[RP] Au royaume des rats, les endives sont les reines

Il était une fois une belle princesse au cheveux d'or et à la voix cristalline qui vivait dans une contrée fort fort lointaine. Elle avait prit l'habitude de passer toutes ses après-midi de fin de printemps avec ses autres amies princesses à la peau délicate et aux sourires angéliques. En cercle, elles prenaient place autour d'une table entourée de fauteuils des plus raffinés et discutaient de sujet uniquement accessibles aux princesses en prenant le thé. Ou de manière plus réaliste, Alinéa avait décidé de se sociabiliser – et ce n'était pas une mince affaire, croyez moi – en se rendant tous les après-midi en taverne afin de siroter une bière et de discuter de trucs de fille. La mioche qui lui servait de nièce/fille et dont elle avait fini par s'y attacher fortement, ne traînait jamais loin d'elle, passant de bras en bras, bavant sur de nombreuses chemises et tirant sur de nombreuses tignasses. Oui, Alinéa avait fini par trouver la parfaite technique pour profiter uniquement des bons moments. Elle squattait la nourrice de sa marraine, la jeune Nina, avait remarqué la petite faiblesse de Clélia pour les enfants, la refourguait à Messiah qui n'avait franchement pas l'air malin avec une gamine de six mois dans les bras et ainsi de suite. Jusqu'à présent, rares étaient les moments où elle avait du s'occuper de la puanteur qui émanait de ses couches. Dans la vie, il fallait savoir se montrer malin.

Bref, le sujet du jour était le maquillage. C'est ce que je disais, des trucs de filles. Elle regardait Nina s'appliquer à transformer le visage de Clélia en oeuvre d'art, tout en écoutant la petite Miel expliquer que la boue – au début, Ali avait cru qu'elle parlait de sa défection, elle trouva ça nettement moins drôle quand Clelia lui fit remarquer que la petite parlait de boue - était parfait pour ce genre de pratique. Elle restait tout de même septique par rapport à la technique de Miel mais ne fit pas de réflexion car elle trouvait la gamine tordante. Lorsqu'Elseny se mit à brailler à plein poumon, Alinéa fit un bond sur sa chaise et son coeur faillit cesser de battre.

Arggggg ! Els ! Hmpf c'est l'heure du repas des moins d'un an... Il faut que je file R'voir tout l'monde !

Elle attrapa le bébé rapidement et déposa une bise sur la joue de Clélia avant de dépasser les portiers. Elle ne se priva d'ailleurs pas de donner un petit coup de pied dans le tibias de l'un des deux pour se venger des nombreuses fois où ils avaient fait des histoires. Elle l'entendit grogner lorsqu'elle poussa la lourde porte et que la lumière du jour éblouit ses grands yeux noisettes. Ce léger éblouissement l'empêcha de regarder où est ce qu'elle mettait les pieds et ce n'est qu'en entendant un couinement qu'elle aperçut le rat dont elle venait d'écraser la queue. Par réflexe, elle relava vite le pied, s'attendant à ce qu'il déguerpisse mais il n'en fit rien. Il continua a grogner et tenta de lui mordre le pied. Ronchonnant, elle shoota dans son petit corps et l'envoya promener quelques mètres plus loin.

Sale bête grumph !

Elle fit quelques pas en pestant et s'arrêta net lorsqu'elle fut dépassé par une petite meute de rat qui faisaient un boucan d'enfer en se battent les uns avec les autres et en se tortillant sur la pierre chaude. Bizarre. Elle resta plantée au milieu du trottoir et son regard se fit plus attentif à ce qui l'entourait. Des rats, il y avait beaucoup de rats. Ce n'était pas inhabituel de rencontrer des rats dans la ville, mais là ils étaient nombreux et ... Ils avaient un air mesquin. De plus, vu la poisse qui ne la lâchait pas, Alinéa avait des tendances paranoïaques. Un frisson lui parcourut le corps et pleins de petits boutons apparurent sur sa peau. L'un d'entre eux tenta même de s'accrocher à sa robe afin de lui grimper dessus et elle se mit à grogner a son tour et revint sur ses pas. Elle s'arrêta devant l'entrée de la taverne et observa la situation qui était assez tordue et donc digne d'intérêt. Ils n'étaient pas trop nombreux, mais ils étaient trop pour que ce soit habituel. Elle poussa un hurlement lorsque l'un deux atterrit sur son épaule. Elle leva les yeux et remarqua qu'un second dansait sur le rebord d'une fenêtre en la fixant l'air de dire « et ouais pauvre conne, je crève de faim ». Oh putain mais c'est que ça fait mal ! Elle se tortilla sur place, tentant de se débarrasser de la bête qui essayait maintenant se s'attaquer à Elseny qui se remit à hurler. Elle finit par l'attraper et le balancer de toutes ses forces contre le mur et d'entrée en trombe dans la taverne, un air de folle sur sa petite frimousse.

