[RP semi-ouvert] Souvenirs d'Orient

Coldtracker

Les cauchemars, le prix à payer quand on a pour métier celui des armes....

Il n'avait envie de voir personne et caressa l'idée d'aller fermer la porte mais il n'en fit rien et la laissa revenir et lui parler....

Il la regarda avec un air désolé mais ne prit pas la parole....

Elle le menaça mais cela fut sans effet sur lui, il était hermétique à ce genre de choses pour en avoir trop entendu, trop vu...

Trop fait....

Il tendit la main , prit l'assiette et mangea....

Après quelques minutes de silence, il consentit à dire:
-"Désolé... Les mauvais persistent au réveil parfois...C'est le prix à payer pour la vie que je mène..."

Elle voulait apprendre le maniement des armes, elle était volontaire....
Bien, cela il pouvait s'en charger sans peine....

Il la fixa à son tour de ses yeux de glace et dit:
-"Ainsi donc tu es volontaire pour apprendre à te battre, bien cela va me faciliter les choses, je vais former ton corps mais aussi ton esprit...Et on commencera à l'espée, non à la dague....La dague se voit en dernier..."

Son visage blanc reprenait des couleurs et redevenait dur comme à son habitude...

Il mangea encore un peu et dit:
-"Première leçon..."

Il lâcha alors l'assiette pour se saisir du fourreau de son éespée bastarde qu'il empoigna et dégaina d'un coup...

Il dit alors:
-"Tu dois apprendre le secret du combat, son mystère et son art..
Tu dois apprendre sa valeur Linon, tu dois apprendre ses lois.
Car à personne, personne en ce monde tu ne dois te fier. Ni aux hommes, ni aux femmes, ni aux bêtes."

Il désigna l'éspée du menton et reprit:
-"À ceci tu dois te fier. ..."
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Linon

Petit hochement de menton pour signifier qu’elle avait entendu qu’il était désolé, Linon regarda l’homme manger en s’interrogeant sur les mauvais dont il avait parlé. Des mauvais quoi ? Des rêves, des cauchemars ? Mais de quoi peut-on bien rêver qui vous fasse sauter à la gorge de la première personne qui vous touche…

Les paroles du jeune homme la tirèrent de ses réflexions, elle lui jeta un regard surpris et ouvrait la bouche pour répondre que non, non, il n’avait pas compris, elle ne voulait pas apprendre à se battre mais seulement à se défendre, et que son corps n’avait pas besoin d’être façonné, quand Maël qui semblait aller beaucoup mieux lâcha l’assiette et brandit son épée, faisant tressaillir la jeune femme qui écarquilla les yeux.

Son regard lâcha l’épée pour lentement rejoindre le visage du breton qui en faisait l’apologie. Se fier à une épée plutôt qu’aux hommes…. Petite grimace... elle répondit doucement

C’est pourtant un homme qui m’a sauvée hier, pas une épée….

Coldtracker

Il la regarda fixement et répondit:
-"Certes mais cet homme a été forgé par l'éspée et son enseignement....

Rien de ce que j'ai fait pour sauver ta vie ne m'aurait été possible sans cela....

L'art du combat regroupe tant de disciplines différentes et complémentaires...
C'est l'office d'une vie une fois que l'on a décidé de s'y consacrer....

Je sais que ce n'est point ton désir mais je puis faire de toi une combattante"

Il se leva et fouetta l'air avec l'éspée d'un coup sec et dit:
-"Prête pour ta première leçon?"
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Linon

Elle regarda l'homme qui résultait de l'enseignement de l'épée, doutant encore un peu qu'il puisse se résumer à ça... il avait l'air bien plus fort et intelligent qu'une bête épée. Et si elle devait trouver un office pour remplir sa vie, ce serait sans doute celui d'un couvent où elle pourrait aller expier les fautes qui l'avaient menée sur ce bateau.
Mais Maël qui semblait complètement remis de son mauvais rêve sautait maintenant sur ses pieds et agitait son épée. Linon bondit sur les siens et s'écarta vivement en maugréant.

oui, oui... mais doucement avec ça, ça a l'air coupant...

Première leçon pour devenir combattante, humpf... mais après tout, ça semblait distraire le colosse, alors autant y aller. L'essentiel pour Linon étant juste qu'il se souvienne de qui dirigeait tout ça maintenant. Aussi lui tourna-t-elle le dos et se dirigea-t-elle vers la porte

D'accord, allons-y... mais pas ici, c'est trop petit et trop noir. Suis-moi !

Coldtracker

Il sourit et passa devant se déplaçant vite malgré son grand gabarit et la porte passée il dit:
"Non, c'est toi qui va suivre maintenant...."

Il tenait en main deux manches en bois qu'il posa contre le bastingage et reprit:
-"Avant de commencer, il faut chauffer le corps comme l'on chauffe un cheval avant de le faire galoper à outrance....

Pour cela il y a des mouvements à faire...Tu as juste à faire la même chose que moi...."

Il enleva son doublet armant et sa chainse et commença par le cou , faisant des cercles dans un sens puis dans l'autre, allant de haut en bas, puis les bras et chaque articulation de ceux-ci...Il passa alors au bassin puis aux jambes et à leurs différentes articulations...

Il dit:
-"Ceci est à faire avant chaque entraînement...."

Il dégaina son espée bâstarde et la laissa reposer la pointe au sol et commença:
-"L'espée est pareil à un corps, elle est composée de différentes parties

Le fort et le faible de la lame...
Ce que l’on appelle plus simplement « le fort » correspond à la partie qui courre de la garde au centre de la lame alors que « le faible » courre du centre à la pointe. Ta force est entière au niveau de la poignée or, plus on s’en éloigne et plus elle est diminuée, ce qui a pour effet qu’un adversaire peut contrôler ton épée sans que tu ne puisses résister.
Saisis-toi fermement de votre épée et demande à un n'importe qui d’empoigner la lame à la garde, il aura de grande difficulté à te manœuvrer.
Maintenant demande- lui de prendre la pointe et de bouger
l’épée, tu seras incapable de résister. Voilà le principe des leviers .
Levées et pesées ....Nous y reviendrons.

Le court et le long...
Le court et le long tranchant : tu as sans doute remarqué que ton épée longue est pourvue de deux tranchants parfaitement identiques. La notion de « court » et de « long » est tout à fait abstraite.
Le long tranchant se trouve du côté de tes doigts alors que le court est de l’autre côté, orienté vers le poignet. Utiliser le long permet plus de puissance.

L’intérieur et l’extérieur...
Etre à l’intérieur signifie que ton épée pointe entre l’épée de votre adversaire et la ligne verticale passant par le milieu de son corps. Généralement, si l’on se trouve à l’extérieur, c’est que
l’escrimeur qui te fait face vous menace de sa pointe à l’intérieur, ce qui peut s’avérer fâcheux....

Suis-je assez clair?"
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Linon

Arf... le pouvoir qu'elle s'était à peine auto-attribué lui était déjà repris par le costaud qui la doubla prestement. Mais Linon un peu rassurée par le sourire de Maël se détendit un peu quand même et le suivit de bonne grâce, le début d'un sourire sur les lèvres. Sourire qui disparut quand il fut question de ... chauffer son corps?? Le soleil tapait bien assez et de toute façon, elle ne savait pas monter, donc la comparaison avec le cheval tombait complètement à plat.

Elle haussa un sourcil incrédule en regardant les mouvements de Maël, mais s'essaya à en faire autant. Pour la tête et les bras, ça allait à peu près, mais quand elle posa les mains sur ses hanches et entreprit de faire faire des rotations à son bassin, elle rougit violemment de l'impudeur qu'il lui demandait d'afficher.

Non, non, mais Maël... j'peux pas faire ça voyons....

Mais le costaud tout à son cours continuait déjà. Linon gigota vaguement les jambes et considéra que ça suffirait bien, plus occupée à surveiller du coin de l'oeil les mouvements sur le pont qu'à écouter le maître d'armes. Pourtant les termes techniques l'obligèrent à se concentrer sur ce qu'il disait... et essayer de comprendre tout ça lui demanda un gros effort. Le fort et le faible, pas de problème, elle connaissait le principe du levier. Se répéter une fois l'explication en regardant l'épée lui suffit pour comprendre.

Mais pendant ce temps, le colosse avait continué sur le court et le long. La jeune femme un peu larguée essaya de rattraper en regardant les doigts, les deux tranchants, mais peine perdue, il lui manquait trop d'informations... Son regard rencontra les deux bâtons posés contre le bastingage, elle déglutit en se souvenant des méthodes pédagogiques de Nicétas et s'inquiéta immédiatement de celles de Maël pendant que ce dernier parlait d'intérieur et d'extérieur de corps fâcheux. Sans aucun doute il était un peu plus costaud que le vieux grec, et la badine était sûrement de la rigolade à côté du bâton... Aussi fit-elle discrètement un léger pas de côté pour s'écarter du bâton tout en levant un regard enjôleur et perdu, doublé d'un sourire niais sur le professeur.

Oui, oui, tu es parfaitement clair...

Tsss... elle aurait dû lui proposer un cours de grec au lieu de se laisser embarquer sur un domaine qu'il connaissait si bien.

Coldtracker

Linon a écrit:

Oui, oui, tu es parfaitement clair...

Il la regarde attentivement et pense:
C'est cela oui, clair comme de l'huile de roche....

Et il remarqua les regards appuyé sur les deux bâtons posés contre le bastingage et chose rare son sourire s'élargit et il dit:
-"Je ne les ai pas pris pour te mettre sur la couenne avec Linon....

Enfin, pas comme tu pourrais le penser, c'est avec eux que l'on va s'entraîner, il serait dommage que je te coupe en deux pendant l'entraînement non?"

Le colosse torse nu commençait à suer...Au sens propre comme figuré, il savait que l'enseignement n'allait pas être facile mais il n'était pas du genre à lâcher l'affaire....

Aussi, il dit reprit:
-"Laisse moi faire je ne vais pas te faire de mal..."

Il passa derrière et ramena ses bras autour d'elle....L'éspée, la pointe encore et toujours vers le bas puis, il prit les mains de linon une à une et vint les placer sur la poignée de l'espée....

