--.julien.
Dieu que je souffre, Dieu que j'ai mal. Partout mes membres courbaturés sous son énergie concentrée se tendent, se détendent, et mes nerfs sont à bout. J'en peux plus vous dis-je !
Mais c'est tellement trop, et tellement tout ce que je désirais que je ris. Je pars dans une frénésie un rien sordide, et un rire incontrôlable s'empare de mon corps endolori.
Qu'y puis-je, si mes nerfs lâchent ?
C'est ainsi que plaisir et douleur se mêlent, doux paradoxe.
Jamais je n'ai tant eu la conscience de mon corps, qui se rappelle à moi à chacun de ses coups, à chacune de ses caresses, à chacune de ses griffures.
Et pourtant, de trop le sentir, je ne sens plus ma chair, ma peau, mes muscles. Le mal, vaincu par le mal.
Mon amant est merveilleux, mon amant est cruel, mon amant s'est soumis pour me soumettre, bel amant me prouvant ton amour.
Je t'aime.
Je t'aime tout entier, du membre à cette tache dans l'oeil, des pieds à tes cheveux, de tes fesses à ton poitrail.
Faire de toi ce que je veux ? Mais je ferais de toi mon âme soeur et éternelle, je ferais de toi mon Tristan, mon Pyrame, et je te forcerais à une fin heureuse, et je t'obligerais à vaincre notre tragique et annoncée destinée.
De fureur je me saisis de ta crinière et je dépose ta tête sur ma virilité. Sans prévenir, je m'offre un plaisir humide, et dispose de toi, mon objet.
Mes doigts emmêlent tes cheveux, les nouent, et te prenant par les épaules, je te somme de me faire face.
Liébault, feras-tu l'amour à d'autres ?
Parce que je ne le veux pas. Je te veux à moi, tout à moi, rien qu'à moi. Tu es mien, et je ne partage pas. En revanche, il se pourrait que tu doives me partager...
Et mon regard de le défier. Si je suis ton amour, montre moi mon importance, Baron.