Des rats ! Y'en a partout ! M'enfin me regardez pas comme ça ! Bon d'accord... Y'en a peut être pas tant que ça, juste un peu plus que d'habitude... Mais ils sont bizarres, ils m'ont attaqué ! Ils ont essayé de mordre Elseny !

Chaud ! Trop chaud ! Marre de tout ça, j'aime pas quand l'été vient.. L'été vient toujours... Hé toi ! Arrête de m'regarder ! Ouais c't'a toi que j'cause s'pèce de sale pigeon !

La vieille folle du village promenait sa puanteur dans un coin de Saumur, comme à son habitude. Elle voyait tout, savait tout, enfin d'après sa propre réalité et faisait chier son monde. Le monde des autres avec. Les rats, elle les avait remarqué. Sales petits être dégueulasses, autant qu'elle. Ca n'annonçait rien de bon. A force de se comporter comme des rats, 'faut croire qu'on se transforme en rat. En plus, il fallait qu'elle partage le peu de nourriture qu'elle avait avec eux. C'est que c'était mauvais ces petites bêtes. Sale race. Ca ne promettait rien de bon. Mais de toute manière, personne ne l'écoutait la vieille, tout le monde s'en foutait, elle pouvait bien crever sur le trottoir que les gens ne ferait que changer de trajectoire pour éviter sa carcasse de vieille folle. Mais elle savait elle, oui elle savait qu'ils venaient. Ils venaient pour eux, pour eux tous. Ils seraient punis, tous punis et elle, elle rigolerait bien. C'est pour ça qu'elle acceptait qu'ils viennent lui mordiller la peau et qu'il lui vole ses miettes de pain. Elle voulait pas d'histoire la vieille, parce qu'elle savait. Oui, elle rigolerait bien.

Hé toi ! Dis qu't'aurais pas une p'tite pièce pour une vieille femme ? Oh ! S'pèce de cafard ! Z'etes que des cafards. Ils viennent pour vous ! Et ouais, z'allez tous crever bande d'enfoirés ! Les rats ! Ils viennent pour toi là ! Et toi avec ton regard de morue !

Elle partit dans un petit rire qui se voulait machiavélique mais qui s'étouffa dans sa gorge et qui l'obligea à se plier en deux pour pas mourir étouffé par sa toux.

Tous qu'crever qu'j'vous dis ! Votre heure vient ! Les rats viennent !

Elle se mirait en toute insouciance dans un miroir... Ah que je ris de me voir si beeeellle en ce miroiiiiir... toussa quoi... Elle avait réussi l'exploit de faire maquiller un homme de Saumur cet après-midi là. Certes, elle avait du user de ses charmes et elle s'était trouvée bien bête quand son amoureux était entré, mais qu'importe, le résultat était à la hauteur de ses espérances.

Elle était en train de réfléchir au lancement d'une taverne-salon-de-maquillage-voire-autre-concept-en-plus quand, soudain, elle vit revenir Alinéa telle une furie dans la taverne.

Bin tiens, des rats, bin voyons... et puis quoi encore? c'est normal tu sais, les rats ça existe... alors arrête d'embêter ces petites bestioles, je sais, t'as pas du en voir des tonnes mais bon, faut s'en remettre...

Et puis de toute façon, s'il y avait le moindre problème, elle irait se réfugier dans les bras de son Craonnais, ça lui donnerait une occasion de plus de passer du temps avec lui... Ah bah, ça ferait une raison tout à fait légitime en plus, et Dieu sait qu'elle n'avait pas besoin de raisons supplémentaires.. mais la nécessité vitale, vitale!! Alors bon, OUI à une Invasion de rats finalement. C'était pas une si mauvaise idée. Donc changement de tactique, il fallait entrer dans le jeu d'Alinéa, justifié ou pas...