Avec douceur malgré sa stature il la déplaça face au mât et dit:
-"Ton corps ne doit pas faire face à l’adversaire qui pourrait alors profiter des quatre ouvertures.
Oriente tes épaules légèrement vers ta droite, jambes fléchies, la gauche en avant. En effet, si tu frappes par la droite, fais un pas avec la jambe droite ; ton coup sera plus puissant et ton corps ne finira pas tordu. "

Accompagnant la voix du geste, il posa une main sur une hanche et une autre sur une épaule et bougea la faisant bouger de concert...

Il reprit:
-"Pour les droitiers, la main droite se place immédiatement sous la garde de manière à être en mesure de poser rapidement et sans gêne le pouce à plat sur la lame. Idéalement, lorsque la main droite saisit la poignée, la dernière phalange de tes doigts se trouve sous un quillon et les articulations saillantes du dos de la main sous l’autre quillon.
Suivant la longueur de la poignée et la forme du pommeau, la main gauche se place sous la main droite. Plus les mains sont écartées sur la poignée , plus tu auras de force dans les leviers au risque de perdre en rapidité. Pour le moment, choisis un espacement qui te paraît
confortable ; il sera toujours temps de réajuster la position de tes mains quand tu sentiras quel est ton style de combat.

Tu peux en croire mon expérience : si ton adversaire a les mains écartées, c’est qu’il cherchera peut être à passer en force à défaut de rapidité, prends y garde, d’autant plus que ses parades seront solides. Si, en revanche, ses mains sont collées l’une à l’autre, ses attaques et ses retraits seront rapides et souples, telle une anguille, mais ses parades seront moins franches...."

Et il plaça les mains de linon dans la bonne position, lui laissant la latitude pour se mettre à l'aise et trouver sa prise.....

Il ajouta:
-"Retiens bien ceci : la main gauche donne la puissance alors que la main droite oriente l’épée. Chaque escrimeur tend a concentrer tout son effort sur la main droite, ce qui est une erreur. Les coups sont bien plus terribles quand ils sont assenés comme je viens de te le décrire. D’autant qu’en sollicitant trop la main droite, ton bras va s’épuiser rapidement et par conséquent tes frappes deviendront moins précises et moins puissantes...."

Les mains du colosse glissèrent de celles de Linon pour se poser sur ses avant bras qu'il enserra et lui fit bouger l'espée de gauche à droite et de haut en bas pour qu'elle en prenne la mesure....

Il s'écarta alors d'elle et lui répéta avec patience toute la géographie de l'espée pendant qu'elle prenait la mesure de celle-ci....

-"Prends la mesure de l'arme et tu vas tout retenir..."
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Linon

La jeune femme rosit de gêne en comprenant qu'il l'avait si aisément démasquée. Elle baissa les yeux et détourna le regard pour ne pas croiser le sien, grimaça pour elle-même en l'entendant évoquer l'idée de la couper en deux, bien d'accord avec lui que ce serait dommage.

Ne sachant plus que faire, elle se contenta d'acquiescer quand il lui proposa de le laisser faire et l'instant d'après, le colosse était derrière elle et prenait ses mains. La surprenante douceur du ton la décrispa peu à peu et elle se mit à écouter attentivement le jeune homme, sans quitter des yeux ses mains sur la poignée, hochant légèrement la tête de temps en temps pour marquer qu'elle comprenait. Elle bougea docilement sous l'impulsion des mains qui la guidaient, oubliant de se troubler sous leur chaleur, et s'appliqua à reproduire le mouvement vers la droite, jambes fléchies, d'abord la jambe droite en avant mais elle se dépêcha de l'échanger contre la gauche pour ne pas finir tordue.

Pas très sûre de ce qu'était un quillon, elle plaça néanmoins ses mains comme il le lui indiquait, hochant toujours la tête aux explications sur la position des mains. Et comme elle voulait se défendre contre des costauds toujours plus forts qu'elle, elle écarta les mains l'une de l'autre autant que possible.

Maël guida encore quelques mouvements puis s'écarta. Brusquement livrée à elle-même, Linon manqua laisser tomber la pointe de l'épée et la rajusta juste à temps. Elle fut contrainte de rapprocher ses mains, et entreprit de refaire les mouvements mais spontanément, la main droite portait le poids de l'épée et guidait le geste. Concentrée sur ses efforts, la jeune femme loupa encore une partie des explications renouvelées. Mais peu importait, il lui semblait que la pratique était plus importante pour se défendre contre des costauds. Elle sourit enfin franchement au patient jeune homme.

Comme ça?

Coldtracker

Le colosse sourit et dit:
-"Oui c'est ainsi qu'il faut te placer, continue..."

Et il répéta tout ce qu'il venait de dire , posément tournant au tour d'elle et la replaçant quand il le fallait....

Il enchaîna ensuite:
-"Il te faut apprendre à bien frapper...

Tordre et détordre comme l'on dit en escrime..."

Il vint se placer derrière elle et posa ses mains sur ses hanches et reprit:
-"Comme nous l’avons vu précédemment, frapper est un déplacement complet du corps.
Ton coup s’accompagne d’un pas. Afin de t'aider à assimiler ce mouvement, avance d’un pas sans bouger le haut du corps, tu constateras que ton torse n’est plus dans l’alignement de tes hanches : il y a torsion.
Naturellement, tu vas ramener ton torse dans cet alignement, ce qui a pour effet de créer une impulsion dans tes épaules, puis dans
tes bras, puis dans tes main pour finir dans la pointe de la lame, devenue pour l’occasion une partie intégrante de ton corps. Avec de l’expérience tu seras capable de terminer ton coup au même instant que ton pas, la pointe s’immobilisant au moment où le pied touche le sol."

Et tout en expliquant, il accompagna les mouvements de Linon corrigeant ce qui devait l'être....

Il se recula alors et se mit devant elle en disant:
-"Recommence Linon..."
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Linon

Il tournait autour d'elle en lui faisant recommencer l'exercice, et Linon faisait de son mieux pour y parvenir et maintenir ce nouveau sourire apparu sur le visage du jeune homme. Il était dans son élément, et elle le trouvait bien moins rébarbatif avec ce sourire qui lui allait très bien. Elle s’appliquait donc à être un peu moins maladroite, ce qui était assez simple tant qu’il la guidait de manière très proche, et s’avérait plus difficile quand il s’écartait.

Apprendre à bien frapper lui dit-il… pourtant la jeune femme s’imaginait mal frapper quelqu’un à moins d’un danger imminent et violent. Mais gardant ses pensées pour elle pour ne pas décevoir le combattant, elle acquiesça et son sourire se réchauffa au contact certainement innocent des mains sur ses hanches.

Exercice suivant : avancer d'un pas sans bouger le torse. Argg... Linon constata vite que c'était impossible et qu'elle était obligée de suivre ses jambes.Et tant qu'à faire de suivre, d'emmener l'épée avec elle. Les trois opérations se firent de manière un peu désynchronisée, mais grâce à l'aide de son nouveau maître d'armes, les essais suivants furent plus concluants. Avec un petit sourire en coin, la jeune femme se fit la réflexion qu'en tenant l'épée à l'horizontale, elle pourrait faire en sorte que celle-ci devienne partie intégrante du corps de l'autre en un seul mouvement. Le sourire s'évanouit quand Maël se plaça devant elle et lui dit de recommencer.

Mais... j'veux pas t'blesser... !

Néanmoins elle plissa les yeux pour avoir l'air redoutable, renvoya sa longue tressse dans son dos d'un vif mouvement de tête, et campée sur ses deux jambes, le buste légèrement penchée et l'épée pointée droit vers Maël, se balança un peu pour le terrifier. Et en faisant un pas en avant, l'épée brandie vers son épaule, elle s'écria

Hop ! t'es mort !!

Coldtracker

Satisfait Maël dit:
-"Bien...Recommence...."

Et pendant qu'elle recommençait, il répéta inlassable ce qu'il venait de dire pour finir par dire:
-"Cela suffira pour aujourd'hui, maintenant on va renforcer ton corps..."

Il eut un petit rire de gorge qui oscillait entre le sadisme et le ton de celui qui va en faire baver de façon comique à un autre...

Il partit dans la réserve et en revint avec deux poulies de rechange et en jeta une à ses pieds en commençant à parler:
-"Les grecs ont laissé en écrit tout ce qu'il faut pour renforcer la charpente d'un combattant...
chez le combattant, la chaîne jambes, torse, bras en sus du souffle est ce qu'il faut travailler ...

Comme pour l'échauffement du corps, il existe des mouvements conçus pour te renforcer mais je te préviens ce n'est pas une partie de plaisir...Ces mouvements à l'instar de l'échauffement sont à faire chaque jour...Cela fait partie de la discipline, de l'art du combat..."

Il désigna la poulie au sol et lui dit:
-"Prête?"
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Linon

Comme quoi, il est facile de satisfaire un homme ! Linon se rengorgeait de fierté sous les félicitations qu'elle se plaisait à croire enthousiastes, et posait l'épée au sol quand Maël annonça qu'il voulait renforcer son corps. Et le ricanement qui accompagnait la déclaration laissait présager d'un grand moment pour la débutante... La jeune femme grimaça dans le dos de Maël alors qu'il s'éloignait, ça virait à l'idée fixe... Son corps allait très bien ! Peut-être un léger besoin de bain chaud, mais c'était tout.

Elle songea un instant à s'esquiver mais piégée sur le bateau, ils se retrouveraient forcément face-à-face à un moment ou un autre. De toute façon c'était trop tard, Maël revenait déjà et lui jetait une poulie aux pieds en faisant un petit discours sur les grecs. Et il confirma qu'elle allait en baver. Prête...? lui demanda-t-il...

Ni une ni deux, la jeune femme réagit de la seule manière adéquate face à ce genre de menace, elle attrapa son genou droit à deux mains et se mit à sautiller sur place sur un seul pied en grimaçant de douleur.

Ouille ouille ouille !! Tu m'as fait mal au pied !!

