--Raven_mordcoeur_
Tais-toi donc, femme.
Raven se concentrait pour faire réapparaître l'image de sa Sentinelle. Et il fallait bien avouer qu'entendre les exigences de la catin le perturbait un peu. Non parce qu'elle exigeait. Elle pouvait toujours tenter. Mais parce que sa voix effaçait les souvenirs de sa belle.
Il se planta sur un coude, et de sa main ainsi libérée, il vint bloquer la jolie bouche bavarde. Puis il ferma les yeux, ignorant la déception de la blonde, et reprit. Il fallait qu'elle réapparaisse, qu'elle se rappelle à son souvenir. Son autre. Sa moitié perdue. Il ne pouvait survivre qu'en la voyant, même fugace, même floue derrière sa flamme.
Revoir comme ils s'aimaient, nus, abandonnés et confiants. Retrouver sa sauvagerie qui se muait, sous lui, en douceur fragile. Retrouver son caractère flamboyant, sa jalousie, sa hargne, quand toujours elle le suivait, partout. Elle était les yeux dans son dos, elle était sa flamme protectrice, sa complice.
Il jouit, dans un souffle muet.
L'image s'évanouit, lentement.
Et il se retira lui aussi.
Tiens. Tu as été parfaite.
Il s'était rhabillé et donnait à la femme une bonne somme, plus que convenu, pour effacer le désenchantement dans ses beaux yeux.
Il y a assez d'argent : je veux que tu ailles acheter des braies à ta taille, pour quand je reviendrai. Mon nom est Raven. Raven Mordcoeur.
Les yeux ouverts, il l'embrassa sur la bouche. Il l'embrassait elle, Hetaïre.
Et puis sortit.