Elle se lève.

Euh... tu as dit.. des rats?? des RATS??? DES RATS??? (montée progressive de la tension mélodramatique...)mais.. mais.. c'est horrrriiiibleuuuuh, c'est affreuuuuux... c'est..aaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

Son premier réflexe fut de se sortir de la taverne, elle toute seule hein, parce que Alinéa, tant pis pour elle... Mal lui en prit. Elle se retrouva nez à nez avec une de ses sales bestioles qui la regarda dans les yeux l'air de dire "me touche pas sinon j'te bouffe".. les yeux des rats ont parfois des expressions très convaincantes aussi...
Elle fit demi tour, referma la porte au moment où l'affreux rat s'écrasait lourdement par terre en essayant de la mordre.
Elle se tourna vers Alinéa, il fallait sortir...

Bah ils montent la garde maintenant, y'en a tout partout, zut zut zut.. faut sortiiir, sortiiiiiiir!!!!... on sort par où? Le toit? ou la cave? mais par la cave, faudra creuser.. M'enfin je veux sortiiiiiiir moiiiii! Je veux pas mourrir dans une taverne quand même, ça serait une triste fin..

Aaaah! les bains de boue conseillés par la petite fille, c'était une très bonne idée!!! Revigorée, toute fraîche, toute bien, elle déambulait dans les rues de Saumur.


Elle entendit bien quelques cris mais elle n'y prêtait plus attention depuis longtemps. C'était des cris du dehors. Elle en avait bien assez à l'intérieur de sa caboche des cris, pas la peine d'en rajouter en écoutant en plus les autres. Et puis les gens hein, c'était les gens, des gens sans importance, elle, elle avait une mission sur Terre. Elle savait pas encore laquelle mais c'était pas grave, elle était appelée à faire de grandes choses. Grandes, très grandes, très trèèèès grandes!


Donc elle se balade, elle hume l'air. Ah tiens, la vieille folle de Saumur est passée ya pas longtemps ici... Heurk, ça empeste... Pouah, ça s'arrange vraiment pas. Un jour, faudrait qu'elle fasse quelque chose... genre un coup de poignard dans le dos, une peau de banane mal placée, un petit égorgement dans un endroit sombre. Oui, ça serait bien tout ça. Fallait encore trouver un coin sombre.

Un coin sombre, un coin sombre, un coin sombre.. j't'en ficherai des coins sombres moi...

En voilà un! Et pas mal du tout! En plus, j'pourrais laisser le corps ici, mais c'est P-A-R-F-A-I-T!!! vraiment bien!!! mais.. ah tiens, ya un truc là-bas.. ah, zut.. mais.. ça aussi ça sent mauvais...

Eurk.. mais.. mais.. mais c'est quoi c'truc?? Oh! Une Endive!!!!! mais comment qu'elle est arrivée là celle-là? V'là aut'chose?

Elle était très expressive toute seule, rarement en public mais là, dans son p'tit coin sombre, c'était la panacée. L'endive était posée là, bien en évidence. Prête à être mangée, prête à être embarquée, prête à remplir juste son rôle d'endive.. ou pas...

Elle avait l'impression d'avoir trouvé un trésor. C'est que, c'est rare une endive.. et puis c'est doux et puis c'est beau et puis.. et puis bah c'est une endive hein.. L'endive c'est bon, tout est bon dans l'endive...
Délicatement, elle la prit dans ses mains.

Oh, ma pauvre, tu étais seule ici... je vais m'occuper de toi, t'inquiète pas...

Ah tiens, un rat! Trop tard mon gros, t'arrives à la bourre, elle est à moi et à moi seule... Ah tiens, un deuxième, z'êtes pas synchros les gars là.. ah un autre.. un autre.. un autre... un autre... euh.. z'êtes combien là??? euh... un autre... mais... c't'une invasion!!!!

Bon sang, sauvons l'endive et sauve qui peeeeeuuuut!