Coldtracker

Le colosse s'autorisa un sourire et dit de manière assez ironique:
-"Ho la petite biche, elle a mal....C'est bizarre, moi je n'ai rien senti....

Tu as encore du travail pour faire une belle représentation....

Au boulot avant que ne me vienne l'idée de vraiment te jeter une poulie sur les pieds!!!!"

En voilà une qui ne manquait pas de caractère...
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Linon

Bon décidément, pas moyen de dérider le colosse ou de le détourner de son idée fixe de malmener son petit corps fragile.

Vexée par la raillerie, Linon ralentit les sautillements et finalement s'arrêta. Elle lança un regard peu aimable à Maël, ramassa la poulie puisqu'elle n'avait pas le choix, et passa devant lui sans un mot, le menton haut levé, feignant quand même une légère claudication pour semer le doute dans son esprit et le faire culpabiliser.

Apercevant la mer en s'approchant du bastingage, la jeune femme se demanda ce que ferait le costaud si il lui prenait la fantaisie de jeter la poulie par-dessus bord.

Coldtracker

Il ne céda rien et l'entraîna....

Il l'entraîna chaque jour et peu à peu Linon assimilait l'art du combat....

Tout d’abord, les gestes et postures à adopter, puis les coups simples et enfin vinrent les coups de maître...

Son corps aussi avait changé, elle était devenue plus souple, plus femme, elle avait gagné en tonicité...
Elle semblait épanouie...

Il l'avait aussi entraîné à se battre à la dague et à lutter au corps à corps...

Non sans mal car Linon avait du caractère, denrée qui semblait inépuisable chez elle mais qui plaisait au jeune colosse, cela le faisait même rire alors qu'il n'était pas évident de ne lui tirer n'était ce qu'un sourire...

Le colosse s'était peu à peu ouvert à elle sans s'en rendre compte...

Un jour de mauvaise mer, Maël décida de lui accorder un jour de relâche et ayant glissé quelques pièces au capitaine, le colosse s'était procuré un repas bien plus agréable que d'habitude.....

Quand elle entra, il dit!:
-"Assieds-toi on va fêter l'arrivée prochaine à Venise et ta maitrise de l'espée...."
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[RP semi-ouvert] Souvenirs d'Orient

Linon

Ce topic est la suite du rp commencé en Anjou que vous pouvez lire ici http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=10777 C'est en fait un rp secondaire qui a éclos au sein du rp d'origine et a pris tant de place qu'il menace aujourd'hui d'ouvrir une faille spatio-temporelle à Saumur. Pour éviter ce drame et nous faciliter la vie, nous le poursuivons ici.

L'histoire se déroule avant l'arrivée de nos persos en France/Bretagne, sur la Méditerranée en 1453 au moment de la chute de Constantinople. LjdColdtracker en est le MJ (veinarde que je suis !). Si le thème vous inspire, c'est lui qu'il faut contacter.

[Caraque de guerre vénitienne, Méditerranée, 29 mai 1453]

La brutalité de la réponse l'assomma à moitié, l'odieuse disproportion des forces en présence lui donna la nausée. Elle sut immédiatement qu'il avait raison, qu'il n'y avait plus d'espoir pour le vieux couple. Et elle le détesta pour ça. Parce qu'elle ne pouvait pas encore l'accepter.

Un fugace sentiment de culpabilité et de reconnaissance la traversa quand il insista sur la protection qu'il avait voulu apporter à la ville martyre. Encore trop fugace pour s'ancrer dans sa raison qui vacillait devant l'inéluctabilité des faits, la mort du vieux grec et de l'empire, la fin brutale de sa vie heureuse. Elle entendit vaguement qu'il y était allé en sachant le combat perdu d'avance. Elle lui aurait sûrement demandé pourquoi si elle avait été capable de penser normalement, mais non, pas encore... Et ce qu'elle trouvait dégueulasse, ce n'était pas qu'il se fasse payer pour se battre, c'est qu'il sache se battre et n'y retourne pas pour sauver Nicétas !

Mais puisqu'il ne voulait pas entendre raison et y retourner, tant pis, elle trouverait le capitaine et obtiendrait de lui le demi-tour qui sauverait Constantinople. Comme s'il avait anticipé son raisonnement, Maël doucha immédiatement cet espoir et là encore, elle sut qu'il disait vrai. Les regards qu'on leur jetait n'étaient pas des plus aimables, et même fort comme un boeuf, Maël ne pourrait pas tous les tuer. Quant à elle, n'importe lequel de ces marins la soulèverait sans problème d'une seule main pour la jeter par-dessus bord. Linon eut des envies de meurtre en regardant les marins qui s'activaient sur le pont.

Mael s'était relevé, la dominant de toute sa taille, et lâchait le couperet final. Accepter. Nan !!!

Il attendait ses prochaines questions, Linon au front buté, d'un geste large et furieux désigna l'arsenal qui occupait le pont.

Mais c'est quoi tout ça? C'est pas fait pour se battre? Il va quand même pas à la pêche ce bateau? D'ailleurs il va où?

--Coldtraker

Citation:

Mais c'est quoi tout ça? C'est pas fait pour se battre? Il va quand même pas à la pêche ce bateau? D'ailleurs il va où?

Le colosse eut un sourire navré et répondit:
-"Tout ça, c'est de l'arstillerie, j'en conviens Linon mais regarde bien...."
Il se doutait bien qu'elle n'avait pas les connaissances mais il expliqua tout de même:
-"Tu as des couleuvrines, des ribaudequins, des fauconneaux mais une seule grosse pièce, la bombarde du château avant....

Ce bateau est apte au combat naval mais pas à l'appui terrestre....

Sais-tu que les ottomans ont des canons de huit mètres de long....

Huit mètres....

On ne serait même à portée de tir que l'on servirait de nourriture à requin...

Et encore faut-il pouvoir revenir, d'égal à égal, on tient la route et on sera efficace mais contre des bateaux en nombre supérieurs, on sera dans la fange....

Je ne sais pas où ils en sont car on a réussi à leur faire du dégât mais en début de siège ces fumiers avaient presque 130 navires avec eux....

Et nous, en étant gentil, je vais dire 30....

Tu vois la différence?

Si on doit se battre ce sera pour survivre et tout le monde devra s'y mettre...

Même toi.....

Si tu ne sais pas te battre, il va te falloir apprendre...."

Il le va le nez vers le ciel et dit:
-"La nuit tombe, on va manger un morceau et dormir, j'ai prévenu le capitaine qu'on logerait sous le château avant....."

Il lui fit signe de le suivre....

La pièce contenait du matériel, diverses pièces d’artillerie...

Il disposa des couvertures au sol et lui en jeta une pour dormir avant de se diriger vers la porte qu'il barricada en disant:
-"Me faire égorger dans mon sommeil n'est pas la fin que je souhaite, je ne pense pas qu'il tenteront le coup mais ce genre de précaution m'a déjà sauvé la peau...."

Il s 'assied alors et fourragea dans son équipement et les fontes du destrier....

Deux gobelets d'argent incrustés de pierres précieuses, du butin, qui pour l'heure ne servait à rien sauf à boire.....

Des couteaux ciselés, du vin, du pain de guerre, du fromage, de la viande séchée et des fruits secs....

A la lueur des lampes, il fit des parts et dit:
-"Je te préviens, trempe le pain avant, c'est du pain de guerre fait pour se conserver des mois, il est dur comme du bois , tu y laisserais tes dents..."

Il se mit à manger et sourit....Le colosse estimait qu'il s'en tirait bien....

Pour l'instant....

Tout en mâchonnant, il rajouta:
-"Au fait, tu me demandais où on allait....On va à Venise...."

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Une guerre à mener?De Morrigan-Montfort à vostre service...

Linon

Nicétas aurait été fier de son élève. Car elle pigea tout de suite que de 30 à 130, l'écart était immense, d'au moins 100... Et que 8m pour un canon, c'était beaucoup trop.
Linon vacilla sous le coup de grâce que lui assénait Maël. Son regard erra sur les bidulines, les trucquins, et les machinneaux, inutiles à sauver la ville. Seule la bombarde lui évoquait quelque chose, elle l'avait vue en allant se laver et en avait entendu le son martelant les murailles pendant les derniers jours de Constantinople. Mais elle le croyait sans problème, le ton catégorique du jeune homme montrait qu'il connaissait son sujet.

Elle lança un regard perdu aux flots à l'évocation des requins. Qu'est-ce que c'était que ça encore? Pas plus bête qu'une autre, Linon savait parfaitement que d'épouvantables monstres marins attendaient les voyageurs qui s'égaraient du côté du bord du monde, mais on en était loin quand même !

Elle releva le nez vers Maël quand il annonça pour clore le sujet qu'elle devrait se battre.

Moi...?

Mais le jeune homme pivotait déjà vers le gaillard d'avant. Linon s'attarda un peu pour regarder encore une fois vers Constantinople, la mort dans l'âme, mais un marin la frôla et elle se dépêcha de rejoindre le colosse.

Elle se laissa tomber sur la couverture mais grimaça de douleur et se releva vivement. Fichue dague ! Après l'avoir ôtée et soigneusement posée sur la besace à ses côtés, elle se rassit prudemment sur les talons, sans quitter des yeux ce que faisait Maël. Celui-ci les enferma sans qu'elle comprenne bien pourquoi puisque d'après ses déductions, les marins étaient du même bord qu'eux. Ou alors il craignait que les ottomans ne se glissent à bord pendant la nuit?

Médusée, elle regarda l'argenterie qu'il sortait pour manger. Même chez Nicétas qui était pourtant l'homme le plus riche qu'elle eut jamais rencontré, elle n'avait vu telle richesse. Elle désespéra un peu à l'idée de les abîmer et aurait volontiers troqué le couteau ciselé contre le petit couteau beaucoup plus simple que son vieux maître avait mis dans la besace. Mais elle n'osa pas, de crainte d'indisposer le blond Maël auquel elle lança par en-dessous un regard suspicieux. D'où sortait-il tout ça...? Ne serait-elle pas enfermée avec un des pillards de la ville? Idée absurde bien sûr puisque le colosse et elle l'avait quittée juste avant... mais le monde avait viré dans une telle folie depuis quelques heures que tout lui semblait possible.

