« Je nai pas besoin dêtre ce que les autres veulent que je sois. Et je nai pas peur dêtre ce que je veux être et de penser ce que je veux penser ! » -Mohamed Ali
En une phrase voilà ce qu'était la Tatouée, elle-même. Et voilà ce que notre Angevine se répétait sans cesse prenant parfois exemple sur elle l'ayant longuement admiré par ce qu'elle dégageait et par son caractère. C'est donc avec une nuit d'insomnie près de l'âtre crépitant, le cur douloureux, l'esprit torturé par des souvenirs à jamais gravés qu'Annelyse redoutait le lever de ce jour terrible en essayant en vain de retenir le temps pour ne pas avoir à subir cet adieu déchirant. Cette nouvelle lui était tombé sous le nez du jour au lendemain depuis la dernière lettre reçue de Rodrielle pour la prévenir de son état, sauf que le Grain de beauté en avait décidé autrement ne voulant croire qu'elle pouvait s'éteindre et à présent elle s'en voulait pour toutes les fois où elles auraient dû se revoir mais l'une comme l'autre remettaient à plus tard ce moment.
Ce plus tard désormais sera à jamais...
Comme elle aurait voulu ne pas vivre cette journée, rester sous son édredon et passer au jour suivant. Hélas elle savait la chose impossible, que son souhait ne ramènerait pas à la vie cette femme qui aurait dû faire partie de sa famille et qui les quittait ce jour.
Dans un profond soupir la fine silhouette se leva et s'aspergea le visage d'eau. Le reflet dans son miroir poli n'était que souffrance et pâleur. Les émeraudes pétillantes s'étaient éteint finement ornées d'épais cernes bleuâtres à force d'avoir trop pleuré les nuits précédentes. Dans un silence religieux elle revêtit alors ses habits obscurs et prit la route en direction de la cérémonie.
[ Au cimetière des Miracles. Dans le cortège ]
Le trajet se passa sans un mot, tant l'émotion et la douleur transperçaient le corps de la damoiselle, la fine silhouette sombre marcha lentement sous le regard désolé d'une domestique qui l'avait accompagné jusque-là. Tête baissée, elles suivaient le convoi, son esprit n'était pas présent.
Difficile de s'imaginer qu'elle ne pourrait plus la croiser en taverne ou aux Rosiers où elle avait tant souvent séjourné.
Difficile de s'imaginer qu'elle n'entendrait plus ses coups de gueule avec son père et ses rires aussi.
Difficile de s'imaginer qu'elle devrait dorénavant vivre sans elle et qu'elle n'aurait plus la chance d'être lové au creux de ses bras telle une mère ferait avec son enfant pour la consoler. Elle noublia jamais leur rencontre et lintérêt qu'elle leur avait donné à sa sur et elle quand son père faisait des siennes.
Du peu qu'elle avait observé les gens présents il lui semblait ne connaître personne, finalement elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais pris la peine de connaître l'entourage de l'Italienne. Quel gâchis... « Puisses tu me pardonner »
À l'approche du point d'arrivée, elle, lâcha un souffle despoir. « Dites-moi que tout cela n'est point vrai » la jeune femme naimait guère ce genre de cérémonie. Elle y allait plutôt à reculons, comme tout le monde d'ailleurs, mais elle tenait toujours à être présente. Tout cela de surcroit, lui remémorait dautres souvenirs funestes lointains, d'autres plus récents. La vie était ainsi faite, présente un jour et disparaissant un autre. L'on disait parfois qu'une mort était suivie d'une naissance ou l'inverse... Elle espérait du moins que les mauvaises nouvelles ne se succéderaient plus.
Les mains croisées sur une Rose - car Rod faisait incontestablement partit des Rosiers - les émeraudes ne quittaient pas le chariot sur quoi reposait la dépouille d'un trésor qui fût précieux aux yeux de plus d'une personne. Un long soupir suivi de bien d'autres retentirent alors que la tombe où elle logera à jamais s'agrandissait pour laccueillir..
« Ne pleure pas celle que tu as perdue. Au contraire, réjouis-toi de l'avoir connue » Anonyme.
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