Trop de boulot tue le boulot ! Voila l'unique pensé qui traversai l'esprit plus qu'alcoolisé de Lucius. Depuis qu'il avait accepté de suivre Kilia dans ce projet fou de régence, il n'avait pas eu un instant à lui : tenir l'inventaire d'armes du duché; verser la solde à tout les soldats, toujours prompte à gueuler en cas de retard; débattre pendant des heures sur des sujets économico-politico-judiciaire, débat bien souvent précédé de longues heures de lectures bien ennuyant et incompréhensible pour espérer seulement piper un mot de la conversation et ne pas passer pour l'idiot du village auprès de ses collègues.
t'a signé c'est pour en chier mon p'tit lulu heureusement que l'ambiance au conseil était bonne ça aidait sacrement pour bosser correctement.

Et c'est donc la principale raison de la présence du tout nouveau connétable en taverne, parfois faut aussi savoir faire tomber la pression et aller causer ,picoler avec les gonzes qu'ont est censés gouverner. Et l'après midi fut bien aussi rude qu'une journée de conseil : tous les paysans des alentours, trop content de voir un des révoltés ayant chassé Finam du pouvoir, passaient vider leurs bourses pour honorer l'homme d'une chope de bière ou d'un verre de vin.
Tact et politesse oblige, Lucius ne se fit pas prier pour descendre les différents rince-gosier. Donc autant dire qu'il était rond comme un tonneau et son esprit pourtant habituellement vif et alerte était plus qu'embrouillé.

C'est donc plein de raffinement et d'élégance, qu'après un rot monumentale, Lucius sombra dans un fond de la taverne pour cuver son vin tandis que les dames présentes continuer à parler maquillage et autre frou-frou.

L'ivresse, dans le cas du connétable, amenait son lot de parole incompréhensible, de hoquet désagréable, mais plus ennuyant que tout d'hallucination. Et comme bien souvent quand l'esprit joue des tours à son hôte, la plus terrible peur de Lucius se matérialisa devant lui : une infâme et horrible endive.....
Ce légume, qui avait de son joug effrayant marquer la jeunesse de l'homme était là, devant lui, se dressant près à l'attaquer......

ARGGGGGGGG ILS VIENNENT ME CHERCHEEEEEEEEEEEEEER

Se réveillant d'un sursaut, il dégaina son épée, et frappa les alentours de grand coup inutile, après quelques secondes d'un combat épique et acharnés contre d'éventuels agresseurs, Lucius ouvra les yeux et ne vit que Clelia et Alinea, le regardant d'un air bizarre.
Rouge de confusion d'avoir été surprit affolé il leur dit d'un ton calme

Pardonnez moi mesdames, j'crois que la vignasse du patron me réussit pas

Retournant dans son coin de taverne la tête basse, encore effrayé de cette vision atroce, il prit quelques parchemins remplit de chiffres et des scribouillage pour ce donner une contenance ducale, qui ne durat qu'un temps avant qu'il ne sombre de nouveau dans les bras de Morphée.

Euh... tu as dit.. des rats?? des RATS??? DES RATS??? mais.. mais.. c'est horrrriiiibleuuuuh, c'est affreuuuuux... c'est..aaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

Reveillez en sursaut par la buse de nièce, il dit d'une voix forte

CLELIA, t'a pas finit de brailler le tonton quand il bosse ! J'suis sur un dossier très important de rentabilisation des mines en fonction de l'intensité des précipitations et de la culture des endives. Faut que je rende un rapport la-dessus ce soir !

La voyant sortir, il crut un bref instant que son autorité naturel avait suffit à la calmer, mais elle revint vite et dit à nouveau

Bah ils montent la garde maintenant, y'en a tout partout, zut zut zut.. faut sortiiir, sortiiiiiiir!!!!... on sort par où? Le toit? ou la cave? mais par la cave, faudra creuser.. M'enfin je veux sortiiiiiiir moiiiii! Je veux pas mourrir dans une taverne quand même, ça serait une triste fin..

Plus qu'agacé par les cris de la petite, Lucius se leva et se dirigea vers la porte d'un pas aléatoire, hoquetant sa bière. Dégainant son épée il se retourna vers Clelia et dit

Miladiou Clelia, c'est pas non plus trois rats qui vont te filer les roustons non ? Je m'occupe rapidement et tu me payera un verre à boire pour ma peine

Ouvrant la porte en rigolant, il se rappela sa promesse de toujours défendre l'Anjou contre toute attaque, promesse renouvelé en acceptant le poste de connétable, il ouvrit la porte, prêt à repousser toutes attaques, fut elles lancés par des rats affamés.
Mais, l'esprit diaboliquement vicieux du pauvre homme lui joua des tours, et point de rats à l'horizon, mais des dizaines, des centaines d'endives, partout autour de lui, le guettant, le menaçant, grognant en montrant le croc, raclant le sol de leurs griffes.