Néanmoins, elle suivit scrupuleusement les conseils de l'homme en faisant longuement tremper le pain dans le vin pour pouvoir le manger. A son grand désespoir, elle s'aperçut qu'elle mourait de faim. Voir le monde et tout ce qu'on aime s'écrouler et manger de bon appétit quelques heures plus tard lui sembla le comble de l'indécence et elle se limita volontairement au pain et aux fruits secs.

Elle releva vivement la tête en entendant Maël annoncer leur destination.

Venise???

Immédiatement, elle rangea les plans A et B dans un coin de sa tête pour élaborer un plan C. Ouais ouais, c'était déjà une spécialiste des plans la Linon, surtout les plans bien pourris !

Mmhh... c'est en Italie ça, non?

C'est au cours de son séjour chez Nicétas qu'elle avait un peu précisé sa vision du monde, jusque là limitée à une sorte de cercle formé par la grande mer, avec au sud, elle, à l'est Constantinople qui permettait de passer de l'autre côté de la grande mer, et à l'ouest, la mythique France. On pouvait d'ailleurs rejoindre aussi le royaume de France en passant par le sud et en se dirigeant vers l'ouest. Chez Nicétas, elle avait appris qu'il y avait en plus vers le milieu de la mer de grandes cités marchandes italiennes, comme Venise et Gênes.

Il faut voir le pape ! Nicétas m'a dit qu'il allait envoyer une expédition de secours depuis Venise !

Subitement ragaillardie, elle s'octroya un troisième abricot sec et réussit même à sourire à Maël. Le pape allait tous les sauver !

Coldtracker

Le colosse lèva un sourcil vers Linon, s'envoya une gorgée de vin et déglutit d'une façon dédaigneuse qui annonça déjà le style de la réponse:
-"Le pape?

Oui, allons le voir, je vais lui dire, 'Nous Maël De Morrigan-Montfort, petit noble et mercenaire Breton et l’illustre inconnue Linon de Constantinople, te sommons de reprendre la ville'....

Oui, je suis sûr que cela va fonctionner, un magnifique plan!!!!!"

Il fit silence et reprit:
-"Sans moi...."

Il était caustique mais se radoucit en disant:
-"Rome a envoyé des émissaires pour tenter une réunification depuis le schisme religieux mais à part les 200 archers que cela nous a procuré, ce n'est pas allé plus loin et cela n'ira pas plus loin désormais....

Il n'y a plus de réunification à négocier maintenant....

C'est perdu, il faut t'y faire....

Les royaumes occidentaux ont mieux à faire que de s'occuper d'un bastion oriental si important soit-il ....
Il ne se rendent pas compte de la situation...
Ils sont trop loin et trop tournés vers leurs propres affaires...

Ma Bretagne va chercher son indépendance après la fin de guerre des françoys contre les angloys , ces cons vont perdre....
Les bourguignons se méfient des françoys....
Les italiens pensent au commerce, un point c'est tout et ont été trop frileux à vouloir ménager la chèvre et le choux...
Et le Saint-Empire, ma foi, je ne sais pas ce qu'il en pense....
Les espagnols se sentent concernés mais ils sont les plus loin....

Une grande croisade est donc hors de question...

C'est fini, fais-toi une raison, le plus vite sera le mieux..."

Il la regarda l'air sérieux et dit:
-"Je ne sais pas qui est ton Nicetas mais il se trompe ...."

Il rangea les affaires et ôtant sa chemise, il s'étendit sur sa couverture regardant la lampe qui se balançait au gré des mouvements du bateau et dit:
-"Tu ferais mieux de dormir...."

Mais lui restait les yeux grand ouverts....Il était perclus de douleur, son visage lui faisait mal et son torse était barré d’ecchymoses en tout genre ....Un mois de siège avait laissé des traces....
Et malgré la fatigue physique, les nerfs du jeune mercenaire le tenaient éveillé....
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Linon

Le ton moqueur lui fit baisser la tête. Elle voulait juste récupérer sa petite vie... n'entendait rien à ce qu'il lui racontait sur la position des uns et des autres. Linon la gorge à nouveau nouée de désespoir s'allongea à son tour dans l'espace exigü, enveloppée dans la couverture. Couchée sur le côté, la tête posée sur sa précieuse besace et tournant le dos à Maël, elle essaya de maîtriser ses larmes pour ne pas l'indisposer et se mit à renifler. Mais des images d'épouvante se dressaient devant ses yeux, elle cru même sentir l'odeur de la chair brûlée. C'était insupportable... alors elle se retourna vers le colosse pour essayer de penser à autre chose. Elle l'observa en silence sous la lumière vacillante. C'était sûrement le bon moment pour le remercier... Elle vit une partie des blessures, se mordilla la lèvre de compassion. Lui aussi sûrement avait souffert. Avait-il laissé des gens qu'il aimait là-bas?

Tu sais... si j'avais les bonnes herbes, je pourrais te soigner.

Un silence encore, c'était bête comme proposition puisqu'elle n'avait rien. Elle observa son profil, un peu acéré, les joues légèrement creusées, les sourcils prononcés...

Pourquoi tu m'as emmenée?

Coldtracker

Maël serra les dents quand elle commença à renifler....

Pour dormir, cela allait être "la galère sur la caraque".....

Son trait d'humour le fit presque sourire...Presque...

Il se détendit, il était en colère mais il ne pouvait pas reprocher grand chose à la jeune femme qui avait sûrement perdu tout ce qui faisait sa vie....

Il soupira....

Et elle lui parla, il se tourna sur le côté aussi, vers elle en grimaçant pour ne pas faire voir qu'il avait mal et répondit:
-"Laisse tomber, cela passera, cela passe toujours....."

Les blessures cicatrisaient presque toujours et quand ce n'était pas le cas, le combattant mourait....
Les souvenirs eux, restaient marquant l'esprit au fer rouge...
Il eut l'image fugace des combats des dernières semaines, des carnages à répétition...
Il avait assez de souvenirs pour ne plus faire une nuit paisible le reste de ses jours....

Et elle lui demanda pourquoi il avait eu le geste de la sauver....

La question fit mouche comme une lame prenant à défaut le harnois...

Il soupira et esquissa un geste de la main qui voulait dire qu'il ne savait pas et répondit de même:
-"Je ne sais guère...

Pour te dire la vérité, je pensais surtout à sauver ma peau mais quand la femme qui était dans ton groupe t'a dirigé vers moi je t'ai attrapé....D'instinct, cela me semblait la chose à faire...

Un mois de combat, un mois à tuer des gens, encore et encore...
Je fais cela très bien...Tuer...Je suis vraiment très bon pour cet office, j'ai reçu la meilleure des formations dans tout l'occident, que ce soit en tactique de guerre ou en combat rapproché...

C'est mon office, le métier des armes....

Dire que j'aime cela par contre, non, mais je dois me rendre à l'évidence, j’excelle dans ce domaine et cela me rapporte beaucoup...."

Il eut un geste vers le butin qu'il avait amassé , paiement de la ville pour son 'office' ...

Il reprit:
-"Quand je suis venu dans ta ville, j'aspirais à mettre mon art au service d'une belle cause tout en m'enrichissant, je me voyais faire d'une pierre , deux coups...

Mais à la vue de la situation tactique, j'ai rapidement compris que la cause, si bonne ,était-elle, était perdue et que si je m’enrichissais , je risquais surtout de mourir...

Mais je suis resté..Là aussi, je ne sais pas pourquoi...

J'ai tué des ennemis, encore et encore mais je ne pouvais inverser le cours des choses...."

Il renifla à la façon d'un étalon renâclant et balança:
-"Alors...Peut-être ...Que te sauver la vie aura été la seule bonne action à part tuer des gens....Peut-être que cela valait le coup juste pour cela....

J'en sais rien..."

Il n'était pas très à l'aise....
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Linon

Elle l’écoutait attentivement, le récit du mercenaire l’empêchant de d’imaginer ce qui se passait là-bas. Son cœur se serra quand il évoqua la vieille femme qui lui avait tendu la main de Linon. Précieuse Thalie, si réservée à l’inverse de son époux. Où était-elle maintenant… ? Petit reniflement pour se reprendre et elle se concentra à nouveau sur l’explication. Son regard ne quittait pas le visage de Maël dont les ombres se déplaçaient au grès des mouvements de la lampe. Il se livrait un peu plus et elle réalisait un peu mieux l’homme qu’il était, ou au moins la vie qu’il avait choisie. Il lui sembla percevoir les doutes qui l’habitaient, la difficulté de son âme à accepter un don non souhaité et le conflit d’exercer un art incompatible avec la paix du cœur.

Pourtant pour la jeune femme, rien dans ce qu’il disait n’était choquant. Son regard s’était assombri de rage désespérée alors qu’il évoquait les gens qu’il avait tués.

Ce sont des ottomans que tu as tués, non ? Tu as très bien fait et c’est là action qui plaît à Dieu, j’en suis sûre. Et je voudrais être riche pour pouvoir te payer et que tu en tues mille fois plus ! Il n’y a pas pire chien au monde !

Coldtracker

Le colosse la fixait et répondit:
-"Oui, ils étaient ottomans...."

Il eut u triste sourire et reprit:
-"Mais je ne les ai pas tué pour cela, je les ai tué pour ce qu'ils voulaient faire....

Une religion différente de la mienne n' a jamais été un soucis pour moi, c'est ce qu'on peut faire en son nom, quel qu'il soit, qui me dérange....

On est toujours prêt à tuer pour un oui ou pour un non pour la religion....

On pourrait me brûler pour cela et dire que je suis un hérétique mais cela me dépasse...
Mehmet II est un fumier et il est bien guidé par tout une autre palanquée de fumiers et de fanatiques religieux de surcroît...

Je pourrais tuer tout les ottomans du monde qu'ont trouverait toujours d'autres fanatiques pour commettre des atrocités au nom d'une autre religion..."

Il soupira et dit:
-"Ces hommes étaient mauvais, je n'ai aucun regret de les avoir tuer... Encore moins à la vue de ce qui doit se passer dans la ville en ce moment ....Ottomans ou pas....

