de la main, de son maistre.

Devant la certaine intimité et la confiance qu'on lui portait, il prit soin avant que la Reyne ne l'invite à s'assoir de sortir doucement sans heurt ni surprises les jumelles, toujours en leur fourreau, de son obi et de les placer sur le meuble adjacent près de Bran.

Une façon comme une autre de dire "vous me faites confiance, vous m'avez convier à vous sans autre forme alors il est normal que je fasse aussi un geste dans cette direction".

Et puis, la coutume voulait qu'on n'apparaisse pas armé devant un souverain. N'ayant point eu huissier ou garde pour l'accueillir, il n'avait pas pu se défaire de son "Daisho" avant cela. Une autre façon de montrer du respect pour le protocole, pour les coutumes et pour les personnes.

En prenant place dans le fauteuil puisque la Reyne le lui indiquait. Il se contenta de lui répondre sur le ton de la conversation entamée avant que les deux autres femmes n'interviennent. Si la Reyne avait commencé une conversation sur un sujet badin, il convenait, pour l'atmosphère se détende de faire pareil et continuer dans la foulée.

Il est dommage d'amputer une si belle bête de ses atouts naturels. Bien que pour une raison de sécurité je puis le comprendre, je ne puis qu'en être attristé. C'est un peu comme amputer la main d'un homme sous prétexte qu'il pourrait écrire un pamphlet à mon sens.

Je note toutefois que vous lui avez trouvé un nom qui a un certain... piquant.

Chablis est un très beau domaine j'ai eu de la chance, dans une jeunesse pas si lointaine j'ose l’espérer encore, d'en visiter le domaine et surtout ses caves. Je puis comprendre aisément qu'un chat si sente plus à l'aise qu'à Paris : les rats n'y ont pas le même goût c'est assuré.

Et il en savait quelques choses à propos du goût des rats de Paris le Cygne. Ce qui lui fit passer dans le regard un voile de tristesse particulièrement visible ainsi qu'une colère sourde derrière.

Puis l'Echanson royal et le Premier Maistre d'Hostel firent leurs offices. Rien à dire sur la présentation ni sur le service proprement dit. Du travail de professionnel auquel il acquiesça d'un air entendu et amical.

La coutume voudrait que l’Hôte, celui qui accueille, mange et boive le premier afin que son hôte, celui qui est reçu donc, constate que rien ne fut empoisonné.

Or pour le coup l'Hôte accueillant c'était le souverain, et le souverain, habituellement, ne mange jamais le premier, question là aussi de principe.

La premier Maistre d'Hostel ne pouvant être au four et au moulin, ou plutôt au service et à la dégustation, il arrive quelques fois que cela soit l'hôte accueilli qui prenne cette parti à son compte. Enfin, s'il avait assez confiance pour cela.

Après tout si l'on avait voulu nuire à sa vie, et bien que le poison soit plutôt une arme féminine, l'on aurait essayer de l'occire avant, ou après, mais pas sur des tapis royaux.

C'est donc avec le très protocolaire "Avec votre permission" que le cygne gouta le vin et fit compliment.

Il se passa la langue sur les lèvres, laissa monter l'arôme, ausculta la robe.

Un nez discret de fesses de vénus, de fruits et de fleurs blanches. La matière est très mûre en bouche, encore un peu marquée par son élevage mais sans excès. La texture est douce et ce vin parvient à allier fraîcheur et douceur jusque dans sa finale. C'est un très beau vin, Échanson.

Les meilleurs Vouvray sont aptes à une très longue garde, y compris les secs, grâce à une belle ossature acide, quasi-indestructible. Par contre n'hésitez pas si la bouche se casse à y ajouter de l'eau de vie pour en faire de la pousse d'épine.

Pour ce qui est du Premier Maistre d'Hostel, après un petit coup d'oeil malicieux à celle-ci, il convint de lui-même d'attendre que la Reyne ait elle aussi gouté son vin et lui ait donné la permission de poursuivre ses compliments culinaires.

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Beatritz

La Reine baissa la tête avec un sourire amusé, lorsque le Duc du Lavardin releva le nom donné à son petit léopard.
Elle baissait la tête comme on la baisse lorsqu'on est humble, ou lorsque l'on minaude. Ce n'est pas qu'elle minaude avec lui, non : mais l'attitude pourrait le faire croire. C'est l'intimité de l'entrevue, l'intimité et la distance respectueuse qu'elle conserve néanmoins, le calme, comme il n'y en a pas même dans la chambre de la Reine, où errent et babillent ses dames de compagnie et amies.

Elle en aurait oublié les plaisirs de la vie... Les choses simples, une discussion profonde, un bon vin. Même si, en matière de vin... Elle le trouvait toujours meilleur accompagné.

-"Goutez ces macarons dorés... Pêche et safran, avec un vin si sucré, ce sera un délice. C'est... Votre élève qui l'a créé, nous semble-t-il."