N'écoutant que son courage, Lucius claqua bien vite la porte, lâcha son épée et bondit sur la table la plus proche en hurlant

CLELIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Visiblement paniqué, tremblant de peur devant cette vision apocalyptique, craignant d'avoir attirer la colère divine qui le punissait par cette meutes d'endives il supplia sa nièce

M'abandonne pas Clelia, jt'en supplie me laisse pas tout seul, ils viennent pour moi, ils viennent me chercher, défend moi !
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Lucius de Penthièvre
Baron déchut de Saint Gervais du Vic
Connétable d'Anjou
Ex plein de trucs
La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens.

Il sortit de la taverne, l'épée devant lui, pour LA protéger. C'est qu'elle l'aimait son tonton buse et là, on pouvait voir dans son regard toute l'admiration qu'elle avait pour lui, toute sa gratitude aussi. Qu'est-ce qu'il était fort, qu'est-ce que qu'il était courageux!!!

Elle se disait qu'elle était plutôt bien entourée, même si elle avait oublié l'histoire d'un instant que Lucius cuvait dans un coin de la taverne. Il n'y en avait que pour son Craonnais en ce moment, comme une lubie, c'était bien étrange d'ailleurs...

Mais elle n'eut pas le temps de continuer à s'interroger sur ce sujet fort plaisant puisque qu'elle vit revenir Lucius, blême, totalement désorienté. Il entra en trombes et sauta sur la table. Ah mais non!!! ils n'étaient pas à l'intérieur les rats, mais que faisait-il? Un bref regard d'incompréhension en direction d'Alinéa et déjà Lucius criait à plein poumon.

La nièce n'est pas indulgente, c'est là son moindre défaut.

Non mais je rêve!!! ça suffit oui! Descends de là tout de suiiiiiteuuuh! Luluuuueuuuh! Faut que tu me sauves!!! m'enfin euh.. que tu NOUS sauves!!!

Pfff, pourquoi était-elle venue en taverne sans son Craonnais aussi.. il fallait toujours avoir un Craonnais à portée de main pour les cas d'extrême urgence et là, ça commençait à en devenir un.

Les souris commençaient à attaquer la porte. Elles grattaient la porte avec leurs grosses pattes velues, griffues, pleines de méchanceté souricière. Elles n'allaient pas tarder à pouvoir se faufiler à l'intérieur de la taverne. Il fallait faire quelque chose. Elle prit à Lucius, qui faisait encore tout son cinéma sur la table, son épée.
D'un geste souple, elle la planta dans un de ces gros rats qui avait réussi à entrer. Saisissant un tabouret, elle le cala sur l'ouverture qu'il avait fait le saligaud.

Très fière, elle ramena le trophée, toujours au bout de l'épée de Lucius, sous le nez de ce dernier.

Des endives, partout autour de lui, terrifiantes, n'attendant qu'un moment d'inattention pour le dévorer, jamais il ne pourra se défaire de cette vision d'horreur. Toujours perché sur la table, terrifié à l'idée d'être cerné par des endives, le connétable subit sans broncher le braillement de la petite

Non mais je rêve!!! ça suffit oui! Descends de là tout de suiiiiiteuuuh! Luluuuueuuuh! Faut que tu me sauves!!! m'enfin euh.. que tu NOUS sauves!!!

Plutôt crever que sortir devant ces monstres !
Le pape en personne se ferait attaquer, je mouflerais pas et je laisserais ces horreurs le bouffer !

Tendant l'oreille, il endit les endives les plus coriaces s'attaquer à la porte, se roulant en boule et attendant une mort qui s'annonce très proche il laissa sa nièce prendre son épée en gémissant :

Pourquoi moi.......pourquoi si jeune..........très grand Aristote pourquoi me punit tu pour quelque poutrage ? ce n'etait que des Poitevins et des Tourangeaux! Faut pas en faire une affaire personnelle!