Ils ne s'arrêteront pas là, il faudra les arrêter..."

Il la scruta au complet de haut en bas et dit:
-"Et toi?

Que faisais-tu avant cela?

Tu habitais là, tu étais de passage? quel est ton métier...?"

Il en savait bien peu sur elle...
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Linon

Elle l'écoutait mais sans comprendre. Largement dépassée par ces histoires de fanatiques religieux dont elle ignorait jusqu'à présent l'existence, elle mesurait l'écart de connaissances entre Maël et elle. Petit soupir intérieur en se trouvant bien sotte... N'empêche qu'elle n'en démordait pas : il avait eu bien raison d'en tuer un maximum.

Un peu gênée par le regard qui balayait sa silhouette recouverte par la couverture, Linon chercha une contenance et roula sur le ventre. Prise de court par la question personnelle du jeune homme, elle laissa passer un silence, le regard tristement fixé sur la besace. Que lui dire... et qu'était-elle finalement avant Constantinople? Ne regretterait-il pas d'avoir sauvé une servante ou une paysanne?

Elle lui coula un regard hésitant en biais... puis se redressa un peu sur les coudes pour avoir l'air moins petite.

Non, en effet je n'étais pas de Constantinople, je venais de bien plus loin, vers l'ouest. Il y avait beaucoup d'averroïstes là où je vivais, mais ça s'passait bien... enfin, je crois.

Lui dire que le drame qui l'avait menée à Constantinople avait été causé par des soldats de leur religion ? Et qu'elle en avait dorénavant une trouille bleue? A quoi bon, sinon offenser peut-être l'homme d'armes...

Je n'étais rien avant d'arriver il y a quelques mois. Ma vie a commencé à Constantinople... Et ... je ne sais pas faire grand chose...

La main se posa doucement sur le livre par-dessus la besace. Un sourire triste apparut... le cadeau de Nicétas c'était ça finalement, une renaissance.

... à part lire et écrire...

Que ferait-elle de ce cadeau du vieux grec...?

Coldtracker

Il sut de suite qu'elle ne disait pas tout, qu'elle laissait volontairement une zone d'ombre sur son passé.....

Mais il sourit lorsqu'elle dit qu'elle ne savait pas faire grand chose et lui répondit:
-"Tu te trompes lourdement, savoir lire, écrire et maîtriser plusieurs langues est très rare de nos jours, tu pourras gagner ta vie et bien en plus de cela...

Tu peux me croire....

J'ai fait des études car j'ai une cette chance mais cela est loin d'être offert à tout le monde, tu peux me croire.... "

Il dit encore:
-"Les livre sont des trésors de savoir , ils sont les gardiens de la connaissance humaine.....Le jour où je serai un personnage important que que j'aurai un château, j'aurai une bibliothèque...."

Son esprit divaguait un peu, la fatigue l'envahissait...
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Linon

Surprise de ce qu'elle entendait, la jeune femme fixa à nouveau son regard sur Maël.

Non, non, je crois que tu te trompes... mon arabe est très mauvais... je mélange parfois les lettres... un peu honteuse... avec le latin et le grec. Mais, on n'a pas eu le temps...

Quelle drôle d'idée de gagner sa vie en écrivant. Qui cela pourrait-il bien intéresser? C'est plutôt elle qui aurait dû payer pour pouvoir lire.

Elle réfléchit un instant à la chance qu'il décrivait. Bien obligée d'admettre qu'elle avait rencontré bien peu de lettrés jusqu'à Nicétas...

Tu as étudié quoi, toi? tu sais le grec et le latin ?

Elle faillit sortir le livre pour le lui montrer et le partager avec lui. Mais elle renonça tout aussi vite, bien consciente que le livre déclencherait chez elle des torrents de larmes. Or elle se sentait épuisée de chagrin, la tête lourde d'avoir trop pleuré, trop eu peur... la gorge douloureuse d'avoir tant hurlé. Elle ramena plutôt la besace contre son ventre, puis les genoux par-dessus, et à nouveau soigneusement emmitouflée dans la couverture, posa la tête sur son bras replié. Toujours face à Maël, elle suivait les rêves de château et de bibliothèque du jeune homme.

L'homme qui m'a appris avait beaucoup de livres. Sa voix baissa et se chargea d'amertume. C'est ça qui l'a tué... maudits livres...! je lui aurais recopié tous les livres du monde, moi...

Assommée par tous les évènements de la journée, elle étouffa maladroitement un bâillement. Pourtant la peur de sombrer dans un sommeil empli de cauchemars lui fit rouvrir les yeux et se forcer à les garder ouverts, à maintenir le contact avec cet homme si vivant qui pour l'instant, tenait les morts loin d'elle.

C'est quoi la Bretagne, Maël?

Coldtracker

Il fatiguait, aussi sourit-il et dit:
-"Crois moi sur parole, tes compétences sont largement au dessus de la moyenne....

Pour ma part, non, je n'ai pas étudié le grec mais le latin, c'est presque obligé si on veut pouvoir lire nombre d'ouvrages militaires...

Je parle breton, françoys, anglais et je connais bien l'allemand et l'italien...Je baragouine un peu de grec mais à peine.

En ce qui concerne les deux dernières langues,elles ont été apprises dans les pays en question et non durant mes études, il n'y a rien de tel que de vivre dans un pays pour ce faire... "

Il ne fit aucun commentaire quand elle parla de celui par qui elle avait eu les livres, cela n'en nécessitait pas...

Elle lui demandait ce qu'était la Bretagne....

Il dit tout haut:
-"La Bretagne....

La Bretagne c'est chez moi....

Mon pays est en moi, il me rend différend....C'est une terre de granit et d'océan, c'est une contrée rude mais pourtant accueillante....

La Bretagne c'est plus qu'une terre , c'est une façon de vivre et de penser...
Guidés que ses gens sont par l'héritage celte que nous avons...

La Bretagne c'est le mélange des anciennes traditions et des nouvelles voies...

C'est une nation fière et puissante mais pour l'instant endormie....
C'est un pays qui mérite un Roy et non une place de vassale à la solde de la France...
Je suis de la famille De Morrigan mais également de celle des De Montfort, la famille royale de tradition, je sais qu'un jour un prince de notre famille montera sur le trône de Bretagne...

Je sais qu'un jour ce temps viendra... Ma Bretagne aura un Roy et sera indépendante, je l'ai promis à mon père....
Je serai un jour le bras armé du Roy de Bretagne, c'est mon destin..."

Alors qu'il parlait sa voix baissait peu à peu....
"Je ferai ce qu'il faut pour cela où je mourrai en essayant...

La Bretagne, c'est chez moi..."

Ses yeux se fermèrent...Un début de sourire apparaissait sur son visage...
Parler de son pays avait l'effet d'un baume contre la douleur du corps et de l'esprit....

Peut-être allait-il dormir sans faire de cauchemars...
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Linon

Malgré tous ses efforts d'attention, ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Elle les rouvrait brusquement sous l'impulsion d'une peur aigüe de ce qui l'attendait dans son sommeil, raccrochait comme elle pouvait avec ce que racontait le jeune homme couché à ses côtés. Il semblait ailleurs, complètement absorbé par sa Bretagne. Linon ressentit une pointe d'envie en l'entendant si exalté par son pays, elle qui n'en avait pas.

Ça doit être bien...

Elle eut beaucoup plus de mal à comprendre l'histoire de la famille royale mais pas complètement, fit un gros effort pour mémoriser les noms et les oublia dans la minute suivante.

... tu es un prince alors?... le futur roi de Bretagne.. ça doit être....

L'épuisement eut enfin raison d'elle et la plongea dans un sommeil de plomb heureusement sans rêve.

[30 mai 1453]

Brusquement réveillée, Linon s'assit vivement, tous les sens aux aguets. Le coeur battant, la couverture serrée contre la poitrine, elle épia les bruits... Un coup d'oeil vers son voisin lui apprit qu'il dormait encore. Aurait-elle rêvé? Elle regarda avec angoisse la porte barricadée, se dit qu'elle devrait aller voir... mais probablement n'arriverait-elle à défaire ce que le costaud avait mis en place. En plus... que ferait-elle si elle se retrouvait nez-à-nez avec un ottoman? Ou avec un requin?? Non, non, mieux valait être prudente. Après une courte hésitation, elle posa doucement la main sur l'épaule musclée du breton et le secoua tout aussi doucement, histoire de limiter les risques de réflexe défensif du combattant.

Maël, Maël... ! J'ai entendu quelque chose... il y a un... euh... un truc dehors.

Coldtracker

Rêve....

Du sang, du sang sur le dallage d'une caverne sombre...
une voix qui ordonne:
-"Lève toi Maël, lève toi!!!"

Le jeune colosse se lève alors et reconnaît "la" Morrigan et lui dit:
-"Qu'est ce que je suis? C'est à cause de vous que je suis comme cela?"

La déesse guerrière répond:
-"Ce que tu es?

Un redoutable soldat né pour le combat!
Parle moi-Maël, qu'y a t-il? "

Le colosse se voit alors couvert de sang l'espée en main et dit:
-"Je ne peux pas faire cela, je ne veux pas être que cela...je ne peux pas être que cela..."

Et la déesse sourit et dit:
-"Si c'est ainsi, c'est ta destinée, il faut t'y faire, c'est ainsi, c'est fini..."

Le colosse lança alors l'éspée vers la déesse et la lame passa à travers un corps immatériel et il hurla:
-"Rien, n'est fini!!!!"

La déesse inclina alors la tête et reprit:
-"Quand vas tu guérir?"

Le colosse ne répondit point et dit :
-"Je sais pourquoi vous êtes là....Je ne serai pas cela...."

Le visage de la déesse se froissa alors et elle pointa du doigt le jeune colosse et cria:
-"Maintenant cela suffit!
Tu vas continuer à souffrir si tu refuses d'accepter qui tu es!

Et ce jusqu'à acceptation et guérison..."

Un champion de la mort, non, non, non...

Il ferme les yeux mais elle appelle encore.....

-"Maël!"

-"Maël!"