Regard à Eilinn, Béatrice savoure son vin, ses macarons... puis se redresse sur sa banquette. Elle a chaud, car l'instant arrive où elle va parler de ce qui, vraiment, l'intéresse.

-"Duc... Avez-vous jamais songé au mariage ?"

Quoi ? Elle a une idée derrière la tête ? Mais pas du tout, voyons !
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole

Llyr

Goutez ! Goutez ! Elle en a de bonne la Reyne. On ne mélange pas les saveurs quand on goûte la première fois. Toute une éducation culinaire à refaire rhaaaaaaa c'est qu'elle allait avoir du boulot le Premier Maistre d'Hostel pour faire passer ces bases du "bien manger"

Mais ! Mais! Ah non on ne mélange pas les termes tudiou !

En fait ce vin n'est pas sucré dans le sens de liquoreux il est fruité, euh... Oui bon enfin je suppose que je ne suis pas là pour vous faire un cours sur les terminologie des arts culinaires finit il penaud se rendant compte qu'il poussait peut être le bouchon un peu loin dans la Passion qu'il avait pour la nourriture.

C'est donc en enfournant un maccaron pêche-safran qu'il s'interrompit, mais guère longtemps car, allez savoir si ce n'était pas par pure vengeance pour son audace que la Reyne élue de France lui posa une question à la dérobade.

Il allait dire le plus grand bien des améliorations de recette et des qualités de son successeur, quand la fameuse question fusa.

Avez vous déjà fait rire ou poser une question, disons incongrue à une personne qui boit ou mange en même temps ? Vous avez déjà vu le résultat fuser avec force violence voir ressortir inopinément par les narines.

Non seulement c'est impressionnant visuellement, mais pis pour celui qui subit ça fait un mal de chien (pardon Bran).

Et bien imaginer donc la scène de façon "royale". La Reyne élue de France se redresse, un peu rouge (normal elle a chaud), et pose une question, non en fait LA question dérangeante.

Bien sur en face le Cygne lui tranquillement était en pleine dégustation.

Oh certes le geyser tant attendu n'eut pas lieu. Dommage pourra-t-on s'exorter, cela aurait été une bien belle occasion de moucheter la reyne plein pot, bien que cela pu être perçu comme un attentat à sa vie ou à sa dignité à vrai dire.

C'est en gardant dans son esprit ce principe que le Cygne eut le reflexe de mettre sa main devant sa bouche en "cahutant" comme disent les Tourangeaux, c'est à dire en toussant très fortement au point de s'arracher tripes et boyaux.

A l'Assassin !
Au Meurtre !
C'était donc un piège vicieux !

Quelques battements de coeur plus tard, la toux estompée pour le moment, le maccaron enfin avalé, le Cygne pu retrouver une certaine contenance.

Non pas d'assassinat, juste la surprise.

Mais Par le Sans Nom tripotant Aristote derrière l'abbaye on ne lui avait jamais appris qu'on ne pose pas de question à brule pourpoint quand on mange ou boit !? Elle aurait été fine tiens la Reyne élue de France avec un cadavre dans son salon assasiné par ses soins ! Il n'y a pas que les armes qui tuent, les mots aussi à priori.

Quelques grognements intellectuels plus tard, contenance retrouvée totalement, gosier ravitaillé et réhumidifié d'un trait (gros trait) de vin, le Cygne prit finallement la parole.

Si Votre Majesté voulait m'assassiner elle n'aurait pas trouvé mieux comme manoeuvre.

Un petite quinte de toux passa.

Mais je vais tout de même répondre à votre question.
Est ce que j'ai déjà songé au Mariage ? Vous sous entendez pour moi même je suppose ? La réponse est oui, une fois.
Mais ce qui m'intrigue le plus n'est pas tant la question en elle même que ce qu'elle sous entends de votre part

Oui le Cygne a tendance a extrapoler c'est son moindre défaut.

Elle sous entend que vous avez déjà la dame à me proposer. Et là se pose la question de qui.
Or il ne peut s'agir de vous, Dieu merci, vous êtes mariée. Et quand bien même je vous crois suffisament les pieds sur terre pour éviter pareille folie, fusse-t-elle avec une fille ou une niece.

Nous reste donc La Vicotmesse d'Avize, mais là, non seulement son beau père aurait mis un véto, mais si cela peut la rassurer, j'en aurai mis un aussi. Je considère la vicomtesse comme ma nièce, car je considerai sa mère comme ma soeur, cela serait inceste.

Reste donc dame Della... Vous êtes une Euphor n'est ce pas ? Alors de la même manière, Messire Actarius étant des miens cela ne se peut.

Je suis donc pleinement interrogatif sur le "qui" et surtout le "pourquoi". J'avoue humblement que vous avez piqué ma curiosité.

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Beatritz

Sadique or not sadique ? La Reine retint à grand peine un rire, tandis que la toux du Duc se mourait dans un dernier raclement de gorge. Elle se prit même à rire quand il évoqua la possibilité d'un assassinat. Elle savait qu'elle avait sa réponse tout prête... Et il ajouta dans sa réponse de l'eau à son moulin ! Vraiment... Il lui servait sur un plateau d'or les prétextes à quelques bons traits d'esprit.