La petite eu vite fait de pourfendre une des créatures du diable et revint la brandissant comme un trophé pour lui exhiber sous le nez
Voyant sa buse de nièce arriver avec une endive agonisante au fil de son épée, Lucius ne put contenir son instinct de survit, et s'empara de la première chose qui lui passait par la main.
Ne laissant pas une seconde à Clelia pour s'expliquer, il lui lança une carafe pleine de vin à la figure.
Par chance pour la petite, le connétable était plus que rond il la loupa, non sans que le breuvage ne l'éclabousse abondamment.
Sautant en arrière le plus loin possible de la chose, Lucius hurla

VADE RETRO SATANAS, CRÉATURE DU DIABLE !

Se cachant derrière le comptoir il observa de loin la proie de Clelia
Un souffle de vie maléfique résidait encore en elle, elle observait le connétable d'un air vicieux, comme annimé par la volonté de propager la souffrance le plus longtemps possible

Clelia, si tu à un minimum d'amour pour ton tonton et que tu souhaite voir un jour la couleur de mon héritage, jette moi cette saloperie au feu de suite !
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Lucius de Penthièvre
Baron déchut de Saint Gervais du Vic
Connétable d'Anjou
Ex plein de trucs
La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens.

Alinéa plissa les yeux en regardant Clelia. Elle se foutait de sa gueule ? Elle ouvrait déjà la bouche pour plaider sa cause et tenter de ne pas passer pour une folle mais Elseny gigotait trop dans ses bras sans s'arrêter de pleurer. Elle alla se réfugier dans un coin de la taverne et essaya de la bercer pour la calmer un peu.

Arrêtes de pleurer Els. Allé arrête. Bon hé ! C'est pas les petites bêtes qui vont manger les grosses nan mais !

Tout à coup, Clélia se mit à gueuler, elle sursauta. Ah bah merci, ça va m'aider à calmer la petite ça ! Elle râla dans sa barbe et tourna le dos à tout le monde dans la pièce et se mit à chanter une petite berceuse, toujours dans l'espoir qu'Elseny se taise. Elle avait horreur des cries de bébé.

Arrête Elseny ! Si tu t'arrêtes pas de pleurer les rats vont venir et ils vont te manger !

Froncement de sourcil, la voix méchante, elle savait y faire. Au moins, la petite l'avait bouclé. Elle put se concentrer sur la situation et se tourna vers la porte où elle vit Clélia débarquer, blême, le regard bizarre.

Je te l'avais dit, t'as pas voulu me croire ah ! T'as l'air maligne maintenant.

Un petit air satisfait s'installa sur la frimousse d'Alinéa qui se dandina avec la petite dans les bras. Petite qu'elle finit par reposer dans un couffin bien en évidence, de manière à ce qu'elle puisse y jeter un coup d'oeil. Mais qu'est ce qu'ils avaient ces foutus rats ? C'était n'importe quoi. Un rat, c'est pas censé faire chier son monde, ni nous attaquer. Peut être qu'il s'agissait d'un baby boom de rat. Beurk, quelle horreur. Enfin, il n'y en avait pas non plus des tonnes, il ne fallait pas charrier. C'était juste... Bizarre et assez inquiétant, il fallait l'avouer. Elle continua à divaguer ainsi jusqu'à ce qu'elle entende Lucius beugler, ce qui la fit sursauter. Elle avait oublié qu'il était là lui. Avec Clélia, elle le regarda bizarrement.

Ah, ils viennent pour vous Lulu, ceci explique cela. Hmm.. On a cas le leurs donner...

Sous les regard désapprobateur, elle se tortilla sur place, un sourire gêné sur le visage.

Bah quoi... J'ai une fille 'faut comprendre hein !

Petit haussement d'épaule, elle écouta Lucius s'exprimer. Lui non plus ne les croyait pas. Remarque, c'est une situation assez comique si on y réfléchit bien. Elle non plus ne l'aurait pas cru. Elle l'écouta faire son homme. Oui, tous les hommes étaient pareil, à dire que c'était rien, à dire que c'était un petit caprice et que c'était n'importe quoi, qu'ils allaient régler la situation tout ça tout ça. Elle le vit aussi rentrer la queue entre les jambes et grimper sur une table comme une fillette apeurée. Enfin, elle n'avait pas eu l'air plus fine plus tôt quand elle se trouvait dans la même situation mais ELLE, elle n'était pas montée sur une table. Manquerait plus que ça, un peu de courage non de dieu !