-"Maël!"

Linon a écrit:

Maël, Maël... ! J'ai entendu quelque chose... il y a un... euh... un truc dehors.

Le colosse ouvre des yeux affolés, sent qu'on le touche, le bras gauche se leva alors très vite et vint balayer le corps de linon alors même qu'il se retournait et se jetait sur elle, son bras gauche se refermait déjà sur sa gorge alors que la main droite se fermait en un poing prêt à s'abattre sur l'ennemi....

Il doit tuer, tuer l'ennemi.....

-Quel ennemi?dit-il soudainement tout haut

La question déchire la brume du cauchemar et il se voit alors à califourchon sur Linon une main sur sa gorge et l'autre prête à frapper et est saisi d'effroi par ce qu'il s'apprêtait à faire....

Il enleva immédiatement sa main de la gorge et baissa le poing et la dégagea de la prise qu'il avait faite et recula contre une paroi ...

Il articula:
-"Désolé, je t'ai pris, pour....Je ne sais pas...."

Peu à peu son cœur ralentit et son souffle se fait moins pressé.....
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Linon

Et le monde sombra à nouveau dans la folie... Le danger n'était pas de l'autre côté de la porte soigneusement barricadée, il était à l'intérieur, elle avait dormi juste à côté.

A peine avait-elle touché l'épaule qui avait promis de la protéger que son propriétaire se ruait sur elle et tentait de la tuer. Les yeux exorbités d'épouvante, Linon se débattit avec l'énergie du désespoir et la force d'une ablette, griffant les bras de Maël, jetant des coups de pied dans le vide.
Elle commençait à vraiment manquer d'air quand subitement tout s'arrêta et le colosse disparut. Les mains à la gorge, elle inspira longuement en produisant un son rauque, et se se leva en tanguant. Sans demander son reste ni jeter un regard au fou, elle se rua sur la porte barricadée et envoya voler violemment tout ce qui l'obstruait.

La jeune femme jaillit en courant comme une folle du château avant sous l'oeil à peine surpris et vaguement amusé des matelots vénitiens. Le bastingage l'arrêta brutalement, elle l'enjamba sans plus réfléchir pour fuir les janissaires fous qui mettaient le feu à son village en hurlant de rire. Néanmoins, la vue des flots plusieurs mètres plus bas lui fit serrer le plat-bord de toutes les forces qui lui restaient dans les cuisses et les bras. On a beau être affolé, on ne se jette pas à 18 ans dans le vide sans y réfléchir un peu. Elle caressa un bref instant l'idée de le faire quand même et de rejoindre Constantinople à la nage. Mais comme elle ne savait pas nager, elle finit par repasser la jambe à l'intérieur et se laissa glisser en tremblant sur le pont. La tête dans les mains, le souffle court, elle se força à retrouver son calme et essaya de réfléchir et de décider quelque chose. Qu'est-ce qui avait pris à Maël? Pourquoi l'avoir sauvée pour tenter ensuite de la tuer...? Qu'est-ce qu'ils avaient tous à être complètement dingues??

Les coups d'oeil qu'elle jetait de temps en temps vers la porte restée béante lui apprirent que le breton ne l'avait pas poursuivie. En revanche, les regards maintenant égrillards des hommes du pont ne laissaient pas de doute quant à ce qui l'attendait si elle restait trop longtemps seule au milieu d'eux avec son air désespéré, ses cheveux défaits et ses vêtements à peine attachés. Un piège... ce sale bateau était un piège dont elle ne sortirait pas vivante !

Linon finit par se relever en évitant les regards, serra sa chemise autour d'elle et rejoignit le château avant. Elle hésita juste un instant, puis franchit la porte avec prudence. Marre de subir !

Quelques clignements d'yeux lui permirent de se réaccoutumer à la pénombre. Maël était là, assis contre la paroi...

...

Maël...? C'est moi, hein...

Les jambes encore flageolantes, elle rejoignit prudemment sa couverture en essayant de rester le plus loin possible du jeune homme, et d'un geste vif, ramassa la dague abandonnée. D'un bond, elle était retournée en arrière et coinçait la dague dans sa ceinture, à l'arrière cette fois. Petit soupir intérieur de soulagement, elle se promit de ne plus dormir sans l'avoir en main. Maintenant la suite... Sans cesser de surveiller le blond du coin de l'oeil, elle repoussa un peu la porte mais sans la fermer pour laisser un peu de lumière entrer et pouvoir l'ouvrir d'un seul geste. Puis elle entreprit de fouiller dans les affaires du colosse sans plus de gêne. Elle ressortit une sorte de plat creux en argent et une partie de la nourriture de la veille. Accroupie, elle versa du vin dans le plat et y jeta fruits secs et morceaux de fromage. Elle renonça à la viande, trouvant le costaud bien assez costaud comme ça. D'ailleurs bien des années plus tard, son troisième époux ferait encore les frais des décisions culinaires que prit la brunette ce jour-là, et qui le mettrait régulièrement au régime bouillon, trouvant que la viande rendait les hommes trop sanguins.

Ça manquait d'épices et de cuisson, mais elle ne pouvait guère faire mieux... Lentement, elle vint s'agenouiller devant Maël, posa le plat sur le plancher et le poussa vers lui en essayant de maitriser ses tremblements.

... je ne sais pas ce que tu as dans la tête, mais ça n'a pas l'air mieux que dans la mienne... tu devrais manger, ça te fera du bien...

Elle laissa passer un silence, puis leva lentement les bras derrière la tête et entreprit de refaire sa tresse sans le quitter du regard. Elle énonça d'un ton amer

Je n'ai pas le choix, je suis coincée sur cette coquille de noix avec toi et les types dehors... alors..., je vais m'occuper de toi.

Mais si jamais tu recommences, prends soin de me tuer complètement... sinon dès que tu dormiras, je te crèverai les yeux, je te couperai les pouces et je t'émasculerai ! Et je jetterai le tout à tes requins !! Et après je distribuerai ton butin aux types dehors !

Elle aurait voulu avoir une voix plus affermie, mais finalement, elle s'en sortait pas si mal. Il y avait bien une des menaces qui ferait mouche quand même... Les mains vinrent se serrer l'une contre l'autre nerveusement sur ses cuisses, et elle désigna le plat du menton.

Mange donc...

Le regard bleu de nuit se fixa sur les yeux de Maël.

Après, tu m'apprendras à tuer un homme plus fort que moi avec la dague.

Voilà, maintenant c'était elle le chef. Marre de subir !

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon a écrit:

Oui, oui, tu es parfaitement clair...

Linon

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon

Coldtracker

Linon

Linon ne réussit pas à reprendre le dessus. Maël était définitivement le chef, et après son cher vieux maître de lettres, il devint lui aussi très important dans le coeur et l'estime de la jeune femme. Bien que regimbant à l'occasion devant les exigences d'entraînement du maître d'armes, elle profita de l'enseignement de l'épée et de la dague et fit de notables progrés.

C'est sans doute dans le combat au corps à corps que ses progrés étaient les plus mauvais. Toujours prise au dépourvu, ses réflexes prenaient le pas sur la réflexion, elle poussait généralement des cris aïgus et faisait tout pour s'échapper, toujours convaincue au fond que la meilleure des défenses face à un costaud était la fuite. Elle revenait ensuite penaudement et promettait de ne plus se sauver... pour recommencer dès l'attaque suivante. Maël se montrait d'une grande patience, mais se moquait souvent de la petite brune qui piquée au vif, répondait vertement ou s'éloignait pour bouder.

Ces moment de solitude lui étaient de toute façon nécessaires, pour penser encore à ceux qu'elle avait laissés derrière elle, commencer un deuil inévitable. Et seule face à la mer, elle pleurait souvent son court bonheur détruit. Mais au moins, Maël subissait de moins en moins de pleurs nocturnes.

La nuit, Linon songeait avec inquiétude à ce qu'elle ferait une fois à terre. Sans famille ni ami autre que le breton, elle mesurait l'immensité du monde et de sa solitude face à lui. Et quand l'inquiétude virait à l'angoisse, si jamais le colosse dormait, elle s'aventurait à se rapprocher dans son dos, et sans le toucher, se blottissait dans sa chaleur et son odeur pour s'endormir.

Mais les meilleurs moments qu'ils partageaient étaient sans doute ceux où Maël s'adoucissait et riait de ses sottises, qu'elle provoquait parfois volontairement rien que pour l'entendre rire. Il avait fini par s'ouvrir un peu, elle tâchait d'en faire autant mais sans lui raconter l'incendie et les soldats fous. Au lieu de ça, elle lui montra le livre qu'elle gardait si soigneusement, et essaya de lui apprendre un peu de grec.

Un jour de mauvais temps, le jeune homme eut la bonne idée de la dispenser d'exercice. Et comme il pleuvait des cordes, elle le rejoignit dans ce qu'on pourrait appeler leur tanière sous le château avant. Un repas très différent l'attendait, un Maël visiblement heureux et détendu l'invita à s'asseoir pour fêter leur arrivée. Immédiatement, une boule se forma dans la gorge de Linon qui ne voulait pas de la fin du voyage qui signifierait la perte du jeune homme auquel elle s'était tant attachée.
Néanmoins elle s'assit, tout près de lui, et sourit. Après un petit instant de silence, elle remplit deux assiettes et se lança dans ce qu'elle aurait dû faire depuis fort longtemps.

Tu sais Maël... j'ai jamais réussi à te le dire jusqu'à maintenant et je t'en demande pardon. C'était trop dur tu comprends. Mais... j'te remercie de m'avoir sauvée. J'oublierai jamais ce que tu as fait pour moi. Sauver ma vie, mais aussi m'avoir appris tout ce que tu m'as appris, m'avoir obligée à penser à autre chose qu'à mon chagrin, t'être occupé de moi pendant tout le voyage... J'oublierai jamais... et je fais le voeu qu'un jour à mon tour, je puisse faire quelque chose d'aussi important pour toi.

Elle se hissa un peu pour déposer doucement un baiser sur la joue du jeune homme, puis déposa une assiette pleine sur ses genoux.

