Cassian_darlezac
[Le menton plein d'arrogance,
Déversant la haine à flot,
Nasille la veule romance
Des assassins sans couteaux...]
« Non non non ! Hors de question ! Vous nous... nous prendez pour qui ? C'est pas nous qu'on est les vaches à lait, sauf vot'e respect vot'e Seignerie. Et faudrait-y pas nous prendre pour les dindons de la farce non plus ! D'ailleurs croyez pas que z'allons détaller comme des lièvres ! Si au moins nous z'avions la poule aux ufs d'or, j'comprendrais, mais là... »
« Toute fait ! C'pas à des vieux gorilles qu'z'aller apprendre à grimacer. »
« C'ben ça, on est loin d'être des perdreaux d'l'année, méfiez-vous ! »
« "A faire la grimace", parbleu ! On dit "à faire la grimace" mon brave, "la gri-ma-ce" pas "à grimacer"... Réfléchissez-donc avant de monter sur vos grands chevaux pour une fois ! Et n'allez donc pas crier haro sur le baudet pour si peu, voyons... » Confortablement installer sur le trône paternel, le jeune homme, préside d'un air morne et supérieur la réunion du jour. L'objectif ? Réussir à soutirer aux métayer Digoinais un plus grand pourcentage de leurs récoltes en les prenant pour des pigeons. L'affaire semble mal parti et la discussion stagne en vain, mais l'adolescent n'a pas dit son dernier mot. C'est donc avec assurance et l'air plus avenant qu'il s'apprête à abattre sa dernière carte, alors qu'un brouhaha consterné se fait de plus en plus entendre au sein des paysans présents.
« C'est inadmettable ! », s'exclama l'un. « Mais, fois de Bodoin, vous ne vendrez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! C'moi qui vous le dis... »
« Ui ui ! » Enchérit un autre. « Croyez ben qu'on saura vous voler dans les plumes s'il le faut ! »
Il fallait les calmer, c'est alors que le jeune Blanc Combaz prit l'initiative de leur porter le coup de grâce. Pour sûr il saura les faire ployer, non pas par la force, mais bien parce qu'il est rusé comme un renard, malin comme un singe, charmant comme un paon... Du moins le pense-il... « Voyons, voyons mes braves il faut savoir partager ! Mais enfin ce n'est quelques céréales camarades. Arrêtez ! Il faut partager. Allons cessons de nous battre ! Très bien Fernand va vous dire pourquoi il FAUT partager ! » Et d'ajouter discrètement à l'attention du dit Fernand : « Allez-y tudieu ! Et donnez du coffre, sinon j'ai bien peur que tout cela finisse en queue de poisson... »
_________________
Déversant la haine à flot,
Nasille la veule romance
Des assassins sans couteaux...]
« Non non non ! Hors de question ! Vous nous... nous prendez pour qui ? C'est pas nous qu'on est les vaches à lait, sauf vot'e respect vot'e Seignerie. Et faudrait-y pas nous prendre pour les dindons de la farce non plus ! D'ailleurs croyez pas que z'allons détaller comme des lièvres ! Si au moins nous z'avions la poule aux ufs d'or, j'comprendrais, mais là... »
« Toute fait ! C'pas à des vieux gorilles qu'z'aller apprendre à grimacer. »
« C'ben ça, on est loin d'être des perdreaux d'l'année, méfiez-vous ! »
« "A faire la grimace", parbleu ! On dit "à faire la grimace" mon brave, "la gri-ma-ce" pas "à grimacer"... Réfléchissez-donc avant de monter sur vos grands chevaux pour une fois ! Et n'allez donc pas crier haro sur le baudet pour si peu, voyons... » Confortablement installer sur le trône paternel, le jeune homme, préside d'un air morne et supérieur la réunion du jour. L'objectif ? Réussir à soutirer aux métayer Digoinais un plus grand pourcentage de leurs récoltes en les prenant pour des pigeons. L'affaire semble mal parti et la discussion stagne en vain, mais l'adolescent n'a pas dit son dernier mot. C'est donc avec assurance et l'air plus avenant qu'il s'apprête à abattre sa dernière carte, alors qu'un brouhaha consterné se fait de plus en plus entendre au sein des paysans présents.
« C'est inadmettable ! », s'exclama l'un. « Mais, fois de Bodoin, vous ne vendrez pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué ! C'moi qui vous le dis... »
« Ui ui ! » Enchérit un autre. « Croyez ben qu'on saura vous voler dans les plumes s'il le faut ! »
Il fallait les calmer, c'est alors que le jeune Blanc Combaz prit l'initiative de leur porter le coup de grâce. Pour sûr il saura les faire ployer, non pas par la force, mais bien parce qu'il est rusé comme un renard, malin comme un singe, charmant comme un paon... Du moins le pense-il... « Voyons, voyons mes braves il faut savoir partager ! Mais enfin ce n'est quelques céréales camarades. Arrêtez ! Il faut partager. Allons cessons de nous battre ! Très bien Fernand va vous dire pourquoi il FAUT partager ! » Et d'ajouter discrètement à l'attention du dit Fernand : « Allez-y tudieu ! Et donnez du coffre, sinon j'ai bien peur que tout cela finisse en queue de poisson... »
_________________