Ah bah... Nous voilà bien. Clélia tu fais quoi ??! Beurk...

Elle regarda le rat se balancer à la pointe de l'épée de Lucius avec une mimique de dégoût sur son petit visage. Elle aimait pas les rats, ça puait et apportait plein de maladie. En plus les voilà qui attaquaient. Mon dieu mais qu'est ce que voulait dire tout ce bordel ? Et puis voilà que l'oncle de Clélia pétait totalement les plombs. La scène était presque comique et elle les regarda d'un air perplexe. Ils sont tous tarés là dedans.

Rho mais je suis sure qu'il n'y en a pas tant que ça ! On va tous les crever, les embrocher et les faire rôtir. Allé Lucius fait pas ta fillette merde ! Pis on s'en tape du pape... L'est mort de toute façon.

Discrètement, elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Non, ils n'étaient pas si nombreux que ça, une petite vingtaine mais la vache, ils avaient l'air vachement méchants et sournois. Peut être qu'ils étaient en colère parce qu'elle avait écrasé la queue et shooté dans l'un d'eux. Mais nan, ça arrivait tout le temps. Toute cette histoire était bizarre, elle se pinça pour vérifier qu'elle ne rêvait pas. Mais non, tout était bien réel.

Dites, vous croyez que c'est juste ici ou que c'est comme ça dans toute la ville ? Ils ont la rage peut être... Oh putain ! 'faut pas qu'ils nous mordent ! Je suis sure qu'ils ont la rage !

Elle plissa le nez, un air vraiment inquiet pour la première fois. C'était la seule explication plausible. La rage rendait les animaux violant et inhabituellement agressif. De plus, s'ils mordaient, ça pouvait s'attraper. Elle arracha l'épée de Clélia et se mit sur le pas de la porte. Elle la leva bien haut et se mit à faire de grand mouvements de haut en bas, hachant tout ce qui passait à proximité.

'faut pas qu'ils nous mordent ! 'faut les buter ces enfoirés !

Essoufflée, elle referma la porte derrière elle et s'y adossa, laissant tomber l'épée au sol et les regardant la regarder comme si elle était folle.

[Pendant ce temps...]

Ronf' ronf" rooooonf'

Quel est ce bruit rauque, et pas très agréable à entendre? Un nain qui ronfle parce qu'il est crevé. Difficile à croire mais pourtant vrai.. C'est donc un nain qui dormait dans une grange en ronflant qui fut réveillés par des cris. M'enfin réveillés il ne le fut pas tout de suite. Il faut y mettre le temps pour le réveiller ce bon nain.

Humpf! C'est qui ces couillus d'idiots qui font tant de bruits à c'tte heure ci. On peut même plus pioncer tranquille après une rude journée de boulot?!

Question rhétorique bien entendu... Personne était là pour lui répondre. Pis de toute façon y avait rien à répondre à un en colère en manque de sommeil... Il se leva s'habilla et vissa son casque sur la tête. Surement une façon de cacher sur rouquinatitude. Il prit une massue aussi, de quoi faire taire les idiots qui faisaient tant de vacarme.

Il se rapprocha du bruit en râlant comme à son habitude, quoique il râlait un peu moins que d'habitude étant donné qu'il était fatigué, et qu'il voulait encore dormir.

Cet effet de fatigue fut vite dissipé en voyant la cause des cris. En effet le phénomène fut frappant, une multitude de bête, certaines complètements fauchés d'autres encore entrain de gratter la lourde porte de la taverne. On voyait par la fenêtre fermée les personnes apeurées à l'intérieur.

Le nain émit un rire, une erreur surement puisque les rats encore en vie tournèrent la tête vers lui. Dans le même élan elles commencèrent à courir vers lui. Ni une ni deux le nain courit dans la direction inverse. Il courut encore et encore jusqu'à s'apercevoir qu'il se retrouva de nouveau devant la taverne cette fois ci, sans les rats à l'entrée. Sans attendre il serra plus fort son bâton et se dirigea vers la porte, bien entendu les rats le suivait encore. Il ouvrit la porte trébucha sur une forme par terre.