Coldtracker

Le colosse assis en tailleur essaya de balayer mentalement les émotion qui étaient les siennes et s'apprêtait à lui répondre quand elle l'embrassa sur la joue....

Il se passa une main sur la joue fermant les yeux savourant ce bref contact...
Et une perte de contrôle totale se vit....
En l’occurrence son visage balafré qui virait au carmillon à la vitesse d'un cheval au galop...

Elle lui posa alors une assiette sur les genoux...Magnifique...La nourriture, un moyen parfait de détourner les choses et de reprendre une contenance...

Il se saisit alors de deux coupes et les remplit de vin en disant d'une voix ou transparaissait de forts sentiments:
-"Me concernant Linon, tu es la seule bonne chose qui ressort de ma venue à Constantinople...

La seule belle et bonne chose qui me soit arrivée dans tout cela..."

Il se tut un instant réalisant ho combien il pensait ce qu'il venait de dire et il reprit:
-"je me suis occupé de toi, tu t'es occupée de moi...Ni plus ni moins...."

Il posa l’assiette à côté de lui et tendit à linon une coupe de vin et de l'autre main il lui caressa le visage en répétant:
-"La seule belle chose...."

Il respira lentement s'apprêtant à dire quelque chose d’important et se lança:
-"Quand nous arriverons à Venise....

Tu sais tu n'es pas obligée de partir de ton côté, tu....Tu peux rester avec moi si cela te dit....

Qu'en pense-tu?"

Ses yeux la fixaient...
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Linon

N'avait-il pas rougi? Linon l'observait en douce en prenant le verre qu'il lui tendait, déconcertée de découvrir son trouble. Peu coutumière des choses de l'amour, elle se demandait si elle l'avait fâché ou si vraiment... mais alors, pourquoi n'avait-elle rien vu? Il l'avait touchée parfois au cours d'exercice, mais elle n'avait pas voulu y voir autre chose qu'une aide paternelle, et s'était concentrée à chaque fois à masquer son propre trouble.

Il lui expliquait qu'elle avait été une belle et bonne chose dans son voyage. Elle murmura timidement "merci", faisant de gros efforts pour calmer le tumulte de son coeur qui ne demandait qu'à s'exprimer.

Mais quand le jeune colosse caressa doucement sa joue, elle n'y tint plus et d'un geste rapide et doux, retint sa grande main contre sa joue rosie d'émotion, les yeux clos.

Le coup de grâce tomba en même temps, il lui proposait de rester près de lui. Les paupières se relevèrent et le regard bleu de nuit happé par le bleu du glacier plongea autant qu'il put dans l'âme du breton. La joie et le soulagement se répandirent dans les veines de la jeune femme qui se tendait imperceptiblement vers lui. Un battement de cils et elle répondait sans lâcher sa main toujours contre sa joue

Oui... oui...!
Oui, garde-moi près de toi, c'est tout ce que je désire... J'irais où tu voudras si tu veux bien de moi. Si j'avais le pouvoir d'arrêter les vents, je nous condamnerais à rester ici, pour ne plus avoir à te quitter des yeux...

De rose, ses joues virèrent au rouge de la confusion. Elle se mordilla la lèvre en regrettant de dire tant de sottises. Balancer des niaiseries pareilles allait le faire rire et il retirerait sa main... pfff... des débuts en amour bien maladroits.

edit : grammaire

Coldtracker

Il avait attendu une réponse et craignait qu'elle ne soit pas celle qu'il voulait entendre ...

Mais si, et plus encore, ses mots dépassaient ses espérances...

Son visage si fermé d'habitude s'illumina et il se mit à sourire...
incapable de parler, il essaya pourtant :
-"Je...Je...Linon..C'est..."

Son cœur battait comme celui-d'un cheval au galop et il comprenait...
Il venait de comprendre enfin ce qui parfois par chance unissait un homme et une femme..
Ce fil invisible et pourtant si solide qui se tissait entre deux individus...

Ne pouvant plus parler, il posa sa coup de vin au sol et s'approcha d'elle....

Doucement, presque maladroit et ayant peu de la blesser....

Il l'embrassa alors sur la bouche sentant les effluves du vin parfumé...
Mais le vin n'était pas enivrant....

Ou alors il s’appelait Linon...

Ne pouvant plus parler, ses gestes devaient parler pour lui...

Un baiser...

Je t'aime, je le sais maintenant...

Un autre....

Je ne veux plus te quitter...

Une caresse...

Je veux vivre avec toi ...

Lentement, ses mains timides prirent confiance et se posèrent sur le corps qu'il avait travaillé comme un artiste pouvait sculpter une œuvre ....
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Linon

Il ne s'était pas moqué de ses sottises, et même bien au contraire, le trouble contagieux augmentait chez le jeune homme que Linon ne quittait plus des yeux. Il s'approcha encore plus près, l'embrassa une fois, deux fois... des baisers au parfum d'éternité qui achevèrent de bouleverser la jeune femme. Le coeur battant follement, elle rendit les baisers et les premières caresses avec une maladresse qui s'effaça rapidement sous le feu de la passion que Maël avait déclenchée.

Rapidement collée à lui, elle glissa les mains sous sa chemise pour découvrir sa peau si étonnamment douce et chaude. Son souffle se fit court et haletant de désir. Quand elle fut étendue sur le plancher recouvert de couvertures, c'est sans hésiter que la pudique Linon ouvrit sa chemise pour s'offrir à son amant.

S'abandonnant aux mains si puissantes et si douces du jeune maître d'armes devenu maître de son coeur, la petite brune se donna avec l'absolue certitude de la jeunesse que son univers dorénavant s'appellerait Maël et qu'elle mourrait à l'instant où il cesserait de l'aimer.

Coldtracker

Il était tout à elle et c'est non sans difficulté qu'il se dégagea et dit....
-"Attends..."

Comment attendre? Il avait bien du mal à se contrôler lui même mais il se releva....

Et se dirigea vers la porte qu'il barricada....

Non par peur d'un sale coup des membres d'équipage mais pour avoir de l'intimité, tout simplement, avec celle qu'il aimait...

Debout, il finit de se déshabiller envoyant valdinguer bottes chausses et chainse et révélant son corps en entier...

Chose qu'il n'aimait pas faire; son corps racontait une histoire, de nombreuses histoires de guerre qu'on pouvait lire en regardant les cicatrices qui parcouraient son corps....

Sa musculature puissante était marquée mais devant elle, il n'eut pas honte, il se sentait lui simplement lui...

Et il était à elle....

Il revint vers linon et finit de la déshabiller avec un certain empressement qui les firent tout deux....

Elle était magnifique...

Et ils s'abandonnèrent l'un à l'autre, exorcisant le passé, chassant les démons et en ouvrant les bras à une nouvelle vie....

Dehors, un cri résonna:
"Ci sarà a Venezia domani!"(1)

Ni Maël ni Linon, n'y firent attention....

Affamés qu'ils étaient l'un de l'autre....

Ils ne cessèrent de s'aimer qu'au petit matin quand épuisés, ils s'endormirent l'un contre l'autre d'un sommeil qui pour une fois fut paisible....

Dehors, on commençait à entendre les cris des oiseaux, signe d'approche des côtes...

hrp:(1)Demain, nous serons à Venise
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Linon

Les cris des mouettes finirent par tirer Linon d'un sommeil paisible et satisfait. Blottie dans la sécurité des bras puissants de Maël, elle attendit un long moment, rêvant les yeux ouverts à la vie qui les attendait. Sans doute iraient-ils dans cette fameuse Bretagne? Souhaiterait--il faire d'elle une combattante comme lui? En fait, elle ne se sentait déjà plus de volonté propre, seule celle de Maël lui semblait importante. Bretagne ou n'importe où ailleurs, peu lui importait dorénavant. Mais prendre les armes et devenir comme les soldats fous qui avaient causé sa perte... Le chemin serait long pour qu'elle y parvienne. D'ailleurs, elle ne le lui avait toujours pas dit...

Linon se retourna doucement pour contempler le visage paisible de son amant. Il n'avait plus fait de cauchemar depuis longtemps... il faudrait qu'elle lui demande un jour ce qu'il y avait de si terrible dans ses rêves. Mais pour l'instant, elle ressentait une urgence à tout lui dire sur elle. Elle embrassa doucement son menton, ses lèvres, se pressa un peu plus contre lui et le visage dans son cou, lui murmura toute l'histoire. Son mariage, l'incendie, la mort de sa famille, son immense culpabilité et la terreur que lui inspiraient les soldats, sa fuite jusqu'à Constantinople, la vie que lui avait rendue Nicétas... son amour éternel pour lui, Maël.
Après une légère hésitation, elle lui raconta aussi les plans qu'elle avait échafaudés pendant le voyage : vendre l'icône pour tenter de racheter le couple grec, ou rejoindre Athènes pour essayer de retrouver les enfants du vieux couple et les prévenir. Pourtant, elle avait compris que tout cela était inutile. Mais parfois, on se raccroche à des idées folles pour atténuer le chagrin.

Le jeune homme bougea légèrement... Pour amoindrir ce qu'elle venait de raconter, Linon embrassa son épaule, puis lentement, chacune des cicatrices qu'elle avait passionnément aimée pendant la nuit. Sous peu, elle connaitrait par coeur leur géographie. Maël bougea à nouveau sous ses baisers.

Coldtracker

A peine avait-elle bougé qu'il se réveilla, gardant les yeux fermés comme pour apprécier ce moment...

Il l'écouta et intégra tout ce qu'il y avait à intégrer....

Elle se mit à l'embrasser tant et plus et il ouvrit les yeux et sourit....

Il posa ses mains sur elle et la coucha sans effort apparent et dit:
-"Je comprends...Ton passé, je le respecte et maintenant on va construire le futur...Notre futur...

On ne peut plus rien faire pour le passé mais ensemble on construira du solide....

Je vais t'emmener chez moi Linon...."

Et sur ce il lui refit l'amour tendrement, doucement....

Comme pour appuyer ses propos et la rassurer...

