Aymeric
[Dispensaire de Limoges]
Il s'allongea sur sa couche, une moue boudeuse sur le visage. Son voisin gémissait parce qu'on lui a amputé un bras, alors le jeune homme lui donna un coup de son bâton de marche sur la tête. Et s'il s'écoutait, il lui en donnerait d'autres, il casserait sa canne sur le corps du blessé. Il la laissa tomber négligemment sur le sol, ruminant sa colère. Encore un passage en taverne où tous les villageois s'étaient ligués contre lui. Ils le comparent à un roquet qui jappe, le traitent de brigand qui n'a eu que ce qu'il mérite. Et lui ne peut qu'user de sa répartie pour tenter de couvrir leurs voix, ce qui ne marche pas. Même la comtesse l'avait nargué en personne. Ils paieraient, tous.
Une nonne s'approche, toute souriante. Aymeric la regarde approcher d'un il mauvais, avec ses prunelles sombres qu'il a hérité de son père. Il serait prêt à jurer après une religieuse s'il le fallait pour passer ses envies meurtrières ; mais il lui trouva une toute autre utilité. Elle écrivit pour lui une lettre adressée à son père. Lui n'était plus capable de tenir une cuillère.
Il s'allongea sur sa couche, une moue boudeuse sur le visage. Son voisin gémissait parce qu'on lui a amputé un bras, alors le jeune homme lui donna un coup de son bâton de marche sur la tête. Et s'il s'écoutait, il lui en donnerait d'autres, il casserait sa canne sur le corps du blessé. Il la laissa tomber négligemment sur le sol, ruminant sa colère. Encore un passage en taverne où tous les villageois s'étaient ligués contre lui. Ils le comparent à un roquet qui jappe, le traitent de brigand qui n'a eu que ce qu'il mérite. Et lui ne peut qu'user de sa répartie pour tenter de couvrir leurs voix, ce qui ne marche pas. Même la comtesse l'avait nargué en personne. Ils paieraient, tous.
Une nonne s'approche, toute souriante. Aymeric la regarde approcher d'un il mauvais, avec ses prunelles sombres qu'il a hérité de son père. Il serait prêt à jurer après une religieuse s'il le fallait pour passer ses envies meurtrières ; mais il lui trouva une toute autre utilité. Elle écrivit pour lui une lettre adressée à son père. Lui n'était plus capable de tenir une cuillère.
Citation:
A Dariusz de Wroclaw,
A mon père,
J'espère que vous vous portez bien, quoi que je ne doute pas que vous profitiez de toutes les richesses que la Bretagne peut vous offrir. Ce qui est important, c'est moi. Je suis actuellement très grièvement blessé, agonisant dans un dispensaire insalubre. Heureusement que je trouve toujours quelqu'un pour écrire à ma place : j'aurais pu mourir que vous n'en auriez rien su.
Vous vous demandez sûrement ce qu'il a bien pu m'arriver, et je vais vous le dire : ce sont les soldats du Limousin qui m'ont attaqué sans sommation alors que je rentrais à Limoges. Ils m'ont roué les pieds et les mains, m'ont cassé des côtes, m'ont rendu boiteux et m'ont assommé avant de me laisser comme mort aux portes de la ville.
Vous vous demandez sûrement pourquoi ils ont fais cela, et je vais vous répondre : je suis suspect dans une affaire de brigandage, et alors même que je ne suis pas en procès, la comtesse a ordonné ma mise à mort. J'aurais pu y rester.
Père, j'ai besoin de votre aide pour leur faire payer le prix du sang versé. Mon corps a été brisé, mais j'ai encore toute ma tête et j'ai élaboré un plan pour laver mon honneur : j'ai déjà contacté la chancelière d'Anjou, et je fais de même avec vous. Envoyez moi une lettre scellée, à titre privé, à la comtesse, pour lui faire savoir qu'on se n'attaque pas à un Wroclaw impunément. Ensuite, demandez à votre femme une lettre officielle condamnant mon attaque, qui n'est d'autre qu'un attentat à la royauté bretonne par affiliation. Après tout, je suis le beau-fils de ma belle-mère maintenant. Enfin bref, trouvez un prétexte pour avoir son soutien. Je veux que la comtesse s'excuse publiquement, ainsi que le meneur de l'armée et tous les soldats ayant levé l'épée sur moi, et que leur comté me dédommage d'un millier d'écus.