Humpf Mordecouille qu'est ce que c'est ça encore?!! AH c'est vous..

il eut à peine le temps de finir sa phrase que d'autres rats arrivaient, son instinct de survie aussi bas soit il lui permet par un réflexe incroyable pour un nain de claquer la porte avant qu'ils ne rentrent. Le choc de leurs têtes se fit ressentir à travers toute la porte. et le nain s'affala par terre la respiration encore haletante.

Bon diouss! S'passe quoi encore ici?!!!!
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Avec son endive à la main, elle déambulait maintenant gaiement, insensible à l'agitation extérieure. Elle avait une certaine capacité à se détacher de son environnement. Elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir faire avec son endive.. et puis, faudrait en trouver d'autres, parce qu'une endive c'est bien, mais deux c'est encore mieux.

Elle réfléchissait donc à la meilleure façon de "s'occuper" de son endive. Avec qui l'accommoder, combien de temps la faire cuire, combien de temps en prendre soin sans y toucher.. Enfin un tas de réflexions à l'intérêt discutable.

Soudain, une vision la tira de sa rêverie, c'est qu'il fallait que ça soit quelque chose pour que ça l'interpelle pour la tirer de son propre monde.

Il s'agissait d'un nain, oui un nain! elle n'en avait jamais vu, elle pensait qu'ils n'existaient que dans les contes qu'elle avait parfois entendu. Et non, visiblement, ils existaient bel et bien. Et chose curieuse, ce nain courrait, d'une façon qu'elle jugea comique. Habillé d'une façon étrange, elle le suivit du regard, puis le suivit tout court (bah oui, elle ne le voyait plus...).

Elle le vit entrer dans une taverne dans laquelle étaient déjà un certain nombre de personnes qu'elle n'arrivait pas à identifier. Mais elle trouva son empressement étrange, bizarre.. son esprit tortueux se demanda s'il n'y avait pas là complot, complot contre elle ne savait pas vraiment quoi, mais complot à coup sûr... z'avaient pas l'air très réglos les gens de la taverne. A entendre leurs cris, il s'en passait des choses. Elle s'approcha d'une fenêtre et jeta un coup d'oeil à l'intérieur. Le nain venait d'arriver et parlait avec les personnes présentes. Une folle qui faisait des moulinets avec une épée. Un vieux fou bizarre qui était debout sur une table et hurlait. Une pimbêche qui essayait visiblement de le calmer. Un ou une braillarde qui remplissait son rôle de bébé à merveille...

M'enfin.. mais.. sont pas nets ceux-là... qu'est-ce qu'ils fabriquent là d'dans.. qu'est-ce qu'il vont faire au bébé??? Ah mais la garde, où qu'elle est la garde.. la gaaaaarde? ah bah ya personne t'façon.. comme d'hab quoi...

Bon.. j'fais quoi? j'les laisse égorger l'enfant? Mpfff, yen a trop d't'façon, un d'plus un d'moins, ça fera moins de linge à laver... m'enfin... m'enfin... m'enfin... m'enfin...

Elle était bloquée, au sens propre comme au figuré, ne sachant que faire.. Soudain, elle eut l'I-D-E-E!! Oui! L'Idée du Siècle...

Elle avisa un tas de paille, juste à côté du mur de la taverne. La charpente était en bois... Une idée germa dans son esprit, elle pensait juste les effrayer mais si elle pouvait purger le mal par le mal hein... Elle entreprit de faire un feu. En pleine journée, c'était pas nécessaire mais là, c'était d'utilité générale. Comme elle n'était pas très douée, le feu ne prit pas rapidement. La paille commençait tout doucement à brunir. Ca allait mettre beaucoup de temps pour prendre totalement feu tout ça... Faudrait peut-être l'attiser un peu...

Elle n'avait pas vu qu'entretemps, un rat s'était glissé le long de sa jambe. Elle le sentit, leva un pied et poussa un petit cri. Horrifié, le rat prit peur et par instinct de préservation, il planta ses crocs dans son pied.

Mpfffgrrrrr.. aïe... saleté de saleté de... tu vas voir c'que tu vas prendre...

Elle saisit un bâton et commença à poursuivre le rat qui décampait sans demander son reste. La paille doucement se consumait...