La protéger....
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Linon

La compréhension, la douceur, la tendresse, l'amour de Maël comblèrent de toutes les façons possibles la petite brune, qui s'abandonna à nouveau au plaisir d'être encore à lui. Insatiables l'un de l'autre, ils ne s'arrêtaient que pour reprendre leur souffle, manger quelques bricoles que Linon s'était levée pour rapporter près de leur couche avec le vin et les coupes, s'assoupir enfin pour mieux se réveiller avec un désir renouvelé. Linon se laissa découvrir autant que le souhaitait Maël, apprit avec facétie les caresses qui le faisaient gronder de désir, riait d'y parvenir si facilement et étouffait avec peu de succés les cris de plaisir qu'il lui arrachait l'instant suivant.

La journée défila à toute allure dans la construction de cette intimité pleine de complicité qu'ils avaient décidée inébranlable, Linon en tout cas n'imaginait plus respirer loin des bras du jeune colosse qu'elle admirait autant qu'elle aimait, avec la fougue et l'intransigeance d'un premier amour comblé.

Alors qu'ils songeaient à allumer une lampe pour continuer à se voir malgré le crépuscule, des coups retentirent contre la porte, une voix tonna que l'accostage était en cours. La Bretagne les attendait, le jeune couple se leva un peu à regret et s'efforça de reprendre une apparence vestimentaire convenable. Néanmoins, malgré les longs cheveux noirs sagement recoiffés en tresse, le regard bleu de nuit de Linon gardait la profondeur des sentiments définitifs qui l'habitaient, le rose de ses joues d'ordinaire plutôt pâles témoignait des battements de son coeur, elle irradiait de bonheur. La métamorphose entreprise par Nicétas était cette fois complète et c'est une jeune femme accomplie et souriante qui mit pied à terre à Venise, en route pour conquérir la Bretagne de Maël.

Coldtracker

Que demander de plus?

Il n'aurait su répondre à cette question...

Il ne voulait rien d’autre qu'elle....Et cette journée ne put qu’accroitre son envie d'elle et cette envie d'un avenir meilleur...

Quand vint le moment de se préparer, Maël se bougea à regret, fit une toilette rapide et passa des vêtements, chose qu'il n'avait pas fait depuis un 'petit' moment...

Il rangea son armure dans un sac et prit son butin....

Quelque chose avait changé sur son visage d'ordinaire si fermé, il souriait ce qui lui donnait un air un peu fou ce qui ne fit qu'à accroître bien étrangement le sentiment de peur qu'il inspirait à l'équipage...

Il supervisa, sans faire attention à l’équipage,l'opération de débarquement de sa monture et paya le capitaine pour ses services...
Le destrier énervé renâclait et il fallut toute la patience du colosse pour le calmer ....

Enfin à terre....La nuit tombait, il fallait trouver une hostellerie pour la nuit...On évoluait dans la ville par gondole, ils allèrent donc par bateau gondole à fond plat pour la monture et trouvèrent un bon établissement en bord de lagune...

Ils trouvèrent ainsi une bonne hostellerie d'où ils pourraient quitter la ville sans avoir à reprendre le bateau...

L'établissement était pour gens aisés et le gérant fit grise mine au début mais changea d’avis devant la stature de Maël et les espèces sonnantes trébuchantes qu'il donna...

Un monde fou parcourait les canaux et les rues, il en était ainsi du plus grand port d'occident...
La ville était en perpétuel mouvement....

Demain, ils allaient devoir préparer le voyage vers la Bretagne...

Mais ce soir, ils étaient à table autour d'un repas succulent au milieu d'une salle où l'on entendait parler plusieurs langues et où des affaires commerciales se traitaient...
On voyait aussi de-ci de-là des hommes d'armes comme Maël qui semblaient de passage...

Le mercenaire tendait l'oreille, saisissait des bribes de conversation sur la situation de l’Italie, il devait rapidement se mettre à la page pour préparer le voyage...

Puis son regard revint à Linon assise en face de lui, il lui avait acheté une belle robe italienne pour la soirée car elle n'avait pas beaucoup d'effets personnels, lui était vêtu à la façon d'un capitaine d'armes et c'est ce qu'il était....

Il trinqua et lui dit:
-"Demain, nous allons préparer le voyage et ce soir nous n'avons qu'à prendre du bon temps...."

Il ponctua cela par un:
-"Tu es magnifique..."
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Linon

Maël avait immédiatement repris ses habitudes de chef et mené les opérations de leur débarquement avec une facilité que l'amoureuse trouvait tout à fait exaltante. Elle n'avait plus qu'à se laisser guider par le jeune colosse et se contentait donc de lui offrir un sourire radieux à chaque fois qu'il posait les yeux sur elle.

Si la découverte de Constantinople l'avait émerveillée, celle de Venise la laissa sans voix. Déjà la foule invraisemblable qui s'activait partout marquait un contraste saisissant avec Constantinople, presque vidée de ses habitants à la veille de sa chute. Elle qui jusque là n'avait vécu qu'à la campagne se sentit vite oppressée. Il y avait beaucoup trop de monde, on était bousculé tout le temps. Elle restait donc aussi près que possible de Maël de peur de le perdre dans la foule.

Un moment de calme sur la gondole lui permit de se détendre et d'admirer enfin les merveilles devant lesquelles ils passaient. Elle suivit du regard aussi longtemps qu'elle put un splendide palais assez récent. Entendant le nom de l'édifice sans le comprendre, elle demanda à Maël la traduction de Ca' d'Oro. La Maison d'Or... médusée, Linon admira longuement la délicatesse des dentelles de marbre, l'élégance des fenêtres et des colonnettes. Quelle vie pouvait-on mener dans un tel palais...?

Son attention revint au jeune homme quand ils quittèrent la gondole et se retrouvèrent dans la presse de la foule. La tête lui tournait un peu, l'oppression revenait. Ils s'arrêtèrent acheter les choses dont Maël avait besoin, il lui offrit une jolie robe italienne à décolleté carré, qu'elle choisit assez simple, ne voulant pas prétendre à ce qu'elle n'était pas. Elle le remercia vivement, heureuse de troquer ses vêtements maintenant presque en haillons contre une tenue neuve et propre. Quand enfin ils furent installés devant un dîner qui semblait délicieux, elle soupira de soulagement de retrouver un peu de calme. Son compagnon tendait l'oreille aux conversations autour d'eux, mais comme Linon n'y comprenait rien, elle attaqua le repas avec entrain. Un sourire rayonnant et malicieux accueillit la proposition de prendre du bon temps, suivi d'un léger rougissement de plaisir quand il la complimenta. Etait-il nécessaire qu'elle lui dise à quel point il était magnifique? Elle voyait bien les regards des femmes sur lui et se sentait extrêmement désolées pour elles. D'ailleurs il serait sans doute charitable qu'elles meurent sur place puisqu'elles ne pouvaient pas l'avoir, et Linon ne se privait pas de leur envoyer des regards assassins pour leur rendre ce service.

Préparer notre voyage... oui bien sûr ! Tu n'auras qu'à me dire ce que je peux faire.

Elle but une gorgée de l'excellent vin qu'on leur avait servi, puis reprit sur une idée qui lui était venue au milieu du brouhaha des conversations incompréhensibles pour elle et qui l'isolait. Pas très gênant dans une ville étape, mais si elle devait devenir bretonne, elle souhaitait s'intégrer au mieux.

C'est loin la Bretagne? Tu auras le temps de m'apprendre ta langue pendant le voyage ?

Coldtracker

Maël sourit et répondit:
-"Le mieux à faire pour nous sera de nous intégrer à un convoi commercial, il en part plusieurs chaque jour de Venise...

Il nous faudra en trouver un qui va le plus loin possible dans une direction qui nous arrange...

Bien sûr ce n'est pas toujours évident mais en proposant nos services à la protection du convoi on devrait pouvoir se trouver une place...."

Il but une gorgée de vin et reprit:
-"Le Breton, ma foi, il y a deux façons de le parler, le breton pur et le gallo qui est une sorte de françoys mélangé de breton, on connaît l'un ou l'autre selon le coin où l'on naît, je parle plus gallo que le breton pur...

Cela se reconnaît souvent à une façon de parler rapide quand on parle françoys...

Là-bas tu t'y feras vite"

Bientôt des musiciens prirent place et commencèrent à jouer pendant que Maël et Linon finissaient le repas...

Le colosse réfléchissait à la façon dont il allait s'y prendre mais il était déconcentré par Linon et avait bien du mal a penser à autre chose qu'à elle...
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Linon

Ooh... une caravane alors?

Voilà qui était de nature à la rassurer car elle connaissait déjà ce système de voyage, l'ayant utlisé pour rejoindre Constantinople. Sauf qu'elle avait alors proposé ses services comme servante et pas comme escorte armée. Cette partie-là du plan la laissa songeuse. Certes, Maël l'avoit formée, elle était plus forte et savait manier une épée... mais à l'entraînement ! Pour faire semblant, quoi. Qu'en serait-il en situation réelle? N'allait-elle pas tout lâcher et s'enfuir en courant? Non... non, ça elle était sûre de ne pas le faire. Jamais plus elle ne s'éloignerait d'un pas du jeune homme. Mais enfoncer une lame dans un homme... Linon lança un regard inquiet aux musiciens, puis ramena son attention sur le visage de son compagnon. Le sourire réapparut instantanément, il était si merveilleusement beau et sûr de lui... elle ferait n'importe quoi pour ne pas le décevoir... A nouveau seulement préoccupée de son amour, elle se pencha légèrement vers lui et caressa discrètement son poignet posé sur la table. Puis murmura d'un ton enjôleur :

Nous devrions nous retirer, tu as besoin de repos et qui sait quand nous retrouverons un vrai lit? En plus j'ai besoin de ton aide pour vérifier l'amplitude de mes mouvements dans cette tenue. C'est un peu serré à la poitrine, tu ne trouves pas? Il serait dommage que je manque mon coup par manque de souffle...

Sourire charmeur en se mordillant la lèvre inférieure presque involontairement... Linon était en pleine forme et n'avait aucunement l'intention de dormir. Peut-être quelques exercices d'assouplissement pour vérifier son aptitude physique au combat ?

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[RP semi-ouvert] Souvenirs d'Orient