Prévoyez aussi une invasion du Limousin. Ils ont poutré un duc breton, si ce n'est deux, et maintenant, ils s'en prennent à moi. Cela équivaut à une déclaration de guerre, et je serais ravi de raser ce comté de pleutres, lâches, vilains, couards et bouseux. Seules resteront sur leurs pattes leurs vaillantes vaches si réputées dans le Royaume. Père, je compte sur vous pour laver mon honneur et celui de la famille. Ils me tapent sur les nerfs à chacune de mes sorties, si vous saviez.
Avec tout mon amour
Aymeric
A mon père,
J'espère que vous vous portez bien, quoi que je ne doute pas que vous profitiez de toutes les richesses que la Bretagne peut vous offrir. Ce qui est important, c'est moi. Je suis actuellement très grièvement blessé, agonisant dans un dispensaire insalubre. Heureusement que je trouve toujours quelqu'un pour écrire à ma place : j'aurais pu mourir que vous n'en auriez rien su.
Vous vous demandez sûrement ce qu'il a bien pu m'arriver, et je vais vous le dire : ce sont les soldats du Limousin qui m'ont attaqué sans sommation alors que je rentrais à Limoges. Ils m'ont roué les pieds et les mains, m'ont cassé des côtes, m'ont rendu boiteux et m'ont assommé avant de me laisser comme mort aux portes de la ville.
Vous vous demandez sûrement pourquoi ils ont fais cela, et je vais vous répondre : je suis suspect dans une affaire de brigandage, et alors même que je ne suis pas en procès, la comtesse a ordonné ma mise à mort. J'aurais pu y rester.
Père, j'ai besoin de votre aide pour leur faire payer le prix du sang versé. Mon corps a été brisé, mais j'ai encore toute ma tête et j'ai élaboré un plan pour laver mon honneur : j'ai déjà contacté la chancelière d'Anjou, et je fais de même avec vous. Envoyez moi une lettre scellée, à titre privé, à la comtesse, pour lui faire savoir qu'on se n'attaque pas à un Wroclaw impunément. Ensuite, demandez à votre femme une lettre officielle condamnant mon attaque, qui n'est d'autre qu'un attentat à la royauté bretonne par affiliation. Après tout, je suis le beau-fils de ma belle-mère maintenant. Enfin bref, trouvez un prétexte pour avoir son soutien. Je veux que la comtesse s'excuse publiquement, ainsi que le meneur de l'armée et tous les soldats ayant levé l'épée sur moi, et que leur comté me dédommage d'un millier d'écus.
Prévoyez aussi une invasion du Limousin. Ils ont poutré un duc breton, si ce n'est deux, et maintenant, ils s'en prennent à moi. Cela équivaut à une déclaration de guerre, et je serais ravi de raser ce comté de pleutres, lâches, vilains, couards et bouseux. Seules resteront sur leurs pattes leurs vaillantes vaches si réputées dans le Royaume. Père, je compte sur vous pour laver mon honneur et celui de la famille. Ils me tapent sur les nerfs à chacune de mes sorties, si vous saviez.
Avec tout mon amour
Aymeric
Il avait un peu exagéré son état, et n'avait pas su décrire sa haine viscérale pour les gens du coin, mais à la guerre comme à la guerre, et il espérait bien qu'elle allait être sanglante. D'un geste de la main, il donna congé à la nonne qui viendrait se faire payer plus tard. Tout le monde savait qu'il cache sous son lit un coffre plein d'or, tellement rempli qu'il en distribue pour tout et n'importe quoi, même pour qu'on le mette à côté d'un voisin moins bruyant.
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