-"Rassurez-vous, duc ! Rien de ce genre en vérité, et ces dames ne sont là que dans le cadre de leur office, et comme témoins oculaires d'un entretien dont elles sont les garantes. Nous ne pourrions vous tuer devant témoins, n'est-ce pas ! Et si vous mouriez par accident, leur témoignage nous disculperait de toute accusation.

Alors, n'ayez crainte et reprenez donc un macaron."

Un regard à Della, un autre à Eilinn...

-"Du reste le Grand Echanson est marié, et le Premier Maitre d'Hotel s'habille avec si peu de féminité qu'il faudra bien sa dot pour espérer lui attirer quelque galant. Ce doit sans doute être sa façon de dire que le mariage n'est pas au centre de ses préoccupations ?"

Parlons, parlons en présence des gens, comme s'ils n'étaient pas là, sans se soucier, ou presque, de ce qu'ils pouvaient ressentir. En vérité, c'était le genre de discussion que Béatrice aurait adoré tenir avec Eilinn, qui semblait tenir les rennes de sa vie sans poids de deux spectres parentaux... Illusion ou vérité ? Avait-elle le genre de vie libre que Béatrice n'avait pu se permettre ?
Oui, la Reine fit des efforts, à cet instant, pour ne pas regarder derrière son épaule. Elle garda son regard sur le Duc et continua :

-"Nous avons rencontré, voici quelques temps, une femme de caractère, et... une femme qui vous aime sincèrement et en secret. Croyez-vous à l'avantage qu'il y a à se trouver marié à une femme dont l'unique souhait est de faire votre bonheur ? Croyez-vous à cette douceur, Duc ?"
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole

Llyr

Répondre à une question par d'autres questions, n'était pas ce que pouvait appeler le Cygne une discussion. Cela ressemblait plutôt à un interrogatoire.

Revenu des ses émotions, culinaires, il reposa le macaron et le verre sur la petite table. Dégustez et savourer demande de l'attention et du plaisir, hors la tournure de la conversation avait viré sur un ton qui ne lui plaisait guère à vrai dire.

Ainsi la Reyne élue de France avait dans l'idée de vouloir le marier, sous le prétexte de l'Amour qui plus est.

Mais qui pouvait donc être assez folle pour vouloir s'enticher de lui. Certes ce n'était pas les femmes qui avaient manqué de passer dans bras ou dans des draps d'ailleurs, mais à on ne parle pas de plaisir choisi, l'on parle de sentiments et de celui surtout qui ne choisit pas d'ailleurs.

Oh bien sur il n'allait pas énoncé ces évidences de vive voix. Il y avait des limites à la franchise et ce qu'il voulait dévoiler de lui-même.

Il eut, néanmoins, un sourire en coin à l'énoncé et au titillage concernant la mariage du Premier Maistre d'Hostel, sujet tabou s'il en était à sa connaissance.

Alors si la Reyne élue de France voulait jouer au jeu du "question-question", il fallait bien être joueur aussi.

C'est là bonne question.
Pour tout dire j'y ai cru fut un temps.
Un temps lointain ma foi.
Mais qui pourrait être assez folle pour s'énamouracher d'un grand gaillard comme moi, avec les casseroles qu'il traîne derrière lui ?

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Eilinn_melani

Eilinn fit une moue dubitative quand on se mit à parler de ses hypothétiques épousailles. Néanmoins, l'officier se tint coit, n'étant pas invité à prendre la parole. De toute façon, ayant toujours été éduquée dans l'optique de ne jamais pouvoir choisir son époux, toute considération ayant trait à l'amour, le romantisme lui paraissait futile, laissant ces choses à ses romans de fin'amor.
Eilinn doutait fortement que son beau-père prenne en compte la beauté physique ou la galanterie pour le choix de son gendre quoi qu'il en soit. Il avait déjà refusé sa main à un jeune homme pas assez noble à son goût, malgré qu'il soit bien fait de sa personne, et il y avait peu de chances qu'il change de critères dans l'avenir. Ainsi, se mettre en valeur n'avait alors pas grand intérêt pour le Premier Maitre d'Hotel.

Eilinn se mit en retrait, après s'être approchée pour faire le service : une façon relativement protocolaire pour manifester sa bouderie. Fort heureusement, on changeait de sujet, et visiblement la Reyne semblait s'amuser à mettre en difficulté le duc du Lavardin. Néanmoins, elle écouta avec attention la conversation, se disant que finalement, à ne pas vouloir être mariée, au moins elle ne risquait pas de se retrouver à la place de Llyr en cet instant.
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Service minimum jusqu'à début juin

Beatritz

Della

Llyr

(*) Oui le Cocker n'a pas encore été créé en 1459, pas plus que Joe du même nom et alors !
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Beatritz

Llyr

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Beatritz

Della

Llyr

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Beatritz

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[RP] Les cous de deux cygnes font un coeur